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29/06/2008

Congrès annuel du Parti National LGBT: "Kein diskriminierung MEHR in der schule!" sagt der Obersturmbannführer Delanoè!

paris-2008.jpgSelon AFP et REUTERS, plus de 18 millions de personnes auraient défilé hier dans les rues de Paris pour la lutte contre l’homo phobie et la discrimination sexuelle en milieu scolaire.

«Il faut protéger les enfants de la barbarie de la pensée. À l'école, il y a encore des tabous, qu'il faut doucement et gentiment repousser» a dit Mr Delanoé.

Nul doute que cette marche festive et citoyenne ayant rassemblé toutes les tendances politiques de l’arc républicain devrait contribuer à une prise de conscience générale et salutaire du statut discriminatoire fait à de nombreuses communautés –visibles ou pas, dont la communauté homosexuelle.

Il est en effet bien temps que l’institution scolaire, qui ne doit pas être un sanctuaire et doit s’ouvrir à la société plurielle, comprenne la nécessité de lutter –doucement mais fermement- dés le plus jeune âge –et au besoin à l’encontre de la crispation réactionnaire de trop de parents, contre l’ignorance et les préjugés homophobes courants en milieu scolaire.

« Pour la première fois, la circulaire de rentrée de l'éducation nationale, qui a été diffusée aux chefs d'établissement le 4 avril, mentionne l'homo phobie au chapitre de la lutte contre les discriminations. »

Le collectif LGBT a prôné la mise en place rapide de mesures citoyennes destinées à lutter contre toutes les discriminations, parmi lesquelles :

-la création d’une journée nationale de la Haine contre les discriminations, clôturée par un autodafé géant des principaux ouvrages réactionnaires du moment, place de l’opéra à Berlin Paris,

-l’adoption d’une loi obligeant à adhérer à une Chambre de la culture du Reich (Reichskulturkammer) de la République pour pouvoir exercer une profession artistique ou celle de rédacteur en chef d'un journal,

-la nomination de gauleiters médiateurs régionaux disposant de pouvoirs de police étendus afin de lutter sur le terrain contre toute infraction aux commandements du vivrensemble,

-la projection systématique dans tous les cinémas et à chaque séance d'actualités citoyennes hebdomadaires, sous formes de courts-métrages mobilisateurs ou d’interviews de personnalités remarquables par leur comportement anti discriminatoire,

-l'organisation annuelle d’Olympiades du Métissage et de la Tolérance réservées aux minorités visibles ou non, disposant d’une exposition médiatique la plus large possible,

-un contrôle renforcé du Web disposant de moyens complets de coercition visant à promouvoir la propagande d’Etat le discours citoyen, et afin de réduire au silence tous les organes de contre information nuisibles au vivre ensemble et au bonheur durable,

-réfléchir à la mise en place d’une Propaganda Staffel commission citoyenne de lutte contre la discrimination disposant de pouvoirs de censure de conseils et d’accompagnement au sein de la presse et des milieux audio visuels français, émettant périodiquement une liste d’ouvrages censurés, d’émissions ou d’auteurs interdits ou à rééduquer nécéssitant un Accompagnement Idéologique Adapté (AIA) dans l’intérêt général,

-créer une grande revue à fort tirage sur le modèle de Signal de Libémonde, par exemple, à l’usage des enseignants notamment, décrivant les buts et les outils utiles à l’érection d’une société métissée, festive et citoyennE,

-créer une Légion des Volontaires Festifs (LVF), sorte de fer de lance du nouvel ordre généreux et solidaire, à même de lutter contre les menées fascistes de la bête immonde, toujours renaissante, vêtus d’une sorte de treillis arc en ciel destiné à identifier clairement ces troupes d’élite d’un avenir radieux,

-renforcement de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité au sein d’un organisme d’Etat aux pouvoirs étendus et au nom clairement évocateur, par exemple Gestapo (GeHalde Staatspolizei), visant à encourager les citoyens à la délation au signalement festif de comportements inadaptés ; cet organisme, sis rue des Saussaies, pourrait au mieux, sur le modèle de la Loubianka de la mairie de Paris, être accessible au plus grand nombre,

