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05/03/2011

parlure vulgaire

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Zemmour et Finkielkraut sont dans une felouque (par Pierre Marcelle)

"Essayez d’écrire ça : Eric Zemmour est un étron. Considérez sa parlure vulgaire, ses références approximatives, ses esclaffements retenus et son propos chafouin, également propres à toutes les esquives, et constatez comme tout en lui révulse. (...)"

 Une mienne amie progressiste m’ayant acheté ce matin le Libé du jour, j’ai du me fader ce petit billet haineux du pitre Marcelle, conchiant allégrement les personnages de Zemmour et Finkielkraut en gros accusés d’être les méchants thuriféraires d’un « brumaire de droite », d’une révolution conservatrice qui devrait faire rire même les lecteurs de Valeurs Actuelles… « Chafoin », « xénophobie », « racisme d’Etat », etc., etc., rien n’est épargné au lecteur du pénible délire du pauvre Marcelle en proie au fantasme (il est vrai alimenté –de façon tout aussi fantasmatique- par le petit nain à talonnettes qui dort à l’Elysée) du terrible retour d’un ordre moral, sécuritaire, clérical et militaire dans notre vieux pays saturé par les oukases de firmes globalisées sous couvert de rebellitude progressiste et dont la liquidation de tous les repères symboliques, moraux, religieux ou philosophiques est depuis 40 ans le seul et unique objectif, pour le meilleur intérêt de Bouygues et Nokia.

Je passe sur la référence à Talleyrand (Finkielkraut, un « Zemmour dans un bas de soie ») qui permet d’habiller d’érudition la haine recuite de ce clown invertébré à l’égard de tous ceux qui n’ont pas adopté le catéchisme bien-pensant du torchon des Rothschild. Zemmour et Finkielkraut sont évidemment mieux armés que moi pour se défendre, et tel n’est donc pas mon propos.

Marcelle est archétypal de cette génération néfaste de pseudo-Intellectuels, journalistes,  écrivains, etc, qui, au nom du Progrés™, de l’émancipation™ ou de Droits de l’Homme™ et de cette fameuse lutte contre l’Ordre moral™ ou le retour de la bête immonde™ ou des Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire™ auront mis à bas quelques-uns des remparts les plus nécessaires à la survie d’une nation, d’une civilisation. Marcelle est l’héritier de ces pacifistes d’avant-guerre (dont parle Freund définitivement, je n’y reviendrai pas) qui finirent misérablement sur les routes en mai 40 (et que Dutourd a magistralement décrit dans ses Taxis de la Marne) ou à Vichy…Il est l’archétype de cette classe d’idéologues intransigeants, d’Hébertistes fous, de bolcheviks qui, à force de nier le réel, c’est-à-dire le fait ethnique et civilisationnel au nom d’une fraternité universelle,de Droits de l’homme censément universels qui n’existent que dans leurs cuisines (et encore) et d’une xénophilie pathologique, se préparent un monumental retour de bâton en forme de guerre civile.

« C’est sans doute que Zemmour, vicieuse incarnation de la liberté d’expression en général et de la liberté de la presse en particulier, sera plus utile qu’Hortefeux dans le débat sur la place de l’islam en France, nouvel avatar d’un racisme d’  Etat s’avançant hier derrière un prétexte d’ »identité nationale » et aujourd’hui sous celui de « laïcité »…couine-t-il encore.

Il n’y a probablement que ce genre de pitre progressiste jactant avec ses copains multiculturels à la mosquée de Paris ou sur les toits de l’Institut du monde Arabe pour ne pas voir l’énorme problème que pose aux nations européennes la venue en masse sur ce continent de migrants extra-européens, pour la plupart musulmans, au moment même ou, dogme multiculturaliste aidant, toutes politique d’assimilation, d’acculturation, voire simplement d’intégration ou de respect de la culture d’accueil ont disparues. Deux symboles édifiants : ces ELCO (unités d’enseignement de la langue et de la culture d’origine que promeut une Education « Nationale » en ruine) et le dernier discours du musulman Erdogan aux Turcs d’Allemagne leur enjoignant de transmettre –avant tout- leur culture et leur langue Ottomane, l’assimilation –germanique, en l’occurrence- étant un crime !

