Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/05/2008

Europe et Islam

Cette histoire de mariage annulé pour défaut de virginité de l’épouse est assez intéressante et révélatrice.

Il semble que la plupart des mariages annulés par la justice de nos jours (80% ais-je ouï sur radio France ce matin) le soit pour mariage arrangé ou forcé ou pour bigamie (ce qui suffit à nous éclairer sur les populations concernées en principe). Une minorité l’est pour des causes diverses (infertilité, découverte d’une caractéristique de la personnalité du conjoint non connue ou dissimulée lors de la signature du contrat de mariage, comme un passé criminel ou une sexualité déviante).

Le mariage reste un contrat entre deux parties contractantes devant la loi. Pour rester sur le terrain profane...

Ce qui nous choque, au dela de l'aspect simplement juridique, nous occidentaux, est le motif d’annulation de ce contrat –la non virginité de la femme,  mais non la rupture du dit contrat (pour mensonge sur une "qualité essentielle de l'épouse"). Ce motif nous parait scandaleux car il y a bien longtemps que la virginité de la future épouse n’est plus une condition siné qua non d’une union maritale entre deux occidentaux. Mais un Oriental ne raisonne pas comme nous et la virginité de sa future épouse est bien sur déterminante et engage son honneur…pratique d’allure médiévale ou barbare de ce coté de la Méditerranée, mais fondamentale de l’autre coté…

Finalement, ce qui est dérangeant dans cette affaire est l’irruption de la tradition musulmane, du droit musulman dans notre tradition, notre culture laïque occidentale.

L’Europe compte aujourd’hui plus de 50 millions de musulmans installés définitivement en terre chrétienne depuis une voire deux générations maximum, situation totalement inédite au regard de l’histoire de ce continent sur lequel le Sarrasin ou le Turc ont toujours constitués une menace. Il me parait illusoire de considérer que ces femmes et ces hommes, en si peu de temps, vont se transformer en occidentaux par une acculturation miraculeuse et sans douleur… Raisonnablement, ils demeurent des orientaux, vivant en occident, tant bien que mal et essayant de vivre leur culture orientale dans le cadre laïque de nos sociétés sécularisées.

Cette décision de justice apparaît donc fondée en droit –français/occidental, mais scandaleuse, inacceptable au regard de considérations morales/culturelles occidentales qui, à juste titre, considèrent que la sexualité ou la religion relèvent de la liberté de chacun(e).

Or, compte tenu de l’importance des flux migratoires européens en provenance de pays musulmans (qui s’apparentent parfois à une véritable substitution de populations), il faut sans doute s’attendre à une multiplication de ce genre de situations conflictuelles entre des valeurs juridiques et morales de ces deux civilisations antagonistes. Et s’il est probable qu’une partie de ces populations vont progressivement s’occidentaliser à notre contact, il me parait illusoire de penser que l’occident puisse rester lui-même et ne pas s’orientaliser.

Il suffit pour s’en convaincre de considérer le nombre d’endroits en europe ou s’appliquent de fait les lois ou la tradition musulmane (certaines banlieues de Seine saint denis ou de la région lyonnaise en France, le quartier de Mollenbek en Belgique, Hollande, Angleterre, etc).

Dans le même ordre d'idées, les cris éffarouchés des partis politiques de tous bords et des organisations bien-pensantes (Ni putes ni soumises, LDH, etc) me semblent relever d'une tartuferie stratosphérique. Les mêmes qui cautionnent voire encouragent ces flux migratoires -et donc l'implantation en europe de ces populations aux moeurs et coutumes étrangères depuis plus de trente ans- ne peuvent pas sérieusement s'indigner qu'elles puissent réclamer la prise en compte de leur culture d'origine dans notre code civilisationnel.

