23/03/2010
Angsoc
Bon, qu'a dit Zemmour ?
-que «la plupart des délinquants sont Arabes et noirs » et, qu'incidement, il est logique que les flics les contrôlent plus souvent que les petits feujs à kippa ou que les catho tradis à la sortie de la messe. Juste une vérité, donc.
-regardez cet extrait d'émission chez Guillaume Durand où Zemmour est littéralement agressé par deux petits kapos misérables du politiquement correct. Ce petit Zemmour est impeccable de rigueur et de courage (il est seul, Durand est un lâche façon JF Kahn qui reconnait off des vérités qu'il niera farouchement devant les caméras, le public -comme toutes les assemblées de lemmings- est consternant de soumission à la doxa pseudo-antiraciste et festive, Bonnot et Miller transpirent la haine et l'envie de meurtre). Courage, oui. Ce mec est un des rares dans le Spectacle contemporain (et en fait partie à ce titre) à sortir quelques bonnes grosses vérités aujourd'hui indicibles tant le terrorisme intellectuel, que font régner ces minables petits zeks promus kapos, est puissant et tant toute liberté à son encontre se paye cher (Renaud Camus, Finkielkraut, etc.)
-Zemmour énonce depuis des années avec érudition et passion des faits et des concepts qui auraient valu à d'autres journalistes, écrivains, la mort sociale. J'ai la faiblesse de penser que le fait d'être d'origine juive lui confère une sorte d'immunité médiatique (chacun sait en effet, ou tout au moins a intériorisé, qu'un juif ne peut être raciste ou anti-sémite...là réside sans doute le fait que ce gars ait pu s'exprimer avec autant de liberté depuis quelques années. Un peu de la même façon qu'une Malika Sorel ou qu'un Dominique Sopo : i e seuls des français d'origine non -européenne sont autorisés à s'exprimer sur ces questions identitaires et pèse sur tout européen « de souche » (horresco referens), tout occidental en général, une espèce de présomption de culpabilité qui lui interdit -a priori- de porter un jugement négatif sur la figure de l'Autre, de l'étranger, de l'européen d'origine étrangère.
-Je crois qu'il y a deux choses dans cette pathologie du regard : la première est un fond d'ethno-masochisme (la haine de tout ce qui peut apparaître comme « français » ou « occidental » ) alimentée en permanence par le Spectacle médiatique (films Indigènes, La rafle, Welcome célébrant la nouvelle figure du dominé dans le spectacle de la critique de la domination chére à Finkie) et ses chiens de garde (BHL, Bonnot,Lindenberg , acteurs, talk-shows Canal plus, etc..) par des rappels incessants des « heures les plus sombres de notre histoire » comme Vichy, la geste coloniale française ou l'anti-dreyfusisme; la seconde, à la lumière de Freund, le refus de penser le monde en termes de conflictualité et de ne voir dans l'Autre qu'une chance de rédemption pour tout européen.
« Tuer un européen c'est faire d'une pierre deux coups, dit Sartre dans sa célèbre préface à Franz Fanon, abattre un oppresseur et libérer un opprimé! »
« Que les étrangers nous apprennent au moins à devenir étranger à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s'achève, et dont nous n'avons plus rien à attendre que la stérilité et la guerre. Contre cette attente catastrophique, sécuritaire et nihiliste, saluons l'étrangeté du matin.(...) » (Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ? Lignes, 2007)
-Zemmour, à la fin de son dernier opus (Mélancolie Française), développe une vision pessimiste de l'avenir de nos contrées tempérées axée sur la sécession et la guerre civile (qui ne heurtera pas les lecteurs de ce blog..) arguant que la déconstruction moderne et « anti-raciste » du peuple français à coups de communautarisme militant, de « respect des différences », de « discrimination positive -ou négative selon où l'on se place», d'immigration de masse et de substitution démographique en sont les prémisses, des communautés ethniquement et culturellement trop dissemblables ne pouvant pas vivre sur le même territoire sans chercher à imposer leurs vues et à en prendre le contrôle.
-Zemmour a -gravement -contrevenu à l'idéal multi-culturel et vivrensemblesque de nos modernes. Qu'il ait raison importe peu pour nos modernes apôtres du grand soir métissé et festif et grands admirateurs de Torquemada. Zemmour fait tomber le décor et montre que toute cette espèce d'ingénierie sociale destinée à fabriquer en série des Homo Festivus Metissus n'est qu'une gigantesque fraude utopique et dangereuse.
Ou quand les sentinelles de l'anti-fascisme se transforment en émules de Goebbels.(photo)
« (...) Ceux qui sont visés, ce sont évidemment les gens d'extrême droite dans la mesure où ils entendent s'affirmer comme des compétiteurs dans le jeu démocratique... mais il se pourrait qu'à l'avenir des strates entières du petit peuple autochtone soient pour ainsi dire la proie de cette exclusion rageuse. En attribuant le racisme aux seuls Européens, l'antiracisme donne de plus en plus l'impression de protéger unilatéralement une partie de la population contre l'autre. Or, en abdiquant le révolutionnarisme lyrique au profit du capitalisme libéral, Mitterrand sacrifie cette clientèle de petites gens bercée jusqu'ici par le discours égalitariste. Vous comprenez, ils ont été habitués à une vision irénique de l'avenir. Et justement, ce sont eux les plus concernés dans leur vie quotidienne, les plus exposés à la présence étrangère. On sait, depuis Aristote, que l'étranger a toujours été un élément conflictuel dans toutes les sociétés. L'harmonie dans une société... disons " multiraciale " est, plus que dans toute autre, une vue de l'esprit. Or, ces gens dont nous parlons, ceux du bistrot, ici, ceux que je rencontre tous les jours à Villé, ils ne participent pas de la civilité bourgeoise. Ils ne subliment pas leurs affects. Leurs réactions sont plus spontanées, leur jactance moins étudiée. Affranchis des règles de la bienséance hypocrite, ils seront les premières victimes des censeurs de cet antiracisme frelaté qui rêve de placer la société sous surveillance. Traquenards, chausse-trapes, procédés de basse police, délations... ce sont ces malheureux qui seront bientôt les victimes de ce climat d'intolérance. L'empire du Bien est un empire policier ou l'on traque le faux-pas, le lapsus, le non-dit et même l'humour...