Ce « brumaire idéologique » en forme de xénophobie fantasmée dans une Europe qui se couvre –non pas de blanches églises, comme le disait le moine Glaber au mitan du Moyen-Âge- mais de verts minarets est, au contraire de la pauvre rhétorique pseudo-antiraciste de ce guignol, le symptôme d’une révolte profonde et d’ampleur de peuples contre l’irénisme coupable de leurs « élites » et dont ils sont les premiers à subir les conséquences, contrairement aux clones de Marcelle, du haut de leur citadelles leucodermes sécurisées 24/7 (pour combien de temps ?)».

Bref, la rage de Marcelle voyant s'écrouler ses villages Potemkine arc-en-ciel est un vrai bonheur. Ha!Ha!

Mais que va-t-il se passer, me dira-t-on?

De vrais libéraux (Robert, si vous passez par là, éclairez-nous, s’il vous plait !) vous diront que de ce chaos post-républicain post-moderne surgira une véritable société libérale reposant sur un contrat social fédérateur et le doux commerce censé apaiser les mœurs ou un Etat fort type Léviathan (selon Hobbes) à même d’ordonner ce bordel progressiste!

Nos modernes progressistes libéraux libertaires du fameux "cercle de raison" (selon le cuistre Minc) vous diront eux que, foin de contrat social, ce monde arc-en-ciel fait de droits de l’homme, de métissage et de culte de la Shoah devrait advenir pourvu que chacun y mette du sien et que soient bannis tous les chafouins du web !

D’autres encore, pensant mal certainement, verraient bien –non sans effroi- un avenir en forme de rive orientale de la méditerranée, fait de rivalités communautaires, de libanisation violente avec, dans le même mouvement, surenchère de politiques iréniques appellant à un « vivre-ensemble » impossible car s’adressant à des peuples ne partageant pas les mêmes valeurs civilisationnelles.

 D’un point de vue anthropologique, je suis Castoriadis :

« Le capitalisme n’a pu fonctionner que parce qu’il a hérité d'une série de types anthropologiques qu’il n’a pu créer lui-même : des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres et weberiens, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle, etc. Ces types ne surgissent pas et ne peuvent pas surgir d’eux-mêmes, ils ont été crées dans des périodes historiques antérieures, par référence à des valeurs alors consacrées et incontestables : l’honnêteté, le service de l’état, la transmission du savoir, la belle ouvrage, etc. Or nous vivons dans des sociétés où ces valeurs sont, de notoriété publique, devenues dérisoires, où seuls comptent la quantité d’argent que vous avez empoché, peu importe comment,  ou le nombre de fois où vous êtes apparu à la télévision. »

D’un point de vue plus « social-historique » je vois mal ce qui pourrait éviter cet avenir selon notre ami Marcel Meyer :

« Que peut-il se passer après la victoire de la contre-colonisation ? Peut-être bien quelque chose de semblable à ce qui s'est passé dans la partie méridionale du monde méditerranéen après la conquête arabe. Dans un premier temps, les conquérants laissent les chrétiens et accessoirement les Juifs s'occuper des tâches créatives ; il en résulte, à l'époque, une apogée civilisationnelle qui ne doit pas grand-chose à l'islam mais qui n'a été possible que grâce à la paix et à l'unité que les conquérants ont restaurées. Puis le réservoir de ces populations actives et créatrices se tarit progressivement à cause des persécutions occasionnelles et surtout des conversions à l'islam permettant d'échapper à la dhimmitude et à la fiscalité qui l'accompagne. La civilisation islamique se fige assez vite et une lente et inexorable décadence commence. L'histoire s'est répétée à partir du XVe siècle dans l'Empire ottoman. Dans les deux cas, ce sont les populations autochtones conquises qui ont été le plus transformées, et de très loin, et ce malgré leur nombre resté longtemps important : Constantinople-Istamboul était encore majoritairement peuplée de chrétiens en 1914. »

 mais bon, l’histoire c’est l’imprévu…

(photo: jusque-là, ça va encore)

Commentaires

Zemmour est en train de devenir un emblème, une sorte de belier qui casse la porte blindée bien pensante, alors on appelle les vigiles...

J'ai entendu un type le traiter de "juif antisemite" sur une radio.

Pourtant il n'est pas fondamentalement aussi provocateur ou exceptionnel que ca, mais le raidissement qu'il provoque...

...Impressionnant.

Écrit par : JÖ | 04/03/2011

"J'ai entendu un type le traiter de "juif antisemite" sur une radio."

oui, devrait faire attention à sa fiole...avec toutes les lames qui sortent de nos jours..ça ferait pas que des malheureux.

Écrit par : hoplite | 04/03/2011

Il s'est fait "entarter", et ce très facilement, parce qu'il va faire sa chronique, tout seul, à pieds ou en metro le matin...

Il christalise tellement de reactions sur lui, sans en faire un martyr ni rien, ca ne doit pas etre facile a vivre tout les jours...

Écrit par : JÖ | 04/03/2011

Bite en bois et fente en carton ! Pas croyable, cette photo !

Écrit par : snake | 04/03/2011

"(Robert, si vous passez par là, éclairez-nous, s’il vous plait !)"

"Je m'empresse d'ajouter ... qu'une société définie comme je viens de le faire n'est viable qu'à la condition préalable qu'elle présente une certaine homogénéité, un certain passé commun, et donc des traditions et des valeurs communes.

Autrement dit, elle est radicalement incompatible avec l'immigration de masse et le multiculturalisme..."

Manifestement, une société "libérale" ne peut plus exister (si tant est qu'elle ait existé, dans le canton d'Uri à la fin du XIIIè siècle, ou en Nouvelle Angleterre au milieu du XVIIè), puisqu'elle est "incompatible avec l'immigration de masse et le multiculturalisme"...

La description de Zemmour "vicieux", "chafoin" renvoie aux plus belles heures de l'antisémitisme... Ces gens sont de grands malades.

Écrit par : Aramis | 04/03/2011

Le petit père Denis Tillinac dans Valeurs actuelles vend la mèche:
"Peu et mal contrôlées, les vagues d’immigrants sont le souci majeur des sociétés européennes, et la crise économique surajoute aux tensions des fantasmes tout aussi incontrôlables. Mais pas inexplicables. En privé, les élus, les magistrats, les policiers, les experts concernés évoquent le sujet à longueur de temps avec une dose variable d’angoisse et de résignation. En privé, les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur chargés des dossiers relatifs à l’immigration – légale ou clandestine – affirment tous que la conjonction du “droit du sol” en l’état et de la culpabilité de nos compatriotes de souche aboutira à une catastrophe par une pente fatale. Tous, qu’ils soient de gauche, de droite ou d’ailleurs.
Bref, en privé, les plus enclins à l’ouverture des vannes admettent que ça finira très mal."

Écrit par : Pascal | 05/03/2011

La citation de Castoriadis est intéressante mais malhonnête.

Castoriadis a raison en ce qu'il sépare les valeurs du mode d'organisation politico-économique de la société ("le capitalisme"). Il a raison de souligner l'importance fondamentale de ces valeurs pour le bon fonctionnement de la société.

Il a tort en ce qu'il sous-entend que le capitalisme est contradictoire avec les valeurs qu'il appelle de ses voeux (intégrité, amour du travail bien fait, etc.).

Et surtout, il est malhonnête en omettant de nous dire d'où, à son avis, viennent ces fameuses valeurs que le capitalisme aurait détruites.

Il se trouve que ces valeurs ont été défendues, pendant deux millénaires, par le christianisme.

Il se trouve aussi que Castoriadis, malgré sa critique de l'Union soviétique et du marxisme, n'a jamais véritablement rompu avec le socialisme (sa revue s'appelait "Socialisme ou Barbarie"). Il est resté un homme de gauche jusqu'à la fin.

Or, c'est justement la gauche qui, en détruisant toute autorité, tout patriarcat, toute transmission du savoir, en menant une guerre sans répit contre les "valeurs bourgeoises", en attaquant sans relâche le christianisme et les chrétiens, en promouvant systématiquement la rébellion au détriment de la tradition, en ridiculisant toute sagesse populaire et toute coutume venue du passé, en chiant sur l'armée, sur les curés et sur les "instituteurs en blouse grise", a saboté ces fameuses valeurs que Castoriadis regrette (et qui ne sont autres que "les valeurs bourgeoises"... la bourgeoisie qui est bien la classe responsable du capitalisme, n'est-ce pas ?).

Et maintenant, Hoplite me demande de venir à son secours, et de lui dire comment restaurer ces fameuses valeurs, alors que Castoriadis, lui-même, se garde bien de fournir la solution...

La solution, je vais vous la dire : les valeurs dépendent de chacun et sont de la responsabilité de chacun. Si vous voulez vous conduire comme un salopard, ce n'est pas la faute du "capitalisme", c'est la vôtre. D'un autre côté, si vous voulez vous conduire comme un homme digne de ce nom, j'aimerais bien que vous me disiez ce qui vous en empêche.

