02/07/2014
cynisme
"Lors d'une émission de France 2 (Des paroles et des actes du 12/04/2012), David Pujadas semble s'être beaucoup amusé à poser au sympathique Philippe Poutou cette question surprenante et particulièrement perverse (il faut dire qu'en tant que membre éminent du Siècle -le plus sélectif des clubs de rencontre de la classe dirigeante française-, ce journaliste ne doit guère entretenir d'illusions sur la nature réelle du système qu'il a choisi de servir): "J'ai bien lu votre programme. Je n'ai rien trouvé contre la société de consommation. Est-ce que l'une des grandes formes d'aliénation aujourd'hui, ça n'est pas la dictature des marques, le dernier écran plat absolument, le dernier Smartphone absolument? Y a pas un mot là-dessus! Est-ce que ce n'est pas aussi une forme d'aliénation?" Réponse du candidat de la nouvelle extrême gauche "anticapitaliste" à cette question cyniquement debordienne: "Ouais, ben enfin, à notre avis, ce n'est pas le premier problème." Il est vrai que, pour la plupart des extrêmes gauches "citoyennes" (reconnaissons que le NPA ne va pas encore jusque là), le "premier problème" est généralement celui du "mariage gay" ou, à défaut -chacun pourra choisir-, celui de la légalisation du cannabis, du vote des étrangers ou de l'interdiction des corridas."
JC Michéa, post-face à La culture de l'égoïsme, Christopher Lasch et Cornelius Castoriadis, 2012.
photo: la modernité conserve certains attraits
22:47 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : michea, pujadas, lasch, castoriadis, pulp fiction