30/06/2011
spectacle
« Que faut-il, d’un point de vue libéral, pour édifier une communauté moderne ? A ne considérer que l’exemple de la Communauté Européenne (mais cela vaudrait évidemment pour toute autre communauté, y compris la communauté nationale) la réponse semble simple. Il faut, d’un côté, un marché commun, c'est-à-dire un espace ou les monades humains puissent échanger librement leurs biens et leurs services, selon les règles d’une concurrence libre et non faussée. Et, de l’autre, un ensemble de règlements juridiques (ou espace de Droit) permettant, pour une part, de protéger cette concurrence, et, pour une autre, de garantir à chaque monade (ou chaque libre association de monades) le droit de vivre selon sa définition privée de la vie bonne. Autrement dit, une société libérale cohérente se définit comme une agrégation pacifique d’individus abstraits qui, dés lors qu’ils en respectent globalement les lois, sont supposés n’avoir rien d’autre en commun (ni langue, ni culture, ni histoire) que leur désir de participer à la Croissance, en tant que producteurs et/ou consommateurs.
Comme, par ailleurs, ces conditions très minimales d’appartenance sont désormais en voie de mondialisation (du fait de ce que Guy Debord appelait la dégradation spectaculaire –mondiale de toute culture) une société libérale développée doit donc logiquement finir par se considérer comme un simple site de passage, n’impliquant aucune allégeance morale particulière de la part de ceux qui ont provisoirement choisi d’y résider, et que chacun doit être libre de quitter pour un autre site, dès lors qu’un calcul quelconque lui en démontre l’avantage. Exemple (dans l’hypothèse où ce calcul serait de type fiscal) : est-il plus intéressant pour moi que je devienne citoyen belge, un citoyen suisse ou un citoyen monégasque ? C’est ce principe d’une liberté intégrale de circuler sur tous les sites de la planète (et celui, complémentaire, d’une régularisation automatique de toutes les installations passagères qui s’ensuivent) dont les partisans de gauche du capitalisme (qui sont, de loin, les plus cohérents) prétendent interdire toute critique philosophique, au prétexte qu’elle ne pourrait conduire qu’à des conclusions « racistes » ou « xénophobes » (on se souvient ainsi du rôle joué par la désormais célèbre figure du « plombier polonais » dans les formes de légitimations dites « anti racistes » du projet libéral de constitution européenne).
On peut découvrir sur le site internet de Bertrand Lemennicier (l’un des quatre membres de la secte libérale du Mont-Pèlerin que Luc Ferry a personnellement imposé, en 2003, au jury d’agrégation des sciences économiques), cette analyse exemplaire de Gérard Bramouillé (lui-même membre de la secte et du jury) : « L’immigré clandestin abaisse les coûts monétaires et non monétaires de la main d’œuvre. Il renforce la compétitivité de l’appareil de production et freine le processus de délocalisation des entreprises qui trouvent sur place ce qu’elles sont incitées à chercher à l’extérieur. Il facilite les adaptations de l’emploi aux variations conjoncturelles et augmente la souplesse du processus productif. »
Il est donc politiquement indispensable de veiller, insiste l’universitaire patronal, à ce qu’on en vienne pas, par xénophobie, à faire de l’immigré clandestin « le bouc émissaire facile d’un problème difficile ». On trouvera dans cette analyse, le fondement idéologique ultime (conscient ou inconscient) de tous les combats actuels de l’extrême gauche libérale (comme ceux, par exemple, du très médiatique « Réseau Education Sans Frontières ») pour légitimer l’abolition de tous les obstacles à l’unification juridique marchande de l’humanité. »
Michéa, L’empire du moindre mal, 2007.
