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14/09/2013

fin d'un monde


" (...) Alors voici les cinq stades tels que je les ai définis il y a presque un an. La petite coche à côté de l'effondrement financier est là pour nous rappeler que nous ne sommes pas ici pour ergoter ou être ambigus, car le stade 1 est très engagé. Les stades 2 et 3 — les effondrements commercial et politique — sont entraînés par l'effondrement financier, et se chevaucheront l'un l'autre. Pour l'instant, il n'est pas clair lequel est le plus engagé. D'un côté, il y a des signes que le trafic mondial ralentit, et que les grandes surfaces sont bonnes pour une très mauvaise période, avec de nombreux magasins susceptibles de fermer après une saison de Noël désastreuse. D'un autre côté, les États subissent déjà des déficits budgétaires massifs, licencient des employés d'État, réduisent les programmes, et commencent à supplier le gouvernement fédéral pour être renfloués financièrement.

Même si les différents stades de l'effondrement s'entraînent les uns les autres de façons variées, je pense que cela a un sens de les maintenir conceptuellement séparés. Ceci parce que leurs effets sur notre vie quotidienne sont tout à fait différents. N'importe quels moyens constructifs que nous pourrons trouver pour esquiver ces effets seront aussi différents. Enfin, certain stades de l'effondrement semblent inévitables, tandis que d'autres peuvent être évités si nous nous battons assez.

L'effondrement financier semble particulièrement douloureux si vous vous trouvez avoir beaucoup d'argent. D'un autre côté, je rencontre tout le temps des gens qui ont le sentiment que rien n'est encore arrivé. Ce sont surtout des gens jeunes, qui ont relativement réussi, qui n'ont pas ou peu d'économies, et ont encore des boulots bien payés, ou une assurance chômage qui n'est pas encore épuisée. Leur vie quotidienne n'est pas très affectée par la tourmente sur les marchés financiers, et ils ne croient pas que quoi que ce soit de différent soit en train de se produire en dehors des hauts et des bas économiques habituels.

L'effondrement commercial est bien plus évident, et l'observer ne nécessite pas d'ouvrir des enveloppes et d'examiner des colonnes de chiffres. C'est douloureux pour la plupart des gens, et mortellement dangereux pour certains. Quand les rayonnages des magasins sont vidés du nécessaire et restent ainsi pendant des semaines de suite, la panique s'installe. Dans la plupart des lieux, cela requiert une sorte de réaction d'urgence, pour s'assurer que les gens ne soient pas privés de nourriture, d'abris, de médicaments, et que certaines mesures de sécurité et d'ordre public soient maintenues. Les gens qui savent ce qui vient peuvent se préparer à en éviter le pire.

L'effondrement politique est encore plus douloureux, parce qu'il est mortellement dangereux pour beaucoup de gens. La rupture de l'ordre public serait particulièrement dangereuse aux États-Unis, à cause du grand nombre de problèmes sociaux qui ont été balayés sous le tapis au cours des années. Les Américains, plus que la plupart des autres peuples, ont besoin d'être défendus les uns des autres à tout moment. Je pense que je préférerais la loi martiale à l'anarchie et au chaos complet et absolu, bien que j'admette que l'un et l'autre soient de très pauvres choix.

L'effondrement social et culturel semble avoir déjà eu lieu dans plusieurs parties du pays dans une large mesure. Ce qui reste d'activité sociale semble ancrée dans des activités transitoires telles que le travail, les courses et les sports. La religion est peut-être la plus grande exception, et beaucoup de communautés sont organisées autour des églises. Mais dans les endroits ou la société et la culture demeurent intactes, je croit que l'effondrement social et culturel est évitable, et que c'est là que nous devons vraiment résister. Aussi, je pense qu'il est très important que nous apprenions à voir notre environnement pour ce qu'il est devenu. Dans beaucoup d'endroits, on a l'impression qu'il ne reste simplement pas beaucoup de choses qui vaillent d'être sauvées. Si toute la culture que nous voyons est de la culture commerciale, et si toute la société que nous voyons est la société de consommation, alors le mieux que nous ayons à faire est de nous en éloigner, et de chercher d'autres gens prêts à faire de même.(...)" Orlov

Commentaires

A 1' 30, quand je suis tombé sur le délire suivant lequel la Russie de Poutine serait un élément du système mondialiste, etc., j'ai arrêté de regarder ce psychorigide obsessionnel d'Hillard (dont l'attitude physique et notamment le regard sont très intéressants sur ce point, un peu comme chez Hervé Ricin dans une autre boutique).

Je ne suis pas un fanatique de Poutine, mais pour autant il y a un gouffre entre la vision impériale russe (sur le temps long, voir la continuité de cette vision et ses applications) et la déliquescence mondialiste occidentale, thalassocratique, proprement "impérialiste", elle, au sens agressif du terme.