-créer enfin de vastes camps de rééducation de réadaptation au vivrensemble, sur le modèle du Laogaï de Disneyland afin de permettre à tous aux plus égarés de bénéficier d’un lavage de cerveau complet et rafraîchissant de se réinsérer au mieux.

hitler8on4.jpg

28/06/2008

ZEK

Technocrassie

Technocrassie 1970

Le Français-type vit dans un grand ensemble de dix-huit étages, entouré de pelouses proprettes. Son appartement dispose d'un vide-ordures et est le même que celui des autres Français-types. Il utilise sa voiture pour tous ses déplacements, qui prennent peu de temps car le territoire est quadrillé de belles autoroutes, sur lesquelles il roule à 160 km/h. Son électricité est à 100 % d'origine nucléaire. Le dimanche, il regarde Mireille Mathieu à la télévision et le tiercé commenté par Léon Zitrone. Il travaille dans un grand groupe industriel dont l'Etat est actionnaire à 54 %. Son avancement se fait à l'ancienneté. Il a appris à boire et à fumer au service militaire, grâce à la piquette du Languedoc et aux cigarettes de la SEITA distribuées gratuitement. Il a appris la grammaire, l'orthographe et l'arithmétique à l'école, que les Gaulois sont ses ancêtres et que Sully était premier ministre de Henri IV. Le 14 juillet, il va danser après avoir agité quelques drapeaux bleu-blanc-rouge. Il paye des impôts pour ravaler les monuments historiques, pour que la Comédie-Française monte Le Cid et Le Bourgeois-Gentilhomme, et que Cartier-Bresson expose à la maison des Jeunes et de la Culture. L'ORTF lui explique que la France rayonne dans le monde, grâce au Québec, aux explosions nucléaires de Mururoa, aux subventions agricoles et aux pots-de-vins d'Elf et Total. Les rapports de la Cour des Comptes veillent sur son porte-monnaie. Les grands commis de l'Etat sont intègres et il ne souhaite qu'une chose: que ses enfants en soient, après avoir passé avec succès les concours idoines. En Mai, il admire les starlettes du festival de Cannes dont on parle dans Paris-Match.


Technocrassie 2005

Le Français-type vit dans un pavillon aux normes, au pied d'une éolienne de deux cents mètres de haut. Lorsqu'elle s'arrête, il jette le beurre et le lait de son réfrigérateur avant qu'ils ne rancissent, en les triant sélectivement. Une directive européenne lui interdit de cueillir les fleurs qui poussent dans son jardin. Pour se rendre à son travail -- il est fonctionnaire dans une collectivité locale -- il marche un kilomètre jusqu'à l'arrêt du tramway qui le mène dans le centre-ville. Tous les jours il célèbre la journée mondiale de quelque chose de bien, comme la paix, ou de quelque chose de mal que tout le monde s'accorde à combattre, comme le changement climatique. Il le fait en arborant un petit calicot ou en se rendant à un concert pop où officient des artistes sexagénaires. Il surveille ses pensées de peur qu'elles ne soient racistes ou xénophobes. Il paye des impôts pour renforcer la solidarité, pour que les jeunes puissent faire la fête et peindre des fresques sur les murs. Le 14 juillet, il se brasse socialement en profitant du métro gratuit pour aller à Paris-Plage. La France rayonne dans le monde, parce qu'elle dit du mal des Etats-Unis et du libéralisme et prône un impôt mondial pour financer l'amour et la compassion. A l'école il a appris la "citoyenneter" et "l'accord du participe passer" suivant les nouvelles méthodes pédagogiques. Et aussi qu'il est entouré d'ennemis: les délocalisations, le libéralisme, l'homophobie, le gaz carbonique, les piscines non cloturées, les radars automatiques, le communautarisme, les laboratoires pharmaceutiques, le négationnisme...