(photo: adriana lit Debord))
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25/06/2011
sopranos
« (…) Sans surprise, l'Italien Mario Draghi a été officiellement nommé ce vendredi par les dirigeants européens réunis pour succéder au Français Jean-Claude Trichet à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). «Super Mario», comme il est surnommé, qui avait reçu le soutien unanime des ministres des Finances européens il y a un mois, débutera son mandat en novembre 2011 pour une durée de huit ans. » le figaro
« (…) En effet, à un moment où une grande campagne médiatique tente de les convaincre que le meilleur candidat pour succéder à Jean- Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne serait un ancien vice-président de Goldman Sachs Europe, Mario Draghi, ils doivent anticiper le chaos que génèrerait le risque d'implication d'un président de la BCE dans l'une des multiples enquêtes qui se développent contre Goldman Sachs aux Etats-Unis et en Europe. Comme pour le risque nucléaire abordé dans une autre partie de ce numéro du GEAB, il faut multiplier la probabilité de l'évènement par l'importance des conséquences. Or la tendance est sérieusement à la hausse pour le premier facteur, tandis que les conséquences d'un tel événement feraient de Mario Draghi une vraie bombe atomique (notamment en termes d'opinion publique) au sein de la principale institution de l'Euroland. Mais quand on sait que sa candidature est poussée par Wall Street et la City londonienne, via des journaux comme le Wall Street Journal ou le Financial Times qui sont en pointe depuis 18 mois dans les attaques contre l'Euro, serait-ce une éventualité finalement si surprenante ? » GEAB n°55
« « Dis-moi qui t'a fait roi et je saurai quel dirigeant tu seras » dit le proverbe. Pour Mario Draghi, s'il devient le successeur de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, la réponse coule de source. Ceux qui l'auront fait roi seront deux politiciens sans scrupules, sans plus la moindre légitimité démocratique dans leurs pays respectifs, et la finance internationale incarnée par Goldman Sachs, la banque d'affaire accusée par le Congrès américain de ne respecter aucune règle d'éthique et qui a permis à la Grèce de cacher son déficit public réel pendant des années (opération organisée quand Mario Draghi en était le vice-président pour l'Europe). » source
« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis. » Thomas Jefferson (1802)
11:27 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : mario draghi
20/06/2011
ras
10:35 | Lien permanent | Commentaires (14)
18/06/2011
régénération
« Andrew Neather, qui rédigeait les discours de Tony Blair, Jack Straw et David Blunkett, a fait une révélation de taille, dans l’émission Question Time de la BBC. Il a en effet dévoilé que l’énorme augmentation de l’immigration durant la dernière décennie était une politique délibérée et organisée par les Travaillistes afin de modifier la constitution ethnique de la Grande Bretagne :
« Outre les besoins du marché du travail, il y avait également une motivation « politique » derrière la politique d’immigration. [Les ministres entendaient] mettre le nez des conservateurs dans la diversité ».
Cet apparatchik de premier rang a précisé que les dirigeants travaillistes avaient opéré secrètement, craignant que cette politique ne perturbe « la classe ouvrière qui est son vivier électoral ». Les vraies raisons, qui figuraient dans les premières versions du rapport Performance and Innovation Unit, rédigé par Downing street, ont été supprimées dans la version finale du document afin de ne pas révéler cette politique délibérée et organisée. Selon lui :
« l’immigration de masse était pour le gouvernement le moyen de rendre le Royaume Uni totalement multiculturel. Cette politique délibérée a duré de 200 au moins jusqu’au mois de mai 2008, date à laquelle on a mis en place le nouveau système de points.»
Ce qui a entraîné l’arrivée, selon le think tank Migration Watch, de plus de trois millions de nouveaux immigrés. » (Source : Faits et documents 15-30/11/09)
Je reviens brièvement là-dessus car cela éclaire beaucoup de choses :
-les révélations de ce cuistre progressiste sont à mon avis emblématiques de la quasi-totalité de la classe politique et médiatique européenne,
-à rebours de la doxa bien-pensante qui répète en boucle que l’immigration de masse/ de peuplement que connaît ce continent depuis 40 ans obéit seulement à un rationnel économique et/ou démographique, elles démontrent une vision idéologique claire: MODIFIER LA CONSTITUTION ETHNIQUE DE LA GRANDE-BRETAGNE ! rien de moins et on comprend que pour des sujets aussi secondaires, les peuples concernés n’aient pas été consultés,
-mieux encore, la volonté de dissimuler cette entreprise est manifeste : pas question de s’ouvrir de cette question aux ploucs trops cons pour saisir la beauté du projet multiculturel//Babel mais assez bon pour constituer malgré tout le « vivier électoral » de ce « parti travailliste » émétique qui les poignarde dans le dos,
-j’imagine que ces enculés s’étonnent après de l’abstention électorale grandissante et de la défiance des citoyens à leur égard, ce fameux "divorce", objet de tant d'interrogations chez nos amis têtes-plates des Inrocks ou de Terra Nova, d'ailleurs décidés à régénérer un peuple français de substitution en faisant appel aux "jeunes, femmes et immigrés", achevant ainsi de trahir leur "vivier électoral",
-étonnant comment cette entreprise, idéologique et coercitive, de régénération de peuples entiers, à leur insu et pour leur « bien », rappelle celle des révolutionnaires Français les plus « intransigeants », comme Fouché (dit le « mitrailleur de Lyon »…):
« Le peuple Français ne veut pas plus d’une demi instruction que d’une demi liberté ; il veut être régénéré tout entier, comme un nouvel être sorti des mains de la nature ». (Nature humaine et Révolution Française, Xavier Martin)
L’idéal serait sans doute finalement de régénérer nos élites. D'une manière ou d'une autre.
10:17 | Lien permanent | Commentaires (18)
17/06/2011
29
« (…) On sait maintenant avec certitude que la situation économique en Europe et aux États-Unis va se dégrader à un stade qui dépassera la crise de 1929. Pour s’en persuader, on peut se référer au Baltic Dry Index (BDI), qui est un indice des prix pour le transport maritime de matières sèches (tels que les minerais, le charbon, les métaux, les céréales, etc). Il est établi sur une moyenne des prix pratiqués sur 24 grandes routes de transport maritimes internationales.
