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23/04/2007

L'imposture "anti fasciste".

« Il faudra faire un front contre Nicolas Sarkozy" entre les deux tours de la présidentielle, a déclaré vendredi à Toulouse Dominique Strauss-Kahn, appelant les électeurs de François Bayrou à voter pour Ségolène Royal si elle en lice contre le candidat UMP au second tour. » (1) « Sarkozy est extrêmement compétent. Il porte en lui les meilleures, c'est-à-dire les pires traditions de la bourgeoisie. Ceux qui en doutaient encore peuvent étudier ses dernières déclarations. Elles font très clairement référence à la tradition fasciste française.» (2)

Ces deux courts extraits, l’un du quotidien « de référence », l’autre de la presse communiste orthodoxe illustrent assez bien la persistance du mythe de la lutte anti fasciste par une grande partie de la gauche Française.

Il fut un temps, avant guerre, dans une Europe qui inventa le fascisme (Italien) et la national socialisme (Allemand), ou la lutte anti fasciste fut légitime et représentait un mouvement ,authentique car anti totalitaire, de démocrates versus des régimes révolutionnaires autoritaires. Le malheur est que ce mouvement fut rapidement et habilement récupéré puis instrumentalisé avec succès par la mouvance communiste, au premier plan de laquelle, le parti communiste Soviétique (PCUS), qui part le biais du Komintern organisa efficacement un combat idéologique contre tout ennemi de la révolution Bolchevique. L’imposture de ce positionnement anti fasciste éclata au grand jour quelques mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale avec la signature des pactes nazi- soviétique (Molotov- Ribbentrop) qui scellaient l’alliance tactique des deux totalitarismes. Cet événement dramatique et totalement stupéfiant au regard de la prétendue « lutte anti fasciste » de l’internationale communiste, permit à quelques «  idiots utiles » d’ouvrir les yeux (tardivement) sur le caractère totalitaire de cette idéologie qui comptait déjà plusieurs millions de morts criminelles à son actif. Secondairement, après 1945, alors même qu’elle aurait du s‘éteindre avec la mort des fascismes Européens (fascisme « normal » et fascisme « radical » selon la distinction d’Ernst Nolte), cette « lutte anti fasciste » fut constamment réactivée et instrumentalisée par l’Union Soviétique, seule puissance totalitaire parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale.

L’imposture réside précisément dans le fait que ce prétendu « front anti fasciste » ne fut qu’ « anti fasciste » mais jamais antitotalitaire. « Ce progressisme de combat, instrumentalisé par les maîtres de la propagande communiste va se transformer, après la disparition du régime nazi et de ses alliés, en idéologie politique de substitution. » (3)

Commence alors l’histoire de l’anti fascisme sans fascisme…, ou l’objet de ce combat va être remplacé par une chasse au Mal politique, incarné par les  « puissants », les « dominants », les  « bourgeois », « capitalistes », « contre révolutionnaires », « conservateurs », etc., tous réactionnaires. Ces visages supposés de  « la réaction » sont dénoncés par les milieux « progressistes » comme « fascistes » ou « d’extrême droite », alors même qu’ils ne le sont la plupart du temps nullement. Cette diabolisation extrême de tout ce qui n’appartient pas au camp « progressiste », c’est à dire le camp du Bien, de la Raison, du Progrès et de la Révolution, figurant une « menace fasciste » largement imaginaire va devenir le moteur du  « progressisme » dans la période post nazie, fonctionnant comme un moyen de chantage permanent. L’instrumentalisation réussie de cette imposture idéologique par le totalitarisme communiste  constitue ainsi une doctrine de haine doublée d’un permis de haïr avec bonne conscience, bref, une machine à fabriquer des ennemis absolus.

Or si en démocratie et en temps de paix cette ostracisation de l’ennemi pouvait ne conduire qu’à l’élimination politique ou la mort sociale des mal-pensants, l’histoire du totalitarisme communiste est là pour nous rappeler ce qu’il advint de millions d’ennemis de la révolution durant le XX éme siècle. Cette conviction dogmatique de posséder la vérité et d’appartenir au « camp du Bien », versus le « camp du Mal » incarné en 2007, par l’extrême droite nationaliste de Jean marie Le Pen, et par son « avatar » Nicolas Sarkosy, leader de la droite républicaine, légitime la haine des premiers à l’égard des seconds.

Hormis Sternhell et BH Levy qui considèrent ,de façon rapide, qu’il existe bien une tradition fasciste en France, remontant même avant l’émergence des fascismes Européens (une sorte de préfascisme, de protofascsime) , incarnée par les mouvances d’extrême droite avant guerre (ligues diverses, Action Française, Croix de feu, etc), puis la révolution nationale Pétainiste, l’OAS et le Front National, une majorité d’ historiens de premier plan (Rémond, Furet, Besançon, Renzo de Felice, etc.) s’accordent à penser que la France n’a jamais connu de mouvance fasciste organisée et durable. Emilio Gentile, universitaire italien considéré comme un des meilleurs spécialiste du fascisme italien le définissait ainsi : « Le fascisme est un phénomène politique moderne, nationaliste et révolutionnaire,antilibéral et antimarxiste,organisé en un parti milice, avec une conception totalitaire de la politique et de l’Etat, avec une idéologie à fondement mythique, viril et anti-hédoniste, sacralisée comme religion laïque, qui affirme la primauté absolue de la nation, entendue comme communauté organique, ethniquement homogène, hiérarchiquement organisée dans un état corporatif, avec une vocation belliqueuse, une politique de grandeur, de puissance et de conquête, visant à la création d’un ordre nouveau et d’une nouvelle civilisation. » (5)

Amalgamer aujourd’hui au fascisme la droite républicaine libérale du leader de l’UMP (ou pluraliste et libérale, dite "orléaniste" selon René Rémond) ou la droite nationale populiste du FN (ou Bonapartiste, selon le même historien) est donc évidemment une imposture communément admise à gauche, par ignorance mais surtout par calcul politique. Quand l’ennemi ne peu décemment plus prendre la figure du nazisme, il est alors facile de le réinventer sur la base de quelques caractérisations négatives en puisant dans un stock d’épithètes (« archaïque »,  «rétrograde », « passéiste », «réactionnaire », « de droite », « d’extrême droite », « populiste », « xénophobe », « raciste », « fasciste »,  « libéral », « ultra libéral », « impérialiste »,  « atlantiste », « pro américain », « sioniste », etc.). Si les réactionnaires n’avaient pas existé, les progressistes les auraient inventés… Sans illusion, il faut donc dire et redire à ces esprits bétonnés et Robespierristes en perte de magistère moral et répétant « Le fascisme ne passera pas ! », que le fascisme est bel et bien passé, et qu’il est depuis longtemps un phénomène du passé. Cette vulgate antifasciste fait partie du vaste système d'idées reçues et de mots-slogans tenant lieu de pensée politique à la gauche et à l'extrême gauche, aprés l'échec reconnu du communisme et l'épuisement du modèle social-démocrate.

« L’opium « néo-antifasciste » permet aux « intellectuels de gauche »  les plus invertébrés, désertés par la pensée et le courage, de se supporter eux-mêmes. Leur ressentiment se fixe sur ceux qui sauvent l’honneur de la réflexion libre, dont l’existence même leur porte ombrage. (…) Un utopisme de carte postale tient lieu de pensée prospective. Le culte des bons sentiments et l’épuration magique remplacent les projets ; l’intellectuel délateur reprend du service. » (4)

Si l'antifascsime démocratique fut admirable et le pseudo antifascisme stalinien effroyable, ce néo-antifascisme est pitoyable et peut être considérée à la fois comme un indice de survie d’une culture de combat désuète et comme un révélateur de la situation dans laquelle se trouve la gauche, divisée en profondeur, privée de perspectives d’avenir (car toujours ambiguë quant à sa relation au capitalisme en particulier) et concurrencée par une extrême gauche non moins démagogique s’efforçant de relancer la mobilisation communiste sur la base de l’anti mondialisation.

"La postérité s'étonnera sans doute que les démocraties aient inventé tant de fascismes et de menaces fascistes aprés que les fascismes ont été vaincus. C'est que, si la démocratie tient dans l'antifascisme, il lui faut vaincre un ennemi sans cesse renaissant."  (François Furet, Le Débat n°89, p176)

"On ne saura jamais ce que la peur de ne pas paraitre suffisamment à gauche aura fait commettre de lâchetés à nos Français."  (Charles Peguy, cité par E Brunet, Etre de droite, un tabou Français, p9)

(1) http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30507544@7-354,0.html

(2) http://www.lescommunistes.net/~infos/docus1/paysreel2005.html

(3) PA Taguieff, Les contre réactionnaires, Denoel 2007, p17.

(4) PA Taguieff, op cit, p.71.

(5) E Gentile, Fascisme, histoire et interprétation. Gallimard 2002.

 

 

Commentaires

Certes hoplite mais il y a aussi une volonté de l'UMP de faire croire que toute attaque, toute critique à l'encontre de Sarkozy, relève du procès d'intention et est indigne. Sarkozy est un arriviste probalement médiocre. N'en faisons pas un martyr.

Écrit par : Cadichon | 24/04/2007

J'adhère à l'analyse de Hoplite, que serait la vie politique française sans cette recherche de l'ennemi idéal et fantasmatique.

Écrit par : paul-émic | 24/04/2007

cadichon, je n'ai pas de sympathie particulière pour NS, et mon propos n'était absolument pas d'en faire un martyr, mais simplement de dénoncer l'extravagance de cette lutte anti fascsite sans fascisme...et le vide iéologique et culturel de la gauche.

Écrit par : hoplite | 24/04/2007

Permettez moi d'insister, mais la façon dont Sarko joue les victimes alors que tous les groupes financiers sont derrière lui, est lamentable. Une méthode employée au FN mais celui-ci a autrement raison de se plaindre.

Écrit par : Cadichon | 28/04/2007

sans doute avez-vous raison, cadichon, sur le soutien de lobby financiers/ économiques et sur celui de groupes de presse. et sans doute sa posture victimaire (je l'ai même entendu ce matin dénoncer ce fameux "front antifasciste " sur France inter lors d'un discours prononcé hier) est-elle excessive, notamment au regard de l'ostracisme que subit la droite nationale. Pour autant cela n'en fait pas un homme plus "dangereux", "inquiétant" (au sens menace contre la démocratie), que l'on soit d'accord avec ses "idées" ou pas (bien malin qui peut savoir ce qui l'anime réellement).

Écrit par : hoplite | 28/04/2007

"Tous les groupes financiers sont derrière lui": voilà bien le type de réflexe conditionné gauchiste. Revoilà les 200 familles, le capitalisme appatride, le hauts-de-forme et les gros cigares. Encore un effort et vous nous placarderez les bonnes vieilles affiches de juif Süss avec Sarkozy dans le rôle du nez crochu.

Décidemment les moule idéologique des gauchistes ne date pas du programme commun mais des années 30. Je signale à tout hasard aux nationaux bolchéviques du PS que le 6 février 34 a échoué.

Écrit par : TODOMODO | 29/04/2007

todomodo, vous avez du me lire un peu rapidement..
la passion vous emporte car il n'ya pas une once de "gauchisme" ou d'anti sémitisme dans mes propos ou ma reflexion.

Écrit par : hoplite | 29/04/2007

On aurait tort de négliger cette diabolisation de Sarko, bien réelle selon moi, et qui est pour beaucoup dans le ralliement d'un million et demi d'électeurs nationaux. Tout cela au moment où, sous la savante houlette de dame Marine, Le Pen polissait son image... Processus concomitants qui iront encore s'accroissant...

Écrit par : IVANE | 29/04/2007

diabolisation bien réelle effectivement.
et par ailleurs tradition efficace de ce camp "progressiste" (qui n'a plus de progressiste que le nom..) sans réelles valeurs autres que l'"antiracisme" militant, le tiers mondisme compassionnel ou le nouvel universalisme "droit de l'hommiste".
le roi est nu et depuis longtemps, mais il est plus simple de hurler au loup fasciste que de refonder une pensée politique cohérente sur les décombres du collectivisme et de la pensée tiède soixante-huitarde.

Écrit par : hoplite | 29/04/2007

Arrêtez de voir des gauchistes là où il n'y en n'a pas. Les adversaires de Sarko le combattent et ceux de Ségo l'assimilent à une cruche. Ca de la diabolisation? Il vous en faut peu.
Quant au fait que Sarko soit au mieux avec Pinaut, Lagardère et consorts, ce n'est pas une invention. Le clan UMP a réussi à faire croire que toute critique était inique, ignoble, un crime donc une diabolisation.
C'est de bonne guerre et c'est la seule façon de ne pas avoir à répondre sur le BILAN des cinq dernières années notamment dans le domaine de la sécurité. Il me semble que lors de la dernière législature Sarkozy n'était pas sous-secrétaire d'état à l'inauguration des chrysantèmes, non?

Écrit par : Cadichon | 29/04/2007

l'insulte et la diabolisation sont les deux mamelles de la campagne "démocratique" . Le problème n'existe que lorsque qu'un des candidats est empêché de répondre, ce qui n'est pas ici le cas, les deux lauréats ayant leurs entrées tant auprès des médias que des lobbies.

