19/01/2011
symptôme névrotique
"Sur l'idée d'un musée de l'esclavage au Musée de la MarineLe parti de l'In-nocence admire qu'avec le projet présenté par un certain nombre d'historiens, parmi lesquels Esther Benbassa, Pap Ndyae ou Benjamin Stora, et suggérant l'installation d'un musée de l'esclavage dans l'un des palais de Gabriel sur la place de la Concorde, en l'occurrence l'ancien ministère de la Marine, l'énormité du symptôme névrotique affectant notre malheureux pays s'étale avec une aussi éclatante évidence. Jamais la haine de soi des uns, à merveille combinée avec la haine de l'autre des autres, n'a trouvé à s'exprimer avec tant de concision, à la fois, et tant de sûreté : il ne s'agirait de rien de moins en effet, cette fois, que d'ériger l'un des plus prestigieux monuments du patrimoine français, le plus centralement situé au cœur de la capitale de la Nation, en sanctuaire de la Honte, en temple du crime français, de l'indignité française, du déshonneur français et de la moderne passion française pour implorer le dégoût du monde entier, et d'abord des néo-français. La même conception pourrait amener à faire du palais du Luxembourg un musée de la Saint-Barthélémy, du Grand Palais un dôme de la Terreur et des Invalides un mémorial de la Collaboration, les quatre institutions étant alors confiées à la Réunion des Heures les plus Sombres de notre Histoire (RHSH), siégeant aux Tuileries reconstruites...(...)"
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14:09 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : renaud camus
05/05/2010
apaisement
"Le parti de l'In-nocence se demande ce qu'il y a de plus stupéfiant à propos des événements de Tremblay-en-France : leur violence même, qui consacre l'abdication de l'État et de ses services face à la sécession violente de territoires toujours plus larges et sans cesse renouvelés, ou bien la discrétion médiatique qui les entoure. Ce quasi-silence face à des faits de la plus extrême gravité, qui montrent à nu l'impuissance de l'autorité publique sur des pans entiers du sol national, ne peuvent avoir que deux explications : ou bien les jeunes sécessionnistes font déjà si peur et maîtrisent déjà tant de pouvoir que toute publicité apportée à leurs menées pourrait déclencher une commotion où l'unité même de la nation serait mise en question ; ou bien les attaques et incendies de moyens de transports en commun, aboutissant de fait à la paralysie voire à la disparition de ce service public, sont désormais si fréquents et si coutumiers, si parfaitement entrés dans les mœurs de la France contre-colonisée, si bien connus de tous et si généralement considérés comme des éléments normaux et constitutifs de la société multiculturelle et pluriethnique, qu'ils ne constitueraient plus des événements, et qu'il n'y aurait pas lieu d'en informer le pays à chaque occurrence : pareil climat social serait désormais une donnée acquise.
Le parti de l'In-nocence s'étonne au demeurant que soient si nombreux parmi les jeunes contre-colonisateurs, alors qu'ils se plaignent sans cesse de l'"amalgame" entre eux-mêmes et la délinquance organisée, à choisir précisément les opérations de police contre les divers trafics illicites dont leurs cités sont le théâtre comme prétexte aux manifestations extrêmes de leur nocence, comme s'ils tenaient à confirmer dans leurs actions les liens qu'ils démentent sans cesse en leurs discours ; et comme s'il était entendu une fois pour toutes que chaque opération de police contre les trafiquants présente un caractère de provocation à l'endroit de leur "communauté". Or la prétendue "provocation", autre nom du trop fameux "manque de respect", est justement ce que les différents pouvoirs politiques sont sommés d'éviter en permanence, la moindre manifestation qui pourrait lui être assimilée - et c'est tout acte d'autorité sans exception, tout vestige affiché de souveraineté - portant en elle en permanence la responsabilité promise de troubles toujours plus graves et d'atteintes toujours plus marquées au pacte fondamental d'in-nocence entre les citoyens."
Renaud Camus voit juste, comme souvent.
Ce climat de sécession violente endémique est effectivement désormais une donnée, une constante de nos sociétés.
Mais ce qui fait défaut est sans doute à la fois l'intelligence de la situation (nos modernes pénétrés d'un vivre-ensemble imaginaire et d'un idéal de sociétés multi-ethniques et multiculturelles apaisées qui n'existent pas, refusent de voir les prémisses des guerres civiles qui vont ravager ce continent balkanisé) et le courage d'agir.
Voir cette réalité-là,ce serait nier la rationalité et l'efficacité de tout le barnum festif, vivrensemblesque et multiculturel célébré à jet continu par nos modernes vigies anti-racistes et de toutes les politiques d' « intégration », les politiques urbaines successives, les milliards d'euros dépensés en pure perte sur l'autel de la paix civile depuis quarante ans.
