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28/02/2008

Kosovo

J’ose à peine aborder l’épineuse question du  bien fondé de la reconnaissance du Kosovo, tellement le débat semble échapper au rationnel pour verser dans la radicalité et l'émotion. J’écoute, j’observe la propagande ordinaire ("l'indépendance c'est bien, les méchants Serbes sont punis, les gentilles victimes Kosovars de l'ignoble épuration ethnique Serbe sont enfin reconnues, etc"), mais de nombreux points ne sont jamais abordés et semblent être volontairement ignoré par le politiquement correct médiatique. Serait-ce un hasard? Oh! Oh!

-pourquoi personne ne parle-t-il de cette base militaire Américaine gigantesque installée récemment au Kosovo ? Imagine-t-on que les serbes du Kosovo, alliés traditionnels des Russes, comme partie du monde Orthodoxe, aurait permis l’implantation durable des Américains sur leur sol ? Ya-t-il eu un « deal » entre les USA et le nouveau pouvoir Kosovar ? (1)

-cette sécession n’est-elle pas illégale au regard du droit international, de même que le fut la guerre menée contre la Serbie par l’UE et l’OTAN en 1998/99 ? Quid de la légalité, camarade commissaire européen?

-comment Américains et Européens peuvent-ils accepter qu’un terroriste, ancien leader de l’UCK albanaise (mouvement terroriste lié à la Mafia albanaise qui avait réclamé la sécession et déclenché les représailles serbes puis l’intervention américaine en 19898-99 , dont il est avéré que les moyens financiers gigantesques sont liés à l’organisation de tous les trafics en Europe centrale notamment le trafic de drogue et la prostitution), puisse être le représentant légal de ce nouveau pays ?

-comment ne pas voir dans la victoire de la stratégie de terreur de l’UCK, une dé légitimation de la stratégie démocratique menée par le leader charismatique Albanais Ibrahim Rugova ? Une prime à la violence ?

-comment comprendre la reconnaissance unilatérale de la secession territoriale d’une province d’un état souverain (la Serbie) sur une base ethnique alors même que nos gentils clercs européens ne jurent que par le multi ethnisme et le multiculturalisme et vomissent tout sentiment patriotique (ipso facto assimilé à de « l’ultra nationalisme ») ? N’est-ce pas là l’aveu de l’échec de cette doctrine irénique multi culturelle ? Non? Bon.

-comment de ne pas suspecter des intérêts géostratégiques et énergétiques supérieurs bien plus déterminants que la souveraineté d’une démocratie européenne ? Comment ne pas voir la résurgence d’une guerre froide est-ouest pour la domination du carrefour Méditerranéen et la maîtrise des ressources en gaz et en pétrole ? (projet Américain de bouclier anti-missile en Europe, projets concurrents Russe et Européen de gazoducs)

-pourquoi adouber le nationalisme albanais Kosovar et honnir le nationalisme Serbe ?

-comment continuer à parler de « grande Serbie » de façon péjorative et critique et ne pas voir que les Albanais sont en train de construire leur « grande Albanie » ? La prochaine étape serait-elle la sécession puis la récupération des albanais de Macédoine ou d’ailleurs ?

-comment ne pas voir que l’on ouvre la boite de Pandore de revendications sécessionnistes, des séparatismes ethniques sans limite en Europe et ailleurs sur des bases ethniques et/ou nationalistes ? A quand l’indépendance du nord de Chypre, de la Sicile, de la Wallonie, du pays Basque, des Serbes de Bosnie, ou la partition des Ukrainiens entre Uniates et Orthodoxes ? Un dangereux précédent qui légitime l’autodétermination sur l’intégrité territoriale d'états nations.

-comment ne pas suspecter la soumission veule d’une Europe politique invertébrée inféodée aux USA et à son bras armé en Europe, l’OTAN ? Comment ne pas voir que les mêmes qui refusent le choc des civilisations, et même le concept de civilisation, réactivent, par cette reconnaissance illégale hostile à la Serbie, une dynamique identitaire au sein du monde orthodoxe (Russie, Bulgarie, Grèce, une partie de l’Ukraine, Roumanie, partie de Chypre, etc.) à l’encontre de l’occident soumis aux USA?