Écrit par : Robert Marchenoir | 05/03/2011

"de Droits de l’homme censément universels qui n’existent que dans leurs cuisines (et encore) "
C'est pas Hervé Morin qui dira le contraire !
"Constantinople-Istamboul était encore majoritairement peuplée de chrétiens en 1914." : ça fait froid dans le dos. Jusque là, ça va encore, mais pour combien de temps ?

Écrit par : Carine | 05/03/2011

"Bite en bois et fente en carton ! Pas croyable, cette photo !"

oui, j'aime bien aussi...

"Je m'empresse d'ajouter ... qu'une société définie comme je viens de le faire n'est viable qu'à la condition préalable qu'elle présente une certaine homogénéité, un certain passé commun, et donc des traditions et des valeurs communes. Autrement dit, elle est radicalement incompatible avec l'immigration de masse et le multiculturalisme..."

Aramis, vous reprenez avec à propos l'argumentation de Robert Marchenoir dans notre controverse sur la nature des sociétés libérales. Il me parait aussi évident qu'immigration de masse et multiculturalisme sont incompatibles avec une vie civile apaisée. Mais le contrat social qui est censément à la base de toute société libérale peut parfaitement inclure ces deux points...et c'est semble-t-il le cas de le plupart des pays occidentaux actuels...je pousse un peu, la plupart des peuples européens ne s'étant nullement prononcés sur ces points et leurs gouvernants se gardent bien de le faire, connaissant la réponse. Un exemple de tartuferie élitaire est ce fameux pseudo "référendum d'initiative populaire" français...qui n'a de populaire que le nom et qui reste soigneusement verrouillé par l'oligarchie au pouvoir.

@pascal, merci pour la citation de Tillinac, qui confirme la saloperie de nos dirigeants.

@robert, vous faites fausse-route en voyant en moi un ennemi irréductible de la geste libérale, premier point. J'essaie simplement de comprendre pourquoi ce modèle d'organisation sociétale si diversement théorisé par des auteurs aussi divers que Locke, Constant ou Tocqueville ne produit aujourd'hui que des oligarchies arrimées à un capitalisme globalisé prédateur et ennemi des peuples et des identités différenciés. Deuxième point.

Troisième point: ces valeurs qui fondent une organisation sociétale... Castoriadis (certes un homme de gauche -avec Claude Lefort- mais rien à voir avec Julien Dray ou Ségolène, beaucoup plus avec Orwell...) pointe les faits suivants:

1-que LE MARCHE NE FAIT PAS SOCIETE,
2-que ces valeurs dont nous parlons ressortent des traditions européennes, évidemment chrétiennes mais aussi, antérieurement grecques (la démocratie) et romaine (le droit),
3-que la liquidation des traditions européennes est en grande partie à l'origine du chaos moderne,
4-que le fait majeur de la modernité occidentale reste (au-delà de cette liquidation symbolique) cette quête de l'autonomie politique, sociale et philosophique, ce rejet de toute hétéronomie en tant que légitimation du pouvoir. Que ce projet moderne est irréversible (cette sortie de la religion),
5-que la valeurs de la bourgeoisie recoupent parfaitement cette geste moderne émancipatrice et NOTAMMENT vis-à-vis de toute forme de tradition vécue comme tyrannique ou liberticide,
6-Polanyi a montré comment si le marché s'est parfaitement accommodé de l'organisation chrétienne des sociétés occidentales, il a fini par prendre le dessus, par se "désenchâsser", dominant désormais tous les aspects des sociétés occidentales reléguant toute tradition (en tant que cadre spirituel, moral, symbolique, philosophique PARTAGE) au rang de curiosité folklorique...ie, le leg de la bourgeoisie reste foncièrement progressiste et hostile à toute permanence traditionnelle, me semble-t-il.


"Et maintenant, Hoplite me demande de venir à son secours, et de lui dire comment restaurer ces fameuses valeurs, alors que Castoriadis, lui-même, se garde bien de fournir la solution..."

ho! ho, je ne vous demande nullement de venir à mon secours, cher ami, mais de me démontrer la viabilité de votre paradigme sociétal libéral. pas pareil.

"D'un autre côté, si vous voulez vous conduire comme un homme digne de ce nom, j'aimerais bien que vous me disiez ce qui vous en empêche?"

ceci:

"La doctrine libérale veut que le comportement moral ne résulte plus du sens du devoir ou de la règle morale, mais de l'intérêt bien compris. En ne portant pas atteinte à la liberté d'autrui, je le dissuaderais de porter atteinte à la mienne. La peur du gendarme est censée faire le reste.
Mais si j'acquiers la certitude qu'en transgressant la règle, je n'encours que
très peu de risques d'être puni, et que la réciprocité m'indiffère, qu'est-ce qui
peut bien m'empêcher de violer la règle ou la loi ? Évidemment rien. La seule
prise en compte de mon intérêt propre m'invite au contraire à le faire aussi
souvent que je le peux." (Alain de Benoist)

quid?

