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24/07/2013

G4G et false flag, bréviaire de la guerre cognitive

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 "11 septembre 2001, attentat de la rue des Rosiers, profanations de Carpentras, affaire Mohamed Merah, affaire Breivik, tuerie d’Aurora, massacre de Raçak (voir B. I. n°138), génocide de Srebrenica (et d’autres), Kosovo, Libye, Syrie, Iran, et probablement tuerie de Newton, comme l’a sous-entendu l’ami Gendre… Toutes histoires qui ont en commun de puer l’intox au vu des rapports officiels comparés aux incohérences qu’elles manifestent. Des histoires banales de la guerre de quatrième génération, dite G4G, celle de l’information. Mais comme l’écrit l’auteur du présent livre, de bonnes communications permettent d’exercer une influence sur les événements. En d’autres termes, selon l’Ecole de Guerre Economique, la guerre est désormais cognitive, elle vise à contrôler la réalité construite par l’individu pour garantir la suprématie de l’intrigant.

Le général Frank Kitson reste à ce titre l’une des figures de proue de la guerre cognitive, bien qu’aucun de ses ouvrages n’ait été traduit en français à ce jour. Sa doctrine découle de son expérience d'écrasement des révoltes anti-coloniales autochtones dans les pays occupés, qu'il consacra dans son manuel Low intensity operations. Subversion, insurgency & peace-keeping (1971), que l'on pourrait rebaptiser « Petit manuel pratique de la révolution colorée ». Le contexte géopolitique dans lequel écrit Kitson s’illustre par trois facteurs qu’il énonce : 1) l’Angleterre défendra ses intérêts nationaux, 2) elle ne pourra pas se contenter de l’isolationnisme. Depuis des siècles elle a dû agir pour survivre, ce qui reste valide aujourd’hui, 3) les pays doivent se battre pour défendre leurs intérêts, dans des limites qui excèdent leurs frontières géographiques. Si l’Angleterre s’allie aux Etats-Unis, leur alliance devra combattre où leurs intérêts seront menacés. Comment faire pour empêcher le pays-cible de se révolter (subversion & insurrection) ? Kitson propose le peace-keeping (maintien de la paix), appellation euphémisée de la contre-subversion. (1) Et à la lecture de son exposé, il est plus qu’aisé de comprendre que ce livre soit quasi introuvable.

(...) Le gouvernement colonial (allez disons sous contrôle Bilderbergo/Round Tablo/Commission Trilatéralo/Sièclo/Sionisto/Maçonnique) doit organiser sa propre propagande pour saper les fondements de la subversion qui s'oppose à lui. Ce procédé doit s’effectuer en trois temps : 1) Evaluations et appréciations doivent être faits par des hommes entraînés qui rapporteront leurs informations au gouvernement à divers niveaux pour la mise en place d’une politique adaptée, 2) cette politique prendra une forme spécifique via des media de propagande tels les films, émissions, articles de journaux, prospectus, etc., 3) cette propagande devra être diffusée grâce à tous les moyens techniques disponibles. Les agents d'influence créeront une réalité à laquelle ils feront adhérer le peuple, au moyen d’opérations psychologiques (ou psy-ops). En effet, Kitson note que les guerres subversives et insurrectionnelles se jouent en dernier ressort dans l’esprit des gens. On comprend mieux le rôle primordial joué par les media en tant que caisse de résonnance de la subversion pratiquée par l’Etranger. Par la désinformation (notamment l’image) et une habile ingénierie des perceptions, ces media de masse peuvent conditionner le peuple pour lui inculquer des idées subversives et s’en servir à point nommé (cf. le « choc des civilisations » ou la peur de l’extrême-droâââte). Sur le plan cognitif, il suffit de penser à l’hypothèse Sapir-Whorf sur l’interconnexion entre langage et pensée, l’un et l’autre se conditionnant mutuellement dans une cybernétique (la causalité circulaire stimulus-réponse). On obtient des glissements sémantiques novlangue où contre-insurrection et contre-subversion sont rebaptisées « défense intérieure et développement », tandis que le rétablissement de l’ordre est appelé opération de stabilisation. En outre, Kitson regrette que les gens écrivent rarement à propos de leurs mécontentements car il serait alors possible d’anticiper sur les menaces subversives. On comprend dès lors depuis plusieurs années l’explosion de la propagande en faveur des réseaux sociaux et des diverses formes de storytelling (4), afin de tenter de réduire progressivement l’incertitude à zéro dans les procédés d’essais-et-erreurs de l’ingénierie sociale.

