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21/11/2010

Spectacle

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« Pour la première fois, à l’initiative du Parti de Gauche de Jean-luc Mélechon et du cinéaste non-conformiste Pierre Carles, nombre des participants au dîner mensuel du Siècle, principal club d’influence Français, le 27 octobre, ont été chahutés à leur arrivée aux locaux de l’Automobile Club de France, situé place de la Concorde à Paris.. La plupart des personnalités ont préféré faire profil (très) bas, Louis Schweitzer prétendant même être Eric Fottorino du Monde. Le ministre UMP de la relance, Patric Devedjian a violemment bousculé un manifestant et les gendarmes mobiles ont du intervenir pour permettre aux « 500 qui dominent la France » de pouvoir dîner tranquillement à l’abri des regards gênants. Les manifestants entendent bien réitérer leur chahut, le mois prochain, ce qui ne pourrait que gêner la direction du Siècle ainsi que ses ùmembres, tous soucieux de la plus extrême discrétion. L’évènement a été commenté par les télévisions ainsi que par plusieurs magazines, ce qui a permis sans doute à de nombreux français de découvrir l’existence de ce cénacle d’influence.

Pour Denis Olivennes, patron du Nouvel Observateur, il s’agit d’une insupportable « dérive populiste et démagogique », pour l’histrion télévisel Michel Field, « cela faisait longtemps que l’on ne nous avait pas fait le coup des 200 familles » tandis qu’Alain-Gréard Slama, éditorialiste au Figaro, y voit un « délire ». Toujours est-il que la supposée « élite » française s’est trouvée fort marrie de devoir frayer pendant quelques instants avec les représentants de la « France d’en bas ».

(Faits et Documents, 15-30/11/2010)

Je ne sais pas si le pitre Mélenchon est très représentatif de la France d’en bas (pourquoi pas, après tout) mais l’info, bien qu’anecdotique est intéressante car elle met en lumière la nature réelle du pouvoir au travers d’un lobby très puissant –autant que discret- et parfaitement éclectique ou oeucuménique comme en témoigne la liste de ses membres (ici ou ici) : de Messier à Jospin ou de July à Ernest Antoine Seillière en passant par Rachida Dati, les époux Strauss-Kahn, Minc ou l'histrion Michel Field, comme dit Emmanuel Ratier…

Ce qui devrait suffire à dessiller les yeux des plus naïfs sur la nature réelle du Spectacle politique joué aux peuples européens par des dirigeants politiques appartenant tous sans exception à ce Cercle de raison dont parle le pauvre Minc et professant tous sans exception le même credo bien-pensant.

Au cas où la ratification du TCE par le congrès –censément représentatif du peuple Français-  en février 2008 à une écrasante majorité (plus de 82 %) par le truchement d’une modification de la Constitution, à rebours de la volonté des français qui avaient voté NON à 54% en 2005 n’aurait été suffisamment claire sur le caractère a-démocratique des régimes actuels et sur la tartuferie sans limite de ces oligarchies arrogantes …

Libéraux-libertaires de « gauche (tendance July/Dray) et de « droite » (tendance Copé/Sarkosy) partagent l’essentiel, excellent dans cette fiction de représentation démocratique (de non-alternance absolue) rejouée périodiquement pour les besoins du calendrier électoral et ne détestent rien tant que paraître ce qu’ils sont devant nous lorsque tombent les masques : des imposteurs.

Et savent donc se retrouver sur l’essentiel (le pouvoir et sa « légitimation » par les urnes) lorsque l’essentiel est menacé :

« Cette uniformité idéologique atteint son degré d’intensité maximal chaque fois que les institutions capitalistes sont confrontées à une menace réelle (par exemple lors des référendums sur le traité de Maastricht et sur le projet de constitution européenne), ou même simplement fantasmée (par exemple lors des élections présidentielles d’avril 2002). Le synchronisme absolu des commentaires politiques, l’ampleur des mensonges diffusés et l’inévitable mobilisation des artistes officiels peuvent alors être comparés, sans la moindre exagération, à la propagande normale des Etats totalitaires. C’est d’ailleurs dans ces moments privilégiés –quand chacun est tenu de hurler avec les loups et que les derniers masques tombent- qu’on peut se faire une idée précise du courage personnel, de la probité intellectuelle et de la valeur morale des professionnels des médias et du spectacle. »

(JC Michéa, La double pensée, 2008)

(photo: une des premières réunion du Siècle en 1941)


podcast
NB: pendant ce temps, d'autres parient sur l'avenir et les nouvelles technologies..ha ha!

30/06/2009

lumpen prolétariat

2759328racailles2qd.pngComment ne pas sourire à ce fait divers impliquant ce haut personnage de l’état si proche du Prince…Je me suis donc réjoui in petto de ce contact viril mais correct entre deux mondes qui ne se rencontrent guère : ces élites libérales libertaires nomades et anti racistes, grandes pourvoyeuses de leçons de vivrensemble ™ du fond de leurs ghettos leucodermes et sécurisés 24/24, d’une part, ce lumpen prolétariat rebaptisé diversité, chance manifeste pour la France, d’autre part. Rien de mieux, pensais-je qu’un bon gros contact rugueux avec le réel pour ouvrir les yeux et voir éclater les ballons arc en ciel du vivrensemble ™.

Puis j’ai repensé à l’analyse que fait le gentil Michéa de la caillera et de sa place dans nos sociétés. Celui-ci montre, de façon assez crédible, à quel point nos élites médiatico politiques, fer de lance du capitalisme globalisé, par le truchement de quelques clubs sélects comme le Bildeberg, le Siècle ou la Trilatérale, s’accommodent parfaitement des agissements de ce lumpen prolétariat. Pour plusieurs raisons :

1- Parce que ce sont de bons consommateurs (fringues, portables, entertainment de masse, bouffe abjecte, etc.) et de précieux soutiens à la croissance (reconstruction d’écoles ou de bibliothèques, renouvellement du parc automobile, subventions diverses, etc.). De parfaits abrutis décérébrés par quelques années de socialisation au sein de l’EN et répondant servilement aux campagnes publicitaires en forme de rebellitude que le système produit à jet continu. Que demander de mieux ?

2- Parce qu’ils sont un instrument redoutable de transformation du paysage social de nos contrées : en détruisant chaque jour un peu plus ces lieux de sociabilité ordinaires et populaires qu’étaient banlieues et faubourgs, empreints de tradition (on dirait populisme de nos jours) et de cette common decency dont parle Orwell et facteurs de résistance naturels à l’emprise de ce grand marché globalisé, ce nouvel ordre globalitaire.

3- Parce qu’ils sont un alibi permanent au spectacle sécuritaire ordinaire dont on peut mesurer l’efficacité en période pré électorale; sorte d'instrument efficace de contrôle social.

De ce point de vue, cette puissante armée faite de jeunes en déshérence, délinquants, criminels multirécidivistes et autres populations locales prises en otages, s’avère être le supplétif idéal du pouvoir. Dont on peut comprendre alors l’empressement à assurer les conditions de sa survie…

"En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la caillera se contente, en effet, de recycler, à l'usage des périphéries du système, la pratique et l'imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L'ambition de ses membres n'a, certes, jamais été la négation en actes de l'économie régnante. Ils n'aspirent, tout au contraiore, qu'à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. (...) L'économie criminelle est devenue un sous produit de l'économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale.'" (JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance)