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25/11/2013

last chance

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LA RELIGION DE L’HOLOCAUSTE

"Le professeur Yeshayahu Leibowitz, un philosophe né en Lettonie, de l’Université hébraïque, fut probablement le premier à suggérer que l’Holocauste était devenu la nouvelle religion juive. Le philosophe israélien Adi Ophir a aussi relevé que, loin d’être simplement un récit historique, « l’Holocauste » contient de nombreux éléments religieux fondamentaux. Il a des prêtres (par exemple Simon Wiesenthal, Elie Wiesel, Deborah Lipstadt) et des prophètes (Shimon Peres, Benyamin Netanyahu, ceux qui mettent en garde contre le judéocide iranien à venir).  Il a des commandements, des dogmes (par exemple « Plus jamais ça ») et des rituels (jours du souvenir, pèlerinage à Auschwitz, etc.). Il a un ordre symbolique et ésotérique établi (par exemple, kapos, chambres à gaz, cheminées, cendres, chaussures, la figure du Musselmann etc.). Il a également un temple, Yad Vashem, des autels (les musées de l’Holocauste) dans les grandes villes du monde entier. La religion de l’holocauste est aussi soutenue par un énorme réseau financier mondial, ce que Norman Finkelstein appelle « l’industrie de l’holocauste », de même que par des institutions comme le Holocaust Education Trust. Cette nouvelle religion est suffisamment cohérente pour définir ses « Antéchrists » (négationnistes de l’Holocauste), et suffisamment puissante pour les persécuter (par des lois sur la négation de l’Holocauste et sur l’incitation à la haine).

Il m’a fallu de nombreuses années pour comprendre que l’Holocauste, la croyance centrale de la foi contemporaine juive, n’était pas un récit historique, parce que les récits historiques n’ont pas besoin de la protection de la loi et des politiciens. A un certain moment, on a donné à un horrible chapitre de l’histoire de l’humanité, un statut exceptionnel  métahistorique.  Sa « factualité » a été scellée par des lois draconiennes, et son analyse sécurisée par des institutions sociales et politiques. La religion de l’Holocauste est, évidemment, judéo centrique jusqu’à la moelle. Elle définit la raison d’être juive. Pour les Juifs sionistes, elle signifie un dépérissement total de la diaspora, et elle considère le Goy comme un meurtrier potentiel irrationnel. Cette nouvelle religion juive prêche la revanche. Elle pourrait bien être la plus sinistre religion connue de l’homme : au nom de la souffrance juive , elle donne le permis de tuer, de raser, d’atomiser, d’annihiler, de piller, de procéder à des nettoyages ethniques. Elle a fait de la vengeance une valeur occidentale acceptable.

Ceux qui critiquent la notion de « religion de l’Holocauste » on fait remarquer que, bien que la vénération de l’holocauste ait beaucoup de traits caractéristiques d’une religion organisée, elle n’avait pas créé une divinité extérieure à adorer. Je suis tout à fait d’accord : la religion de l’Holocauste incarne l’essence de la vision du monde démocratique et libéral. Elle propose une nouvelle forme de culte, en ayant transformé l’amour de soi en une croyance dogmatique, dans laquelle le fidèle pratiquant s’adore lui-même ou elle-même. Dans la nouvelle religion, à la place du vieux Jéhovah, c’est  « le Juif » que les Juifs adorent : un courageux et spirituel survivant du génocide suprême, qui émergea des cendres et fit un pas en avant, prêt pour un nouveau départ.

Dans une certaine mesure, la religion de l’Holocauste est le signal de la sortie finale juive du monothéisme, car chaque Juif ou Juive est potentiellement un petit Dieu ou une Déesse. Abe Foxman est le Dieu de l’anti-diffamation, Alan Greenspan le Dieu de la « bonne économie », Milton Friedman est le Dieu des « libres marchés », Lord Goldsmith le Dieu du « feu vert », Lord Levy le Dieu de la collecte de fonds, Paul Wolfowitz le Dieu de l’ « interventionnisme moral » américain.

L’AIPAC est l’Olympe américain, où les mortels, élus aux USA, viennent demander  grâce, pardon pour être des Goyim, et un peu de cash.