                                                                      

                                                                 *

 

«Je suis chaque jour plus convaincu qu'en ce moment nous assistons à un changement dans l'histoire dont l'ampleur égale celle de la chute de Rome, l'avènement de l'Islam ou la découverte des Amériques. Quand les peuples d’Asie et d’Afrique envahirent l’Europe, ce n’était pas de l’impérialisme ; lorsque l’Europe attaqua l’Asie et l’Afrique, ce fut de l’impérialisme. Cette notion nouvelle eut un double usage –pour nourrir le ressentiment d’un côté, la culpabilité de l’autre. L’Occident, certainement à cause de son héritage judéo-chrétien, a une longue tradition de culpabilité et d’auto flagellation. Impérialisme, sexisme, racisme sont autant de termes forgés par l’Occident, non pas du fait que l’Occident aurait inventé ce que nous avons en commun d’héritage humain, et peut-être animal, mais parce que, le premier, il les a identifiés, nommés, condamnés et combattus avec un succès relatif. (…)

Une approche frappante de l’approche contemporaine de cette guerre de quatorze siècles a été donnée le 8 octobre 2002, par le premier ministre français de l’époque, Jean-pierre Raffarin, dans son discours sur l’Irak à l’assemblée nationale. Evoquant devant les députés la figure de Saddam Hussein, il releva qu’un des personnages historiques favoris de Saddam Hussein était son compatriote Saladin, lui aussi originaire de la ville de Tikrit. Au cas ou les députés auraient ignoré qui était Saladin, Jean-pierre Raffarin tînt à préciser qu’il fut celui « qui défit les croisés et libéra Jérusalem ». Qu’un premier ministre catholique présente la prise de Jérusalem par Saladin comme une libération de la domination des croisés, français de surcroît pour la plupart, témoigne d’un cas extrême de nouvel alignement, sinon des loyautés, du moins des perceptions des choses. » (Bernard Lewis, L’Europe et l’Islam, Le débat, mai 2008, p.27)

 14896315.jpg

Je rebondis sur l’article passionnant –et édifiant, de Bernard Lewis, érudit et islamologue renommé, paru dans Le débat de mai 2008. Lewis décrit, avec la hauteur et la profondeur qui lui sont habituels, les rapports complexes et mouvants entre ces deux grandes civilisations. Pour rappeler l’antagonisme constant qui les a concernées et pour évoquer cette troisième vague conquérante de l’Islam en Europe aujourd’hui, après une première vague dans le courant du VII ème siècle, après l’hégire, qui déferla sur tout le pourtour Méditerranéen, puis une deuxième, du XIIIème au XVIIème siècle (conquête de la Russie par les Mongols convertis à l’Islam, impérialisme Ottoman en Asie Mineure, chute de Constantinople en 1453, invasion des Balkans, siège de Vienne, barbaresque en Méditerranée jusqu’à Lépante en 1571).

 

« Où en est l’Europe ? Aura-t-elle de la chance une troisième fois ? Les musulmans ont en apparence des avantages : ferveur, conviction, ce qui, dans la plupart des pays occidentaux, soit manque, soit est de faible intensité. Ils sont assurés de la certitude de leur cause, là ou les Occidentaux, la plupart du temps, se dénigrent ou s’abaissent. Les musulmans déploient loyauté et discipline, mais l’élément qui joue le plus en leur faveur est la démographie. L’accroissement naturel et les mouvements migratoires entraînent de profondes modifications des populations : il se pourrait que dans un avenir envisageable des musulmans soient majoritaires dans quelques villes européennes, du moins sinon dans quelques pays. Sadiq al-Azm, philosophe syrien, fait remarquer que la question pendante est celle de savoir si c’est l’Europe qui sera islamisée ou l’islam qui s’européanisera. La formulation est pertinente, et grandes sont les conséquences de la réponse qui sera apportée. » (Idem, p.29)

25/05/2008

Aventurier



Cizia Zykë, né en 1949, père Albanais, mère Grecque, français né au Maroc, joueur invétéré à Hong Kong ou Macao, légionnaire pour la guerre des six jours, trafiquant au Maghreb, chercheur d’or en Amérique latine et en Australie, pilleur de tombes pré colombiennes, écrivain, gentleman cynique et dinosaure.

Savourez l’hommage de Kersauson.

Je vous l’avais bien dit, foutus crétins !

