04/02/2014
Propagandaministerium
"Les temps sont malsains. À force de prétendre que nous sommes dans une situation comparable aux funestes « années 1930 », certains journalistes et hommes politiques sont en train de créer une atmosphère particulièrement délétère. Les insinuations, les amalgames et les mensonges tiennent lieu aujourd’hui d’arguments. On a franchi un nouveau cap avec l’article du sieur Colombani dans Direct Matin et avec les accusations proférées à mon endroit par Pierre Moscovici, Ministre de l’économie et des finances. Les deux m’apparaissent liés. On en voit l’origine : la volonté d’un pouvoir aux abois et d’une élite discréditée de sauver l’Euro à tout prix en qualifiant les adversaires de la monnaie unique d’extrémistes. C’est en soi un acte de déni de la démocratie.
Rassurons les; l’histoire ne repasse pas les plats. Ce n’est pas les “années trente” qui nous attendent, mais quelque chose de nouveau. Le raisonnement dans des cadres conceptuels dépassés ne sert qu’à masquer des problèmes d’aujourd’hui, qui eux sont bien réels. L’histoire s’écrit la première fois en drame et la seconde en farce. Reste que cette farce à sa raison d’être. Au mieux le refus d’admettre ses erreurs. Au pire, des intérêts particuliers qui aujourd’hui s’opposent à celui du plus grand nombre.
Une saloperie écrite.
Commençons par le sieur Colombani, ci-devant ancien directeur du Monde, directeur de Slate.fr, et qui devrait savoir, pourtant, que les mots ont un sens. Il écrit donc, dans le journal gratuit Direct Matin du lundi 3 février [1]:
« Une France du rejet de l’autre – aussi bien l’immigré que l’Européen, l’Arabe ou le Juif – est en train de s’affirmer. C’est la France du repli identitaire et du refus de l’euro. »
Venant après les diverses manifestations de ces dernières semaines, ces phrases procèdent à 2 amalgames. Le premier, assez ignoble, entre des expressions de l’antisémitisme (car Juifs ET Arabes sont des sémites…) et un sentiment anti-européen. Que des personnes aient manifestées leur haine des Juifs et des Arabes est une chose. C’est stupide, c’est immonde, mais c’est. Et nous savons que ces gens ne sont qu’une petite minorité. Mais, associer dans la même phrase un mouvement anti-Union Européenne et ces illuminés est un amalgame qui non seulement est ignoble, on l’a dit, mais de plus parfaitement irresponsable. Le sieur Colombani sait parfaitement, on n’occupe pas les responsabilités qui furent les siennes sans y acquérir quelques rudiments de sociologie, que cet amalgame entre deux mouvements parfaitement différents dont le but est de discréditer le mouvement anti-UE, va aboutir à légitimer la folie des antisémites de tout poil. Notons, d’ailleurs, qu’il y a un amalgame au sein de l’amalgame : c’est de traiter d’anti-Européens des gens qui contestent l’Union Européenne. Et je signale au sieur Colombani qu’un récent sondage réalisé aux Pays-Bas montre que 55% des personnes interrogées sont partisans d’un retrait de l’UE[2]. Or, l’Union Européenne n’est pas l’Europe. Une partie des pays européens ne sont pas dans l’UE, et l’on ne confond pas une réalité géographique avec une institution.
Le second amalgame est clairement insultant et encore plus ignoble que le premier. C’est l’assimilation du rejet de l’Euro (qui progresse à l’évidence dans notre pays et chez nos voisins[3]) aux groupuscules identitaires. Je signale au sieur Colombani que certains groupuscules de cette mouvance sont de plus favorables à l’Euro. Mais, ici encore, c’est bien la volonté de diffamer, de nuire, qui se manifeste. Il faut à tout prix montrer que seuls les « extrêmes » s’opposent à l’Euro. Alors, nous avons plus d’un tiers des Français qui sont extrémistes. Est-ce à cela que vous voulez aboutir sieur Colombani ? Non seulement vos propos sont ignobles et insultants, mais ils sont surtout parfaitement irresponsables. En fait, les positions anti-Euro rassemblent largement, à droite comme à gauche. L’appel du European Solidarity Manifesto prouve, s’il en était besoin, que cette opposition vient de tous les milieux, et que des économistes parfaitement connus et ayant exercé des responsabilités importantes les soutiennent[4]. Mais, l’ignoble est un registre qu’affectionne en réalité le sieur Colombani. Il avait tenu des propos similaires lors du référendum de 2005 sur le projet de traité constitutionnel. Quelle que soit la manière dont on les entend, ils constituent une saloperie au sens où l’entendait Jean-Paul Sartre[5].