P.B. - Ils apprendront à se taire, à dissimuler...
J.F. - Ah, mon cher, je suis fils d'ouvrier et je vis dans un village... Ils ne se tairont pas. Il se peut qu'à force on fasse de ces braves gens des bêtes fauves... C'est ma crainte, je l'avoue... D'autant que les soi-disantes autorités morales cherchent à expier notre passé colonial en accoutrant l'immigré africain de probité candide et de lin blanc...
P.B. - C'est la version post-moderne du bon sauvage... que la méchanceté de notre passé doterait d'une créance inépuisable.
J.F. - Ah oui, cette histoire de la dette... c'est un thème sartrien. Mais c'est d'abord une victime qui doit pouvoir bénéficier de certaines immunités. En effet. De pareils privilèges, même symboliques - mais dans une société matérialiste les privilèges ne se contentent pas de demeurer symboliques - ne peuvent que renforcer les antagonismes et puis, surtout, comprenez bien ça, cela heurte l'évangile égalitaire dont les Français ont la tête farcie. En jouant simultanément l'antiracisme et Le Pen contre la droite, Mitterrand va provoquer la sécession de la plèbe. Cela paraît habile... Mitterrand le Florentin et que sais-je encore... mais c'est impolitique. Car, le politique doit toujours envisager le pire pour tenter de le prévenir. J'insiste : si l'étranger est reconnu comme un élément de désorganisation du consensus, il éveille un sentiment d'hostilité et de rejet. Un brassage de population qui juxtapose des origines aussi hétérogènes ne peut que susciter des turbulences qu'il sera difficile de maîtriser.
P.B. - Les rédempteurs de l'humanité sont indécrottables ?
J.F. - Les sentinelles de l'antifascisme sont la maladie de l'Europe décadente. Ils me font penser à cette phrase de Rousseau persiflant les cosmopolites, ces amoureux du genre humain qui ignorent ou détestent leurs voisins de palier. La passion trépidante de l'humanité et le mépris des gens sont le terreau des persécutions à venir. Votre ami Alain de Benoist a commencé d'écrire de bonnes choses là-dessus. Dites-le-lui, il faut aller dans ce sens : la contrition pathologique de nos élites brouille ce qui fut la clé du génie européen ; cette capacité à se mettre toujours en question, à décentrer le jugement. Ceux qui nous fabriquent une mémoire d'oppresseurs sont en fait des narcissiques. Ils n'ont qu'un souci : fortifier leur image de pénitents sublimes et de justiciers infaillibles en badigeonnant l'histoire de l'Europe aux couleurs de l'abjection. Regardez ce qu'écrit Bernard-Henri Lévy sur Emmanuel Mounier... C'est un analphabète malfaisant. En 1942, j'étais avec Mounier à Lyon... en prison ! En épousant l'universel, ils s'exhaussent du lot commun ; ils se constituent en aristocratie du Bien... L'universel devient la nouvelle légitimité de l'oligarchie ! »
Julien Freund, Conversation avec Pierre Bérard.
Addendum: Un magistrat confirme les propos controversés de Zemmour.
22:50 | Lien permanent | Commentaires (48) | Tags : zemmour, béria, bhl, freund, bérard
Commentaires
J'aime bien Zenmour avec quelques bémols.
Le fait, par exemple, de valider la suspicion sur des minorités visibles (pour les contrôles politiciers) tient du même raisonnement chez les Américains, de sorte que les prisons là-bas contiennent une haute concentration de Noirs et d'hispanophones.
Plus on en arrête, plus il y en aura en prison.
La poule ou l'oeuf?
Rapidement je dirais que les minorités d'une société sont habituellement sur-représentées dans les institutions carcérales, d'où la sur-représentation des Noirs dans les prisons américaines et la sur-représentation des Arabes et Noirs dans les geôles françaises... Idem au Canada: les Amérindiens y sont sur-représentés.
Comme les minorités ont des condtions moins avantageuses (éducation, revenues, logement), la criminalité est forcément plus prévalente.
Écrit par : Trader | 23/03/2010
Cher Hoplite
Merci pour ce texte très fort!
Complètement d'accord avec ta position en faveur de la défense de Zemmour, à la fois de ce qu'il dit et de sa liberté de le dire.
Il suffit de lire les commentaires ici et là sur les blogs pour se rendre compte que cette élémentaire liberté d'expression n'est pas évidente pour le plus grand nombre.
La tendance est de dire "oui, il a le droit de parler, mais ne va-t-il pas trop loin?" C'est à dire que l'on justifie les restrictions à sa parole!
Il est important de voir, à te lire, qu'il existe encore des tenants du "dire ensemble".
Celui qui dit "le roi est nu" doit profiter encore des quelques opportunités qui lui restent pour le dire.
Je regarde Natacha Polony dans ce soir ou jamais. Super aussi, cette femme-là.
Bon courage!
Écrit par : Marine | 23/03/2010
Ces excuses exigées de Zemmour par les escouades de frocards auto-assignés à "La Lutte Contre le Vice et la Promotion de la Vertu" me font penser aux aveux que devaient formuler les femmes accusées de sorcellerie, aveux indispensables pour échapper à la brutalité du bourreau et ainsi avoir la vie sauve.
Si tout ce cirque n'est pas à ce point affligeant, il serait presque comique d'observer l'engeance progressiste sombrer dans l'obscurantisme le plus rabique au nom de l'humanisme et des "valeurs héritées des Lumières".
Écrit par : snake | 24/03/2010
Petite info en passant : Zemmour interviendra sur l'antenne de Radio Courtoisie à 21 h 30 dans l'émission de Paul-Marie Coûteaux.
Écrit par : Edgar_Detriach | 24/03/2010
Ce mercredi bien entendu. ;)
Écrit par : Edgar_Detriach | 24/03/2010
"En épousant l'universel, ils s'exhaussent du lot commun ; ils se constituent en aristocratie du Bien... L'universel devient la nouvelle légitimité de l'oligarchie ! »"
Cette conclusion est sublime.