"(...) Quand nous relisons les écrits des dissidents et des exilés soviétiques et est européens, nous sommes frappés par un thème récurrent : leur stupeur, leur indignation et leur colère face à la stupidité, à l’ignorance et à l’indifférence de l’opinion occidentale, tout particulièrement de la classe intellectuelle, qui resta largement incapable de saisir la criante réalité de cette peste totalitaire qui affectait l’existence d’une moitié du genre humain. Et pourtant, les pays occidentaux employaient de vaste ressources à rassembler des informations sur les divers régimes communistes, tant en finançant la recherche universitaire qu’en organisant de coûteux réseaux d’espionnage. Ces énormes efforts ne produisaient guère de résultats. Robert Conquest, un des très rares soviétologues a avoir vu clair dés le début, éprouva d’extrêmes frustrations chaque fois qu’il tenta de communiquer son savoir ; après la désintégration de l’URSS, son éditeur lui suggéra de rééditer un recueil de ses anciens écrits et lui demanda quel titre on pourrait donner à ce volume. Conquest réfléchit une seconde et dit : « Je vous l’avais bien dit, foutus crétins ! »

Chose remarquable, le nom d’un d’un écrivain occidental est fréquemment mentionné dans les écrits des grands dissidents des pays de l’Est ; ils lui rendent hommage comme au seul auteur à avoir aperçu la réalité concrète de leur condition, jusque dans ses bruits et ses odeurs – et c’est Georges Orwell. Aleksander Nekrich résume bien cette opinion : « Georges Orwell fut peut-être le seul écrivain occidental qui ait réussi à comprendre la nature profonde du monde soviétique. » Czeslaw Milosz et beaucoup d’autres formulèrent un jugement semblable. Et pourtant, 1984 est un ouvrage de fiction – une projection imaginaire, avec une Angleterre future comme toile de fond.

L’incapacité occidentale à comprendre la réalité soviétique et toutes ses variantes asiatiques n’étaient pas due à un manque d’information (celle-ci fut toujours abondante) : ce fut un manque d’imagination.(...)"

Simon Leys, Commentaire printemps 2008, p. 147.

23/05/2008

Friday wear


326155961.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  http://petite-mort.net/

Homo metis metis ou le culte du nouvel être suprême

L’ouverture inconditionnelle de la France à l’immigration et l’abolition des frontières se sont imposés au fil des ans comme les repères idéologiques majeurs d’une élite bien pensante.

Propagande.

CNCDH : commission nationale consultative des droits de l’homme. Elle réunit une centaine de personnalités françaises issues de quelques associations influentes (SOS racisme, croix rouge, LICRA, MRAP, Ligue des droits de l’homme, HALDE), des hauts fonctionnaires responsables de la presse écrite ou audio-visuelle, des écrivains, des avocats, des magistrats, des dirigeants politiques. Cette élite des élites à l’autorité morale incontestable se prononce sur toutes les grandes questions de société. Son discours sur l’immigration fait autorité, alors même que la nomination de ses membres échappe à tout contrôle du citoyen (contrôle civique).

Cette commission favorise un courant de pensée visant à imposer l’immigration comme un droit fondamental prévalant sur toute considération d’intérêt général et réclame le droit pour l’étranger à l’accès au territoire et le droit au séjour  (http://www.cncdh.com). Cette propagande abondamment reprise par nos élites bannit évidemment toute notion de lien historique entre la nation et un territoire (l’idée de sol national étant par définition maudite), et impose l’idée que la France ne saurait être autre chose qu’un espace sans frontières, ouverte à toutes les migrations. Ecoutons Michel Tubiana, président de la Ligue des Droits de l’Homme : « Il faut comprendre que les gens peuvent et veulent se déplacer et s’établir. Le problème est : comment les accueille-t-on et selon quel calendrier ? » (1)

L’ensemble des relais d’opinion (en majorité à gauche, voire l’extrême gauche, est-ce un hasard ?) est en grande partie acquis à cette cause. Les média, la presse locale, et nationale, les milieux associatifs ont développé une éthique de générosité inconditionnelle envers tout ce qui se rapporte à l’immigration.

Le culte du métissage.

L’obsession de l’ouverture et du droit inconditionnel à l’immigration débouche donc sur l’idéal d’une société nouvelle fondée sur le métissage culturel, « horizon inévitable et souhaitable » selon Bernard Stasi. Sous l’impact des flux migratoires, la société se transforme, se renouvelle et un peuple recomposé serait en train de naître.

La culture se définit principalement comme l’ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation (Petit Robert). Le multiculturalisme est dés lors, en principe, synonyme de la coexistence, dans une même communauté de sources multiples de connaissance, de pensée, de création. Quoi de plus positif en théorie?