Des éléments autochtones (collabos) doivent par ailleurs être incorporés, recrutés car ils limitent la marge d'erreurs, étant natifs du pays et intégrés dans la culture locale. Kitson rappelle que l’utilisation d’étrangers durant l’épreuve de force en Malaisie fut en effet peu concluante. De préférence, ces autochtones doivent être jeunes (car plus malléables). Ils aideront à proposer une forme de propagande efficace pour agir contre l'ennemi. Ils aideront également à identifier les agents réellement subversifs (le rôle délateur des sacs à merde gauchistes), ce qui facilitera leur élimination, tandis que les subversifs  (prioritairement) non agressifs seront cooptés  / corrompus par le gouvernement et se feront ainsi les hérauts de la cause du colon, à l’instar du virus nécessaire au vaccin. En complément, Kitson promeut un dernier élément contributif de l’armée : la contre-organisation, où le gouvernement contrôle le peuple pour empêcher la subversion (la dissidence donc) de le faire, une démarche qui doit passer plus par l’action que par la propagande. Là où Kitson rappelle que le contrôle de la population algérienne s’est fait par l’armée française par l’introduction de cartes d’identité ou le marquage du bétail, nous avons droit aujourd’hui aux passeports biométriques et aux puces RFID, ou dans un autre style à l’instauration de luttes horizontales et au soutien du pouvoir aux erreurs génétiques que sont les racailles.

En dernier lieu, la pacification peut se pratiquer par divers moyens d'influence et de pression. Le contrôle de l'information en fait partie, en s'assurant des amitiés et sujétions au sein des divers organes de presse. La pression économique est elle aussi un moyen de subversion (une certaine loi de 1973 ?). Dans les divers domaines, des organisations séparées sont utilisées pour opérer à différents niveaux de ce type G4G de la campagne militaire. Le tout sans oublier, bien entendu, de former l'ensemble du corps militaire aux opérations psychologiques pour les appliquer au moment opportun… (5)

Au-delà de Low intensity operations, Michel Collon offre des éléments complémentaires qui parsèment les autres écrits de Kitson, non traduits en français eux non plus. Kitson est considéré comme le théoricien des attentats sous fausse bannière ou faux drapeau, dits false flags. Il s'agit de commettre un attentat terroriste, ou un massacre, ou toute autre action, qui sera attribué à l'ennemi afin non seulement de le discréditer aux yeux de l'opinion internationale mais également de légitimer une intervention et ainsi l'invasion d'un pays stratégiquement précieux. Ces false flags serviront de justificatif à une stratégie de la tension qui donnera au pouvoir les arguments légitimes pour se montrer répressif. Ceci entre dans une stratégie de la diversion comme la fabrication, poursuit Collon, d'une guerre de religions, et que le général Francart qualifie de « création d'incidents » : « créer une diversion, diviser une coalition, entraîner la confusion entre les unités d'un même camp, etc. » (6)  De faux documents, de type propagande noire, pourront être fabriqués pour servir les vues du gouvernement. La démocratie, explique Francart, doit entretenir le consensus sur le « sens significatif » (les faits) pour légitimer l'action entreprise et assurer la conviction du sujet collectif. La musique devra servir à attirer les jeunes avec un message faussement dépolitisé. Enfin, point qui apparaît le plus important à Michel Collon, Kitson promeut la mise en place et la popularisation de faux mouvements « spontanés », « présentés comme neutres et indépendants, en réalité financés et téléguidés afin de diviser et affaiblir le soutien au camp adverse. » (7) Cette méthode reste la plus actuelle dans les stratégies de déstabilisation d'un pays adverse. La pragmatique anglo-saxonne applique la propagande aussi bien aux pays amis qu'ennemis et cela même en temps de paix, précise Francart. Quant aux États-Unis seuls, révèle Didier Lucas dans La guerre cognitive, le Pentagone créa en novembre 2001 le Bureau d'influence stratégique, qui autorise la manipulation, la propagande et les opérations sous couverture dans les pays amis comme ennemis. La désinformation à l'égard des agences de presse y est encouragée (Reuters, AFP). Et si le bureau a été fermé parce que l'opération a été révélée au public, rien n'est cependant remis en cause dans ses fondements par l'administration américaine. (8)