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_Bondsteel

26/02/2008

L’affaire Fleury ou le regard hémiplégique du milieu enseignant.

Université de Poitiers : tollé contre l'arrivée d'un ex-dirigeant du GUD.

Des étudiants de l'université de Poitiers, soutenus par la présidence, par des enseignants et des élus locaux, se mobilisent pour refuser l'affectation d'un professeur, Benoît Fleury, en raison de son passé au sein du mouvement d'extrême droite GUD (Groupe union droit). Une pétition a été lancée et a recueilli plus de 250 signatures, dont celles de trois députés socialistes de la Vienne et du doyen de l'UFR de sciences humaines et arts. Reçu major à l'agrégation d'histoire du droit, M. Fleury a pu choisir l'université où il voulait enseigner et son choix s'est porté sur Poitiers. Selon le président de l'université, Jean-Pierre Gesson, "les affectations ne posent pas de problème la plupart du temps", mais la venue de M. Fleury "est une source de trouble". Dans un communiqué publié lundi 25 février, le conseil d'administration de l'université "prend acte avec la plus vive inquiétude de l'éventuelle nomination de Benoît Fleury et regrette que la procédure d'affectation des agrégés du supérieur ne laisse aucun droit aux instances de l'université, ni à son président, de s'opposer au recrutement d'un ancien dirigeant d'un groupuscule violent d'extrême droite". Le conseil demande au président de la République de ne pas procéder à la nomination à Poitiers de M. Fleury. De leur côté, des étudiants de l'université ont annoncé leur intention de perturber ses cours s'il était nommé et de "lui rappeler à chaque fois son passé". M. Fleury a présidé le GUD de 1995 à 2000. "Il incarne, dit la pétition hostile à sa venue, une droite extrême et nauséabonde." Dans un entretien à L'Echo des Savanes paru en mars 1999, M. Fleury, surnommé "Lord", déclarait notamment : "Nous, partout où il peut y avoir de la baston, on y va." Il se réclamait du national-socialiste belge Léon Degrelle, et estimait qu'il "faut rayer de la carte Israël".

(Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/02/26/universi...)

Quel est le problème exactement ?

Que ce juriste brillant ait eu un engagement politique militant à l’extrême droite et non à l’extrême gauche ou simplement à gauche…

Quel rapport avec sa compétence professionnelle et la qualité de son enseignement de l’histoire du droit ?  Aucune…

Que les choses soient claires : je ne prends pas ici la défense de cet homme que je ne connais pas et dont les opinions antisémites et l’apologie du national-socialisme, si elles sont avérées, me répugnent.

Ce qui m’insupporte dans cette affaire, c’est la tartuferie habituelle des milieux enseignants, qui sous le masque de la tolérance et de la vertu se montrent les plus sectaires qui soient.

Cette affaire en rappelle une autre : l’affaire Boudarel. Cet enseignant catholique Français et marxiste en poste à Sai¨gon, qui déserte l’armée Française pendant la guerre d’Indochine, trahit son pays en devenant commissaire politique d’un camp de prisonnier Français, le camp 113, ou les conditions de détention, la torture physique et psychologique, et la mortalité sont dramatiques. Boudarel est chargé de la rééducation politique de ses compatriotes, à la différence des camps nazis ou du goulag soviétique ou les détenus n’avaient pas à subir ce lavage de cerveau. Inculpé de trahison, Boudarel est condamné à mort par contumace en juin 1953. En 1970, après la loi d’amnistie couvrant les crimes commis en Algérie ou enn Indochine, votée par les communistes et les Gaullistes, Boudarel rentre en France, intégre le CNRS et l’Université de Paris VII comme maître-assistant d’histoire, spécialiste du Viêt-Nam…En 1991 éclate l’affaire Boudarel lorsque celui-ci est reconnu et dénoncé publiquement, lors d’un colloque organisé au Sénat, par un ancien détenu du Vietminh Jean-jacques Beucler, alors secrétaire d'État aux Anciens combattants. Une association d’anciens combattants et anciens prisonniers/ rescapés du camp 113 essaie alors de faire condamner cet homme pour crime contre l’humanité, les crimes de guerre étant amnistiés. Ils sont déboutés en 1993 par la cour de cassation qui fait valoir que seuls les crimes nazis relèvent de crimes contre l’humanité…

