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30/03/2013

fracas

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 Il se passe quelque chose: dimanche plus d'un million de personnes (peut-être beaucoup plus, loin des comiques "300 000" de la préfecture de police) ont défilé dans le calme contre une des mesures phares de la gauche libérale, le mariage gay.

A ma connaissance, aucun grand parti politique, aucune organisation politique significative, aucun média conséquent de ce pays n'ont appelé à la mobilisation de masse qui plus est cornaquée par la personnalité lamentable qu'est Frijide Barjot ( sorte de demi-pute hystérique, à croire que cette pouffiasse ait pu être mise en avant par le camp adverse tellement sa présence et sa jactance sont contre-productives). Or la mobilisation a été massive, pour la seconde fois en quelques semaines. On se prend à imaginer ce qu'aurait pu être le même cortège mené par des hommes comme Hélie de Saint-Marc et pas des demi-fiottes.

Je crois qu'une partie conséquente du peuple de France a compris qu'au delà des combats de façades opposant libéraux de gauche (lisant Télérama et pestant contre le capitalisme en défilant pour des clandestins) et libéraux de droite (lisant les pages saumon du Figaro et pestant contre l'immigration de masse en applaudissant chaque délocalisation et chaque point du CAC 40) dans une parodie d'alternance unique (1), se joue un peu plus chaque jour la simple survie de notre culture, de notre civilisation européenne, des peuples européens.

Je crois que ces nouvelle lois ineptes sur cette parodie de mariage homosexuel (avec les droits à l'adoption et à la PMA qui ne manqueront pas d'advenir dés que la chose sera validée par les grabataires du Sénat) illustrent à merveille l'hubris d'une classe politique libérale/progressiste totalement -et ontologiquement- déconnectée du réel et incapable, comme l'explique jours après jours Michéa, d'imaginer des sociétés régies par autre chose que le droit procédural et le marché illimité et sans entraves, aux antipodes du brave et lucide Aristote qui savait bien qu'une vie en communauté ne peut être apaisée que si elle est fondée sur des valeurs civilisationnelles communes, c'est-à-dire sur des structures de sens morales, philosophiques, religieuses, des traditions, des usages, des coutumes, des lois qui n'ont strictement rien à voir avec le relativisme moral débridé et la démonie de l'économie de nos modernes. Il n'y a que Con-Bandit ou Sarkosy pour penser un seconde que "jouir sans entraves" ou "consommer sans modération" puissent créer un sentiment communautaire ou une appartenance commune, encore moins un destin commun.

Je crois que s'il y avait tant de monde dans la rue dimanche c'est parce que des millions de gens qui n'appartiennent pas à cette hyperclasse nationale et apatride profitant à plein de cette véritable révolution anthropologique qu'est la globalisation du capital et l'hégémonie sans partage planétaire de la démocratie libérale (qui n'a évidement rien à voir avec la démocratie véritable mais tout à voir avec la tyrannie du tittytainment et avec une lutte des classes sans merci) sont de plus en plus hostiles au projet libéral célébré par la totalité du barnum politico-médiatico-culturo-mondain, parce qu'ils en ont compris ou pressenti l'essence -la guerre de tous contre tous sous couvert d'émancipation illimitée-, et parce que cette oligarchie planétaire arrogante et punitive n'arrive plus à donner une représentation du monde convaincante donc à même d'entrainer l'adhésion des peuples. Je crois que des millions de gens sont en train de comprendre en France et en Europe (et ailleurs) que le véritable clivage n'est plus entre "droite" et "gauche", entre "forces de progrès" et "forces réactionnaires" ou entre "démocrates" et "fascistes" mais bien entre ceux qui valident la mondialisation libérale et sa course à l'abyme et à la guerre de tous contre tous (la quasi-totalité du personnel politique, médiatique, culturel, la totalité de la sociologie officielle) et ceux qui refusent cette véritable révolution anthropologique (qui n'est pas née en 1989 ni en 1968 mais au XVIIeme et au XVIIIèeme siècle en Europe) dont nous commençons seulement à ressentir les effets ravageurs.