Y remédier, ce serait se priver d'un apport économique très significatif : tous ces actes de violences, de délinquance, toutes ces destructions de voitures, d'écoles, de bus, toute cette économie informelle, représentent des points précieux de PIB, hautement appréciables par gros temps de récession.
Ce serait, aussi , se priver d'un argumentaire électoral « sécuritaire » précieux dans tout Spectacle politique ...Plus cyniquement, entretenir ce lumpenprolétariat allogène responsable d'une guérilla de basse intensité et d'un chaos a minima prompts à tétaniser l'autochtone, permet sans doute de capitaliser sur la résurgence de mouvements identitaire autochtones -légitimes- démonisés comme il se doit...
Mais reconnaître cette réalité sécessionniste se serait surtout passer du côté obscur et flinguer à jamais toute carrière politique au sein de l'establishment. La mort sociale. Il suffit de voir la pleutrerie de JF Kahn reconnaître off la transformation ethnique du paysage français alors même qu'il la nie à chaque page de son torchon progressiste pour en être convaincu. Les journalistes et politiciens, constitutifs de cette hyperclasse nomade donneuse de leçon et sectaire, sont grégaires et lâches. Ils changeront leur fusil d'épaule lorsque le vent aura déjà tourné. Ne pas compter sur eux, donc, pour affronter la réalité. JF Kahn est lâche mais connaît la réalité. Mais une grande majorité de décideurs politiques, sans doute aussi lâches, ne la voient pas, aveuglés par une propagande massive quasi-totalitaire consistant à :
-présenter l'immigration de masse -et les ravages qu'elle entraîne- comme une chance pour la France, tout au moins comme une nécessité. L'argumentaire (philosophique, historique, économique, social) est bien rôdé et récité comme une mantra de l'« extrême gauche anti-libérale » (passée de la défense du prolétariat européen à la défense des clandestins africains) au camp progressiste libéral-libertaire ; s'il est facile de saisir les ressorts du discours patronal sur la nécessité d'amplifier des flux migratoires (prompts à produire une déflation salariale et une désorganisation de toute lutte sociale et salariale), il faut saisir la complaisance de TF1 ou Canal Plus -organes de l'ANGSOC s'il en est- à médiatiser n'importe quel groupuscule sans-frontiériste ou n'importe quel people sauveur de « sans papiers » (non sans raison) -ces nouveaux justes- pour comprendre la connivence idéologique existant entre le lapin du CAC 40 et la carpe des « collectifs anti-libéraux »...
-présenter toute mise en cause de cette doxa bien-pensante immigrationniste et sans-frontiériste comme raciste ou xénophobe,
-culpabiliser les européens de façon constante et violente en s'appuyant notamment sur les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire (les célèbres LHLPSDNH) que seraient l'histoire coloniale occidentale, l'affaire Dreyfus (emblématique d'un proto-fascisme français selon BHL ou Zeev Sternhell par exemple), la collaboration, etc. Reprendre sans relâche ce discours de la domination consistant à présenter tout européen comme un oppresseur repus et tout extra-européen comme un opprimé auquel doivent être rendus des comptes est ainsi devenu le fil conducteur de tout discours progressiste : « Tuer un européen, disait Sartre dans une préface à Frantz Fanon, c'est abattre un oppresseur et libérer un opprimé »,
-masquer le fait que les politiciens nationaux ne contrôlent plus en rien des politiques migratoires désormais régies par des instances européennes massivement soumise à une « expertocratie » parfaitement illégitime et le fait que les peuples européens ont perdu la maîtrise du peuplement de leurs territoires.
A moins d'évènements suffisamment puissants -donc tragiques (et dont nous vivons peut-être les prémisses)- pour faire dérailler cette utopie moderne de sociétés mosaïques apaisées, je crois bien que les Etats-Unis d'aujourd'hui nous offrent une perspective de ce que pourrait devenir notre continent dans quelques décennie (à la différence que l'Amérique continue sans doute à fabriquer des américains contrairement aux pays européens qui puent l'ethno-masochisme) ou le Brésil (à la différence que les Brésiliens sont massivement chrétiens et communient dans les stades...) : des sociétés éclatées, violentes, gangrenées par le communautarisme, les conflits interethniques ou interreligieux, l'anomie et la déréliction.
Finalement plutôt Sarajevo ou Johannesburg...mieux vaut le savoir, et anticiper.
cool!
22:41 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : jf kahn, renaud camus, sécéssion
05/12/2009
voyage
« Non, la France et la qualité de Français ne sont pas plus une affaire de race qu'ils ne sont une affaire d'idée, ils sont une affaire d'histoire et de culture, d'épaisseur de temps et d'épaisseur de sens : non pas le pauvre petit sens plat du journalisme, du reportage ou de l'acte administratif, mais le sens stratifié, contradictoire, en vibration sympathique dans l'air et dans le paysage, de la littérature, déjà nommée. » (Renaud Camus)
Très jolie définition de ce que c’est qu’être Français, au détour d’un article intéressant. In petto, je faisais le parallèle entre l’appartenance à une nation, une culture, donc, et le fait de monter dans un train, de prendre un train. Adhérer à une culture, un peuple, un territoire, devenir un passager de ce train. J’ai pensé alors à la même métaphore du train qu’utilise Levi Strauss, pour expliquer cette appartenance culturelle et le monde de valeurs et de références qui nous entoure et nous définit et avec lesquel nous voyageons du premier au dernier jour de notre vie.
