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12/03/2012

what else?

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« Selon l’AFP, le président Obama a promis des fournitures d’armes et des ravitailleurs pour Israël en échange d’une attaque de l’Iran après les élections présidentielles américaines.

Dans le même temps, Vitaly Churkin (l’ambassadeur russe à l’Onu) a demandé que les responsables de l’OTAN présentent des excuses aux victimes civiles lors du soulèvement en Libye, l’année dernière. Au nom du Kremlin, il a aussi accusé l’actuel gouvernement libyen de soutenir un centre de formation pour les rebelles syriens, ce qui a provoqué une vive réaction des Etats-Unis et du Premier ministre libyen. Vitaly Churkin a directement mis en cause les autorités gouvernementales libyennes, les accusant  de soutenir les rebelles syriens et de mettre en péril la stabilité de la région du Moyen-Orient. Face à ces attaques, l’ambassadeur américain Susan Rice a défendu les actions de l’OTAN en Libye et critiqué la Russie. Elle a fait référence à une commission d’enquête internationale sur la Libye, qui a conclu que l’OTAN “a mené une campagne très précise avec la détermination manifeste d’éviter des victimes civiles”. Vitaly Churkin a relevé que ladite commission mettait bien en cause la responsabilité de l’Otan vis-à-vis des victimes civiles, d’où sa demande d’une “réparation appropriée”. » source/LIESI

« En plus de l’or noir, les multinationales européennes et étasuniennes visent l’or blanc libyen : l’immense réserve d’eau fossile de la nappe nubienne (estimée à 150mille km3), qui s’étend sous la Libye, l’Egypte, le Soudan et le Tchad. Les possibilités de développement qu’elle offre ont été démontrées par la Libye, qui a construit un réseau d’aqueducs de 4mille Kms de long (qui a coûté 25 milliards de dollars) pour transporter l’eau, extraite en profondeur par 1.300 puits dans le désert, jusqu’aux villes côtières (Benghazi ayant été une des premières servies) et à l’oasis de Khufrah, en fertilisant les terres désertiques. Ce n’est pas un hasard si, en juillet, l’OTAN a bombardé l’aqueduc et détruit la fabrique, près de Brega, qui produisait les conduites nécessaires aux réparations. C’est sur ces réserves hydriques, en perspective plus précieuses encore que les pétrolifères, que veulent mettre la main -à travers les privatisations promues par le FMI- les multinationales de l’eau, surtout françaises (Suez, Veolia et autres) qui contrôlent presque la moitié du marché mondial de l’eau privatisée. Et pour réparer l’aqueduc et les infrastructures, les multinationales étasuniennes comme Kellogg Brown & Root, spécialisées dans la reconstruction de ce que les bombes USA/OTAN détruisent, sont prêtes à s’en occuper : en Irak et Afghanistan elles ont reçu en deux années des contrats d’un montant d’environ 10 milliards de dollars. » source

« Le Prix Nobel de la Paix Obama envoie un nouveau porte-avions en Mer d’Oman rejoindre les portesavions US présents CVN 72 Lincoln et CVN 70 Vinson, ainsi que les LHD 8 Makin Island. Certainement un message de paix et d’amitié au peuple iranien. » source/Zerohedge

« Cela se confirme: l'Iran n'a plus d'autres choix que de payer tous ses achats de nourriture en or depuis que la décision de l'éliminer du circuit Swift... Al Arabia, via Reuters: "Iran to accept payment in gold from trading partners". Donc, si vous voulez exporter en Iran, seuls des lingots d'or vous attendent :-)... « Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012

« L'Occident voit se profiler des sociétés dystopiques où ne subsisteront que deux catégories d'acteurs économiques : d'un côté, des actionnaires et dirigeants riches à millions ; de l'autre, un petit personnel destiné à les servir (coiffeurs, femmes de ménage, masseurs, aide à la personne, gardiens, guides...). Quelques milliers de riches paieront pour s'offrir des services et entretenir des chômeurs. Voici venir une société de millionnaires et d'infirmières, cernés par des bataillons de sans-emploi ! » source

10/03/2012

immigration et spectacle

 

"L’IMMIGRATION N’EST PAS UN PROBLÈME
La haine des étrangers, la chasse aux immigrés défigurent notre République : il faut en finir !
Les flux migratoires se développent dans le monde, ils mêlent des motivations diverses. La France ne doit pas les craindre, elle ne doit pas mépriser l’immense apport humain et matériel qu’ils lui ont déjà procuré. Non, la présence des immigrés en France n’est pas un problème.
L’immigration zéro est un mythe qui divise et affaiblit notre pays. Même s’ils seront peut-être moins importants que dans le passé, la France continuera à connaître comme tous les pays du monde des flux migratoires. Il faut donc mener des politiques refusant de ghettoïser la société, qui ne soient pas guidées par l’obsession du refoulement des étrangers.
Nous rétablirons la carte unique de 10 ans et le droit au regroupement familial, conditions d’une vie digne. Nous abrogerons les lois successives sur l’immigration adoptées par la droite depuis 2002 et nous procéderons à une refonte du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda). Nous régulariserons les sans-papiers dont le nombre a augmenté du seul fait des réformes de la droite. Nous décriminaliserons le séjour irrégulier, nous fermerons les centres de rétention, nous rétablirons le droit au séjour pour raison médicale.
Nous respecterons scrupuleusement le droit d’asile qui sera déconnecté des politiques migratoires.
Notre vision de l’avenir de la France s’appuiera sur un nouveau Code de la nationalité, fondé sur le respect intégral et automatique du droit du sol dès la naissance et sur un droit à la naturalisation permettant à tous les étrangers qui le souhaitent d’acquérir la nationalité française au-delà de cinq ans de résidence." Front de gauche

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"Hommage aux immigrés clandestins
par Gérard Bramoullé, professeur d'économie à l'Université d'Aix Marseille III

L'immigré clandestin pèse moins que l'immigré régulier sur les comptes de la Sécurité Sociale, et il n'alimente pas les arguments de ceux qui fondent leur xénophobie sur le prélèvement qu'opèrent les étrangers sur les moyens et les services du "Club" France, tout simplement parce qu'il ne dispose pas des papiers nécessaires pour accéder à la plupart des faveurs de l'État-Providence.

Face aux problèmes de société que soulève l'immigration et malgré leurs divergences idéologiques, les hommes de l'État - ceux qui sont en place, comme ceux qui voudraient l'être - sont au moins unanimes sur un point : il faut lutter contre l'immigration clandestine. Cette lutte constitue la priorité affichée de toutes les politiques d'immigration qui nous sont proposées, de quelque parti qu'elles émanent. Une unanimité trop criante pour être honnête... En fait, bouc émissaire facile d'un problème difficile, l'immigré clandestin présente des avantages que n'a pas l'immigré régulier.

En premier lieu, pour son travail au noir, l'immigré clandestin abaisse les coûts monétaires et non monétaires de la main d'oeuvre. II renforce la compétitivité de l'appareil de production et freine le processus de délocalisation des entreprises qui trouvent sur place ce qu'elles sont incitées à chercher à l'extérieur. Il facilite les adaptations de l'emploi aux variations conjoncturelles et augmente la souplesse du processus productif. Le clandestin, qu'il soit étranger ou national, ne fait qu'anticiper les allègements légaux de charges sociales qui tendent à se généraliser. Animant le réseau de "l'économie informelle ", il participe à ce qui est à la fois une régulation non négligeable des fluctuations économiques, et une bouée de sauvetage pour nombre d'institutions en situation désespérée.