Cette apologie de l’ouverture, qui imbibe le discours officiel sur l’immigration n’a pourtant de sens que dans une société capable de tracer une séparation claire entre respect de la personnalité des migrants et repli identitaire. Comment empêcher la pluralité de dégénérer en fragmentation ? Comment concilier la tolérance et l’interdit (en principe) absolu de certaines pratiques, coutumes importées (polygamie, mutilation sexuelle, port imposé du voile, mariage imposé, soumission de la femme) ? La diversité ne se conçoit pas sans unité, sans valeurs partagées, sans le sentiment d’un destin commun, sans ordre ni autorité ; Sinon elle bascule dans l’atomisation et la haine. Or derrière ce doux rêve du métissage culturel, c’est bien souvent le cauchemar de la fragmentation, de la balkanisation, qui se profile.

La classe dirigeante Française, les média et la presse se complaisent depuis des années dans la sublimation de la France black-blanc-beur Le travail de persuasion- de propagande- est intense, massif. Il est question non seulement de l’équipe black-blanc-beur, mais aussi de l’entreprise, de la télévision, de la culture, de la musique, de l’école, de la police black-blanc-beur ; « il y a encore beaucoup de travail à faire pour que la France black-blanc-beur soit une réalité au dela des grandes victoires du foot » déclare JF Coppé, ancien porte parole du gouvernement sur Radio J. (2)

Or, chose surprenante et ambigu, ce mythe du métissage culturel, qui se veut la parfaite antithèse du racisme, place la couleur de la peau (même mélangée) au centre de son identité, et non pas seulement une coexistence bien heureuse de cultures diverses.

Quand Foddé Sylla, ex président de SOS racisme, écrit dans Le Monde : « la République blanche, c’est fini » (3), non seulement il se trompe car la République, comme la France, n’a jamais été blanche, car elle ne reconnaît aucune « distinction d’origine, de race ni de religion », mais il exalte lui aussi la couleur de peau comme clef de l’identité culturelle. Concept éminemment raciste et ouvrant la voie à une structuration de la société Française sur la reconnaissance d’identité ethnique.

2060237884.gifDiabolisation.

Quel journaliste, quel homme politique, quel écrivain pourrait déclarer sans conséquence (à tort ou à raison d’ailleurs) que l’immigration telle qu’on la conçoit dans ce pays n’est pas une chance ? Ce thème est depuis longtemps tabou, sanctuarisé, placé au dessus de tout débat de fond.

Sortir du credo immigration, clef de l’avenir, du renouveau, de la régénération" avec son corollaire de France black-blanc-beur, c’est s’exposer illico à un tir de barrage massif et destructeur et à la réductio ad Hitlerum, chère à Leo Strauss, qui identifie toute opinion déviante à l’extrême droite raciste. Démonisation et éviction de toute réflexion constructive.

Cette question de l’immigration est le lieu privilégie du divorce entre les élites et la Nation. Un forte proportion de Français voyant en effet dans l’immigration, non pas une chance, mais une menace, à rebours du matraquage opéré par les autorités nationales et européennes. (Dans Le Monde du 15 décembre 2005, la part de Français estimant le nombre d’étrangers trop important atteint 63% ; sondage TNS Sofres)

Ce qui renforce bien sur la classe dirigeante dans sa mission de régénération de la Nation rebelle.

Ainsi voit-on la création d’un musée de l’Immigration, porte Dorée, dont la mission, financée par le contribuable, n’est pas culturelle mais bien de façonner l’opinion publique selon l’idéologie dominante.

Le matraquage et la stratégie de diabolisation de toute opinion déviante (de tout citoyen déviant/ cf. les affaire récentes G Frêche et P Sevran) semblent se retourner contre le message d’une immigration heureuse, comme si la conscience populaire, confrontée aux réalités de terrain (que fuient bien sur nos élites et leurs familles vivant dans quelques sanctuaires sécurisés), résistait obstinément à une œuvre de propagande maladroite et contre-productive.

Négation de l’autorité de l’Etat.

