03/06/2015
bannir la société
"Un jardin extraordinaire sur les Champs"
Un coin de verdure en plein cœur de Paris. A partir de dimanche matin et jusqu'à lundi, les Champs-Elysées vont se transformer en jardin géant de trois hectares. Un happening qui s'inscrit dans le cadre "Nature Capitale" et qui vise à sensibiliser l'opinion sur la nécessaire préservation de la biodiversité. Les Champs-Elysées vont subir une étonnante transformation ce week-end. (nature Capitale)
Samedi soir, la transformation sera totale. Fini les files de voitures sur les Champs-Elysées. A leur place, un grand jardin sur trois hectares. Dimanche et lundi, de l'Etoile au Rond-Point, la plus belle avenue du monde sera recouverte de parcelles végétales. Un "happening épique et jubilatoire" baptisé "Nature Capitale", selon les mots de son concepteur, Gad Weil (avec Laurence Médioni), à l'origine il y a vingt ans de la "Grande Moisson". Le 24 juin 1990, un million de personnes étaient venues sur une journée assister au ballet des moissonneuses-batteuses. Là, l'événement durera deux jours et devrait logiquement drainer les foules.
Le jardin des Champs - en fait un puzzle géant de 8.000 pièces - doit être assemblé ce samedi soir, entre 20 heures et le petit matin. Près de 500 personnes, dont 100 caristes et des dizaines de bénévoles des Jeunes agriculteurs - partenaires de l'événement - vont poser des milliers de palettes remplies de terre, et plantées d'essences représentatives des terroirs français, tels le sarrasin, la betterave, le lin ou la lavande... Ces parcelles s'emboîteront pour dessiner des carrés végétaux. Quatre forêts avec des arbres de différentes hauteurs vont aussi s'installer sur l'avenue.
Ce paysage se veut symbole de la biodiversité, si menacée, et célébrée par une Journée mondiale le 22 mai. Une communion collective éphémère sur les Champs-Elysées, au contraire de ce grand jardin urbain qui sera replanté ensuite à Dammarie-lès-Lys (77). »
« Amener la campagne en ville » est le mot d'ordre de festivus...
Il nous aurait fallu Muray pour dire l'absurdité de ce genre de manifestation spectaculaire donc citoyenneTM donc promotrice de vivre ensembleTM et consistant à déréaliser la ville en exposant à grands coups de bulldozer trois hectares de plantes en pots élevées en serres et hors-sol à coup de d'engrais azotés et de pesticides "bios" dans une fiction végétale pour masses hébétées par l'hubris festive de nos modernes ..
Muray n'est plus. On peut le relire et rigoler doucement de ce barnum en forme d'"happening épique et jubilatoire" baptisé "Nature Capitale"... A une époque où, chaque jour, des paysans meurent en silence et dans la misère dans nos campagnes, ce spectacle a quelque chose de parfaitement cynique et misérable. Mais ce mot d'ordre « Amener la campagne en ville » rappellera à certains celui des gentils khmers qui en avril 1975 au Cambodge, vidèrent Phnom Penh et les principales villes du pays de tous leurs habitants afin de mieux les rééduquer aux vertus de la révolution prolétarienne par les travaux des champs et, si besoin, par une mort violente aux bords d'une rizière.
« A quelques variantes prés, on peut retrouver les mêmes phases dans la prise de pouvoir des autres villes de province, aussi différentes et éloignées les unes des autres que le sont Koh Song, Kompong Som, Oddar Mean Chey ou Siem Réap. Presque partout, le peuple attendait les vainqueurs dans la joie ou du moins avait l'intention de les accueillir ainsi puisqu'ils étaient les nouveaux maîtres du pays. Après avoir fait baisser le prix des denrées alimentaires, les vainqueurs rassemblaient les officiers, sous-officiers, hommes de troupe et fonctionnaires séparément. Chaque catégorie était conduite ensuite pour une destination inconnue ; pour les officiers, les haut fonctionnaires, les riches, ce devait être la mort immédiate ; pour les autres, une exécution plus tardive ou une mort lente dans des camps spéciaux. Enfin, ordre était donné à toute la population civile de quitter les villes et les villages qui, jusqu'à ce jour, demeurent complètement vides. Certains réfugiés ont traversé Kompong Thom, Pailin et d'autres villes en début de l'année 1976 et les ont trouvées envahies par la végétation.
