12/01/2014
what else?
"Des juifs dans la collaboration est paru en 1980. L’auteur, le journaliste devenu historien Maurice Rajsfus, est né en 1928, de parents juifs polonais, morts en déportation à Auschwitz et Maurice Rajsfus fut lui-même raflé au Vel d’Hiv alors qu’il n’était qu’adolescent (il en réchappa par miracle). L’ouvrage est préfacé par Pierre Vidal-Naquet, historien connu notamment pour ses travaux sur le génocide juif et le négationnisme, qui apporte au livre son indispensable crédit. Le livre, épuisé, n’a été ni réédité ni réimprimé depuis sa sortie.
Des Juifs dans la Collaboration démontre notamment que de nombreux juifs ont participé activement à la déportation de leurs coreligionnaires pendant la guerre et rend caduque l’argument (dominant aujourd’hui) selon lequel l’État français est seul responsable de la déportation des juifs. Cette distinction entre d’un côté les juifs de France, et de l’autre l’Etat français (donc les Français non-juifs), distinction créée par Jacques Chirac le 16 juillet 1995 au Vel d’Hiv, n’a donc pas lieu d’être. Elle se révèle être ce qu’elle est : une nouvelle discrimination raciale, 50 ans après les faits, dans ce même Vélodrome d’Hiver. Avec, faut-il l’ajouter, l’assentiment officiel des représentants de la communauté juive, comme en 1942. Aussi insupportable que cela puisse paraître, l’UGIF, ancêtre du CRIF (les juifs de France n’étaient pas représentés à l’échelon national auparavant), mis en place par Pétain et les nazis (l’UGIF était en relation directe avec la Gestapo), aida à constituer des listes de juifs à rafler et à déporter. Maurice Rajsfus témoigne autant qu’il relate les faits. Dans la préface, Pierre Vidal-Naquet explique très clairement que c’est parce qu’aucun historien (lui le premier) n’a voulu réaliser ce travail qu’un journaliste l’a entrepris. Le livre, qui propose une somme impressionnante de documents d’archives, de témoignages et d’analyses, n’a jamais été réédité depuis 1980. Il n’a jamais été débattu dans les médias, par les politiques ou par la communauté juive. Et depuis qu’une bombe a explosé chez l’éditeur, EDI, l’auteur n’a plus jamais parlé de ce livre.
Seuls quelques exemplaires sont encore disponibles à l’achat. J’ai dû débourser la modique somme de 67 euros (plus de 400 francs) pour acquérir cet exemplaire. Cette situation est-elle normale pour un livre d’une telle valeur historique ? Notons par ailleurs qu’au moins deux autres livres sont sortis depuis sur la question, l’un en France en 2003, l’autre aux USA en 1987 (le New York Times en a fait état). Aucun média français n’a jugé utile de chroniquer ces deux publications. Maurice Rajsfus développe dans son livre une analyse marxiste : à ses yeux, ce sont des juifs bourgeois qui ont aidé à faire déporter des juifs pauvres. La plupart des membres de l’UGIF, pour ne pas dire la quasi-totalité, étaient en effet des notables. Son analyse ne résiste cependant pas aux faits, car de nombreux notables juifs ont également été déportés. Sans doute Rajsfus cherchait-il à éviter toute accusation en antisémitisme, même si ce marxisme dogmatique pouvait aussi correspondre à son idéologie (et, dans une large mesure, à celle de Vidal-Naquet). En fait, la distinction est plutôt à faire entre juifs français et juifs étrangers, les responsables de l’UGIF étant tous français et ayant sacrifié les juifs étrangers pour protéger les juifs français.