Ce genre de propos n’est d’ailleurs pas nouveau. Fin novembre 2013 on y avait été déjà confronté avec le crapuleux dossier du Point, dont il fut rendu compte dans la note « La Littérature à l’estomac »[6]."
NB: marrant comme nos folliculaires n'expliquent jamais comment le sinistre Goebbels s'inspira largement des théories d'Edward Bernays, véritable père de la propagande politique institutionnelle et de la manipulation industrielle de l'opinion publique (ancêtre du désormais fameux "story telling" ou "reality building"). Mais Bernays n'était pas nazi, sans doute un début d'explication...
(...) Une saloperie ministérielle.
Il se fait, par le plus grand des hasards, qu’il y eût ce même lundi 3 février débat sur France 2 entre Pierre Moscovici et Marine le Pen. Or, à cette occasion, Pierre Moscovici a dit que j’étais un économiste d’extrême droite. Notons, tout d’abord, que la formule n’a pas de sens. Un économiste peut être classé parmi les différentes écoles de la pensée économique. On peut dire qu’il est « néo-classique », « hayekien », « keynésien », « néo-keynésien », « post-keynésien », « monétariste », « marxiste » ou, en France en particulier, « régulationniste », et j’en oublie certainement. Il s’agit de qualifier l’origine de sa pensée, en se référant aux textes qu’il utilise et qu’il produit. Mais, parler d’un économiste d’extrême droite ou d’extrême gauche n’a tout simplement pas de sens. C’est confondre la position du citoyen avec celle de l’économiste. On ne peut qualifier quelqu’un qu’en référence à ses propos, à l’oral ou à l’écrit. Or, je mets au défi Moscovici et consorts de trouver dans mes écrits et mes paroles quoi que ce soit qui fasse l’apologie d’idées d’extrême droite. Et, de plus, je le renvoie à la brève note qu j’ai publiée sur ce sujet[7].
Cela, Moscovici le sait pertinemment. Avant que d’être un déplorable Ministre des Finances[8], il fut avant tout le fils de Serge Moscovici, qui fut un collègue à la FMSH, et l’introducteur en France de la psychologie sociale. J’ai donc vu un certain nombre de fois Pierre Moscovici rendant visite à son père. Il sait parfaitement ce que je pense. Il a donc menti en pleine connaissance de cause. Il faut alors se demander pourquoi.
La réponse pour moi est claire : ce sont mes positions sur l’Euro, positions que je tiens publiquement depuis 2006, qui sont la cause de ce gros mensonge. Comme les positions anti-Euro sont en train de progresser dans la société française, à l’instar du sieur Colombani, on sort la grosse artillerie, la « FunkenPropaganda » à l’instar d’un Joseph Goebbels de sinistre mémoire. Plus un mensonge est gros et plus il sera cru. Peu importe les arguments que j’ai pu avancer, arguments qui peuvent être considérés comme juste ou faux suivant les opinions, mais qui n’en restent pas moins des arguments. Il s’agit de me déconsidérer et, à travers moi, tous ceux qui pensent que l’Euro est une mauvaise chose, et ils sont de plus en plus nombreux que ce soit parmi les économistes[9] ou dans la population. Il s’agit de les associer, dans les représentations collectives, avec ce monstre à cent têtes qu’est « l’extrême droite ».
La ficelle est un peu grosse. Surtout, venant d’un Ministre qui fait son possible pour accroître la désespérance de la population, qui courbe l’échine devant les banques et les banquiers. On attendait autre chose d’un Ministre de la République. Qu’il soit partisan de l’Euro est son affaire. Cela ne prouve qu’une chose, que ses connaissances en économie sont limitées. Mais, son savoir faire dans la communication est expéditif, à l’image de son ambition et de ses incapacités.
Pierre Moscovici, Ministre des Finances de la République, a donc commis, lui aussi, une saloperie. Que cela ait été fait dans le cadre d’un débat public et télévisé ne change rien à l’affaire. Je constate d’ailleurs que le meneur de jeu, Monsieur Yves Calvi, s’est aussitôt démarqué de ces propos, sachant fort bien qu’ils pourraient, si j’en exprimais l’envie, donner lieu à une action en justice.
