13/12/2009
et le reste
« Etre humain consiste essentiellement à ne pas rechercher la perfection, à être parfois prêt à commettre des péchés par loyauté, à ne pas pousser l’ascétisme jusqu’au point où il rendrait les relations amicales impossibles, et à accepter finalement d’être vaincu et brisé par la vie, ce qui est le prix inévitable de l’amour que l’on porte à d’autres individus. Sans doute l’alcool, le tabac et le reste, sont-ils des choses dont un saint doit se garder, mais la sainteté est elle-même quelque chose dont les êtres humains doivent se garder. »
George Orwell, 1949
23:22 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : orwell, perfection
contre toute attente, tout va mal!
Panneau visible depuis deux semaines à un important point de passage de la circulation, Missouri, Etats-Unis.
Traduction pour les non-anglophones :
Un guide citoyen à la révolution d’un gouvernement corrompu.
1-Affamez la Bête, gardez votre argent.
2-Votez contre les imposteurs.
3-Si les étapes 1 et 2 échouent ?
Préparez vous à la guerre – Vivez libre ou mourez!
C’est quand même là qu’on voit que niveau liberté d’expression, on n’a pas de leçons à donner aux Américains. Imaginez la même chose en France… haha!
22:21 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ah, ah!
Spectacle contemporain et éloge de la transgression
"Thucydide, au livre VIII, chapitre 66, de La Guerre du Péloponnèse dit, à propos des opérations d’une autre conspiration oligarchique, quelque chose qui a beaucoup de parenté avec la situation où nous nous trouvons : « Qui plus est, ceux qui y prenaient la parole étaient du complot et les discours qu’ils prononçaient avaient été soumis au préalable à l’examen de leurs amis. Aucune opposition ne se manifestait parmi le reste des citoyens, qu’effrayait le nombre des conjurés. Lorsque quelqu’un essayait malgré tout de les contredire, on trouvait aussitôt un moyen commode de le faire mourir. Les meurtriers n’étaient pas recherchés et aucune poursuite n’était engagée contre ceux qu’on soupçonnait. Le peuple ne réagissait pas et les gens étaient tellement terrorisés qu’ils s’estimaient heureux, même en restant muets, d’échapper aux violences. Croyant les conjurés bien plus nombreux qu’ils n’étaient, ils avaient le sentiment d’une impuissance complète. La ville était trop grande et ils ne se connaissaient pas assez les uns les autres, pour qu’il leur fût possible de découvrir ce qu’il en était vraiment. Dans ces conditions, si indigné qu’on fût, on ne pouvait confier ses griefs à personne. On devait donc renoncer à engager une action contre les coupables, car il eût fallu pour cela s’adresser soit à un inconnu, soit à une personne de connaissance en qui on n’avait pas confiance. Dans le parti démocratique, les relations personnelles étaient partout empreintes de méfiance et l’on se demandait toujours si celui auquel on avait affaire n’était pas de connivence avec les conjurés. Il y avait en effet parmi ces derniers des hommes dont on n’aurait jamais cru qu’ils se rallieraient à l’oligarchie.» Si l’histoire doit nous revenir après cette éclipse, ce qui dépend de facteurs encore en lutte et donc d’un aboutissement que nul ne saurait exclure avec certitude, ces Commentaires pourront servir à écrire un jour l’histoire du spectacle ; sans doute le plus important événement qui se soit produit dans ce siècle ; et aussi celui que l’on s’est le moins aventuré à expliquer. En des circonstances différentes, je crois que j’aurais pu me considérer comme grandement satisfait de mon premier travail sur ce sujet, et laisser à d’autres le soin de regarder la suite. Mais, dans le moment où nous sommes, il m’a semblé que personne d’autre ne le ferait."
(Guy Debord, Commentaires sur la Société du Spectacle, 1988)
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De passage à Valencia, tantôt, déambulant le nez en l’air parmi le chaos architectural fait de palais baroques, de façades romanes et de constructions ultra-modernes, je tombais sur un petit attroupement sur un trottoir du quartier hype de la vieille ville ; des passants écartés, tonfa à la main, par quelques flics cernant deux bonhommes, genre retraités SNCF, qui avaient disposé sur une table de camping une dizaine de livres à la gloire de Primo de Rivera et de la Phalange…La disproportion entre l’étalage insignifiant de ces deux vieillards nostalgiques d’un ordre révolu et la présence fébrile de policiers, garants du nouvel ordre, était évidement risible. La démocratie en danger, à n’en point douter.