@carine,

"de Droits de l’homme censément universels qui n’existent que dans leurs cuisines (et encore) " C'est pas Hervé Morin qui dira le contraire !

tu as raison, je l'avais oublié, ce pitre centré (pas loin du héron...)

Écrit par : hoplite | 05/03/2011

"Je ne vous demande nullement de venir à mon secours, cher ami, mais de me démontrer la viabilité de votre paradigme sociétal libéral."

J'ai déjà fait quelque chose d'approchant, longuement, sur un fil précédent. Nous avons longuement échangé, et la discussion a fini par trouver son terme naturel. Si vous n'avez pas de questions ou d'objections plus précises, votre sollicitation n'appelle pas de réponse supplémentaire, sinon pour dire ceci :

Votre question est biaisée. Il est évidemment impossible de démontrer, comme on démontrerait un théorème, la viabilité de quelque "paradigme sociétal" que ce soit.

Vous adoptez, vous, l'attitude gauchiste. Vous partez du principe que le libéralisme cépabien. Vous partez du principe que l'anti-libéralisme est la position par défaut, le réglage naturel, l'opinion qui va de soi. Vous partez du principe que le libéralisme n'est pas légitime, et que c'est aux libéraux de se justifier.

Mais l'on pourrait aussi bien vous répondre : c'est à vous de démontrer la viabilité du "paradigme sociétal" anti-libéral. C'est bien vous qui avez pris l'initative de cette position ici, non ? Donc, c'est plutôt à vous de la justifier.

D'ailleurs, plus précisément, qu'est-ce que vous mettriez à la place de ce "libéralisme" à quoi vous attribuez les maux actuels ? Parce qu'être contre, c'est bien, mais proposer quelque chose à la place, c'est mieux. Et puis ça oblige à mieux définir ce à quoi on s'oppose, ce qui est le gros problème des anti-libéraux.

Sur votre citation d'Alain de Benoist : Alain de Benoist est un anti-libéral. Sans surprise, il raconte des conneries sur le libéralisme. La preuve :

"Si j'acquiers la certitude qu'en transgressant la règle, je n'encours que
très peu de risques d'être puni, et que la réciprocité m'indiffère, qu'est-ce qui
peut bien m'empêcher de violer la règle ou la loi ?"

La réponse est évidente. Je viens de l'apporter dans un commentaire précédent : le christianisme.

Ou bien, dit autrement, les valeurs morales d'une société, qui sont distinctes de l'organisation politique qu'elle se donne.

Ecrire ce qu'écrit de Benoist, c'est sous-entendre qu'il n'y de valeurs morales qu'imposées par l'Etat, par les institutions politiques. C'est affirmer que l'homme ne peut se comporter moralement que si un mécanisme politique l'y oblige.

C'est donc nier la notion de valeurs morales elle-même, car se comporter de façon morale, c'est précisément faire quelque chose à quoi personne ne vous oblige ! C'est ne pas voler, même quand personne ne vous voit et que vous ne courez aucun risque d'être attrapé !

Cette croyance que la moralité découle des institutions politiques est un préjugé socialiste. C'est un fantasme des étatistes.

Elle s'inscrit dans la droite ligne de la posture gauchiste, qui passe son temps à reprocher aux autres leur absence de générosité, mais qui en réalité, lorsqu'on examine le comportement factuel des gauchistes, témoigne de leur propre absence de générosité.

C'est une perversion morale et intellectuelle.

Écrit par : Robert Marchenoir | 05/03/2011

"[...] les valeurs morales d'une société, qui sont distinctes de l'organisation politique qu'elle se donne."

Donc un gauchiste a BESOIN d'être soumis à une organisation politique pour légitimer moralement ce qu'il fait.

Le gauchisme est une ode à la soumission si je vous suis bien. "Je suis soumis donc je suis".

Ne serait-ce pas un legs de l'absolutisme catholique ?

Écrit par : Jean-Pierre | 05/03/2011

Jean-Pierre :

Je dirais plutôt que le gauchiste pense que tout découle de l'organisation politique de la société, et que réclamer une organisation Degauche (la question de savoir ce qu'il entend par là restant entière) lui donne une supériorité morale sur autrui.

