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07/07/2014

c'est moche

orlov

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" (...) Comme je l'ai mentionné auparavant, les plans d'atténuation de crise à mettre en œuvre par nous, qu'ils impliquent des guerres pour l'accès aux ressources, la construction de centrales nucléaires, des fermes d'éoliennes ou des rêves d'hydrogène, sont peu susceptibles d'être réalisés, parce que cette entité nous ne sera plus fonctionnelle. Si nous ne sommes pas susceptibles de réaliser notre plan avant l'effondrement, alors quoi qu'il reste de nous sera encore moins susceptible de le faire après. Par conséquent, il y a peu de raisons de s'organiser politiquement dans le but d'essayer de bien faire. Mais si vous voulez vous préparer à tirer parti d'une mauvaise situation — et bien, c'est une autre histoire !

La politique a un grand potentiel pour faire empirer une mauvaise situation. Elle peut causer guerres, nettoyages ethniques et génocides. À chaque fois que les gens se rassemblent en organisations politiques, que ce soit volontairement ou de force, cela annonce des ennuis. J'étais à la réunion annuelle de mon jardin communautaire récemment, et parmi le groupe de jardiniers généralement placides et timides il y avait une paire de militants autoproclamés. Avant longtemps, l'un de ceux-ci soulevait la question de l'expulsion de gens. Les gens qui ne se montrent pas à la réunion annuelle et ne s'inscrivent pas pour faire le nettoyage et le compostage et ainsi de suite — pourquoi leur permet-on de garder leur parcelle ? Et bien, certains des éléments voyous mentionnés par le militant se trouvaient être de vieux Russes, qui, en raison de leur vaste expérience de telles choses durant l'époque soviétique, sont excessivement peu susceptibles d'être astreints à prendre part au travail en commun ou d'assister aux réunions avec la collectivité. Franchement, ils préféreraient la mort. Mais ils adorent aussi le jardin.

La raison pour laquelle on permet à l'élément d'exister dans ce jardin communautaire particulier est que la femme qui dirige l'endroit leur permet de garder leur parcelle. C'est sa décision : elle exerce l'autorité et elle ne participe pas à la politique. Elle fait fonctionner le jardin et permet aux militants de faire leur bruit, une fois par an, sans effet pernicieux. Mais si la situation devait changer et que le jardin potager devienne soudainement une source de nourriture plutôt qu'un loisir, combien de temps faudrait-il pour que l'élément militant commence à demander plus de pouvoir et à affirmer son autorité ?

L'autorité est certainement une qualité utile dans une crise, qui est une époque particulièrement mauvaise pour les délibérations et les débats longuets. Dans n'importe quelle situation, certaines personnes sont mieux équipées pour y faire face que d'autres et peuvent les aider en leur donnant des directives. Ils accumulent naturellement une certaine quantité de pouvoir pour eux-mêmes, et c'est bien aussi longtemps que suffisamment de gens en bénéficient, et aussi longtemps que personne n'est blessé ou opprimé. De telles personnes émergent souvent spontanément dans une crise.

Une qualité également utile dans une crise est l'apathie. Les Russes sont exceptionnellement patients : même dans les pires moments de l'après-effondrement, ils n'ont pas commis d'émeute, et il n'y a pas eu de manifestations significatives. Ils ont fait face du mieux qu'ils pouvaient. Le groupe de gens avec qui l'on est le plus en sécurité dans une crise est celui qui ne partage pas de fortes convictions idéologiques, n'est pas facilement persuadé par l'argumentation, et ne possède pas un sentiment surdéveloppé et exclusif de l'identité.

Les candides enquiquineurs qui pensent que nous devons faire quelque chose et qui peuvent être embobinés par n'importe quelle andouille démagogue sont assez nuisibles, mais le groupe le plus dangereux, et qu'on doit surveiller et fuir, est un groupe de militants politiques résolus à organiser et promouvoir un programme ou un autre. Même si le programme est bénin, et même s'il est bénéfique, l'approche politisée pour le résoudre pourrait ne pas l'être. Comme dit le proverbe, les révolutions mangent leurs enfants. Puis elles se tournent vers tous les autres. La vie de réfugié est une forme de survie ; rester et se battre contre une foule organisée n'en est généralement pas une.

Les Balkans sont le cauchemar post-effondrement avec lequel tout le monde est familiarisé. Au sein de l'ex-Union soviétique, la Géorgie est le meilleur exemple d'une politique nationaliste poursuivie jusqu'à la désintégration nationale. Après avoir gagné son indépendance, la Géorgie est passée par un paroxysme de ferveur nationaliste, résultant en un État quelque peu plus petit, légèrement moins peuplé, perpétuellement défunt, avec une pauvreté généralisée, une grande population de réfugiés, et deux anciennes provinces coincées dans des limbes politiques permanentes, parce que, apparemment, le monde a perdu sa capacité à redessiner les frontières politiques. Dans sa forme actuelle, c'est un client politique et militaire de Washington, précieux uniquement comme couloir de pipeline pour le pétrole de la mer Caspienne. Son principal partenaire commercial et fournisseur d'énergie est la Fédération de Russie.

