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22/06/2008

Pourquoi l'Europe est condamnée

1-parce qu’elle ne croit plus en elle, ne défend plus ses peuples, sa civilisation, sa modernité singulière faite avant tout de critique raisonnée et de curiosité envers elle-même et envers les autres. La fierté des Anciens pour ce qu’ils étaient et avaient fait a disparu.

Parce qu’elle est saturée de culpabilité, de détestation de soi, de haine à l’égard de son histoire. La France en particulier : barbarie révolutionnaire, nationalisme révolutionnaire guerrier, tyrannie impériale, colonisation, décolonisation, guerre civile européenne, collaboration, totalitarismes, shoah…la nausée, l’écoeurement, l’envie d’en finir.

 
2-parce qu’avec le régicide de 1789, la révocation de Dieu, la table rase des Jacobins et malgré leur être suprême, les Européens ont renoncé à toute transcendance, à toute spiritualité –même païenne, à tout espérance…

La mort est partout désormais : l’effondrement des naissances, l’avortement de masse, la promotion de l’euthanasie, la destruction de la famille, l’atomisation de la société, l’aliénation générale, la sacralisation de l’individualisme et de l’hédonisme…

L’Europe, les Européens se suicident en silence, gavés de haine d’eux-mêmes et de repentance, oubliés des leurs et vides de toute spiritualité.

 
3-parce que face à notre sortie de l’Histoire et notre déclin consenti, d’autres viennent déjà par millions de l’autre coté de la mer. Parce qu’eux n’ont pas cette culture de mort, cette envie d’en finir enfin, de se dissoudre dans n’importe quoi d’autre..

Parce qu’ils vont occuper naturellement l’espace, notre espace qui va devenir le leur. Parce que eux sont nombreux, sûrs d’eux, parce qu’ils font des enfants auxquels ils enseignent le crime inexpiable de l’Occident: refuser de se battre…parce qu’ils ont compris depuis longtemps notre acceptation de la dhimmitude, de l’asservissement programmé.

 
4-Il n’y aura pas de bataille, pas de débats ni de discours, pas de fronts ni de partis, pas de morts ni de combattants…Non, juste une mort lente faite d'acceptations, de reculades, de compromis, de concessions successives de la part de générations de plus en plus ensauvagées, incultes et festives, haineuses d’elles-mêmes et inconscientes de leur destin tragique.

RIP. 

 

20/06/2008

Delendus est R. C.

J’ai rencontré   Renaud Camus par hasard lors d’une émission de cette crapule intégrale d’Ardisson. Je crois qu’il venait y présenter cet ouvrage, Campagne de France, qui en fit hurler certains. Je me rappelle m’être dit que cet homme là ne faisait pas le poids. Entendons nous : en écoutant cet homme courtois et érudit, s’excusant presque de prendre la parole, je me disais qu’en face d’une accumulation pareille de malveillance, de mauvaise foi et de haine à peine dissimulée, ce Renaud Camus allait se faire écharper. Ce qui advint, du reste, car il faut être très fort, très courageux ou très malin pour se sortir des guet-apens tendus par cette petite fiente d’animateur de merde.

Plus tard j’ai lu –horresco referens- Campagne de France, puis ce petit opuscule jouissif sur la meilleure manière façon de massacrer efficacement une maison de campagne, d’autres encore et tout dernièrement son dernier opus, La grande déculturation, en attendant de parcourir son recueil des demeures d’écrivains et d’hommes de bien.

Dieu sait pourtant que s’accumulent sur mes étagères et partout ou cela reste possible encore, quantité de livres que je dois absolument lire en priorité : une bonne partie du bloc-notes de François Mauriac, La guerre du Péloponnèse revue par l’indispensable Victor Davis Hanson –mon auteur de prédilection, Les hommes au milieu des ruines d’Evola, les Critiques théoriques d’Alain de Benoist, Sur les falaises de marbres d’Ernst Jünger –autre personnage éminent de mon Panthéon littéraire et l’essai de Simon Leys , Orwell ou l’horreur de la politique…pour les plus récents.