« En empruntant une autre image, on pourrait dire que les cultures ressemblent à des trains qui circulent plus ou moins vite, chacun sur sa voie propre et dans une direction différente. Ceux qui roulent de conserve avec le nôtre nous sont présents de la façon la plus durable ; nous pouvons à loisir observer le type des wagons, la physionomie et la mimique des voyageurs à travers les vitres de nos compartiments respectifs. Mais que, sur une autre voie oblique ou parallèle, un train passe dans l’autre sens et nous n’en apercevons qu’une image confuse et vite disparue, à peine identifiable pour ce qu’elle est, réduite le plus souvent à un brouillage momentané de notre champ visuel, qui ne nous livre aucune information sur l’évènement lui-même et nous irrite seulement parce qu’il interrompt la contemplation placide du paysage servant de toile de fond à notre rêverie. Or, tout membre d’une culture en est aussi étroitement solidaire que ce voyageur idéal l’est de son train. Dès la naissance, probablement même avant, les êtres et les choses qui nous entourent montent en chacun de nous un appareil de références complexes formant système : conduites, motivations, jugement implicites que, par la suite, l’éducation vient confirmer par la vue réflexive qu’elle nous propose du devenir historique de notre civilisation. Nous nous déplaçons littéralement avec ce système de référence, et les ensembles culturels qui se sont constitués en dehors de lui ne nous sont perceptibles qu’à travers les déformations qu’il leur imprime. Il peut même nous rendre incapable de les voir. » (Claude Lévi-Strauss, Race et culture, 1971)
Un Français, au sens que lui donnent Renaud Camus et Lévi Strauss, est ce voyageur anonyme, concentré de culture, de sens et de verticalité qui, assis sur son siège ou debout au wagon bar, regarde défiler des paysages et des hommes qui lui parlent et éveillent en lui souvenirs et émotions. Je trouve cette image du train particulièrement éclairante et belle. L’autre intérêt de l’image Lévi Straussienne est de clore le bec à tous ces crétins libéraux de gauche (tendance Joffrin, Inrocks et pages rebonds de Libé) ou de droite (tendance Sarkopitre, pages saumon du Figaro et Valeurs Actuelles) qui pensent qu’il ne saurait y avoir de voie entre un pays fermé peuplé de sections de squadristes endogames bottés rejouant la marche sur Fiume, d'une part, et un pays en forme d'espace ludiquo-libertaire indéterminé ouvert à la terre entière promu par les clowns du NPA médiatisés par TF1, d'autre part…
(photo: panoplie ordinaire du français non divers)
Chacun peut, s’il le souhaite, monter dans ce train pour peu qu’il respecte ceux qui s’y trouvent déjà et leur façon de voyager. Pour peu qu’il comprenne que le voyage ne commence pas avec lui, que d’autres l’ont débuté avant lui et ont le droit d’exiger de lui qu’il s’en sente solidaire. Et chaque nouveau voyageur, en prenant ce train, en modifie le sens et l'épaisseur, à la marge, mais pas l'essence.
En passant.