La nouvelle aristocratie ne règne pas encore sur Internet.
Écrit par : Inès | 24/03/2010
@trader,
suis d'accord avec tes réserves avec deux bémols, moi aussi:
- le premier est qu'on ne doit pas masquer la réalité pour des raisons idéologiques et pendre ceux qui prennent le risque de la dire, question de principe.
-la seconde est que c'est précisément parce qu'il peut y avoir des explications sociales à la surcriminalité de minorités que les partis dits de gauche devraient s'en saisir et critiquer l'emprise libérale/capitaliste du monde et la destruction des éléments de socialité qui va avec (notamment dans le déracinement de millions d'immigrés, véritable armée de réserve du capitalisme -en ce sens l'immigration de masse n'est une chance pour personne).
Or nos modernes n'en font rien et se complaisent dans l'occultation générale des réalités de l'immigration et dans la stigmatisation/ la criminalisation de tous ceux qui pensent librement en dehors du codex progressiste pseudo anti-raciste. Incohérence qui n'est qu'apparente tant la gauche occidentale s'identifie désormais à la raison libérale.
-enfin, on étouffe en Europe: on ne peut plus rien dire sans craindre d'être mis à l'index, où est la liberté d'expression? ambiance plus que délétère+++
@marine, merci. je ne me fais aucune illusion sur cette petite fenêtre de liberté que représente internet. les plans de censure abondent dans les mêmes officines "anti-racistes"...
@snake, comme tu dis, c'est au nom même de l'héritage des Lumières que nos modernes baillonent et truandent à tire-llarigot. consternant et inquiétant. mais bon sur le long terme c'est dérisoire (mon côté stoïcien...)
@edgar, merci pour l'info.
@Inès, oui je trouve aussi. Je vous suggère de lire la TOTALITE de cette discussion entre Feund et Bérard tellement passionnante!!
Écrit par : hoplite | 24/03/2010
Bravo pour ce texte! Il me semble au passage que cette phrase "la contrition pathologique de nos élites brouille ce qui fut la clé du génie européen ; cette capacité à se mettre toujours en question, à décentrer le jugement. " résume parfaitement le problème... malheureusement!
Écrit par : daredevil2007 | 24/03/2010
Cher monsieur,
vous croyez connaître la pensée des lumières, en fait vous n'en connaissez que la vulgate que l'on sert à l'école ou dans les médiats ; je vous conseille de lire les ouvrages du professeur Xavier Martin sur l'anthropologie des lumières, notamment son nature humaine et révolution française(ed Dominique Martin Morin) ainsi que son livre consacré à Voltaire.
Vous vous apercevrez que sur bien des plans, les kapos du système actuelle ne sont que les dignes successeurs des "philosophes des lumières" ; vous trouverez également sur la toile un texte du philosophe Michel Nodé-langlois intitulé "éducation et philosophie" qui rétablit certaines vérités oubliées...
Cordialement.
Écrit par : ludyst | 24/03/2010
cher ludyst,
merci pour vos conseils de lecture et vos références.
vous qui me lisez si bien, n'avez pu ommettre cette note de 2007 sur la filiation entre philosophie des Lumières et totalitarisme basée, entre autres sur l'œuvre de xavier Martin...
http://hoplite.hautetfort.com/archive/2007/01/05/lumieres-et-totalitarisme.html
merci de m'éclairer des vôtres (Lumières) et de me permettre de me désencombrer de cette vulgate honnie...
cordialement.
Écrit par : hoplite | 24/03/2010
Cher hoplite,
Bien joué, je connaissais pas ce post ; lisez tout de même le livre de Martin sur voltaire et vous verrez l'absurdité de ceux qui se réclament de lui pour défendre la liberté d'expression...
Écrit par : ludyst | 24/03/2010
Voltaire au sujet des noirs:
"Comment se peut-il, écrit Voltaire, qu' Adam qui était roux et qui avait des cheveux, soit le père des nègres qui sont noirs comme de l'encre et qui ont de la laine noire sur la tête ? "
"leur yeux ronds, leur nez épaté, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence mettent entre eux et les autres espèces d'hommes des différences prodigieuses. "
et des juifs:
"Vous ne trouverez en eux qu'un peuple ignorant, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent".
(Essai sur les moeurs ed 1878, p. 5, cité par Jean de Viguerie dans un article intitulé "Les lumières et les peuples"; Revue historique, juillet-septembre 1993)
ok ludyst, je suivrai vos conseils. merci
Écrit par : hoplite | 24/03/2010
@Trader:
Si vraiment la délinquance des minorités a une cause sociale, il faudrait expliquer pourquoi les immigrés asiatiques sont systématiquement sous-représentés dans les statistiques de la criminalité, et pourquoi ils réussissent systématiquement mieux à l'école, indépendamment de leurs revenus...
Sur la question raciale, je vous recommande l'ouvrage de Rushton: Race, évolution et comportement, disponible ici:
http://chutefinale.wordpress.com/2010/01/08/genetique-races-et-cie-articles-importants/
Cordialement.
Écrit par : Laura | 24/03/2010
Merci Laura de me donner ces références. Je souhaite pouvoir y jeter un coup d'oeil et je suis sûr que je saurai y trouver quelque nouveau éclairage sur la question.
À première vue, toutefois, il semble bien que vous ayez raison en ce qui concerne les gens d'origine asiatique. Peut-être sont-ils une exception qui confirme la tendance dont j'ai parlé plus haut.
En d'autres mots, je dirais que l'un n'exclut pas l'autre. Si les Asiatiques se distinguent par une haute capacité d'intégration aux règles minimales de comportement dans une société d'accueil (tout se distinguant par ailleurs par une haute capacité de maintien de leurs racines culturelles), il n'en est pas de même d'autres groupes ethniques. Je ne me souviens plus où j'ai lu que les Noirs et les Amérindiens sont sur-représentés dans les institutions carcérales américaines, mais ce sont des faits statistiques rapportés pour être fiables (malheureusement) et ce constat mérite certainement d'être étudié pour en tirer des conclusions utiles.