La déportation de toutes les villes et le nettoyage radical de tous les cadres anciens ne sont pas le fruit de l'improvisation, de la vengeance ou de la cruauté des cadres locaux. Le scénario commun pour toutes les villes et villages du pays correspond à des directives précises émanant des plus hautes autorités. On peut penser que le nouveau régime comptait trop peu de cadres compétents et devait donc supprimer tous les anciens cadres qui risquaient de créer une opposition intellectuelle ou armée. Ce nettoyage par le vide correspond surtout à une vision de l'homme : l'homme vicié par un régime corrompu ne peut être changé, il doit être retranché physiquement de la communauté des purs. « Il faut détruire le régime », « écraser complètement l'ennemi », « ce qui est infecté doit être incisé », « ce qui est pourri doit être retranché », « ce qui est trop long doit être raccourci pour être à la juste mesure », « couper un mauvais plant ne suffit pas, il faut le déraciner ». Tels sont les slogans qui, tant à la radio que dans les meetings, justifient cette épuration. Les cadres de l'ancien régime ne sont pas des frères égarés mais des ennemis et, comme tels, ils n'ont pas droit de cité dans la communauté nationale. Plusieurs témoignages affirment même que dans de nombreuses localités, les femmes et les enfants des officiers ont également été supprimés : « il faut anéantir leur lignée jusqu'au dernier » est un autre leitmotiv de justification. »
François Ponchaud, Cambodge année zéro, 1980.
Photo: cliché d'Eddie Adams, 1968. En 1969, le photographe a remporté le prix Pulitzer pour cette photo d'un Viêt-cong exécuté sommairement en pleine rue par un policier sud-vietnamien. Adams a capté l'instant de cette mort, et l'image a fait le tour du monde. Elle allait devenir un des symboles de la guerre du Vietnam, choquant l'opinion publique américaine.
"Etant anarque, ne respectant, par conséquent, ni loi ni moeurs, je suis obligé envers moi-même de prendre les choses par leur racine. J'ai alors coutume de les scruter dans leurs contradictions, comme l'image et son reflet. L'un et l'autre sont imparfaits -en tentant de les faire coïncider, comme je m'y exerce chaque matin, j'attrape au vol un coin de réalité.
Je disais qu'il ne faut pas confondre rebelles et partisans; le partisan se bat en compagnie, le rebelle tout seul. D'autre part, il faut bien distinguer le rebelle de l'anarque, bien que l'un et l'autre soient parfois très semblables et à peine différents, d'un point de vue existentiel.
La distinction réside en ce que le rebelle a été banni de la société, tandis que l'anarque a banni la société de lui-même. Il est et reste son propre maître dans toutes circonstances.Il n'y a pas plus à espérer de la société que de l'Etat. Le salut est dans l'individu."
Ernst Jünger, Eumeswil, 1977.
17:57 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : angkar, cambodge, ponchaud, muray, festivus, junger
21/04/2012
too bad
« Alain Juppé a exigé le silence le plus complet sur une affaire qui suscite de très vifs remous au sein du Quai d’Orsay : le mercredi 28 mars, alors que Claude Guéant lançait les premières rafles contre les islamistes activistes dans l’Hexagone, le consul de France au Koweit, David Hocquet, s’est publiquement converti à la religion musulmane en récitant la shahada dans la mosquée principale de Koweit-city (l’ambassadeur en titre est Nada Yafi). On n’en aurait rien su si un musulman n’avait pas filmé la cérémonie avec son mobile et ne l’avait mis sur internet pour célébrer cette victoire contre les « infidèles ». A noter que plusieurs ambassadeurs, notamment en poste en Iran et dans les émirats arabes unis, se sont convertis secrètement à l’islam ces dix dernières années. » Faits et Documents 15-30/04/2012.
« Et dire que Philippe Muray est mort avant d’avoir vu ça…les quinze quartiers les plus « festifs » de Paris sont désormais arpentés le WE par des « brigades d’intervention artistique », composées de mimes et de clowns, afin d’inciter de façon poétique et humoristique les noctambules à parler moins fort. Ces « agents du silence », baptisés « pierrots de la nuit » coûteront chaque année la bagatelle de 270 000 euros aux contribuables parisiens. » ibid
« Islamisation. Les joueuses de beach-volley pourront porter un short en lieu et place de l’habituel bikini lors des jeux olympiques de Londres, vient de décider la fédération internationale de Volley-ball. « Nous avons ajouté cette possibilité afin de répondre à des motifs religieux ou culturels ». ibid
09:32 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : bikinis, islam, juppé la fiotte, muray
13/05/2010
Bourré, je respecte la diversité
Comment y échapper ?
Festivisme grégaire
L'apéro fesse-book fait les gros titres de la presse locale. Ecoutons Mickael D., adjoint à la « culture » : « J'irai à cet apéro. Je trouve formidable que les gens aient envie de se retrouver. Cela démentira l'idée qu'internet, c'est un truc qui détruit le lien social. Je ne crois vraiment pas que ce type de rassemblement comporte des risques. Il aura lieu de toute façon et cela se passera très probablement bien. »
Et Laurianne D., présidente des jeunes socialistes, ravie de cette « réappropriation de l'espace public par toutes les couches sociales »...On ignorait que ces dernières en furent récemment expropriées. Le mot d'ordre de la manifestation, célébré à grands renfort de tracts et d'alcool-tests restant : « Même bourré, je continue à sourire. Bourré, je ne casse rien, bourré, je respecte la diversité. Bourré, je fais attention aux voisins. » (sic !)
