30/07/2011
sturm
je trouve que le climat se dégrade rapidement en ce moment...possible prélude à une épuration festive de tout ce que le web peut compter de "hussards bruns"...
au cas où, si Hoplite venait à disparaitre (dans le cosmos), rendez-vous chez lt-sturm (pour l'instant en quasi-sommeil)
« Dans la cour d’un collège de Chelles, en Seine-et-Marne, j’ai vu un groupe de jeunes correspondants allemands, des adolescents pour la plupart blonds, beaux, frêles, vêtus de couleurs claires, arrivés la veille au soir de Lindau, et pour certains pleurant la tête basse, sans comprendre pourquoi des élèves maghrébins venaient de leur cracher dessus. Cette scène christique ne cesse de me hanter. »
Richard Millet, Fatigue du sens, 2011.
je pars quelques jours dans mes vallées alpines, je vous souhaite de bonnes vacances, de bonnes lectures et un minimum de détachement..
17:18 | Lien permanent | Commentaires (20)
29/07/2011
KO
"(...) Peu de gens voient le chaos qui va survenir tellement les intrications du risque et du crédit sont opaques dans le système financier mondial. Les conflits vont éclater partout entre les dirigeants de toutes nationalités. L’ampleur des pertes à compenser va mener des charrettes de dirigeants politiques et financiers devant les tribunaux.
Vous invoquez Dieu au secours de l’Amérique et vous avez bien raison. Il est temps que les Européens aident Dieu à réinventer la monnaie pour que les citoyens du monde puissent régler leurs accommodements sans se détruire. Il n’y a que les Européens qui aient inventé l’État de droit multinational. Il leur incombe d’en créer l’instrument de compte qui permettra aux États-Unis de survivre comme ensemble cohérent en dépit de la faillite du dollar."
Pierre Sarton du Ronchay, chez Jorion.
analyse lucide et constructive, as usual.
le pertinent Daredevil, en commentaire du dernier post, fait le pari que le chaos qui s'annonce pourrait bien réveiller les troupeaux d'européens en dormition (Venner) gavés de "tittytainment" (Z Brezinski).
je suis d'accord. et en même temps quelque peu soucieux des temps à venir: on sait quand et comment ça commence, on ne sait quand et comment ça finit...(ce qu'aurait pu dire le gouverneur de Launay...ha ah!)
13:29 | Lien permanent | Commentaires (6)
26/07/2011
sortie de crise
Avant de lire votre journal préféré, faites un tour chez Jovanovic, ça permet de relativiser un brin l'euphorie des lemmings.
Qui vont vous occuper un moment avec, au choix:
- la remontée dans les sondages du pitre du Fouquet's et ses Fouquet's boys,
- le défaut de paiement de quelques PIGS, certes mal en point mais sans commune mesure avec la situation désespérée du monde anglo-saxon,
- la situation dramatique de "la corne de l'Afrique" sans vous parler une seconde des démographies délirantes de ces pays ni de la spéculation éffrénée sur les matières premières organisées depuis 2008 par les philanthropes JP Morgan et GS,
- la mise à mort de quelques dizaines de travaillistes (sorte de libéraux relativistes, festifs et multicul, comme partout) sur une île norvégienne par un franc-mac amoureux de l'humanité boréenne,
- les aventures de Tistane dans les griffes du satrape marakchi -ce nouveau Dreyfus- (dont on apprend chez Jovanovic que la mère avait eu quelques faiblesses pour le même) anciennement candidat des "peaux-rouges" estampillés Progrés de Gauche à la présidentielle...(c'est dire le niveau de common decency de nos modernes socialistes validant sans barguigner un happy few millionaire et maniaque sexuel! Orwell, reviens!)
-etc, etc.
Pas trop tard pour se convertir à l'épicurisme: l'ataraxie c'est la solution.
