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16/02/2011

cynisme progressiste

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Nicolas Sarkozy : « C’était une bonne idée de parler du multiculturalisme. Il faut que l’UMP lance un débat sur l’islam. Moi, je veux aller plus loin : je ne veux pas de minarets, pas d’appels à la prière dans l’espace public, pas de prières dans la rue»

Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, a lui aussi concentré quelques flèches sur l'ancien ministre de l'Economie. Dimanche, sur Radio J, il a estimé que DSK n'incarnait "pas l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle qu'on aime bien, celle à laquelle je suis attaché". Une phrase qui a depuis fait naître la polémique.

Laurent Wauquiez, ministre UMP en charge des affaires européennes :  «Que l’Europe ait des racines chrétiennes, que le mouvement de christianisation ait joué un rôle majeur dans la construction européenne, qui peut contester ça ?», a interrogé le ministre. «Au nom de quoi aurais-je des complexes à assumer ce fait historique ?»

Ha ! Ha ! sans déconner, ils vont nous refaire le coup de 2007, le retour de l’ordre moral…prennent vraiment les français pour des cons, ces enculés.

Sarkosy, Jacob, Wauquiez, revétus de leur habit de politicien professionnel sont des êtres strictement sans foi ni lois, ces gars-là sont des mercenaires, aucune morale, aucune pudeur non plus. Et je n’évoque pas le reste du "cercle de raison" (PS, MODEM, PC) par un reste de charité chrétienne…

Sans foi ni lois… Ces mecs ont une vision strictement économique et clientéliste de la société et toute référence à des valeurs morales, philosophiques ou religieuses, dans leur bouche, est une saloperie.

« Si le libéralisme doit être compris comme la forme la plus radicale du projet politique moderne, écrit Michéa, c’est donc d’abord parce qu’il ne propose rien moins que de privatiser intégralement ces sources perpétuelles de discorde que représenteraient nécessairement la morale, la religion et la philosophie. Cela signifie, écrit encore Jean-Claude Michéa, que si l’Etat libéral entend énoncer par principe à définir ce qu’est la “vie bonne”, c’est le marché (et à travers lui l’imaginaire de la croissance et de la consommation) qui se chargera de facto de définir la manière concrète dont les hommes devront vivre ». Michéa, L'empire du moindre mal.

La doctrine libérale qui anime nos modernes zélotes progressistes (de « gauche » comme de « droite »), repose sur trois fondements : d’abord l’idée que l’individu est la seule source de valeur morale, ce qui exclut toute conception accordant à une collectivité quelconque des aspirations qui ne se réduiraient pas à celles de ses membres. Ensuite l’idée que l’Etat doit  être neutre. Enfin l’idée que le jugement politique doit être exclusivement fondé sur des normes formelles et procédurales.

On peut logiquement en conclure que les discours de nos modernes progressistes ne sont en fait que des slogans de banquet, de minables postures électoralistes sans aucun fondement idéologique (moral, religieux ou philosophique) véritable, simplement destinés à animer le Spectacle pseudo-démocratique rejoué à chaque veille d’élection.

Sarkosy n’a évidemment strictement rien à foutre du modèle culturel Français, qu’il soit assimilationniste ou multiculturel. Jacob sait pertinemment que son petit maître à penser, en bon libéral-libertaire qu’il est, n’a rien à envier au global leader DSK en termes d’éloignement radical de toutes formes de terroirs, territoires, d’enracinement culturel et patrimonial…et le pauvre Wauquiez n’agite le cadavre d’une Europe chrétienne que pour tromper les derniers lecteurs du Figaro-Madame ou de Témoignange chrétien.

Rien de neuf sous le soleil, vous me direz! et vous aurez raison. Il y a peu, je relisais le manuel de campagne électorale de Quintus Cicéron, moins connu que son aîné Marcus Tullius, mais qui, cynique en diable, développe cet art de la démagogie qui lui permit d’être élu… et réélu. Comme d'autres, donc.

« J’en ai assez dit sur la façon de créer des amitiés. Il me faut maintenant évoquer un autre aspect de la campagne : sa dimension « populaire ». Là, ce qui est indispensable, c’est de connaître le nom des électeurs, de savoir les flatter, d’être assidu auprès d’eux, de se montrer généreux, de soigner sa réputation, et de susciter, pour la manière dont on conduira les affaires de l’Etat, de vifs espoirs.

Fais montre des efforts que tu accomplis, pour bien connaître les hommes. Etends tes compétences dans ce domaine et améliore-les tous les jours. Il n’est rien de plus populaire, je pense, rien qui fasse plus plaisir. Ensuite, mets-toi bien dans l’esprit qu’il va te falloir faire semblant d’accomplir avec naturel des choses qui ne sont pas dans ta nature. Certes, tu n’es pas dépourvu de cette courtoisie qui sied à l’homme de bien, à l’homme sociable, mais il te faudra y ajouter le sens de la flatterie, vice ignoble en toute autre circonstance mais qui, dans une campagne, devient qualité indispensable. D’ailleurs, si elle est blâmable quand, à force d’approbation excessive elle gâte quelqu’un, la flatterie est beaucoup moins critiquable quand elle renforce l’amitié et, de toutes façons, elle est obligatoire pour un candidat dont le front, le visage et les discours doivent changer et s’adapter, selon ses idées et ses sentiments, à l’interlocuteur du moment. » Quintus Cicéron, Manuel de campagne électorale, 64.


podcast(Hey! FUCK the people! The Kills...)

21/02/2010

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« Si nous envisageons dans leurs grandes lignes la genèse de la grandeur et de la décadence des civilisations qui ont précédé la nôtre, que voyons-nous ?

A l'aurore de ces civilisations, une poussière d'hommes d'origine variées, réunie par les hasards des migrations, des invasions et des conquêtes. De sangs divers, de langues et de croyances également diverses, ces hommes n'ont de lien commun que la loi à demi reconnue d'un chef. Dans leurs agglomérations confuses se retrouvent au plus haut degré la caractéristiques psychologiques des foules [irrationalité, versatilité, réactions violentes, aspiration à être dominées, conduites, dangerosité]. Elles en ont la cohésion momentanée, les héroïsmes, les faiblesses, les impulsions et les violences. Rien de stable en elles, ce sont des barbares.

Puis le temps accomplit son œuvre. L'identité de milieux, la répétition des croisements, les nécessités d'une vie commune agissent lentement. L'agglomération d'unités dissemblables commence à se fusionner et à former une race, c'est-à-dire un agrégat possédant des caractères et des sentiments communs, que l'hérédité fixera progressivement. La foule est devenue un peuple et ce peuple va pouvoir sortir de la barbarie.

Il n'en sortira tout à fait pourtant que lorsque après de longs efforts,  des luttes sans cesse répétées, et d'innombrables recommencements, il aura acquis un idéal. Peu importe la nature de cet idéal. Que ce soit le culte de Rome, la puissance d'Athènes, ou le triomphe d'Allah, il suffira pour doter tous les individus de la race en voie de formation d'une parfaite unité de sentiments et de pensées.

C'est alors que peut naître une civilisation nouvelle avec ses institutions, ses croyances et ses arts. Entraînée par son rêve, la race acquerra successivement tout ce qui donne l'éclat, la force et la grandeur. Elle sera foule sans doute encore à certaines heures mais, derrière les caractères mobiles et changeants des foules, se trouvera ce substratum solide, l'âme de la race, qui limite étroitement les oscillations d'un peuple et règle le hasard.

Mais, après avoir exercé son action créatrice, le temps commence cette ouvre de destruction à laquelle n'échappent ni les dieux ni les hommes. Arrivée à un certain niveau de puissance et de complexité, la civilisation cesse de grandir et, dès qu'elle ne grandit plus, elle est condamnée à décliner rapidement. L'heure de la vieillesse va sonner bientôt.

Cette heure inévitable est toujours marquée par l'affaiblissement de l'idéal qui soutenait l'âme de la race. A mesure que cet idéal pâlit, tous les édifices religieux, politiques ou sociaux dont il était l'inspirateur commencent à s'ébranler.

Avec l'évanouissement progressif de son idéal, la race perd de plus en plus ce qui faisait sa cohésion, son unité et sa force. L'individu peut croître en personnalité et en intelligence, mais en même temps aussi, l'égoïsme collectif de la race est remplacé par un développement excessif de l'égoïsme individuel accompagné de l'affaissement du caractère et de l'amoindrissement des aptitudes à l'action. Ce qui formait un peuple, une unité, un bloc, finit par devenir une agglomération d'individus sans cohésion et que maintiennent artificiellement pour quelques temps encore les traditions et les institutions. C'est alors que divisés par leurs intérêts et leurs aspirations, ne sachant plus se gouverner, les hommes demandent à être dirigés dans leurs moindres actes, et que l'Etat exerce son influence absorbante.

Avec la perte définitive de l'idéal ancien, la race finit par perdre aussi son âme. Elle n'est plus qu'une poussière d'individus isolés et redevient ce qu'elle était à son point de départ : une foule. Elle en présente tous les caractères transitoires sans consistance et sans lendemain. La civilisation n'a plu aucune fixité et tombe à la merci de tous les hasards. La plèbe est reine et les barbares avancent. La civilisation peut sembler brillante encore parce qu'elle conserve la façade extérieure crée par un long passé, mais c'est en réalité un édifice vermoulu que rien ne soutient plus et qui s'effondrera au premier orage.

Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner et mourir dés que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d'un peuple. » (Gustave Le Bon, Psychologie des foules, 1895)

Bon, comme prévu, une bonne cargaison de phénomènes de foire cocaïnés et botoxés roulant Cayenne. Mais aussi ces montagnes magnifiques, ce froid glacial, ces quelques descentes loin du tumulte des remontées. Ces vallées d'Isère et de Romanche belles et tragiques dans leur attirail de vieilles gloires industrielles désarmées.

Quelques lectures aussi : Le Bon, une découverte, dont ce bref passage sur le cycle des peuples m'a plu. Braudel aussi, j'en parlerai plus loin.

L'« agglomération d'individus sans cohésion » de Le Bon m'a fait penser à la vision anthropologique pessimiste de Michéa sur ces foules anomiques et autonomes (débarrassées de toute hétéronomie religieuse, politique ou sociale mais aussi de toute tradition et de toute institution, bref des foules émancipées !) composées de monades soucieuses -avant tout- de leur meilleur  intérêt dont la seule weltanschauung est désormais la jouissance sans limites de droits toujours plus nombreux et extensifs dans une société de marché judiciarisée à outrance. Le Droit comme une sorte de code de la route, n'indiquant nulle direction commune (au nom de quoi ou de qui ?) mais évitant à ces monades des collisions trop fréquentes...

Et donc Braudel qui, dans sa Grammaire des civilisations, en préambule au chapitre Europe, mène une critique de l'idéal de liberté de la Renaissance et de l'Humanisme arguant que cette émancipation formidable consiste également en un éclatement des valeurs traditionnelles et des institutions établies par le temps et les hommes :

« Une lettre de Descartes pose bien le problème. Si chacun, théoriquement, est libre et constitue une unité à soi seul, comment la société va-t-elle vivre, quelles règles suivra-t-elle, lui a demandé la princesse Elizabeth ? Et le philosophe répond (15 septembre 1645) :  « Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres et dont, par conséquent, les intérêts sont distincts de ceux du reste du monde, , on doit toujours penser qu'on ne saurait subsister seul et qu'on est, en effet, l'une des parties de l'univers, et plus particulièrement encore, l'une des parties de cette terre, l'une des parties de cet Etat, de cette Société, de cette famille à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance. Il faut toujours préférer les intérêts du tout dont on est partie à ceux de sa personne en particulier. »

Une leçon qu'ont oublié nos modernes progressistes, araisonneurs du monde patentés et incarnations de l'idéal bourgeois tel que le résuma parfaitement le jeune Marx :

« La bourgeoisie...partout ou elle a conquis le pouvoir, a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissaient l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du paiement au comptant. Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité naïve dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substituée aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. La bourgeoisie a dépouillée de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque là pour vénérables et qu'on considérait avec un sain respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré un voile de sentimentalité qui recouvrait les situations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent...

