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03/02/2011

chaos

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"Camden, cité américaine en faillite et livrée au crime.

Pour combler son déficit budgétaire, la deuxième ville la plus criminogène des États-Unis vient de licencier 45% de ses forces de police. 

Pour faire face à des déficits budgétaires abyssaux, les municipalités américaines prennent des mesures de plus en plus drastiques. Mais aucune n'a autant défié la logique que Camden, considérée comme la deuxième ville la plus dangereuse des États-Unis. La cité de 79.000 habitants, située dans le New Jersey (Est), n'a pas trouvé de meilleure solution pour combler son découvert de 26 millions de dollars que de licencier près de la moitié de ses policiers le 18 janvier dernier: 168 sur 363 en tout, ainsi que 67 pompiers et 100 autres employés administratifs.

Depuis, la police a décidé de ne plus se déplacer pour des accidents de voiture sans blessés, des vols sans violence ou des actes de vandalisme. Dans une ville ravagée par la criminalité, les résidents se demandent si les choses peuvent encore empirer. Carlotta Mendez n'en doute pas. Cela faisait plus d'une décennie que cette femme officier de police patrouillait les rues avant de se retrouver au chômage le 18 janvier. Comme ses camarades, elle a rendu son insigne et son Smith & Wesson calibre 40 le cœur lourd. «C'est la vie de nos résidents que la Mairie a mise en jeu en nous licenciant. Les criminels vont en profiter pour reprendre le contrôle de la rue», lance-t-elle en colère. Carlotta accepte volontiers de montrer au visiteur les quartiers malfamés de Camden pour mieux prendre la mesure de la situation. À ses côtés, on découvre la face cachée de cette ville d'apparence très ordinaire. «Cette maison orange, au numéro 440, est infestée de dealers», dit-elle en fusillant du regard depuis sa voiture trois types postés devant. L'un d'eux la reconnaît et ordonne illico aux autres de déguerpir. (...)" source

 

Camden, la ville de Walt Whitman, le magnifique poète américain du 19eme siècle, est aujourd'hui un cimetière industriel accroché en face de Philadelphie sur le grand fleuve Delaware.

C’est aussi le laboratoire de l’Amérique du XXIème siècle, celle que célèbrent jours après jours nos modernes ébaubis par son leader métis Obama malgré le désastre politique, financier, social, géostratégique et militaire dont il est directement responsable. Avant tout pour avoir fait montre d’une soumission servile à tous les lobbys qui font et défont les élections dans ce pays –militaro-industriel, juif et financier en particulier. Camden, jadis petite ville tranquille de la banlieue de Philadelphie est aujourd’hui une des –sinon la- ville la plus dangereuse des USA. Désindustrialisation, désinvestissement scolaire et social, criminalité, gangs, trafics divers, etc.

Avant même la crise de 2008, cette ville était archétypale de l’anomie violente produite par l’anthropologie libérale célébrée par nos modernes festivistes, quelle que soit leur couleur politique, qu’ils lisent le Monde ou la Figaro…L’effondrement de l’Empire auquel nous assistons actuellement n’est qu’un accélérateur de cette crise du modèle américain basé sur l’individualisme, la recherche de son meilleur intérêt, la toute puissance du marché et  la réduction de l'Etat au rôle de veilleur de nuit, la destruction de toute vision holiste de la nation au profit de ces « commercial society » composées d’individus contractants, communiants dans l’amour de Dieu et de l’argent, censés jouir de droits individuels inaliénables pour le meilleur, en fait, une gigantesque juxtaposition de monades anomiques en lutte contre tous pour leur simple survie…et le pire.

La Cité sur la colline, celle des pères fondateurs, censée montrer le chemin au reste du monde plongé dans la barbarie, l’oppression ou la tyrannie (au choix) est en ruine. La mort programmée du dollar, la faillite des banksters de Wallstreet, la misère de 40 millions d’américains survivant grâce à des bons alimentaires dessinent l’horizon proche et le dilemme posé aux américains conscients du désastre contemporain: guerre civile, chaos ou refondation de ce pays. Nul doute que le chaos soit la solution retenue par les Obama, Bernanke, Geithner ou Biden, ces puissants du moment.

Cet avenir, en forme de dislocation sociale, de déréliction générale, de guerre de tous contre tous, de tribalisme violent, de barbarie ordinaire, c’est celui de nos cités européennes. C’est Paris, Nantes, Montpellier, Barcelone, Florence, Manchester dans quelques générations, quelques années peut-être, l’avatar d’un monde anglo-saxon qui sombre dans la célébration insupportable d’un vivre-ensemble imaginaire.

Frappant de constater à quel point la mécanique implacable à l'oeuvre dans ce monde anglo-saxon se rapproche du scénario d'effondrement décrit par Orlov.