Ou encore l'affaire Pascal Salin: comment un économiste libéral de renom nommé à la tête du jury d'agrégation d'économie 2004 a du afronter une fronde des milieux enseignants, SNESUP en tête et autres syndicats d'extrême gauche, relayés par les commissaires politiques (illustration ci-dessous de Thomas Piketty en grand uniforme) de Libération, du Monde et de France culture... Pourquoi un tel scandale?

1830418110.jpgParceque depuis des lustres, ce même jury d'agrégation était trusté par des économistes au mieux Keynésiens au pire marxistes, sans que cela trouble le moins du monde nos belles âmes vigilantes...Ou le sectarisme ordinaire du camp progressiste maniant à la perfection la réduction ad Hitlerum, chère à Léo Strauss: libéral = fasciste. La vie est tellement simple quand on appartient au camp du Bien.

Plusieurs remarques.

-Boudarel, traître, déserteur et criminel, a donc pu enseigner pendant plus de vingt ans au sein de l’université Française sans que cela pose le moindre scrupule à la communauté enseignante. On comprend effectivement que la récupération par l'université Française, en tant qu'enseignant, d'un tortionnaire condamné à mort par contumace par la justice Française ne puisse pas "être cause de troubles" au sein du corps professoral et estudiantin...

-Contrairement à Fleury, il ne s’agit pas seulement dans l’affaire Boudarel d’engagement politique, d’idées, aussi condamnables soient-elles, mais de désertion devant l’ennemi, de trahison et de complicité de crime de guerre ou de crimes contre l’humanité, excusez du peu ! A-t-on entendu à cette époque la moindre réticence de la communauté enseignante ? Non. Pourquoi ?

-Faire le procès de Boudarel, c’eut été instruire le procès du communisme, cet autre totalitarisme, coupable de plus de cent millions de mort durant le XXIème siècle, la plus vaste entreprise de terreur organisée, d’esclavage et de misère de masse. C’eut été se poser la question de la complaisance coupable de ces milieux enseignants qui hurlent à l’ogre fasciste dés qu’un enseignant promu ne fait pas partie du sérail collectiviste, mais qui ne voient pas ou ne dénonce pas l’engagement radical, totalitaire, à gauche d'une majorité du corps enseignant Français…C’eut été faire le procès de toute une intelligentsia complaisante à l’égard du communisme et que dénonçait Aron dans L’opium des intellectuels.

21/02/2008

Une journée en enfer

« …le commandant du régiment, vous vous rendez compte ? Moi qui avait déjà les grelots devant le chef de bataillon…J’y fait : « combattant Turine, de l’Armée Rouge, à vos ordres ! » Il me braque dessus des sourcils féroces : « Prénom et patronyme ? » Je les dis. « Date de naissance ?» Je la donne. A l’époque en 30, j’avais quoi ? Vingt deux ans ? Un môme ! « Etats de service ? » « Au service du peuple travailleur ! » Voilà qu’il se met à bouillir. Et vlan, deux coups de poing sur la table… "Au service, qu’il répète, du peuple travailleur ? Comme quoi canaille ? » J’en ai comme un bain de vapeur dans le dedans, mais je ramasse mon courage : « Comme pointeur mitrailleur de première classe,  combattant d’élite pour la préparation militaire et polit… »- « Salaud de première classe, oui ! on nous a envoyé un papier de Kamien, ton père est un koulak, tu te caches et ça fait un an que tu es recherché ! » Moi, pâle comme un défunt, je la boucle. Tout un an je n’avais point écrit de lettres à la maison, manière qu’on ne retrouve pas ma trace ; je ne savais plus rien d’eux, ni même s’ils étaient encore de ce monde, ni eux, de moi rien. « Tu n’as pas de conscience, tu as trompé le peuple ouvrier et paysan ! » il aboyait. Ca secouait les quatre barres qu’il portait au col. Je pensais qu’il allait cogner, mais il l’a pas fait. Il a signé un papier : dans les six heures, je serais flanqué à la porte. Dehors, c’était plein novembre. On m’a enlevé mes effets d’hiver, on m’en a donné d’été, marqués au magasin 3 ans d’usage, et une capote qui venait aux genoux. Couillon comme la lune, je ne savais pas que j’avais le droit de garder ma tenue et de les envoyer se brosser le troussequin…Avec ça, un certificat à la brute-« Chassé de l’Armée Rouge comme fils de koulak » : exactement ce qu’il me fallait pour trouver de l’embauche…, quatre jours de chemin jusque chez nous, pas de feuille de route, zéro comme vivres, pas un jour, la dernière soupe et puis oust !