Écrit par : Paul-Emic | 30/04/2007

plus intéressant, à mon avis, est la tentative de rapprochement entre l'UDF, c'est à dire (jusqu'à ce jour) la droite libérale "orléaniste" et le parti socialiste dont on sait qu'il n'a jamais rompu avec sa composante anti capitaliste, contrairement aux mouvements socialistes européens. c'est dire assez le caractère artificiel de ce rapprochement tactique

Écrit par : hoplite | 30/04/2007

Sarkozy joue très habilement de la diabolisation dont il est l'objet
1°) pour ne pas avoir à répondre de la nullité, au sens littéral, de son action comme ministre de l'Intérieur (multiplication des émeutes urbaines, croissance des actes de violence, des "incivilités" en tout genre, de la violence scolaire, falsification des statistiques et pressions sur les forces de l'ordre pour obtenir des chiffres artificiels) ;
2°) parce qu'il a compris que l'opinion française était majoritairement favorable à un retour sur des valeurs traditionnelles de façade, à une plus grande rigueur contre les délinquants, bref à l'expression d'une remise en cause des fondements idéologiques de 68, et ce bien que les gauchistes en tout genre se fassent plus tapageurs que jamais.

Sarkozy n'a jamais fait de politique, mais seulement du marketing, fondement de ses discours et de son "programme" ; s'il est élu, ce rigolo modulera son discours et ses mises en scène en fonction de l'évolution de l'opinion, mais une chose demeurera : la volonté de plonger la France plus avant dans ce qu'il appelle la "modernité", c'est-à-dire le libéralisme individualiste, qui exacerbe les tensions et anihile les communautés naturelles, puisque tous les rapprts sociaux doivent être fondés sur l'accès au marché et la compétition pour être le meilleur, sur l'idée d'être "efficace", ce que Sarkollabo sait si bien faire ; d'où la discrimination positive (c'est abject mais efficace), la disparition des Français de souche (référence inutile), comme il l'affirme lui-même. Côté Ségole, France métissée, élargissement des appels d'air en direction des allogènes, défenses des anti-valeurs, pseudo-puissance de l'Etat, inefficace mais confortant l'idée que les cellules humaines naturelles ne sont rien.

Bref, diabolisation et délire "anti-fascite" d'un côté, mépris de l'autre, chacun tente de mobiliser son camp, cela cache bien mal le vide idéologique l'absence de tout projet de société cohérent.

Ave !

Écrit par : Amaury | 30/04/2007

je partage l'essentiel de votre analyse, amaury.
sego est aussi, à mon avis, une femme de droite et a compris que l'élection se jouerait sur des valeurs "de droite", d'ou sa posture autoritaire ("ordre juste", internat,etc) initiale et le grand écart permanent avec les valeurs traditionnelles de la gauche jacobine qu'elle est obligée de ménager pour ne pas faire exploser sa coalition. ce qui ne préjuge bien sur rien de bon s'il elle est élue.
sarko est un ovni. il sort du courant gaulliste (Bonapartiste) pour s'afficher en rupture avec le courant Chiraquien (qui était lui même atypique). Au fond il renoue avec la véritable tradition de la droite bonapartiste (primat de l'executif, appel direct au peuple, valeurs d'ordre, d'autorité, méfiance à l'égard du parlement et des partis), mais en y intégrant des valeurs du courant libéral conservateur (libéralisme politique et économique; pluralisme) et surprend en affichant son atlantisme. J epense que le programme de ségo est largement plus prévisible que celui de son concurrent, qui élu, pourrait surprendre.
pas trés enthousiasmant.

Écrit par : hoplite | 01/05/2007

"OVNI", c'est effectivement le terme qui convient ; c'est même le terme qui convient le mieux à tous les dirigeants de la vieille patate RPR-UMP depuis les années 80 : Pasqua, Chirac, Baladurian, Sarkozy, Douste-Blazy (ha ! c'est bon de rire parfois !), Tibéry (faut rire ou pleurer ?), Devedjian (lèche-bottes, faux-cul, traître, mange-merde)...

'Imprévisible", c'est toujours ce qu'on peut dire de la stratégie d'une firme multi-nationale...


Kénavo !

(au passage, merci à Hoplite pour son blog)

Écrit par : Amaury | 01/05/2007

Oui vous avez raison j'ignore comment j'ai pu mettre ce commentaire. Problèmes de liens peut-être.