L'immigré clandestin qui ne participe pas au financement du système de protectorat social, ne participe pas non plus à son exploitation au détriment des cotisants, du fait même de sa clandestinité. Ceci compense cela, tout simplement parce qu'il ne dispose pas des papiers nécessaires pour accéder à la plupart des faveurs de l'Etat-Providence, dont on connaît les exigences en matière de paperasserie. L'immigré clandestin pèse ainsi moins que l'immigré régulier sur les comptes de la Sécurité Sociale, et il n'alimente pas les arguments de ceux qui fondent leur xénophobie sur le prélèvement qu'opèrent les étrangers sur les moyens et les services du " Club" France.

Enfin, ceux qui craignent de voir un jour le droit de vote accordé aux étrangers résidant régulièrement sur le territoire national peuvent être rassurés avec l'immigré clandestin qui, par définition et à cause de son irrégularité, ne pourra participer à ces réjouissances électorales. La politique, qui n'est souvent qu'un moyen de faire prévaloir la subjectivité de sa foi en la parant de l'autorité de la loi, est une voie dont l'accès lui est fermé. Ce n'est pas l'immigré clandestin qui pourra utiliser le monopole public du pouvoir de coercition pour nous imposer des règles de vie contraires à nos habitudes.

Mais justement, l'immigré clandestin ne viole-t-il pas ces règles de vie en société ? Pas nécessairement, car s'il est vrai qu'il ne respecte pas les règles définies par l'État, il est faux de croire que ces règles étatiques recouvrent toutes les règles de la vie en société. La législation n'est pas le Droit, comme la légalité n'est pas la légitimité, et comme aucune loi ne fixe les principes de la politesse. Dès lors que l'immigré clandestin respecte les règles naturelles de la vie en société, telle que par exemple le respect de la parole donnée, et même s'il est hors-la-loi, il mérite moins l'expulsion que ceux qui font l'inverse. Enfin, dans un monde où la puissance tutélaire de l'État se fait de plus en plus étouffante, ce clandestin inconnu nous montre le chemin de l'indépendance et réveille notre sens anesthésié dé la liberté individuelle. A ce titre, il valait bien cet hommage qui n'a du paradoxe que la forme. source

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Comme souvent, Zemmour porte le fer là où ça fait mal et là où ne regarde jamais la clique moutonneuse de la presse bien-pensante.

Mélenchon, en bon apôtre de Lambert et du Grand Orient est incohérent: lutter contre la libre circulation des capitaux et des marchandises en adoubant l'immigration de masse qui reste la pierre angulaire du capitalisme globalisé est une absurdité. Cet homme est donc soit idiot (je ne crois pas) soit volontairement incohérent car incapable par sa posture d'"homme de gauche" d'aller au bout de sa logique de contempteur du capitalisme globalisé et de lutter AUSSI contre l'immigration de masse.

Mélenchon fait partie de ces hommes pour qui l'histoire de France commence en 1789...point de salut ni de lumière en deça! il est de ces hommes qui considèrent l'homme comme une pâte molle ou pure matière, ou encore une machine que l’on peut régler sans que son consentement intervienne, pour former des citoyens nouveaux qu’il s’agit d’éduquer conformément aux souhaits des philosophes, sorte de  remodelage procédant du dehors au dedans selon l'œuvre réformatrice des législateurs révolutionnaires comme Condorcet ou Holbach. D'un africain paganiste on fera un adorateur de l'être suprême...et d'un maghrébin ou d'un turc des hommes nouveaux prêts à mourir pour leur (nouvelle) patrie...bref des idéalistes, des rêveurs, des croyants. Aprés les apôtres du "vrai Dieu", voici ceux du "vrai Progrès" ou de la "civilisation", de l'"homme nouveau".

J'ai remis en ligne le texte du trés libéral Bramouillé (cité par Michéa et merci encore à l'ami Boreas) pour illustrer la trés grande cohérence -sur ce point- des libéraux (de "droite"/tendance les pages saumon du Figaro ou de"gauche"/tendance Inrock) et de l'"extrême gauche": "bouée de sauvetage" d'un côté, "apport humain et matériel immense" de l'autre, on ne peut qu'apllaudir à pareille convergence idéologique! Ou comment ce pitre trotskyste (qui n'a pas compris que la seule intrenationale est celle du marché) qui a pris le contrôle du dernier parti communiste orthodoxe stalinien d'europe est devenu l'idiot utile du MEDEF et de Bouygues...

Si on ne savait pas déjà que le pauvre Merluchon appellera à voter FH au second tour, on pourrait imaginer que cet homme puisse incarner une parcelle authentique du socialisme tel que le voyaient Leroux, Sorel ou Orwell, un idéal de solidarité, de sens du bien commun, de décence commune, de résistance à l'aliénation marchande et au salariat généralisé et à la destruction de toutes les architectures de sens traditionnelles pour lesquelles se battaient les premiers socialistes (contrairement à nos Julien Dray, DSK ou Lamy d'aujourdhui, ces zeks hors-sol); un idéal empreint de conservatisme moral et d'enracinement dans une langue, un métier, une communauté, des paysages, une nation...bien loin du nomade attalinien sans frontièriste avec sa tablette ou son androïd dans son hub climatisé de happy few.

Si la droite était restée fidèle à ses valeurs d’origine, elle aurait dû (pu) se solidariser de cette protestation populaire contre le système de l’argent. A quelques exceptions près, elle ne l’a pas fait, habituée qu’elle était à croire à la raison du plus fort, infectée qu’elle était par l’esprit bourgeois dominant, son culte du fric et de la représentation sociale (Fouquet's boys). Si la gauche, le socialisme était resté fidèle à ses valeurs d'origine, il n'aurait pas versé dans ce moralisme humanitaire et pleurnichard, cette pseudo "lutte contre toutes les formes de discriminations"qui dénonce les « abus » ou les dysfonctionnements du système sans jamais en remettre en cause le socle de légitimité, la question du contrôle de l’économie ("moraliser le capitalisme" ha ha), et pour mieux masquer l'abandon de la question sociale. Qu’on puisse aujourd’hui passer sans heurts de la direction du parti socialiste à celle du Fonds monétaire international (FMI) est à cet égard un symbole proprement étourdissant. Symbole de la dissolution du socialisme dans la mondialisation et de l’immense mépris envers les « gens de peu » de ceux qui vivent dans la bulle du paraître médiatique.

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"En 1973, peu de temps avant sa mort, le président Pompidou reconnaissait avoir ouvert les vannes de l’immigration à la demande d’un certain nombre de grands patrons, tel Francis Bouygues, désireux de bénéficier d’une main-d’oeuvre docile, bon marché, dépourvue de conscience de classe et de toute tradition de luttes sociales, afin d’exercer une pression à la baisse sur les salaires des travailleurs français, de réduire leurs ardeurs revendicatrices, et subsidiairement de briser l’unité du mouvement ouvrier. Ces grands patrons, soulignait-il, en « veulent toujours plus ». Quarante ans plus tard, rien n’a changé. A un moment où plus aucun parti de gouvernement ne se risquerait à demander qu’on accélère encore le rythme de l’immigration, seul le patronat se prononce en ce sens, tout simplement parce que c’est toujours son intérêt. La seule différence est que les secteurs économiques concernés sont désormais plus nombreux, dépassant le secteur industriel ou la restauration pour s’étendre à des professions autrefois épargnées, telles que les ingénieurs ou les informaticiens.