 

Source

Friday night, Part III: eat another bretzel, asshole!


27/06/2008

Friday night, Part II: sinon ya Sinik... AH! AH! AH!


Friday night, Part I: by jove!


Vous plaisez aux femmes...?!


24/06/2008

Miniver ou la force de l'ignorance

 (…)Dans la droite ligne des débordements survenus vendredi soir, de nouvelles agressions ont été répertoriées tout au long du week-end. À l'occasion de la Fête de la musique, des bandes de jeunes éparpillées dans Paris ont réitéré leurs attaques, débarquant une seconde fois dans les secteurs écumés la veille, dont ils savaient qu'ils regorgeaient de futurs lauréats en goguette. «Samedi soir, rue Clerc, donc à proximité du Champs-de-Mars, j'étais en terrasse en train de dîner et un petit groupe de cinq était encore là, témoigne un jeune internaute sur un forum de discussion lycéen. Peut-être ont-ils regretté d'avoir raté la fête de la veille. Ils provoquaient les passants, surtout les femmes.»

Les groupes de perturbateurs ont également procédé à des incursions massives dans les quartiers chics de l'Ouest parisien, à commencer par le XVIe arrondissement, prenant toujours pour cibles des collégiens ou des lycéens. «Plus jeunes, plus vulnérables, ce sont des proies plus faciles que les autres », fait observer un policier. Le commissariat de la rue de la Faisanderie (XVIe) aurait ainsi enregistré plusieurs dizaines de plaintes entre samedi et dimanche.

«Dépouiller tout ce qui passe»

Le mode opératoire des suspects, dont au moins un a été placé en garde à vue ce week-end, est relativement invariable : une bande composée de vingt ou trente individus commence par invectiver les jeunes passants en les insultant puis, dans un attroupement, multiplie les coups. «Ils arrivent en nombre et se divisent au fur et à mesure en plusieurs petites cellules, explique une source policière. Extrêmement mobiles, ils savent très bien où il faut aller et ont pour unique but de dépouiller tout ce qui passe, avant de se volatiliser.» Aussi le phénomène est-il «exactement le même que dans les manifestations étudiantes», résume un spécialiste.(…)

Source.

 

Le gros avantage de ces incivilités à répétition comme disent nos amis sociologues et autres amis du désastre, c’est qu’il devient de plus en plus difficile de cacher la réalité au bon peuple, quotidiennement abruti par la propagande vivrensemblesque de nos media Frankistanais, c’est-à-dire les raids de pillards africains en quête de butin (et d’intégration) hors de leurs bantoustans et la Balkanisation de nos belles provinces…

Autant il est assez simple à une majorité de journalistes pratiquant l’autocensure, bien aidés en cela par le Ministère de la Vérité Frankistanais (AFP, Reuters) de dissimuler à la sagacité de nos contemporains le viol d’une jeune femme Belge par deux barbares en gare de Bruxelles à la mi-journée ou le courageux travail d’historien d’un Tidiane N’Diaye, autant il est difficile –voire impossible d’occulter ce que de nombreux citadins constatent par eux-mêmes régulièrement.

propagande.jpg Intervient alors un travail de déformation de la perception naturelle que chacun de nous pourrait avoir de tel ou tel évènement.

Par exemple, la simple expulsion d’un clandestin entré illégalement sur le territoire conformément à la Loi, devient une mesure discriminatoire et une atteinte aux Droits de l’Homme™ selon les trotskystes de RESF ou les protestants de la CIMADE

Une autre méthode bien connue et largement pratiquée –avec succès- par le camp progressiste est la réductio ad Hitlerum, concept développé par le philosophe Léo Strauss et consistant à décrédibiliser l’auteur d’une thèse ou d’une assertion contraire à la doxa de façon à esquiver le débat de fond et à empêcher l’ennemi de développer ses arguments. Les exemples abondent dans l’histoire du XXième siècle et Vladimir Volkoff a écrit des choses fort justes là-dessus.