Le gauchisme est une ode à la soumission, oui, mais le gauchiste considère que ce sont les autres qui doivent se soumettre et lui qui les soumet... Le fantasme totalitaire est inhérent à la pensée Degauche. La preuve : l'omniprésence dans leur bouche de la locution "Que vous le vouliez ou non".

Le gauchisme est un catholicisme perverti. Après avoir lutté pendant deux siècles pour éliminer l'Eglise et le christianisme, le gauchiste a pris la place toute chaude du curé. Mais bien sûr, le catholicisme sans Dieu ne peut conduire qu'au pire totalitarisme, celui qui se prévaut des bons sentiments.

Écrit par : Robert Marchenoir | 05/03/2011

@robert,

"J'ai déjà fait quelque chose d'approchant, longuement, sur un fil précédent. Nous avons longuement échangé, et la discussion a fini par trouver son terme naturel. Si vous n'avez pas de questions ou d'objections plus précises, votre sollicitation n'appelle pas de réponse supplémentaire"

je vous fait humblement remarquer que c'est vous qui n'avez pas répondu à mon dernier commentaire concernant cette controverse dans mon post "Camden":

http://hoplite.hautetfort.com/archive/2011/02/20/camden-toujours.html#comments

"Vous adoptez, vous, l'attitude gauchiste"

svp, évitez ce genre d'approximation, je n'ai rien d'un "gauchiste"...et il fut un temps où je lisais passionnément Pascal Salin, Revel ou Tocqueville. Me faites pas le coup du "gauchiste" "anti-libéral" ou "étatiste"...je crois qu'il y a moyen d'éviter ce genre d'étiquettes vides (que veut dire "être de droite" ou "de gauche" aujourdhui? évidement pas grand chose..)

"Ou bien, dit autrement, les valeurs morales d'une société, qui sont distinctes de l'organisation politique qu'elle se donne."

encore une fois, je comprends ce postulat individualiste qui considère que la société doit privatiser toute valeur morale/philosophique ou religieuse, chacun restant libre et responsable de ses actes devant ses concitoyens et sa conscience. Mon questionnement réside sur le fait de savoir si ce genre de société moderne n'est pas autre chose qu'une belle utopie. C'est-à-dire si cette quête de l'autonomie qui caractérise le monde moderne/occidental et tend à diffuser au reste de la planète au détriment de toute hétéronomie réligieuse (par exemple) peut apporter autre chose que des conglomérats d'individus concurrents, la guerre de tous contre tous...

En libéral, vous congédiez la morale commune (chacun reste libre de ses engagements, croyances ou actes) mais vous déplorer la perte des "valeurs morales d'une société" (en l'occurrence chrétiennes, donc)...n'y a-t-il pas contradiction?

Et quelle forme prend l'organisation politique d'une société dés lors que ces "valeurs morales" sont dissoutes: le chaos moderne sans doute. (et je pense que nous nous retrouvons là-dessus)

"Ecrire ce qu'écrit de Benoist, c'est sous-entendre qu'il n'y de valeurs morales qu'imposées par l'Etat, par les institutions politiques. C'est affirmer que l'homme ne peut se comporter moralement que si un mécanisme politique l'y oblige. "

Je suis partagé là-dessus: je pense que les solutions pour éviter la guerre civile (problème qui occupa bien des philosophes au 17 et 18ème siècle aprés ces guerres de religions meurtrières, notamment en France) ne sont pas légions:
-soit avoir affaire à des individus éduqués, autonomes, dis^posant de leur libre-arbitre et capables de s'associer contractuellement dans une vision commune du monde t de la société (donc de "valeurs morales" communes), sorte de paradigme libéral si j'ai bien compris,
-soit des masses incultes, violentes, antagonistes nécessitant quelque hétéronomie forte (religion, structure politique étatique ou impériale par exemple) afin de garder un minimum de cohérence sociétale...

"C'est ne pas voler, même quand personne ne vous voit et que vous ne courez aucun risque d'être attrapé !"

vous parlez en chrétien, trés bien! et vous faites sans doute référence à quelque époque où les sociétés étaient relativement homogènes du point de vue ethnique/religieux/moral, mais comment allez vous gérer votre voisin, qui ne l'est pas et n'a jamais entendu parler des 10 commandements ou dont la seule morale est de se comporter comme le dernier des chacals et de faire de la thune, éventuellement sur votre dos?

comment définir ces "valeurs morales" qui font société alors qu'elles relèvent en bonne analyse libérale du for intérieur de chacun? qu'est-ce qui fait société/communauté dans une Europe déchristianisée, livrée à une immigration de masse et à des populations souvent hostiles à nos idéaux civilisationnels?