« On a parfois l’impression que les simples mots de socialisme ou communisme ont en eux une vertu magnétique qui attire irrésistiblement tous les buveurs de jus de fruits, nudistes, porteurs de sandales, obsédés sexuels, Quakers, adeptes de la vie saine, pacifistes et féministes que compte l’Angleterre. Cet été, alors que je me déplaçais dans la région de Letchworth, je vis monter dans mon autocar deux vieillards à l’air épouvantable. Ils avaient tous les deux la soixantaine, tout petit, roses, grassouillets, et allaient tête nue. L’un arborait une calvitie obscène, l’autre avait de longs cheveux gris coiffés à la Lloyd George. Ils portaient tous deux une chemise de couleur pistache et un short kaki moulant si étroitement leurs énormes fesses qu’on discernait chaque repli de la peau. Leur apparition dans l’autocar provoqua une sorte de malaise horrifié parmi les passagers. Mon voisin immédiat, le type même du voyageur de commerce, coula un regard vers moi, détailla les deux phénomènes, se tourna à nouveau vers moi et murmura « des socialistes », du ton dont il aurait dit par exemple : « des Peaux-Rouges ». Il avait sans doute deviné juste – le parti travailliste indépendant tenait son école d’été à Letchworth. Mais l’important est que, pour ce brave homme, excentrique était synonyme de socialiste, et réciproquement. » (Georges Orwell, Le quai de Wigan, p.196-197).
Cela dit, il semble qu'à certains endroits, la Norvège ne soit plus vraiment la Norvège:
“Le Grand Remplacement est bien avancé ici aussi. A aucun moment de l’histoire de l’humanité on aura assisté a un phénomène aussi bizarre : tous ces peuples qui, rendus hébétés et passifs par une idéologie mortifère, se laissent remplacer par d’autres à flot continu. On dirait qu’ils ne se rendent même pas compte de ce qui leur arrive, qu’ils ne veulent pas voir, qu’ils refusent de s’apercevoir qu’individu par individu ils disparaissent, remplacés, remplacés, remplacés.
Ils vivent dans la fiction folle que les autres sont la même chose, qu’il n’y a pas de différence, que tout ce qui compte pour faire un peuple, le même peuple qu’eux, c’est d’être là. Ici dans cette petite ville de la province norvégienne, la ville d’Ibsen, on ne peut pas faire un pas sans tomber sur des femmes voilées de la tête aux pieds”
Renaud Camus, Journal 2009 (éd. Fayard), lors de son voyage en Norvège (pages 355-356)
20:17 | Lien permanent | Commentaires (8)
13/07/2011
sans frémir
« Nous, Malgaches nomades de la mer ou bergers des hauts plateaux, nous Mexicains qui réinventons l’ordre maya d’un monde qui fut le nôtre, nous Marocains qui nous savons à jamais membres du corps du roi et fils d’Islam, nous peuples des rizières, des dernières forêts qui survivent au grand massacre de l’Equateur, et des capitales de la poussière, comme nous Européens, qui ne savons plus dire qui sont les nôtres et ce que nous voulons être vraiment, nous savons qui sont nos ennemis. L’ordre ancien a vu les oppositions des religions les unes contre les autres, des nations les unes contre les autres, des peuples les uns contre les autres. Le système nouveau est celui de l’opposition des peuples, des nations et des religions, contre le mondialisme qui prétend les abolir, les réduire, les soumettre, et contre ceux qui prétendent diriger le monde vers son unité, au nom de leur élection prétendue ou de leur supériorité autoproclamée. Et le système nouveau est celui qui organisera la coopération de peuples souverains, distincts, unis et divers.
Ceux qui organisent dans l’ombre la conspiration des sachants, des experts et des banquiers, ceux qui exposent en plein jour leurs projets de directoire mondial, planifient le chemin de la démocratie planétaire et se préparent au gouvernement universel, ceux-là sont les pires ennemis de tous les peuples, de tous les hommes de leur terre, de leur sang et de leur foi, de tous les rebelles, résistants et insurgés contre le bien unique, la conformité imposée et le métissage de rigueur. Ils savent que la frontière est la limite de l’autorité légitime et de l’action utile. Ils savent que la discrimination est la condition de tout projet de société consistant. Ils savent que la préférence des siens par rapport aux autres est le fondement de la liberté des uns et des autres à suivre leur voie et à approfondir leur unité interne. Ils savent par-dessus tout que la diversité des collectivités humaines est le seul véritable garant de la survie de l’humanité, et qu’elle résume à elle seule la condition politique. Ils connaissent leurs ennemis, et ils sauront sans trembler, sans frémir et sans remords le moment venu d’en finir. »
Hervé Juvin, Le renversement du monde. Politique de la crise, 2010.
