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11/06/2008

Convergence des Internationalismes

Il faut lire ce post de l'ami Ivane, toujours perspicace...

Il est étonnant, en apparence, de constater l'alliance tactique de communistes et de chrétiens. 

Logiquement, ces deux doctrines sont antithétiques: autant le christianisme déteste le matérialisme athée et la lutte des classes, autant le marxisme abhorre la doctrine chrétienne et l’espérance du salut.

Or, sur quoi se retrouvent ces hommes ? Sur la lutte contre le projet de durcissement des conditions de rétention et d’expulsion des clandestins en Europe.

_050409_10_18_23_39_050409_10_18_23_39_384x288.jpg Sur le fond, quelles sont leurs motivations ?

Concernant les communistes, et au delà du discours compassionnel habituel, la ligne politique internationaliste : destruction du capitalisme bourgeois par l’intégration d’un nouveau prolétariat issu de l’immigration (légale ou non). Le fer de lance de cette stratégie subversive est constituée par une série d’organisations qui exploitent la misère de clandestins pour infléchir les politiques publiques, civiques (et non « citoyennes »), notamment migratoires.

La lutte contre l’expulsion des clandestins, le combat pour la régularisation inconditionnelle des clandestins, pour la poursuite du regroupement familial, pour le vote des étrangers aux élections, pour la priorité donnée aux étrangers en situation légale ou non en sont de bons exemples. Ces organisations, ultra minoritaires, ont développé depuis longtemps des méthodes très efficaces d’entrisme dans tous les milieux sensibles, c'est-à-dire pouvant être utilisés pour faire avancer leur programme politique, sous une apparence compassionnelle et humaniste propre à convaincre relais d’opinions et crédules.

 La justification de la posture chrétienne est dans l’amour inconditionnel de l’Autre prôné par les Evangiles, même si l’Autre n’est pas chrétien, comme c’est le cas pour l’essentiel des clandestins en Europe.

Le christianisme présente également une particularité, en l’occurrence décisive, qui est l’amour de la Victime : j’entends par la qu’il me semble qu’il fut la première religion à ne pas prôner la haine de la victime, du bouc émissaire, qui jusqu’alors représentait la victime expiatoire de tous les cultes antérieurs. René Girard nous explique, qu’avec la figure de Jésus, victime innocente par excellence, le christianisme a essayé pour la première fois de résoudre le problème de la violence interne à chaque société (les pulsions de violence mimétique répondant aux pulsions de violence issue de la vie en communauté) sans recourir au supplice expiatoire de la victime. Or le clandestin résume cette double identité : il est à la fois l’Autre et la Victime de ce monde. Double justification donc à mériter l’élan compassionnel du chrétien.

 
On peut donc considérer qu’Internationalisme athée et Internationalisme chrétien convergent ainsi dans la défense de cette nouvelle figure christique qu’est le « sans papiers », superbe invention sémantique de la novlangue ambiante, dont on a vu qu’elle n’est pas innocente, qui implicitement suggère l’anormalité, l’injustice de la non possession de titre de séjour pour un immigrant clandestin qui, partout ailleurs dans la monde est simplement considéré comme ce qu’il est c'est-à-dire un homme ayant transgressé la Loi.

Le christianisme en Europe est confonté à une situation totalement inédite au regard de l'histoire de ce continent avec une immigration esssentiellement musulmane qui s'implante durablement, sans espoir de retour. Le chrétien est piégé par cette doctrine d'accueil inconditionnel de l'Autre.

Je n’ai pas une approche compassionnelle de la question. L’immigration de masse que subit l’Europe depuis plus de trente ans, inédite dans l’histoire de ce continent, pose des questions tout à fait cruciales quand au devenir de notre civilisation. Je pense, comme Bernard Lewis que nous sous-estimons la transformation rapide du visage démographique de l’Europe occidentale et qu’il n’est pas certain que nous ayons les ressources pour résister, c'est-à-dire exister, face à ce nouvel assaut de l’Islam.

D'autres croient voir dans ces postures convergentes du PCF et de l'Eglise, la volonté de survivre, d'exister encore dans un monde globalisé soumis au marché, en entonnant leur refrain habituel, mais conscient de n'être que les supplétifs ou les fourriers du nouvel ordre mondial. 

A suivre donc. 

Commentaires

Et puis, pourquoi l'Église se soucierait-elle de défendre une civilisation qui, chaque jour, proclame haut et fort sa volonté d'en finir avec elle-même ? Pourquoi se "mouillerait"-t-elle pour nous ?

Écrit par : Didier Goux | 11/06/2008

Ben la question c'est justement de savoir - plutôt de mesurer - la responsabilité de ladite Eglise dans ce consentement à disparaitre des Européens...
Ce qu'il fait bien percevoir c'est que un Chrétien, s'il est conséquent, doit mettre les intérêts temporels après les intérêts spirituels. Et tant pis pour la terre des Pères...