Deux réformes , la loi Debré du 24 avril 1997 et la loi Chevènement du 12 mai 1998, fruits de la crise des sans papiers (on remarquera l’intérêt de ce néologisme qui fait passer des migrants illégaux- donc sans papiers de séjour en règle- pour des victimes…), font basculer le système Français. Ces réformes mettent en place un dispositif de régularisation «de droit » pour les migrants clandestins et suppriment de facto l’obligation de demander un visa de long séjour dans un consulat de France, avant d’entrer en France à des fins d’immigration.

Le droit individuel à l’immigration, conformément à l’idéologie dominante, s’impose sur celui de l’Etat à maîtriser l’accès au territoire national., marquant ainsi la négation de l’autorité de l’Etat -donc du citoyen- sur toute politique d’immigration.

(1)   L’Humanité, 5 mars 2003, cité par M Tandonnet, Immigration, sortir du chaos. Flammarion, p.28.

(2)   Cité par M Tandonnet, op cité.

(3)   Le Monde, 10 décembre 2005, archives.

(Post écrit il y a un peu plus d'un an mais plus que jamais d'actualité...)

22/05/2008

what kind of fuckery is this

24244463.jpg

20/05/2008

Lhasa

681249365.jpg

18/05/2008

Mauriac, Ségolène et l'eslavage

« En 1914, à la veille de la guerre, Barrès revenait d’un voyage au Proche Orient. Partout, il y avait admiré nos instituts et nos écoles prospères encore, mais les maîtres allaient manquer puisque les noviciats étaient interdits en France. Barrès alla donc trouver Jaurès : « Monsieur Jaurès, lui dis-je, je viens d’aller par terre de Beyrouth à Constantinople, après un arrêt à Alexandrie. Précédemment, j’avais visité la Grèce et l’Egypte. Savez-vous à quel point, dans tous ces pays, c’est notre esprit qui domine ? » Mais faute de recrutement, ces écoles étaient menacées de ruine. Il fallait que Jaurès aidât Barrès à rouvrir les noviciats de France, sinon l’Allemagne, dont la situation économique dans le Levant l’emportait déjà sur la nôtre, se substituerait à nous.

La réponse de Jaurès fût étonnante : « Monsieur Barrès, il est fatal et légitime que la prépondérance intellectuelle appartienne à celui qui possède la prépondérance économique. Je ne m’associerais pas à votre campagne. » »

 François Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, éditions du seuil, p.416.

                                                                       *

«Le cercle des économistes n'épargne pas Ségolène Royal

Après Éric Woerth, Didier Migaud et Valérie Pécresse, c'était au tour de Ségolène Royal d'être l'invitée, mardi, du Cercle des économistes, club d'une trentaine d'économistes réputés présidé par Jean-Hervé Lorenzi. Le dîner-débat, organisé à Paris dans le célèbre restaurant Chez Laurent, a tourné au vinaigre. Effarés par les assertions de l'ex-candidate à la présidentielle et par ses perpétuelles comparaisons des enjeux économiques mondiaux avec ceux de la Région Poitou-Charentes, les experts, de droite comme de gauche, ont voulu la pousser dans ses retranchements. À court d'arguments, Ségolène Royal a menacé de quitter la table, arguant qu'elle n'était pas venue «repasser le bac». «Mais il est bien question du bac ! Nous sommes tous profs à Polytechnique ou à l'université. Il y a effectivement erreur sur le niveau», s'est moqué l'un d'eux. »

Source : http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/05/16/01001-20080516ARTFIG00702-confidentiel-le-cercle-des-economistes-tacle-royal.php

Ma première réaction fut bien sûr de railler, publiquement qui plus est, la pintade du Poitou.1416701990.jpg Aprés coup, il est difficile de ne pas être consterné par la médiocrité de celle qui fût la candidate socialiste officielle aux dernières élections présidentielles Françaises, avec le bonheur que l’on sait, et qui ambitionne ouvertement à l’heure ou j’écris ces lignes, la direction du Parti Socialiste Français et une nouvelle candidature aux prochaines présidentielles. Mauriac qui toute sa vie plaida pour la constitution d’un grand parti de gauche, libéral et anti marxiste, et qui dénonça sans aménité la médiocrité, la corruption et l’amateurisme dramatique de nombreuses personnalités politiques de gauche comme de droite, certes dans un contexte politique et historique particulièrement tragique (guerres de décolonisation, expédition de Suez), n’aurait pas le recours en 2008 d’un Pierre Mendés France ou d’un Charles de Gaulle…

Il est devenu un lieu commun de prétendre que les Français ont les élites politiques qu’ils méritent. Je ne peux m’empêcher pourtant de penser qu’il existe, au sein des appareils politiques et voire au dehors, des hommes ou des femmes autrement plus brillants et respectables que nos leaders actuels, tous bords confondus. Leur invisibilité pose question.