Deux affaires récentes ayant trait à l’histoire de la traite esclavagiste ou à l’histoire des racines Grecques de notre civilisation illustrent bien ce type de contre information ou désinformation, et montre que des universitaires et historiens de talent reconnus dans leur communauté intellectuelle peuvent devenir ipso facto l’objet d’une haine sans limite et d’un travail de destruction opiniâtre, dés lors qu’ils contreviennent de façon crédible à la doxa, la propagande progressiste, et, en l’occurrence, à l’historiquement correct.

L'aboutissement de ce travail de désinformation puis de lavage de cerveau a été décrit de façon précise par Orwell dans 1984 sous le nom de double-pensée, terme de la novlangue indiquant une capacité à accepter deux points de vue opposés et ainsi mettre en veilleuse tout esprit critique.

Finalement, le gros avantage des pays totalitaires sur les « démocraties », c’est que les habitants d’un pays totalitaire savent que l’information est contrôlée et orientée par le pouvoir en place et développent donc des réseaux d’information parallèles visant à la ré information.

Dans un pays « démocratique » comme le nôtre, il est probable qu’une majorité écrasante de nos contemporains est persuadée d’être informée correctement et accorde donc spontanément du crédit à des média qui, on l’a vu, pratiquent massivement la désinformation par le filtrage de l’information, l’autocensure et une guerre idéologique de tous les instants.

« Winston laissa tomber ses bras et remplit lentement d’air ses poumons. Son esprit s’échappa vers le labyrinthe de la double-pensée. Connaître et ne pas connaître. En pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique. Répudier la morale alors qu’on se réclame d’elle. Croire en même temps que la démocratie est impossible et que le Parti est gardien de la démocratie. Oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer. La compréhension même du mot « double pensée » impliquait l’emploi de la double pensée. » (1984, 1ère partie, chap 3)

Lire aussi ce post du perspicace Gaston.

23/06/2008

Aigoual

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22/06/2008

Pourquoi l'Europe est condamnée

1-parce qu’elle ne croit plus en elle, ne défend plus ses peuples, sa civilisation, sa modernité singulière faite avant tout de critique raisonnée et de curiosité envers elle-même et envers les autres. La fierté des Anciens pour ce qu’ils étaient et avaient fait a disparu.

Parce qu’elle est saturée de culpabilité, de détestation de soi, de haine à l’égard de son histoire. La France en particulier : barbarie révolutionnaire, nationalisme révolutionnaire guerrier, tyrannie impériale, colonisation, décolonisation, guerre civile européenne, collaboration, totalitarismes, shoah…la nausée, l’écoeurement, l’envie d’en finir.

 
2-parce qu’avec le régicide de 1789, la révocation de Dieu, la table rase des Jacobins et malgré leur être suprême, les Européens ont renoncé à toute transcendance, à toute spiritualité –même païenne, à tout espérance…

La mort est partout désormais : l’effondrement des naissances, l’avortement de masse, la promotion de l’euthanasie, la destruction de la famille, l’atomisation de la société, l’aliénation générale, la sacralisation de l’individualisme et de l’hédonisme…

L’Europe, les Européens se suicident en silence, gavés de haine d’eux-mêmes et de repentance, oubliés des leurs et vides de toute spiritualité.

 
3-parce que face à notre sortie de l’Histoire et notre déclin consenti, d’autres viennent déjà par millions de l’autre coté de la mer. Parce qu’eux n’ont pas cette culture de mort, cette envie d’en finir enfin, de se dissoudre dans n’importe quoi d’autre..

Parce qu’ils vont occuper naturellement l’espace, notre espace qui va devenir le leur. Parce que eux sont nombreux, sûrs d’eux, parce qu’ils font des enfants auxquels ils enseignent le crime inexpiable de l’Occident: refuser de se battre…parce qu’ils ont compris depuis longtemps notre acceptation de la dhimmitude, de l’asservissement programmé.

