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31/05/2010

eh ben voilà

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"Well well well... Il y a une semaine, vous avez vu ici l'interview de l'ancien Oberstandfuhrer de la Bundesbank Karl Otto Pohl qui a expliqué au Der Spiegel que le sauvetage de la Grèce a été fait pour sauver (beaucoup) les banques françaises et (un peu) les banques allemandes. Le Figaro découvre l'affaire ce dimanche: "Crise grecque: la Bundesbank évoque un «complot français»". Zut, pour une fois qu'on aurait réussi un complot :-) voilà qu'il est étalé dans toute la presse... Le Figaro explique que Sarkozy a tordu le bras à Angela Merkel pour éviter que les banques françaises se prennent un impayé de 53 milliards d'euros... "La Banque centrale allemande reproche à la Banque centrale européenne, sous influence française, d'avoir racheté un trop grand nombre de dettes grecques. Les relations entre la France et l'Allemagne n'ont pas fini d'être tendues. Et ce en dépit des déclarations de Nicolas Sarkozy, qui avaient martelé il y a une semaine qu'il n'y avait pas de désaccord avec l'Allemagne sur la réforme de l'euro". Il a menti notre président ? Lisez la suite, c'est trop drôle: " Pourquoi la France aurait-elle intérêt à ce que la BCE rachète des obligations grecques ? Deux raisons pourraient être avancées : tout d'abord, parce que les banques françaises sont les plus exposées à la Grèce, avec des créances qui s'élèvent à 53 milliards d'euros; ensuite, la France sait que si la situation grecque venait à s'aggraver, elle serait donc le prochain pays en ligne de mire des agences de notation".

Eh ben voilà...

Le Figaro de préciser que selon Der Spiegel "la BCE a déjà racheté 40.000 millions d'obligations dont 25.000 millions de dettes grecques, causant «une irritation importante» de la Bundesbank". Et pourquoi le Figaro ne dit pas "40 milliards dont 25 milliards" ? Bref, l'axe france-allemagne a du plomb dans l'aile. Comme quoi, Sarkozy craint ce dont je vous parle depuis 2 mois maintenant, l'attaque préparée sur la France."

(...) "BNP a un total de dettes de 1940 milliards d'euros. Ses capitaux propres sont de 60 milliards environ. L'effet de levier est de 32. Il suffit de 3% de défauts de paiement avec aucun espoir de recouvrement pour que la BNP soit en faillite... super solide l'édifice, vous ne trouvez pas ?

Société Générale a un total de dettes de 1054 milliards d'euros à comparer avec des capitaux propres de 43 milliards. L'effet de levier est de 24.

Le Crédit Agricole a 1620 milliards d'euros pour 53 milliards de capitaux propres et un effet de levier de 30.

L'engagement des banques françaises en Grèce est selon la BRI de 79 milliards.

En temps normal, la Grèce aurait du être mise en faillite. Les créanciers auraient du être sanctionnés pour leur erreur d'appréciation du risque. Du coup, les banques françaises auraient presque fait faillite. Ils auraient fallu les nationaliser et les recapitaliser. Au lieu de cela, les fonctionnaires et politiciens français ont orchestré le vol de l'argent public, une constante depuis 30 ans, en prenant dans le pot commun pour garantir les erreurs de la Grèce et lui permettre de rembourser ses créanciers. En langage basique : on a volé un gros paquet d'argent aux Français pour le donner aux actionnaires des banques françaises qui auraient du normalement tout perdre." Lire cet excellent article ici.

C'est pour cela que Nicolas Sarkozy a mis tout son poids dans la balance pour sauver la Grèce. Comme vous l'avez déjà vu ici, ce sont les banquiers qui ont été sauvés, pas les Grecs. Pebreau, conseiller de Sarkozy, le serre de près... Cependant là où Charles Dereeper est épatant, c'est avec les lignes suivantes: "les élites voleront la masse jusqu'au dernier sou pour sauvegarder leur jouet qui crache de l'argent fictif ... cela ne sert plus à rien de voter. Il faut changer de pays et arrêter de contribuer avec votre force de travail et l'argent de vos impôts au maintien de ce système mafieux en place. Celui-ci ne peut avoir lieu que pour une seule raison : la grande majorité des habitants n'y comprend presque rien et n'est donc pas en mesure d'argumenter et de râler comme il faut. Il est totalement inadmissible que la BCE et toutes les autres formes de pouvoir laissent les banques françaises ou Deutsche Bank en Allemagne avec un effet de levier de 30". Et il conclut avec une guillotine: "Cela me rappelle le gouvernement de l'Allemagne de l'Est dans les mois précédents la tombée du mur de Berlin. L'aveuglement était tellement énorme qu'on se demandait comment il pouvait exister". C'est sûr que ce n'est pas demain qu'on verra un article comme celui-là dans Le Figaro (Serge Dassault), Paris Match (Lagardère), Libération de la gauche caviar (Rothschild), Direct Matin (Bolloré), TF1 (Bouygues), etc, etc.

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01/03/2010

contre toute attente...