La France, on le sait, a fait massivement appel à l’immigration dès le XIXe siècle. La population immigrée représentait déjà 800 000 personnes en 1876, 1,2 million de personnes en 1911. D’abord centre d’attraction des émigrations italienne et belge, l’industrie française a par la suite attiré les Polonais, puis les Espagnols et les Portugais. « Cette immigration, peu qualifiée et non syndiquée, va permettre à l’employeur de se soustraire aux contraintes croissantes du droit du travail ». En 1924, une Société générale d’immigration (SGI) est même créée à l’initiative du Comité des houillères et des gros exploitants agricoles du Nord- Est. Elle ouvre des bureaux de placement en Europe, qui fonctionnent comme une pompe aspirante. En 1931, on comptera 2,7 millions d’étrangers en France, soit 6,6 % de la population totale. La France affiche alors le plus fort taux d’immigration du monde (515 pour 100 00 habitants). « Un bon moyen pour toute une partie du patronat de faire pression à la baisse sur les salaires […] Dès cette époque, le capitalisme cherche à mettre en concurrence la force de travail en faisant appel à des armées de réserve salariales ».


Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les immigrés vont de plus en plus fréquemment venir des pays du Maghreb, Algérie d’abord, puis Maroc. Des camions affrétés par les grandes entreprises (surtout dans le secteur automobile et le bâtiment) viennent par centaines les recruter sur place. De 1962 à 1974, près de deux millions d’immigrés supplémentaires vont ainsi gagner la France, dont 550 000 recrutés par l’Office national d’immigration (ONI), organisme géré par l’Etat, mais contrôlé en sous-main par le patronat. Depuis lors, la vague n’a cessé de s’amplifier. « Quand il y a pénurie de main-d’oeuvre dans un secteur, explique François-Laurent Balssa, de deux choses l’une, soit on augmente les salaires, soit on fait appel à la maind’oeuvre étrangère. C’est généralement la seconde option qui restera privilégiée par le Conseil national du patronat français (CNPF), puis, à partir de 1998, par le Mouvement des entreprises (Medef) qui prend sa succession. Choix témoignant d’une volonté de profits à court terme, qui devait retarder d’autant l’amélioration des outils de production et l’innovation en matière industrielle. Dans le même temps, en effet, l’exemple du Japon montre que le refus de l’immigration au profit de l’emploi autochtone a permis à ce pays d’accomplir sa révolution technologique avant la plupart de ses concurrents occidentaux».


L’immigration a donc au départ été un phénomène patronal. Elle continue de l’être aujourd’hui. Ceux qui veulent toujours plus d’immigration, ce sont les grandes entreprises. Cette immigration est conforme à l’esprit même du capitalisme, qui tend à l’abolition des frontières (« laissez faire, laissez passer »). « Obéissant à la logique du dumping social, poursuit François-Laurent Balssa, un marché du travail “low cost” s’est ainsi créé avec des “sans-papiers” peu qualifiés faisant office de bouche-trou. Comme si les grands patrons et l’extrême gauche s’étaient donné la main, les uns pour démanteler l’Etat-social, à leurs yeux trop coûteux, les autres pour abattre l’Etat-nation, trop archaïque ». C’est la raison pour laquelle le parti communiste et la CGT – qui ont radicalement changé d’orientation depuis – ont combattu jusqu’en 1981 le principe libéral de l’ouverture des frontières, au nom de la défense des intérêts de la classe ouvrière. (...)" suite

Alain de Benoist, 2011

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"Si l'accumulation, le progrès de la richesse sur la base capitaliste, produit donc nécessairement une surpopulation ouvrière, ceIIe-ci devient à son tour le levier le plus puissant de l'accumulation, une condition d'existence de la production capitaliste dans son état de développement intégral. Elle forme une armée de réserve industrielle qui appartient au capital d'une manière aussi absolue que s'il l'avait élevée et disciplinée à ses propres frais. Elle fournit à ses besoins de valorisation flottants, et, indépendamment de l'accroissement naturel de la population, la matière humaine toujours exploitable et toujours disponible."

Karl Marx

« Comme je l’écrivais dans Impasse Adam Smith, une vie moderne accomplie (c’est-à-dire conforme aux critères du capitalisme développé), doit, en toute logique, se réduire à une série de ruptures et de déménagements (dans la logique de Laurence Parisot, on dira que tout est précaire). C’est ce qui explique que le « migrant » soit progressivement devenu la figure rédemptrice centrale de toutes les constructions idéologiques de la nouvelle gauche libérale. Et ce, au lieu et place de l’archaïque prolétaire, toujours suspect de ne pas être assez indifférent à sa communauté d’origine, ou, à plus forte raison,  du paysan que son lien constitutif à la terre destinait à devenir la figure la plus méprisée –et la plus moquée- de la culture capitaliste (les ploucs, les bouseux, les pequenods, les culs-terreux, les terroni, etc.). Sur le processus historique (dont Canal Plus est le symbole accompli) qui a ainsi conduit –en quelques décennies- à refouler le souvenir des luttes des ouvriers de Lip et des paysans du Larzac au profit de celles des clandestins de l’église Saint Bernard (et sur l’étrange pacte entre l’univers « associatif » et le monde du show-biz et des médias noué à cette occasion), on trouvera des aperçus particulièrement éclairants dans l’ouvrage de Thierry Blin, L’invention des sans-papiers (PUF, 2010). »

JC Michéa, Le complexe d’Orphée 2011.

"On peut découvrir sur le site internet de Bertrand Lemennicier (l’un des quatre membres de la secte libérale du Mont-Pèlerin que Luc Ferry a personnellement imposé, en 2003, au jury d’agrégation des sciences économiques), cette analyse exemplaire de Gérard Bramouillé (lui-même membre de la secte et du jury) : « L’immigré clandestin abaisse les coûts monétaires et non monétaires de la main d’œuvre. Il renforce la compétitivité de l’appareil de production et freine le processus de délocalisation des entreprises qui trouvent sur place ce qu’elles sont incitées à chercher à l’extérieur. Il facilite les adaptations de l’emploi aux variations conjoncturelles et augmente la souplesse du processus productif. » Il est donc politiquement indispensable de veiller, insiste l’universitaire patronal, à ce qu’on en vienne pas, par xénophobie, à faire de l’immigré clandestin « le bouc émissaire facile d’un problème difficile ». On trouvera dans cette analyse, le fondement idéologique ultime (conscient ou inconscient) de tous les combats actuels de l’extrême gauche libérale (comme ceux, par exemple, du très médiatique « Réseau Education Sans Frontières ») pour légitimer l’abolition de tous les obstacles à l’unification juridique marchande de l’humanité. »"

JC Michéa, L’empire du moindre mal, 2007.