Une origine présidentielle.
Mais, qu’il s’agisse de Colombani ou de Moscovici, il est clair que l’on n’a pas affaire à des dérapages individuels. Ces attaques sont trop coordonnées, et elles reprennent les mêmes thèmes, ce que les « communicants » appellent des « éléments de langage ». C’est une « ligne » qui est désormais appliquée, de la même manière que dans l’URSS stalinienne d’antan il fallait, dès que le Bureau Politique avait émis une condamnation, la transcrire en attaques où l’odieux le dispute à l’ignoble, quand elles ne tombaient pas dans le ridicule.
Nous n’avons pas de Bureau Politique en France, mais nous avons un Président. Et c’est de lui que provient cette ligne, à n’en pas douter. Son affirmation violente, presque désespérée, que l’Euro c’est l’Europe n’en laisse pas douter. Que l’on regarde les mots choisis [10]:
« Je ne laisserai pas faire, au cours des prochains mois, ceux qui veulent en terminer avec l’idée européenne. Pas seulement en France, il y en a d’autres, parfois même aux gouvernements. Je ne laisserai pas faire ceux qui veulent en terminer avec l’idée européenne ou ceux qui veulent briser l’acquis communautaire, c’est-à-dire tout ce qui a été fait depuis des générations et des générations. Je ne laisserai pas non plus faire ceux qui veulent sortir de l’euro, qui pensent ainsi sauver la Nation alors qu’ils la mettent en péril. Parce que notre avenir, c’est dans l’Europe… »
On retrouve, là aussi, l’assimilation de l’Euro à l’Europe, et ce alors que tout le monde sait que des pays importants, la Grande-Bretagne et la Suède par exemple, font partie de l’Union Européenne mais pas de la zone Euro. On retrouve l’expression de ce sentiment d’exaspération avec la répétition du « je ne laisserai pas faire… », qui permet à Emmanuel Todd de montrer avec brio comment l’inconscient vient ici affleurer le dit[11]. Il est aujourd’hui clair que voyant le projet européistes confronté à des attaques nouvelles, convergentes, et qui montent en puissance, confronté à une réalité qui diverge de plus en plus de son idéologie, François Hollande ne trouve plus que dans la politique du mensonge d’issue. Mais, il ne peut que savoir que cette issue ne fonctionne qu’à court terme. On retrouve ici la trace des méthodes du « fascisme doux » décrit par nombre de romanciers, dont évidemment Aldous Huxley dans le « Meilleur des Mondes ». Il faut aussi se souvenir de ces lignes de Gunther Anders, dans l’Obsolescence de l’Homme[12], qui m’ont été communiquées par un correspondant :
« En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. »
Mais que tous, du Président à l’éditorialiste à gage, en passant par le Ministre incompétent et calomniateur le sachent : tout ce qui est possible sera fait pour mettre leurs projets en échec et les empêcher de rejouer la farce des années trente à leur seul profit. L’analyse des défauts et de l’échec de la monnaie unique est aujourd’hui partagée par de nombreux économistes, dont des prix Nobel, tant en France qu’à l’étranger. Je ne me laisserai pas intimider par des attaques qui déshonorent ceux qui les portent. Mais je les préviens : ils m’en rendront politiquement raison.
[1] Colombani J-M., « La France du repli et du rejet », Direct Matin, 3 février 2014, p. 5. URL : http://www.directmatin.fr/france/2014-02-03/la-france-du-...
[2] Sondage réalisé par l’institut de sondage Maurice de Hond auprès de 2.100 Néerlandais âgés de plus de 18 ans. Il sera divulgué dans son entièreté le 6 février 2014.
[4] Voir la liste des signataires de l’appel du European Solidarity Manifesto, à l’adresse : http://www.european-solidarity.eu/signatories.php
[5] Et je rappelle que selon Jean-Paul Sartre, le salaud intégral est celui qui sait qu’il est un salaud, et qui persiste et signe dans sa saloperie.