 
4-Il n’y aura pas de bataille, pas de débats ni de discours, pas de fronts ni de partis, pas de morts ni de combattants…Non, juste une mort lente faite d'acceptations, de reculades, de compromis, de concessions successives de la part de générations de plus en plus ensauvagées, incultes et festives, haineuses d’elles-mêmes et inconscientes de leur destin tragique.

RIP. 

 

20/06/2008

Delendus est R. C.

J’ai rencontré   Renaud Camus par hasard lors d’une émission de cette crapule intégrale d’Ardisson. Je crois qu’il venait y présenter cet ouvrage, Campagne de France, qui en fit hurler certains. Je me rappelle m’être dit que cet homme là ne faisait pas le poids. Entendons nous : en écoutant cet homme courtois et érudit, s’excusant presque de prendre la parole, je me disais qu’en face d’une accumulation pareille de malveillance, de mauvaise foi et de haine à peine dissimulée, ce Renaud Camus allait se faire écharper. Ce qui advint, du reste, car il faut être très fort, très courageux ou très malin pour se sortir des guet-apens tendus par cette petite fiente d’animateur de merde.

Plus tard j’ai lu –horresco referens- Campagne de France, puis ce petit opuscule jouissif sur la meilleure manière façon de massacrer efficacement une maison de campagne, d’autres encore et tout dernièrement son dernier opus, La grande déculturation, en attendant de parcourir son recueil des demeures d’écrivains et d’hommes de bien.

Dieu sait pourtant que s’accumulent sur mes étagères et partout ou cela reste possible encore, quantité de livres que je dois absolument lire en priorité : une bonne partie du bloc-notes de François Mauriac, La guerre du Péloponnèse revue par l’indispensable Victor Davis Hanson –mon auteur de prédilection, Les hommes au milieu des ruines d’Evola, les Critiques théoriques d’Alain de Benoist, Sur les falaises de marbres d’Ernst Jünger –autre personnage éminent de mon Panthéon littéraire et l’essai de Simon Leys , Orwell ou l’horreur de la politique…pour les plus récents.

Pourtant je reviens régulièrement à Camus comme je reviens à Revel ou Gombrich. La grande déculturation est un ouvrage précieux, dont j’ai cru bon de citer quelques passages récemment. Camus y évoque, dans le désordre, la disparition de la Culture, au sens d’humanités nécessaires, sorte d’ascèse intérieure tendue vers l’excellence, de discipline spirituelle, de sculpture de l’âme, autrefois courante au sein d’une élite dite cultivée, formant classe sociale, non pas seulement aristocratique mais aussi largement bourgeoise et constamment renouvelée aux marges. Cette classe cultivée était le fruit non seulement d’une école (républicaine ou non) consciente de son devoir de transmettre des connaissances, une culture, et de favoriser l’émergence d’une élite, mais aussi d’une transmission familiale, héréditaire. Conception sacrilège, honnie, aux yeux de nos Robespierre en peau de lapin, adeptes de la table rase et émules de Bourdieu. Or Camus dit très justement que jusqu’à récemment, c’était une évidence pour le plus grand nombre qu’il fallait plusieurs générations pour obtenir un homme cultivé, accompli.

Camus montre également l’imposture de cet élitisme pour tous qui n’est que le masque de la médiocrité généralisée et d’une prolétarisation intellectuelle et sociale d’une certaine classe moyenne, jadis cultivée et fière de transmettre cette culture à ses enfants, et qui aujourd’hui y a renoncé.

Dernier point et non des moindres, ce besoin de divertissement exponentiel des foules toujours plus exigeantes en parcs d’attractions, aquariums, club Mickey et autres crétineries formatées au moins disant culturel, intérêt compris, qui témoigne de ce besoin éperdu de l’homme moderne inculte de recourir à l’Etat pour occuper son temps libre, à l’inverse de générations d’hommes instruits par une école digne de ce nom qui savaient instinctivement user de leur temps libre.autodafe-nazi.1186774940.jpg

 Il faut donc lire ce post du Grand Charles et cet article d’Elizabeth Lévy, concernant les propos hallucinants tenus par ce Mr Frédéric Martel, ci-devant animateur d’une émission « culturelle » (Masse critique) de France Culture, précédant l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut, samedi dernier, réunissant Renaud Camus et Stéphane Martin, directeur du nouveau musée du quai Branly.