source/Scriptoblog (merci Dimezzano)

Commentaires

Le probleme est que c'est evidement souvent très difficile a detecter.

Méfiance toujours donc...

Écrit par : JÖ | 24/07/2013

« Méfiance toujours donc... » nous dit JÖ, il a raison tant le secret excite et, comme la fausse rumeur, agit comme un leurre. Cela d'autant plus que les détenteurs d'un fragment de vérité prétendent sans vergogne détenir LA vérité, la monnayer comme valeur, pour donner le change. Car LA prétendue vérité se vend actuellement par conférences interposées, ouvrages, films... etc, etc... au vu et au su de tout le monde ! Il y a donc là escroquerie, révélatrice de notre époque insignifiante.

« Ainsi, mille complots en faveur de l'ordre établi s'enchevêtrent et se combattent un peu partout, avec imbrication toujours plus poussée des réseaux et des questions ou actions secrètes; et leur processus d'intégration rapide à chaque branche de l'économie, la politique, la culture. La teneur du mélange en observateurs, en désinformateurs, en affaires spéciales, augmente continuellement dans toutes les zones de la vie sociale. Le complot général étant devenu si dense qu'il s'étale presque au grand jour, chacune de ses branches peut commencer à gêner ou inquiéter l'autre, car tous les conspirateurs professionnels en arrivent à s'observer sans savoir exactement pourquoi, ou se rencontrent par hasard, sans pouvoir se reconnaître avec assurance. Qui veut observer qui? Pour le compte de qui, apparemment? Mais en réalité? Les véritables influences restent cachées, et les intentions ultimes ne peuvent qu'être difficilement soupçonnées, presque jamais comprises. De sorte que personne ne peut dire qu'il n'est pas leurré ou manipulé, mais ce n'est qu'à de rares instants que le manipulateur lui-même peut savoir s'il a été gagnant. Et d'ailleurs, se trouver du côté du gagnant de la manipulation ne veut pas dire que l'on avait choisi avec justesse la perspective stratégique. C'est ainsi que des succès tactiques peuvent enliser de grandes forces sur de mauvaises voies. »
Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle, 1988. Gallimard, 1992. pp 84-85.

Écrit par : Danny | 25/07/2013

"On comprend dès lors depuis plusieurs années l’explosion de la propagande en faveur des réseaux sociaux et des diverses formes de storytelling (4), afin de tenter de réduire progressivement l’incertitude à zéro dans les procédés d’essais-et-erreurs de l’ingénierie sociale."

Dans ce cas, l'existence de blogs (comme celui de notre cher Hoplite) contribue à une optimisation plus poussée de l'ingénierie sociale, non ?

Si nous incarnons une dissidence, si modeste soit-elle, notre efficience n'est-elle pas de facto réduite considérablement du simple fait que nos idées sont postées ici même, publiquement ?

(truismes, vous me direz... certes)

Écrit par : Blaise Suarès | 25/07/2013

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