[...] La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c'est-à-dire tous les rapports sociaux ; Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés, enfin, vny5ubzj.jpgd'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ; Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale, Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore tous les jours.» (Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du parti communiste, 1848.)

Voilà. Sinon ces hordes hirsutes et pitoyables d'"enseignants" quotidiennement insultés et poignardés par leurs "apprenants"(parce qu'ils le valent bien, sûrement) défilant pour hurler leur trouille de faire « cours » face à ces jeunes barbares que le système produit à jet continu m'ont fait sourire tant il est schizophrénique, après avoir clamé pendant des années leur amour de la diversitéTM et du vivrensemblTM et leur refus de transmettre quelque savoir que ce soit (instrument de la reproduction de la Domination, disait le cuistre Bourdieu...), de venir couiner sur l'ensauvagement de notre société et de ses plus belles pépites : on NE PEUT PAS A LA FOIS soutenir RESF (RESF-MEDEF même combat) et s'offusquer de la violence sans limites de nos jeunes barbares...

Faudrait un minimum de cohérence, les biquets. Celle, par exemple de Jean Claude Milner, ancien Mao de la gauche prolétarienne, peut suspect de Sarkosysme primaire :

« Sait-on qu'il y a deux querelles scolaires et que la plus célèbre -séparant l'école publique de l'école privée- n'est ni la plus vraie ni la plus acharnée ? Sait-on qu'une autre querelle, traversant l'école publique elle-même, y oppose les amis du savoir à ceux qui, sous couvert de gestion, de pédagogie ou de dévouement, en réalité les haïssent ? Sait-on qu'il n'y a depuis 1945, qu'une seule et même Réforme et que les gouvernements, qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont tous la même politique : mettre en place cette Réforme unique et tentaculaire ? Sait-on que cette dernière est radicalement hostile à toute école et à tout savoir ? » (JC Milner, De l'école, 1984)

Bon, adriana, qu'en penses-tu ?

03/01/2010

reprise ou tea party?

La ministre de l'économie Christine Lagarde a affirmé, jeudi 31 décembre, qu'elle s'attendait à une croissance "un petit peu meilleure" au quatrième trimestre, après une progression de 0,3 % au troisième trimestre, au micro de RTL. "Je pense que le quatrième trimestre va être du même ordre, peut-être un petit peu meilleur", a-t-elle indiqué. "On est en reprise légère", a-t-elle ajouté.



(Gerald Celente, né le 29 novembre 1947, est un futurologue et auteur américain, fondateur et directeur du Trends Research Institute, créé en 1980. il a prédit le krach boursier de 1987 et la chute de l'union soviétique. Il a également prédit la crise financière de 2008. Celente affirme que l'économie américaine devrait totalement s'écrouler d'ici 2014 dû aux impacts de la crise bancaire de 2008. Il prévoit que le taux chomâge de la ville de New-York devrait être semblable à celui de la ville de Mexico. Il affirme que les États-unis sont à la veille d'une nouvelle révolution.) (wikip)

Bon. A prendre avec du recul...les temps de crise font facilement surgir ce genre de personnage pittoresque, comme parfois des hommes d'exceptions...Ce qui m'amuse (et m'inquiète aussi) c'est la discordance , le gap phénoménal, entre les discours lénifiants de nos élites et les nouvelles catastrophiques du front économique. Comme si nos décideurs pleinement conscients de la gravité de la situation voulaient nous épargner...c'est touchant. Et trés révélateur.

Mais ce qui me rassure c'est que nous avons des leaders d'exception comme Sarko ou Obama. Ah, ah!

04/11/2009

spectacle, arnaques et cultures

Ce qu’il y a de bien avec les grosses ficelles, c’est que ça marche toujours; plus le mensonge est gros, mieux il passe, répétait le socialiste (national) Goebbels. Notre conducator à talonnettes et ses sarko boys nous font le coup régulièrement, dés que le temps se couvre, en fait. Forum de l’identité nationale, gestion des mineurs délinquants, couvre feu inapplicable dans des quartiers désertés par tous les acteurs étatiques, show aérien des reconduites d’Afghans, etc., tous les marronniers sécuritaires sont de sortie dés qu’approche quelque scrutin d’importance. Ou comment tondre l’électorat libéral de droite justement préoccupé de questions sécuritaires ou identitaires (et l’électorat de gauche qui s’est fait claquer la gueule à la Techno-mix-parade™ se réappropriant ainsi le réel). Je n’évoque même pas nos « socialistes » ou libéraux de gauche, pour lesquels toute préoccupation identitaire/ sécuritaire ne peut relever que de la nostalgie vichyste. Sorte de rhétorique antifasciste psittaciste usée jusqu’à la corde mais –semble-t-il- encore efficace. Pour résumer, d’un côté, un discours sécuritaire et inopérant (le pitre sarko est aux affaires depuis des années et la situation n’a pas changé d’un iota pour les malheureux exposés aux menées de ce nouveau lumpen prolétariat métissé), de l’autre, un discours soft et transgressif, déculpabilisant pour les uns et culpabilisant pour les autres, prônant un vivre ensemble utopique et incapacitant.

A ce spectacle sécuritaire récurrent et parfaitement scénarisé, répond le spectacle identitaire du moment. Ce questionnement identitaire est évidemment fondamental pour tout homme, famille ou communauté (nationale ou supra nationale). Je ne m’attarderai pas la dessus ni sur le déni de son importance par nos libéraux de gauche; même réflexe débile –au sens propre- de réductio ad Hitlerum que pour les questions de sécurité et délinquance. Pourquoi un spectacle, me dira-t-on ?