Les marches de l'empire continental russe, comme celles de l'empire chinois, sont traditionnellement un glacis protecteur et la lutte pour l'Eurasie participe d'une Realpolitik plus défensive que conquérante :

"les "cinq principes" fondateurs de la politique étrangère russe : "primauté" du droit international; "multipolarité" du monde; désir "d'éviter les conflits et l'isolement"; "défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu'ils se trouvent"; "protection des entrepreneurs à l'étranger" et enfin, reconnaissance pour la Russie "de zones de ses intérêts privilégiés"."

http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/09/01/moscou-multiplie-les-menaces-avant-le-sommet-europeen-sur-la-georgie_1089953_3214.html

http://www.realpolitik.tv/2013/06/geopolitique-de-la-russie-entretien-avec-arnaud-leclercq/

En ce sens, l'URSS et son expansionnisme forcené dans le monde entier ont constitué une parenthèse dans l'histoire russe. Hillard, comme souvent, a encore une grille de lecture partiellement issue de la Guerre Froide. Sans contester la vocation de la Russie, puissance montante depuis sa naissance au IXe siècle, à s'étendre naturellement au long de son histoire, et à étendre à ses marches son emprise de puissance continentale, ce qui s'explique aussi par de longues luttes pour l'accès à la mer ou pour la défense des frontières, contre les Suédois et les Ottomans par exemple, il n'y a pas de précédent russe à l'expansionnisme mondial soviétique, pour des raisons évidentes tenant à l'idéologie de cette époque, et l'ère Poutine est manifestement revenue à la doctrine tsariste de la Grande Russie (mot à double sens désignant tant les limites extrêmes de la Russie au nord et à l'est, que l'ambition impériale et territoriale de l'empire russe depuis Pierre le Grand) :

http://www.cesa.air.defense.gouv.fr/IMG/pdf/Geopolitique.pdf

http://www.dailymotion.com/video/xspxvm_la-nouvelle-grande-russie-de-l-effondrement-de-l-urss-au-retour-de-vladimir-poutine-xavier-moreau-el_news

A contrario, l'empire occidental et plus particulièrement anglo-saxon, lui, ne connaît pas de limite à ses velléités de projection, on le voit à travers toute sa doctrine géostratégique dominante, dans une parfaite continuité depuis l'anglais Mackinder et sa théorie du Heartland jusqu'aux américains Spykman (théorie du Rimland, reprise de celle l'Inner Crescent de Mackinder), Kennan (théorie de l'endiguement de l'URSS) et Brzezinski (la théorie du Heartland a été également reprise, d'ailleurs, il est intéressant de le souligner, par l'Allemagne hitlérienne avec Karl Haushofer et le Drang nach Osten vers la Mitteleuropa).

A l'époque du Grand Jeu, quel culot anglais de critiquer l'expansionnisme russe (une réalité, certes, mais purement continentale), alors que l'Angleterre n'avait rien à faire en Afghanistan (politique purement coloniale, fondée sur le libéralisme et le fantasme d'une supériorité raciale) !... Alors que l'Afghanistan est clairement une marche traditionnelle de l'empire russe conçu comme "Grande Russie". Ces gens ont une habitude atavique de se foutre de la gueule du monde et à utiliser l'inversion accusatoire.

Il y a vraiment deux visions différentes qui s'affrontent - on pourrait aussi parler de la différence des objectifs culturels et moraux, comme des références constantes à la tradition et au conservatisme chez les Russes, contre le progressisme libéral-libertaire occidental.

Hillard est à côté de la plaque.

Écrit par : Boreas | 14/09/2013

Cela m'a aussi agacé au début, comme pas mal de gens de la "réacosphère", et Hillard le sait puisque ce n'est pas une première de sa part.
Il a été critiqué sur ses prises de positions sur la Russie de Poutine.
Donc de plus en plus, il s'en explique, tu aurais peut-être du continuer un peu la video.
Je crois comprendre ce qu'il veut dire même si je pense comme toi que c'est tiré par les cheveux.
Et je suis d'accord avec ton pavé (Hillard ne peut ignorer tout ça, il a donc effectivement un problème perso qui lui court-circuite le citron sur ce sujet).
Pour Hillard, il y aurait le mondialisme, la religion commune des élites, le gros gâteau à se disputer et chacun joue pour ses intérêts, tout en se plaçant dans un camp (les BRICS et le BAO pour faire simple).
En gros, tous mondialistes, tous faisant partie de l'élite, se disputant le gâteau, en luttant contre les peuples et les nations.
Hillard a quelques arguments cela dit, du genre Poutine et d'autres dirigeants des BRICS ont un compte à la City, etc...
Le côté tous mondialistes et tous contre le peuple est difficilement compréhensible de sa part (il n'est quand même pas si bouché d'habitude). Il devrait pourtant voir que Poutine s'enrichit personnellement, certes, mais en enrichissant aussi son pays, alors que les zozos de type sarko s'enrichissent en pillant le pays.
Cette video date un peu (fin 2012), faudrait voir où il en est, ne serait-ce que depuis l'attitude de Poutine sur la Syrie.

Écrit par : S10 | 14/09/2013

""Hillard, comme souvent, a encore une grille de lecture partiellement issue de la Guerre Froide."

ça m'a surpris aussi, je ne le suis pas là-dessus non plus.

"Hillard ne peut ignorer tout ça, il a donc effectivement un problème perso qui lui court-circuite le citron sur ce sujet"

oui. Hillard, pourtant un homme cultivé, renseigné et trés précis/ sourcé dans ses affirmations et ses analyses me parait surdéterminé par son "anti-soviétisme" et par la croyance que la Russie n'est pas capable de surmonter cet épisode de son histoire, à l'inverse d'un DE Gaulle qui considérait que l'épisode soviétique n'était qu'un épisode dans la longue histoire russe. c'est étrange et cela amoindrit la portée de son analyse.
Hillard fait aussi souvent référence au Noachisme comme nouvelle religion d'une partie de l'oligarchie planétaire...

"Il y a vraiment deux visions différentes qui s'affrontent - on pourrait aussi parler de la différence des objectifs culturels et moraux, comme des références constantes à la tradition et au conservatisme chez les Russes, contre le progressisme libéral-libertaire occidental."

c'est plutôt l'idée que je me fais aussi.

Écrit par : hoplite | 14/09/2013

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