 “Aujourd’hui, Alain Finkielkraut débat avec Renaud Camus. Personnellement, je ne trouve pas d’ailleurs qu’il y ait matière à débat avec Renaud Camus, surtout après le livre qu’il vient de publier. Mais c’est un avis très personnel. Allez passons, oublions. Finie l’amertume de la pseudo déculturation. Et tiens, je vous propose de se quitter avec un bon antidote, généreux, un hymne à la diversité. Et je vous le dis comme je le pense : c’est plutôt ça, ma France à moi, celle que j’aime, et pas celle de Renaud Camus.”

 Et, pour appuyer son propos, de lancer le célèbre opus de la diva du 93, Diams, Ma france à moi…

Au delà de la fatuité et de la vulgarité du propos, comment mieux illustrer la thèse de Renaud Camus que de proposer comme « antidote » à la réflexion d’un écrivain de talent la sous culture musicale d’une jeune chanteuse, pur produit de décades de pédagogie du renoncement et de démagogie sociétale ?

 Cette courte intervention est révélatrice de la mentalité de l’apparatchik moyen aspirant au commissariat politique sévissant –en toute bonne foi- à Radio France:

1-il y a donc des hommes avec lesquels il n’est pas souhaitable de débattre, de dialoguer. Pourquoi ? Mystère. Cela me rappelle une interview de Raymond Aron par Missika et Wolton il y a plus de vingt ans, ou Aron déplorait la disparition en France du débat intellectuel, au profit du monologue et de l’anathème. Camus est persona non grata à vie à Radio France, depuis son fameux Journal de campagne, et ne doit sa notoriété qu’à la qualité et à l’originalité de sa réflexion non consensuelle et courageuse. Il est donc permis de mesurer le courage de cette larve journalistique hurlant avec la meute. Pourquoi débattre ? De toutes façons, il a tort car il ne pense pas comme nous ! Voilà le fond de la pensée (si l'on peut dire) de ce tigre de papier.

2-la France qu’aime ce cuistre de Martel -le mal nommé, ça n’est pas celle de Renaud Camus, ça n’est pas cet amour du beau, des lettres, des écrivains, de la langue Française, de l’héritage, du patrimoine, de la syntaxe…Non, lui ce qu’il aime, c’est Diams, ce concentré de vulgarité consensuelle, d’ignorance crasse, de conformisme intellectuel indigent.

3-sous les dehors d’une rebellitude en bois, il y a du Robespierre, du Fouquier Tinville dans cette posture arrogante et sectaire: on sent bien que les couteaux ne sont pas loin …A l’instar d'un Redecker, objet d’une véritable Fatwa de fondamentalistes chiites, Camus –comme Finkielkraut- sont l’objet d’une fatwa littéraire et médiatique. Seul le talent, la virtuosité intellectuelle et le courage les protègent –encore- du couperet. Mais on sent que le moindre faux pas leur sera fatal.

4-notons la mention –quasiment obligatoire désormais- à la diversité et à la générosité. Le vivre ensemble, une société métissée ou plurielle eurent été des variantes possibles au discours réflexe de ce zorglhomme formaté à la novlangue progressiste…

5-« Chère Elisabeth,
Ravi de vous parler. Je serais tout à fait d’accord avec vous, si… le débat proposé par Alain Finkielkraut avait été un vrai débat. Or, savez que Renaud Camus, l’invité, a dédicacé plusieurs de ses livres à Stéphane Martin, dont il est très proche, depuis longtemps, et qui était son “discussant” dans le débat ? Par ailleurs, je trouve que le livre de Renaud Camus est tout simplement raciste, comme je l’ai écrit sur http://www.nonfiction.fr/article-1170-un_livre_raciste.htm 
», répond F. Martel à E. Levy sur Causeur.