L’histoire tragique, parmi d’autres, de Turine, « brigadier » d’Ivan Denissovitch au goulag, racontée par Soljenitsyne. Une journée d’Ivan Denissovitch, chef d’œuvre d’Alexandre Soljenitsyne, écrit en deux mois en 1959,  fut publié en 1962 en URSS et dans le monde entier, avec l’aval des autorités Soviétiques -et de Kroutchev en personne- dans un climat de déstalinisation et d’ouverture relative, propice à la révélation des horreurs du monde carcéral Soviétique que le même Soljenitsyne devait relater plus tard de façon stupéfiante et définitive dans  L’archipel du goulag.

Le monde découvre alors Soljenitsyne. Il a quarante-cinq ans ; capitaine d’artillerie pendant la guerre, et décoré pour faits d’armes, il a été arrêté en Prusse Orientale en 1945 pour propos irrespectueux à l’égard de Staline ; condamné à huit ans de bagne, libéré mais astreint à la relégation en 1953, il a été réhabilité en 1957.

Avant Ivan Denissovitch, rien de tel n’existait en URSS sur les camps Soviétiques. Saturés de romans et de souvenirs sur les camps nazis, l’expérience concentrationnaire communiste restait une réalité abstraite. Ivan Denissovitch déchire d’un coup ces ténèbres : à travers le camp de la steppe Kazakhe ou Choukhov (surnom de Denissovitch) vit sa journée, c’est la vie de tous les camps de l’archipel qui devient, pour tous une réalité concrète.

Soljenitsyne, qui a vécu onze ans de captivité, raconte dix-sept heures de la vie d’un captif, paysan de la Russie centrale.

A l’inverse de l’Archipel du goulag, ou l’auteur relate son expérience concentrationnaire personnelle avec force détails atroces, Soljenitsyne élimine dans Ivan Denissovitch, tout ce qui pourrait distraire de l’essentiel : l’horreur du camp, c’est l’interminable quotidien.

La psychologie concentrationnaire, la dégradation des êtres, ou au contraire, la sauvegarde de la dignité humaine, tout est dit avec un minimum de mots.

Ce que n’a pas vu Kroutchev, lorsqu’il donne son imprimatur, c’est que le récit dramatique de cette société concentrationnaire en évoque irrésistiblement une autre : le bagne n’est pour Soljenitsyne que le reflet caricatural de la société Soviétique, et Choukhov, l’homme du peuple, l’incarnation d’une majorité silencieuse refusant la société qu’elle subit.

Incontournable.