09/03/2012

paths of glory

raah ça fait du bien^^

08/03/2012

spectacle, arnaques et cultures

finkielkraut,tintin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Le président-candidat a annoncé mardi soir que le durcissement de la législation sur les étrangers lors de son premier mandat allait se poursuivre en cas de réélection.

Immigrationet sécurité. Les sujets sur lesquels le chef de l'État a longtemps été jugé le plus crédible aux yeux des Français devaient revenir sur le devant de la scène mardi soir, lors de son intervention sur France 2.

D'emblée, abordant la question de l'immigration, le chef de l'État a tenu à réaffirmer que la France est «le pays le plus généreux d'Europe. Et l'on voudrait complexer la France?», interrogeait-il, faisant référence à la politique de fermeté qu'il défend. Il ajoutait: «Allez donc essayer de rentrer aux États-Unis, si vous n'avez pas un emploi!»" source

 

Ce qu’il y a de bien avec les grosses ficelles de nos cacocrates, c’est que ça marche toujours; plus le mensonge est gros, mieux il passe, répétait le socialiste Goebbels. Notre conducator à talonnettes et ses sarko boys nous font le coup régulièrement, dés que le temps se couvre, en fait. Forum de l’identité nationale, gestion des mineurs délinquants, couvre feu inapplicable dans des quartiers désertés par tous les acteurs étatiques, show aérien des reconduites d’Afghans ou de Roms, etc. Tous les  marronniers sécuritaires sont de sortie dés qu’approche quelque scrutin d’importance et que croit la terrible menace à moustache d’un vote populiste !

Ou comment tondre l’électorat libéral de droite justement préoccupé de questions sécuritaires ou identitaires (et l’électorat de gauche à roulettes qui s’est fait claquer la gueule à la Techno-mix-parade™ se réappropriant ainsi le réel). Je n’évoque même pas nos « socialistes » ou libéraux de gauche, pour lesquels toute préoccupation identitaire/ sécuritaire ne peut relever que de la nostalgie vichyste et du retour nauséabond aux funestes HLPSDNH. Sorte de rhétorique antifasciste psittaciste usée jusqu’à la corde mais –semble-t-il- encore rentable. Pour résumer, d’un côté, un discours sécuritaire inopérant (et conçu comme tel, le pitre sarko etant aux affaires depuis des années sans que la situation n’ait changé d’un iota pour les malheureux exposés aux menées de ce nouveau lumpen prolétariat métissé et généreux), de l’autre, un discours soft et transgressif, déculpabilisant pour les uns (les pépites) et culpabilisant pour les autres (les souchiens), prônant un vivre ensemble utopique et incapacitant.

A ce spectacle sécuritaire récurrent et parfaitement scénarisé, répond le spectacle identitaire du moment. Ce questionnement identitaire est évidemment fondamental pour tout homme, famille ou communauté (nationale ou supra nationale). Je ne m’attarderai pas la dessus ni sur le déni de son importance par nos libéraux de gauche; même réflexe débile –au sens propre- de réductio ad Hitlerum que pour les questions de sécurité et délinquance.

Pourquoi un spectacle, me dira-t-on ?

Pour plusieurs raisons :

-la première est liée à la forme que prennent nos sociétés libérales et là-dessus, je suis l’excellent Michéa, démystificateur de la modernité : nos sociétés aujourd’hui n’ont plus de démocratiques que le nom et sont en fait constituées, à l’intérieur, par le marché, et à l’extérieur par le droit (celui des individus). Mais l’état moderne est fondamentalement et axiologiquement neutre, ou tend à l’être. Ce qui signifie que nos sociétés ne sont plus ancrées dans un ensemble de valeurs partagées (langue, culture, histoire) et déterminant une structure identitaire (un nomos) se projetant dans une vision du monde, une fin (télos) communes. Le propre de la mondialisation libérale me semble être l’essor de sociétés anomiques (hors le nomos du Marché et celui du Droit), axées essentiellement sur l’individu, son meilleur intérêt, ses fins propres, ses droits illimités et sa propension naturelle à essayer de les étendre; sorte de guerre de tous contre tous validée par un état prompt à délégitimer tout valeur morale commune, toute quête identitaire. Il n'y a d'identité nationale que lorsque existe une conscience communautaire et le sentiment d'une appartenance, d'un destin commun, de raçines communes, c'est-à-dire précisément tout ce qu'haïssent nos modernes spectaculaires...

-la deuxième est l’irruption sur le continent européen de groupes communautaires entiers (sortes de nouvelles invasions barbares) au moment même ou l’homme européen, l’individu psychologique de Lasch –an historique et séparé-, pétri de culpabilité et doutant par essence, a cessé d’imposer aux immigrants sa culture propre, autochtone, et va même, de façon pathologique, jusqu’à se renier, et encourager les nouveaux venus à rester ce qu’ils sont, c'est-à-dire des étrangers. L’acculturation est un crime, à dit Erdogan ! Et au fond, je suis d’accord. Mais ce qui me différencie de nos modernes clercs metissophiles, vivrensemblesques et apôtres du multiculturalisme c’est la certitude que cette idéologie, qui se traduit dans des politiques ineptes, ne peut que se terminer en guerre de tous contre tous, main invisible du marché et doux commerce ou pas. Pour le contrôle du territoire et l’imposition de sa propre weltanschauung. Et non pas dans ce grand mall festif, climatisé et multiculturel que je vois s’édifier autour de moi et qui serait naturellement pacifié par les vertus du marché.

-la troisième est la dissolution du sentiment identitaire européen. J'y reviendrai.

Le triomphe consenti de la racaille.

Il y a quelques mois je m’étais interrogé sur la longévité exceptionnelle de ces centaines de ghettos extra européens désertés par les souchiens (comme dit l’allochtone -et non pas indigène- et gentille Houria, si aimée de nos média). Ces quelques zones de non droits gangrenées par ce lumpen prolétariat hostile et violent ne me semblent pas être un obstacle bien significatif à l’autorité Etatique (qui sait faire mal quand elle le souhaite) et tout me porte à croire que cette longévité n’est pas fortuite et que les puissants du moment -ces global leaders- s’accommodent très bien de cette lèpre moderne. Mais pourquoi maintenir un taux de délinquance élevé ?