Cela fait donc un petit moment que je lis Renaud Camus et je n’y ai jamais trouvé une quelconque apologie du racisme. Non, ce que veut dire ce pauvre Martel –qui porte bien mal son nom, soit dit en passant- c’est que défendre une identité culturelle française, voire européenne est raciste par nature. La diversité des cultures, le respect des identités, le culte de ses origines ou de ses racines, cela est souhaitable pour toutes les cultures du monde, à l’exception des cultures européennes, française en l’occurrence. Ce ne serait pas de la discrimination, ça? voire du racisme? Humm?

Or, Martel est trop érudit et intelligent pour ne pas être conscient de cette contradiction (de cette aporie, comme dirait Camus..), il est donc simplement malhonnête et trouve certainement plus rentable ou avantageuse cette posture prétendument anti raciste, plutôt que de débattre avec un homme respectable.

Martel n’est donc ni honnête ni respectable. Mais on s’en doutait un peu.

Renaud Camus, comme Finkielkraut et quelques autres, est un homme libre. Et c’est sans doute ce qui déplait tant à Frédéric Martel, petit flic de la pensée sans envergure et Tchékiste dans l’âme.

18/06/2008

C'est pas compliqué quoi merde!


16/06/2008

Prolétarisation

"Donnez-moi vos enfants, dis le système aux parents de tous les milieux. Peu importe qu’ils soient riches ou pauvres, que vous-mêmes soyez cultivés ou incultes : j’en ferai des petits bourgeois prolétarisés comme tout le monde, ignorants, sans usage, sans syntaxe, bien-pensants, anti racistes et bien intégrés."

 

"Qu’entre les riches et les pauvres la seule différence soit désormais l’argent entraîne, parmi plusieurs autres conséquences inattendues, une précarité sociale considérablement accrue des classes privilégiées elles-mêmes qui, de ce fait, n’ont plus le temps d’être des classes, justement, ni, partant, de remplir leur rôle social et culturel. Jadis, une famille qui avait appartenu un certain  temps à la classe privilégiée pouvait maintenir ce statut sur plusieurs générations même après l’effondrement de son niveau économique. La ruine, au temps de la noblesse, mais encore à l’époque bourgeoise, c’est-à-dire jusqu’au dernier tiers du siècle dernier, n’entraînait pas le déclassement social, ou seulement très lentement, parce que l’appartenance de classe n’était pas uniquement déterminée par le niveau de revenus mais aussi par le niveau culturel et la maîtrise plus ou moins grande de certains codes portant sur l’attitude, le vêtement et, au premier chef, sur le langage. En société déculturée, en revanche, ou post culturelle, ou néo culturelle –si l’on peut désigner par cette expression une société ou le mot culture a totalement changé de sens et ne désigne plus que les habitudes des uns et des autres, et tout spécialement les habitudes liées au loisir et au divertissement- , en société néo culturelle, donc, l’effondrement économique d’une famille entraîne ipso facto son effondrement social immédiat, ou du moins d’une génération à l’autre. Le rejeton d’une famille « distinguée » et cultivée peut très bien, s’il ne s’est pas intéressé à ses études, s’il n’était pas doué pour elles et s’il n’y a pas réussi, envisager très sérieusement, et même avec impatience et envie, d’être vendeur dans un magasin de chaussures ou chef de rang dans un restaurant ; et réclamer, s’il vient à mourir, qu’à son enterrement on fasse entendre un enregistrement de Sheila ou Dalida."