23:14 | Lien permanent | Commentaires (30)
débrouillage
Avant de hurler, il faut savoir que Meyssan, avant d'être infréquentable, a toujours été un militant de "gauche", "anti-fasciste", journaliste au Monde, à l'évenement du Jeudi, cadre national du Parti Radical de Gauche, viscéralement hostile au FN, etc...une sorte d'archétype de l'imposture gauchiste dans ce pays spectaculaire qu'est la France.
Or ce gars-là a disparu de tous les écrans radars de la presse écrite, radio, télé, au lendemain de la publication de son livre sur la comique version officielle de l'administration américaine sur le 11/09...et est aujourdhui démonisé, qualifié de fasciste et trainé dans la boue par ceux-là mêmes qui étaient ses compagnons de route autrefois...pourquoi?
22:59 | Lien permanent | Commentaires (3)
10/07/2011
limites
12:32 | Lien permanent | Commentaires (15)
09/07/2011
le printemps des autruches
Jacques Julliard à propos du Siècle :
« Il s’est constitué une superclasse dirigeante qui défend avec âpreté ses intérêts propres, transcendant par rapport aux péripéties de la démocratie électorale. C’est d’elle que je disais ici même, il y a quinze jours, qu’elle fait régner une connivence de tous les instants entre la banque, les affaires, l’administration, le barreau, la politique, le journalisme, parfois les arts, l’université, l’édition…Si vous ne me croyez pas, allez faire un tour, à condition que l’on vous laisse entrer, à l’Automobile club de France, un soir où le Siècle, le club de cette superclasse dirigeante, se réunit pour dîner. A défaut, vous verrez au moins les chauffeurs de ces limousines noires qui attendent patiemment la sortie de leurs maîtres. A l’intérieur, des hommes en costumes gris et quelques femmes en tailleurs sobres échangent des opinions, des adresses, des tuyaux, des services, parfois des fonctions, des positions sociales, voire des amants ou des maîtresses. Dans ce milieu fermé fermente l’idéologie de la classe dominante : modernisme discret, bien-pensance sociale et culturelle, conformisme économique, respect absolu de la puissance et de l’argent. La pensée unique est là et bien là. Il existe derrière les apparences successives des combinaisons ministérielles, un gouvernement de facto, un gouvernement invisible des élites financières et institutionnelles qui, à défaut de dicter sa loi, fournit la pensée et inspire l’action des élites dirigeantes françaises. »
si même les cathos de gauche sortent la tête du sable, l'espoir est permis!
(source : Faits et Documents 1-15/07/2011, lire aussi cet interview trés éclairant dEmmanuel Ratier à propos du même siècle)
« La gauche a abandonné ces quartiers ; elle a abandonné les classes populaires, sa jeunesse. C’est donc l’abandon de notre culture, de notre identité de nos racines de nos valeurs fondamentales. La gauche a épousé les thèses du grand patronat avec ce discours irresponsable où il faudrait régulariser tous les sans-papiers, elle prône l’immigration comme le demandent Laurence Parisot et Christine Lagarde pour une main d’œuvre à bon marché. Non, l’immigration n’est pas une chance pour la France. C’est un mensonge entretenu depuis 30 ans. Oui c’est une chance pour le capitalisme financier, pour diviser, pour exploiter, pour généraliser l’insécurité sociale, exclure, ghettoïser des millions de familles et de jeunes français de la vie sociale et politique. »
André Gérin, candidat communiste à la présidentielle 2012…
et que dire des cocos repentis? la botte souveraine de la réalité?
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07/07/2011
treuer hussar
"Les « Hussards bruns » du Web
C'est la spécificité de ce que l'on appelle la "fachosphère". Des blogs personnels qui ont en commun une esthétique très léchée, très dandy, façon "homme de goût, de savoir et d'action", en révolte contre le monde moderne.
Ils s'appellent French Carcan, Zentropa, I like your style, Fromage plus, Didier Goux habite ici ou Hoplite. Ils adoptent un ton souvent railleur et méprisant. Une misogynie assumée. Un racisme chic et élitaire. On y célèbre souvent Pierre Drieu LaRochelle, Ernst Jünger mais aussi Frédéric Dard, Antoine Blondin ou encore Jean Yanne.