Pour plusieurs raisons :

-la première est liée à la forme que prennent nos sociétés libérales et là-dessus, je suis l’excellent Michéa, démystificateur de la modernité : nos sociétés aujourd’hui n’ont plus de démocratiques que le nom et sont en fait constituées, à l’intérieur, par le marché, et à l’extérieur par le droit (celui des individus). Mais l’état moderne est fondamentalement et axiologiquement neutre, ou tend à l’être. Ce qui signifie que nos sociétés ne sont plus ancrées dans un ensemble de valeurs partagées (langue, culture, histoire) et déterminant une structure identitaire (un nomos) se projetant dans une vision du monde, une fin (télos) communes. Le propre de la mondialisation libérale me semble être l’essor de sociétés anomiques (hors le nomos du Marché et celui du Droit), axées essentiellement sur l’individu, son meilleur intérêt, ses fins propres, ses droits illimités et sa propension naturelle à essayer de les étendre; sorte de guerre de tous contre tous validée par un état prompt à délégitimer tout valeur morale commune, toute quète identitaire. Il n'y a d'identité nationale que lorsqu'existe une conscience communautaire et le sentiment d'une appartenance, d'un destin commun, de raçines communes, c'est-à-dire précisément tout ce qu'haïssent nos modernes spectaculaires...

-la deuxième est l’irruption sur le continent européen de groupes communautaires entiers (sortes de nouvelles invasions barbares -au sens propre) au moment même ou l’homme européen, l’individu psychologique de Lasch –an historique et séparé-, pétri de culpabilité et doutant par essence a cessé d’imposer aux immigrants sa culture propre, autochtone, et va même, de façon pathologique, jusqu’à se renier, et encourager les nouveaux venus à rester ce qu’ils sont, c'est-à-dire des étrangers. L’acculturation est un crime, à dit Erdogan ! Et au fond, je suis d’accord. Mais ce qui me différencie de nos modernes clercs metissophiles, vivrensemblesques et apôtres du multiculturalisme c’est la certitude que cette idéologie, qui se traduit dans des politiques ineptes, ne peut que se terminer en guerre de tous contre tous, main invisible du marché et doux commerce ou pas. Pour le contrôle du territoire et l’imposition de sa propre weltanschauung. Et non pas dans ce grand mall festif, climatisé et multiculturel que je vois s’édifier autour de moi et qui serait naturellement pacifié par les vertus du marché.

-la troisième est la dissolution du sentiment identitaire européen. J'y reviendrai.

Le triomphe consenti de la racaille. Il y a quelques mois je m’étais interrogé sur la longévité exceptionnelle de ces centaines de ghettos extra européens désertés par les souchiens (comme dit l’allochtone -et non pas indigène- et gentille Houria, si aimée de nos média). Ces quelques zones de non droits gangrenées par ce lumpen prolétariat hostile et violent ne me semblent pas être un obstacle bien significatif à l’autorité Etatique (qui sait faire mal quand elle le souhaite) et tout me porte à croire que cette longévité n’est pas fortuite et que les puissants du moment -ces global leaders- s’accommodent très bien de cette lèpre moderne. Mais pourquoi maintenir un taux de délinquance élevé ?

- Parce que ce sont des consommateurs absolus (fringues, portables, entertainment de masse (tittytainment), bouffe abjecte, etc.) et de précieux soutiens à la croissance (reconstruction d’écoles ou de bibliothèques, renouvellement du parc automobile, subventions diverses, etc.). De parfaits abrutis décérébrés par quelques années de gardiennage et d’ensauvagement au sein de l’EN et répondant servilement aux campagnes publicitaires en forme de rebellitude que le système produit à jet continu. Tout cela pour un investissement quasi nul : des gamins perdus d’admiration pour Tony Montana, pour le fric facile, la satisfaction immédiate du moindre désir, sortes de générations spontanées de consommateurs compulsifs et violents…

- Parce qu’ils sont un instrument redoutable de transformation du paysage social de nos contrées : en détruisant chaque jour un peu plus ces lieux de sociabilité ordinaire et populaire qu’étaient banlieues et villages, empreints de tradition (on dirait populisme de nos jours) et de cette common decency dont parle Orwell et facteurs de résistance naturels à l’emprise de ce grand marché globalisé, ce nouvel ordre globalitaire.

- Parce qu’ils sont un alibi permanent (le décor) au spectacle sécuritaire ordinaire décrit plus haut et déclinable à l’infini aux cohortes de crédules; sorte d'instrument efficace de contrôle social.

De ce point de vue, cette puissante armée faite de jeunes en déshérence, délinquants, criminels multirécidivistes et autres populations locales prises en otages et en état de quasi dhimmitude, largement entretenue par un torrent de subventions étatiques et légitimée par la sociologie d'Etat, s’avère être le supplétif idéal du pouvoir. Dont on peut comprendre alors l’empressement à assurer les conditions de sa survie…

« Non seulement, en effet, la pratique délinquante est, généralement, très productive (incendier quelques milliers de voitures chaque année, par exemple, ne demande qu’un apport humain et matériel très réduit et sans commune mesure avec les bénéfices ainsi dégagés pour l’industrie automobile). Mais, de plus, elle n’exige pas d’investissement éducatif particulier (sauf peut-être dans le cas de la criminalité informatique, de sorte que la participation du délinquant à la croissance du PIB est immédiatement rentable, même s’il commence très jeune (il n’y a pas ici, bien sur, de limite légale au travail des enfants). Naturellement, dans la mesure ou cette pratqiue est assez peu appréciée des classes populaires, sous le prétexte égoïste qu’elles en sont les premières victimes, il est indispensable d’en améliorer l’image en mettant en place toute une industrie de l’excuse, voire de la légitimation politique. C’est le travail habituel confié aux rappeurs, aux cinéastes « citoyens », et aux idiots utiles de la sociologie d’Etat. » (JC Michéa, L’empire du moindre mal, 2007)