Ce livre lève le véritable tabou qui pèse sur la participation des organisations juives de France à la déportation. L’Histoire n’a pas d’idéologie. Elle se doit d’être une science au service de la vérité, et non une vérité d’État au service d’une dictature intellectuelle. Ce tabou devrait être levé, et ne peut être levé que par les premiers concernés, à savoir le CRIF. Le CRIF compte en effet dans ses rangs, au plus haut niveau depuis de nombreuses années, et encore aujourd’hui, une personnalité qui avait accepté la carte de l’UGIF pour être couvert par cette institution (qu’il réprouvait par ailleurs). Il s’agit d’Henri Bulawko, successivement membre du comité directeur du CRIF, puis vice-président du CRIF et enfin président d’honneur du CRIF. François Mitterrand a reçu la francisque des mains même de Pétain, un fait qui lui a été reproché quand l’information a été rendue publique par Pierre Péan. Dans le même temps, il n’y eut aucune polémique vis-à-vis de M. Bulawko, ni vis-à-vis du CRIF qui préfère mettre en avant sa création en 1943 par des groupes de résistants juifs, ce qui est tout à fait vrai aussi. Il y eut des activités de résistance au sein même de l’UGIF, de même qu’il y en avait à Vichy. Cela n’empêche pas une organisation juive comme Akadem d’écrire ceci : “On peut cependant reprocher [aux dirigeants de l'UGIF] un aveuglement quant à la réalité de la Shoah et de n’avoir pas appelé les Juifs à se défendre et à se cacher. La plus grande tâche de l’histoire de l’Union est constituée par les maisons d’enfants qui n’ont pas été dispersées à temps, et qui ont été raflées en juillet 1944.”
M. Bulawko a pu gravir tous les échelons du CRIF, jusqu’à en devenir le président d’honneur, alors qu’il avait accepté la carte d’un organisme qui a aidé à identifier puis à déporter les juifs de France, sans que cela ne dérange personne, ni au CRIF, ni dans les médias, ni parmi les politiques. Sous l’impulsion de François Mitterrand, ceux-ci ont préféré accepter de participer, année après année, au dîner annuel du CRIF. Pourquoi la France a-t-elle dû autant se repentir devant les représentants de la communauté juive, alors que les anciens membres de l’UGIF (qui, rappelons-le, cherchaient à éviter d’être déporté) n’ont jamais eu à répondre devant aucune autorité, ni judiciaire, ni politique, et encore moins médiatique ou communautaire ? “Après la Libération, l’affaire sera étouffée et le procès public évité. Un jury d’honneur sera pourtant constitué, mais il se réunira à huis clos et ses conclusions ne seront jamais connues.” peut-on lire sur la 4e de couverture du livre de Maurice Rajsfus. Ajoutons que ce jury était présidé par Léon Meiss, président du CRIF. Le tabou est donc profondément ancré. Mais loin de permettre de mieux lutter contre l’antisémitisme, il ne fait que l’alimenter."
NB: à tous, je ne fais pas une fixation sur la "question juive" mais en tant que français patriote et européen de souche, je me retrouve régulièrement dans une position défensive sur ce sujet alors que, comme l'immense majorité des français d’aujourd’hui et d'hier, je n'ai rien à me reprocher (idem sur la question de l'esclavage et de la traite triangulaire). Je ne crois pas, contrairement à d'autres, qu'il y ait de responsabilité collective ou héréditaire (je crois en l'histoire et en la révision permanente de celle-ci par les historiens) et je ne supporte plus depuis bien longtemps l'entreprise de culpabilisation et de soumission des peuples européens sur ce genre de question historiques.
Rien à me reprocher donc, quand d'autres (je pense au CRIF ex UGIF en particulier mais aussi à l'essentiel de nos élites politiques et médiatiques qui ne manquent jamais -sur ordre?- de remettre une couche d'ombre sur notre passé) imprécateurs et donneurs de leçons patentés et rabiques, feraient mieux de balayer devant leur porte et de fermer leur claque-merde!
"Et… Et… Et… 50 kilos de patates, un sac de sciure de bois, il te sortait 25 litres de 3 étoiles à l’alambic ; un vrai magicien Jo. Et c’est pour ça que je me permets d’intimer l’ordre à certains salisseurs de mémoire qu’ils feraient mieux de fermer leur claque-merde !" Maître Folace..