@+
Écrit par : Trader | 24/03/2010
Le lien vers la vidéo est défectueux.
Écrit par : Gérard | 24/03/2010
@laura et trader,
je pense aussi qu'entre en ligne de compte les notions de culture et de génétique (Lévi-Strauss montre trés bien combien la culture détermine aussi l'évolution ethnique/génétique d'un groupe humain par le biais des affinités culturelles donc des croisements) et nul déterminisme ou essentialisme là_dedans. juste la longue durée et l'histoire des civilisations humaines.
l'immigration asiatique en Europe est effectivement particulière et le parallèle avec les immigrants d'origine maghrébine ou sub-saharienne est trés éclairant: les premiers arrivés à la fin des années 70 aprés le basculement de l'Indochine dans l'orbite communiste se distinguent par une insertion (non une intégration)sociétale, un respect des coutumes autochtones tout en gardant une identité culturelle propre forte. La trés grande majorité des "indochinois" de seconde génération ont fait des études, sont solvables et ne posent aucun problème de délinquance ou de criminalité.
Inversement, les africains, arrivés souvent plus tôt, se caractérisent par une moindre insertion professionnelle et sociale, une dépendance sociale et économique lourde, des enfants largement déscolarisés ou en échec scolaire et enfin une forte proportion, comme le disent Zemmour et Bilger, de délinquants et de criminels. Ajoutons une tendance à l'exigence de privilèges communautaires (nourriture, lieux de culte, contenu des enseignements, etc.) voire une tendance au communautarisme et la sécession.
Sur un plan strictement économique, la situation des Indochinois n'était sans doute pas meilleure que celle des Africains. Le passé colonial -et le ressentiment à l'égard de la France qui pourrait l'accompagner- est commun aux deux groupes ethniques.
Comment expliquer une disparité aussi flagrante dans l'évolution sur le même territoire et dans les mêmes conditions sociales, économiques, politiques sinon par un facteur culturel?
Écrit par : hoplite | 24/03/2010
@gérard,
merci, corrigé.
Écrit par : hoplite | 24/03/2010
Cher Hoplite, bravo et merci.
Cette phrase est, comme tout l'entretien, très forte :"en abdiquant le révolutionnarisme lyrique au profit du capitalisme libéral, Mitterrand sacrifie cette clientèle de petites gens bercée jusqu'ici par le discours égalitariste."
Je vous soutiens pour votre position sur cette affaire comme j'approuve la plupart de vos billets. Je vous dois beaucoup de bonheurs de lecture et de découvertes d'auteurs indispensables.
L'intérêt du cas Zemmour est qu'il risque de revenir très fort dans la figure des sociologues de tous poils qui cultivent depuis une bonne trentaine d'année la culture de l'excuse... Si les "conséquences" doivent être cachées il sera difficile d'en analyser les "causes" ...
Écrit par : zgaga | 24/03/2010
Nom de dieu, mais qu'est-ce qui se passe en France ??
Une malheureuse phrase, une toute petite parcelle de vérité malencontreusement exprimée à l'écran et voilà que tout le pays subit une sorte de tsunami médiatico-politique, fourches et pics levés, bûchers prêts à être allumés. Plus grave encore que si un ministre s'était masturbé en direct durant le journal télévisé avant de baisser son pantalon et de chier sur le plateau face à des millions de téléspectateurs médusés.
Non mais regardez-moi un peu ce foutoir :
http://www.fdesouche.com/articles/105302
Décidément, certains aspects de la psychologie française resteront pour toujours un mystère aux cerveaux étrangers.
Écrit par : snake | 25/03/2010
@ZGAGA,
merci!
n'hésitez pas à manifester quand vous êtes en désaccord...j'écris comme je lance une ligne.
@snake,
la tyrannie habituelle de la bien-pensance érigée en vérité?
Écrit par : hoplite | 25/03/2010
"Affaire Zemmour : Bilger convoqué par le procureur général ..."
Non mais dans quel pays sommes-nous!
On s'apprête à clouer celui qui a le courage de prendre publiquement position en faveur de la liberté d'expression.
J'avais déjà remarqué les prestations de Bilger dans C dans l'air, mais là, il force notre admiration!
"L'affaire Zemmour" en passe de devenir l'affaire Bilger.
Souhaitons que ses pairs fassent montre d'intelligence. Autant que Zemmour qui, dans sa lettre "d'excuses" à la direction du Figaro déclare être désolé que ses propos aient pu heurter.
Bin oui, nous aussi. Ses propos, il les assume et c'est désolant que ça heurte... S'ils ne heurtaient pas, nous serions dans un autre contexte.
Écrit par : Carine | 26/03/2010
Aussi désagréables qu'ont pu être les propos de Zemmour, aucun des "indignés-censeurs" n'a réussi - et pour cause - à démontrer leur invalidité ! Certains se sont même pris les pieds dans le tapis au point de les valider sans s'en apercevoir, à l'exemple du patron de la Licra, Alain Jakubowicz, celui-là même qui voulait trainer le "turbulant" journaliste devant les tribunaux :
« Evidemment, ce qui distingue cette population, c’est pas d’être noire ou arabe, c’est effectivement, d’être dans les couches défavorisées de notre société, c’est pas un fait nouveau, c’est pas un scoop, que de savoir, effectivement, il y a davantage de délinquants dans les couches les plus défavorisées de notre société ».
Ben voyons...
Écrit par : snake | 26/03/2010
@carine,
ce spectacle est fantastique quelque part. dire la vérité dans ce pays devient dangereux et peut mener direct à la mort sociale. mais la plupart des français ne sont pas dupes et voient trés bien leur paysage se transformer, en mal, autour d'eux. Reste à savoir si cette tyrannie médiatique pourra tenir bien longtemps devant les claques du réel...
l'air de rien, des mecs comme Bilger ou zemmour font preuve de courage en ces temps de veulerie et de démission généralisée.
@snake,
et pour cause! le prochain livre de michèle Tribalat va aussi faire du bruit, semble-t-il...Zemmour y a pris quelques unes de ses statistiques.