Écrit par : Ivane | 11/06/2008

Je vois plutôt l'Église comme une victime, comme je l'ai dit dans cet article :

http://gastonphebus.wordpress.com/2008/06/11/religion/

Écrit par : Gaston Phébus | 11/06/2008

@ivane: la conjonction d'une immigration de masse essentiellement en provenance de pays musulmans et du piège de la doctrine chrétienne tournée vers l'autre.
contrairement au judaïsme ou à l'islam ou il me semble que l'autre est sans doute moins le bienvenu?
donc sans doute un facteur aggravant, limité par la faible nombre de chrétiens pratiquants en Europe de l'ouest.
mais 1500 ans de christianisme laissent sans doute des traces même chez l'athée.

Écrit par : hoplite | 11/06/2008

Que c'est poussif, que c'est docte et gâteux ...
Toujours ma m^m antienne: ce sont les idées qui mènent les hommes.Raisonner à partir des idéologies..
L'église depuis toujours est une vieille institution au service de l'ordre établi. Qui tienT à garder sa place au banquet des puissants.
Hier elle a lâché sans vergogne l'ancienne noblesse pour se mettre au service de la plus sordide bourgeoisie. Abandonnant par le fait le prolétariat misérable..

Aujourd'hui elle est à sa manière au service de la mondialisation, càd de la trans classe de la finance.
Le PC:
"la ligne politique, stratégique, est sans doute internationaliste : destruction des démocraties capitalistes bourgeoises"
Ha Ha. C'est le plus comique de ce post solennel et pontifiant.
Depuis l'effondrement de l'urss, et de la transform. de la bureaucratie stalinienne, en mafieux compradores pillant l'économie au sevice de la finance US, Le pcf est tout entier, lui aussi au service de ses nouveaux maitres us...

L'immigration afro-magrh. est un des bêliers les plus puissants au service du capital financier pour effondrer ces vieilles nations d'Europe...

D'ou les politiques respectives pcf/église

Mais il est bien évident que l'une cô l'autre , Eglise et PCF, chantent leur partition sur l'air de leurs idéologies respectives...vont pas vendre la mèche..

Écrit par : l'abbé tymon de quimonte | 11/06/2008

merci msieur l'abbé..
vous êtes paradoxal, vous niez l'importance des idées, des idéologies (et en bon lecteur d'Huntington, je suis prés à vous suivre là dessus), pour désigner le coupable: la mondialisation.
Qu'elle désigne la modernisation du monde, l'occidentalisation ou un avatar de l'occidentalisation du monde, l'américanisation de notre planète ou le simple primat de l'économie, du marché sur toute autre considérations, cela ne reste-t-il pas une idéologie?
Je n'ai que peu d'illusion sur l'emprise réelle et du christianisme et du communisme sur le monde réel, c'était l'occsaion de montrer une alliance tactique sur un point précis de deux systèmes de pensée habituellement hostiles.
bon je vous accorde que c'est un peu laborieux, mais à pas d'heure et sous l'emprise de la boisson et du tabac socialiste, peux pas faire mieux, mon père..

Écrit par : hoplite | 11/06/2008

merci de votre réponse et navré du ton que j'avais pris...
Non! ce que vous appelez, l'américanisation de notre planète , le simple primat du marché n'est certes pas une idéologie...

Le stade "impérialiste" du capitalisme, aujourd’hui évoqué par les mots asexués de « globalisation » ou « mondialisation », signifie que ce dernier, jadis moteur du développement est devenu, en se survivant, facteur de régression, de guerre , de chaos..
C'est un fait objectif...C'est pour lui une question de survie...ET Il faut en finir avec les nations européennes qui font obstacles a cette politique..

Eu outre je pense Pcf et Eglise catho. comme des structures, des institutions, des APPAREILS, qui visent d'abord leur propre survie historique...et pour celà l'un et l'autre se sont vendus au Kapital Financier...
Les idéologies véhiculées sont réservés à la piétaille, sont secondes..
Casser le coût du travail, en finir avec les restes du vieux MVT ouvrier, quoi de mieux que l'invasion immigrée?..Remplacer les prolétaires par des prolifiques..
Eglise et ex-stals légitiment cette volonté par leurs idéol.respecT...