Les États-Unis sont bien plus comme les Balkans que comme la Russie, qui est habitée par une population eurasienne assez homogène. Les États-Unis sont très compartimentés, habituellement par race, souvent par ethnicité, et toujours par niveau de revenu. Durant les périodes prospères, ils restent relativement calmes en maintenant un pourcentage de gens en prison qui a établi un record mondial absolu. Durant les périodes moins prospères, ils sont en grand risque d'explosion politique. Les sociétés multi-ehtniques sont fragiles et instables ; lorsqu'elles se désagrègent, ou explosent, tout le monde perd.

Aux États-Unis, il semble y avoir peu de manières de faire fonctionner en douceur le scénario de l'effondrement pour soi et sa famille. La totalité du lieu semble partie trop loin dans une direction insoutenable. C'est un vrai défi créatif, et nous devrions lui accorder beaucoup de réflexion sérieuse. Supposons que vous viviez dans une grande ville, dans un appartement ou une copropriété. Vous dépendez des services municipaux pour survivre. Une semaine sans électricité, ou sans chauffage, gaz, ou enlèvement des ordures entraîne un inconfort extrême. Deux à la fois est une calamité. Trois est un désastre. La nourriture vient du supermarché, avec l'aide du distributeur de billet ou de la fente pour carte bleue à la caisse. Les vêtements propres viennent de la laverie, qui nécessite de l'électricité, de l'eau et du gaz naturel. Une fois que tous les commerces ont fermé et que votre appartement est froid, sombre et sent les ordures (parce qu'elles n'ont pas été ramassées) et l'excrément (parce que les toilettes ne fonctionnent plus), il est peut-être temps d'aller camper et d'explorer la nature.

Alors considérons la campagne. Supposons que vous possédiez une maison et que vous ayez un crédit minuscule qui se ratatine jusqu'à presque rien après une bonne poussée d'inflation, ou que vous la possédiez pour de bon. Si elle est dans une subdivision périurbaine développée, il y aura encore des difficultés avec les taxes, le respect du code, des étrangers venus de l'espace vivant à côté, et d'autres scoubidous, ce qui pourrait empirer à mesure que les conditions se détériorent. Les municipalités en détresse pourraient d'abord tenter de renchérir les impôts locaux pour couvrir leurs coûts au lieu de simplement fermer boutique. Dans un effort malavisé pour sauver la valeur immobilière, elles peuvent aussi tenter de faire appliquer des codes contre des nécessités telles que les tas de compost, les toilettes extérieures, les poulaillers et les cultures plantées sur votre pelouse de façade. Gardez à l'esprit, aussi, que les pesticides et les herbicides prodigués aux pelouses et aux terrains de golf laissent des résidus toxiques. Peut-être que la meilleure chose à faire avec la banlieue et de l'abandonner tout entière.

Une petite ferme offre des possibilités quelque peu meilleures pour cultiver, mais la plupart des fermes aux États-Unis sont hypothéquées jusqu'à la garde, et la plus grande partie de la terre, qui a subi une culture intensive, a été bombardée sans pitié de fertilisants chimiques, d'herbicides et d'insecticides, ce qui en a fait un endroit malsain, habité par des hommes à tout petit décompte de spermatozoïdes. Les petites fermes ont tendance a être des lieux solitaires, et nombre d'entre elles, sans accès au gasoil ou à l'essence, deviendraient dangereusement isolées. Vous aurez besoin de voisins pour faire du troc, pour vous aider, et pour vous tenir compagnie. Même une petite ferme est probablement excessive en terme de quantité de terre agricole disponible, parce que sans la capacité d'apporter sa récolte sur un marché, ou sans une économie monétaire en fonctionnement pour la vendre, il n'y a pas de raison de cultiver un grand surplus de nourriture. Avoir des dizaines d'hectares est un gaspillage quand tout ce dont on a besoin est quelques milliers de mètres carrés. De nombreuses familles russes ont réussi à survivre avec l'aide d'une parcelle de jardin standard de un sotka, ce qui fait cent mètres carrés, ou, si vous préférez, 0,01 hectare, ou 1076,391 pieds carrés.