On y trouve fréquemment un extrait du film Un idiot à Paris, dialogué par Michel Audiard, où Bernard Blier sermonne ses bouchers grévistes en ces termes: "Finie la petite auto, finies les vacances au Crotoy, fini le tiercé." Nous les avons surnommés les "Hussards bruns de la Toile", en référence au groupe d'écrivains des années 1950 et 1960 dit des "Hussards" qui se caractérisaient par leur antigaullisme de droite, leur goût du style, leurs positions à contre-courant de leur époque. Et leur fascination pour les causes perdues et les réprouvés.
Ces "Hussards bruns" se sont créé une vraie zone d'influence sur le Net. Les belles voitures, les Vespa, les cigarettes anglaises, les pin-up et autres sex-symbols des années 1950 et 1960 résument leur imagerie. Il s'agit d'entretenir une sorte de nostalgie autour d'un monde occidental qui aurait disparu, celui "d'avant l'immigration de masse".(...)" Le Monde du 5/7/11
Insulte gratuite, amalgame, ignorance crasse des auteurs nommés, reductio ad hitlerum…la totale. Ouais…mais qu’attendre d’autre des petits commissaires politiques du web que sont ces merdeux devant leur Imac ? La vie d’un kapo moderne de l’Immonde (comme disait le Général) est simple : tout ce qui dépasse de la norme du politiquement correct (c’est-à-dire tout ce qui n’est pas l’émanation du cercle de raison du pitre Minc) doit être repéré, dénoncé, et détruit.
Selon le graphique ci-dessus, chacun pourra comprendre que votre serviteur étant classé directement dans la fachosphère, tout prés du célèbre leader national-socialiste à petite moustache, ite missa est ! Delendus est Hoplite (parmi d’autres, donc) !
Je ne sais pas si c’est l’immigration de masse qui est à l’origine de ce genre de papier inepte mais on sait en revanche d’emblée que toute interrogation sur ce phénomène moderne étrangement validé aussi bien par le MEDEF que par le moindre collectif de « sans-papiers » médiatisé par TF1 (alias de vulgaires clandestins délinquants partout ailleurs mis à mort ou expulsés sine die SAUF en Europe) qui ne serait pas SEULEMENT LAUDATIVE ou LACRYMOGENE n’aura sa place dans ce torchon que le jour ou cette rédaction de minables pleurnicheur sera délocalisée à Bombay !
Rien de neuf sous le soleil, donc, sinon qu’à force d’être signalé d’un côté (MRAP), puis de l’autre (Journal de révérence vespéral…qui me fait immanquablement penser à la fameuse détonation vespérale d’Achille Talon ! ha ha !), il se pourrait bien qu’un matin, ce blog insignifiant (c’est vrai que l’actualité est plutôt calme actuellement, intéressons-nous plutôt aux pauvres héritiers des Nimier et Blondin…tu parles) disparaisse. Et tout sera comme avant.
Passé quelques jours festifs et vivrensemblesques dans un monastère bénédictin, au pied de la montagne noire : silence total, apaisement, beauté du lieu, accueil chaleureux et hôtellerie spartiate (idéal pour la phalange). Et là, le petit kapo du Monde à l’affût devant son écran et dans ses fringues fair-trade de merde doit frétiller en pensant disposer de la preuve ultime de mon appartenance à l’Opus Déi (moi qui suis agnostique) ou au réseau protégeant Martin Bormann depuis sa disparition mystérieuse en 1945 (moi qui suis modérément démocrate et Castoriadisien..).
Silence extérieur total donc, bouillonnement intérieur pour moi mais silence intérieur également pour ceux qui ont fait le vœu d’entendre la parole de Dieu…Offices rythmés par les chants des moines et la lectio divina. Dans sa grande miséricorde, Saint Benoît autorisa le vin à table pour ses fidèles qui prenaient le désert. Grand merci !
Quant au monde Occidental qui disparaît et au chaos que chacun peut observer de sa cuisine, ça n’est pas une nouveauté (sauf pour les miliciens du nouvel ordre festif et métissé recrutés précisément sur leur capacité naturelle à encenser sans réserves chacune des merveilleuses et nouvelles catastrophes politiques, sociales, culturelles, anthropologiques que produit à jet continu le monde tel qu’il va).
