09/01/2010
saga africa
J'aime bien ce mot d'Allais : « J'ai souvent remarqué, pour ma part, que les cocus épousaient de préférence des femmes adultères.»
J'y pensais tantôt en lisant dans le JDD, torchon bien-pensant s'il en est (comme l'essentiel de la presse hexagonale), le classement des personnalités préférées des français :
-n°1, l'imputrescible Noah, (père Camerounais, résident américain) intérimaire du tennis, chanteur sinistré et porte-drapeau d'une génération de lemmings cools, festifs, « anti-racistes » et apôtres du nouvel ordre Babélien. Le genre qui collectionne les trophées de la bien-pensance, les postures « citoyennes » avantageuses (WWF, restos du cœur, Téléthon, enfants de la terre, enfoirés, etc) et un engagement politique à haut risque (anti-sarkosysme, ségolène machin, fête de l'huma et cie). Auteur célèbre (malheureusement encore de ce monde), après l'accession au pouvoir du pitre à talonnettes, de la phrase : « « Déçu pour moi, pour tous les travailleurs immigrés et pour tous les gens qui sont obligés au quotidien de prouver qu'ils sont français même pour ceux qui, comme moi, sont nés en France. Je ne pars pas. Il faut résister. J'opte pour la résistance ».
Voilà. Ca situe assez bien le personnage. Flaubert, au travers du personnage misérable de monsieur Homais fit un portrait mémorable de la bonne conscience sotte, bornée, médiocre et arrogante de la petite bourgeoisie du milieu du XIXème siècle. Noah est sans doute, à son corps défendant, l'incarnation de cette classe haïssable de bourgeois bohèmes contemporains, friqués et nomades, multipliant appartenances et allégeances pour finir par n'en avoir aucune. Attali l'a rêvé, Noah et ses clones utiles l'ont fait.
-n°2, Boon (père kabyle, résident américain), « ch'ti », mime millionnaire depuis le chef d'œuvre « Bienvenue chez les ch'tis »,
-n°3, Zidane (père kabyle, résident ibèrique), icône de la France Black-blanc-beur et premier supporter de l'équipe Algérienne.
-chanteurs, peoples, vedettes télé, DSK, Arthur, Elie tout seul, Gad Elmaleh, Sardou, Pernault, Benguigui (alias Bruel), etc...ad lib.
Ne cherchez pas des écrivains, des philosophes, des penseurs, des aventuriers, des chercheurs, des héros, des (vrais) rebelles, etc...Il n'y en a pas. Simplement. Le Spectacle circonscrit et promeut certains et certains seulement. Et légitime, par ce genre de sondage rituel, ses clowns stipendiés, kapos efficaces et intouchables du nouvel ordre.
Quelle différence entre Sarkozy et Noah ? Aucune: culte du fric, de la représentation sociale, instinct de transgression, cosmopolitisme, anti-racisme dogmatique, détestation de tout enracinement, anomie culturelle, intolérance sectaire à toute pensée hétérodoxe, haine de la démocratie, repli communautaire, exonération de toute appartenance populaire et de toute obligation sociale (ghettos leucodermes, écoles privées, protection privée, institutionalisation du copinage), etc. Cohorte vomitive de "bien-pensants", traîtres à la démocratie, traîtres à la société, alors même qu'ils s'en réclament, détournant tous pouvoirs à leur seuls profits, sous couvert d'une posture rebelle factice vs l'hydre réactionnaire et conservatrice agonisante.
Quel point commun à tous ces pitres ? L'exposition médiatique et une pensée unique, libérale-libertaire.
Les français plébiscitent ces quelques zeks en vogue ! Bien. Zemmour se demandait récemment si cet amour était réciproque...si ces Zidane, Noah, Boon avaient quelque sentiment à l'égard de ce peuple, supposé raciste, mais singulièrement ouvert...Rien n'est moins sûr, à mon avis. Rien n'illustre mieux la thèse de Lasch sur la Révolte des élites que cette brochette de parvenus blindés cosmopolites aux postures avantageuses et prompts à stigmatiser le « populisme » de leurs concitoyens. Qui le leur rendent bien mal.
Augustine nous dira que tout cela est évidemment bidonné et participe à la vaste entreprise de rééducation citoyenne (grand bond en avant) du projet Babel et aura sans doute raison...et c'est encore le plus rassurant. Que les français ne se projettent pas dans ce corpus de clowns invertébrés et arrogants.
Noah, Zidane, Boon et cie, ces nouvelles vigies citoyennes hybrides de Tartufe et de Homais, « vivent leur enfermement dans le monde humainement rétréci de l'Economie comme une noble aventure, 'cosmopolite', alors que chaque jour devient plus manifeste leur incapacité dramatique à comprendre ceux qui ne leur ressemblent pas : en premier lieu, les gens ordinaires de leur propre pays ». (Lasch)
D'ailleurs, ils n'ont pas de pays.