[6] Publiée sur Russeurope, le 1er décembre 2013, URL : http://russeurope.hypotheses.org/1791
[7] Sapir J., « À tous et toutes », note publiée sur RussEurope, le 11 novembre 2013, URL : http://russeurope.hypotheses.org/1711
[8] Voir, « Chez ces gens là… », note publiée sur RussEurope le 15 décembre 2013, URL : http://russeurope.hypotheses.org/1835
[9] Dernièrement nous avons eu Jacques Généreux, du Parti de Gauche, qui a pris position très clairement dans Marianne du vendredi 31 janvier, mais aussi Jacques Mazier ou Henri Sterdyniak.
[10] Ouverture de la conférence de presse du président de la République au Palais de l’Élysée le 14 janvier 2014. http://www.elysee.fr/declarations/article/ouverture-de-la...
[12] Anders G., L’Obsolescence de l’homme, t. 1, trad. Christophe David, Editions Ivrea , Paris, 2002 et T-2, Sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle, trad. Christophe David, éditions Fario, Paris, mars 2011.
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Commentaires
Il y a quelque de l'ordre de l'ironie divine que de constater que les pires castes consanguines et incestueuses sont celles qui crient le plus à l'impératif d'ouverture et de métissage.
J'ai l'impression que plus vous vivez entre vous, avec des gens comme vous, qui pensent comme vous et qui font partie du même genre de communauté que vous et plus vous fantasmez sur l'Autre, plus vous fantasmez sur "l'ouverture" et sur l'exotisme.
Écrit par : Jean-Pierre | 04/02/2014
évidemment "fasciste" est juste un mot sidérant de la propagande. Le mot pour fermer tout dialogue, tout débat. C'est ironique aussi de voir que certains dans leurs discours utlisent la moitié du temps à se démarquer des "fascistes" et au final échouent comme le premier skinhead au bras tendu !
Mais je pose la question aussi : et si cette globale accusation "fasciste" c'était une intuition juste. L'instinct sûr qui suggère à nos adversaires qu'il n'existe en effet que deux types de regards politiques, deux et seulement comportements, deux types humains. Et si on prenait ce mot au sérieux ?
Écrit par : Il Popolo d'Italia | 05/02/2014
@ipi
la gauche ultra-minoritaire aux abois montre ses réflexes sectaire d'exclusion. On frémit de songer à ce qu'elle ferait physiquement à ses opposants s'il elle le pouvait !
Le fait est que dans sa bêtise elle construit un front commun de mécontents mais l'anathème "fasciste" ne donne aucune unité au truc : Versaillais catholiques, universalistes gauchistes anti-mondialisation, musulmans égalité et réconciliations, beaufs identitaires anti-mosquées, chevenementiste gay passé FN, humoriste camerounais tous ont surtout en commun leurs "valeurs-de-la-république" et professions de foi antiracistes. Tous tournent exclusivement sous le vieux logiciel "humanisme français". La connerie maçonnique est le noyau du truc et depuis longtemps. Depuis le début en fait. La France c'est Peillon qui la représente le mieux (hypocritement et en traitre mais c'est une autre histoire). C'est ce qui rend paradoxal, presque oxymorique - impossible ? - un nationalisme français conséquent.
Écrit par : Dia | 05/02/2014
Et pourtant la "republique" a "gagné" la 1ere guerre mondiale...
(Sauf que ca n'etait pas la republique mais la France...Et "gagner", c'etait a la Pyrrhus)
Écrit par : JÖ | 05/02/2014
"Tous tournent exclusivement sous le vieux logiciel "humanisme français". La connerie maçonnique est le noyau du truc et depuis longtemps. Depuis le début en fait. La France c'est Peillon qui la représente le mieux (hypocritement et en traitre mais c'est une autre histoire). C'est ce qui rend paradoxal, presque oxymorique - impossible ? - un nationalisme français conséquent."
bonne réflexion mais suis pas sûr: les foules qui ont marché contre le mariage homo et la destruction de l'institution du mariage hétéro monogame exogamique (!) se référaient largement à des cadres de sens traditionnels qu’exècre tout le barnum maçonnique. je veux dire qu'au-delà du caractère en apparence hétéroclite du front du refus, il y a probablement des môles de résistances sur lesquels pourrait se construire un nationalisme conséquent -aidé de supplétifs en tous genre.
Écrit par : hoplite | 05/02/2014
Courage, camarade, encore un effort et ils se mettront totalement à dos l'électorat musulman, leur dernier socle populaire.
Et même si les guignols au pouvoir redressent en dernière minute la barre électorale, lorsque les capitaux étrangers auront fini de piller tout ce qui reste en France, ciao et bonne chance !