Pourtant je reviens régulièrement à Camus comme je reviens à Revel ou Gombrich. La grande déculturation est un ouvrage précieux, dont j’ai cru bon de citer quelques passages récemment. Camus y évoque, dans le désordre, la disparition de la Culture, au sens d’humanités nécessaires, sorte d’ascèse intérieure tendue vers l’excellence, de discipline spirituelle, de sculpture de l’âme, autrefois courante au sein d’une élite dite cultivée, formant classe sociale, non pas seulement aristocratique mais aussi largement bourgeoise et constamment renouvelée aux marges. Cette classe cultivée était le fruit non seulement d’une école (républicaine ou non) consciente de son devoir de transmettre des connaissances, une culture, et de favoriser l’émergence d’une élite, mais aussi d’une transmission familiale, héréditaire. Conception sacrilège, honnie, aux yeux de nos Robespierre en peau de lapin, adeptes de la table rase et émules de Bourdieu. Or Camus dit très justement que jusqu’à récemment, c’était une évidence pour le plus grand nombre qu’il fallait plusieurs générations pour obtenir un homme cultivé, accompli.

Camus montre également l’imposture de cet élitisme pour tous qui n’est que le masque de la médiocrité généralisée et d’une prolétarisation intellectuelle et sociale d’une certaine classe moyenne, jadis cultivée et fière de transmettre cette culture à ses enfants, et qui aujourd’hui y a renoncé.

Dernier point et non des moindres, ce besoin de divertissement exponentiel des foules toujours plus exigeantes en parcs d’attractions, aquariums, club Mickey et autres crétineries formatées au moins disant culturel, intérêt compris, qui témoigne de ce besoin éperdu de l’homme moderne inculte de recourir à l’Etat pour occuper son temps libre, à l’inverse de générations d’hommes instruits par une école digne de ce nom qui savaient instinctivement user de leur temps libre.autodafe-nazi.1186774940.jpg

 Il faut donc lire ce post du Grand Charles et cet article d’Elizabeth Lévy, concernant les propos hallucinants tenus par ce Mr Frédéric Martel, ci-devant animateur d’une émission « culturelle » (Masse critique) de France Culture, précédant l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut, samedi dernier, réunissant Renaud Camus et Stéphane Martin, directeur du nouveau musée du quai Branly.

 “Aujourd’hui, Alain Finkielkraut débat avec Renaud Camus. Personnellement, je ne trouve pas d’ailleurs qu’il y ait matière à débat avec Renaud Camus, surtout après le livre qu’il vient de publier. Mais c’est un avis très personnel. Allez passons, oublions. Finie l’amertume de la pseudo déculturation. Et tiens, je vous propose de se quitter avec un bon antidote, généreux, un hymne à la diversité. Et je vous le dis comme je le pense : c’est plutôt ça, ma France à moi, celle que j’aime, et pas celle de Renaud Camus.”

 Et, pour appuyer son propos, de lancer le célèbre opus de la diva du 93, Diams, Ma france à moi…

Au delà de la fatuité et de la vulgarité du propos, comment mieux illustrer la thèse de Renaud Camus que de proposer comme « antidote » à la réflexion d’un écrivain de talent la sous culture musicale d’une jeune chanteuse, pur produit de décades de pédagogie du renoncement et de démagogie sociétale ?

 Cette courte intervention est révélatrice de la mentalité de l’apparatchik moyen aspirant au commissariat politique sévissant –en toute bonne foi- à Radio France:

1-il y a donc des hommes avec lesquels il n’est pas souhaitable de débattre, de dialoguer. Pourquoi ? Mystère. Cela me rappelle une interview de Raymond Aron par Missika et Wolton il y a plus de vingt ans, ou Aron déplorait la disparition en France du débat intellectuel, au profit du monologue et de l’anathème. Camus est persona non grata à vie à Radio France, depuis son fameux Journal de campagne, et ne doit sa notoriété qu’à la qualité et à l’originalité de sa réflexion non consensuelle et courageuse. Il est donc permis de mesurer le courage de cette larve journalistique hurlant avec la meute. Pourquoi débattre ? De toutes façons, il a tort car il ne pense pas comme nous ! Voilà le fond de la pensée (si l'on peut dire) de ce tigre de papier.

