Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/12/2009

la vraie nature des cuistres

Daniel Cohn-Bendit, co-président des Verts au Parlement européen, a demandé que "les plus riches des pays musulmans retirent leur argent des banques suisses" en représailles à l'interdiction des minarets, dans une interview à paraître mercredi dans le quotidien suisse Le Temps.
"La plus formidable des ripostes (...) serait que les plus riches des pays musulmans retirent leur argent des banques suisses. Vider les caisses de la Confédération: voilà ce qu'il faudrait !", a déclaré l'euro-député allemand au quotidien genevois.
"Si cette votation a des conséquences économiques, alors les Suisses comprendront", selon M. Cohn-Bendit, qui voudrait que les Suisses revotent pour annuler leur décision.
"Le problème helvétique, c'est cet égoïsme des riches", a jugé l'euro-député. "La Suisse nous a habitué à ce genre d'attitude. Je pense évidemment à la Seconde guerre mondiale. La Suisse n'a alors eu aucun problème à sacrifier ceux qui butaient contre ses frontières et demandaient l'asile", a-t-il asséné.
Pour l'euro-député Vert, "la priorité de l'élite politique suisse hostile à cette votation doit être de remobiliser la population en vue d'un nouveau référendum (...). Pour revoter et effacer cette tache". "Saisir la Cour européenne des droits de l'homme est une bonne idée, mais cela prendra du temps", a-t-il estimé.
Enfin, pour le co-président des Verts au Parlement européen, l'Union européenne "ne peut pas continuer les relations bilatérales (avec la Suisse) comme si de rien n'était": "il faudra poser la question"

Et aussi: "Capituler devant cette angoisse populaire serait une défaite pour tous les démocrates.."source

daniel-cohn-bendit.jpgJ’aime beaucoup Cohn Bendit parce qu’il est l’archétype de cette génération pitoyable de soixante huitards pseudo contestataires, pseudo révolutionnaires, pseudo gauchistes qui, en quelques années se sont massivement convertis au libéralisme économique et culturel qu’ils vomissaient dans leurs vertes années, sur leurs barricades de pacotilles.

Rappelons, en effet, ce que disait Jean-françois Revel à Enzo Bettiza en mai 1968 dans son bureau éditorial surplombant la rue révolutionnaire : « A Budapest en 1956, on a vu de jeunes prolétaires, souvent fils de communistes, affronter dans une lutte à mort l’épouvantable pouvoir communiste de la deuxième superpuissance mondiale, réclamant des droits civiques, la liberté d’expression, l’indépendance nationale. Alors qu’ici, sous cette fenêtre, que voit-on ? Une masse de jeunes bourgeois aisés et pleins d’imagination qui, mettant en scène un combat théâtral avec un pouvoir paternaliste indulgent, réclament en substance l’annulation de ces droits et libertés civils qui cependant leur permettent de fracasser des vitrines et de dresser des barricades au nom d’une révolution impossible. La démocratie libérale est en soi vulnérable, elle invite presque à l’anarchie ludique et au chaos estudiantin : un luxe que seuls les enfants de sociétés riches et permissives peuvent se permettre. »

Bref, un rebelle en carton devenu chantre d’une classe politique libérale libertaire arrogante et parfaitement intolérante, obsédée par le fric et la représentation sociale, dont le seul projet est désormais celui de la totalité de l’establishment européen : « Une croissance infinie dans un monde sans frontières. »

Ainsi son amour inconditionnel du doux commerce et sa détestation de toute contrainte morale ou philosophique, qui tient lieu de colonne vertébrale à tout bon progressiste rallié au capitalisme globalisé, lui permet-il de se vautrer dans une détestation incroyable (de la part d’un responsable politique de ce « niveau ») de ce principe démocratique premier qui est le respect d’un vote démocratique d’un peuple souverain.

Toute la rhétorique de ce pantin calamiteux transpire la haine de la démocratie et des peuples ; le peuple Suisse a voté, en grande majorité, contre l’édification de nouveaux minarets, manière d’afficher sa défiance à l’égard de l’islam et des communautés musulmanes présentes sur son sol ; ceci n’est pas admissible pour notre cuistre du jour et TOUT doit être fait pour subvertir ce choix souverain d’un peuple libre. Je passe sur la référence à la seconde guerre mondiale, proprement hallucinante, à moins de considérer que les Suisses d’aujourd’hui soient collectivement responsables de la conduite de leurs grands-pères et grands-mères…délire de juif allemand ?

Que faire ? Simple: les "élites suisses" doivent "remobiliser" le peuple Suisse afin que lors d’un second scrutin, il vote mieux…les bras m’en tombent ! Et, pour faire bonne mesure, ce grand démocrate européen n’hésite pas à demander que « les plus riches des pays musulmans retirent leur argent des banques suisses en représailles. » En représailles de ne pas avoir voté correctement…bien, bien: le peuple se trompe, changeons de peuple!

Cohn Bendit est également très représentatif du gap abyssal existant entre les peuples européens (qui demandent massivement dans tous les sondages organisés par les grands journaux des référendums sur l’islam, au travers du problème secondaire de minarets) et leurs élites politiques (parmi lesquelles, aucun responsable de premier plan n’a su acter simplement du choix démocratique d’un peuple libre ! c’est proprement hallucinant quand on y réfléchit deux secondes).

J’ai cité hier Christopher Lasch, penseur marxiste de formation et visionnaire qui avait su anticiper avec une grande acuité la trahison de ces élites, comme Benda avait parlé de trahison des clercs.

Au fond je crois que, loin de porter ces jolis messieurs à la moindre auto critique (pourtant pour un ancien mao, ça s’imposait !), cette votation et la réaction quasi unanime des peuples européens va être l’occasion d’une nouvelle déferlante de propagande « anti raciste », « vivrensemblesque », « métissophile » et « multiculturelle » propre à rééduquer convenablement les millions d’européens xénophobes bottés et marchant au pas de l’oie.

Deux points positifs, toutefois:

-ce type d'affaire rend chaque jour un peu plus difficile à nos gouvernants la prétention de se faire passer pour des démocrates et fait que leur nature foncièrement intolérante, quasi totalitaire, devient évidente à beaucoup de monde. Et on ne peut que s’en réjouir.

-une majorité d'européens semble consciente de cette déconnection des élites, d'une part, et, d'autre part, du danger que représente l'existence sur le sol européen de communautés musulmanes massives dont le repli identaire et l'intolérance à l'égard des européens et de leurs cultures (tout ce qui n'est pas l'islam en gros) n'est plus à démontrer.

Penser à affûter les piques, donc.

«La ridiculisation du monde tel qu'il va est une discipline encore dans les limbes. Faire rire de cet univers lamentable, dont le chaos s'équilibre entre carnavalisation enragée et criminalisation hargneuse, entre festivisation et persécution, est la seule manière, aujourd'hui, d'être rigoureusement réaliste.» disait Philipe Muray

Souhaitons donc que ce chaos devienne évident au plus grand nombre, comme le disait Saint Paul dans son deuxième Épître à Timothée : «Mais ils ne continueront pas toujours, car leur folie devient évidente à tous.»