Ce dont on a besoin, bien sûr, c'est d'une petite ville ou d'un village : une localité relativement petite, relativement dense, avec environ quatre mille mètres carrés pour chaque trentaine de personnes, et avec une réglementation des zones conçues pour un usage juste et durable, non pour les opportunités d'investissement en capital, la croissance, la valeur immobilière, ou d'autres sortes de développement. De plus, cela devrait être un endroit où les gens se connaissent et sont prêt à s'aider les uns les autres — une vraie communauté. Il y a peut-être encore quelques centaines de communautés comme cela, dissimulées ici et là dans les cantons les plus pauvres des États-Unis, mais il n'y en a pas assez, et la plupart d'entre elles sont trop pauvres pour absorber une population significative de migrants économiques.

Souvent, lorsque les gens entendent parler de la possibilité d'un effondrement économique, ils se demandent : Supposons que l'économie américaine s'effondre bientôt. Pourquoi cela vaudrait-il seulement la peine d'y penser, si je ne peux rien y faire ? Et bien, je ne suis pas un professionnel du conseil en investissement, alors je ne risque rien en faisant quelques suggestions sur la manière de protéger son portefeuille d'investissement contre l'effondrement.

La peur du nucléaire a engendré l'archétype du survivaliste45 américain, terré dans les collines, avec un abri anti-bombardement, un nombre fantastique de boites de conserve de charcutaille, un assortiment d'armes à feu et abondance de munitions avec lesquelles repousser les voisins en contrebas, ou peut-être juste pour tirer sur des canettes de bière quand les voisins passent pour de la bière et des sandwichs à la charcutaille. Et bien sûr, un drapeau américain. Cette sorte de survie est à peu près aussi bonne que de s'enterrer vivant soi-même, je suppose.

L'idée de stocker n'est pas totalement mauvaise, cependant. Stocker de la nourriture est, bien sûr, une idée pourrie, littéralement. Mais certains articles manufacturés valent certainement d'être considérés. Supposons que vous ayez un compte d'épargne retraite, ou des fonds mutuels. Et supposons que vous vous sentiez raisonnablement certain que d'ici au moment prévu pour partir à la retraite ce ne sera pas suffisant pour acheter une tasse de café. Et supposons que vous réalisiez que vous pouvez actuellement acheter plein de bons trucs qui aient une longue durée de vie en réserve et qui seront nécessaires et précieux, loin dans le futur. Et supposons, en plus, que vous ayez un petit peu d'espace de stockage : quelques dizaines de mètres carrés. Maintenant, qu'allez-vous faire ? Attendre et regarder vos économies s'évaporer ? Ou payer le supplément d'imposition et investir dans des choses qui ne soient pas composées de vapeur ?

Une fois que les distributeurs d'argent n'auront plus d'argent, que les téléscripteurs boursiers cesseront de téléscripter, et que la chaîne de distribution se sera brisée, les gens auront toujours des besoins de base. Il y aura des marchés aux puces et des arrangements privés de troc pour alimenter ces besoins, utilisant n'importe quelle monnaie d'échange locale qui sera disponible : des rouleaux de billets de cent dollars, des bouts de chaînes en or, des paquets de cigarettes, ou n'importe quoi de ce genre. Ce n'est pas une mauvaise idée de posséder un peu de tout ce que vous aurez besoin, mais vous devriez investir dans des choses que vous pourrez échanger contre des choses dont vous aurez besoin. Pensez à des biens de consommation nécessaires qui requièrent une haute technologie et ont une longue durée de vie en réserve. Voici quelques suggestions pour commencer : des médicaments (sans et sur prescription), des lames de rasoir, des préservatifs. Les batteries rechargeables (et les chargeurs solaires) deviendront assurément des articles précieux (les NiMH sont les moins toxiques). Les articles de toilette, tels que du bon savon, seront des articles de luxe. Remplissez quelques cantines, emballez sous azote pour que rien ne rouille ou ne pourrisse, et entreposez quelque part.

Après l'effondrement soviétique, il est rapidement apparu une catégorie de marchands itinérants qui fournissaient aux gens l'accès à des produits importés. Pour se procurer leurs marchandises, ces gens devaient voyager à l'étranger, en Pologne, en Chine, en Turquie, par le train, en portant leurs produits à l'aller et au retour dans leurs bagages. Ils échangeaient une valise de montres de fabrication russe contre une valise d'autres produits de consommation plus utiles, tels que le shampooing ou les lames de rasoir. Ils devaient graisser la patte des officiels le long de leur route, et étaient souvent détroussés. Il y a eu une période ou ces gens, appelé tchelnoki, ce qui veut dire navette en russe, étaient la seule source de biens de consommation. Les produits étaient souvent des rebuts d'usine, endommagés, ou au-delà de leur date de péremption, mais cela ne les rendait pas moins précieux. En se basant sur leur exemple, il est possible de prédire quels articles seront hautement demandés et de les stocker en avance, comme une couverture contre le risque d'effondrement économique. Notez que les chelnoki avaient des économies intactes avec lesquelles commercer, accessibles en train — alors qu'il n'est pas garanti que ce soit le cas aux États-Unis.