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19/02/2008

acculturation

Je crois qu'il faut regarder les choses en face: l'acculturation, c'est-à-dire le changement d'identité culturelle ne peut se produire que lorsque la culture d'accueil est suffisament désirable ou puissante pour s'imposer. La plupart des nouveaux européens sont issus de la civilisation musulmane et s'ils adoptent certains traits de la modernité occidentale, ils restent profondément des musulmans. Je ne peux m'empecher de me mettre à leur place: l'occidental que je suis deviendrait-il un oriental si je devais vivre en terre d'islam? trés probablement non (je ne parle pas de religion ici, mais de façon de vivre, de culture). 
Je crois que de nombreux décideurs nationaux et européens, pétris de tiers-mondisme et de repentance, sous-estiment l'importance de l'enracinement culturel/ civilisationnel et continuent à considérer les hommes comme des variables d'ajustement démographique ou économique sans histoire ni attachement. Pour notre malheur. D'autres, décideurs, savent qu'un homme ne change pas ainsi d'identité (surtout lorsque celle-ci est l'islam) et envisagent donc plus ou moins paisiblement la perspective d'un séparatisme européen à grande échelle, sachant qu'imanquablement ces nouveaux européens resteront fidèles à leur culture première (leur statue intérieure comme disait François Jacob) et ferons donc sécession à un moment ou à un autre.
La diatribe récente d'Erdogan (totalement politiquement incorrecte au regard de la propagande irénique de l'assimilation sans douleur de Bruxelles) est intéressante dans ce contexte car elle montre sans fard l'attachement viscéral d'un homme à sa culture, et sa crainte de voir des Turcs devenir des européens, c'est-à-dire perdre leur identité Ottomane. Tout homme raisonnable devrait être d'accord avec la vision réaliste - la weltanschaung- d'Erdogan. 

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Or l'identité européenne, qui devrait être défendue avec la même ardeur, la même foi, par nos "élites", et qui devrait se projeter dans un corpus de valeurs non négociables par les nouveaux migrants désireux de s'établir en Europe, semble ne plus exister. La dimension culturelle, historique, civilisationnelle de notre identité est constamment niée ou dépréciée par ceux-là mêmes qui devraient la promouvoir; pour de multiples raisons. N'importe quelle culture primitive ou seconde à droit de cité, notamment en France, mais curieusement notre culture occidentale, européenne, est seule méprisable et indigne d'être portée et enseignée avec fierté.
On me rétorquera que cet état de fait est conjoncturel, que notre histoire récente, à nous européens, est trop dramatique (guerres civiles européennes, décolonistion, génocides divers) pour que nos petits clercs pétris d'ethno-masochisme puissent apprécier son génie propre sur la longue durée. Certes, nous sommes d'accord la dessus. On me dira encore que l'histoire récente des pays de l'est européen recouvrant leur culture aprés un demi-siècle de colonialisme soviétique montre assez à quel point une civilisation ne se perd point facilement. D'autres encore évoquerons l'héroïque reconquista chrétienne de la péninsule Ibérique aprés sept siècles de colonisation arabo-musulmane...et nous sommes d'accord la dessus: notre identité européenne n'est pas prés de se perdre, même si elle n'est pas reconnue, même si elle est méprisée, par nos dirigeants.
Pour revenir aux mots du leader turc Erdogan, et considérant que cette acculturation n'est pas possible au plus grand nombre, la question clef, dans nos pays démocratiques soumis à la loi de la majorité, devient l'importance des populations non européennes au sein de notre continent. S'il est difficile aujourdhui de considérer comme le faisait le Général De Gaulle que les Européens sont un peuple de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne, c'est en raison de la rapidité et de l'importance des transformations démographiques et culturelles à l'échelle continentale... 

Sept siècles, c'est un peu long.

12/02/2008

Merci monsieur Erdogan

«Personne ne peut exiger de vous une attitude d’assimilation ou d’adaptation», a lancé le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à plus de vingt mille immigrés réunis dimanche au stade de Cologne http://www.liberation.fr/actualite/monde/309528.FR.php

M. Erdogan avait tenu dimanche un discours devant près de 20.000 immigrés turcs et allemands d'origine turque à Cologne (ouest), les mettant en garde contre l'assimilation en Allemagne, en affirmant que les Turcs devaient garder leur propre culture. "Apprenez l'allemand mais restez Turcs"; "Intégration oui, mais l'assimilation est un crime", a ajouté Erdogan. http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/167740/2008/02/12/Erdogan-encourage-le-nationalisme-turc-en-Allemagne.dhtml