- Eventuellement parce que ce sont des consommateurs absolus (fringues, portables, entertainment de masse (tittytainment), bouffe abjecte, etc.) et de précieux soutiens à la croissance (reconstruction d’écoles ou de bibliothèques, renouvellement du parc automobile, subventions diverses, etc.). De parfaits abrutis décérébrés par quelques années de gardiennage et d’ensauvagement au sein de l’EN et répondant servilement aux campagnes publicitaires en forme de rebellitude que le système produit à jet continu. Tout cela pour un investissement quasi nul : des gamins perdus d’admiration pour Tony Montana, pour le fric facile, la satisfaction immédiate du moindre désir, sortes de générations spontanées de consommateurs compulsifs et violents…quelques points de PIB, quoi,

- Parce qu’ils sont un instrument redoutable de transformation du paysage social de nos contrées : en détruisant chaque jour un peu plus ces lieux de sociabilité ordinaire et populaire qu’étaient banlieues, villages et campagnes (bientôt), empreints de tradition (on dirait populisme de nos jours) et de cette common decency dont parle Orwell et facteurs de résistance naturels à l’emprise de ce grand marché globalisé, ce nouvel ordre globalitaire du Même,

- Parce qu’ils sont un alibi permanent (le décor) au spectacle sécuritaire ordinaire décrit plus haut, déclinable à l’infini aux cohortes de crédules, sorte d'instrument efficace de contrôle social,

- Mais surtout peut-être parce qu’ils constituent l’avant-garde du décor humain de ce projet Babel prévoyant, notamment pour l’Europe vieillissante et culpabilisée à outrance au nom de l’« accueil inconditionnel de l’autre » et d’un relativisme culturel débridé, un remplacement démographique à grande échelle, ce « grand remplacement » auquel fait référence  Renaud Camus et qui pourrait simplement aboutir à la quasi-disparition des européens de souche et de leur culture millénaire. Mais quelle importance pour nos technocrates hors-sol et nomades ? L’Europe, telle que nous la connaissons (peuples, langues et cultures) est en danger de disparaître. Les Barroso (trotskyste recruté par la CIA), Cameron, Sarkosy, Strauss-Kahn ou Obama voient d’un très bon œil la perspective d’une accélération massive d’une immigration Africaine et Proche Orientale et, pourquoi pas, à terme, l’intégration à la zone euro du Maghreb, de la Turquie et d’Israël…Les moins crétins de nos dirigeants, ceux qui ont gardé un minimum de bon sens, savent pertinemment qu’on ne mélange pas impunément des peuples aussi différents, que des cultures aussi antagonistes et irréductibles ne peuvent vivre en paix sur le même territoire et que la violence de tous contre tous (ce cauchemar de Hobbes), la guerre civile propre à toutes les sociétés multiculturelles est l’avenir de ce continent. Sans doute une explication au déluge de propagande festive et vivrensemblesque que produisent nos think tanks libéraux-libertaires, dans une tentative (Spectacle également ?) dérisoire de recréer un minimum de lien social alors même qu’ils en sapent quotidiennement les conditions. Qu’importe le chaos s’il est festif? Et que la croissance est là ? Et que festivus peut continuer à recycler ses yaourts bios achetés à son nouveau Carrefour Market™ tout en bookant sa semaine *** à Marrakch ? Hmm ?

A mon humble avis, la responsabilité première de ce désastre incombe aux peuples européens eux-mêmes qui semblent avoir besoin de quelques pseudo élites nomades et anomiques attalinoïdes pour leur dire qui ils sont et ce qu’ils doivent faire. Ou peut-être (hypothèse favorable) savent-ils trés bien, consciemment ou pas, ce qui les différencie des autres peuples du monde (sans que cela comporte le sentiment quelconque d’une supériorité, d’ailleurs) mais n’ont pas leur mot à dire (je rappelle sans cesse, pour les étourdis, le 54/92 du TCE en France, meilleure illustration de la non représentation absolue de notre pseudo démocratie représentative…) et semblent, par leur comportement passif, accréditer l’idée que les cultures européennes seraient les seules au monde à pouvoir –à devoir- sans dommage accepter sur leur sol des communautés entières, étrangères voire hostiles à leur tradition et à leur esprit, à devoir se fondre joyeusement dans une pseudo civilisation universelle régie par ces idéaux de substitution bankables que sont la tolérance™, les droits de l’homme™ et l’anti racisme™. Nulle culture n’est immortelle.

« (…) Nulle inconséquence, pourtant, ne saurait être reprochée à Lévi-Strauss. On ne voit pas par quel enchantement des hommes enfoncés chacun dans sa culture seraient saisis d’une passion spontanée pour les genres de vie ou les formes de pensées éloignées de leur tradition. Si, d’autre part, la richesse de l’humanité réside exclusivement dans la multiplicité de ses modes d’existence, si l’honneur d’avoir crée les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie, ainsi que l’écrit Lévi-Strauss et comme le disent en d’autres termes les grandes professions de foi de l’UNESCO, alors la mutuelle hostilité des cultures est non seulement normale mais indispensable. Elle représente le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leurs propres fonds, les ressources nécessaires à leur renouvellement. » (La défaite de la pensée, A Finkielkraut, 1987)

« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation. » Debord, La société du spectacle, 1967.

Au début de notre histoire, il y a la colère et la violence, celle d'Achille à l'encontre d'Agamemnon qui lui ravit sa captive, la belle Briséis...et la mesure, celle de Parmenion devant l'hubris conquérante du grand roi Macédonien.

Souhaitons que les Européens sachent retrouver en eux ce qui fit leur force et leur grandeur. Sinon des générations d'hilotes de Carrefour Market™ militant dans des comités anti-lapidations de quartiers partout en Europe en 2100...sorte d'ataraxie spectaculaire et crépusculaire.

photo: c'est la journée de la femme!

NB: en me relisant je me rends compte que je suis encore loin de l'anarque de Jünger. encore trop anarchiste. mon côté chrétien sans doute: il m'importe encore de changer le monde...ça passera.



 

réponse: on ment et on veut pas savoir! merci jfk^^

transfert de richesse et chaos global

 

Depuis un quart de siècle, nous vivons sur le dogme d'une globalisation inéluctable, stade ultime du capitalisme, censée apporter bonheur et prospérité au plus grand nombre. Or, ce monde global débouche sur une crise... globale. Comme il y a un siècle, lorsque la première globalisation s'est effondrée avec la première guerre mondiale. A l'époque, il ne manquait pas de bons esprits, à gauche comme à droite, pour prédire la fin des nations... grâce à l'internationalisation des échanges, des marchés et des capitaux facilitée par les nouvelles technologies et les moyens de communication. L'interdépendance des économies rendait la guerre quasiment impossible, disait-on. On a vu ce qu'il advint de ces prophéties. Cette seconde globalisation, amorcée depuis un quart de siècle, a reproduit les mêmes erreurs. On a poussé les feux du libre échange jusqu'à l'absurde. Comme au XIXe siècle, l'hypertrophie du commerce mondial a débouché sur une financiarisation excessive. Nous avons assisté à une sorte d'alliance contre nature entre les multinationales, la finance internationale et la Chine. Résultat : l'Occident a fait un marché de dupes, car il doit faire face désormais à une concurrence déloyale, à un dumping multiforme. Comment éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets et que cette seconde globalisation ne débouche, à son tour, sur une catastrophe mondiale ? Jean-Michel Quatrepoint analyse deux scénarios possibles : aller encore plus loin dans la voie du libre échange ou tenter une déglobalisation progressive, limitée, contrôlée. Cette seconde voie passe par la redéfinition d'un monde multipolaire. Pourquoi également ne pas relancer l'idée de la préférence communautaire ? Imposer une harmonisation fiscale au sein de l'Europe ?, etc. Ou bien le monde réussit à accoucher de nouvelles règles du jeu monétaires, fiscales, sociales, environnementales, avec quelques grands espaces régionaux, ou nous allons à la catastrophe, c'est-à-dire à la guerre. Le paradigme dominant veut nous faire croire que le protectionnisme, quel qu'il soit, débouche inéluctablement sur la guerre. Mais pour Quatrepoint, l'enjeu aujourd'hui est bien plutôt entre la déglobalisation... ou la guerre.