La religion de l’Holocauste est l’étape concluante et finale de la dialectique juive ; c’est la fin de l’histoire juive, parce qu’elle est la plus profonde et la plus sincère forme d »amour de soi ». Plutôt que de faire appel à un Dieu abstrait pour désigner les Juifs comme étant le peuple élu, dans la religion de l’Holocauste les Juifs éliminent cet intermédiaire divin et , tout simplement, s’élisent eux-mêmes. La doctrine identitaire juive transcende la notion d’histoire- Dieu est le maître des cérémonies. Le nouveau Dieu juif – c’est-à-dire « le Juif » – ne peut être soumis à aucune occurrence contingente humaine. Ainsi la religion de l’Holocauste est protégée par des lois, alors que tous les autres récits historiques sont débattus ouvertement par des historiens, des intellectuels et des gens ordinaires. L’Holocauste s’établit comme une vérité éternelle qui transcende le discours critique.

Plusieurs intellectuels juifs, en Israël et à l’étranger, acceptent la remarque de Leibowitz. Parmi eux, on trouve Marc Ellis, un important théologien juif ayant un regard révélateur sur la dialectique de la nouvelle religion. « La théologie de l’Holocauste » a dit Ellis, « produit trois thèmes qui sont dans une tension dialectique : souffrance et autonomisation, innocence et rédemption, singularité et normalisation. » Bien que la religion de l’Holocauste n’ait pas remplacée le judaïsme, elle a donné à la « judéité » une nouvelle signification. Elle détermine un récit juif moderne, situant le sujet juif dans un projet juif. Elle donne aux Juifs un rôle central dans leur propre univers. Le « souffrant » et l’ »innocent » marchent ensemble vers la « rédemption ». Dieu est hors-jeu, Il a été renvoyé, ayant échoué dans sa mission historique. Après tout, Il n’a pas été là pour sauver les Juifs. Dans la nouvelle religion, « le Juif » comme nouveau Dieu juif, se protège lui-même, ou elle-même.

Les disciples juifs de la religion de l’Holocauste idéalisent les conditions de leurs existences. Ils érigent donc un cadre en vue de la lutte future pour la reconnaissance. Les trois « Eglises » suivantes de l’Holocauste donnent aux Juifs un rôle majeur ayant des implications planétaires. Pour les adeptes sionistes de la nouvelle religion, les implications semblent relativement durables. Ils servent à drainer la totalité de la communauté juive mondiale vers Sion, aux dépens du peuple indigène palestinien. Pour les marxistes juifs, le projet est un peu plus compliqué. Pour eux, la rédemption signifie construire un nouvel ordre mondial, c’est-à-dire un paradis socialiste, un monde dominé par une politique prolétarienne dogmatique, dans lequel les Juifs ne seraient qu’une minorité parmi beaucoup d’autres. Pour les Juifs humanistes, les Juifs doivent se situer à la pointe de lutte contre le racisme, l’oppression et le mal en général. (Bien que ce dernier point semble prometteur, il est en fait problématique. Dans notre ordre mondial actuel, il se trouve qu’Israël et les USA sont parmi les pires oppresseurs. Attendre des Juifs qu’ils soient à la pointe de la lutte humaniste, c’est les engager dans un combat contre leurs frères et la superpuissance qui les soutient.)

Comme on peut le voir, l’Holocauste fonctionne comme une interface idéologique. Il procure à ses disciples un logos. Au niveau de la conscience, il propose une vision purement analytique du passé et du présent, mais il ne s’arrête pas là – il définit aussi les luttes encore à venir, une vision du futur juif. Cependant , comme conséquence il nourrit l’inconscient du sujet juif de l’ultime angoisse : la destruction du « je ». Il va sans dire qu’un corpus d’idée qui stimule la conscience (idéologie) et pilote l’inconscient (esprit) fait une très bonne recette pour une religion triomphante. Le lien structurel entre l’idéologie et l’esprit est fondamental dans la tradition judaïque. La relation entre la précision juridique de la halakha (la loi religieuse, c’est-à-dire l’idéologie) et la nature mystérieuse de Jéhovah, ainsi que les enseignements de la Kabbale (c’est-à-dire l’esprit) font du judaïsme un tout, un univers en soi. Le bolchévisme –en tant que mouvement de masse plutôt que théorie politique- est construit sur une structure très similaire, alliant dans ce cas la lucidité du matérialisme pseudo-scientifique à la peur de l’appétit capitaliste. L’idéologie néoconservatrice est également en concordance avec la même structure fondamentale, enfermant le sujet dans une faille entre la prétendue évidence des armes de destruction massive et la peur indicible du « terrorisme à venir ».