En deux ans, le BDI a chuté de 62,25 %, et les prévisions à court terme indiquent un effondrement quasi aussi important. Ce qui fait l’intérêt des prévisions du BDI comme indicateur réel de l’économie mondiale, c’est qu’il se base sur la logistique à mettre en place sur ces six prochains mois sur ces 24 routes maritimes. En effet,on ne décide pas du jour au lendemain d’envoyer des cargos autour de la planète, et la planification du semestre à venir indique que la récession en cours va dépasser tout ce que l’on a déjà connu depuis 2008.
Peu importe de savoir à quel niveau ces mouvements d’indignés sont manipulés, il nous suffit de reconnaître que leur spectacle occupe la totalité du terrain de la contestation, de sorte à empêcher toute opposition réelle et crédible d’émerger et de présenter un programme alternatif qui aurait pour but de prendre en urgence les mesures nécessaires avant que la situation devienne impossible à gérer. Mais, ce qui se profile, c’est le contraire : faire dégénérer la situation jusqu’à la limite de la guerre civile afin d’imposer des mesures qu’aucune proposition démocratique n’aurait pu permettre. »
« (…) Le 15 Décembre 2010, dans le GEAB N°50, l'équipe de LEAP/E2020 anticipait l'explosion des dettes publiques occidentales pour le second semestre 2011. Nous décrivions alors un processus qui partirait de la crise des dettes publiques européennes (1) pour mettre ensuite le feu au cœur du système financier mondial, à savoir la dette fédérale US (2). Et nous voici, avec ce GEAB N°56, à l'orée du second semestre 2011, avec une économie mondiale en plein désarroi (3), un système monétaire global de plus en plus instable (4) et des places financières qui sont aux abois (5), tout cela malgré les milliers de milliards d'argent public investis pour éviter précisément ce type de situation. L'insolvabilité du système financier mondial, et au premier chef du système financier occidental, revient à nouveau sur le devant de la scène après un peu plus d'une année de politiques cosmétiques visant à noyer ce problème fondamental sous des tombereaux de liquidités.
Nous avions estimés en 2009 que la planète comptait environ 30.000 milliards USD d'actifs-fantômes. La moitié à peu près s’est envolée en fumée en six mois entre Septembre 2008 et Mars 2009. Pour notre équipe, c'est maintenant au tour de l'autre moitié, les 15.000 milliards d'actifs-fantômes restants, de s'évanouir purement et simplement entre Juillet 2011 et Janvier 2012. Et cette fois-ci, les dettes publiques seront de la partie également, contrairement à 2008/2009 où ce sont essentiellement les acteurs privés qui avaient été touchés. Pour prendre la mesure du choc qui se prépare, il est utile de savoir que même les banques américaines commencent à réduire leur utilisation des Bons du Trésor US pour garantir leurs transactions, par crainte des risques croissants pesant sur la dette publique US (6).
Pour les acteurs de la planète financière, le choc de l'Automne 2011 va ainsi correspondre au sens littéral au fait de sentir le sol se dérober sous leurs pieds, puisque c'est bien le socle du système financier mondial, le Bon du Trésor US, qui va s'enfoncer brutalement (7). »STROKES/THE END
21:29 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : crise de 29
16/06/2011
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23:13 | Lien permanent | Commentaires (11)
retour des clivages
(par François MARTIN du Midi Libre)
Il était temps! Gauche et droite face à face. Un camp contre l’autre. Projet contre projet. Le mariage des homosexuels. La politique fiscale. La stratégie énergétique. La lutte contre l’insécurité... La campagne présidentielle a enfin démarré. Elle apporte un vent frais dans le tumulte des petites phrases anodines, des guerres picrocholines... Bien sûr, surgit également la pratique des boules puantes. Celle des chausse-trappes. Des vrais faux scandales. Le cas Luc Ferry, l’exemple de Jack Lang, le dérapage contrôlé de Chirac... Néanmoins, les débats et l’affrontement des idées sont revenus. Regardez la loi sur le mariage homosexuel. La droite revendique ses valeurs. Défend des positions conservatrices. Comme à l’époque du Pacs... La gauche prend le contre-pied en s’engageant pour demain. Tandis que l’extrême droite plonge dans l’outrance. Ouvrez le dossier fiscal ou celui du nucléaire. Là aussi, les avis divergent, évoluent ou se tranchent à la hache. Il était de bon ton de renvoyer dos à dos droite et gauche. De les mettre dans le même panier de crabes. Les populistes de tout poil et les déclinologues patentés en seront pour leur frais. Le retour des clivages est une excellente nouvelle. Avant tout pour la démocratie. »
Ha, ha ! j’adore ce genre d’édito grotesque. Pauvre françois Martin, je te prédis une brillante carrière journalistique et une belle pelure de lemming ! Mais afin de mieux saisir l’ampleur de ton dérisoire « retour des clivages » tu pourrais jeter un œil à la liste des habitués du Siécle ou bien à la façon dont votent nos députés de « gauche » et de « droite » au parlement européen…ça donne une bonne idée de cette « démocratie » en forme de cage d’acier que tu portes au pinacle, petit pitre.