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Jean-Michel Quatrepoint est conseiller auprès du président de Xerfi. Après onze ans passés au journal Le Monde, il a dirigé les rédactions de L'Agefi, de La Tribune et du Nouvel Économiste. Il a été à la tête La Lettre A pendant quinze ans. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont La Crise globale (Mille et une nuits, 2008) qui a reçu le Prix de l'Excellence économique 2009 et La dernière bulle (Mille et une nuits, 2009).

07/03/2012

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" (...) Lorsqu'il fait face à une production intérieure de pétrole insuffisante, un pays industrialisé n'a que deux choix :

1) Importer du pétrole.

2) S'effondrer.

Mais lorsqu'elle fait face à une production globale de pétrole insuffisante, une planète industrialisé n'a qu'un choix : le choix numéro deux.

Certains pourraient soutenir qu'il y ait un troisième choix : commencer tout de suite d'utiliser moins de pétrole. Cependant, en pratique, cela s'avère être l'équivalent du choix numéro deux. Utiliser moins de pétrole implique de faire des changements radicaux, souvent technologiquement difficiles, politiquement impopulaires, et par conséquent coûteux et consommateurs de temps. Cela peut-être aussi technologiquement avancé (et irréaliste) que de remplacer le parc actuel de véhicules motorisés par des véhicules sur batteries et un grand nombre de centrales nucléaires pour recharger leurs batteries, ou aussi simple (et tout à fait réaliste) que de déménager dans un lieu à distance de marche ou de bicyclette de son travail, de faire pousser la plus grande part de sa nourriture dans un jardin potager et un poulailler, et ainsi de suite. Mais quelles que soient ces étapes, elles requièrent toutes une certaine quantité de préparations et de dépenses, et une époque de crise (telle que le moment où l'approvisionnement en pétrole manque) est un moment notoirement difficile pour se lancer dans la planification d'activités à long terme. Au moment où la crise arrive, soit un pays s'est déjà préparé autant qu'il le pouvait ou le voulait (retardant ainsi la survenue de l'effondrement), soit il ne l'a pas fait, attirant la crise plus tôt, et la rendant plus sévère. Le rapport Hirsch, souvent cité, affirme qu'il faudrait vingt ans pour se préparer au pic pétrolier, de façon à éviter une pénurie sévère et prolongée de carburants de transport, et donc, étant donné que le pic a eu lieu en 2005, nous avons maintenant moins vingt-cinq ans à glandouiller avant de devoir commencer à se préparer. D'après Hirsch et compagnie, nous avons déjà échoué à nous préparer.

Certains pourraient aussi se demander pourquoi une pénurie de pétrole devrait automatiquement entraîner un effondrement. Il s'avère que, dans une économie industrialisée, une baisse de la consommation de pétrole provoque une baisse proportionnelle de l'ensemble de l'activité économique. Le pétrole est la matière première utilisée pour fabriquer la grande majorité des carburants de transport — qui sont utilisés pour transporter les produits et livrer les services à travers toute l'économie. Aux États-Unis en particulier, il y a une forte corrélation entre le produit intérieur brut et le kilométrage parcouru par les véhicules motorisés. Par conséquent, on peut dire de l'économie américaine qu'elle marche au pétrole, d'une façon plutôt directe et immédiate : moins de pétrole implique une économie plus petite. À quel point l'économie se contracte-t-elle tant qu'elle ne peut plus satisfaire ses propres besoins de maintenance ? Afin de continuer à fonctionner, toute sorte d'infrastructure, d'usine et d'équipement doit être entretenue et remplacée en temps et en heure, ou elle cesse de fonctionner. Une fois que ce point est atteint, l'activité économique devient contrainte non seulement par la disponibilité des carburants de transport, mais aussi par la disponibilité de l'équipement utilisable. À un certain point l'économie se contracte tant qu'elle invalide les hypothèses financières sur lesquelles elle est basée, rendant impossible de continuer d'importer du pétrole à crédit. Une fois que ce point est atteint, la quantité de carburant de transport disponible n'est plus limitée seulement par la disponibilité du pétrole, mais elle est aussi contrainte par l'incapacité de financer les importations de pétrole.

La pénurie initiale de carburant de transport n'a pas besoin d'être grande pour déclencher toute cette cascade d'événements, car même une petite pénurie déclenche un certain nombre de bouclages économiquement destructifs. Beaucoup de carburant est gaspillé en faisant la queue aux quelques stations-service qui demeurent ouvertes. Davantage de carburant est gaspillé en faisant le plein — garder le réservoir aussi rempli que possible, ne sachant pas quand et où l'on pourra le remplir à nouveau. Encore plus de carburant disparaît du marché parce que les gens l'accumulent dans des jerrycans et des récipients improvisés. À mesure que les pénuries se prolongent et se répandent, le carburant est accumulé, et un marché noir se développe : le carburant détourné des canaux de livraison officiels et siphonné des réservoirs devient disponible sur le marché noir a des prix gonflés. Et ainsi l'effet d'une pénurie initiale même mineure peut facilement faire boule de neige en une perturbation économique suffisante pour pousser l'économie au delà des seuils physiques et financiers et vers l'effondrement.

Si à ce point vous commencez à vous sentir découragé, alors — je suis désolé de devoir le dire, mais vous devez être une petite nature, parce qu'il y a davantage — bien davantage à envisager. Le scénario rose du pic pétrolier peut avoir l'air joli, mais même une rose a ses épines. Et il y a un certain nombre d'autres questions qui doivent être considérées et prises en compte dans une vision intégrée unique.

Premièrement, le profil de la production globale post-pic pétrolier dans le scénario rose est basé sur des réserves estimées qui ont été exagérées. Une grande partie du pétrole restant est au Moyen-Orient, dans les pays de l'OPEP, et ces pays ont exagéré leurs réserves de grandes et variables quantités durant la guerre des quotas de l'OPEP, dans les années 1980. Pendant que d'autres membres de l'OPEP cuisinaient honteusement des chiffres bidons qui semblaient vaguement réels, Saddam Hussein, qui avait toujours été un peu frimeur, arrondissait les réserves irakiennes jusqu'à un joli chiffre rond : cent milliards de barils. Et ainsi les réserves de l'OPEP se trouvèrent gonflées d'une grande quantité — environ un tiers au minimum. L'OPEP n'est pas non plus la seule a exagérer ses réserves estimées. Les compagnies d'énergies aux États-Unis jouent à peu près le même jeu afin de satisfaire Wall Street. Mettez de côté vos chaussons de salle de bain ; pour négocier la pente descendante du pic pétrolier vous aurez besoin d'un bon équipement d'alpinisme.

Deuxièmement, il y a un phénomène appelé effet des pays exportateurs : les pays exportateurs, quand leur production commence à faiblir, ont une forte tendance à réduire les exportations avant de réduire la consommation intérieure. Certainement, il y a des pays qui ont abandonné la souveraineté sur leurs ressources aux compagnies d'énergie internationales et ont perdu le contrôle de leur politique d'exportation. Il y a aussi des régimes despotiques qui n'affament leurs consommateurs domestiques que pour continuer à gagner les revenus de l'exportation nécessaires au soutien du régime. Mais la plupart des régimes n'exporteront que leur production en surplus. Cela signifie qu'il deviendra impossible d'acheter du pétrole internationalement longtemps avant que tous les puits soient à sec, laissant choir les pays importateurs de pétrole. Par conséquent, si vous vivez dans un pays importateur de pétrole et pensiez pouvoir négocier la pente descendante du pic pétrolier dans vos chaussures de randonnée, mettez-les de côté. Vous aurez besoin d'un parachute.