Demain c'est l'Argentine, avec des prêts à 40%, 50%, 60%... puis plus du tout de crédit.
Écrit par : Gas | 05/02/2014
Considérer la Révolution Française comme un bloc, et tout imputer à la franc-maçonnerie (qui, par ailleurs, n'est pas unitaire et dont, soit dit en passant, la puissance a beaucoup baissé), sous prétexte que certains gueulards au gouvernement s'y réfèrent, cela revient juste à caricaturer la situation et à renvoyer la dissidence à l'esthético-nostalgisme en vigueur dans l'ED française depuis des lustres.
Bref, à la renvoyer à la mythologie d'un Ancien Régime idéalisé, voire à celle du fascisme, alors qu'on sait ce qu'il en était réellement (lire ou relire Braudel, Taine, Béraud, Dorgelès...).
Peillon a raison : la Révolution n'est pas terminée.
C'est juste que si elle ne l'est pas, c'est dans un bien autre sens que celui qu'il prône.
Pour reprendre la classification historique citée par Michéa, ce que veulent Peillon et consorts, c'est le triomphe absolu des Bleus.
Le défi auquel est confronté la dissidence (et je ne parle pas des CPF prêts à faire la quenelle sur le site de la bataille de Poitiers, quand ce ne sont pas des footballeurs milliardaires ou des rappeurs imbéciles, même si pour certains à l'ED on dirait que cette racaille est devenue sa fratrie), ce défi, c'est l'alliance des Blancs et des Rouges contre les Bleus.
C'est le canevas éternel du projet de la Révolution Conservatrice, l'alliance de la noblesse véritable, celle du coeur, du mérite et du sacrifice, avec le peuple du travail, des traditions et de la solidarité, contre l'engeance des rentiers, des financiers, des marchands et des bourgeois.
Concrètement, cette alliance est non seulement possible car naturelle (au-delà d'un certain niveau d'oppression, je dirais même qu'elle est inévitable pour permettre la simple survie collective), mais elle est la seule issue car on voit bien, et de plus en plus clairement, que l'ennemi est commun, quel que soit son nom : la ploutocratie, le capital, etc.
Écrit par : Boreas | 05/02/2014
"Pour reprendre la classification historique citée par Michéa, ce que veulent Peillon et consorts, c'est le triomphe absolu des Bleus."
le camp libéral..
Écrit par : hoplite | 05/02/2014
Dans quel monde vivent-ils...
Écrit par : JÖ | 05/02/2014
+1 Boreas
Tres bien expliqué les alliances que les patriotes doivent nouer avec les autres composantes de la société.
Notez que les représentants rouges ( les syndicats) sont complétement noyauté par les bleus.
Notez que tout blanc qui ose sortir du rang est assuré d une mort sociale.
Ils ont verouillé le système. Vraiment tres fort, alors que nous sommes censé être dans une démocratie. Non nous devons reconnaitre la valeur du système qu ils ont créer. Il mourra de ce qui l a fait naitre,l énergie peu chers et abondante.
Écrit par : libherT | 05/02/2014
Une excellente remarque sur ce sujet de Desouche:
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Le finkelkrautisme dans toute sa splendeur …
Tout serait dans le langage ..
La preuve que tout n’est pas dans le langage est justement que des Européens de chez Européens adoptent les expressions et l’accent de nos envahisseurs quand ils vivent au milieu d’eux.
C’est le Peuple qui fait la Langue, pas la Langue qui fait le Peuple.
(En plus de cela, les Peuples passent leur temps à changer leur langue, sans aucunement changer eux-mêmes)
Cet accent n’est qu’un symptôme du grand remplacement. Le docteur Finkelkraut confond le symptôme et la maladie.
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http://www.fdesouche.com/419666-alain-finkelkraut-sur-laccent-des-beurs-video
Qu'on pourrait adapter de la sorte:
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Le soralisme dans toute sa splendeur …
Tout serait dans les valeurs..
La preuve que tout n’est pas dans les valeurs est justement que des Européens de chez Européens adoptent les valeurs de nos envahisseurs quand ils vivent au milieu d’eux.
C’est le Peuple qui fait les valeurs, pas les valeurs qui font le Peuple.