Écrit par : hoplite | 05/03/2011

"Que vous le vouliez ou non"

Cette phrase me fait penser à Zemmour, il dit ça tout le temps.

Écrit par : Jean-Pierre | 05/03/2011

J'approuve Marcelle. Z. est un étron télévisuel. Qui l'a évacué : that is the question.

Écrit par : Bob | 05/03/2011

J'ai noté aussi.
"Que vous le vouliez ou non" : c'est l'expression favorite du petit stalino-facho.

Écrit par : bob | 06/03/2011

"J'approuve Marcelle. Z. est un étron télévisuel"

@bob,

pourquoi?

Écrit par : hoplite | 06/03/2011

"Il n'y a pas d'alternative", c'est l'expression favorite du libéral ultra. ^^

Écrit par : Sébastien | 06/03/2011

@ Hoplite
"comment définir ces "valeurs morales" qui font société alors qu'elles relèvent en bonne analyse libérale du for intérieur de chacun? qu'est-ce qui fait société/communauté dans une Europe déchristianisée, livrée à une immigration de masse et à des populations souvent hostiles à nos idéaux civilisationnels?"

Au-delà du cancer qui nous ronge il y a une notion celle du BIEN COMMUN qui a été détruite il y a, disons deux siécles, cad vers 1789 puisque la révolution a été le début d'une guerre civile endémique qui perdure depuis.

Comment voulez-vous que des communautés qui chez elles n'ont absolument aucune idée de ce qu'ést le Bien commun puissent transplantées chez nous en avoir le plus petit début d'intelligence ?

Je crois que Monsieur Marchenoir se trompe aussi sur les valeurs bourgeoises mises en avant par Castoriadis. En effet on ne peut que constater que la descente aux enfers a eu lieu dans tous les pays démocratiques et dans tout l'occident que ces pays aient eu des gauches ou ultra-gauches fortes ou pas.

Les USA furent et sont en première ligne et on y a vu la fin de l'école il y a déjà 50 ans et la dissolution générale des moeurs et de la famille surtout dans les grandes villes et cela à partir des années cinquante.

Il y a donc bien un virus d'auto-destruction démocratique celui de l'horizontalité qui bouffe tout.

Écrit par : Rogemi | 07/03/2011

On rappellera aux contempteurs des utopies, forcément gauchistes, et aux chantres du christianisme, forcément moral, sur quel tas de fumier et d'ordure se sont édifiées certaines fortunes, on dira... forcément mal acquises... C'est terrible cette épidémie d'amnésie qui sévit de nos jours.

"A Londres, le massacre des innocents se fait à une échelle bien plus grande que tout ce qu'on a pu voir jusqu'alors dans l'histoire mondiale. Ce qui est étonnant, aussi, c'est le manque de coeur des gens qui croient au Christ, qui vénèrent Dieu, et vont régulièrement à l'église chaque dimanche. Le reste de la semaine, ils se démènent comme de vrais diables pour faire rentrer les loyers et bénéfices qui leur arrivent tout droit de l'East End, entachés du sang des enfants du Ghetto. Mais, paradoxalement, tandis qu'ils rançonnent d'une main les enfants des pauvres, ils n'hésitent pas à envoyer, de la main qui leur reste libre, un demi-million qu'ils prélèvent de ces mêmes loyers et ces mêmes bénéfices, pour l'éducation des enfants noirs du Soudan."

Jack London, Le peuple de l'abîme, 1903.

De Martin Eden en passant par Le Talon de Fer, toute l'oeuvre de Jack London - excellente oeuvre, empreinte de l'authenticité brute de l'homme debout, loin de la reptation judéo-chrétienne - témoigne de cette monstruosité accablante pour qui nous savons...

Lucien Rebatet, en son temps, n'hésita pas lui non plus à dénoncer la rapacité et la dureté du patronat chrétien.

Mais avec la foi du charbonnier, comme chacun sait, tout est possible somme toute.

Écrit par : Danny | 07/03/2011

Sacré Danny,

Vous devriez arrêter de vous gaver de lectures toxiques comme celles du pauvre Jack London.

Cela fait maintenant plus de 200 ans que les Eglises se sont dissolues dans la modernité, largement affaiblies par la sécularisation et il y a encore des aveugles incurables qui continuent de nous rabattre les oreilles avec un discours nitzschéen à la sauce du GRECE.

