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10/10/2013

bail-in junta

sannat












"Voici ce que Poutine a déclaré dans une tribune publiée par le New York Times à l’attention du peuple américain : « Le Président Obama a affirmé que « ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnel ! ». Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle que soit la motivation. Il y a de grands pays et des petits pays, des riches et des pauvres, ceux qui ont de longues traditions démocratiques et ceux qui en sont encore à chercher leur chemin vers la démocratie. Leurs politiques diffèrent, aussi. Nous sommes tous différents, mais quand nous demanderont la bénédiction du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux. »

Comprendre l’âme américaine, c’est entendre, comme l’a si bien compris et entendu le président russe, cette supériorité à laquelle le peuple américain croit très naïvement, ce qui entraîne quelques incompréhensions lorsque par exemple le peuple irakien ne souhaite pas pour eux-mêmes « l’american way of life ». Comment un tel don peut-il être refusé ? Comprendre la stratégie américaine depuis deux siècles, c’est appréhender cette idée que les Américains se font d’eux-mêmes et de leur façon de vivre, une façon supérieure à tout autre civilisation, une façon de vivre qui doit être imposée avec en objectif ultime : la domination d’un peuple « exceptionnel » sur tous les autres. Vladimir Poutine exprime avec une grande justesse le danger d’une telle croyance et les dérives auxquelles nous assistons depuis les événements du 11 septembre. Si la sagesse c’est d’être fort et la force d’être sage, les Américains ont oublié toute sagesse pour ne se concentrer que sur l’utilisation systématique de la force pour maintenir une domination sans partage. Telle est la stratégie américaine, tels sont les faits tels que nous les voyons depuis 10 ans.

Un leadership menacé de toute part

Il est évident que les Américains sont désormais acculés, pieds au mur. La Chine est en réalité devenu la première puissance économique mondiale si l’on pense, ce qui est du bon sens, à retraiter le PIB chinois et le PIB américain de l’endettement associé. En « net », le PIB chinois est désormais supérieur au PIB américain. Pour un leadership mondial sans partage, vous repasserez. Mais ce n’est pas tout. La Chine est devenue l’usine du monde y compris l’usine américaine, et l’on voit très bien à travers la bataille sans merci entre Apple et Samsung sur les brevets à quel point les USA sont menacés à court terme par leur partenaire chinois qui a, en 10 ans, pillé toutes les technologies utiles, monté en gamme, réussi sa transition vers l’économie socialiste de marché, su associer dictature, parti unique et pourtant relative liberté d’entreprendre. L’économie chinoise est d’une efficacité redoutable. L’Amérique est condamnée à la défaite dans les deux ans sans réaction de sa part. Rien ne peut arrêter la Chine. Rien ou presque rien. Enfin, la retraite américaine en rase campagne sur la Syrie sous l’amicale pression sino-russe a créé un électrochoc au sein des élites américaines qui ont pu ressentir à quel point la perte d’influence de leur pays était grande. Il va donc falloir rétablir la domination des États-Unis d’Amérique et vite de préférence.

Le dollar ? Notre monnaie et votre problème !

C’est comme cela qu’un secrétaire d’État américain avait résumé de manière fort laconique la position américaine sur les problèmes monétaires liés à la fin des accords de Bretton Woods dans les années 70. Il en va exactement de même de la dette américaine pour laquelle les Américains peuvent parfaitement dire : notre dette, mais votre problème. Soyons clair : dans la position actuelle des USA, celui qui a un problème n’est pas l’endetté… mais le prêteur, surtout lorsqu’il est chinois avec presque 1 300 milliards de dollars de bons du Trésor US.