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« Mariage homosexuel : "pourquoi pas la polygamie !", demande Marine Le Pen
Parmi "les règles de notre société", "le mariage s’effectue entre un homme et une femme", a déclaré Mme Le Pen sur France Inter. (...) "Je ne pense pas qu’il soit positif de changer cette règle, parce que si on part de ce principe, on peut aller à la limite très loin dans la modification de notre civilisation", a-t-elle jugé. (...) "Pourquoi pas l’autorisation de la polygamie !", a-t-elle poursuivi. "Il existe des familles polygames, pourquoi est-ce que demain un certain nombre de groupes politico-religieux ne demanderaient pas que la polygamie, sous prétexte d’égalité des droits, soit inscrite dans le code civil français ?", a-t-elle ajouté. "Et bien, c’est une autre civilisation", a-t-elle estimé.
(...) "On peut décider pourquoi n’a-t-on le droit de se marier qu’avec un homme, et pas avec plusieurs ? Et vous aurez des gens qui le demanderont", a-t-elle assuré. Mme Le Pen a également réaffirmé qu’elle était "contre le droit d’adoption" pour les homosexuels. »
MLP, qu’il est de bon ton de faire passer pour une débile profonde ou une FAF pointe là un point clef de nos sociétés modernes nommées « démocraties libérales » (point évidement soigneusement écarté par nos modernes au profit de l'incontournable LUTTE CONTRE TOUTES LES DISCRIMINATIONS): à savoir que dés lors que nos sociétés ne sont plus régies par aucune morale religieuse, philosophique ou politique commune hormis la toute-puissance du marché (ce « doux commerce ») et le droit procédural (sorte de code de la route censé, non pas dire le Bien mais le Juste, c'est-à-dire éviter aux individus de trop se cogner entre eux), ABSOLUMENT RIEN n’est plus là pour borner l’extension infinie de nouveaux droits (des « combats » ou une « résistance à l’ordre moral » dirait un journaliste de Midi Libre ou de Télérama), par nature transgressifs et opposables, matière à une judiciarisation sans fin de nos sociétés (la « guerre de tous contre tous » disait Hobbes, l’«envie du pénal » pour Murray). L’ajustement se faisant au gré des campagnes d’opinions, des sondages ou de la puissance relative de lobbys souvent aussi minoritaires qu’agressifs et, donc, médiatisés… (ACT UP, INDIVISIBLES, INDIGENES, etc.).
Médiatisation encore bien obscure pour certains :
« Dans une interview au quotidien d’Edouard de Rothschild (Libération, 10 février 2007), l’inimitable Eric Fassin s’extasie devant l’enthousiasme dont les maigres troupes du « réseau éducation sans frontières » sont devenues l’objet, et en un temps record, de la part des médias officiels (et donc également des stars du show biz) : « Dans un contexte de dérive droitière –écrit-il- qui aurait imaginé le succès de RESF ? » Soit. Admettons que notre brillant universitaire n’ait pas beaucoup d’imagination (il lui en avait fallu, pourtant pour avancer son célébrissime « On ne naît pas noir, on le devient ! »). Mais dans ce cas précis, c’est tout de même inquiétant : il suffisait, en effet, à Eric Fassin de savoir lier logiquement ses deux affirmations : c’est précisément parce que le libéralisme économique est devenu tout puissant que le réseau est aussi médiatisé. » (Jean Claude Michéa, La double pensée, 2008)
Id est, lorsque les néo-français d’origine africaine et/ou de culture/religion musulmane seront non pas 5 ou 7 millions mais 10, 15 ou 25, rien n’interdira au législateur de se pencher sur la question de la polygamie, de l’institution de tribunaux communautaires islamiques, de la légalisation de pratiques rituelles ancestrales comme l’infibulation ou la lapidation de femmes adultères, voire un moratoire sur les crimes d’honneurs (ou une mission de réflexion).
J’évoque la question de l’islam parce qu’elle nous touche directement mais je ne vois pas en quoi le débarquement de plusieurs millions d’Ossètes ou de Thaïs ne produirait pas le même effet destabilisant: la question centrale reste, non pas la nature intrinsèque de l’islam et sa « compatibilité » avec nos sociétés laïques mais le NOMBRE d’allogènes et la rapidité du phénomène migratoire (un millions de musulmans ne posent pas problème, cinq ou quinze oui).
Sur le fond la question incontournable reste de savoir ce qui rend possible la vie en communauté et limite le risque de guerre civile idéologique: à mon humble avis, des "valeurs civilisationnelles communes" (Aristote), ce que ne sont ni le marché ni le droit, à l'évidence.