C’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat…même se vautrer dedans ! Et on comprend que notre presse nationale très politiquement correcte n’ait que peu relayé ces intéressants propos du sieur Erdogan leader de l’AKP (parti de la justice et du développement) et premier ministre "islamo-conservateur" Turc, champion de l’intégration de la Turquie à l’Union Européenne et dont le seul programme intérieur semble être la cloture de la parenthèse Kémaliste et la réislamisation de son pays. Sur le fond, la Turquie reste un grand pays profondément ancré dans la civilisation musulmane, malgré un siècle d'occidentalisation Kémaliste à marche forcée; donc déchiré (suivant le concept d'Huntington) entre sa nature profonde Ottomane et son apparence occidentalisée, ses institutions laïques et modernes au regard du reste du monde musulman.

Voici une vision très claire de sa conception de l’intégration des Turcs en Europe : ils restent des Turcs ! Pas plus compliqué que ça mais on avait déjà quelques soupçons sur la question…

Mais il va maintenant devenir beaucoup plus difficile de nous présenter cet homme comme garant des valeurs culturelles européennes.

Si les Turcs vivant en Europe restent des Turcs (et comment le leur reprocher ?), alors ce ne sont pas des européens mais des musulmans constituant une communauté distincte des européens de souche et rejetant les valeurs de ces derniers (laïcité, séparation du politique et du religieux, pluripartisme et liberté de culte, séparation des pouvoirs, égalité homme-femme, etc). Une enclave.

Dés lors cela devient une question de nombre : ces communautés distinctes, faisant sécession part rapport au reste de la communauté nationale et européenne, acquièrent logiquement, par le flux migratoire et leur surnatalité propre, une importance démographique relative suffisante pour imposer des politiques communautaires, des privilèges (lex privata/ loi particulière) au sens propre, débouchant sur une sécession politique, sociale, culturelle, religieuse et territoriale. Du Pakistan au Kosovo en passant par le Liban, l’histoire moderne illustre parfaitement cette tendance à la partition, à l’éclatement, d’états comprenant une forte minorité ou une majorité de musulmans.

 

Au moins les choses sont claires, maintenant. Merci monsieur Erdogan !

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 Bain turc, JD Ingres, 1862.

pour joseph

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10/02/2008

Ghettos

Une approche réaliste de ce problème de ghettos urbains devrait amener à considérer les raisons de l'échec de l'intégration de ces populations à la communauté nationale (si elle existe encore):

- la distance culturelle considérable à franchir pour des hommes et des femmes venant pour l'essentiel du versant méditerranéen non européen et de l'Afrique subsaharienne, appartenant donc pour l'essentiel à la civilisation musulmane. Cette distance culturelle était bien moindre dans l'après guerre pour les vagues de migrants européens (polonais, espagnols, italiens, portugais,etc.) qui partageaient un fond culturel, linguistique et religieux commun.

- la disparition de structures d'intégration puissantes qu'étaient l'école, l'armée, le travail et la famille.

- trois facteurs aggravants que sont: le regroupement familial, l'islam, religion dominante de ces nouveaux français, et qui est un facteur puissant de sécession culturelle, ethnique et territoriale.

Enfin seuls des peuples fiers de ce qu'ils sont, fiers de leur culture peuvent générer le souhait de s'intégrer à une communauté de valeurs; le souhait d'adhérer à un code de conduite commun. Or l'anomie et l'ethno masochisme qui règnent en maître parmi nos élites nationales et transnationales européennes vont à l'inverse de ce besoin de tout migrant d'estimer son pays et sa culture d'accueil.

Alors que faire ?

Gérer ce désastre et sauver ceux qui peut l’être…

 

1/ à l’extérieur :

-         réduire la distance culturelle des nouveaux  Français, c’est-à-dire favoriser l’immigration de personnes culturellement plus proches de nous (orthodoxes ou sud américains par exemple),

-         favoriser une immigration de travail, facteur puissant d’intégration,

2/ à l’intérieur : imposer un code culturel commun aux nouveaux migrants. Cela passe par :

-         reconstruction des outils d’intégration : refondation de l’école (aucune possibilité d’adaptation...faut tout refaire), éventuellement rétablissement d’un service militaire, ou un équivalent de service civil de longue durée.