Quant à la culture de l'excuse de la misère sociale, c'est une demi-vérité, un regard hémiplégique qui ne saurait excuser la plupart des crimes et délits d'africains hostiles et irrécupérables (sauf pour le bagne ou pour débroussailler les forêts du Var ou de Guyane)
Écrit par : hoplite | 26/03/2010
Pouvez-vous juste définir les termes utilisés par zemmour noir et arabe par exemple.
Vous pouvez à la fois tenir un discours a priori cultivé et pourtant d'une bêtise crasse.
Écrit par : nicocerise | 27/03/2010
Il semble effectivement urgentissime de définir les termes "noir" et "arabe".
Ces concepts exigent une mise au point immédiate, dans la mesure où Zemmour semble les avoir inventés juste pour ses interventions diaboliques dans les media.
Écrit par : Carine | 27/03/2010
"Pouvez-vous juste définir les termes utilisés par zemmour noir et arabe par exemple."
Cette perle m'avait échappé. :D
Écrit par : snake | 27/03/2010
@nicocerise,
"Pouvez-vous juste définir les termes utilisés par zemmour noir et arabe par exemple."
à peu prés l'acception que revêt le terme de "blanc" dans la bouche des non-blancs, noirs ou maghrébins: une couleur de peau différente, une tradition culturelle différente, une origine civilisationnelle différente, une différence simplement. ce qui ne revient pas forcément à essentialiser, à ontologiser une couleur de peau ou une origine ethnique ou géographique différente mais à comprendre qu'on ne change pas de culture comme de string ou de boxer...
que l'acculturation, dans la mesure même ou elle est souhaitée et encouragée (ce qui n'est pas évident de nos jours), reste un processus long, complexe et douloureux.
Que, de la même façon qu'un occidental qui part vivre à Taroudant ou Libreville restera un occidental en Afrique sa vie durant, un Malien ou un Marocain venant vivre en Europe resteront des africains en Europe, pour l'essentil; ie, à la marge, ils vont s'européaniser, leur identité culturelle (cette substance comme dit A de Benoist) va évoluer et devenir autre chose mais ç'est un processus, encore une fois, long et complexe qui se produit -éventuellement- sur plusieurs générations. Dans le meilleur des cas.
Dans le pire des cas, lorsque les identités culturelles sont antagonistes ou que l'acculturation n'est pas souhaitée ou simplement réalisable, l'immigration de masse se traduit par une communautarisation et une sécession, préludes à la guerre pour le contrôle du territoire: à peu prés ce que nous voyons aujourd'hui dans les zones urbaines à dominante africaine ou turque.
"bêtise crasse."
par exemple?
Écrit par : hoplite | 27/03/2010
"mais ç'est un processus, encore une fois, long et complexe qui se produit -éventuellement- sur plusieurs générations. Dans le meilleur des cas."
Je pense pour ma part que ce processus peut être bien plus rapide, en relation étroite avec le contexte hôte et de la volonté individuelle. J'ajouterais encore que ce processus ne peut être qu'individuel et certainement pas collectif, comme pourrait le laisser suggérer le terme d'intégration, en opposition avec celui d'assimilation ( seul objectif à mon avis crédible et envisageable, car tenant compte de l'inertie, en l'occurrence culturelle, propre à tous les individus et groupes humains ).
Écrit par : snake | 27/03/2010
suis d'accord, snake.
assimilation: un processus individuel, volontaire et le cas échéant encouragé voire forcé par l'environnement culturel extérieur (école, armée, travail, famille, syndicats, etc.)
insertion: simple respect des normes autochtones sans volonté de devenir autre.
deux processus battus en brèche par
-la disparition de toute volonté des européens d'imposer un code culturel a minima,
-la nature des étrangers venant en europe et le gap culturel infranchissable au plus grand nombre qui en découle.
Écrit par : hoplite | 27/03/2010
Je pense pour ma part que ça ne méritait même pas de réponse sensée.
Tu es trop indulgent ;)
Écrit par : Carine | 27/03/2010
carine, non non, faut causer..
Écrit par : hoplite | 27/03/2010
Ce que je pense c'est que dernière un lieu commun "noir" il y a bien des différences. Il y a d'ailleurs énormément de ségrégation, de racisme à l'interieur des gens de même couleurs.
Exemple moi qui suis peut-être de la même couleur que vous, je ne supporte pas votre façon de penser. Votre stigmatisation sous le vocable noir et arabe de toutes une population est insupportable.
On peut remarquer que ce sur-contrôle sera également présent dans tous les pays africains qui supportent des phénomènes de comment appelez-vous cela d'immigration massive.
Carine bonjour chez-toi.
Écrit par : nicocerise | 27/03/2010
"Il y a d'ailleurs énormément de ségrégation, de racisme à l'interieur des gens de même couleurs."
Tout à fait exact. Enormément de racisme également envers les non noirs et les non arabes, on va dire les blancs quoi, pour faire simple.
"Votre stigmatisation sous le vocable noir et arabe de toutes une population est insupportable."
Personne ne stigmatise qui que ce soit ici, enfin pas nous. Et surtout pas "tout une population". Nous ne sommes pas des stigmatisants, voyez-vous.
Écrit par : Carine | 27/03/2010
"Il y a d'ailleurs énormément de ségrégation, de racisme à l'interieur des gens de même couleurs."
Absolument. L'Homme est fondamentalement - et malheureusement - un ségrégationniste intégral qui s'ignore. Le racisme n'est qu'une des innombrables formes de ségrégation pratiquée avec un enthousiame délirant et inconscient par l'Homme.
Quand l'Homme se guérira de ses névroses?