Ce lien entre le conscient et l’inconscient rappelle la notion lacanienne du « réel » ou ce qui ne peut être symbolisé (c’est-à-dire exprimé par des mots). Le réel est l’inexprimable, il est inaccessible. Comme le dit Zizek, « le réel est impossible », « le réel est le trauma ». Néanmoins, ce trauma façonne l’ordre symbolique et donne forme à notre réalité. La religion de l’Holocauste rentre bien dans le modèle lacanien. Son noyau spirituel est profondément enraciné dans le domaine de l’indicible. Ses prédications nous apprennent à voir une menace en toutes choses. Mais le noyau du récit, le trauma , est sacré. Il est protégé, il est intouchable, de façon très similaire au rêve. Vous pouvez vous rappeler votre rêve mais vous ne pouvez pas le changer.

Il est intéressant de noter que la religion de l’Holocauste va bien au-delà du discours interne juif. En fait elle fonctionne comme une mission, et pas seulement parce que ces lieux saints sont construits tous azimuts ; l’Holocauste est maintenant sollicité comme prétexte pour atomiser l’Iran. Les dirigeants israéliens comme les lobbyistes juifs partout dans le monde semblent interpréter le projet iranien d’énergie nucléaire comme un judéocide en cours d’élaboration. Il est évident que la religion de l’Holocauste fait l’affaire aussi bien du discours politique juif de droite que de gauche, mais elle attire aussi les Goyim, spécialement ceux qui prônent et recommandent de tuer au nom de la « liberté », de la « démocratie » et de l’ « interventionnisme moral ».

D’une certaine manière nous sommes tous soumis à cette religion ; certains d’entre nous sont des croyants, les autres sont juste soumis à son pouvoir. Ceux qui essayent de réviser l’Histoire de l’Holocauste doivent endurer les mauvais traitements des grands prêtres de cette religion. La religion de l’Holocauste constitue le « réel de l’Occident ». Nous ne sommes ni autorisé à la toucher, ni admis à faire des recherches à son sujet. Quasiment comme les anciens Israélites qui devaient obéir à leur Dieu sans jamais Le remettre en question, nous marchons dans le vide.

Les intellectuels qui étudient l’Holocauste comme une religion  (en termes de théologie, idéologie et historicité) s’intéressent principalement à ses formulations structurelles : sa signification, sa rhétorique, et son interprétation historique. Certains font de la recherche sur la dialectique théologique (Marc Ellis), d’autres édictent les commandements (Adi Ofir) ; certains examinent son évolution historique, d’autres révèlent son infrastructure financière (Norman Finkelstein). La plupart sont intéressés par une série d’évènements qui sont arrivés entre 1933 et 1945, mais aucun de ces érudits de la religion-Holocauste n’a dépensé d’énergie pour étudier le rôle de l’Holocauste dans le temps long du continuum juif.

Dorénavant, j’affirmerai que la religion de l’Holocauste était bien établie longtemps avant la Solution Finale (1942), bien avant la Nuit de Cristal (1938), les Lois de Nuremberg (1936) et même avant qu’Hitler soit né (1889). La religion de l’Holocauste est probablement aussi vieille que les Juifs eux-mêmes."

Extrait du livre de Gilad Atzmon « Quel Juif Errant ? (The Wandering Who) ed.KontreKulture

Photo«Tard, mais pas trop tard». En juillet dernier, le centre Simon-Wiesenthal avait lancé la campagne d'affichage «Opération dernière chance II» dans trois grandes villes allemandes, Berlin, Hambourg et Cologne, dans l'espoir de relancer la traque aux derniers criminels nazis. Ces quelque 2000 affiches incitaient le grand public à livrer toute information qui puisse aider la justice, avec une récompense de 25.000 euros si ces révélations mènent à l'arrestation et la condamnation d'un criminel.

Commentaires

D'une certaine façon, cela relève du sacrilège.
Après avoir adoré le veau d'or, le peuple juif est devenu le propre objet de son adoration !

Écrit par : UnOurs | 25/11/2013

J'ai vu ces panneaux...
(M'a fatigué)

"des dogmes (par exemple « Plus jamais ça ») "

Après 1914 aussi c'etait un dogme...

"Attendre des Juifs qu’ils soient à la pointe de la lutte humaniste, c’est les engager dans un combat contre leurs frères et la superpuissance qui les soutient."

J'en connais (Israeliens-exilés- ou juifs francais) qui sont très proches de cet etat d'esprit.

Le temps change la donne, ca marche de moins en moins avec le temps, c'est logique.