Écrit par : l'abbé tymon de quimonte | 11/06/2008

@abbé, pourquoi le capitalisme, donc, ne constituerait-il pas, en tant que système de croyance, d’idées (la libre entreprise, la libre concurrence, le contrat, etc..), une idéologie autonome, indépendamment des autres discours d’idées habituels (marxisme, socialisme, libéralisme, fascismes, totalitarismes) ? (je tombe sur un abbé érudit, comme cela était le cas jadis, je m’instruit)
J’ai bien conscience du primat du marché sur les autres aspects de l’humanité et sur le passage d’économies de marchés à des sociétés de marché, dont l’intérêt premier est l’aliénation la plus complète des consommateurs, cad la disparition de toute spécificité culturelle ou historique ou géographique…pour autant, les hommes n’ont pas attendu la disparition de toute transcendance et l’avènement du « matérialisme intégral » pour vivre le chaos, la guerre ou la régression..
Et d’ailleurs, ce capitalisme total n’est il pas aussi hégémonique que parce que les hommes ont renoncé à croire (au moins en Europe occidental), en autre chose ?

Juste pour réfuter un brin, car je vous trouve assez convaincant, mon père.

@gaston, je vous ait lu avec intérét; indépendamment de la part de calcul (survie simple au regard de l'argumentation de mr l'abbé), je crois effectivement qu'elle est victime de son message et des circonstances. à +

Écrit par : hoplite | 11/06/2008

Serait-ce trop demander à l'abbé Machin d'écrire les mots EN ENTIER, voire de CONSTRUIRE des phrases ? Par simple respect des gens qui tentent de le lire ? Sur le fond (et c'est un incroyant qui parle), je trouve tout à fait normale que l'Église aille "temporellement" dans le sens du courant, puisque ses buts ultimes sont ailleurs. Il est idiot de dire que l'Église est "au service de l'ordre établi" (ne serait-ce que parce que l'ordre "tabli" ne le reste jamais bien longtemps) : l'Église se sert de l'ordre momentané du monde, compose avec lui, afin de sauvegarder ce qui est essentiel pour elle. Et c'est ce qui fait qu'elle est encore présente après 2000 ans. Si elle avait épousé toutes les fantaisies des siècles, il y a belle lurette qu'elle aurait été balayée.

Écrit par : Didier Goux | 11/06/2008

" voir dans ces postures convergentes du PCF et de l'Eglise, la volonté de survivre, d'exister encore dans un monde globalisé soumis au marché, en entonnant leur refrain habituel, mais conscient de n'être que les supplétifs ou les fourriers du nouvel ordre mondial. "

Ce n'est pas du tout ce que je pense...
Je m'élevais simpl. contre l'explication qui veut que les événements soient le résultat, la conséquence des idéologies, des croyances...Que la mise au monde se produise en fonction des idées des hommes...
Ce qu'il y a, se produit, c'est tout.....l'homme fait l'histoire mais ne la fait pas consciemment...

Mais celà ne signifie pas que ces idéoloG.. ne jouent pas un rôle et n'influent pas en retour sur la marche des événements..
Il y a une Unité du monde, il est un résultat, qui n'a pas de causes efficientes...

Revenons à ce prb: immigration/clandestins etc...
Ce que je voulais dire c'est que L'Eglise et le pcf, ne sont pas immiGrsionistes par universalisme et internationalisme...cô conséquence de leur doctrine..
Ex le pcf de Georges Marchais était farouch. hostile à l'immigration..
L'eglise pourrait théoriquement développer un mess. de chacun chez soi, chacun heureux chez soi...etc...
Tout ce que je me borne à constater ces que ces 2 appareils se sont rangés du côté de la mondialisation sous la férule US...
ET QUE TT LES DEUX, FINALEMENT, TRAHISSENT leur doctrines...
Le judéo- christ , l'idéologie "cool", est une nouveauté..
De la m^m manière que jadis sa condamnation de l'Action Française, son reniement da monarchie etc....

Pareil pour le pcf....

Donc ils trafiquent de leur doctrines ,pour les faire servir à leur orientation..
Et qui n'est pas la reconnaissance " du primat du marché" ça aussi c'est une idéologie...
Quel marché?
C'est la domination de certains hommes, de certaines classes, castes..
Qui changent..

Dernier ex: l'eglise était tradit.. antisémite( affaire dreyfus etc..), ceux qui avaient crucifié Jésus...
Aujourd'hui elle parle de nos "grands frères juifs"etc....

Pourquoi? hier l'antisémitisme, ce socialisme des imbéciles, permettait aux classes dirigeantes de faire porter la haine popu. vers une fraction minoritaire du capitalisme..

Ce qui a changé? la place et le rôle dominant des Juifs américains....

Écrit par : l'abbé tymon de quimonte | 12/06/2008

@la bète qui monte, vous avez une vision du monde trés intéressante..
auriez-vous une opinion de la même eau sur la prose de Michéa (l(enseignement de l'ginorance)
à+
hoplite

Écrit par : hoplite | 12/06/2008

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