La stratégie du déraillement

La Chine est aujourd’hui la première économie mondiale (en net et hors dette), mais la Chine est très fragile. Bulle immobilière massive, économie à 70 % exportatrice vers deux grandes zones économiques que sont l’Amérique du Nord et l’Europe, croissance importante de la population, mouvements sociaux maîtrisés uniquement grâce à une économie qui avance, tensions régionales, ethniques et politiques, corruption endémique, endettement important des villes et des entreprises, bref, si la Chine perd ses réserves de change investies en bons du Trésor américain et si la Chine perd ses deux principaux clients, la Chine devrait en toute logique dérailler et connaître une période extrêmement difficile. Il en va de même pour la Russie qui détient pour plus de 250 milliards de dollars de dette US mais qui surtout tire ses revenus de l’exportation de gaz et de pétrole. Or la stratégie américaine, avec la mise en route de l’exploitation des gaz de schiste sur son propre sol, vise l’indépendance nationale. Cela ne va pas durer longtemps et la production d’un puits de gaz de schiste décline très rapidement, bien plus vite qu’un puits de pétrole conventionnel. Mais pour quelques années, les USA sont et seront indépendants de tout fournisseur extérieur.

Une conjonction rare de facteurs favorables à une conflagration géopolitique

Si l’on met tout bout à bout, nous devons nous rendre compte qu’il y a actuellement une conjonction rare de facteurs qui pourraient pousser les États-Unis à utiliser l’arme économique à travers un défaut de paiement ordonné et sélectif afin de faire dérailler la Chine et la Russie, en s’appuyant sur sa toute nouvelle indépendance énergétique rendant momentanément l’importance du dollar moins prégnante, en pouvant compter sur le soutien de ses alliés de l’OTAN et d’une Europe docile et aux ordres prête à fusionner dans une Union Transatlantique. La Chine et la Russie seraient ruinées, l’Europe et les USA affectées certes, mais nous sommes tous condamnés à une lente agonie si nous ne faisons rien avec à la fin une perte de confiance généralisée. À l’issue de cette crise, les dettes seraient apurées. Les dernières lois sociales supprimées. Sous la pression d’émeutes inévitables dans les cas de grandes misères, on peut imaginer la nécessité de pouvoirs forts et coercitifs. Le chômage explosera, la pauvreté aussi, mais à la fin… les États-Unis auront préservé leur leadership, fait dérailler la Chine et changé les règles du jeu en cours de partie… car les Américains sont en train de perdre le match. Or les Américains sont historiquement de très mauvais joueurs… ils ne jouent que pour gagner… pas pour participer. L’esprit de Coubertin, c’est bon pour des Européens ! Alors voilà, nous sommes dans une impasse semble-t-il politique qui pourrait cacher en réalité un plan de communication de haut niveau pour « vendre » et « marketer » le défaut américain qui répondrait à une logique globale, favorable aux intérêts à long termes des États-Unis et masque en réalité une guerre économique sans pitié.

Si tout ce que je viens de vous exposer ne reste qu’une analyse, cette théorie a le mérite de faire coller et de relier entre eux la totalité des éléments. Nous sommes à un moment clef. Le défaut sera d’ailleurs probablement décalé de quelques jours, le Trésor américain nous indiquant qu’il peut poursuivre ses opérations encore quelques jours de plus pour laisser un peu de temps aux politiques pour se mettre d’accord… Ha oui, il y avait une dernière question que je voulais vous poser… quel est le niveau d’activité de Goldman Sachs en Chine pays communiste ? Un indice : cet été, la banque américaine a achevé la vente de sa participation dans une banque chinoise. Voilà pourquoi, paradoxalement, alors que personne ne s’y attend vraiment les États-Unis d’Amérique pourraient avoir intérêt à un défaut de paiement. Mais tout ceci n’est qu’une théorie, et cela ne se produira jamais. C’est impossible." Sannat/source

Photo: paumé mon fichier adriana Lima. fok

NB: "Pour réduire la dette publique des pays de la zone euro, le Fonds monétaire international avance l'hypothèse d'une ponction en une fois d'une partie de l'épargne des ménages européens. "

Commentaires

Chypre pour tout le monde. Tu pensais avoir 100, ben non tu as 90. Quant à celui qui a 10 000 ou 100 000, il lui sera trouvé une échappatoire pour qu'il conserve ses 10 000 ou 100 000. J'ai entendu ça à la radio, cette histoire de ponction universelle.
EN-CU-LES !!!!!!!!