Écrit par : Trader | 27/03/2010
@nicocerise,
"noir" n'est pas, dans ma pensée, un lieu commun; c'est une couleur de peau et une référence identitaire, que vous le vouliez ou non.
posez un peu votre costume de passionaria de l'"anti-racisme": je ne suis pas raciste et j'essaie d'ouvrir les yeux et de penser librement, quitte à le faire en dehors des clous de la bien-pensance et du Spectacle contemporain...
ce que vous appelez "stigmatisation" n'est pour moi qu'une réalité culturelle/ethnique/civilisationnelle, encore une fois, que cela vous plaise ou non. Vous êtes -peut-être- la première à essentialiser le comportement ou la pensée occidentale, ne transférez pas ce travers sur vos interlocuteurs, svp.
la plupart des marocains qui vivent à Malmö ou à Mollenbeek se vivent -avant tout- comme des marocains, non comme des Suèdois, des Belges ou des Européens, que cela vous plaise ou pas. Et pour des raisons complexes: c'est cette ralité là que je pointe. Et la dire n'est pas "stigmatiser" ces populations en sécession, c'est juste nommer un phénomène inquiétant.
@carine,
""Il y a d'ailleurs énormément de ségrégation, de racisme à l'interieur des gens de même couleurs."
Tout à fait exact. Énormément de racisme également envers les non noirs et les non arabes, on va dire les blancs quoi, pour faire simple."
bien sûr, mais ce racisme là n'est ni audible ni bankable. donc silence radio.
Écrit par : hoplite | 27/03/2010
"Quand l'Homme se guérira de ses névroses?"
la bonne question pourrait aussi être: est-ce que la ségrégation n'est pas un phénomène naturel de toute communauté humaine au sens où les gens veulent vivre avec des personnes qui leur ressemble?
ce qui pourrait signifier un certain degré -naturel- de xénophobie propre à la conservation des êtres et des cultures différenciées: ie le doux rêve babélien du vivre-ensemble métissé et planétaire ne me parait étayé par aucune expérience communautaire humaine; en ce sens n'est il pas avant tout une utopie dangereuse au regard de l'histoire?
Écrit par : hoplite | 27/03/2010
"en ce sens n'est il pas avant tout une utopie dangereuse au regard de l'histoire?"
Les jours que nous vivons nous prouvent, si nous ne le savions déjà, que cette utopie sert surtout à casser ce qui existe: les droits fondamentaux d'expression libre, le droit au travail, le droit à l'école et à l'instruction, le droit à la santé,le droit de penser et d'agir librement, selon les lois que nous nous sommes données et selon la gamme de valeurs sociales et morales conquises au cours des siècles.
A nous, rien n'a été donné, nous avons tout conquis de haute lutte. Et nous nous reconnaissons des DEVOIRS, à côté et en même temps que ces droits.
Dommage qu'il nous faille recommencer...
Écrit par : Carine | 27/03/2010
"la bonne question pourrait aussi être: est-ce que la ségrégation n'est pas un phénomène naturel de toute communauté humaine au sens où les gens veulent vivre avec des personnes qui leur ressemble?"
Effectivement, c'est une bonne question.
N'est-on pas par ailleurs appelés à dépasser le statut "naturel" de l'Homme pour quelque chose de supérieur? Le comportement naturel grégaire de l'Homme est une donnée de départ mais est-ce une fin en soi? Ce dont parlait Levi-Strauss, c'est une constation qu'il a fait tout au long de ses études anthropologique mais était-ce une éthique qu'il proposait, celle de promouvoir ce comportement grégaire. À ta décharge, je crois comprendre qu'il croyait cette limite incontournable. Incontournable sur le plan collectif, en effet, mais sur le plan individuel, cela peut être différent.
D'un autre côté - et c'est là que je te rejoins -, l'utilisation politique du vivre-ensemble (le mot juste m'échappe momentanément) cache bien évidemment une stratégie qui n'a rien à voir - on dirait - avec le message au premier niveau. Cette hypocrisie protège sans doute une manipulation de masse assez crasse: nivellation des groupes sociaux sous la même férule intransigeante du néolibéralisme...
En d'autres mots, gestion du bétail humain...
Écrit par : Trader | 27/03/2010
@carine et trader,
je crois que vous vous rejoignez sur les ressorts de cette mondialisation pas si heureuse: il me semble qu'entre les rêves pacifistes et métissés de nos modernes incapables de voir le chaos ethnique qui règne au dehors de la bulle occidentale et les exigences planétaires des firmes globalisées soucieuses -avant tout- de maximiser leurs profits en organisant la guerre de tous contre tous, ce sont les communautés humaines aux cultures singulières -et parfois irréductibles- qui sont les premières victimes.
"N'est-on pas par ailleurs appelés à dépasser le statut "naturel" de l'Homme pour quelque chose de supérieur? Le comportement naturel grégaire de l'Homme est une donnée de départ mais est-ce une fin en soi? Ce dont parlait Levi-Strauss, c'est une constatation qu'il a fait tout au long de ses études anthropologique mais était-ce une éthique qu'il proposait, celle de promouvoir ce comportement grégaire."
peut-être, mais je me méfie au plus grand point de ces utopies sociales, de cette ingénierie sociale basée sur de pseudo bons sentiments (dont est pavé l'enfer..) , comme par exemple "le doux commerce" des libéraux censé apaiser les passions, ou bien le monde irénique débarrassé des classes et où chacun vivrait de son travail sans être exploité, des communistes...chacun peut juger de la praxis communiste ET des ravages du capitalisme globalisé.
je crois qu'il est urgent de renouer avec un peu de modestie et de mesure et de se reposer la question de la place de l'homme sur cette planète. nein?
Écrit par : hoplite | 27/03/2010
Jawohl !
Écrit par : Carine | 27/03/2010
"Je crois qu'il est urgent de renouer avec un peu de modestie et de mesure et de se reposer la question de la place de l'homme sur cette planète. nein?"
On s'y colle demain, parce que là, il fait beau et je vais me balader.
Bon Weekinde à tous:)
Écrit par : Carine | 27/03/2010
"peut-être, mais je me méfie au plus grand point de ces utopies sociales, de cette ingénierie sociale basée sur de pseudo bons sentiments (dont est pavé l'enfer..) , comme par exemple "le doux commerce" des libéraux censé apaiser les passions, ou bien le monde irénique débarrassé des classes et où chacun vivrait de son travail sans être exploité, des communistes...chacun peut juger de la praxis communiste ET des ravages du capitalisme globalisé.
je crois qu'il est urgent de renouer avec un peu de modestie et de mesure et de se reposer la question de la place de l'homme sur cette planète. nein?"