23:13 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : aristote, michéa, le pen, midi libre, fassin
11/06/2011
divorce
En revenant du marché ce matin, pris le temps de feuilleter l’Huma, relique du communisme orthodoxe, désormais groupusculaire et sponsorisé par l'état, cette chose qu’il rêvait de dissoudre pour établir la dictature du prolétariat préparant le terrain à l’avènement de cette société sans classes tant espérée…Un penseur marxiste du genre Tony Négri vous expliquerait que le mieux est d’accélérer l’hubris du Capital et, ainsi, de précipiter sa chute…le gros problème est, à mon avis, que le temps joue désormais avec Mittal et Carrefour…et contre ce genre de gogo.
Toujours réjouissant d’observer in vivo comment des hommes peuvent adopter des postures aussi schizophréniques sans s’émouvoir ou tomber du train…je m'explique: dans le même journal, un article dans le style stalinien plombé, appellant à la lutte contre la délocalisation des usines Peugeot et la désindustrialisation de nos contrées puis un autre appellant à soutenir la lutte contre la réduction des soins aux sans-papiers et à la régulation massive de ces derniers…C’est quand même phénoménal que ces zeks ne se rendent pas compte que les deux phénomènes participent exactement de la même logique, celle du gosplan néo-libéral (libre circulation des hommes marchandises et capitaux) et qu’il est absolument incohérent de soutenir l’un en combattant l’autre.
On peut donc raisonnablement se demander dans quelles mesures, et à la lumière du scandale de l’UIMM (financement des quatre principales centrales syndicales françaises par les organisations patronales à hauteur de plusieurs millions d’euros depuis des décennies) si ce genre de torchon progressiste avec le personnel humain qui va avec, ne sont pas simplement rémunérés afin de garantir la cohérence du spectacle et la tranquillité des menées progressistes des missi dominici des JP Morgan et autres puissants de ce monde. Idem pour la floppée d’associations pseudo-antiracistes, de think-tanks progressistes et autres clergés métisseurs et vivrensemblesques et sponsorisés par Benneton et la Société Géniale. Et par moi, bordel!
De l’autre côté du cercle de raison, donc, vous trouverez le « journaliste de droite », genre Boissonnat ou Imbert, habitués des pages roses du figaro ou de l’Expansion ou de l’Express, apôtre du néo-libéralisme économique pour lequel l’élément essentiel est le marché : le doux commerce (Montesquieu) est le seul à même d’instaurer les conditions de la paix sociale. L’état doit être minimal et réduit aux simples tâches régaliennes, celles que l’individu, la société civile, n’est pas à même d’assurer : une sorte de veilleur de nuit. Toute intrusion de l’état dans le jeu du marché et les rapports commerciaux fondant la société sont vécus comme une agression inqualifiable, une simple aberration, en fait. Le même bonhomme est conscient que cette vision économiste de la société ne va pas sans son double culturel et politique qui commande d’abolir les derniers tabous, de « décloisonner le monde » et d’apporter aide et soutiens à la cohorte de « sans papiers », alias armée de réserve du capitalisme globalisé. Mais privilégie globalement l’approche mécanistique du marché en tant que mécanisme régulateur central de nos sociétés.
TerraNova™ discutaillait récemment sur la disparition de l’électorat populaire de gauche et sur la nécessité de renouveler l’électorat traditionnel du PS avec les jeunes, les femmes et les immigrés et dévoile la fuite massive de l’électorat populaire vers l’abstention ou le vote FN. Pas, donc, pour le regretter et corriger le tir, mais pour l’entériner et se tourner vers d’autres.
Illustration manifeste de la rupture entre l'exigence de conservation des peuples de gauche comme de droite et l'hubris transgressive (relativiste et déconstructionniste) de leurs "élites".
Orwell et Lasch rappelaient, eux, que le socialisme originel a TOUJOURS intégré un certain conservatisme (culturel, politique et économique), contrairement au catéchisme transgressif et moralisateur de nos modernes néo-libéraux « de gauche/culturels » ou « de droite/économiques ». Comme pour donner raison à Kolakovski constatant l’impossibilité de la figure du conservateur dans nos sociétés modernes.
Pour revenir à l’Huma, il fut un temps pas si lointain ou le premier secrétaire du PCF pouvait appeler à l’arrêt de toute immigration afin de protéger les salariés français, et à l’expulsion des dealers marocains. On mesure, avec ce genre de fait divers et à la lumière des combats contemporains du même parti, le chemin accompli par le camp du Progrès.
19:12 | Lien permanent | Commentaires (23)
09/06/2011
logiciel
« Winston laissa tomber ses bras et remplit lentement d’air ses poumons. Son esprit s’échappa vers le labyrinthe de la double-pensée. Connaître et ne pas connaître. En pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique. Répudier la morale alors qu’on se réclame d’elle. Croire en même temps que la démocratie est impossible et que le Parti est gardien de la démocratie. Oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer. La compréhension même du mot « double pensée » impliquait l’emploi de la double pensée » George Orwell, 1984.