Écrit par : Popeye | 10/10/2013

Popeye, en même temps, ils auraient tort de se gêner. no limits.

Écrit par : hoplite | 10/10/2013

Et quid d'israël dans cette histoire ?

http://diktacratie.com/israel-attend-son-gros-cheque/

Écrit par : S10 | 10/10/2013

Ha la lettre de Poutine...le camouflet a la "destinée manifeste".

Chauprade pretends que la russie peut etre une alternative.

Loin d'etre evident.

Et oui les americains ne jouent que pour gagner, et meme gagner par ko total quand il s'agit de guerre militaire. l'adversaire doit capituler sans conditions.

Faut des moyens pour ca...

Écrit par : JÖ | 10/10/2013

S10, à moins de retournements stratégiques inédits, je ne pense pas qu'Israël doive s'inquiéter une seconde. Comme cela est dit dans l'article, l'axe Wash-tel aviv reste une axe majeur des politiques US...

JO, oui faut des moyens.

Écrit par : hoplite | 11/10/2013

Que vient faire Samsung dans un argumentaire sur la menace qu'exercent les chinois sur les américains ?

Écrit par : nachonem | 11/10/2013

"Or les Américains sont historiquement de très mauvais joueurs"

Les experts en économie trouveront peut être des contre-arguments. Mais pour moi entre s'imaginer que les USA vont par respect de leurs engagements retourner à l'âge de pierre (Où d'ailleurs ils feront défaut) et jouer la carte qu'il décrit. Honnêtement...

- On a déjà vu des pays faire défaut. Je n'ai aucun exemple de puissance de premier plan qui retourne à l'âge de pierre par respect de ses engagements. Ils s'agit de survie.

- Ils trouveront des soutiens parmi les pays les plus puissants qui n'attendent que le feu vert pour faire pareil et s'engouffrer dans la brèche.

- Entre sacrifier le 1/5 du PIB mondial qui de part ses innovations et sa consommation sert de locomotive à tout le reste et les 15% de la Chine qui ne fait que prendre des parts aux autres, quels camps les pays les plus puissants vont choisir ?

- Si demain certains sont ruinés, dès le surlendemain vous trouverez leurs concurrents ou des nouveaux acteurs pour prêter. Le prêt c'est un jeu d'écriture il ne faut pas l'oublier et certains acteurs ne vivent que de cela. Ils y sont contraints. Et la dette US effacée ils sont totalement capable de rembourser de nouveaux emprunts même un peu plus cher.

- Ce sera peut être tendu pendant quelque temps mais vu leur taille personne ne peut se passer d'eux. Que peuvent faire les chinois ? La guerre ? ;-). Incident diplomatique, mesure économique qui justifiera des mesures en représailles contre la Chine, etc... Une stratégie de tension payante au final pour une bonne part de l'occident.

Nous verrons bien. Mais Delamarche trouvera un autre moyen pour convaincre les épargnants qu'il est plus sûr que les autres, et Jovanovic retournera à ses anges gardiens, ou se rabattra sur les illuminais.

Mais comme disait Adinolfi:

"Ce n’est pas autour de ceux qui font du bruit mais de ceux qui créent que, silencieusement, tourne le monde"

Écrit par : Cotuatos | 11/10/2013

@ nachonem

C'est peut être une coquille mais l'idée est la même:

http://www.lesechos.fr/07/11/2012/LesEchos/21307-051-ECH_foxconn-se-reve-en-samsung-de-demain.htm

Écrit par : Cotuatos | 11/10/2013

Et est-ce que l'USA lui ne connait-il donc jamais une crise immobilière?

Écrit par : immobilier à la réunion | 14/10/2013

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