A mon humble avis, la responsabilité première de ce désastre incombe aux européens eux-mêmes qui semblent avoir besoin de quelques pseudo élites nomades et anomiques pour leur dire qui ils sont. Ou peut-être (hypothèse favorable), les peuples européens savent-ils, consciemment ou pas, parfaitement ce qui les différencie des autres peuples du monde (sans que cela comporte le sentiment quelconque d’une supériorité, d’ailleurs) mais n’ont pas leur mot à dire. Les européens semblent par leur comportement passif ("dormition" dirait D Venner) accréditer l’idée que les cultures européennes seraient les seules au monde à pouvoir –à devoir- sans dommage accepter sur leur sol des communautés entières, étrangères voire hostiles à leur tradition et à leur esprit, à devoir se fondre joyeusement dans une pseudo civilisation universelle régie par ces idéaux de substitution bankables que sont la tolérance™, les droits de l’homme™ et l’anti racisme™. Nulle culture n’est immortelle.

« (…) Nulle inconséquence, pourtant, ne saurait être reprochée à Lévi-Strauss. On ne voit pas par quel enchantement des hommes enfoncés chacun dans sa culture seraient saisis d’une passion spontanée pour les genres de vie ou les formes de pensées éloignées de leur tradition. Si, d’autre part, la richesse de l’humanité réside exclusivement dans la multiplicité de ses modes d’existence, si l’honneur d’avoir crée les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie, ainsi que l’écrit Lévi-Strauss et comme le disent en d’autres termes les grandes professions de foi de l’UNESCO, alors la mutuelle hostilité des cultures est non seulement normale mais indispensable. Elle représente le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leurs propres fonds, les ressources nécessaires à leur renouvellement. » (La défaite de la pensée, A Finkielkraut, 1987)

« Sans doute nous berçons-nous du rêve que l’égalité et la fraternité règneront un jour entre les hommes sans que soit compromise leur diversité. Mais si l’humanité ne se résigne pas à devenir la consommatrice stérile des seules valeurs qu’elle a su créer dans le passé, capable seulement de donner le jour à des ouvrages bâtards, à des inventions grossières et puériles, elle devra réapprendre que toute création véritable implique une certaine surdité à l’appel d’autres valeurs, pouvant aller jusqu’à leur refus sinon même à leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l’autre, s’identifier à lui, et se maintenir différent. Pleinement réussie, la communication intégrale avec l’autre condamne, à plus ou moins brève échéance, l’originalité de sa et de ma création. » (Claude Lévi-Strauss, Race et culture, 1971)

04/04/2009

diversité mon amour

Diversity_fr.jpg(…) Barack Obama est présenté, en France, comme un produit de la discrimination positive. Comment interprétez-vous sa victoire électorale et l’engouement qu’elle a pu susciter ?

Sa victoire, c’est le triomphe total de l’idéologie néolibérale aux Etats-Unis, le triomphe de la diversité et en même temps celui des marchés. Ce n’est pas un hasard si des économistes démocrates conservateurs comme Larry Summers ou Tim Geithner sont ses conseillers les plus proches. Si ce que vous voulez, c’est sauver le système économique néolibéral de la crise, c’est une bonne chose. Nous savons tous que l’administration Bush était trop distraite par ses lubies impérialistes du XXe siècle pour s’apercevoir que Wall Street avait plus besoin d’aide que l’Irak. Obama ne fera pas cette erreur. Mais si vous voulez que le système change fondamentalement, ne comptez pas sur les Démocrates. Du point de vue de la justice économique, Obama, c’est juste un Sarkozy noir. Bien sûr, ce n’est pas un problème pour Sarkozy, mais c’est un problème pour tous les gens qui se disent de gauche, qui aiment Obama et pensent que l’engagement dans la diversité dont il est le produit va également produire une société plus égalitaire. Le thème central de La diversité contre l’égalité, c’est qu’ils se trompent ; la diversité est au service du néolibéralisme, et non son ennemie. Ce n’est pas une adresse à Sarkozy — il sait déjà qu’une élite diversifiée est une élite plus heureuse, plus autosatisfaite. Cela s’adresse à la gauche, à ceux qui préfèrent s’opposer au néolibéralisme, plutôt que l’améliorer.

W B Michaels, La diversité contre l'égalité.

Lire ici

 

29/01/2009

En passant

« « Patricia Barbizet est une jeune femme, chef d’entreprise d’une rare qualité » a dit d’elle Nicolas Sarkozy, omettant de signaler son appartenance à la commission Trilatérale. N’étant pas vraiment une acharnée du service public et de la défense des intérêts de l’Etat, Patricia Barbizet, directrice générale d’Artémis, la holding familiale de François Pinault (qui contrôle ses participations dans Vinci, Christie’s, le Stade Rennais, Le Point, etc.) puis présidente du conseil de surveillance de Pinault Printemps Redoute, a été choisie par Nicolas Sarkozy, le 20 novembre, pour présider le comité d’investissement du nouveau Fonds stratégique, le fonds souverain à la française (20 milliards d’euros) qui pourrait jouer un grand rôle en 2009 et les années suivantes, devant l’ampleur de la crise économique qui s’annonce. Le bras droit de François Pinault est un parfait symbole de cette interpénétration du mondialisme financier et de la gouvernance française néolibérale. Totalement inconnue du grand public, cette femme d’influence, qui est notamment trésorière du club très sélect Le Siècle, était classée 16ème femme d’influence mondiale par le magazine américain Fortune en 2008. »

Vous avez dit conflit d'intérèts?

« Et si on se retrouvait…? le livre manifeste de Martine Aubry, première secrétaire du PS, a fait un véritable bide : 112 exemplaires vendus depuis sa sortie le 21 août. »

Hi, hi, hi!