2-la France qu’aime ce cuistre de Martel -le mal nommé, ça n’est pas celle de Renaud Camus, ça n’est pas cet amour du beau, des lettres, des écrivains, de la langue Française, de l’héritage, du patrimoine, de la syntaxe…Non, lui ce qu’il aime, c’est Diams, ce concentré de vulgarité consensuelle, d’ignorance crasse, de conformisme intellectuel indigent.

3-sous les dehors d’une rebellitude en bois, il y a du Robespierre, du Fouquier Tinville dans cette posture arrogante et sectaire: on sent bien que les couteaux ne sont pas loin …A l’instar d'un Redecker, objet d’une véritable Fatwa de fondamentalistes chiites, Camus –comme Finkielkraut- sont l’objet d’une fatwa littéraire et médiatique. Seul le talent, la virtuosité intellectuelle et le courage les protègent –encore- du couperet. Mais on sent que le moindre faux pas leur sera fatal.

4-notons la mention –quasiment obligatoire désormais- à la diversité et à la générosité. Le vivre ensemble, une société métissée ou plurielle eurent été des variantes possibles au discours réflexe de ce zorglhomme formaté à la novlangue progressiste…

5-« Chère Elisabeth,
Ravi de vous parler. Je serais tout à fait d’accord avec vous, si… le débat proposé par Alain Finkielkraut avait été un vrai débat. Or, savez que Renaud Camus, l’invité, a dédicacé plusieurs de ses livres à Stéphane Martin, dont il est très proche, depuis longtemps, et qui était son “discussant” dans le débat ? Par ailleurs, je trouve que le livre de Renaud Camus est tout simplement raciste, comme je l’ai écrit sur http://www.nonfiction.fr/article-1170-un_livre_raciste.htm 
», répond F. Martel à E. Levy sur Causeur.

Cela fait donc un petit moment que je lis Renaud Camus et je n’y ai jamais trouvé une quelconque apologie du racisme. Non, ce que veut dire ce pauvre Martel –qui porte bien mal son nom, soit dit en passant- c’est que défendre une identité culturelle française, voire européenne est raciste par nature. La diversité des cultures, le respect des identités, le culte de ses origines ou de ses racines, cela est souhaitable pour toutes les cultures du monde, à l’exception des cultures européennes, française en l’occurrence. Ce ne serait pas de la discrimination, ça? voire du racisme? Humm?

Or, Martel est trop érudit et intelligent pour ne pas être conscient de cette contradiction (de cette aporie, comme dirait Camus..), il est donc simplement malhonnête et trouve certainement plus rentable ou avantageuse cette posture prétendument anti raciste, plutôt que de débattre avec un homme respectable.

Martel n’est donc ni honnête ni respectable. Mais on s’en doutait un peu.

Renaud Camus, comme Finkielkraut et quelques autres, est un homme libre. Et c’est sans doute ce qui déplait tant à Frédéric Martel, petit flic de la pensée sans envergure et Tchékiste dans l’âme.

18/06/2008

C'est pas compliqué quoi merde!


16/06/2008

Prolétarisation

"Donnez-moi vos enfants, dis le système aux parents de tous les milieux. Peu importe qu’ils soient riches ou pauvres, que vous-mêmes soyez cultivés ou incultes : j’en ferai des petits bourgeois prolétarisés comme tout le monde, ignorants, sans usage, sans syntaxe, bien-pensants, anti racistes et bien intégrés."

 

"Qu’entre les riches et les pauvres la seule différence soit désormais l’argent entraîne, parmi plusieurs autres conséquences inattendues, une précarité sociale considérablement accrue des classes privilégiées elles-mêmes qui, de ce fait, n’ont plus le temps d’être des classes, justement, ni, partant, de remplir leur rôle social et culturel. Jadis, une famille qui avait appartenu un certain  temps à la classe privilégiée pouvait maintenir ce statut sur plusieurs générations même après l’effondrement de son niveau économique. La ruine, au temps de la noblesse, mais encore à l’époque bourgeoise, c’est-à-dire jusqu’au dernier tiers du siècle dernier, n’entraînait pas le déclassement social, ou seulement très lentement, parce que l’appartenance de classe n’était pas uniquement déterminée par le niveau de revenus mais aussi par le niveau culturel et la maîtrise plus ou moins grande de certains codes portant sur l’attitude, le vêtement et, au premier chef, sur le langage. En société déculturée, en revanche, ou post culturelle, ou néo culturelle –si l’on peut désigner par cette expression une société ou le mot culture a totalement changé de sens et ne désigne plus que les habitudes des uns et des autres, et tout spécialement les habitudes liées au loisir et au divertissement- , en société néo culturelle, donc, l’effondrement économique d’une famille entraîne ipso facto son effondrement social immédiat, ou du moins d’une génération à l’autre. Le rejeton d’une famille « distinguée » et cultivée peut très bien, s’il ne s’est pas intéressé à ses études, s’il n’était pas doué pour elles et s’il n’y a pas réussi, envisager très sérieusement, et même avec impatience et envie, d’être vendeur dans un magasin de chaussures ou chef de rang dans un restaurant ; et réclamer, s’il vient à mourir, qu’à son enterrement on fasse entendre un enregistrement de Sheila ou Dalida."

