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16/01/2012

Issos

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« Parce que Kipling s'identifie à la classe des officiels, il possède une chose qui fait presque toujours défaut aux esprits « éclairés »- et c'est le sens de la responsabilité. Les bourgeois de gauche le détestent presque autant pour cela que pour sa cruauté et sa vulgarité. Tous les partis de gauche dans les pays industrialisés reposent fondamentalement sur une hypocrisie, car ils affichent de combattre quelque chose dont, en profondeur, ils ne souhaitent pas la destruction. Ils ont des objectifs internationalistes, et en même temps ils sont bien décidés à maintenir un niveau de vie qui est incompatible avec ces objectifs. Nous vivons tous de l'exploitation des coolies asiatiques, et ceux d'entre nous qui sont « éclairés » soutiennent que ces coolies devraient être libérés ; mais notre niveau de vie et donc aussi notre capacité de développer des opinions « éclairées » exigent que le pillage continue. L'attitude humanitaire est donc nécessairement le fait d'un hypocrite, et c'est parce qu'il comprenait cette vérité que Kipling possédait ce pouvoir unique de créer des expressions qui frappent.
Il serait difficile de river le clou au pacifisme niais des Anglais en moins de mots que dans la phrase : « Vous vous moquez des uniformes qui veillent sur votre sommeil ! » Kipling, il est vrai, ne comprenait pas les aspects économiques des relations entre l'élite intellectuelle et les vieilles culottes de peau ; il ne voyait pas que si le planisphère est peint en rose, c'est essentiellement afin de pouvoir exploiter le coolie. Au lieu de considérer le coolie, il ne voyait que le fonctionnaire du gouvernement indien, mais même sur ce plan là, il saisissait exactement le mécanisme des relations : qui protège qui. Il percevait clairement que, si certains peuvent être hautement civilisés, c'est seulement parce que d'autres, qui sont inévitablement moins civilisés, sont là pour les défendre et les nourrir. » Georges Orwell, Œuvres complètes, p186-187, cité par Simon Leys, Orwell ou l'horreur de la politique, p.48.


Passé quelques jours apaisés et ensoleillés dans notre belle capitale entre bistros de happy fews et l’expo spéciale sur le monde d’Alexandre le Grand au Louvre (à ne pas manquer). As usual, impression de passer quelques jours sur le pont du Titanic en compagnie d’hommes et de femmes parfaitement déconnectés de la réalité dissertant sur « la menace populiste » ou sur leur dernier trip kérozène aux Seychelles... Avocats d’affaires, gérants d’immobilier ou de placements financiers, top leaders dans la téléphonie ou l’informatique, tout un monde agréable (quand on est introduit^^) mais totalement inconscient du monde tel qu’il va (ou tel qu’il ne va pas) lorsque l’on n'habite pas le XVème ou le XVème arrondissement et que l’on n'est pas passé par les fourches caudines des fabriques de winners contemporains. Parfois conscients (pour les plus malins) de la guerre économique (en attendant mieux) qui sévit mais se croyant à l’abri ou bien placé dans une compétition planétaire qui sape jours après jours les conditions de leur survie comme occidental moyen (on ne peut s’exclure totalement du monde dans lequel on vit hormis dans les ghettos Brésiliens ou Sud Africains dont le paradigme multiculturel reste l’horizon indépassable de nos sarkosy, hollande et badiou (le pauvre)).


Chaque fois que je me retrouve cerné de la sorte, je pense à cette phrase de Kipling (« Vous vous moquez des uniformes qui veillent sur votre sommeil ! ») qui illustre si bien l’aveuglement suicidaire de cette superclasse de global leaders qui entraîne avec elle d’autres, nombreux, qui n’ont pas les moyens de combattre et de survivre dans ce chaos métissé™ et festif™ (selon les canons idéologiques de Bouygues et des Inrocks)…

Ces « uniformes qui veillent » ce sont toutes ces hommes, ces femmes qui savent qu’il n’y a d’amélioration de la condition humaine (ou de conservation..) que si l’on est enraciné dans une culture, un territoire, une tradition, une langue ; qui savent que la table rase du zorglhomme attalinien tapotant sa tablette entre deux aéroports ou de l'internationaliste négri sont une chimère dangereuse; ce sont toutes ces « architectures de sens » (Delsol) (transmission, fidélité, honneur, culture, décence, affiliations, religions, etc.) qui font que notre monde tient debout et ressemble à autre chose qu’au chaos arc-en-ciel qui nous est chanté par le choeur des enculés du grand journal. Sans parler des vrais uniformes, ceux d'Alexandre et de ses descendants...de fait, ces uniformes sont les cibles premières de tout libéral conséquent, de droite (figaro/la tribune), de gauche (libé/le monde) voire d’extrême gauche (Badiou, négri, les pauvres) acquis au même imaginaire apauvri de nomade hors-sol bardé de droits (à faire valoir), prompt à suivre en toutes circonstances son seul meilleur intérêt en et lutte contre les derniers véritables crimes contemporains (identifiés par Debord il y a quelques années) que sont: l'anti-modernisme, le racisme et l'homophobie!