Source : Faits et documents, 15-31/01/09

15/01/2009

ploutocratie

affichesarko.jpg"Je peux faire avocat, je peux gagner de l'argent. (...) d'abord je fais président, puis je fais avocat. Alors moi en 2012, j'aurai 57 ans, je me représente pas. Et quand je vois les milliards que gagne Clinton, moi, j'm'en mets plein les poches! Je fais ça pendant cinq ans et ensuite je pars faire du fric comme Clinton. Cent cinquante mille euros la conférence!"

("sarko off" Le Point, paris, 03/07/08)

13/12/2008

Aporie

M. Sarkozy vante une France pionnière en écologie

Le président a suivi les conclusions souvent ambitieuses du Grenelle. Il a promis de renouveler l'exercice de la négociation à cinq (Etat, collectivités, ONG, syndicats, patronat) pour tous les grands projets publics, afin d'arbitrer en tenant compte de leur coût pour le climat et la biodiversité.

A la veille d'un conseil des ministres décentralisé à Strasbourg, le chef de l'Etat confie aux Dernières Nouvelles d'Alsace sa détermination à amplifier la réforme du marché du travail pour aller "chercher" la croissance si celle-ci n'était pas au rendez-vous. "La croissance, je ne l'attendrai pas, j'irai la chercher", déclare le président de la République dans une interview publiée jeudi dans les Dernières nouvelles d'Alsace.

chatvacheuz5.jpgCherchez l’erreur…

Bossuet disait : « Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets tout en continuant à en chérir les causes »…

Comment peut-on en effet déclarer vouloir aller chercher la croissance c’est-à-dire amplifier un modèle de développement productiviste et consumériste directement responsable de l’essentiel des maux de notre planète et, dans le même temps, déclarer se sentir concerné et vouloir œuvrer à corriger les effets de ce modèle économique et anthropologique de développement ?

On ne peut pas. Raisonnablement. Sauf si l’on a rien compris à la logique propre du système dominant actuel. Sauf à vouloir faire rire Dieu…

Mon anti communisme viscéral me porte à considérer avec bienveillance l’argument selon lequel l’économie administrée peut provoquer des ravages écologiques aussi catastrophiques sinon pires que ceux inhérents au modèle de développement occidental…(les chats n'aiment pas le progrès) Je réponds à cette critique judicieuse que ce modèle centralisé, planificateur -également matérialiste- n’est plus que marginal à ce jour, et tant mieux.

Le pitre Sarkozy, comme la plupart des leaders occidentaux actuels adeptes de ce modèle progressiste et libre échangiste, productiviste et consumériste qui consacre le primat de l’économie et la recherche effrénée de points de croissance supplémentaire, quels qu’en soient le prix -notamment environnemental- sur toute autre considération, est donc devant une contradiction fondamentale.

Le propre de l’idéologie progressiste qui anime nos élites auto proclamées est justement de considérer que le génie de l’homme fournira toujours les solutions aux problèmes apparemment insolubles que produit à jet continu ce modèle anthropologique utilitariste ou l’homme est désormais au service de l’économie, simple variable d’ajustement que l’on déplace (le joli mot de délocalisation) au gré des intérêts supérieurs du capitalisme globalisé.

Tant que j’y pense, critiquer ce capitalisme globalisé et ravageur n’équivaut pas dans mon esprit, ceux qui me lisent de temps en temps savent, à jeter icelui avec l’eau du bain. Le capitalisme reste un système pertinent et incontournable pour la production de biens et de services. Mais nous vivons aujourd’hui dans un monde entièrement gagné par ce modèle économique, une conversion anthropologique inédite. Marx, qu’il m’arrive de lire, tout anti communiste que je sois (je sais ça désarçonne facilement les âmes simples..) disait fort justement combien la Forme capital (Alain de Benoist) aboutit à la réification du monde, la chosification du monde (pour les victimes du niveaumontisme qui n’ont pu faire de latin au collège...)

Or, toute séduisante que soit cette idéologie du Progrès, cette religion même comme disait Marcel Gauchet, force est de constater que les solutions de nos modernes paraissent de moins en moins convaincantes, abstraction faite de la contradiction fondamentale constatée plus haut. Dire cela ne veut pas dire qu’il est souhaitable de remonter dans arbres ou d’organiser la décroissance. Dire cela c’est d’abord penser un nouveau modèle de développement, avant tout sur le plan anthropologique, domaine on l’a vu particulièrement colonisé par l’imaginaire utilitariste.

Dire cela c’est comprendre également que ce modèle de développement (démonie de l’économie, réification du monde, libre échangisme dogmatique avec sa façade vertueuse faite de religion des droits de l’homme et de "démocratie" libérale), avatar de l’impérialisme occidental pour le meilleur comme pour le pire et que se hâtent d’imiter des pays émergents à la démographie incontrôlée est simplement condamné. Et ma critique de l'impérialisme occidental s'arrète à l'ethnomasochisme, bien porté par nos modernes...

Repenser le développement est un vaste sujet…

Le terme de développement lui-même est sujet à caution dans mon esprit, tout empreint qu’il est de cet hubris, cette démesure, propre aux hommes et aux Titans, que détestaient les anciens et les Dieux, dans leur grande sagesse.

Je préfère des concepts comme approfondir, harmoniser, organiser les sociétés humaines. Repenser la place de l’homme, non plus au service de l’économie ou d’intérêts financiers prédateurs mais disposant de ceux-ci pour organiser son environnement humain et environnemental.

Repenser la place de l’homme dans une perspective plus large, cosmique, comme le faisaient nos ancêtres. L’ordre du monde, les cycles des saisons et du temps ; Hésiode et ses travaux, bref une vision non linéaire, non progressiste des choses.

Considérer la possibilité d’un Au delà, cesser de considérer notre planète comme simplement livrée à l’arraisonnement de l’homme. A sa démesure sans limite.

Païen Hoplite? ! Peut-être, dans ma grande méfiance des monothéismes, quels qu’ils soient (religieux ou profanes).

Bon ça suffit pour aujourd’hui.

Bon we.