Totalement d'accord avec vous sur l'inexistance d'un fascisme français. Prenons l'exemple des Croix de Feu : mouvement totalement atypique, absolument pas assimilable au fascisme, son chef mort à Bergen-Belsen.

Une question : que pensez-vous de la thèse de Nolte sur (je fais court) le Nazisme comme réflexe d'auto-défense des Allemands contre le Communisme?

Écrit par : TODOMODO | 02/05/2007

Todomodo, Larocque n'est pas mort en déportation mais à son retour en 1946.

Écrit par : Cadichon | 02/05/2007

Exact.

Écrit par : Bruno | 02/05/2007

C'est très aimable à vous d'avoir mis mon site en lien. Je m'empresse de faire de même avec le vôtre dont la tendance est assez proche du mien vous en Grec et moi en Romain!

Écrit par : Bruno | 02/05/2007

Nolte est un historien majeur dont les travaux, notamment sur les origines du fascisme Européen, sont incontournables. Sa thése du "nexus causal" du communisme comme catalyseur de l'apparition de toutes une série de mouvements autoritaires en Europe et notamment du national socialisme lui a valu d'etre diabolisé en Allemagne dans la communauté scientifique. Pourtant Nolte, dans "La guerre civile Européenne" puis dans la correspondance qu'il échangea avec François Furet, montre bien que pour lui la menace bolchevique en Europe (bien réelle dans l'entre 2 guerres, on a tendance à l'oublier) réprésentait une partie seulement de l'explication de l'émergence du national socialisme, et que, par ailleurs la haine du matérialisme bourgeois, le ressentiment de toute une génération de combattants incapables de se réadapter à la vie civile au sein de régimes libéraux incapables de gérer une crise économique majeure au moins en Italie et en Allemagne restaient des explications valides. Or il eut le tort, en précurseur, d'oser comparer fascisme et communisme, ce que firent par la suite Besançon, Renzo de Felice, Courtois, ou Furet. Son interprétation du caractere "réactionnel" à la menace bolchevique du national socialisme n'impliquait nullement une "légitimation" et encore moins une indulgence à l'égard des fascisme européens.
Il faut se replonger dans la misére noire des populations Allemandes et Italiennes des années vingt (ces photos de combattants mutilés en uniforme et décorations, faisant la manche dans les rues de Berlin) pour comprendre l'espérance révolutionnaire de ces mouvances fascistes et leur haine absolue à l'égard de ces régimes parlementaires corrompus et impuissants qui les avaient conduit à ce suicide européen.

Écrit par : hoplite | 03/05/2007

Total accord. Je ne doutais pas que le pensée de Nolte ne vous était pas indifférente.

Écrit par : TODOMODO | 04/05/2007

10 mois après on peut se dire que cette "diabolisation" était bien inférieure à la vérité.

Écrit par : Cadichon | 26/02/2008

vous faites référence à quoi, cadichon?
sarkosy n'est pas un fasciste. un bonapartiste atlantiste vélléitaire et inculte certes. pas plus.

Écrit par : hoplite | 26/02/2008

Le PS, anticapitaliste ? Au contraire, une fois au pouvoir, on le voit, il s'allie au capitalisme (on le voit plus que jamais aujourd'hui) même si, devant les caméras, il est sans doute le premier à vouloir donner des leçons d'antifascisme et de progressisme, domaines qu'il a sans doute usurpés et verrouillés à son propre avantage.

Certes, il lui arrive de s'allier avec l'extrême-gauche, par opportunisme, quand, sous des alibis mensongers (comme l'antifascisme), il s'agit de faire taire les opposants politiques et de faire avancer les projets où ils sont d'accord. Et ceci sur fond d'abêtissement de la pensée politique, avec une réduction "ad hitlerum" permanente.

Ce parti pratique la dictature intelligente, celle qui consiste à prendre toutes les décisions importantes dans l'entre-soi, à ostraciser et diviser ses adversaires politiques grâce à un terrorisme intellectuel bien ficelé qu'ils ne cessent "d'endurcir", parfois emprisonner sur des simples procès d'intentions (on l'a vu avec les membres du FN lors de la commémoration du 11 novembre 2013), tenir des beaux discours qu'ils ne concrétisent jamais, se vendre à tous les lobbys puissants, pratiquer la diversion et la division avec un discours manichéen et complotiste...

Écrit par : John | 12/07/2014

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