La double pensée est sans doute ce qui définit le mieux toute la cléricature politique et médiatique contemporaine. Les exemples sont innombrables et quotidiens. Tout récemment une grande partie de la classe politique de « gauche » soutenant un DSK coupable de viol (et non pas d’autre chose) au motif que « cela ne lui ressemble pas » alors même que c’est archétypal du personnage. Récemment un JF Kahn assénant « off » quelque bonne grosse vérité sur la transformation démographique accélérée de notre environnement humain sous l’effet d’une immigration de peuplement délirante alors qu’il la nie jour après jour dans son torchon bien-pensant. Tel autre Meirieu ou Bégaudeau assurant que le chaos éducatif contemporain n’en est pas un mais que le niveau monte…etc., etc.
Comment croire que des personnages qui se mentent à eux-mêmes puissent ne pas mentir à leur entourage, à leurs lecteurs, à leurs électeurs, à leurs compatriotes ?
La double pensée est, in fine, l’unique façon de survivre socialement mais aussi moralement dans un monde ou le mensonge est omniprésent et tyrannique. Pour la très grande majorité du personnel officiel médiatique, politique et sociologique, la double-pensée n’est même pas nécessaire car les femmes et les hommes qui le compose sont intimement persuadés de la doxa qu’ils professsent. Et sont même sélectionnées sur leur aptitude à la professer de bonne foi. Encore plus redoutable…et pourtant si fréquent.
Le logiciel idéologique du journaliste ou du sociologue lambda de « gauche », mettons de Libé ou de Télérama est simple :
- l’économie de marché, son imaginaire et le monde qu’elle façonne sont incontournables. Il est urgent d’abandonner toutes approche de la question sociale, toute analyse, toute critique de la globalisation du Capital et de son imaginaire aliénant, l’économisme (avec son rituel de points de croissance, ses injonctions à consommer et à produire, sa liturgie de résultats trimestriels de tel ou tel paramètre obscur) devient la nouvelle religion séculière de tous,
- dés lors, la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux devient une évidence qui justifie l’abolition des frontières, la libre circulation des hommes d’où qu’ils viennent, la régularisation inconditionnelle de tous les clandestins et la diabolisation (reductio ad Hitlerum) de tous ceux qui s’opposent à cette logique modernne et irréfutable (il n’ya pas d’alternative, au moins dans le « cercle de raison » du pitre Minc et de sa cohorte de happy-fews new-yorkais ou marrakchis); la figure de l'homme sans raçines/ hors-sol, le nomade attalinoïde planétaire devient LA NOUVELLE FIGURE ANTHROPOLOGIQUE, par essence,
- les droits de l’homme, naturels et positifs, s’appliquent à tous inconditionnellement et sont susceptibles, sachant que la société et l’Etat sont neutres idéologiquement et ne s’appuient sur aucune conception morale ou philosophique partagée, de s’étendre à l’infini au gré des novations sociétales (présentées comme des combats versus l'oppression réactionnaire) et du jeu des lobbys/minorités instrumentalisés en cour du moment, sans autre limitation que d’autres droits, par nature inconciliables et irréductibles (le droit de faire la teuf et le droit de dormir en paix ou le droit de fumer du canabis et celui à la santé, le droit à une sexualité zoophile sereine et le droit de protéger les animaux de toute violence, etc.) ; le mot d’ordre restant : METTRE A BAS LES DERNIERS TABOUS ! La coexistence forcée d’individus aux logiques et modes de vie forcément irréductibles et désunis par l’absence de toute morale/ philosophie/ common decency partagée produit donc le chaos moderne qu’il est loisible à tous d’observer, sous couvert d’un vague bricolage « citoyen », dérisoire injonction au « vivre ensemble » alors même que le système produit à jet continu les conditions de la guerre de tous contre tous…
- la trahison des classes populaires et des peuples différenciés et enracinés dans une culture, un territoire, une langue, des traditions, au profit d’une posture nomade ultra transgressive car relativiste et déconstructionniste est escamotée par l’injonction frelatée et permanente à LA LUTTE CONTRE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION ET DE RACISME ! autre élément incontournable de la pensée unique qui sert de colonne vertébrale à nos modernes. La seule façon pour la fraction dite « de gauche » de ce personnel politico-sociologique et médiatique pour ne pas sombrer alors dans la schizophrénie et la souffrance psychique qu’implique la double pensée étant alors de s’INVENTER un ennemi fantasmé : c’est le rôle de crétins utiles comme le pauvre Lindenberg ou le pauvre Mouchard/Joffrin qui bataillent sans relâche pour faire accroire au commun que nos sociétés seraient menacées, non pas par le consumérisme effréné et destructeurs de hordes de crétins narcissique et immatures, mais par la TERRIBLE REACTION CLERICALE, MILITAIRE ET PATRIARCALE ET SON SINISTRE ORDRE MORAL !