Musik bordel! (piqué chez le grand charles. Dave me gonfle..)

mariodebiasi1954rv9.jpg

01/06/2008

Promenade

« Moi j'ai élu un président de la république, c'est la chose publique. Et je souhaite le voir en costume, et pas le voir dans sa transpiration. Et puis le jogging." "Pas simplement de dignité, c'est pas la personne privé qui m'intéresse, et surtout. Oui c'est son coté soixante-huitard. Je trouve qu'il est trop 68ard." "Non, mais voilà je vais vous dire ça. Je l'ai vu jogguer tout le temps, donc, et avec François Fillon et puis tout seul, et puis au fort de Brégançon, enfin bon. Ca m'a rappelé par anti-phrase en quelque sorte la promenade.

97526853.jpgLa merveille de la promenade, l'occident dans ce qu'il a de beau, est né de la promenade. Aristote se promenait, c'était un péripatéticien («les Chemins qui ne mènent nulle part» de Heidegger), Rimbaud vagabondait. La promenade c'est une expérience sensible, spirituelle. Le jogging c'est la gestion du corps. La gestion du corps tout le monde à le droit, mais c'est pas la peine de le montrer." "Mais c'est le triomphe définitif, si vous voulez, du calcul, de l'affairement. Voilà je gère, je gère tout, je gère même mon corps sur quelque chose qui aurait avoir avec la conversation, la méditation, la longueur de temps. Donc voilà, je veux bien que la politique change, mais j'ai pas envie de voir un président de la république qui jogge tout les jours. Les rêveries du promeneur solitaire, oui les rêveries du joggeur accompagné, j’y crois pas !»

( France 2 / Mots Croisés : Alain Finkielkraut - Sarkozy: assez de jogging ! - (21/05/07))

 

*

 

« Le phénomène capital, le désastre par excellence, est la veille ininterrompue, ce néant sans trêve. Pendant des heures et des heures, je me promenais la nuit dans des rues vides ou, parfois, dans celles que hantaient des solitaires professionnelles, compagnes idéales dans les moments de suprême désarroi. L’insomnie est une lucidité vertigineuse qui convertirait le paradis en un lieu de torture. Tout est préférable à c et éveil permanent, à cette absence criminelle de l’oubli. C’est pendant ces nuits infernales que j’ai compris l’inanité de la philosophie. Les heures de veille sont au fond un interminable rejet de la pensée par la pensée, c’est la conscience exaspérée par elle-même, une déclaration de guerre, un ultimatum infernal de l’esprit à lui-même. La marche, elle, vous empêche de tourner et retourner des interrogations sans réponse, alors qu’au lit on remâche l’insoluble jusqu’au vertige.

Voila dans quel état d’esprit j’ai conçu ce livre, qui a été pour moi une sorte de libération, d’exploration salutaire. Si je ne l’avais pas écrit, j’aurais sûrement mis un terme à mes nuits. »

(Cioran, Sur les cimes du désespoir, biblio, P8.)

 

23/04/2007

L'imposture "anti fasciste".

« Il faudra faire un front contre Nicolas Sarkozy" entre les deux tours de la présidentielle, a déclaré vendredi à Toulouse Dominique Strauss-Kahn, appelant les électeurs de François Bayrou à voter pour Ségolène Royal si elle en lice contre le candidat UMP au second tour. » (1) « Sarkozy est extrêmement compétent. Il porte en lui les meilleures, c'est-à-dire les pires traditions de la bourgeoisie. Ceux qui en doutaient encore peuvent étudier ses dernières déclarations. Elles font très clairement référence à la tradition fasciste française.» (2)

Ces deux courts extraits, l’un du quotidien « de référence », l’autre de la presse communiste orthodoxe illustrent assez bien la persistance du mythe de la lutte anti fasciste par une grande partie de la gauche Française.

Il fut un temps, avant guerre, dans une Europe qui inventa le fascisme (Italien) et la national socialisme (Allemand), ou la lutte anti fasciste fut légitime et représentait un mouvement ,authentique car anti totalitaire, de démocrates versus des régimes révolutionnaires autoritaires. Le malheur est que ce mouvement fut rapidement et habilement récupéré puis instrumentalisé avec succès par la mouvance communiste, au premier plan de laquelle, le parti communiste Soviétique (PCUS), qui part le biais du Komintern organisa efficacement un combat idéologique contre tout ennemi de la révolution Bolchevique. L’imposture de ce positionnement anti fasciste éclata au grand jour quelques mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale avec la signature des pactes nazi- soviétique (Molotov- Ribbentrop) qui scellaient l’alliance tactique des deux totalitarismes. Cet événement dramatique et totalement stupéfiant au regard de la prétendue « lutte anti fasciste » de l’internationale communiste, permit à quelques «  idiots utiles » d’ouvrir les yeux (tardivement) sur le caractère totalitaire de cette idéologie qui comptait déjà plusieurs millions de morts criminelles à son actif. Secondairement, après 1945, alors même qu’elle aurait du s‘éteindre avec la mort des fascismes Européens (fascisme « normal » et fascisme « radical » selon la distinction d’Ernst Nolte), cette « lutte anti fasciste » fut constamment réactivée et instrumentalisée par l’Union Soviétique, seule puissance totalitaire parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale.