Justice immanente, une bonne averse a douché le festivisme grégaire de mes concitoyens dés les premiers verres. Murray raillait il y a quelques années la vindicte de nos modernes festivus à l'encontre de la montagne, coupable de tuer chaque hiver quelques surfeurs et skieurs imprudents...hier soir : «Jusqu'à ce que vilain nuage noir ne vienne définitivement doucher cette fête si bien commencée » Si même le ciel devient chafouin...
Envie du pénal
Election de miss Montpellier : conditions : âgées de 17 ans et demi à 24 ans, mesurer 1,70 m minimum et être de nationalité française.
On attend donc avec impatience les couinements des cloportes de la « lutte contre toutes les discriminations » : pourquoi pas des naines (je propose le vocable « mal-grandies), des clandestines ou des vieilles radasses? Hmm ? POURQUOI PAS ?
Dans la même presse locale du jour :
« Le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France, sorte d'organisation ethnique voire raciste : imaginerait-on un CRAB, conseil représentatif des associations blanches ?) s'est joint hier à l'action judiciaire menée en Belgique par des Congolais contre Tintin au Congo, exigeant que l'album d'Hergé soit assorti d'un avertissement sur son caractère « raciste ».
Epuration citoyenne
Faudra qu'ils nous expliquent jusqu'où on doit épurer l'histoire, ces ordures progressistes. Doit-on brûler Voltaire ?
"Comment se peut-il, écrit Voltaire, qu' Adam qui était roux et qui avait des cheveux, soit le père des nègres qui sont noirs comme de l'encre et qui ont de la laine noire sur la tête ? ". Voltaire poursuit: "leur yeux ronds, leur nez épaté, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence mettent entre eux et les autres espèces d'hommes des différences prodigieuses. " Les juifs ne sont pas mieux lotis, toujours chez Voltaire : "Vous ne trouverez en eux qu'un peuple ignorant, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent".
Antisémite, l'abbé Grégoire, illustre révolutionnaire, évoquant les juifs ?
"La plupart des physionomies juives sont rarement ornées des coloris de la santé et des traits de la beauté (...). Ils ont le visage blafard, le nez crochu, les yeux enfoncés, le menton proéminent; Ils sont cacochymes, et très sujets aux maladies, et exhalent constamment une mauvaise odeur"
Xénophobe, Aristote ?
« L'absence de communauté nationale est facteur de guerre civile,tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation. Une cité ne se forme pas à partir de gens pris au hasard,et elle a besoin de temps pour se coaguler. C'est pourquoi, parmi ceux qui ont accepté des étrangers pour fonder une cité avec eux, et pour les intégrer à la cité, la plupart ont connu des guerres civiles. Par exemple, les tyrans de Syracuse, en ayant naturalisé les immigrés, ont dû subir des révoltes. Citoyens et étrangers en sont venus à se combattre. »
Raciste, Jules Ferry ?
« Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un doit vis à vis des races inférieures ; mais parce qu'il y a aussi un devoir. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » ! (Discours à la chambre du 28 juillet 1885)
...
Bref, du boulot pour nos amis pourfendeurs stipendiés du Mal et thuriféraires de ce nouvel ordre festif sinistre car totalitaire.
Le dernier mot au regretté Philippe Muray :
« C'est l'épopée du Pléonasme. Avec la charité généralisée, l'idéalisme obligatoire, la solidarité sans réplique, les droits de l'homme dans tous les coins et le souci hygiéniste à chaque étage, la passion de survivre est devenue plan de carrière et programme d'existence. Tout le monde se bat dans la même direction. A coups de positivité enthousiaste et de volonté de gagner. On a la haine de la haine. On fait la guerre à la guerre. C'est même là que ça devient cocasse le négatif a été si bien ratatiné dans tous les domaines qu'on ne trouve plus de débat qu'entre gens du même avis. Quand on se crêpe le chignon, c'est entre opposants à la drogue et adversaire de sa dépénalisation ; entre partisans du cosmopolitisme et adversaires de la xénophobie ; entre éradicateurs du machisme et anéantisseurs du sexisme. On s'engueule entre nuances. C'est la grande rivalité du Même. Le combat du semblable contre son sosie. La cause du Bien a si peu d'adversaires qu'il faudra, dans les années à venir, se résigner à en créer de toutes pièces, des adversaires, et les salarier, si on veut continuer à soutenir l'intérêt. On ne pourra pas éternellement compte sur les Serbes, le Front national et les intégristes à turban. Ils finiront eux aussi par se fatiguer. »
(Rejets de greffe, Exorcismes spirituels)
Happy?
14:45 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : festivisme, grégaire, muray