Le monde sans chrétienté c'est celui de Lénine, Staline, Hitler, Mao et consorts cad un monde dans lequel l'homme n'est plus rien, livré à la plus infecte des tyrannies.

Un monde sans honneur.

Écrit par : Rogemi | 07/03/2011

Il y a des lectures toxiques bénéfiques, comme un vieil armagnac 1960.

Le politiquement correct, les bons sentiments chrétiens, sont le réceptacle des valeurs du gauchisme décomposé - d'aucuns diraient d'un catholicisme perverti - : féminisme, écologie, charité chrétienne, épuration du corps, j'en passe des vertes et des bien dures... Les pseudo-révolutionnaires pestent contre le politiquement correct et les bons sentiments chrétiens, mais ils les appliquent largement.

Le judéo-christianisme, religion du désert, universaliste, mondialiste, a depuis l'origine perverti et vampirisé la race blanche, dans toutes ses composantes, du chevalier au vilain, du bourgeois détestable au prolétaire. A sa manière, à son époque aussi, Jack London le démontre parfaitement : alphabétiser le nègre du Soudan, et sucer le sang du prolo blanc de l'East End, et de sa descendance, surtout de sa descendance, tout un programme! Ah les bonnes oeuvres chrétiennes! Aujourd'hui encore...

Avec de tels pèlerins, avec une telle racaille, pas de salut pour la race blanche!

L'honneur des derniers hommes, leur dernier combat, c'est de lutter becs et ongles pour la préservation de la race blanche, ma race! Et pas de mépris pour les autres races chez moi, très loin de là... Alors nazebroque, faf, anar, punk ?... why not ? Certains auront toujours besoin d'étiquettes pour classer leurs bocaux, comme grand-mère dans son putain de garde-manger.

"Vive Bonnot! la bande!".

Écrit par : Danny | 07/03/2011

A vous lire on se régale !

@ Danny
"L'honneur des derniers hommes, leur dernier combat, c'est de lutter becs et ongles pour la préservation de la race blanche, ma race!"

On en baille d'ennui. Vous devez être jeune, très jeune pour nous sortir de telles banalités, de telles platitudes.

Je vous rappelle à tout hasard mais je crois que vous devriez d'abord vous plonger dans l'histoire de France parce que la droite royaliste et catholique a été fondamentalement contre la colonisation. Celle-ci fut l'oeuvre de la gauche, des républicains rabiques, de ceux qui ont combattu de toutes leur forces l'Eglise catholique.

Écrit par : Rogemi | 07/03/2011

Pendant ce temps-là, en Afrique, ça nettoie (peu importe qui ou quoi)...

Écrit par : Gas | 07/03/2011

Le patron qui va à la messe

"Regardez le monde catholique, tel que l'ont façonnés ses prêtres. Nous voyons la bourgeoisie la plus sèche et la plus étroite. Tous ceux qui ont eu à gagner leur pain quotidien au bas de l'échelle - j'ai été de ceux-là - peuvent en servir de témoins : sauf à de bien rares hasards, il n'est pas de patron plus dur et plus ladre que le patron qui va à la messe."

Lucien Rebatet. In Zentropa, 25 août 2010.

Écrit par : Danny | 07/03/2011

Dans un bas de soie ou bien tout nu la fine crotte n'est qu'une crotte ; parfaitement amorphe ou plutôt prenant la forme du contenant.
La fine crotte jactait sur la France jusqu'à l'échec des accords d'Oslo car le intérêts d'Israël primaient sur ceux de la nation française.
Depuis, la crotte a tourné casaque pour mieux attiser le ressentiment (souvent juste) du chrétien envers le bougnoule.
Ce qu'est touchant avec la fine crotte - et la quasi totalité de l'élite criminelle du peuple élu - c'est cette volonté indécrottable de faire faire LEUR propre travail par les larbins du moment: diluer les peuples européens par le nègre et le bougnoule afin de contrôler l'ensemble du haut du trône du Sion ; puis quand ça tourne au vinaigre monter le goy blanc contre les suscités afin de donner une nouvelle chance à l'Israël.
Ils n'ont qu'à faire leur travail eux-mêmes.
Voilà comment la fine crotte retrouve les sentiments identitaires français ; ceux qui croient reconnaître en lui un allié vont déchanter assez vite.
Zemour par contre m'a l'air d'un garçon sincère et je pense que ses prestations audiovisuelles sont conformes à ses idées.

Écrit par : nuestro | 07/03/2011

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