« L'absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation. Une cité ne se forme pas à partir de gens pris au hasard, et elle a besoin de temps pour se coaguler. C'est pourquoi, parmi ceux qui ont accepté des étrangers pour fonder une cité avec eux, et pour les intégrer à la cité, la plupart ont connu des guerres civiles. Par exemple, les tyrans de Syracuse, en ayant naturalisé les immigrés, ont dû subir des révoltes. Citoyens et étrangers en sont venus à se combattre. » (Aristote, Politique, Livre V)
14:40 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : renaud camus, lévi strauss, trains
08/07/2009
vivrensemble
(…) « Voila pourquoi je pense que l’islamisation, totale ou partielle, est la réponse la plus probable à la question : « Que va-t-il se passer ? ». Il va se passer que des pans entiers et sans cesse s’élargissant de la France et de l’Europe vont ressembler de moins en moins à la France et à l’Europe que nous avons connues (mais que de moins en moins d’individus auront connues, et que la déculturation générale leur permettra d’oublier, de méconnaître et de calomnier). En revanche des pans entiers et sans cesse s’élargissant de la France et de l’Europe ressembleront de plus en plus et ressemblent déjà à ce qui s’observe dans les contrées où l’Islam est traditionnellement implanté ; et tout particulièrement bien sûr, s’agissant de la France, dans celles de ces contrées, à prédominance arabe ou berbère, d’où sont originaires la plupart des populations transplantées. On peut le conclure très clairement de l’observation des zones où l’influence ou la présence « arabo-musulmane » (pour le dire très vite et bien sûr imparfaitement) sont déjà majoritaires : ce n’est pas le sol ni le « droit du sol » qui détermineront le type de société qui aura cours : c’est le type de population. »
(…) Des villes comme Alger ou Gaza, des pays comme l’Algérie, la Tunisie, la Palestine, des scènes de rues comme celles qui s’observent à Ramallah ou La Mecque, des systèmes économiques et d’économie parallèle, des taux de chômage, , des répartitions de l’aide publique tels qu’en connaissent le Maroc ou la Jordanie, des modes de gouvernement comme ceux de la Syrie, de l’Egypte ou encore une fois de l’Algérie, peuvent sans doute nous donner une idée beaucoup plus juste de ce qui va advenir en France que l’étude attentive et docte du « modèle Danois » ou du « paradigme Blairien. »
(…) Toutefois, au moins dans un premier temps, c’est sans doute au Liban que la situation ressemblera le plus, les politiques menées en France depuis trente ans et davantage paraissant avoir tendu scrupuleusement à la reconstitution assez scrupuleuse du type libanais de société (avec quelques éléments empruntés aussi à l’Irlande du nord et à l’ex Yougoslavie, ou évoquant l’Irak le plus contemporain).
(…) Y aura-t-il ou non une guerre civile ? S’il faut absolument répondre à la question, je dirais que je pencherais plutôt, très légèrement, pour la négative. L’effondrement moral, culturel, intellectuel, grammatical, spirituel, « religieux », que dis-je « hormonal », d’une des parties au conflit éventuel l’empêchera sans doute de se lancer dans une résolution aussi extrême que le conflit armé ; et l’engagera très fort à le fuir, même, quel que soit le prix à payer pour ce désistement. La déculturation systématique dont a fait l’objet cette partie là de la population (la plus anciennement sur place) lui enlèvera toute conscience d’avoir quelque chose à défendre. Et de fait il ne lui restera pour ainsi dire rien, sinon une liberté dont elle se dégoûtera volontiers, sachant trop bien lui devoir ce qu’elle est devenue et que non sans raison elle déteste, même si ses raisons de se détester elle-même ne sont pas les bonnes. Le mépris de soi ne nous sauvera pas du bain de sang. L’habitude de la capitulation fera le reste. »
Renaud Camus, Le communisme du XXIième siècle.
21:11 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : renaud camus
30/12/2008
Bonne année
(…) « Voila pourquoi je pense que l’islamisation, totale ou partielle, est la réponse la plus probable à la question : « Que va-t-il se passer ? ». Il va se passer que des pans entiers et sans cesse s’élargissant de la France et de l’Europe vont ressembler de moins en moins à la France et à l’Europe que nous avons connues (mais que de moins en moins d’individus auront connues, et que la déculturation générale leur permettra d’oublier, de méconnaître et de calomnier). En revanche des pans entiers et sans cesse s’élargissant de la France et de l’Europe ressembleront de plus en plus et ressemblent déjà à ce qui s’observe dans les contrées où l’Islam est traditionnellement implanté ; et tout particulièrement bien sûr, s’agissant de la France, dans celles de ces contrées, à prédominance arabe ou berbère, d’où sont originaires la plupart des populations transplantées. On peut le conclure très clairement de l’observation des zones où l’influence ou la présence « arabo-musulmane » (pour le dire très vite et bien sûr imparfaitement) sont déjà majoritaires : ce n’est pas le sol ni le « droit du sol » qui détermineront le type de société qui aura cours : c’est le type de population. »
(…) Des villes comme Alger ou Gaza, des pays comme l’Algérie, la Tunisie, la Palestine, des scènes de rues comme celles qui s’observent à Ramallah ou La Mecque, des systèmes économiques et d’économie parallèle, des taux de chômage, , des répartitions de l’aide publique tels qu’en connaissent le Maroc ou la Jordanie, des modes de gouvernement comme ceux de la Syrie, de l’Egypte ou encore une fois de l’Algérie, peuvent sans doute nous donner une idée beaucoup plus juste de ce qui va advenir en France que l’étude attentive et docte du « modèle Danois » ou du « paradigme Blairien. »
(…) Toutefois, au moins dans un premier temps, c’est sans doute au Liban que la situation ressemblera le plus, les politiques menées en France depuis trente ans et davantage paraissant avoir tendu scrupuleusement à la reconstitution assez scrupuleuse du type libanais de société (avec quelques éléments empruntés aussi à l’Irlande du nord et à l’ex Yougoslavie, ou évoquant l’Irak le plus contemporain).