Voici ce qu'écrit julien Dray, ci-devant repris de justice, progressiste de gauche et ordure notoire:

UN DIMANCHE DONT ON SE SERAIT BIEN PASSE...

Sur fond de crise chypriote, le dimanche que nous avons connu est sans doute l’un des plus inquiétants depuis une décennie. La « Manifestation pour tous » a fait l’objet d’échauffourées de la part de manifestants tentant d’envahir les Champs Elysées. On peut évidemment pointer l’activisme de quelques groupuscules de la droite radicale mais la vérité est beaucoup plus inquiétante. Des gens propres sur eux, plutôt bourgeois, armés de poussettes, s’en sont pris aux forces de l’ordre pour envahir les Champs Elysées afin de « parler à François Hollande »… Depuis, on a appris que les  mêmes entendaient manifester devant la télévision publique… Tout porte à penser que des secteurs entiers de l’opposition se radicalisent et contestent désormais ouvertement la légitimité du gouvernement. C’est grave. Tout cela rappelle, toutes proportions gardées, les manifestations de la bourgeoisie chilienne en 1972. Mus par une volonté farouche de se débarrasser du pouvoir actuel, ils sont aussi portés à transgresser les règles communes de notre démocratie. C’est aussi la conséquence d’une hystérisation de la confrontation politique que le sarkozysme a produit.

(...)Désormais, le temps nous est compté.

Dray, sans doute plus à l'aise dans la joaillerie et les fausses factures fait une erreur d'analyse colossale: ce n'était pas seulement la bourgeoisie qui était dans la rue en 1972 au Chili comme à Paris dimanche mais les peuples chilien et français, des gens simples et ordinaires venus des classes populaires et moyennes (sacrifiées sur l'autel de la "compétitivité"), révulsés par la violence du monde moderne, le déclassement brutal pour beaucoup (et l'enrichissement sans limites pour une petite minorité), la corruption insensée d'élites politiques et culturelles, leur cynisme irresponsable...Ce n'était pas la "réaction cléricale et militaire" qui fut arrosée de gaz lacrymogène mais le peuple, simplement. Chose bien incompréhensible pour le notable embourgeoisé qu'est ce pitre à tocantes.

Dray, qui n'a rien d'un socialiste (et le seul fait de mettre en parallèle ce pauvre juif séfarade et obèse et des hommes comme Sorel, Leroux ou Orwell donne la mesure de l'imposture sordide du mot même "socialiste" à l'heure ou un "socialiste" Lamy dirige l'OMC et ou un autre "socialiste" Strauss-Kahn fut leader du FMI), a raison de dire que le temps est compté. Dray sait sans doute qu'il est désormais dans le camp de l'oppression et des kapos encravatés, de Goldman-Sachs et de Warren Buffett, des bonus et des golden-parachutes, des putes de Sofitel et des soirées VIP au Dandy's... Dray sait parfaitement qu'il est passé du mauvais côté et que cette foule énorme et tranquille, c'est le peuple en marche, celui-là même qu'il a trahi, c'est la statue du commandeur qui vient, la démocratie volée qui resurgit là ou on ne l'attendait pas. Plus. Dray le minable escroc pseudo-trotskyste passé à l'Ouest qui a compris que la formidable botte souveraine de la réalité (2), celle dont parlait Trotski, est en train de réduire en miette le "contreplaqué des mensonges" et le "glapissement des follicullaires"...Dray a peur et ça commence à se sentir. Dray sait que lorsque les cols bleus martyrisés commencent à défiler avec les cols blancs déclassés, les jours du pouvoir en place sont comptés.

Vilfredo Pareto qui avait expliqué que derrière tout pouvoir, quelles que soient les justifications qu’il se donne, il y a une minorité dominante qui en tient les rênes, une oligarchie. Tant que cette oligarchie donne une image du monde compatible à la réalité visible et tant que cette élite est prête à la défendre, le pouvoir connaît une période de stabilité. Dés l’instant où ces conditions font défaut, on est en situation prérévolutionnaire. La réalité visible aujourd’hui, pour beaucoup de nos compatriotes (pas ceux qui passent au Grand Journal d'Anal Plus) ne correspond plus du tout à aux mots prostitués de nos élites... la réalité c’est :