 

"(…) La prolétarisation ambiante, si sensible culturellement en tous les quartiers et toutes les sous-sections de l’énorme petite bourgeoisie centrale, fait de spectaculaires apparitions, à titre d’emblème, jusqu’au sein du pouvoir, par le biais du langage des ministres, dont plusieurs s’affranchissent délibérément de la contrainte, jusqu’alors à peu prés observée, au moins dans l’exercice de leurs fonctions, de l’usage d’un langage tiers, et affichent leur soi mêmisme enthousiaste en donnant expressément leur unique souci d’être et de rester eux-mêmes (qu’on aurait pu croire, sinon tout à fait contraire à la dignité ministérielle, du moins parfaitement secondaire par rapport à elle) comme le motif ou la justification de leurs phrases relâchées ou de leurs mots orduriers. Sous sa forme culturelle (au sens si volontiers contre culturel du terme) elle se manifeste même au plus haut niveau de l’Etat, non seulement dans les amitiés affichées du président de la République avec les acteurs les plus en vue du cinéma populaire et commercial, dans son intimité chaleureuse avec le milieu qu’on eut appelé jadis de la télévision du samedi soir (mais c’est désormais samedi soir tous les soirs, à la télévision, et toute la journée), mais mêmes dans ses allocutions les plus solennelles, comme celle ou sous la coupole du Capitole, à Washington, il invoque Elvis Presley ou Marilyn Monroe afin de souligner les liens de sa génération (entraînée toute entière à sa suite en un mouvement rhétorique typique de l’impérialisme culturel petit-bourgeois) avec les Etats-Unis d’Amérique. Le tropisme culturel prolétarisant est ici d’autant plus manifeste qu’il se donne à voir et à entendre dans la bouche du chef d’Etat d’une vieille nation de haute et grande culture, bien sur, mais aussi d’un personnage dont on nous rappelle volontiers l’origine aristocratique, il est vrai peu frappante."

 

"(...) Que, de façon générale, et avec toutes les exceptions inviduelles qu'on voudra, au premier rang desquelles celles du génie, il faille deux ou trois générations pour faire un individu tout à fait accompli culturellement, voila bien, quoique c'ait été la conviction tranquille de presque tous les siècles avant les nötres et de la plupart des civilisations, le genre d'opinions qui ne sauraient en aucune façon être reçue parmi nous. S'il était avéré qu'hérédité et culture fussent étroitement liées, on préférerait encore sacrifier la culture, par horreur de l'hérédité, antidémocratique par excellence dés lors qu'elle revêt la forme d'un privilège. Or, c'est à peu prés ce qui est arrivé, car le lien est bel et bien attesté, comme en atteste à l'envie tout le vocabulaire métaphorique gravitant autour du mot culture: héritage, patrimoine, transmission, etc.a La culture est la culture des morts, des parents, des grands-parents, des aieux, des ancêtres, du peuple, de la nation.; et même de cela qu'on ne peut même plus nommer, d'autant qu'il est convenu qu'elle n'existe pas,  la race. Celle-là, il est significatif qu'elle soit interdite de séjour. Mais, à travers elle, entraîné dans sa chute et dans sa proscription, c'est tout ce qui relève de la lignée, de l'héritage, du patrimoine qui est visé; et la culture, par voie de conséquence, qui est atteinte."

Renaud Camus, La grande déculturation, Fayard 2008, p.146.