(…) Y aura-t-il ou non une guerre civile ? S’il faut absolument répondre à la question, je dirais que je pencherais plutôt, très légèrement, pour la négative. L’effondrement moral, culturel, intellectuel, grammatical, spirituel, « religieux », que dis-je « hormonal », d’une des parties au conflit éventuel l’empêchera sans doute de se lancer dans une résolution aussi extrême que le conflit armé ; et l’engagera très fort à le fuir, même, quel que soit le prix à payer pour ce désistement. La déculturation systématique dont a fait l’objet cette partie là de la population (la plus anciennement sur place) lui enlèvera toute conscience d’avoir quelque chose à défendre. Et de fait il ne lui restera pour ainsi dire rien, sinon une liberté dont elle se dégoûtera volontiers, sachant trop bien lui devoir ce qu’elle est devenue et que non sans raison elle déteste, même si ses raisons de se détester elle-même ne sont pas les bonnes. Le mépris de soi nous sauvera pas du bain de sang. L’habitude de la capitulation fera le reste. »
Renaud Camus, Le communisme du XXIième siècle.
19:23 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : islam, france, europe, renaud camus, déculturation
09/12/2008
Djeunz
"Je me demande ce qui a bien pu se passer à un moment donné, quelle espèce de maléfice a pu frapper notre génération pour que, soudainement, on ait commencé à regarder les jeunes comme les messagers de je ne sais quelle vérité absolue. Les jeunes...les jeunes...les jeunes...On eût dit qu'ils venaient d'arriver dans leurs vaisseaux spatiaux.Ce qui s'est passé entre 50 et 70 est fascinant et terrible, quand les générations qui savaient ont cédé le pouvoir à ceux qui venaient juste de quitter leurs jeux d'enfants. Seul un délire collectif peut nous faire considérer comme des maîtres dépositaires de toutes les vérités des garçons de quize ans."
Federico Fellini , Fellini par Fellini, éditions Calman Levy
Alors quoi?
- une société narcissique ou nombre de gamins n’ont plus de figure du père, symbole d’autorité et de mise en contact avec le réel. D’où une déconnection renforcée par la disparition de structures ou de communautés de médiation entre le monde protecteur et clos/ maternel de la famille et la froide réalité du monde réel (service militaire, corporations, etc.). Explication du sentiment d'immédiateté du désir et de la revendication agressive lorsque celui-ci n'est pas satisfait.
- valorisation inconditionnelle des jeunes, quoi qu’ils fassent, qu’ils disent ou qu’ils soient : les jeunes sont ontologiquement supérieurs. De la même façon, les adultes sont ontologiquement coupables et ne peuvent qu’expier, comme l’Occident est coupable au regard du reste du monde, ou l’homme blanc vis-à-vis du métis, nouvelle figure Christique.
- parallèle avec le désastre éducatif moderne, certes multifactoriel (prolétarisation des enseignants et des élèves, massification, nivellement par le bas sous couvert du refus de l’élitisme « bourgeois », disparition de toute autorité et de tout respect de la figure du professeur, etc.), mais aggravé par les théories pédagogistes modernes mettant le maître à l’école de l’élève, sommé de construire seul son savoir, l’enseignant désormais inutile car l’élève en est l’égal. L’enfant au centre du système scolaire, pas la connaissance ni la transmission d’un patrimoine culturel (horreur).
- m’évoque aussi ce culte du soi-même (Renaud Camus) consistant à encourager les enfants à n’être qu’eux-mêmes, à haïr toute distanciation par rapport à soi-même, à sa culture ou son environnement. Rendant bien sûr presque impossible toute érudition. Albert Camus, dans ses chroniques Algériennes racontant ses années d’enseignement à de petits kabyles du bled illustre parfaitement l’importance de cette aliénation positive en rapportant l‘intérêt et la curiosité de ses petits élèves pour les histoires d’hiver froid, de neige, de marche en sabots… Rester soi-même, c’est se condamner à l’immobilité, à la déculturation, à la violence.
- l’éclatement moderne, bien sûr loué par nos vigies progressistes, de la famille nucléaire et la toute puissance des enfants au sein de familles recomposées dont les « référents adultes » ne disposent plus d’une autorité significative va dans le même sens et contribue à affermir le sentiment chez les plus jeunes, bien avant le moindre contact avec le monde professionnel et l’autonomie financière et intellectuelle, qu’ils ne doivent plus rien à personne et surtout pas aux plus âgés.
- tendance anthropologique admirablement récupérée par le capitalisme globalisé qui sous couvert de « rébellion » en bois et de culture « alternative » TM, maximise ses profits et uniformise un peu plus –en l’asservissant- une jeunesse inculte et revendicatrice aux mots d’ordres formatés par des marketeux bourrés de coke.
Bref, s’il fut un temps ou la société, les parents et la communauté avaient des droits sur l’enfant (éduquer, instruire, apprentissage des valeurs communes, respect des aînés, etc.) aujourd’hui c’est l’inverse : la société est devenue le débiteur inconditionnel des jeunes : ceux-ci n’ont que des droits, qu’ils font valoir, logiquement.