-la paupérisation et la disparition des classes moyennes dans une mise en concurrence globale faussée et imposée à l'occasion d'une crise planétaire gravissime ("L'Occident, c'est ENRON", dit Drac, excellent++)

-un remplacement démographique massif sur un temps très court des européens de souche par des peuples entiers allogènes dont l’acculturation est impossible et qui manifestent même souvent une hostilité franche aux codes civilisationnels européens (horresco referens pour nos modernes!) avec la constitution partout en Europe d’enclaves étrangères en sécession des peuples autochtones,

-une dissolution des social-démocraties européennes au profit de sociétés polarisées parfaitement décrites par Christopher Lasch dans sa Révolte des élites, marquées par la violence, la sécession, la prédation de quelques-uns au détriment du plus grand nombre, le multiculturalisme et le relativisme général, la discrimination positive et la communautarisation, la décivilisation générale, l’anomie, le chaos,

-la dissolution de la démocratie dans un pseudo-bipartisme organisé pour verrouiller l’accès à toute doxa hérétique et pour dépouiller les peuples de toute souveraineté politique

-enfin la soumission des politiques diplomatiques et militaires européennes aux lobbys atlantistes et leur bras armé, l’OTAN (création en vingt ans, manu militari, de deux états musulmans en Europe, le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine),

La question est donc de savoir jusqu’à quel point cette oligarchie, cette hyperclasse libérale, est prête à défendre sa vision du monde.

(1) les libéraux culturels/"de gauche" s'assurant de liquider jours après jours par ces formidables mesures sociétales (mariage gay, salles de shoot, vote des étrangers non-communautaires, légalisation des drogues douces, dépénalisation de l'assistance aux clandestins, etc.) les fondements anthropologiques d'une vie décente -solidarité communautaire, famille hétérosexuelle, autorité et éducation parentale,  instruction publique, traditions culturelles, religions, communautés enracinées, sécurité publique, probité, honneur, bref toutes les structures de sens qui font qu'une civilisation tient debout, charge aux libéraux économiques/"de droite" de dissoudre ce fragile équilibre (propre aux sociales-démocraties européennes et issu de l'aprés-guerre et du consensus gaullo-communiste) entre capital et travail via l'abolition des frontières, l'immigration de masse (cette armée de réserve du capital dont parlaient Marx et Engels), via l'érection d'un marché euro-atlantique, via la mise à mort des protection syndicales, des lois du travail, via la délocalisation de toute activité non rentable au regard du standard bengali, etc. toutes mesures à même de balkaniser un peu plus des nations historiquement résilientes parce qu'encore ethniquement, culturellement et socialement relativement homogènes et de détruire chaque jour un peu plus toute cohérence de classe ou seulement identitaire.

(2) "La botte souveraine de la réalité, disait le vieux Léon. Les censeurs, les idéologues, les inquisiteurs de la pensée libre travestissent la réalité, la badigeonnent de leurs mensonges, traînent en justice ceux qui osent égratigner les façades peinturlurées. Et puis un jour, on entend un bruit de plus en plus proche, un fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer, géante, irrésistible, « la botte souveraine de la réalité » vient, s'impose. Le contreplaqué de mensonges s'écroule, le glapissement des folliculaires stipendiés s'étrangle, les mots prostitués retrouvent leur sens. La réalité se dresse devant nous, irréfutable. Bien vu, camarade Trotski !" Andrei Makine, Cette France qu'on oublie d'aimer, 2006.

NB: en me relisant, je pense que je n'insiste pas assez sur les manipulations constantes dont sont vitimes les peuples, dont nous sommes victimes dans une logique constante de balkanisation et de depossession, c'est même la seule clef d'interprétation des politiques systémiques: par exemple, l'immigration n'est une chance pour personne, c'est même une catastrophe pour les peuples européens. bien, mais il faut absolument comprendre que les mêmes ordures (la sainte alliance libérale-trostkyste) qui pendant 40 ans ont prôné l'accueil inconditionnel de millions de barbares sur notre sol (au nom de l'antiracisme à petite main jaune ou au nom de la raison économique) sont les mêmes qui, aujourdhui, dénoncent la présence sur notre sol de "réseaux islamiques" et prônent une "guerre de civilisation" contre l'islam et les muslmans. Non pas que les millions de musulmans en Europe ne constituent pas un danger de balkanisation (c'est le cas) mais, encore une fois, les premiers coupables, l'ennemi principal RESTE celui qui a fait venir ces masses allogènes et qui pousse aujourdhui tous les "desouches" qu'ils soient français, belges ou britanniques au pogrom anti-muzz (sous la bannière de Tsahal)!