Repas amusants, discours inquiets sur la montée de la "fièvre populiste" (Lasch, reviens !) et le danger Russe ! J’avais passé la journée à lire les mémoires d’un ancien de la LVF en 43 et 44, amoureux de la steppe et de l’âme russe…ho ho ! Un rien m’amuse, je sais. Ils ne voient pas le danger, les biquets (sinon pour eux, du moins pour les leurs, pour leur communauté si ceci a encore un sens dans ce genre de monde). Darius le grand, roi des rois aux 360 concubines, lorsqu’il apprit le débarquement des Macédoniens avec le fils de Philippe à leur tête prés de Troie, ne prit pas la peine de conduire ses armées et fit envoyer au grand Alexandre une balle d’enfant, manière de lui montrer le peu de cas qu’il faisait de cette menace…quelques années plus tard après trois batailles homériques (Granique, Issos et Gaugamèles), l’empire Perse était défait, Darius trahi par un des siens et fléché au fond d’un char avec Alexandre en pleurs à ses côtés (loin de la morgue vulgaire de l’empire US après l’assassinat du tyran Kadafi..)…


« Prenez garde, ouvriers européens : les mêmes qui vous ont submergés de dizaines de millions de musulmans pour écraser vos revendications peuvent vous exciter demain à vous battre contre ces mêmes musulmans devenus combattants. On vous dira qu'on s'est trompé (qui est "on" ?), que ces hommes n'ont pas su profiter de l'évolution qu'on leur proposait. Ne tombez pas dans le piège. J'ai dénoncé plus clairement que quiconque les bases pathologiques des religions du désert, marxisme inclus. Je suis bien loin de me laisser gagner par les mirages infantiles de l'islam. Mais si la crapulocratie s'en prend à l'islam, ce n'est pas à cause de ses dogmes infantiles, ni à cause des tchadors d'écolières manipulées. C'est parce que l'islam reste la seule force anticapitaliste, la seule capable de faire échouer le chancre mondial de la société de consommation. La guerre civile mondiale, à la fois raciale, culturelle et sociale ne sera pas évitée. Mais les hommes libres n'y ont aucune place. Ne vous laissez pas entraîner dans le tourbillon de folie et ne vous battez qu'en cas d'absolue nécessité, si vous êtes personnellement attaqués. » Robert Dun, « Camarade, ne te trompe pas d'ennemi ! », L'Homme libre, fils de la terre, juin 1995.

J’entends Dun et Soral dans leur préoccupation de cerner l’ennemi principal et de ne pas tomber dans le chaos voulu par certains, et sans doute ce faisant minorent-ils quelque peu l’existence d’un véritable front intérieur, d’un autre ennemi, ces communautés allogènes non assimilées, non intégrées, en rebellion et en sécession contre les peuples autochtones et leurs façons ancestrales de vivre. Certes, faire tomber cette "crapulocratie" de global leaders planétaires et leurs relais médiatiques/culturels utiles est une priorité mais il faut être naïf pour croire que l’ « écolière en tchador manipulée » sera autre chose qu’un ennemi intérieur même après l’effondrement de WS et de la City.

Le salut, comme toujours lorsque l'on est gouverné par des pitres et des lâches, est dans la botte souveraine de la réalité que l'on entend de plus en plus, ces temps-ci...(même chez Malika Sorel). Mais si même les pires des autruches commencent à flairer le danger….

« La gauche norvègienne est prise à son propre piège. A la suite de l’octroi du droit de vote et du droit d’éligibilité  aux immigrés non européens aux élections locales en 1982, de la dynamique démographique de ses populations et du clientélisme systématique envers eux, les dirigeants du Parti Travailliste Norvégien (Arbeiderpartiet) sont de plus en plus marginalisés au sein même de leur parti. Sur les 20 sièges qu’ils détiennent au conseil municipal d’Oslo, 11 sont occupés par des étrangers. Au total, on trouve 19 élus d’origine non européenne. Ils demandent donc de désigner des quotas afin de « rétablir l’équilibre ». » Faits et Documents, 15-31/01/2011.

Ha ha ! les pauvres.

lire aussi ceci sur le basculement extra-européen prochain de grandes villes européennes.

photo: alexandre à Issos.