*

S’il est toujours heureux de voir un homme d’état se pencher sur l’enseignement de l’histoire fait aux enfants et aux étudiants, il est permis de se demander, à la lecture de cet article du JDD (http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200819/l-esclavage-au-pro...), si ce n’est pas plutôt de mémoire dont il s’agit et, facteur aggravant, de mémoire communautaire.
"Assumons notre Histoire, a justifié Nicolas Sarkozy. Nous devons pouvoir tout dire".

D’accord, disons leur tout.

Apprenons donc aux enfants que la traite esclavagiste a été le propre de toutes les civilisations antiques, sans exception.

Disons-leur qu’avant que le premier homme blanc ne mette un pied sur le littoral Africain, il existait des royaumes noirs spécialisés dans la capture et la revente d’esclaves noirs (royaumes d’Abomey ou d’Oyo par exemple en Afrique de l’Ouest. Cf les travaux de J Heers et B Lugan pour ré information) représentant une traite esclavagiste noire intra Africaine. Disons-leur que l’Orient préislamique puis islamique constitua une filière esclavagiste majeure (traites trans saharienne, égyptiennes et zanzibarite, (cf. un post précédent : http://hoplite.hautetfort.com/tag/esclaves) durant des millénaires.

Disons-leur que c’est la colonisation Européenne en Afrique qui mit fin à la traite esclavagiste Africaine (abolition de la traite noire intra africaine et de la traite transatlantique occidentale sous l’influence de lobbys philanthropiques européens, chrétiens notamment, et interruption des routes esclavagistes musulmanes).

Disons leur qu’en 1962 existaient encore à la Mecque et au Yémen des marchés aux esclaves.

Disons-leur que c’est le christianisme qui mit fin à l’esclavage dans l’empire Romain d’Occident puis d’Orient lorsqu’il devint la religion officielle de l’empereur et de l’Empire.

Mais pour dire cela à nos enfants il faudrait des professeurs qui connaissent l’histoire de la traite esclavagiste et qui soient mus par la seule volonté de dire le vrai et non, jour après jour, d’instruire le procès à charge de l’Occident et de lui seul.

Gageons que notre président, dont la culture générale ne doit pas dépasser de loin celle de Mme Royal, ne dût pas résister longtemps aux pressions intéressées de quelques officines communautaires spécialisées dans la repentance nationale. Les sinistres lois Gayssot (qu’un apparatchik communiste puisse laisser son nom à ce genre de loi mémorielle est en soi assez éloquent) ou Taubira sont sans nul doute un exemple à suivre, n’en doutons pas.

1541687682.jpgEt cela n'est évidemment ni une apologie de la colonisation ni un plaidoyer pro domo, mais seulement une vision de l'histoire me paraissant plus honnête.

Bon dimanche quand même.


 
 

07/05/2008

Hoplite au Tonkin pour quelques jours

.789494816.jpg

Crise de civilisation

« Les manquements de la conscience humaine, privée de sa dimension divine, ont constitué un facteur déterminant dans tous les grnds crimes de ce siècle. Le premier a été la Première Guerre mondiale, puisqu’une bonne partie de notre situation actuelle en découle. Cette guerre (…) a eut lieu quand l’Europe, débordante de santé et de richesse, est tombée dans une folie d’automutilation qui ne pouvait que ruiner sa force pour un siècle ou plus, et peut-être pour toujours. La seule explication possible à ce phénomène est une éclipse spirituelle chez les dirigeants de l’Europe, qui avaient perdu la conscience d’une Suprême Puissance au dessus de leur tête (…). Seule la perte de cette intuition supérieure émanant de Dieu a pu permettre à l’Occident d’accepter calmement, après la Première Guerre mondiale, l’agonie prolongée de la Russie, mise en pièces par une bande de cannibales (…). L’Occident n’a pas compris que c’était en fait le commencement d’un processus durable qui annonçait un désastre pour le monde entier. »

 Alexandre Soljénitsyne, Men have forgotten God, National Review, juillet 1983, p.872.