(En plus de cela, les Peuples passent leur temps à changer leurs valeurs, sans aucunement changer eux-mêmes)
Ces valeurs ne sont qu’un symptôme du grand remplacement. Le docteur Soral confond le symptôme et la maladie.
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Écrit par : UnOurs | 06/02/2014
De toute façon, maintenant, après la diversion Dieudonné, l'ennemi repasse aux choses sérieuses :
http://www.itele.fr/politique/video/exclu-itele-integration-la-feuille-du-route-du-gouvernement-71608
Écrit par : Boreas | 06/02/2014
Long-term consequences of pain in human neonates
Ruth E. Grunau a,*, Liisa Holsti b, Jeroen W.B. Peters
Seminars in Fetal & Neonatal Medicine (2006) 11, 268e275
La meilleure des défenses c'est l'attaque.
La circoncision imposée aux enfants mineurs doit être interdite, au nom de la défense de la dignité humaine.
Écrit par : Dimezzano | 06/02/2014
Voici les exemple du jour pour illustrer le guide du troll polémiste et des poncifs inutiles :
"Considérer la Révolution Française comme un bloc, etc"
Notez bien cette phrase cliché car elle pourra reservir à proportion de ce qu'elle est creuse. Prenez n'importe quoi dont parle quelqu'un et assénez-lui :
"Considérer l'industrie fromagère comme un bloc, le commerce des bananes comme un bloc, etc."
Quelle leçon de logos !!
d'ailleurs vous pouvez jouer sur ce thème sans attendre, je cite :
"la franc-maçonnerie (qui, par ailleurs, n'est pas unitaire )"
Bingo ! ça marche encore ! En fait ça marcherait certainement même avec le béton !
Ajoutez maintenant un reproche à on-ne-sait-qui (c'est important pour alimenter la polémique) "caricaturer la situation" qui ne coute pas cher et qui vous permettra tout de suite après de vous adonner vous-même à la caricature :
"la mythologie d'un Ancien Régime idéalisé, voire à celle du fascisme"
"mythologie" si si n'ayez pas peur des mots. La caricature, c'est l'autre qui l'a fait non !
Bien sûr on ne sait pas bien de qui vous parlez, qui c'est qui "idéalise l'Ancien Régime" mais tout de même vos critique, ça en impose non ?
Argument d'autorité : Citez Braudel - connu plutôt comme spécialiste de la Méditerannée - citez-le comme historien de l'ancien Régime voire du fascisme. Le lecteur moyen n'y verra que du feu.
Ajoutez - c'est du troll rappelez-vous - un ou deux petit crachats usuels sur cette hypothètique et introuvable extrême-droite laquelle n'en est plus à ça près il est vrai :
"l'esthético-nostalgisme en vigueur dans l'ED française depuis des lustres"
"pour certains à l'ED on dirait que cette racaille est devenue sa fratrie"
(encore une fois on aimerait connaître ces "certains" mais on ne saura pas...)
Ensuite et immédiatement contredisez-vous en célebrant maintenant "le canevas éternel (sic) du projet de la Révolution Conservatrice" avec deux majuscules de majesté alors même que vous venez - rappelez-vous- de chier sur l'idéal fasciste.
Enfin noyez le poisson de l'adversaire dans un fourre-tout conceptuel "le capital" que vous aurez emprunté à Michéa. Avec un adversaire comme ça : le "capital" l'avantage c'est que l'on n'a pas besoin de prendre les armes.
PS : puisque vous êtes un troll cuistre et grossier mais que vous n'avez pas prouvé encore avoir l'esprit totalement faux (car en fait nous sommes plutôt d'accord), je ne renonce pas à vous entendre un jour dire quelque chose qui ne soit pas creux, dès lors je vous propose un problème redoutable. Redoutable car de nombreux marxistes s'y sont cassé les dents et le redondant Michéa se garde bien de l'aborder. Voici : Comment le "Capital" s'y prend-il pour promouvoir le mariage "gay". Comment ça passe, par quelles médiations ça circule, depuis la conscience - même diffuse des intérêts de classe d'un trader - jusque le militantisme LGBT, la théorie du genre, la cervelle d'une Femen ? Qu'est-ce qui fait - je ne dirait pas relais ce serait "débilo-complotiste" (sic) - mais qu'est-ce qui fait lien entre Wall Street et les scénaristes des blockbusters d'Hollywood ? Comment le "Capital" descend-il dans les têtes ?