21:00 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : fellini, jeunisme, parents, renaud camus, albert camus
20/06/2008
Delendus est R. C.
J’ai rencontré Renaud Camus par hasard lors d’une émission de cette crapule intégrale d’Ardisson. Je crois qu’il venait y présenter cet ouvrage, Campagne de France, qui en fit hurler certains. Je me rappelle m’être dit que cet homme là ne faisait pas le poids. Entendons nous : en écoutant cet homme courtois et érudit, s’excusant presque de prendre la parole, je me disais qu’en face d’une accumulation pareille de malveillance, de mauvaise foi et de haine à peine dissimulée, ce Renaud Camus allait se faire écharper. Ce qui advint, du reste, car il faut être très fort, très courageux ou très malin pour se sortir des guet-apens tendus par cette petite fiente d’animateur de merde.
Plus tard j’ai lu –horresco referens- Campagne de France, puis ce petit opuscule jouissif sur la meilleure manière façon de massacrer efficacement une maison de campagne, d’autres encore et tout dernièrement son dernier opus, La grande déculturation, en attendant de parcourir son recueil des demeures d’écrivains et d’hommes de bien.
Dieu sait pourtant que s’accumulent sur mes étagères et partout ou cela reste possible encore, quantité de livres que je dois absolument lire en priorité : une bonne partie du bloc-notes de François Mauriac, La guerre du Péloponnèse revue par l’indispensable Victor Davis Hanson –mon auteur de prédilection, Les hommes au milieu des ruines d’Evola, les Critiques théoriques d’Alain de Benoist, Sur les falaises de marbres d’Ernst Jünger –autre personnage éminent de mon Panthéon littéraire et l’essai de Simon Leys , Orwell ou l’horreur de la politique…pour les plus récents.
Pourtant je reviens régulièrement à Camus comme je reviens à Revel ou Gombrich. La grande déculturation est un ouvrage précieux, dont j’ai cru bon de citer quelques passages récemment. Camus y évoque, dans le désordre, la disparition de la Culture, au sens d’humanités nécessaires, sorte d’ascèse intérieure tendue vers l’excellence, de discipline spirituelle, de sculpture de l’âme, autrefois courante au sein d’une élite dite cultivée, formant classe sociale, non pas seulement aristocratique mais aussi largement bourgeoise et constamment renouvelée aux marges. Cette classe cultivée était le fruit non seulement d’une école (républicaine ou non) consciente de son devoir de transmettre des connaissances, une culture, et de favoriser l’émergence d’une élite, mais aussi d’une transmission familiale, héréditaire. Conception sacrilège, honnie, aux yeux de nos Robespierre en peau de lapin, adeptes de la table rase et émules de Bourdieu. Or Camus dit très justement que jusqu’à récemment, c’était une évidence pour le plus grand nombre qu’il fallait plusieurs générations pour obtenir un homme cultivé, accompli.
Camus montre également l’imposture de cet élitisme pour tous qui n’est que le masque de la médiocrité généralisée et d’une prolétarisation intellectuelle et sociale d’une certaine classe moyenne, jadis cultivée et fière de transmettre cette culture à ses enfants, et qui aujourd’hui y a renoncé.
Dernier point et non des moindres, ce besoin de divertissement exponentiel des foules toujours plus exigeantes en parcs d’attractions, aquariums, club Mickey et autres crétineries formatées au moins disant culturel, intérêt compris, qui témoigne de ce besoin éperdu de l’homme moderne inculte de recourir à l’Etat pour occuper son temps libre, à l’inverse de générations d’hommes instruits par une école digne de ce nom qui savaient instinctivement user de leur temps libre.
Il faut donc lire ce post du Grand Charles et cet article d’Elizabeth Lévy, concernant les propos hallucinants tenus par ce Mr Frédéric Martel, ci-devant animateur d’une émission « culturelle » (Masse critique) de France Culture, précédant l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut, samedi dernier, réunissant Renaud Camus et Stéphane Martin, directeur du nouveau musée du quai Branly.
“Aujourd’hui, Alain Finkielkraut débat avec Renaud Camus. Personnellement, je ne trouve pas d’ailleurs qu’il y ait matière à débat avec Renaud Camus, surtout après le livre qu’il vient de publier. Mais c’est un avis très personnel. Allez passons, oublions. Finie l’amertume de la pseudo déculturation. Et tiens, je vous propose de se quitter avec un bon antidote, généreux, un hymne à la diversité. Et je vous le dis comme je le pense : c’est plutôt ça, ma France à moi, celle que j’aime, et pas celle de Renaud Camus.”