Et il suffit bien sûr de lire n’importe quel magazine consensuel (genre les Inrocks ou Télérama) ou de regarder une heure de W9 ou M6 boutique pour prendre conscience de la réalité du danger et de la sincérité des posturesde ces pitres…
Pour résumer, à la base, un logiciel de pensée verrouillé et transmis dés le plus jeune âge à nos têtes blondes, dont les moins affûtées intègrent les rangs panurgesques de ce personnel officiel, imprégnés qu’ils sont de la doxa unique, charge à la double pensée de verrouiller, en haut et chez les plus perspicaces, toute velléité de voir et dire le vrai.
C’est bien fait. Mais pas neuf. Cf Orwell.
Demain, le journaliste de « droite ».
le vrai:
12:07 | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : double pensée, orwell
01/06/2011
Rikkers island' statrap paradigm
On comprend aisément que la mise hors-jeu du satrape DSK soit la naqba pour le camp progressiste de gauche. Qui d’autre mettre en orbite si Sakosy est dans les choux en 2012 ? De quelle figure un tant soit peu crédible aux yeux des français de souche (donc « crispés » et « frileux ») pour assurer la « bonne gouvernance » du « site France » disposeront les missi dominici des JP Morgan et autres Goldman Sachs ? Ségo ? pas possible, trop « française » malgré la bonne couche de connerie candide qui fait son charme provincial…serait capable un matin de se réveiller et de se prendre pour Evita Péron versus le grand capital apatride…Avec DSK*, c’était du velours, bordel ! Contrairement aux soubrettes de Sofitel et autres salariées du FMI, l’oligarchie néo-libérale n’avait pas grand-chose à redouter de cet homme… Pourtant la rencontre entre le peuple de France et un queutard juif, fils de francs-maçons, ancien militant communiste, né à Neuilly et élevé au Maroc et à Monaco semblait évidente. (le terrible complot judéo-maçonnique !). Las, exit DSK.
Plus intéressant est l’orientation des think tanks libéraux de gauche, genre terra Nova, dont j’ai déjà parlé ici (pour rappeler que ce cercle très puissant et largement subventionné par le clan DSK avait proposé récemment le concept de « citoyenneté musulmane », évidemment destiné à renforcer le paradigme multiculturel/relativiste au moment précis ou celui-ci est massivement mis en question par le monde anglo-saxon au motif qu’il est un vecteur puissant de libanisation des communautés d’accueil et de guerre civile idéologique). Le même think tank progressiste s’est distingué tout récemment en analysant les raisons des échecs successifs de la gauche aux dernières élections et, reconnaissant la fuite massive du vote ouvrier/populaire (son bastion historique)**, recommandait aux têtes plates Hamonoïdes et Moscovites de recentrer leur cible électorale vers les milieux fraîchement immigrés et leurs descendants, les jeunes et les femmes…Preuve supplémentaire,s’il en était besoin, de la trahison des anciennes vertus républicaines ou même simplement des notions de communauté nationale ou de morale commune (common decency) propres aux socialistes originels (Leroux, Orwell, Fourrier) -mais pas seulement- au profit d'un adoubement non-dit d'une babel planétaire et marchande (aux ordres de Wall street et de la City) et de son merveilleux spectacle arc-en-ciel et compassionnel United Colors for Festivus Lemmings. Ou comment reconstituer un peuple de gauche de substitution lorsque celui-ci, trahi, vous tourne le dos. Le néo-peuple de gauche sera donc multiculturel (c’est-à-dire massivement d’origine extra-européenne), djeune et féminin, sans oublier festif et compassionnel. Tout sauf des mâles blancs autochtones, en somme.
La doctrine néo-libérale (qui ferait sangloter un Hume ou un Constant) de nos modernes zélotes progressistes (de « gauche »/ tendance pages Rebonds de Libé, comme de « droite »/tendance pages saumon du Figaro), repose ainsi sur trois fondements : d’abord l’idée que l’individu est la seule source de valeur morale, ce qui exclut toute conception accordant à une collectivité quelconque des aspirations qui ne se réduiraient pas à celles de ses membres, l’idée que l’Etat doit être axiologiquement neutre et enfin l’idée que le jugement politique doit être exclusivement fondé sur des normes formelles et procédurales, changeantes, par nature en l’absence de tout référentiel fixe, au gré de l’influence des lobbys et des campagnes d’opinions…. On peut logiquement en conclure que les discours de nos modernes (ce personnel politico-médiatique endogamique et stipendié par le grand capital apatride et levantin) ne sont en fait que des slogans de banquet, de minables postures électoralistes sans aucun fondement idéologique (moral, religieux ou philosophique) véritable, simplement destinés à animer le Spectacle démocratique rejoué à chaque veille d’élection pour la plus grande joie des hordes de lemmings qui en viennent à penser majoritairement que le sinistre DSK –ce nouveau Dreyfus- serait tombé dans un piège démoniaque fomentée par l'Internationale anti-sémite ou Corrézienne (on ne sait plus)…
Sarkosy, comme le pauvre Hollande, la sinistre Aubry ou le réjouissant Morin, n’ont évidemment strictement rien à foutre du modèle culturel Français (et du peuple français surtout s’il s'incarne en un « mâle blanc »), qu’il soit assimilationniste ou multiculturel. Et n’ont, en bon libéraux-libertaires qu’ils sont, et rien à envier au global leader DSK en termes d’éloignement radical de toutes formes de terroirs, territoires, d’enracinement culturel et patrimonial… Sans doute suffisant pour abuser le chrétien de gauche lecteur de Télérama ou de Témoignage chrétien.