Écrit par : JÖ | 26/11/2013

Dans le reportage d'Eric Blanrue sur le professeur Bob il est montré que ce truc de chowa était déjà là dès le début du 20eme siècle

Écrit par : Dia | 26/11/2013

Un seul bémol : peuple "indigène" palestinien. D'après mes souvenirs de la biographie d'Ibn Séoud par Benoît-Méchin, ils viennent pour beaucoup du Yémen actuel, et assez récemment, rapporté à l'histoire juive.

Sinon, pas grand-chose à ajouter. Il y a peut-être un parallèle à faire avec la takkya musulmane et le make-believe américain. Pour ma part, je suggère un traitement égalitaire des trois :)

Pour un bouffée d'air, il y a toujours "Auf den Marmorklippen" de Jünger.

Écrit par : Gas | 26/11/2013

Oui, comme le chiffre magique (6 000 000), employé à de nombreuses occasions entre la fin du XIXè et le début du XXè siècle dans le(ur)s journaux, en particulier à New-York, leur plus grande ville du monde (devant tel aviv).
La pleurniche, ce n'est pas nouveau, mais à la fin du XXè siècle (pas juste après la guerre curieusement) c'est devenu du grand art ("une industrie" comme dirait l'autre fink).

Écrit par : S10 | 26/11/2013

Pour une bouffé d'air sur ce sujet, il y a ton pseudo, Gas ;-)
(OK elle est facile, -> je sors :-)

Écrit par : S10 | 26/11/2013

Entendu aujourd'hui :

Israel prépare une loi permettant l'expulsion de milliers de clandestins africains, qui mettent en danger le caractère inuit de l'état hébreu...

Écrit par : Carine | 26/11/2013

Ils n'ont plus de phosphore blanc ?

Ou la politique de stérilisation des femmes noires n'était pas assez efficace ?

Écrit par : S10 | 26/11/2013

> Pour une bouffé d'air sur ce sujet, il y a ton pseudo, Gas ;-)
> (OK elle est facile, -> je sors :-)

:D

Concours de circonstances...

Écrit par : Gas | 27/11/2013

Une "valise" nucléaire pour New-York et Madrid, la menace de punition d'israHell pour avoir été trop gentils avec l'Iran.
(on n'est pas dans l'opération Samson mais ça y fait penser quand même, merde !)

http://mounadil.wordpress.com/2013/11/25/un-ministre-sioniste-menace-dattaquer-de-grandes-villes-occidentales/

Écrit par : S10 | 27/11/2013

Quelle bonne et évidente analyse...

Écrit par : Nocif | 28/11/2013

Pourquoi parler de tout ça ? C'est vrai qu'ils sont un peu emmerdants, mais ce n'est pas la peine d'insister. De toutes façons c'est interdit. Je me suis intéressé à la question, il y a quelques années, car j'étais entiché d'une Juive de science-po (à fuir !) qui avait une paire de fesses envoûtante. Je faisais tout ce qu'elle voulait pour lui faire plaisir (un jour je suis même allé voter !). Je me suis farci leur littérature communautaire et auto-centrée, de l'ancien testament à Elie Wiesel et Levinas, en passant par Maimonide, Abravanel ou Spinoza. J'en connais un rayon. Eh bien je vais vous dire : laissez tomber, c'est chiant !

Écrit par : porteur | 28/11/2013

de valises ?

Écrit par : S10 | 28/11/2013

"Je faisais tout ce qu'elle voulait pour lui faire plaisir (un jour je suis même allé voter !)."

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Le dernier degré de l'esclavage. :-)

Écrit par : Boreas | 28/11/2013

"laissez tomber, c'est chiant !"

porteur, j'aimerais bien mais c'est difficile d'ignorer des troupes d'occupation. et je n'ai pas l'âme d'un converti.

Boréas, S10, c'est un festival!!

Écrit par : hoplite | 28/11/2013

Boréas,
Non ce n'est pas l'esclavage, évidemment je me foutais du scrutin. C'était intéressant d'aller voter, c'était la première fois. Je trouve d'ailleurs que le droit de vote est vraiment à revoir : ça ne marche pas ce truc.

Écrit par : Porteur | 29/11/2013

"Je faisais tout ce qu'elle voulait pour lui faire plaisir."

"qui avait une paire de fesses envoûtante."

Echange de bons procedés, on a rien sans rien...Quelque part un echange culturel sur les base saines.

Écrit par : JÖ | 29/11/2013

Donner, recevoir, rendre... Mauss

Écrit par : Hoplite | 29/11/2013

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