Troisièmement, bien que les quantités totales de pétrole produites à travers le monde se soient accrues jusqu'en 2005, les quantités de produits pétroliers (essence, gazole, etc.) livrées à leur point d'utilisation ont atteint leur pic plus tôt, en terme d'énergie utilisable dérivée. Cela parce que de plus en plus d'énergie est requise pour tirer du sol un baril de pétrole et pour le raffiner. La production de pétrole brut disponible tend à devenir plus difficile à extraire, plus lourde et plus chargée en soufre, et cela plus la demande croissante d'essence (par opposition aux distillats ou au mazout) avec moins de plomb pour doper l'octane revient à gaspiller davantage d'énergie. Le taux de retour énergétique (EROEI) est passé de cent pour un à l'aube de l'âge du pétrole, quand quelques gars costauds pouvaient vous creuser un puits de pétrole en utilisant des pelles et des pioches, à dix pour un, maintenant que la production pétrolière nécessite des plates-formes en eaux profondes (qui parfois explosent et empoisonnent des écosystèmes entiers), du forage horizontal et de la technologie de fracturation, de la récupération secondaire et tertiaire en utilisant de l'injection d'eau et d'azote, des usines de séparation de l'eau et du pétrole, et toutes sortes d'autres complexités techniques qui consomment de plus en plus de l'énergie qu'elles produisent. À mesure que l'EROEI décroît de dix pour un vers un pour un, l'industrie pétrolière en vient à ressembler à une nourrice obèse mais avide suçant voracement son propre sein au chevet d'un enfant affamé. À un certain point il ne sera plus économiquement possible de livrer du gazole ou de l'essence à une station-service. Quand ce moment viendra n'est pas certain, mais il y a des indices que trois pour un est l'EROEI minimum dont l'industrie pétrolière a besoin pour se maintenir. L'effet de l'EROEI décroissant est de rendre la douce pente du scénario rose beaucoup plus raide. La pente ne ressemble plus à un monticule de cailloux — plutôt à de la lave coulant dans la mer et se solidifiant dans un nuage de vapeur. Il reste peut-être beaucoup d'énergie, mais une grande partie va partir en fumée, et vous risquez ne pas pouvoir vous approcher assez pour y rôtir votre guimauve.

Quatrièmement, nous devons considérer le fait que notre industrie pétrolière moderne globale est hautement intégrée. Si vous avez besoin d'une certaine pièce spécialisée pour vos opérations de forage, il y a des chances que vous ne puissiez vous la procurer que par une ou deux sociétés globales. Il y a des chances que cette société ait des opérations très importantes et hautement techniques dans un pays qui se trouve justement être un importateur de pétrole. L'importance de cela devient claire quand on considère ce qui arrive aux opérations de cette société une fois que l'effet des pays exportateurs se fait sentir. Supposez que vous soyez une compagnie pétrolière nationale dans un pays riche en pétrole qui a encore assez de pétrole pour sa consommation intérieure, bien qu'elle ait été récemment forcée de renvoyer tous ces clients internationaux. Vos champs pétrolifères sont immenses mais parvenus à maturité, et vous ne pouvez les garder en production qu'en forant de nouveaux puits horizontaux juste au dessus du niveau d'eau toujours montant et en maintenant la pression dans le puits en injectant de l'eau de mer en dessous. Si vous arrêtez ou interrompez seulement cette activité, alors votre pétrole, à la tête du puits, va rapidement changer de composition, de pétrole contenant un peu d'eau à eau contenant un peu de pétrole, que vous pourriez tout aussi bien repomper dans le sol. Et maintenant il s'avère que l'équipement dont vous avez besoin pour continuer à forer des puits horizontaux provient de l'un de ces pays malchanceux qui importaient votre pétrole mais ne peuvent plus à présent, et que les techniciens qui construisaient votre équipement ont cessé d'essayer de trouver assez d'essence au marché noir pour conduire jusqu'au travail et sont occupés à bêcher leur jardin de banlieue pour y faire pousser des patates. Peu de temps après, vos opérations de forage tombent à cours de pièces détachées, votre production de pétrole s'effondre, et la plupart de vos réserves restantes sont laissées sous terre, contribuant à une catégorie de réserves de plus en plus importante : les réserves qui ne produiront jamais.

Lorsque ces quatre facteurs sont considérés ensemble, il devient difficile d'imaginer que la production globale de pétrole puisse doucement glisser depuis une imposante hauteur en une courbe lisse et gracieuse s'étendant sur plusieurs décennies. L'image qui se présente est plutôt celle d'un déclin en marches d'escalier se produisant dans de plus en plus d'endroits, et comprenant finalement toute la planète. Qui que vous soyez, et où que vous soyez, vous le ressentirez probablement comme un processus en trois étapes :

Étape 1 : Vous avez votre niveau d'accès actuel aux carburants de transports et aux services.

Étape 2 : Vous avez un niveau d'accès aux carburants de transports et aux services sévèrement limité.

Étape 3 : Vous n'avez pas accès aux carburants de transports et vos choix de transport sont sévèrement restreints.

La durée de l'étape 2 variera d'un endroit à l'autre. Certains endroits pourraient passer directement à l'étape 3 : les camions-citerne cessent de venir dans votre ville, toutes les stations-service ferment, et c'est tout. À d'autres endroits, un marché noir prospère pourrait donner accès à l'essence pour quelques années de plus, à des prix qui permettront certains usages, tels que faire tourner un générateur électrique dans un centre d'urgence. Mais votre capacité de vous débrouiller avec succès à l'étape 2, et de survivre à l'étape 3, sera largement déterminée par les changements et préparatifs que vous serez capable de faire durant l'étape 1.

On devrait s'attendre à ce que la grande majorité des gens n'aient rien fait pour se préparer, demeurant tout à fait ignorants du fait que c'est quelque chose qu'ils auraient dû faire. On peut s'attendre à ce qu'un bon nombre de gens aient fait quelques petits pas dans une direction judicieuse, tels qu'installer un poêle à bois, ou isoler leur maison, ou dans une direction apparemment judicieuse mais finalement inutile, tels que gaspiller leur argent dans une nouvelle voiture hybride ou leur énergie en essayant de former un nouveau parti politique ou d'influencer l'un de ceux qui existent. Certains achèteront une fermette, l'équiperont pour une vie en site isolé18, commenceront de faire pousser leur propre nourriture (peut-être en transportant leurs surplus périssables jusqu'à un marché proche en cargo-vélo19 ou en bateau), et d'instruire leurs enfants à la maison, en insistant sur les classiques et sur l'agriculture, l'élevage et autres connaissances durablement utiles. Certains fuiront vers un lieu où les carburants de transport sont déjà rares, et où une mobylette est considérée comme un moyen d'économiser du travail — à son âne ou à son chameau.