Le tout sous l’œil de Moscou impitoyable et procédurier d’officines pseudo-antiracistes (en fait pratiquant ouvertement un racisme anti-français de souche sous couvert de considérations « sociales ») promptes à réintroduire -via ces politiques de discrimination négative raciale à l’encontre des indigènes européens- les conditions d’une balkanisation générale de pays, comme la France (culpabilisation des autochtones et victimisation des allogènes), gangrenés par une immigration de peuplement totalement incontrôlée et, donc, néfaste.
Je ne reviendrai pas sur la grande lâcheté des décideurs de tous poils qui déplorent les effets de politiques qu’ils chérissent, d’une part, et, d’autre part, se gardent (et leur progéniture avec) scrupuleusement des effets collatéraux de leur « action politique » (en fait pour l’essentiel un mix de démagogie clientéliste de VRP en boulons et de carriérisme frelaté).
Le seul atout de ce vieux pays (et de tous ceux qui n’entendent pas tricoter à leurs enfants un avenir qui ressemble à Sarajevo) est, comme toujours, (et en dehors de la fameuse botte souveraine de la réalité -la transformation ethnique à grande vitesse de son environnement, le chaos éducatif, la paupérisation rapide des classes moyennes, la deconstruction programmée de la social-démocratie et des quelques vertus qui allaient avec sous couvert d’ «adaptation » et de « modernisation », quelques scandales sexuels révélant la connivence profonde des acteurs du Spectacle), l’imprévisibilité de l’Histoire…Claude Lévi-Strauss disait : « De deux choses, l’une, c’est toujours la troisième » (si !). La chute comique du satrape de Rikkers Island dont la mise sur orbite présidentiel était quasi-achevée est là pour en témoigner…Les mécaniques les mieux réglées, les tendances les plus lourdes (en apparence) , les situations les plus désespérées peuvent connaître des renversements complets. Plaçons-là notre espoir.
« J’en ai assez dit sur la façon de créer des amitiés. Il me faut maintenant évoquer un autre aspect de la campagne : sa dimension « populaire ». Là, ce qui est indispensable, c’est de connaître le nom des électeurs, de savoir les flatter, d’être assidu auprès d’eux, de se montrer généreux, de soigner sa réputation, et de susciter, pour la manière dont on conduira les affaires de l’Etat, de vifs espoirs. Fais montre des efforts que tu accomplis, pour bien connaître les hommes. Etends tes compétences dans ce domaine et améliore-les tous les jours. Il n’est rien de plus populaire, je pense, rien qui fasse plus plaisir. Ensuite, mets-toi bien dans l’esprit qu’il va te falloir faire semblant d’accomplir avec naturel des choses qui ne sont pas dans ta nature. Certes, tu n’es pas dépourvu de cette courtoisie qui sied à l’homme de bien, à l’homme sociable, mais il te faudra y ajouter le sens de la flatterie, vice ignoble en toute autre circonstance mais qui, dans une campagne, devient qualité indispensable. D’ailleurs, si elle est blâmable quand, à force d’approbation excessive elle gâte quelqu’un, la flatterie est beaucoup moins critiquable quand elle renforce l’amitié et, de toutes façons, elle est obligatoire pour un candidat dont le front, le visage et les discours doivent changer et s’adapter, selon ses idées et ses sentiments, à l’interlocuteur du moment. »
Quintus Cicéron, Manuel de campagne électorale, 64.
* dont le patriotisme est des plus incertains : « Mon engagement personnel en tant que juif l’emporte sur toute autre considération » (Tribune juive, 2 mars 1990/ Faits et Documents 1-15/06/2011) ou bien « Je considère que tout juif de la diaspora et de France doit apporter son aide à Israël, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que que les Juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël. » (France-Inter, 13/05/2004, idem)
** au profit d'un FN dont la nouvelle stratégie politique républicaine et anti-libérale en fait le premier parti ouvrier/populaire de France...(le véritable front républicain, en fait)
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