Et, pour appuyer son propos, de lancer le célèbre opus de la diva du 93, Diams, Ma france à moi…
Au delà de la fatuité et de la vulgarité du propos, comment mieux illustrer la thèse de Renaud Camus que de proposer comme « antidote » à la réflexion d’un écrivain de talent la sous culture musicale d’une jeune chanteuse, pur produit de décades de pédagogie du renoncement et de démagogie sociétale ?
Cette courte intervention est révélatrice de la mentalité de l’apparatchik moyen aspirant au commissariat politique sévissant –en toute bonne foi- à Radio France:
1-il y a donc des hommes avec lesquels il n’est pas souhaitable de débattre, de dialoguer. Pourquoi ? Mystère. Cela me rappelle une interview de Raymond Aron par Missika et Wolton il y a plus de vingt ans, ou Aron déplorait la disparition en France du débat intellectuel, au profit du monologue et de l’anathème. Camus est persona non grata à vie à Radio France, depuis son fameux Journal de campagne, et ne doit sa notoriété qu’à la qualité et à l’originalité de sa réflexion non consensuelle et courageuse. Il est donc permis de mesurer le courage de cette larve journalistique hurlant avec la meute. Pourquoi débattre ? De toutes façons, il a tort car il ne pense pas comme nous ! Voilà le fond de la pensée (si l'on peut dire) de ce tigre de papier.
2-la France qu’aime ce cuistre de Martel -le mal nommé, ça n’est pas celle de Renaud Camus, ça n’est pas cet amour du beau, des lettres, des écrivains, de la langue Française, de l’héritage, du patrimoine, de la syntaxe…Non, lui ce qu’il aime, c’est Diams, ce concentré de vulgarité consensuelle, d’ignorance crasse, de conformisme intellectuel indigent.
3-sous les dehors d’une rebellitude en bois, il y a du Robespierre, du Fouquier Tinville dans cette posture arrogante et sectaire: on sent bien que les couteaux ne sont pas loin …A l’instar d'un Redecker, objet d’une véritable Fatwa de fondamentalistes chiites, Camus –comme Finkielkraut- sont l’objet d’une fatwa littéraire et médiatique. Seul le talent, la virtuosité intellectuelle et le courage les protègent –encore- du couperet. Mais on sent que le moindre faux pas leur sera fatal.
4-notons la mention –quasiment obligatoire désormais- à la diversité et à la générosité. Le vivre ensemble, une société métissée ou plurielle eurent été des variantes possibles au discours réflexe de ce zorglhomme formaté à la novlangue progressiste…
5-« Chère Elisabeth,
Ravi de vous parler. Je serais tout à fait d’accord avec vous, si… le débat proposé par Alain Finkielkraut avait été un vrai débat. Or, savez que Renaud Camus, l’invité, a dédicacé plusieurs de ses livres à Stéphane Martin, dont il est très proche, depuis longtemps, et qui était son “discussant” dans le débat ? Par ailleurs, je trouve que le livre de Renaud Camus est tout simplement raciste, comme je l’ai écrit sur http://www.nonfiction.fr/article-1170-un_livre_raciste.htm », répond F. Martel à E. Levy sur Causeur.
Cela fait donc un petit moment que je lis Renaud Camus et je n’y ai jamais trouvé une quelconque apologie du racisme. Non, ce que veut dire ce pauvre Martel –qui porte bien mal son nom, soit dit en passant- c’est que défendre une identité culturelle française, voire européenne est raciste par nature. La diversité des cultures, le respect des identités, le culte de ses origines ou de ses racines, cela est souhaitable pour toutes les cultures du monde, à l’exception des cultures européennes, française en l’occurrence. Ce ne serait pas de la discrimination, ça? voire du racisme? Humm?
Or, Martel est trop érudit et intelligent pour ne pas être conscient de cette contradiction (de cette aporie, comme dirait Camus..), il est donc simplement malhonnête et trouve certainement plus rentable ou avantageuse cette posture prétendument anti raciste, plutôt que de débattre avec un homme respectable.
Martel n’est donc ni honnête ni respectable. Mais on s’en doutait un peu.
Renaud Camus, comme Finkielkraut et quelques autres, est un homme libre. Et c’est sans doute ce qui déplait tant à Frédéric Martel, petit flic de la pensée sans envergure et Tchékiste dans l’âme.
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16/06/2008
Prolétarisation
"Donnez-moi vos enfants, dis le système aux parents de tous les milieux. Peu importe qu’ils soient riches ou pauvres, que vous-mêmes soyez cultivés ou incultes : j’en ferai des petits bourgeois prolétarisés comme tout le monde, ignorants, sans usage, sans syntaxe, bien-pensants, anti racistes et bien intégrés."