L’imposture réside précisément dans le fait que ce prétendu « front anti fasciste » ne fut qu’ « anti fasciste » mais jamais antitotalitaire. « Ce progressisme de combat, instrumentalisé par les maîtres de la propagande communiste va se transformer, après la disparition du régime nazi et de ses alliés, en idéologie politique de substitution. » (3)

Commence alors l’histoire de l’anti fascisme sans fascisme…, ou l’objet de ce combat va être remplacé par une chasse au Mal politique, incarné par les  « puissants », les « dominants », les  « bourgeois », « capitalistes », « contre révolutionnaires », « conservateurs », etc., tous réactionnaires. Ces visages supposés de  « la réaction » sont dénoncés par les milieux « progressistes » comme « fascistes » ou « d’extrême droite », alors même qu’ils ne le sont la plupart du temps nullement. Cette diabolisation extrême de tout ce qui n’appartient pas au camp « progressiste », c’est à dire le camp du Bien, de la Raison, du Progrès et de la Révolution, figurant une « menace fasciste » largement imaginaire va devenir le moteur du  « progressisme » dans la période post nazie, fonctionnant comme un moyen de chantage permanent. L’instrumentalisation réussie de cette imposture idéologique par le totalitarisme communiste  constitue ainsi une doctrine de haine doublée d’un permis de haïr avec bonne conscience, bref, une machine à fabriquer des ennemis absolus.

Or si en démocratie et en temps de paix cette ostracisation de l’ennemi pouvait ne conduire qu’à l’élimination politique ou la mort sociale des mal-pensants, l’histoire du totalitarisme communiste est là pour nous rappeler ce qu’il advint de millions d’ennemis de la révolution durant le XX éme siècle. Cette conviction dogmatique de posséder la vérité et d’appartenir au « camp du Bien », versus le « camp du Mal » incarné en 2007, par l’extrême droite nationaliste de Jean marie Le Pen, et par son « avatar » Nicolas Sarkosy, leader de la droite républicaine, légitime la haine des premiers à l’égard des seconds.

Hormis Sternhell et BH Levy qui considèrent ,de façon rapide, qu’il existe bien une tradition fasciste en France, remontant même avant l’émergence des fascismes Européens (une sorte de préfascisme, de protofascsime) , incarnée par les mouvances d’extrême droite avant guerre (ligues diverses, Action Française, Croix de feu, etc), puis la révolution nationale Pétainiste, l’OAS et le Front National, une majorité d’ historiens de premier plan (Rémond, Furet, Besançon, Renzo de Felice, etc.) s’accordent à penser que la France n’a jamais connu de mouvance fasciste organisée et durable. Emilio Gentile, universitaire italien considéré comme un des meilleurs spécialiste du fascisme italien le définissait ainsi : « Le fascisme est un phénomène politique moderne, nationaliste et révolutionnaire,antilibéral et antimarxiste,organisé en un parti milice, avec une conception totalitaire de la politique et de l’Etat, avec une idéologie à fondement mythique, viril et anti-hédoniste, sacralisée comme religion laïque, qui affirme la primauté absolue de la nation, entendue comme communauté organique, ethniquement homogène, hiérarchiquement organisée dans un état corporatif, avec une vocation belliqueuse, une politique de grandeur, de puissance et de conquête, visant à la création d’un ordre nouveau et d’une nouvelle civilisation. » (5)

Amalgamer aujourd’hui au fascisme la droite républicaine libérale du leader de l’UMP (ou pluraliste et libérale, dite "orléaniste" selon René Rémond) ou la droite nationale populiste du FN (ou Bonapartiste, selon le même historien) est donc évidemment une imposture communément admise à gauche, par ignorance mais surtout par calcul politique. Quand l’ennemi ne peu décemment plus prendre la figure du nazisme, il est alors facile de le réinventer sur la base de quelques caractérisations négatives en puisant dans un stock d’épithètes (« archaïque »,  «rétrograde », « passéiste », «réactionnaire », « de droite », « d’extrême droite », « populiste », « xénophobe », « raciste », « fasciste »,  « libéral », « ultra libéral », « impérialiste »,  « atlantiste », « pro américain », « sioniste », etc.). Si les réactionnaires n’avaient pas existé, les progressistes les auraient inventés… Sans illusion, il faut donc dire et redire à ces esprits bétonnés et Robespierristes en perte de magistère moral et répétant « Le fascisme ne passera pas ! », que le fascisme est bel et bien passé, et qu’il est depuis longtemps un phénomène du passé. Cette vulgate antifasciste fait partie du vaste système d'idées reçues et de mots-slogans tenant lieu de pensée politique à la gauche et à l'extrême gauche, aprés l'échec reconnu du communisme et l'épuisement du modèle social-démocrate.

« L’opium « néo-antifasciste » permet aux « intellectuels de gauche »  les plus invertébrés, désertés par la pensée et le courage, de se supporter eux-mêmes. Leur ressentiment se fixe sur ceux qui sauvent l’honneur de la réflexion libre, dont l’existence même leur porte ombrage. (…) Un utopisme de carte postale tient lieu de pensée prospective. Le culte des bons sentiments et l’épuration magique remplacent les projets ; l’intellectuel délateur reprend du service. » (4)

Si l'antifascsime démocratique fut admirable et le pseudo antifascisme stalinien effroyable, ce néo-antifascisme est pitoyable et peut être considérée à la fois comme un indice de survie d’une culture de combat désuète et comme un révélateur de la situation dans laquelle se trouve la gauche, divisée en profondeur, privée de perspectives d’avenir (car toujours ambiguë quant à sa relation au capitalisme en particulier) et concurrencée par une extrême gauche non moins démagogique s’efforçant de relancer la mobilisation communiste sur la base de l’anti mondialisation.

"La postérité s'étonnera sans doute que les démocraties aient inventé tant de fascismes et de menaces fascistes aprés que les fascismes ont été vaincus. C'est que, si la démocratie tient dans l'antifascisme, il lui faut vaincre un ennemi sans cesse renaissant."  (François Furet, Le Débat n°89, p176)

"On ne saura jamais ce que la peur de ne pas paraitre suffisamment à gauche aura fait commettre de lâchetés à nos Français."  (Charles Peguy, cité par E Brunet, Etre de droite, un tabou Français, p9)

(1) http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30507544@7-354,0.html

(2) http://www.lescommunistes.net/~infos/docus1/paysreel2005.html

(3) PA Taguieff, Les contre réactionnaires, Denoel 2007, p17.

(4) PA Taguieff, op cit, p.71.

(5) E Gentile, Fascisme, histoire et interprétation. Gallimard 2002.