Malheureusement, il est difficile de prévoir quels changements et adaptations réussiront et lesquels échoueront, car il y a tant qui dépend des circonstances, lesquelles sont assurément imprévisibles et varient d'un endroit à un autre, et selon la personne ou les personnes impliquées : l'incertitude est simplement trop grande. Mais il y a une chose dont nous pouvons être tout à fait certains : le scénario rose du pic pétrolier, qui projette un déclin long et graduel de la production globale de pétrole, est absurde. Connaître ce fait devrait communiquer un sentiment d'urgence. Que nous utilisions ce sentiment d'urgence stupidement ou avec sagesse dépend de nous, et notre succès sera peut-être une question de chance, mais avoir un sentiment d'urgence n'est pas du tout mauvais. Si nous souhaitons nous préparer, nous avons très probablement plusieurs mois, nous avons peut-être quelques années, mais nous n'avons certainement pas quelques décennies. Que ceux qui voudraient vous faire croire autre chose considère d'abord les points que j'ai soulevé dans cet article.

Orlov/source

05/03/2012

Gandamak

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"Le dimanche 4 mars 2012 restera sans doute comme une date historique. Vladimir Poutine revient en effet à la présidence de la Russie. J’avais déjà pu écrire que 1999 avait été un tournant dans l’histoire de la géopolitique contemporaine parce que son arrivée au pouvoir avait mis fin à la tentative unipolaire américaine. Nous pouvons affirmer aujourd’hui que Poutine va consolider le monde multipolaire qui se dessine et achever sa mise en déroute de l’oligarchie américaine et de son État profond dont l’action occulte et agressive (à l’œuvre en ce moment en Syrie) ne cesse de miner, chaque jour un peu plus, les possibilités de paix dans le monde.

Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer cela ? La simple observation du déchaînement médiatique contre Poutine, que chacun d’entre nous aura pu observer, ces derniers mois, en Europe comme aux États-Unis. Manque de chance pour nos habituels aboyeurs de leçons démocratiques (qui ne sont en fait que les bons petits soldats de l’oligarchie occidentale), le peuple russe soutient massivement Poutine. Et ce ne sont pas les quelques irrégularités de fonctionnement du scrutin, statistiquement inévitables dans un pays aussi vaste que la Russie, et certainement moins graves que l’étrange comédie des bulletins de vote à trous lors de l’élection de Bush ou que l’obstruction en France à une candidature pesant autour de 20 %, qui pourront amoindrir l’incontestable légitimité de Poutine.

Vladimir Poutine, candidat plébiscité par les Russes, que, dans des temps anciens on aurait sans doute appelé Vladimir le Bien élu, est sans conteste aujourd’hui, dans l’hémisphère nord, le chef d’État le plus légitime qui soit. Cela ne peut que redonner espoir à ceux qui doutent du politique. Remettre son pays sur le chemin de la puissance et obtenir du même coup le soutien massif de son peuple, oui ça reste possible !

Logiquement il y a quelqu’un qui devrait être content ce soir, c’est Alain Soral. Quelqu’un qui a tout compris des forces profondes de l’histoire, celles que ne veut pas voir notre bon « bourgeois occidental » (Molière avait raison avec son bourgeois gentilhomme) aveuglé qu’il est par les chiffrons rouges agités devant ses yeux par la « grande presse ». Donc écoutez-le et lisez-le. Nous n’utilisons pas forcément les mêmes mots (et tant mieux), mais nos pensées sont en convergence.

Ce soir du 4 mars 2012 en tout cas, la dissidence internationale a marqué un point. Un point sans doute décisif pour l’avenir. Unissons nos forces, car au-delà de la cause des peuples souverains qui résistent à l’Empire, n’oublions pas qu’in fine, c’est la question de la liberté individuelle qui est en cause. L’Empire, machine à crétiniser les hommes en les gâtant en citoyen-consommateur, avance en effet tout à la fois vers « 1984 » et le « Meilleur des mondes ». Face à lui, les États qui nous sont aujourd’hui présentés comme des dictatures implacables (Syrie, Iran…) ne sont jamais que les premiers réfractaires à ce Big Brother mondial lequel masque de moins en moins ses desseins. A ceux qui en douteraient, confrontés aux images de l’incontestable brutalité de la guerre en Libye, puis en Syrie, je rappellerais qu’ils ne voient qu’une face de l’histoire. Sur l’autre, les projecteurs des médias occidentaux ne s’allument jamais. Cette autre face, je n’ai pas grand mérite, je l’ai prise en pleine poire en 1996, dans le Sud du Liban, devant les cadavres calcinés d’une bonne centaines de femmes et d’enfants libanais qui avaient cru qu’un abri de l’ONU restait un endroit sacré auquel jamais une armée ne s’attaquerait. Ils ne pouvaient pas savoir, les pauvres, ce que j’ai compris devant leurs corps en bouillie : l’histoire est dite par les vainqueurs et le droit ne s’applique qu’aux vaincus. Si vous êtes dans le club qui s’est autorisé à avoir l’arme atomique, vous pouvez écraser un pays, au nom d’une légalité que vous avez décrétée, tout pays qui prétend entrer dans le club sans votre autorisation. Si vous êtes pro-américain vous êtes forcément une démocratie, et si vous ne l’êtes pas, ce n’est pas grave ! Si vous êtes une démocratie mais que vous n’êtes pas pro-américain, c’est grave et vous ne pouvez donc pas… être une démocratie..

Donc je veux bien que l’on soit horrifié par les bombardements sur Homs qui doivent être terribles pour les civils piégés. Mais alors, il faut avoir le courage de regarder en face le résultat des bombes de l’OTAN sur la Serbie, sur l’Irak, sur la Libye, sur l’Afghanistan ; le résultat des bombes d’Israël sur Gaza ou le Sud du Liban. Car enfin, ces corps-là, ces enfants-là, ces femmes-là, on ne vous les montre jamais ! Comme on ne vous parle pas des reporters de guerre qui sont morts sous des bombes occidentales dans les prétendues guerres humanitaires de l’ère post-soviétique.

Peut-être que l’intelligence consiste aussi à être capable d’imaginer (un peu de bon sens devrait suffire, pas besoin de longues études) ce que les télévisions occidentales ne vous montrent jamais…

En résumé :

  1. L’Occident de l’ingérence humanitaire a davantage massacré dans toutes les agressions qu’il a menées depuis 1990 que les régimes qu’il combattait.
  2. Il y a, au moins, autant de trucages et de verrouillages dans les élections dites démocratiques des pays occidentaux (surtout en France et aux États-Unis, car je ne parle pas de la Suisse, seule authentique démocratie d’Europe) qu’il y en a dans cette Russie présentée sans cesse comme une éternelle autocratie.

Conclusion : Qu’on cesse de nous prendre pour des cons parce qu’il reste, en France, quelques penseurs qui ne sont pas « à la gamelle » et qui continuent à réfléchir. Quand j’étais gosse, dans mon école publique (je n’ai été que dans des écoles publiques) on m’apprenait que l’école ça sert à former l’esprit critique. Je n’ai retenu que cela."

Aymeric Chauprade
blog.realpolitik.tv

01/03/2012

reichstag 2.0


"LOOSE CHANGE 2" en version française (11... par ReOpen911