"Qu’entre les riches et les pauvres la seule différence soit désormais l’argent entraîne, parmi plusieurs autres conséquences inattendues, une précarité sociale considérablement accrue des classes privilégiées elles-mêmes qui, de ce fait, n’ont plus le temps d’être des classes, justement, ni, partant, de remplir leur rôle social et culturel. Jadis, une famille qui avait appartenu un certain temps à la classe privilégiée pouvait maintenir ce statut sur plusieurs générations même après l’effondrement de son niveau économique. La ruine, au temps de la noblesse, mais encore à l’époque bourgeoise, c’est-à-dire jusqu’au dernier tiers du siècle dernier, n’entraînait pas le déclassement social, ou seulement très lentement, parce que l’appartenance de classe n’était pas uniquement déterminée par le niveau de revenus mais aussi par le niveau culturel et la maîtrise plus ou moins grande de certains codes portant sur l’attitude, le vêtement et, au premier chef, sur le langage. En société déculturée, en revanche, ou post culturelle, ou néo culturelle –si l’on peut désigner par cette expression une société ou le mot culture a totalement changé de sens et ne désigne plus que les habitudes des uns et des autres, et tout spécialement les habitudes liées au loisir et au divertissement- , en société néo culturelle, donc, l’effondrement économique d’une famille entraîne ipso facto son effondrement social immédiat, ou du moins d’une génération à l’autre. Le rejeton d’une famille « distinguée » et cultivée peut très bien, s’il ne s’est pas intéressé à ses études, s’il n’était pas doué pour elles et s’il n’y a pas réussi, envisager très sérieusement, et même avec impatience et envie, d’être vendeur dans un magasin de chaussures ou chef de rang dans un restaurant ; et réclamer, s’il vient à mourir, qu’à son enterrement on fasse entendre un enregistrement de Sheila ou Dalida."
"(…) La prolétarisation ambiante, si sensible culturellement en tous les quartiers et toutes les sous-sections de l’énorme petite bourgeoisie centrale, fait de spectaculaires apparitions, à titre d’emblème, jusqu’au sein du pouvoir, par le biais du langage des ministres, dont plusieurs s’affranchissent délibérément de la contrainte, jusqu’alors à peu prés observée, au moins dans l’exercice de leurs fonctions, de l’usage d’un langage tiers, et affichent leur soi mêmisme enthousiaste en donnant expressément leur unique souci d’être et de rester eux-mêmes (qu’on aurait pu croire, sinon tout à fait contraire à la dignité ministérielle, du moins parfaitement secondaire par rapport à elle) comme le motif ou la justification de leurs phrases relâchées ou de leurs mots orduriers. Sous sa forme culturelle (au sens si volontiers contre culturel du terme) elle se manifeste même au plus haut niveau de l’Etat, non seulement dans les amitiés affichées du président de la République avec les acteurs les plus en vue du cinéma populaire et commercial, dans son intimité chaleureuse avec le milieu qu’on eut appelé jadis de la télévision du samedi soir (mais c’est désormais samedi soir tous les soirs, à la télévision, et toute la journée), mais mêmes dans ses allocutions les plus solennelles, comme celle ou sous la coupole du Capitole, à Washington, il invoque Elvis Presley ou Marilyn Monroe afin de souligner les liens de sa génération (entraînée toute entière à sa suite en un mouvement rhétorique typique de l’impérialisme culturel petit-bourgeois) avec les Etats-Unis d’Amérique. Le tropisme culturel prolétarisant est ici d’autant plus manifeste qu’il se donne à voir et à entendre dans la bouche du chef d’Etat d’une vieille nation de haute et grande culture, bien sur, mais aussi d’un personnage dont on nous rappelle volontiers l’origine aristocratique, il est vrai peu frappante."
"(...) Que, de façon générale, et avec toutes les exceptions inviduelles qu'on voudra, au premier rang desquelles celles du génie, il faille deux ou trois générations pour faire un individu tout à fait accompli culturellement, voila bien, quoique c'ait été la conviction tranquille de presque tous les siècles avant les nötres et de la plupart des civilisations, le genre d'opinions qui ne sauraient en aucune façon être reçue parmi nous. S'il était avéré qu'hérédité et culture fussent étroitement liées, on préférerait encore sacrifier la culture, par horreur de l'hérédité, antidémocratique par excellence dés lors qu'elle revêt la forme d'un privilège. Or, c'est à peu prés ce qui est arrivé, car le lien est bel et bien attesté, comme en atteste à l'envie tout le vocabulaire métaphorique gravitant autour du mot culture: héritage, patrimoine, transmission, etc.a La culture est la culture des morts, des parents, des grands-parents, des aieux, des ancêtres, du peuple, de la nation.; et même de cela qu'on ne peut même plus nommer, d'autant qu'il est convenu qu'elle n'existe pas, la race. Celle-là, il est significatif qu'elle soit interdite de séjour. Mais, à travers elle, entraîné dans sa chute et dans sa proscription, c'est tout ce qui relève de la lignée, de l'héritage, du patrimoine qui est visé; et la culture, par voie de conséquence, qui est atteinte."
Renaud Camus, La grande déculturation, Fayard 2008, p.146.
18:41 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : prolétarisation, renaud camus