Bon maintenant, rions un peu avec notre ami Cuistre Ier:
00:32 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : spectacle, élites, people, noah, boon, zidane
30/09/2009
immunité
« J’ai pris le pli de payer pour des garçons [...] Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici .[...] Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément […] On ne pourrait juger qu’un tel spectacle abominable d’un point de vue moral, mais il me plaît au-delà du raisonnable […] La profusion de jeunes garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas. » (Frédéric Mitterrand, « Mauvaise vie », 2005)
-oui bon. Faut pas non plus tomber dans l’excès. Mitterrand a couché avec des gamins qu'il a payé ! Et alors ? Oui c’est une sorte de pédophile, lui aussi, mais c’est pas pareil !
-pourquoi ?
-parce que c’est plus une posture esthétique qu’autre chose, tu vois, pas vraiment sexuel, tout au moins pas uniquement. Plus le tourment de l’homme de lettres, de l’artiste, que le sexe pour le sexe, tu vois ? Et puis c’est pas n’importe qui, merde !
-tu veux dire que parce que c’est un homme connu, c’est moins grave ?
- non, enfin oui en quelque sorte…un peu comme Polanski, c’est un artiste ! Une histoire dramatique, aussi : il survit au ghetto de Varsovie, son père meurt en déportation, tu te rends compte, c’est pas rien ?
-oui, mais quel rapport avec cette gamine américaine de 13 ans et les petits garçons asiatiques de Mitterrand ? Ça change quoi pour eux ?
-ah tu mélanges tout, bordel ! Et puis Polanski a 76 ans, merde, jusqu’ou ça va ? Devrait y avoir prescription, non ?
-c’est vrai, ça fait un bail cette histoire…tu penses aussi qu’il faut pardonner aux criminels nazis après si longtemps? Qu’il devrait y avoir prescription aussi pour eux ?
-quoi ? T’es dingue!
-non, non, je réfléchis ; tu veux dire que ce qui envoie direct en taule et condamne à la mort sociale n’importe quel pékin d’Outreau ou d’ailleurs est licite pour un cinéaste rescapé du ghetto ou pour un neveu de notable de la Vième république ?
- pff, on ne peut pas causer avec toi, mec.
-si, j’essaie de comprendre, c’est tout ?
-comprendre quoi ?
-comprendre pourquoi à une époque ou la sexualité avec des gamins est un tabou absolu, un crime, au moins en Occident, sévèrement réprimé et faisant l’objet d’une cyber vigilance absolue, pourquoi certains, je pense à Mitterrand, à Polanski ou à Cohn bendit, passent à travers les mailles du filet médiatique et judiciaire. Et ne subissent pas le sort du commun. Voire même font l’objet de campagnes de soutien tout à fait ahurissantes. C’est tout ! Pourquoi ces gars bénéficient d’une sorte d’immunité extraordinaire au regard du commun.
-mais il n’y a pas d’immunité particulière, c’est juste que ce cirque parait disproportionné au regard de faits anciens et concernant un homme hors du commun.
-tu vois, tu le situes toi-même hors du commun, hors de la loi commune ! Le plus simple aurait sans doute été qu’il purge sa peine de prison à l’époque sans essayer de fuir la justice de son pays, non ? Tout ça serait terminé aujourd’hui. En fait c'est plutôt le fossé abyssal entre la common decency des gens ordinaires comme moi et les pratiques d'une nomenklatura donneuse de leçon qui me fait gerber...cette tartuferie ordinaire. pas tant le côté moral de l'affaire, ie les muzzs prennent couramment femme à peine nubile...et je n'ai rien d'un père la pudeur, tu sais bien!
-mouais, tout ce cirque pour pas grand-chose, quand même…
« J'ai rencontré Roman Polanski en 1977, quand j'avais 13 ans. J'étais en quatrième cette année-là, quand il a dit à ma mère qu'il voulait prendre des photos de moi pour une revue française. C'est ce qu'il a dit, mais en fait, après avoir pris des photos de moi dans la maison de Jack Nicholson à Mulholland Drive (Los Angeles, Californie), il a fait quelque chose d'un peu différent. Il m'a donné du champagne et du Quaalude (un puissant sédatif). Et il a abusé de moi. Ce n'était pas du sexe consenti, en aucune façon. J'ai dit non, de manière répétée, mais il ne voulait rien entendre. J'étais seule, et je ne savais pas quoi faire. J'avais peur et, avec le recul, j'avais la chair de poule (...) C'est dur de se souvenir exactement de tout ce qui s'est passé (...). Quand je repense à tout ça, il ne fait aucun doute que ce qu'il a fait était horrible. C'était une chose horrible à faire à une petite fille. » (Témoignage de Samantha Geimer, Propos recueillis par le Los Angeles Times le 23 février 2003)
c'est vrai, c'est pas grand chose..
17:16 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pédophilie, people, immunité, miterrand, cohn bendit, polanski