Bien dit.
Votre "bêtise crasse" ressemble beaucoup, pour moi, a de la sagesse.
Écrit par : P.I. | 27/03/2010
@carine,
bonne balade et bon WE!
@PI,
merci. j'essaie de l'être en tout cas.
Écrit par : hoplite | 27/03/2010
La mondialisation pas si heureuse ? Nous tapotons gentiment sur des claviers, prenant le temps de la conversation cultivée, au lieu de respirer de la poussière de charbon dans une mine brulante.
Après nécessairement si vous vous attendiez à un monde universellement pacifié, où des fontaines aurait jailli du vin, des arbres coulé du miel, et la viande rouge éclot dans des fleurs sur votre balcon, c'est clair que la mondialisation n'est pas à la hauteur des espoirs suscités. Mais en attendant elle a juste sorti des continents entiers de la misère.
Concernant les minorités, si vous voulez passer un moment agréable parlez-en par exemple à des Marocains de la bourgeoisie. Ils vous en feront une description criante de vérité et si peu correcte que vous serez peut-être même choqué. ^^ Là-bas ils s'en préservent, ils savent que c'est de la racaille, et la traite en conséquence. Par exemple de hauts murs encerclent les quartiers à problème, façon barrière de sécurité en Cisjordanie. Notre faute c'est de ne pas oser les civiliser à coups de pompe. On me racontait que les autorités marocaines avait rasé tout un bidonville après qu'il s'était avéré qu'un terroriste en était issu ; on peut imaginer des arrestations en pagaille et des interrogatoires électrisés.
On ne cesse de nous décrire la mondialisation comme une idéologie, une doctrine économique, politique, alors bien avant, la mondialisation c'est très bêtement des porte-conteneurs. C'est l'histoire occidentale, nous sommes des explorateurs, des inventeurs. Nous avons construits des navires de plus en plus grands, pour trafiquer de l'or, les épices, l'ivoire, les esclaves, puis du coton, du sucre, du thé, du caoutchouc, ect... Il est arrivé un jour, où de mondialisations successives en mondialisations, il s'est avéré rentable de délocaliser de l'industrie en Asie. La mondialisation c'est un changement d'échelle permis par les moyens techniques, que la politique et l'économie finissent par intérioriser, rationaliser et généraliser.
Certaines "cultures singulières -et parfois irréductibles-" seront certainement détruites, mais le monde n'est pas un musée. Vous imaginez le nombre de peuples singuliers qu'on a dû massacrer au cours des siècles ? C'est ainsi, c'est la sélection naturelle, le darwinisme en marche. Et c'est pourquoi le discours anti-mondialisation nous confinant au rôle de bons sauvages blancs est si mortifère. La course de l'histoire ne s'arrête pas, si on cesse d'inventer, d'innover, un jour ce sera nous ces peuples singuliers que des cultures plus avancées viendront tirer comme au balltrap. Je préfère l'éviter.
Écrit par : VV | 28/03/2010
@VV,
merci pour ce commentaire argumenté..
ne faites pas de moi cette figure du réactionnaire arquebouté sur un monde disparu et idéalisé, ça n'est pas le cas; je pense simplement que l'homme n'est pas de taille à mesurer les bouleversements induits par son hubris moderne.
les civilisations et les cultures disparaissent et d'autres font surface mais s'il y a une constante, à mon avis, et depuis 1492 notamment, c'est la constance avec la quelle il scie la branche sur laquelle nous sommes assis devant notre écran LCD.
Jared Diamond montre parfaitement dans son livre "Effondrement" combien les habitants de l'île de Paques (autrefois couverte de forêts peuplées d'animaux et d'oiseaux en grand nombre) tout à leur entreprise d'arraisonnement de leur environnement (couper les arbres, exploiter les sols, détruire les écosystème fragiles pour nourrir une population toujours plus nombreuse et pour sculpter des statues toujours plus hautes) ont fini par manger des rats puis se dévorer eux-mêmes sur une île ravagée par leur seule présence. Excellente métaphore de notre monde post-moderne à la différence que les pascuans ne disposaient pas des outils de destruction massive et autres pesticides qui abondent aujourd'hui.
Si vous êtes progressiste, vous ùme répondrez qu ces sociétés archaïques ne disposaient pas -non plus- d'une science moderne pouvant relever certains défis d'aujourd'hui...certes mais il faut être aveugle pour ne pas voir combien cette doctrine progressiste qui commande d'adouber sans réserves la moindre avancée -forcément spectaculaire et heureuse du monde tel qu'il va- s'est fourvoyée et ne porte plus d'espoir.
Plus haut, je renvoie dos-à-dos ces deux matérialismes effrénés que sont ces sociétés de production et de consommation dont la seule parousie reste la sainte croissance (pour quoi faire?)
"Après nécessairement si vous vous attendiez à un monde universellement pacifié, où des fontaines aurait jailli du vin, des arbres coulé du miel, et la viande rouge éclot dans des fleurs sur votre balcon, c'est clair que la mondialisation n'est pas à la hauteur des espoirs suscités.
vous savez bien que ça n'est pas le cas.
"Mais en attendant elle a juste sorti des continents entiers de la misère."
sortir des millions de chinois ou d'indiens de la misère pour en faire des ersatz d'occidentaux qui ouvrent une usine à charbon chaque semaine et qui se hâtent d'adopter un modèle de consommation/ de vie que nous savons condamnés à terme (car prônant une croissance infinie dans un monde fini), je ne suis pas sûr que cela soit un espoir.
"Concernant les minorités, si vous voulez passer un moment agréable parlez-en par exemple à des Marocains de la bourgeoisie. Ils vous en feront une description criante de vérité et si peu correcte que vous serez peut-être même choqué. ^^ Là-bas ils s'en préservent, ils savent que c'est de la racaille, et la traite en conséquence. Par exemple de hauts murs encerclent les quartiers à problème, façon barrière de sécurité en Cisjordanie. Notre faute c'est de ne pas oser les civiliser à coups de pompe. On me racontait que les autorités marocaines avait rasé tout un bidonville après qu'il s'était avéré qu'un terroriste en était issu ; on peut imaginer des arrestations en pagaille et des interrogatoires électrisés."
d'accord là-dessus, on y viendra quand nos clercs se feront chauffer les pieds...