Castoriadis (célèbre fasciste) situe cette cassure dans la dynamique greco-occidentale dans le mitan du XXième siècle, moment ou le monde occidental et européen en particulier, cesse, contrairement à son code génétique depuis 2500 ans, de produire du sens à partir d’un regard critique et introspectif : cette « civilisation du souci », comme disait Valery ne connaît précisément plus de souci, plus de scrupules et sombre dans un matérialisme sans âme, un relativisme profond et dans la gangrène déconstructionniste, confinant à l’ethno-masochisme consenti et assumé. JF Mattei fait le même constat à propos de l’épuisement du regard d’Europé, cette princesse asiatique qui donna son nom à notre continent. Nietsche parle du dernier homme sautillant et clignant de l’œil, perdu dans l’hédonisme sans retenue et la transgression de tous les interdits (« Si Dieu est mort, tout est permis »).
L’épuisement du sens. Castoriadis désigne l’épuisement du modèle démocratique et réflexif greco-occidental, lié à la disparition de certains types anthropologiques qui ne peuvent être produits par le capitalisme globalisé (et la seule valeur qu’il véhicule, le profit), comme le fonctionnaire Weberien, l’ouvrier consciencieux, le juge incorruptible, le commerçant honnète, etc.), pointant là une évidence qui est l’intime connection entre un régime social et le type anthropologique (ou l’éventail de types) nécessaire pour le faire fonctionner : lorsque le seul horizon du jeune moderne est de faire du bizness en se conduisant comme un vrai chacal avec ceux qui l’entourent, on comprend sans peine que l’horizon social puisse s’assombrir. Mais aussi, l’irruption de bureaucraties managériales, la disparition du débat politique, la dépolitisation des sociétés occidentales, l’effondrement de la transmission du savoir (dans la cité Athénienne, patriciens mais aussi esclaves et femmes (notez l’ordre, faut que je justifie cette mysogynie que l’on me lance au visage ! ha ha) faisaient, en partie, leur éducation et leur culture en regardant des tragédies, aujourdhui c’est Un repas presque parfait et Super nanny, on mesure le progrès irrefutable, finalement c’est bien une tragédie…), l’arrêt (ou l’aboutissement) de ce projet d’autonomie et d’auto-institution des individus et des sociétés qui reste singulièrement propre à l’Occident et à aucune autre civilisation. En parallèle l’expansion sans fin d’un capitalisme globalisé, prédateur et destructeur, dans un monde fini (et qui vient nous le rappeler tous les jours). Castoriadis rappelle encore, pour les lecteurs les moins aiguisés (ceux du Monde, de Télérama ou des Inrocks par exemple) que ce que viennent chercher en Occident les hommes d’autres civilisations, ce ne sont pas l’habeas corpus, la séparation des pouvoirs ni le mariage gay ou Lady Gaga mais des armes et des objets…Pour ceux qui croient encore à la « fin de l’histoire » ou à la « fin des idéologies ».
Pour Nietzsche (phalangiste bien connu), la mort de Dieu signe l’avènement du chaos, le nihilisme, irrémédiable et définitif : un peuple de barbares dont les temples et le ciel s’écroulent car vidés de toute croyance c’est-à-dire de toute morale, dans un océan de consommation violente et de jouissance sans limites (Force et honneur ou Jouissez sans entraves ?). Chantal Delsol (célèbre apologue du régime de Vichy…) aristotélicienne et Machiavélienne, disciple de Freund et Schmitt, pense elle aussi (caramba, c’est une conjuration !!), que la parenthèse du monothéisme chrétien qui irrigua la culture occidentale pendant deux mille ans est en train de se refermer, et avec elle, ses fruits sécularisés (individualisme, progrès, linéarité de l’histoire, droits de l’homme, etc.) qui constituaient une architecture signifiante. Mais que cet événement qu’accompagnent ce chaos contemporain fait de relativisme et de nihilisme dus à l’oubli des référents fondateurs, peut n’être qu’une transition vers des modes d’êtres et de pensées comparables à ceux qui précédèrent l’Occident chrétien : pour faire bref, un panthéisme ou un polythéisme rompant avec la quête de vérité initiée par les présocratiques et magnifiée par la geste chrétienne pour revenir à cette sagesse des anciens poursuivant la « vie bonne », conscients qu’ils étaient de ne jamais découvrir la vérité. Comme si au travers des ruines de cet Occident qui meurt en Bermuda et en clowns-kapos derrière leurs ordinateurs, perçaient déjà les germes de sagesse et de paganisme faits avant tout, de mesure et de renoncement (à la vérité, au progrés, à l’individu roi, à la royauté de l’homme), bref, remplacer le Vrai par le Bien, la ferveur par le lâcher-prise.