Une constante: la manipulation des uns et des autres par les mêmes (de Con-Bandit à Hollande en passant par Sarkosy ou Gaillot). Réfléchir et Agir, c'est bien, réflechir avant d'agir comme un petit soldat de l'empire, c'est mieux...

Se rappeler l'avertissement de Dun:

« Prenez garde, ouvriers européens : les mêmes qui vous ont submergés de dizaines de millions de musulmans pour écraser vos revendications peuvent vous exciter demain à vous battre contre ces mêmes musulmans devenus combattants. On vous dira qu'on s'est trompé (qui est "on" ?), que ces hommes n'ont pas su profiter de l'évolution qu'on leur proposait. Ne tombez pas dans le piège. J'ai dénoncé plus clairement que quiconque les bases pathologiques des religions du désert, marxisme inclus. Je suis bien loin de me laisser gagner par les mirages infantiles de l'islam. Mais si la crapulocratie s'en prend à l'islam, ce n'est pas à cause de ses dogmes infantiles, ni à cause des tchadors d'écolières manipulées. C'est parce que l'islam reste la seule force anticapitaliste, la seule capable de faire échouer le chancre mondial de la société de consommation. La guerre civile mondiale, à la fois raciale, culturelle et sociale ne sera pas évitée. Mais les hommes libres n'y ont aucune place. Ne vous laissez pas entraîner dans le tourbillon de folie et ne vous battez qu'en cas d'absolue nécessité, si vous êtes personnellement attaqués. » Robert Dun, « Camarade, ne te trompe pas d'ennemi ! », L'Homme libre, fils de la terre, juin 1995.


podcast

28/08/2009

aveuglement

sanspapiers_800_1.jpg« Il va sans dire que la vieille droite qui, dans son ensemble n’a lu ni Marx ni Lénine, n’est pas prés de lire Gramsci. On se demande d’ailleurs ce qu’elle peut lire en dehors de journaux satyriques et des magazines littéraires quand on s’aperçoit qu’au cours de ces dernières années, aucuns des ouvrages fondamentaux dont elle aurait pu tirer argument, dans un sens ou dans l’autre, ne semble avoir retenu son attention.

La paresse intellectuelle de la vieille droite ne s’explique pas seulement par sa méfiance instinctive vis-à-vis des idées pures. Pendant longtemps, les Saintes Ecritures lui ont servi de doctrine. Tout étant censé avoir été dit, il apparaissait inutile de vouloir constituer une autre Summa autre que celle de Thomas d’Aquin. Cette conviction prévaut encore aujourd’hui dans un certain nombre de cénacles. Mais pour combien de temps ? Après avoir été, nolens volens, la religion de l’Occident, après avoir été portée par un esprit, une culture, un dynamisme européens, qui l’avaient précédé de quelques millénaires, le christianisme, opérant un retour aux sources, redécouvre aujourd’hui ses origines. Pour assumer sa vocation universaliste et devenir la religion du monde entier, il entend se « désoccidentaliser ».

Dans l’immédiat, il développe une stratégie qui revient à se demander si elle ne revient pas à lâcher la proie pour l’ombre. Le christianisme sociologique est entrain de disparaître, laissant la place au militantisme évangélico-politique. L’impulsion vient de la tête. La hiérarchie accélère le mouvement. Les traditionalistes, attachés dans leur Eglise à tout ce dont celle-ci ne veut plus entendre parler, auront du mal à faire croire que le meilleur moyen d’endiguer la « subversion » est de batailler dans une croyance qui les a déjà abandonnés pour passer à l’ennemi. »

Alain de Benoist, Droite, l’ancienne et la nouvelle, 1979.