Une réserve de cette sorte, dans un endroit accessible à pied et socialement stable, où vous connaissez tout le monde, où vous avez quelques amis proches et de la famille, où vous possédez votre toit et de la terre pour de bon, et où vous pouvez cultiver la plus grande partie de votre propre nourriture, et troquer pour obtenir le reste, devrait vous permettre de survivre à l'effondrement économique sans trop d'ennuis. Et, qui sait, peut-être trouverez-vous même le bonheur ici. (...)"

Dmitry Orlov, juin 2005.

45. Le survivalisme est un mouvement de gens préoccupés par leurs moyens de survie personnels, et dont les craintes sont extrêmement variées : désastres naturels, catastrophes industrielles, terrorisme, surpopulation, épidémie, effondrement économique, ou survenue de l'apocalypse biblique et bien d'autres encore.

pic: effondrement du taulier

Commentaires

ce que dit votre survivaliste c'est que en cas de rupture de la normalité, bien avant de voir arriver les zombies, il faudra être prêt à combattre du fonctionnaire.

Parce qu'évidemment ce qui va d'abord se produire ce sont des interdits préfectoraux, des obligations de déclaration (de potager, de puit, de stock), des requisitions (d'armes, de carburant, même de locaux, etc).

autant dire : que vous prépariez un coup d'État interarmées, ou une modeste BAD, opérez toujours le plus clandestinement possible. Méfiez-vous de vos voisins, enfants s'ils sont à l'Éduc Nat, de votre femme si elle lit Cosmopolitain... Même vos 50 boîtes de cassoulet ou de médocs, ne les achetez pas avec une CB!

nul n'échappera à la nécessité de détruire Carthage !

Écrit par : Mistersmith | 08/07/2014

Ouais, y'a bien des leçons à tirer..notamment la discrétion quel que soit le projet envisagé mais aussi la prudence dans les contacts et les formes d'organisation..

Écrit par : hoplite | 08/07/2014

Pic effondrement du taulier:
on ne voit pas si elles portent la barbe.

Écrit par : carine | 08/07/2014

"les révolutions mangent leurs enfants"

Les révolutions des XIXe et XXe siècle ont dévoré leurs artisans. Elles n'ont pas dévoré leurs instigateurs.

Quant aux "enfants" des révolutions: de quoi parle-t-on? Les révolutions attisent et exploitent l'instinct de mort des violents; elles ne donnent pas d'enfants. Elles donnent des morts. Et des changements de pouvoir.

Écrit par : L'Ecorché | 08/07/2014

http://survivreauchaos.blogspot.fr/2014/06/10-raisons-de-rester-en-ville-en-cas-de.html

ps belle photo Hoplite, ça fera de la peine de voir ça disparaître en cas de Mad Max/guerre du feu (pas d'épilation)...
Dans quel établissement travaillent ces sylphides ?

Écrit par : S10 | 08/07/2014

2 p'tites croupes et puis s'en vont :-)

Écrit par : Dom | 09/07/2014

C'est moche ?
Vous vous gaussez de nous, l'ami !
Ces putasses qui exposent leur fessardes drues et lisses point moches ne sont !
Elles sont même.... appétissantes !
Voyons si la face vaut la pile !

Écrit par : kobus van cleef | 10/07/2014

Hoplite, Kobus...
Bravo...
Tout le monde saura maintenant pourquoi même pour un mot de tête le moindre médecin vous demandera hypocritement de vous foutre à poil. Ce culot en plus de pleurer quand un barbu ne veut pas que sa femme retire sa bâche...

il n'y a de Dieu qu'Allah et Mohammed est son messager.

Écrit par : Cotuatos | 10/07/2014

ha mais je ne demande aucunement aux patients de se déloquer
je peut les voir ,par transparence,comme on dit
c'est souvent pas reluisant ,hein
mais ça a un coté magique qui continue à fasciner
pour ce qui est du survivalisme, je confesse trouver beaucoup d'intérêt aux articles publiés
et la lecture des blogueu de gaucheu montre clairement qui seront les premières victimes "le jour d'après"

Écrit par : kobus van cleef | 11/07/2014

ha mais je ne demande aucunement aux patients de se déloquer
je peut les voir ,par transparence,comme on dit
c'est souvent pas reluisant ,hein
mais ça a un coté magique qui continue à fasciner
pour ce qui est du survivalisme, je confesse trouver beaucoup d'intérêt aux articles publiés
et la lecture des blogueu de gaucheu montre clairement qui seront les premières victimes "le jour d'après"

Écrit par : kobus van cleef | 11/07/2014

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