"C'est l'histoire occidentale, nous sommes des explorateurs, des inventeurs. Nous avons construits des navires de plus en plus grands, pour trafiquer de l'or, les épices, l'ivoire, les esclaves, puis du coton, du sucre, du thé, du caoutchouc, etc... Il est arrivé un jour, où de mondialisations successives en mondialisations, il s'est avéré rentable de délocaliser de l'industrie en Asie. La mondialisation c'est un changement d'échelle permis par les moyens techniques, que la politique et l'économie finissent par intérioriser, rationaliser et généraliser."
encore d'accord. précisément c'est cette évolution qui me semble lourde de menaces.
et porter un regard critique -voire pessimiste- sur cette évolution, ne me fait nullement regretter les sacrifices Mayas ou envisager de finir comme une cible de ball-trap: il doit y avoir d'autres équilibres possibles.
à vous lire.
Écrit par : hoplite | 28/03/2010
C'est une critique qui revient souvent que celle de la finalité de la croissance. Alors que la croissance n'en a aucune. Comme le capitalisme, c'est un outil. On ne demande pas à marteau ou à un tourne-vis de donner un sens à notre vie, de lui trouver un but, une finalité, alors pourquoi le faire pour la croissance ? La croissance vous donne simplement l'occasion de trouver un but à votre vie, elle vous en donne les moyens. Je crois que c'est cette liberté qui effraie, qui paralyse, parce qu'elle est le plus souvent synonyme de vacuité.
D'autres équilibres possibles... Toujours cette 3ème voie introuvable. Je ne dis pas qu'elle ne serait pas souhaitable in hypothesis, mais je n'ai pas encore vu esquissé la moindre alternative désirable. En attendant je m'étonne que la France soit l'un des pays les plus hostiles au capitalisme, en proportion bien plus que la Chine, alors que c'est un des pays qui en a le plus profité. J'imagine que la population croit tellement au discours étatiste qu'elle assimile les avancées sociales à l'accroissement du rôle de l'Etat.
Généralement le progressisme est relatif au progrès humain, à l'hégélianisme, pas au progrès technique qui n'est pas contestable. Depuis toujours le génie créatif humain a servi à accroitre son pouvoir destructeur, du biface aux poignards en bronze, de l'invention de la poudre à canon à celle de l'aviation. Dans tout progrès il y a une part de désenchantement. Il faudrait une véritable écologie, conservatrice, à l'opposé de celle des villes ; et on n'en prend pas le chemin. Mais si notre époque est détestable sur de nombreux points, il faut aussi savoir saisir le positif, ce qu'elle a d'inouï. Ce que la réacomachin par exemple ne sait pas faire.
Et nous sommes tous condamnés à terme, nos sociétés, nos civilisations, essayons simplement d'être mémorables. Nous sommes tellement en dessous de ce que nécessiterait l'époque, et en plus nous avons la prétention folle de vouloir régir le futur, comme si c'était à notre portée, comme si nos gouvernements voyaient au-delà de l'année fiscale. Nous devrions vouloir la même chose qu'Hérodote : " que les actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l'oubli". Vivre notre époque.
Écrit par : VV | 29/03/2010
"Et nous sommes tous condamnés à terme, nos sociétés, nos civilisations, essayons simplement d'être mémorables."
Bien vu!
Écrit par : snake | 29/03/2010
@VV,
"C'est une critique qui revient souvent que celle de la finalité de la croissance. Alors que la croissance n'en a aucune. Comme le capitalisme, c'est un outil."
suis d'accord, l'économie de marché n'est qu'un outil, au départ. aujourd'hui cela s'apparente plus à un modèle anthropologique exclusif. l'alpha et l'oméga de toute pensée progressiste: des points de croissance et de PIB.
"Je crois que c'est cette liberté qui effraie, qui paralyse, parce qu'elle est le plus souvent synonyme de vacuité."
justement, je ne vois plus grande liberté dans les "sociétés de marché" d'aujourd'hui, peuplées d'homo enonomicus aliénés par la consommation à outrance... quelle liberté? choisir entre un écran plasma ou lcd?
sur le fond, je pense que le postulat d'adam smith, c'est-à-dire l'auto régulation du marché, ça ne marche pas ou bien ça aboutit au désastre américain actuel (enron, aig, goldman sachs, cdo, cds, etc...). par ailleurs les expériences chiliennes (Pinochet et ses chicago boys) ou chinoises montrent assez bien, à mon avis, que le capitalisme peut parfaitement se développer dans un environnement autoritaire ou totalitaire. et dire cela ne signifie nullement appeler de mes vœux une étatisation de l'économie (le gosplan non plus, ça n'était pas formidable)
je crois que cette liberté d'entreprendre -et de s'enrichir- caractéristique d'une économie de marché doit rester sous l'audit de la communauté, de l'Etat qui représente logiquement l'intérêt général, non le meilleur intérêt de chacun.
"Il faudrait une véritable écologie, conservatrice, à l'opposé de celle des villes ; et on n'en prend pas le chemin. Mais si notre époque est détestable sur de nombreux points, il faut aussi savoir saisir le positif, ce qu'elle a d'inouï. Ce que la réacomachin par exemple ne sait pas faire."
d'accord pour l"'écologie conservatrice. il ne s'agit pas de revenir en arrière mais d'inventer un modèle de vie (pas forcément de développement ni de décroissance)compatible avec les impératifs écologiques. pas compliqué..
"Et nous sommes tous condamnés à terme, nos sociétés, nos civilisations, essayons simplement d'être mémorables."
mouais, les hommes de l'ile de Paques ont édifié une civilisation mémorable mais ont fini par se bouffer entre eux parce qu'ils avaient détruit TOUT leur environnement...je ne voudrais pas que mes gamins vivent La route de Cormac mcCarthy...
Écrit par : hoplite | 30/03/2010
Les commentaires sont fermés.