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Le mieux, aujourdhui, est de lire ce billet de Paul Jorion:

"Les choses ne sont pas en train de s'arranger. Et les temps ont changé : on avait pris l'habitude de vivre dans des contextes de bulle financière, et ce n'est plus le cas. Dans un contexte de bulle on peut continuer sans danger de croire que la finance est autorégulée. On peut croire aussi que le risque n'existe plus, qu'il a été réduit en poudre et que de cette manière il a été neutralisé. Quand la bulle éclate, on constate avec consternation que les choses ne s'arrangent pas d'elles-mêmes et que le risque s'est au contraire concentré : parce que son invisibilité momentanée en faisait une excellente affaire. Certains diront : « Si ! on est toujours dans un contexte de bulle : la bulle de la dette publique des États ! ». Mais ce n'est pas de bulles qu'ils parlent : ils veulent simplement dire que la dette des États gonfle. Ce qui est vrai, mais tout ce qui gonfle n'est pas bulle pour autant.

Non, les choses ne sont pas en train de s'arranger. Vous vous souvenez sans doute que la crise est née en 2007 au sein de l'immobilier américain. On ne parle plus beaucoup de l'immobilier résidentiel aux États-Unis, parce qu'il existe une nouvelle menace : celle de l'immobilier commercial qui point à l'horizon. Savez-vous qu'il y a en ce moment aux États-Unis, 35 banques dont plus de 30 % du montant des crédits est en défaut ? Il va sans dire que leurs jours sont comptés ! Il y en a aussi 140 dont plus de 20 % du montant des crédits est en défaut. C'est sûr qu'on reparlera d'elles. Et 683 dont plus de 10 % du montant des crédits est en défaut. Elles attendent toutes que les clients reviennent dans les centres commerciaux. Avec un taux de chômage officiel de près de 10 % et officieux de 20 %, et 8,4 millions d'emplois perdus depuis le début de la crise, il faut leur souhaiter bonne chance.

On ne parle plus beaucoup de l'immobilier résidentiel américain et pourtant on devrait. Parce que tant que cette infection persiste, c'est l'Amérique toute entière qui continuera d'être malade. Quelques chiffres. En janvier de cette année, il y eut chaque jour aux États-Unis, 4.300 saisies de maisons individuelles. C'est un grand pays mais quand même : 4.300 par jour, c'est énorme, et le chiffre est en hausse. En 2009, 75 % des crédits hypothécaires aux États-Unis, ont été accordés par Fannie Mae et Freddie Mac. Étant invendables, ils les ont achetés essentiellement eux-mêmes. Seule à les aider un peu : la Federal Reserve, mais elle s'arrêtera bientôt de le faire. Le 30 juin 2009, la valeur nette de Fannie Mae était de -10,6 milliards de dollars : le 31 décembre de -15,3 milliards. Une aggravation de 44 % en six mois seulement.

Un quart des crédits hypothécaires ont aujourd'hui un montant plus élevé que la valeur du logement et le chiffre est de 40 % pour l'immobilier commercial. Les ventes de logements neufs (un peu moins de 6 % du parc) ont baissé de 11,2 % en janvier et celles de logements anciens, de 7,2 % ; ce sont les pires chiffres depuis 1963. En 2009, il y eut dans le pays 2,82 millions de saisies de logements, et pour cette année-ci, on sait déjà que ce chiffre de 3 millions sera dépassé. On parle, paraît-il, au sein de l'administration Obama, d'un moratoire pur et simple des saisies. On comprend facilement pourquoi.

Non, les choses ne sont pas en train de s'arranger aux États-Unis."

 

puis celui de Jovanovic:

"Un papier du correspondant de l'Express aux US: "Les armureries prises d'assaut: plus une seule cartouche!", et il me dit "J'avais un peu de mal à le croire, mais oui, il y a bien une pénurie de munitions aux Etats-Unis. Les étalages des armuriers, ceux des supermarchés Walmart, parmi les plus fréquentés, manquent cruellement de balles de calibre 40mm, 9mm et même 357". Eh bien, une fois de plus, cette Revue de Presse avait de l'avance, puisque j'avais expliqué ici il y a quelques mois que les seuls journaux américains qui ne s'étaient pas pris un -30% sur leurs ventes, ce sont justement les magazines consacrés aux armes! Mieux: ils avaient progressé de 10%, en pleine crise (!) un indicateur infaillible que les Américains étaient en train de s'armer comme des fous. Et voici un autre article, anglais pourtant, pays où les ventes d'armes sont donc interdites, qui va dans le même sens, voyez: "We must arm ourselves for a class war. The recession has increased the wealth gap to dangerous". Edmund Conway écrit que l'écart entre les classes supérieures s'accroissant de jour en jour avec la crise et surtout les délocalisations, le système est devenu politiquement instable et dangereux. "When a company shifts factories overseas, the shareholders make more money, but the workers lose their jobs. Optimists claim that this wealth should trickle down to those unemployed workers as the shareholders go out and spend more, but reality has proved otherwise". Lire ici le Telegraph."

 

puis Orlov, pour vous achever...

Edifiant, non?

 

"En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi."

(Franklin D. Roosevelt, Président des Etats-Unis (1933-1945))

"Le monde se divise en trois catégories de gens: un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité."

(Nicholas Murray Butler, Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie, membre du CFR (Council on Foreign Relations))