(photo: "Jouissez sans entrave" dit le Duce)
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Et, décidément, rien ne me sera épargné. En rentrant hier soir, je croise en ma bonne ville une sorte d’exposition pitoyable intitulée « Divers Cité »…Bon, faut que je développe un minimum : quinze crétins (blacks à casquette de baseball, rebeus en survets lacoste immaculés parlant fort et agitant les mains au décibels d'une cacophonie infecte propre à réjouir les suppots de Diam's, façon rapeur de sous district ethnique, et jeunes caucasiens à dreadlocks, fringues ethniques et T-shirts à la gloire du Carnicerito de la Cabana, etc..) occupés à distribuer quelques tracts ineptes appellant au sempiternel projet Babélien, vivrensemblesque et métissé, modèle anthropologique dont la faillite historique ne semble nullement constituer un obstacle ("il n’ya pas de pire menteur qu’un témoin oculaire", disaient les disciples de Béria) à la marche radieuse de l’entreprise Progressiste…Secondairement, en rentrant ma berline autrichienne (hors d’âge) dans mon garage, je me demandais ce qui pouvait expliquer l’attrait mystérieux de ces clowns invertébrés à dreadlocks, sans doute excellent lecteurs de Libé, des Inrocks et, pour les plus malins, du courrier des Lecteurs de Télérama, pour la racaille ordinaire, cette fraction la mieux visible du lumpenprolétariat * urbain moderne (prompte au travers de diverses thérapies de bolossage festif de toubabs, à leur montrer sa reconnaissance...).
Au-delà de la récupération évidente de ces abrutis décérébrés par l’industrie du Spectacle (Debord) labellisée « rebel attitude », il faut sans doute y voir cet amour inconditionnel de la transgression, propre à toute la clique progressiste (de « droite » comme de « gauche »), et qui commande la destruction méthodique de toute valeur, tout ordre symbolique et de toute tradition établie. (Au nom, bien sur de la lutte héroïque -de la résistance, mieux, de la rebellion- contre l'oppression patriarcale, cléricale et militaire contemporaine, dont chacun peut mesurer les ravages quotidiens...)
C’est ça : ce que partagent les sociologues d’état ("doctorants en sciences sociales" et autres "enseignants" à l'EHESS) des pages rebonds de Libé, si emblématiques de la « gauche » contemporaine, et ce lumpen prolétariat dérisoire fringué ethnik™ et rebel™, voire ékitabl™, c’est cette culture de la transgression, masque de la désacralisation de tout et de tous sponsorisée par quelques firmes globalisées. Cool.
(le rock désacralisé par Iggy, archéopunk s'il en est! il reste des transgressions aimables... hé hé)
* « Le lumpenprolétariat (terme emprunté de l’allemand où le mot « Lumpen » veut dire « haillons »), éléments déclassés, voyous, mendiants, voleurs, etc. Le lumpenprolétariat est incapable de mener une lutte politique organisée ; son instabilité morale, son penchant pour l’aventure permettent à la bourgeoisie d’utiliser ses représentants comme briseurs de grève, membres des bandes de pogrom, etc. » ( in Manifeste du Parti Communiste, Engels)
19:20 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : debord, spectacle
07/12/2009
hate
Anyone can tell you there's no more road to ride
Everyone will tell you there's no place to hide
There's no laws or rules to unchain your life
But the ones who didn't make it
The ones who couldn't take it
So glad they have made it out alive
Everyone loves the fun everyone comes by
In the wind I crunch I want to die
They can give me pills
Or let me drink my fill
The heart wants to explode far away
Where nobody knows
Do you believe she said that
Do you believe she said that
I said I hate myself and I want to die
Half of it is innocent
The other half is wise
The whole damn thing makes no sense
I wish I could tell you a lie
Hey come here
Let me whisper in your ear
I hate myself and I want to die
Do you believe she said that
Can you believe she repeated that
I said I hate me myself and I
I said I hate myself and I want to die
23:05 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cat power- hate