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30/06/2009

lumpen prolétariat

2759328racailles2qd.pngComment ne pas sourire à ce fait divers impliquant ce haut personnage de l’état si proche du Prince…Je me suis donc réjoui in petto de ce contact viril mais correct entre deux mondes qui ne se rencontrent guère : ces élites libérales libertaires nomades et anti racistes, grandes pourvoyeuses de leçons de vivrensemble ™ du fond de leurs ghettos leucodermes et sécurisés 24/24, d’une part, ce lumpen prolétariat rebaptisé diversité, chance manifeste pour la France, d’autre part. Rien de mieux, pensais-je qu’un bon gros contact rugueux avec le réel pour ouvrir les yeux et voir éclater les ballons arc en ciel du vivrensemble ™.

Puis j’ai repensé à l’analyse que fait le gentil Michéa de la caillera et de sa place dans nos sociétés. Celui-ci montre, de façon assez crédible, à quel point nos élites médiatico politiques, fer de lance du capitalisme globalisé, par le truchement de quelques clubs sélects comme le Bildeberg, le Siècle ou la Trilatérale, s’accommodent parfaitement des agissements de ce lumpen prolétariat. Pour plusieurs raisons :

1- Parce que ce sont de bons consommateurs (fringues, portables, entertainment de masse, bouffe abjecte, etc.) et de précieux soutiens à la croissance (reconstruction d’écoles ou de bibliothèques, renouvellement du parc automobile, subventions diverses, etc.). De parfaits abrutis décérébrés par quelques années de socialisation au sein de l’EN et répondant servilement aux campagnes publicitaires en forme de rebellitude que le système produit à jet continu. Que demander de mieux ?

2- Parce qu’ils sont un instrument redoutable de transformation du paysage social de nos contrées : en détruisant chaque jour un peu plus ces lieux de sociabilité ordinaires et populaires qu’étaient banlieues et faubourgs, empreints de tradition (on dirait populisme de nos jours) et de cette common decency dont parle Orwell et facteurs de résistance naturels à l’emprise de ce grand marché globalisé, ce nouvel ordre globalitaire.

3- Parce qu’ils sont un alibi permanent au spectacle sécuritaire ordinaire dont on peut mesurer l’efficacité en période pré électorale; sorte d'instrument efficace de contrôle social.

De ce point de vue, cette puissante armée faite de jeunes en déshérence, délinquants, criminels multirécidivistes et autres populations locales prises en otages, s’avère être le supplétif idéal du pouvoir. Dont on peut comprendre alors l’empressement à assurer les conditions de sa survie…

"En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la caillera se contente, en effet, de recycler, à l'usage des périphéries du système, la pratique et l'imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L'ambition de ses membres n'a, certes, jamais été la négation en actes de l'économie régnante. Ils n'aspirent, tout au contraiore, qu'à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. (...) L'économie criminelle est devenue un sous produit de l'économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale.'" (JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance)

Commentaires

"ces élites libérales"

Jamais compris comment avoir des élites libérales alors que la France affiche une imposition record et que ces "élites" sont soit politiques soit dépendantes des commandes de l'Etat.

Écrit par : Eric | 30/06/2009

le libéralisme est une doctrine économique avant tout: "la main invisible du marché", la "fable de mandevile", etc...mais aussi une vision du monde économique qui réduit tous les autres champs d'activité humaine aux lois de l'économie: profitabilité, rentabilité, concurrence, libre échange, concurrence non faussée, etc..

la france est certes une sociale démocratie dont l'architecture reste marquée par la centralisation économique et le jacobinisme, mais il faut être aveugle pour ne pas voir que ce capitalisme entrepreneurial d'antan est mort au profit d'une logique capitaliste globale transfrontalière qui se rit des contraintes politiques, sociales, environnementales, salariales, syndicales, etc...

le temps du compromis entre pouvoir politique et firmes capitalistes est terminé. ces dernières n'ont plus aucun besoin de négocier et délocalisent à la moindre contrainte vers des cieux fiscaux et sociaux plus accueillants.

Écrit par : hoplite | 30/06/2009

ça fout le bourdon. on essaie de faire un peu de ménage chez soi, et quand on regarde dehors, c'est mille fois pire... donc, chercher la paix, ça en reviendrait à vouloir tout renier, quelque part. se barrer loin de tout ça, et se cacher. ou alors, le suicide. comme une grosse baleine. mais ça non plus ça ne sert à rien. donc, logique de lutte... déjà, écouter la télé, les actualités sans devenir à moitié dingue, ça implique qu'on controle un peu soi-même. mais en plus, si on approfondit!!!
j'aimerais sortir de là-dedans. mais c'est impossible. et même la mort ne garantit pas la tranquilité à 100 %... si je pouvais me réincarner en balais à chiotte, ou en momie en plastique, ça m'arrangerait pas mal. c'est pas forcément de l'ironie, bon. quand à l'utilité de tout ça, en plus. la merde, c'est la merde. vais te mettre dans mes blogs à suivre. j'ai décidé plus ou moins de survivre, je crois. autant rester au courant de comment ça se passe... quelle misère!

Écrit par : John Merrick | 01/07/2009

non john, chercher la paix, c'est d'abord la trouver en soi-même, se garder de la démesure, puis garder les yeux ouverts sur le monde, sans autocensure, sans faire l'autruche...

le simple fait d'avoir ce regard distancié, critique, même si l'on est immergé dans ce monde, suffit à respirer un peu mieux car on le comprends mieux. pour en vivre le meilleur et combattre le pire. rien n'est écrit.

Écrit par : hoplite | 01/07/2009

oui, j'avais pensé ça aussi. faut d'abord une base. soi. un centre stable. en gros. bon pas grave. vais continuer le ménage. pour le moment, chez moi. après, j'irai faire les courses quand... voilà. etc. on verra plus tard. merci. chaque chose en son temps.

Écrit par : John Merrick | 01/07/2009

Votre article me rappelle les conclusions de "Surveiller et Punir" de Michel Foucault de facon saisissante ! Si vous ne connaissez pas ce livre, je vous le recommande.

Écrit par : Guillaume | 07/07/2009

merci guillaume. je suivrai votre conseil d'autant mieux que je n'ai rien lu de Foucault.

Écrit par : hoplite | 07/07/2009

Les commentaires sont fermés.