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30/09/2007

Solitaire.

« Germain Millet était de ces êtres, si incompréhensibles aujourd’hui, qui ont le goût de la solitude : une solitude qui était plus un accomplissement  que de la misanthropie ou la contestation de l’ordre social qu’elle est devenue dans une société qui a fait du vivre ensemble, de la transparence, du festif, de la convivialité, une des figures de la démocratie où les solitaires sont suspects aux vertueux hédonistes du nouvel ordre moral. »

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« Nous vivons avec les défunts bien plus qu’en compagnie des vivants ; notre mémoire les accueille inlassablement, ces défunts, non seulement ceux que nous avons côtoyés, mais les autres, l’ombreuse armée de ceux que les livres et les récits nous ont rendus familiers et qui nous sont plus proches que les inconnus croisés chaque jour. »

                                            *

« N’était-il pas plutôt parmi ces foules comme un spectateur amusé ? Reste que le 6 février 1934, jour ou des manifestations proches de la guerre civile éclatèrent à Paris et dans les grandes villes de France, il éprouva le besoin d’aller se renseigner autour du monument aux Morts, au carrefour Saint Etienne, et ne rentra que le matin, sans chapeau, tous les boutons de ses vêtements arrachés, et la tête en sang, soit à cause des gardes mobiles, soit de certains manifestants qui n’avaient peut-être pas apprécié qu’il fume le cigare en pareilles circonstances. Dernière hypothèse qui me plait et qui, sans faire de lui une sorte de dandy, le montre différent, distant mais non hautain, marginal par l’esprit, et pestant contre L’Humanité à qui il reprochait d’avoir poussé le peuple à ces extrémités. Il n’était d’aucun parti mais seul et désireux de l’être. »

 

 

Richard Millet. Petit éloge d'un solitaire.

25/09/2007

Ach, l'humour.

Les syndicats de journalistes demandent une loi sur l'indépendance des médias

Les syndicats de journalistes ont appelé, lundi 24 septembre, lors d'une conférence de presse réunissant l'ensemble des organisations syndicales (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, SJ-CFTC, SPC-CFE-CGC, SJ-FO), à une forte mobilisation de la profession pour défendre l'indépendance des rédactions et le pluralisme de la presse. "Rarement l'indépendance des journalistes n'avait été autant bafouée. Rarement, l'un des droits fondamentaux du citoyen, à savoir l'accès à une information honnête, complète, pluraliste et indépendante des pressions politiques, financières et commerciales, n'avait été autant menacé", ont dénoncé les syndicats. LEMONDE.FR avec AFP | 25.09.07 |

Sans commentaires…

23/09/2007

Arthur est mort.

« Oh mon enfant, que j’ai de peine ! Toi, tu dors, et ton cœur enfantin repose dans cette affreuse demeure aux clous d’airain, au milieu des ténèbres de la nuit et de l’obscurité redoutable. Et sur tes beaux cheveux quand passe la vague profonde, tu n’y prends garde, non plus qu’au murmure des vents, couché dans ta couverture de pourpre, ô charmant visage ! Ah ! Si le danger existait pour toi, ton oreille délicate serait attentive à mes discours. Je t’en prie, dors mon petit ; dorme aussi la mer ; dorme l’immense fléau. Montre nous, ô Zeus, montre nous une volonté plus clémente ; si mes paroles sont trop hardies, pour mon enfant, pardonne-les moi. »

Simonide

13/09/2007

Le plus petit nombre.

"Dans les choses profondes, c’est toujours le plus petit nombre qui est le plus perspicace ; la majorité, elle, ne s’entend qu’aux évidences ; Il est absurde d’invoquer l’assentiment général en métaphysique alors qu’on n’en tient jamais compte dans les questions d’ordre physique, sujettes aux illusions des sens, comme, par exemple, le mouvement de la Terre autour du soleil. En politique, en revanche, s’opposer à l’opinion de la majorité est toujours un exercice périlleux qui s’avère à la longue parfaitement inutile."

 

Giacomo Léopardi, Pensées, éditions Allia, 2004, p.19.

Roman way of life.

Il y a quand même une bonne nouvelle en cette rentrée 2007, la réouverture du blog de TODOMODO, MOS MAIORUM.

A visiter sans modération: http://mosmaiorum.unblog.fr/

08/09/2007

Lyautey.

"Je ne puis être Bonapartiste à cause de l'assassinat du Duc d'Enghien ni Orléaniste à cause de la mort du roi; je ne puis être républicain car nul honnête homme ne saurait l'être, je suis donc légitimiste."

01/09/2007

Civilisation

« Même si nous en avions la tentation, beaucoup de considérations puissantes nous en empêcheraient. Tout d’abord et surtout, les images et les statues des Dieux ont été brûlées et réduites en pièces : cela mérite vengeance, de toutes nos forces. Il n’est pas question de s’entendre avec celui qui a perpétré de tels forfaits. Deuxièmement, la race Grecque est du même sang, parle la même langue, partage les mêmes temples et les mêmes sacrifices ; nos coutumes sont voisines. Trahir tout cela serait un crime pour les Athéniens. »

(Hérodote, The Persians wars, Penguin books, 1972.)

 

Ainsi parle Hérodote, nommant les éléments culturels clés qui définissent une civilisation pour  les Athéniens, et voulant rassurer les Spartiates sur le fait qu’ils ne les trahiraient pas en faveur des Perses. Le sang, la langue, la religion, la manière de vivre : voila ce que les Grecs avaient en commun et ce qui les distinguait des Perses et des autres non Grecs.

Mais de tous les éléments objectifs qui définissent une civilisation, le plus important est sans doute la religion, comme le souligne Hérodote. Dans une large mesure, les principales civilisations se sont identifiées au cours de l’histoire avec les grandes religions du monde.

Inversement, des populations faisant partie de la même ethnie et ayant la même langue, mais pas la même religion, peuvent s’opposer, comme c’est le cas au Liban, en ex-Yougoslavie et dans le sous-continent Indien.

 

Sans doute à méditer en ces temps d’élargissement Européen et de propagande sans-frontiériste et métissophile.