955677921.jpg

05/05/2008

En Chine aussi on célèbre Mai 68

Province de Guangxi en pleine révolution culturelle.

"Le 26 mai, le Comité Révolutionnaire du district se réunit pour faire le point sur la lutte des classes. Après avoir rendu compte des progrès obtenus (plus de cent vingt meurtres), les responsables des comités révolutionnaires de chaque préfecture et les chefs des Forces Armées préfectorales furent nombreux à réclamer l’arrêt des parades de luttes [exécutions publiques par lapidation ou à coup de bâtons]. Ce fléchissement, cette baisse d’enthousiasme provoquèrent le vif mécontentement du premier responsable adjoint du Comité Révolutionnaire du district et commissaire politique des Forces Armées Révolutionnaires du district, Sun Ruizhang, qui exhorta ses troupes par ces mots : « Ne soyez pas si timorés ! Que craignez-vous ? Si nous n’agissons pas ainsi, nous n’arriverons pas à écraser les ennemis de classe ni à affermir suffisamment la volonté de combat du peu1451480526.jpgple ! N’ayez pas peur, continuons à faire des parades de lutte ! »

Après ce dernier meeting, la campagne d’assassinats et de cannibalisme dans la préfecture de Wuxuan entra dans sa phase culminante.

L’histoire suivante constitue un cas typique de dépeçage d’une victime encore vivante : « Un jour de mai 1968, Gan Kexing, membre de la septième équipe de production du village de Datuan, dans la préfecture de Tongwan, organisa une séance de lutte contre Gan Dazuo. Celui-ci fut ensuite traîné jusqu’en bordure d’un champ voisin. Gan Yewei lui cria l’ordre de s’agenouiller, puis lui asséna un coup de bâton sur la tête. Gan Dazuo vivait encore lorsque Gan Zuyang lui enleva le pantalon pour lui couper les organes génitaux. Gan Dazuo supplia : « Attends que je sois mort pour me découper ! » Mais Gan Zuyang continua à lui trancher les parties sexuelles tandis que sa victime se débattait en poussant des cris déchirants. Gan Weixing et quelques autres se précipitèrent pour prélever la chair des cuisses, puis Gan Deliu ouvrit le ventre et extirpa le foie. Les autres participants se ruèrent alors pour enlever toute la chair restante sur le corps de Gna Dazuo.

Voici maintenant un exemple caractéristique de repas communautaire cannibale : le 10 juin 1968, à la préfecture de San Li, devant la porte marquant l’entrée dans le canton de Shangjiang, se tînt une grande séance de lutte , au cours de laquelle furent tués à coups de baton Liao Tianlong, Liao Jinfu, Zhongzhenquan et Zhong Shaoting. La chair des quatre corps fut découpée puis transportée jusqu’aux cuisines de la brigade, ou on la fit cuire dans deux grandes marmites. Vingt à trente personnes en mangèrent. Au vu et au su de tous, on avait donc osé faire cuire de la chair humaine, aux sièges mêmes des gouvernements cantonaux et préfectoraux, puis organiser sur place un repas communautaire ! Les masses ne devraient pas oublier un tel exemple !"

 Stèles rouges. Du totalitarisme au cannibalisme. Zheng Yi, ED Bleu de Chine. 1999.

 

 

03/05/2008

Diagnostic d’une modernité

La modernité est ce mouvement politique et philosophique des trois derniers siècles de l’histoire occidentale. Elle se caractérise par des processus convergents que sont l’individualisation (destruction des anciennes communautés), la massification (standardisation des modes de vie), la désacralisation du monde, la rationalisation, l’universalisation (extension planétaire d’un modèle de société –libéralisme économique anglo-saxon- présenté comme seul viable et comme une fin en soi).

 Bon nombre de ces caractéristiques se retrouvent dans la doctrine chrétienne. Une doctrine sécularisée et privée de transcendance : l’individualisme, l’égalitarisme, le progressisme, l’universalisme, une conception holiste de l’histoire. Il est donc permis d’imaginer que les idéologies laïques post révolutionnaires étaient contenues en germe dans le christianisme.

