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02/05/2014

fog of war

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"En écoutant Lavrov aujourd’hui, je suis venu à la conclusion que le régime à Kiev était en effet sur ​​le point d’essayer d’attaquer l’Ukraine orientale. Ce n’est pas seulement Lavrov, l’Internet russe est en « alerte rouge » et regorge de rumeurs et de spéculations sur une imminente. Cela pose un certain nombre de questions:

  1. Pourquoi la junte à Kiev reviendrait-elle si ouvertement sur ​​l’accord de Genève ?
  2. Pourquoi attaquer alors que les chances de succès sont très faibles ?
  3. Pourquoi attaquer quand elle sait que la Russie interviendrait presque certainement ?
  4. Pourquoi les sont clairement derrière cette stratégie ?

J’ai une hypothèse que je voudrais soumettre à votre attention.

Tout d’abord, la junte à Kiev est en train de renier l’accord de Genève tout simplement parce qu’elle ne peut pas se conformer à ses conditions. Rappelez-vous, la junte est composée de quelques hommes politiques soigneusement choisis par les États-Unis et quelques ukrainiens. Ils ont de l’argent, mais pas de pouvoir. Comment pourraient-ils imposer quoi que ce soit aux fanatiques bien armés et déterminés du secteur droit ?

Deuxièmement, l’Ukraine orientale est perdue, de toute façon. Aussi, la junte à Kiev a à choisir parmi les options suivantes :

  1. Soit l’Ukraine orientale s’en va par voie de référendum, et elle ne fait rien pour l’en empêcher.
  2. Soit l’Ukraine orientale s’en va, mais seulement après une certaine violence.
  3. Soit l’Ukraine orientale s’en va à la suite d’une intervention militaire russe.

De toute évidence, l’option «a» est de loin la pire. L’intérêt pour l’option «b» est mitigé, tandis que l’option ‘c’ est la plus intéressante. Si on y réfléchit, cette option donnera l’impression que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine et que les gens là-bas n’ont eu aucun mot à dire à ce sujet. Cela ralliera également le reste de l’Ukraine autour de son drapeau. La catastrophe économique sera attribuée à la Russie et l’élection présidentielle du 25 mai pourra être annulée en raison de la «» russe. En plus de cela, une guerre, quelle que soit son absurdité, est le * parfait * prétexte pour introduire la loi martiale qui peut être utilisée pour réprimer le Secteur Droit ou toute personne exprimant des vues que la junte n’aime pas. C’est un vieux truc : déclenchez une guerre et les gens vont se rallier autour du régime au pouvoir. Créez la panique, et les gens vont oublier les vrais problèmes.

En ce qui concerne les Etats-Unis – ils savent aussi que l’Ukraine orientale est perdue. Avec la et l’Ukraine orientale disparues, pourquoi ne pas simplement utiliser le reste de l’Ukraine, qui a exactement * zéro * valeur pour l’Empire, comme un moyen de créer une nouvelle guerre froide, ce qui serait beaucoup plus sexy que la guerre mondiale contre le ou la vieille guerre contre la . Après tout, si la Russie est obligée d’intervenir militairement, l’OTAN devra envoyer des renforts pour « protéger » des pays comme la Pologne ou la Lettonie, juste au cas où Poutine déciderait d’envahir l’ensemble de l’UE.

Au bout du compte, les voyous au pouvoir à Kiev et les Etats-Unis * sachant * que l’Ukraine orientale est perdue pour eux, le de l’attaque imminente n’est pas de «gagner» contre les rebelles russophones ou, encore moins, de «gagner» contre l’armée russe, elle doit juste enclencher assez de violence pour forcer la Russie à intervenir. En d’autres termes, puisque l’Est est perdu de toute façon, il vaut mieux le perdre à cause de la « horde des envahisseurs russes» que de le perdre à cause de la civile locale.

Donc, le but de la prochaine attaque ne sera pas de gagner, mais de perdre.Ca, l’armée ukrainienne peut encore faire.

Deux choses peuvent arriver à déjouer ce plan:

  1. L’armée ukrainienne pourrait refuser d’obéir à ces ordres manifestement criminels (le fait de devenir une cible de l’armée russe pourrait aider certains officiers à faire le bon choix « purement moral »).
  2. locale pourrait être assez forte pour se tirer d’une telle opération et arriver à la paralyser.

L’idéal serait une combinaison des deux.

Du point de vue de la Russie, les choses sont assez simples: il est infiniment mieux pour la Russie d’avoir la séparation de l’Est sans aucune intervention de sa part. Si la force d’attaque est assez folle pour utiliser des blindés, l’artillerie ou la puissance aérienne, la Russie pourrait décider de faire des frappes aériennes sans réellement envoyer des forces terrestres. Ils pourraient également utiliser les capacités de guerre électronique pour créer plus de chaos dans la force d’attaque. Des attaques ponctuelles limitées pourraient aussi servir à démoraliser les forces attaquantes. Ce que la Russie doit éviter à tout prix c’est de se trouver contrainte à s’engager dans des opérations offensives urbaines qui sont toujours dangereuses et sanglantes. Il est donc absolument essentiel que les gens du pays prennent le contrôle de leurs propres rues, villages et villes.

Lavrov a prononcé aujourd’hui un avertissement très direct : si les choses dérapent dans l’est de l’Ukraine la Russie interviendra. Espérons que quelqu’un en Occident réalisera enfin que les Russes ne bluffent jamais et que le message aura vraiment été compris. Je ne suis pas très optimiste cependant. Si Lavrov a éprouvé le besoin de faire une interview de 30 minutes entièrement en anglais dans laquelle il a clairement comparé la situation en Ukraine aujourd’hui à celle de l’Ossétie le 08.08.08, c’est probablement parce que les Russes ont des renseignements indiquant qu’une attaque est imminente.

Nous le saurons très bientôt."

Le Saker

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NB: lire aussi De Defensa sur l'Ukraine