Pas fastoche hein ?
Écrit par : Dia | 06/02/2014
Diavolo
C'est fou comme votre amabilité me donne envie de discuter avec vous. :-)
Mais comme je suis d'un bon naturel et de bonne humeur, je vais vous répondre.
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"Considérer la Révolution Française comme un bloc, etc"
Ce n'est pas une "phrase cliché", puisque quantité de nostalgiques de l'Ancien Régime considèrent, au mépris de toute réalité historique, que la Révolution est une espèce de monolithe qui va des Girondins aux Hébertistes en passant par les Jacobins partisans de la monarchie cononstitutionnelle, le tout tant issu d'une conspiration judéo-maçonnique visant à abattre un idéal de civilisation paré de toutes les vertus...
Je n'ai pas la prétention d'enfumer qui que ce soit en soulignant juste ce point qui me paraît quand même un peu important, ni de laisser entendre qu'il faudrait être érudit pour pouvoir en parler, ou encore moins de faire croire que je serais un spécialiste de la question. Mais bon, les impressions de l'énervé qui lit ça à travers sa propre grille...
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"la franc-maçonnerie (qui, par ailleurs, n'est pas unitaire )"
Bah oui, je plaide coupable et je persiste. Il y a tellement de gens qui vous parlent de "LA" franc-maçonnerie, alors qu'il y a eu des maçons dans tous les camps à l'époque de la Révolution et avant, qu'il y avait déjà des différences notables entre les obédiences (scission de la Grande Loge de France en 1773 : naissance du Grand Orient, persistance de la Grande Loge de Clermont), que là non plus je ne supporte pas la caricature style "les méchants contre les bons". Navré de tenir à la nuance, qui ne me paraît pas anodine non plus.
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"la mythologie d'un Ancien Régime idéalisé, voire à celle du fascisme"
Oui, mythologie.
Genre : le Roy (avec un Y) et la Noblesse (avec un N) qui sont tous merveilleux comme les héros des Trois mousquetaires, contre les vilains pas beaux de révolutionnaires, ces gueux si laids et si vils qui n'en veulent qu'à la beauté et à la pureté d'un monde parfait... Ça vous paraît caricatural ? Ça l'est, et c'est ce qu'on lit couramment, notamment sur Internet, de la part de royalistes qui ne sentent pas du tout gênés d'être aussi caricaturaux (vous êtes déjà allé à une Journée chouanne organisée par les Editions de Chiré ? Moi oui et je peux vous assurer que ça vaut son pesant de molasse fleurdelysée...).
Genre, encore : le Duce, Benito Mussolini, quel génie ; le fascisme, quel régime noble et idéal (n'ont jamais lu les critiques des visiteurs français de l'époque, pourtant pas franchement communistes ; n'ont jamais lu Evola, ou alors croient que c'était une fiotte)... Et que je m'habille en noir, comme Gabriac le spécialiste du salut romain, comme Ayoub du groupe Tape ta femme, et que j'esthétise tout ça avec des cheveux bien courts et des poses menton en avant, comme la référence... Désolé, mais c'est une réalité.
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"Argument d'autorité : Citez Braudel - connu plutôt comme spécialiste de la Méditerannée - citez-le comme historien de l'ancien Régime voire du fascisme. Le lecteur moyen n'y verra que du feu."
Pffff... Ce n'est pas du tout un "argument d'autorité", c'est juste que Braudel, tout en étant certes un spécialiste de la Méditerranée, est surtout un génie de l'explication économique et qu'il a quelques passages, j'avoue que je ne me souviens plus où, où il explique comment les famines d'avant la Révolution et les difficultés à réformer d'une monarchie passée au libéralisme (Turgot, Calonne) ont précipité le processus révolutionnaire. J'aurais mieux fait de parler de Labrousse, je ne m'attirerais pas votre procès.
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"l'esthético-nostalgisme en vigueur dans l'ED française depuis des lustres"
"pour certains à l'ED on dirait que cette racaille est devenue sa fratrie"
"(encore une fois on aimerait connaître ces "certains" mais on ne saura pas...)"
Voyez juste la manif Jour de colère, où les crétins mythos voisinaient avec les fans de Dieudo...
http://www.youtube.com/watch?v=XI-qVoEHCEs&feature=youtu.be&t=2m54s
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"Ensuite et immédiatement contredisez-vous en célebrant maintenant "le canevas éternel (sic) du projet de la Révolution Conservatrice" avec deux majuscules de majesté alors même que vous venez - rappelez-vous- de chier sur l'idéal fasciste."