-         ne JAMAIS transiger sur les velléités de sécession culturelle, ethnique, religieuse ou territoriale : imposer par la force l’ordre républicain et les valeurs républicaines dans ces ghettos, rétablir partout la présence de l’état.

3/  ces problèmes ne sont pas spécifiques à notre pays et appellent logiquement une politique commune à l’échelle Européenne. Idéalement cela devrait passer par la reconnaissance d’une identité Européenne basée sur des valeurs culturelles communes, un projet commun et des frontières claires…on en est loin, malheureusement.

4/ au fond le plus important est de savoir qui nous sommes et quelles sont les valeurs qui ne sont pas négociables par les nouveaux arrivants.

Un contrat clair : des droits pour celui qui souhaite devenir européen et des DEVOIRS, c’est-à-dire l’acceptation de notre code culturel européen, pourquoi pas un serment d’allégeance à une charte. En faire une condition sine qua non.

5/ ces politiques d'intégration sont extrèmement couteuses (nième plan banlieue...); pourquoi ne pas utiliser une partie de cet argent pour encourager la natalité Européenne de souche?

6/ cesser de considérer que les hommes sont interchageables, sans histoire, sans culture, déplaçables d'un continent à un autre, à volonté. Cesser de considérer que l'économie prime sur tout, notamment la politique et les facteurs culturels. L'obsession à court terme de quelques bureaucrates bruxellois d'assurer la pérenité de quelques régimes de retraite les conduit à initier et pereniser des politiques de transfert massif de population à l'échelle continentale sans considération des aspects culturels et identitaires.

7/ aider au MAXIMUM ceux qui manifestent la volonté de s’intégrer à notre communauté mais COMBATTRE et EXPULSER systématiquement tous ceux qui transgressent nos lois.

Relire Platon.

 

Bon dimanche à tous.

08/02/2008

Citations

« La décolonisation a été une réaction xénophobe de peuples qui ont profité d’une conjoncture favorable pour chasser l’étranger, redevenir maître chez eux et préserver avec l’indépendance politique leur identité collective. Il est contradictoire d’être en même temps un ardent partisan de la décolonisation tous azimuts et un adversaire de toute xénophobie. » (1)

« Sachons être suspect. C’est le signe, aujourd’hui, d’un esprit libre et indépendant, surtout en milieu intellectuel. Il faut, en effet, choisir entre la flatterie de l’idéologie dominante et la suspicion dont les parangons de cette idéologie accablent ceux qui refusent de se plier à la nouvelle mode. » (2)

« Cette belle espérance [l’union européenne] fond comme neige au soleil. Sans doute parce que pour avoir un point fédérateur, il faut accepter d’avoir des frontières et un ennemi. En économie, vous avez des concurrents, en politique vous avez des adversaires. L’Europe a existé chaque fois qu’elle a identifié un ennemi. Le mot « Europe » apparaît au IX ème siècle, et l’adversaire était alors le Sarrasin. Le mot, en tant qu’identité politique et non pas géographique, refait surface au XVème siècle contres les Turcs, c’est la bataille de Lépante. Et il prend tout son essor contre Staline en 1946. Vous vous posez en vous opposant ; si vous n’avez personne à qui vous opposer, vous ne vous posez pas. Vous faites une union économique, un marché, mais vous ne faites pas une puissance. » (3) (on peut également noter que l'appellation "hommes d'Europe" apparait dans la description de la bataille de poitiers au début du VIIIème siècle aprés JC)

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(1)Julien Freund, Les garde-fous et le mirador, p.14

(2)Julien Freund, préface à Carl Schmitt, cité par PA Taguieff, Julien Freund, la table ronde, p. 133.

(3)Régis Debray, interview aux Echos du 07/02/08.