15:40 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : juifs, collaboration
Commentaires
Tu sais quoi Hoplite ? Le mieux c'est de s'en battre violemment les steaks, comme tu l'avais écrit dans un précédent billet.
Nous savons tous quoi penser de cette histoire, grâce à des juifs notamment comme Rajsfus, Finkelstein, et bien d'autres...
Le "système" va être tellement occupé à tenter de gérer et la crise et le communautarisme grandissant qu'il va s'écrouler de lui-même, après, bien sûr, être devenu violent. Et c'est là qu'il faudra être prêt pour la moisson.
De la patience, de l'opportunisme. Le temps travaille pour nous. Comme disait TP, ce n'est pas quelques millions d'immigrés et quelques émissions de propagande qui vont nous conduire à la fin du monde.
J'ai confiance en nous.
Écrit par : Calliclès | 12/01/2014
"Tu sais quoi Hoplite ? Le mieux c'est de s'en battre violemment les steaks, comme tu l'avais écrit dans un précédent billet."
Calliclès, je suis d'accord là-dessus, le mieux serait d'ignorer tout ce barnum. Et cela a été ma position pendant des années: je savais grosso modo ce qu'il en était grâce à la lecture de Marx, Finkielstein, Atzmon et d'autres mais je considérais cette question comme secondaire n'étant ni juif ni "antisémite"...
mais force est de constater que les Rajsfus, Finkelstein, Atzmon, Sand et d'autres sont minoritaires versus un communautarisme planétaire, agressif et ultra puissant en Occident. On ne peut pas faire comme si cela n'existait pas, même si ça reste une question parmi d'autres.
Comme disait Freund, c'est ce communautarisme agressif qui ME désigne comme ennemi en tant que français patriote et européen de souche non-juif, pas l'inverse.
Alors ne pas accorder à cette question plus d'importance qu'elle n'en a me va bien mais pas question pour autant de rester de marbre devant cette entreprise colossale et illégitime de culpabilisation et de soumission (c'est le véritable objectif) des nations européennes (juifs de la rue inclus, comme je le disais en commentaire chez Boréas, cette oligarchie juive mène des combats qui peuvent à la limite se solder par la perte des juifs ordinaires -des juifs sur les bords comme dit Shlomo Sand- ou même de l'Etat d'Israel, comme le démontre le comportement de l'UGIF durant WW2).
J'ai également absolument confiance en nous et le temps pourrait bien travailler pour nous à certains égards. merci pour tes réflexions, camarade.
Écrit par : hoplite | 12/01/2014
Tu as parfaitement raison, et pourtant... L'orgueil c'est piégeux.
Tiens, une conférence qui devrait t'intéresser, je ne sais pas si tu la connais.
Écrit par : Calliclès | 12/01/2014
Oublié le lien ^^
http://www.canal-u.tv/video/ecole_normale_superieure_de_lyon/carl_schmitt_le_meilleur_ennemi_du_liberalisme.5034
Écrit par : Calliclès | 12/01/2014
"je ne fais pas une fixation sur la "question juive" mais en tant que français patriote et européen de souche, je me retrouve régulièrement dans une position défensive sur ce sujet alors que, comme l'immense majorité des français d’aujourd’hui et d'hier, je n'ai rien à me reprocher (idem sur la question de l'esclavage et de la traite triangulaire). Je ne crois pas, contrairement à d'autres, qu'il y ait de responsabilité collective ou héréditaire (je crois en l'histoire et en la révision permanente de celle-ci par les historiens) et je ne supporte plus depuis bien longtemps l'entreprise de culpabilisation et de soumission des peuples européens sur ce genre de question historiques."
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Idem :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2014/01/11/pourquoi-le-systeme-fait-il-mousser-dieudonne-5268533.html#c7962346
Écrit par : Boreas | 12/01/2014
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