« L'Asie et l'Europe sont perdues dans un des coins du monde ; la mer entière n'est dans le monde qu'une goutte d'eau ; le mont Athos n'y est qu'une motte de terre. Toute cette partie du temps que nous pouvons mesurer n'est qu'un instant de l'éternité. Tout est mesquin, changeant, périssable. Mais toutes choses viennent de ce principe commun qui conduit l'univers, et duquel tout sort, soit directement, soit comme conséquence. L'effroyable gueule du lion, les poisons qui nous tuent, en un mot tout ce qui est mauvais pour nous, ici une épine, là de la boue, ne que sont les suites et les dérivés des choses les plus nobles et les plus belles. Ne t'imagine donc pas que tout cela soit étranger au principe que tu adores ; mais sache reconnaître en lui la source universelle des choses, quelles qu'elles soient. »
Marc-Aurèle, Pensées.
treuer hussar...
23:04 | Lien permanent | Commentaires (21)
02/07/2011
tiers-mondialisation
« Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population »
Guide de recommandations de l’OCDE, Bernard Conte, Contre-Info.
« Il n’existe aucune garantie que les protections qui prévalent dans les sociétés occidentales seront préservées dans celles qui deviennent non-occidentales. Aucune raison historique ne force à croire que des gouvernements basés sur les libertés individuelles survivront à la disparition des peuples occidentaux. L’Afrique post-coloniale est révélatrice. Dans sa plus grande partie, le continent Noir retourne à ses mœurs ancestrales, renforcées par une infusion d’armes occidentales modernes, comme cela a été montré par les carnages somalien et rwandais. Ce qui bouleverse notre très profond sens de la compassion est compréhensible. Mais le sentimentalisme ne devrait pas nous aveugler quant aux implications à long terme que cela aura sur notre propre survie. De même que de donner de la nourriture à des populations incapables de se nourrir ne fait que hâter l’inévitable catastrophe démographique, déverser en Occident des populations du Tiers Monde accélère simplement la transformation de l’Occident en une extension du Tiers Monde. »
Entre les gentilles recommandations de l'OCDE (sur les bons conseils des "experts" de la City, de Wall Street et de la commission européenne), et la colonisation tranquille de ce continent par des cohortes de barbares, pas de quoi s'inquieter, juste rester cool (comme Fonzie).
Important d'avoir des figures, des modèles à suivre dans le chaos. Si possible des hommes (ou des femmes) qui ont eux-mêmes connu des époques troublées.
Thomas Molnar dans un de ses livres, Moi, Symmaque, parle de ce sénateur romain contemporain de la dissolution de l'empire et qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit.
La figure de l'anarque de Jünger est cruciale, comme celle de l'empereur Marc-Aurèle. Tous ces hommes ont connu le chaos, l'effonfrement de leur monde, la guerre. Et ont survécu.
Même contemplatifs ou stoïciens, ils ont combattu et lutté contre ce qu'ils croyaient être le mal.
12:04 | Lien permanent | Commentaires (16)
01/07/2011
bella della semana
"Etre humain consiste essentiellement à ne pas rechercher la perfection, à être parfois prêt à commettre des péchés par loyauté, à ne pas pousser l'ascétisme jusqu'au point où il rendrait les relations amicales impossibles, et à accepter finalement d'être vaincu et brisé par la vie, ce qui est le prix inévitable de l'amour que l'on porte à d'autres individus. Sans doute l'alcool, le tabac et le reste sont-ils des choses dont un saint doit se garder, mais la sainteté est elle-même quelque chose dont les êtres humains doivent se garder."
Orwell, 1949.
PS: inspiration discrétement en berne en ce moment (ou petite lassitude); pas impossible que je vous assène d'autres bella da semana, faute de mieux..
19:10 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : bella da semana