 Toutes les écoles politiques modernes se retrouvent sur l’idée d’une communauté universelle, somme d’individus rationnels appelés à réaliser leur unité dans l’histoire. Une vision globalisante et rationnelle d’ou toute singularité culturelle est exclue, perçue comme dépassée voire dangereuse : la diversité du monde devient un obstacle.

 Le marché dont il semble bien, si l’on en croit la thèse de Rodney Starck (cf. post précédent), qu’il fut très tôt intégré dans la weltanschauung chrétienne (rôle crucial dans l’expansion économique, politique, philosophique et géographique de l’Occident), pourrait avoir été le moyen le plus efficace de la modernité pour arracher les individus à leur appartenance singulière et les soumettre à un mode universel d’association.

 L’aliénation est le concept clef et le résultat de la modernité. L’homme moderne, coupé de la communauté qui le protégeait et donnait sens à sa vie ne trouve plus de sens dans les grandes idéologies séculières (les grands récits mobilisateurs comme dit A de Benoît) qu’étaient, le communisme, le socialisme, le libéralisme, le nationalisme, les fascismes. Un individu seul, sans recours idéologique au milieu d’individus, également incertains à tous points de vue, désormais simples variables d’ajustement (démographique, économique) dans un monde globalisé dépourvu de toute transcendance et de perspective mobilisatrice hormis le devoir de consommation.

 Aliénation, anomie, nihilisme, violence et solitude caractérisent l’homme moderne soumis au règne de l’argent et de l’hédonisme et sommé de croire à un avenir radieux mais, curieusement, de plus en plus inquiétant.

 Libéralisme est un mot, un concept, piège. Il n’est pas possible de rejeter en bloc cette doctrine politique, philosophique et économique fondamentale dans l’histoire moderne de l’occident au motif que  le libéralisme incarne l’idéologie dominante de la modernité.
Les Lumières furent un mouvement de renouveau intellectuel, culturel construit sur des idées de liberté (de penser, d'agir, de croire), d'égalité, de rationalisme scientifique, d'individualisme, de scepticisme, de tolérance et porté par des hommes d'horizons très divers comme Voltaire, Diderot, Rousseau, Condorcet, David Hume, Spinoza ou Montesquieu.
Tous les secteurs de la société ont alors tendance à se débarrasser des anciennes tutelles. Pour autant elles ne forment pas une école de pensée unique; sur le plan politique, de fortes différences distinguent Montesquieu et son libéralisme démocratique, Voltaire et son despotisme éclairé ou Rousseau et son contrat démocratique. Les philosophes vantent la capacité de l'individu à se servir de sa raison. Au moment ou règne Louis XV, la pensée des philosophes aboutit à remettre en cause tous les principes religieux et politiques qui constituaient les fondements de la société: contre la croyance, le doute; contre l'autorité, le libre arbitre; contre la communauté, l'individu. Les Lumières imposent ainsi l'idée que la religion ne constitue qu'une opinion, dissociant ainsi société et foi.

Cette pensée des Lumières, à l’origine du libéralisme, pourrait également être à l’origine du mouvement socialiste -en réaction- car partageant des valeurs communes que sont : individualisme de fond, universalisme égalitaire, rationalisme, primat de l’économique, foi dans le progrès, aspiration à une fin de l’histoire. Avec des objectifs communs : éradication des identités collectives, et des cultures traditionnelles, désenchantement du monde, universalisation du système de production. En autonomisant l’économie vis-à-vis de la morale, de la politique et de la société, le libéralisme a fait de la valeur marchande l’alpha et l’oméga de notre monde, transformant des économies de marché en sociétés de marché.

 Cette solitude de l’homme moderne, aliéné de toute collectivité naturelle se traduit logiquement par un renforcement sans fin du rôle d’un Etat Providence chargé de procéder aux redistributions nécessaire pour pallier la défaillance des solidarités traditionnelles. Aggravant l’assistanat et l’irresponsabilité de citoyens anonymes et assistés, repus de droits virtuels.

286831936.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Lecture des philosophes.

02/05/2008

No i won't back down

 

1609733237.jpg


01/05/2008

Thursday night