Quel rapport entre la RC et le fascisme, SVP ?
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"Enfin noyez le poisson de l'adversaire dans un fourre-tout conceptuel "le capital" que vous aurez emprunté à Michéa. Avec un adversaire comme ça : le "capital" l'avantage c'est que l'on n'a pas besoin de prendre les armes."
Sauf que les traîtres adhérents à la Charte de la Diversité, par exemple, c'est curieux, on peut facilement obtenir leurs noms et leurs adresses :
http://www.charte-diversite.com/charte-diversite-recherche-signataire.php
Sans parler des propriétaires et actionnaires des médias mainstream. Bref.
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"PS : puisque vous êtes un troll cuistre et grossier mais que vous n'avez pas prouvé encore avoir l'esprit totalement faux (car en fait nous sommes plutôt d'accord), je ne renonce pas à vous entendre un jour dire quelque chose qui ne soit pas creux, dès lors je vous propose un problème redoutable. Redoutable car de nombreux marxistes s'y sont cassé les dents et le redondant Michéa se garde bien de l'aborder. Voici : Comment le "Capital" s'y prend-il pour promouvoir le mariage "gay". Comment ça passe, par quelles médiations ça circule, depuis la conscience - même diffuse des intérêts de classe d'un trader - jusque le militantisme LGBT, la théorie du genre, la cervelle d'une Femen ? Qu'est-ce qui fait - je ne dirait pas relais ce serait "débilo-complotiste" (sic) - mais qu'est-ce qui fait lien entre Wall Street et les scénaristes des blockbusters d'Hollywood ? Comment le "Capital" descend-il dans les têtes ?
Pas fastoche hein ?"
Mesurez vos paroles, grossier personnage.
Si j'étais un troll, je serais sacrément cohérent depuis cinq ans que je poste sur le net (voyez mon blog, un peu moins ancien, mais tout de même ça ne colle guère avec l'image du troll, vous ne croyez pas ?).
On ne se connaît pas, alors évitez de juger quelqu'un dont vous ne faites que lire avec une subjectivité particulière les écrits qui ne vous sont pas particulièrement destinés.
Quant à la réponse à votre question, si ce n'est pas, dans votre esprit, uniquement Léjuif, auquel cas on peut arrêter tout de suite parce que ce serait partiel et simpliste, je vais tenter le coup, mais ça ne vous satisfera pas.
En effet, pour commencer, "le capital", c'est bien sûr un terme très schématique. Mais si on commence à définir dans le détail ce qu'on entend précisément désigner à chaque fois qu'on parle de quelque chose, on n'a pas fini et les commentaires sur un blog ne se prêtent pas à ce genre d'exercice.
Néanmoins, le terme désigne assez clairement, bien que grossièrement, les sphères de pouvoir financier et industriel, et leur prolongement dans les sphères politique et médiatique.
Si l'idéologie libérale libertaire est tellement promue par ces dernières, c'est parce que les deux premières acceptent (pas toutes leurs composantes évidemment, mais un bon nombre d'entre elles) de financer le "portage" de ce discours.
Pourquoi le font-elles et comment ? Parce qu'elles partagent une hybris commune, celle de l'individualisme, de l'égoïsme et de l'égotisme, de celles que donne le matérialisme, le technologisme et la facilité du confort, la perte de repères par rapport à la nature, la perte du rapport aux choses.
Faire la part de l'intérêt corporatiste (l'ingénierie sociale en vue d'une société d'hédonistes déculturés et décérébrés qui seront autant de consommateurs malléables pour le monde marchand, voir par exemple http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/02/04/gpa%C2%A0-le-business-est-pour-5289714.html ) et l'intérêt individuel (le "jouir sans entraves" soixante-huitard) me paraît impossible. Ces intérêts convergent et ces gens sans repères ni scrupules, puisque sans morale ni transcendance, se trouvent très naturellement. Michéa en a parlé, notamment ici : http://www.humanite.fr/tribunes/jean-claude-michea-pas-de-societe-socialiste-sans-517480
Donc, ce qui fait le lien, c'est la théorisation de ces intérêts communs et leur diffusion financée.
Écrit par : Boreas | 06/02/2014
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