 

"(…) La prolétarisation ambiante, si sensible culturellement en tous les quartiers et toutes les sous-sections de l’énorme petite bourgeoisie centrale, fait de spectaculaires apparitions, à titre d’emblème, jusqu’au sein du pouvoir, par le biais du langage des ministres, dont plusieurs s’affranchissent délibérément de la contrainte, jusqu’alors à peu prés observée, au moins dans l’exercice de leurs fonctions, de l’usage d’un langage tiers, et affichent leur soi mêmisme enthousiaste en donnant expressément leur unique souci d’être et de rester eux-mêmes (qu’on aurait pu croire, sinon tout à fait contraire à la dignité ministérielle, du moins parfaitement secondaire par rapport à elle) comme le motif ou la justification de leurs phrases relâchées ou de leurs mots orduriers. Sous sa forme culturelle (au sens si volontiers contre culturel du terme) elle se manifeste même au plus haut niveau de l’Etat, non seulement dans les amitiés affichées du président de la République avec les acteurs les plus en vue du cinéma populaire et commercial, dans son intimité chaleureuse avec le milieu qu’on eut appelé jadis de la télévision du samedi soir (mais c’est désormais samedi soir tous les soirs, à la télévision, et toute la journée), mais mêmes dans ses allocutions les plus solennelles, comme celle ou sous la coupole du Capitole, à Washington, il invoque Elvis Presley ou Marilyn Monroe afin de souligner les liens de sa génération (entraînée toute entière à sa suite en un mouvement rhétorique typique de l’impérialisme culturel petit-bourgeois) avec les Etats-Unis d’Amérique. Le tropisme culturel prolétarisant est ici d’autant plus manifeste qu’il se donne à voir et à entendre dans la bouche du chef d’Etat d’une vieille nation de haute et grande culture, bien sur, mais aussi d’un personnage dont on nous rappelle volontiers l’origine aristocratique, il est vrai peu frappante."

 

"(...) Que, de façon générale, et avec toutes les exceptions inviduelles qu'on voudra, au premier rang desquelles celles du génie, il faille deux ou trois générations pour faire un individu tout à fait accompli culturellement, voila bien, quoique c'ait été la conviction tranquille de presque tous les siècles avant les nötres et de la plupart des civilisations, le genre d'opinions qui ne sauraient en aucune façon être reçue parmi nous. S'il était avéré qu'hérédité et culture fussent étroitement liées, on préférerait encore sacrifier la culture, par horreur de l'hérédité, antidémocratique par excellence dés lors qu'elle revêt la forme d'un privilège. Or, c'est à peu prés ce qui est arrivé, car le lien est bel et bien attesté, comme en atteste à l'envie tout le vocabulaire métaphorique gravitant autour du mot culture: héritage, patrimoine, transmission, etc.a La culture est la culture des morts, des parents, des grands-parents, des aieux, des ancêtres, du peuple, de la nation.; et même de cela qu'on ne peut même plus nommer, d'autant qu'il est convenu qu'elle n'existe pas,  la race. Celle-là, il est significatif qu'elle soit interdite de séjour. Mais, à travers elle, entraîné dans sa chute et dans sa proscription, c'est tout ce qui relève de la lignée, de l'héritage, du patrimoine qui est visé; et la culture, par voie de conséquence, qui est atteinte."

Renaud Camus, La grande déculturation, Fayard 2008, p.146.

15/06/2008

Zut, j'ai perdu le portable de Jo!

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11/06/2008

L'enseignement de l'ignorance

Relu tantôt L’enseignement de l’ignorance de Michéa. Très convaincant, non seulement sur le désastre de l’éducation nationale, mais aussi sur son explication globale de ce chaos éducatif.

Globalement, et indépendamment de causes structurelles et circonstancielles (massification de l’enseignement, dégradation du niveau des enseignants du au recrutement et à une "formation" indigente dans les IUFM, méthodes d’enseignement ineptes, abandon de l’exigence d’excellence chère à Finkielkraut, irruption du chaos sociétal dans l’enceinte scolaire, etc.), Michéa pointe la responsabilité du "marché".

 Pourquoi le marché s’accommode-t-il de la destruction de l’instruction –analphabétisme et inculture- d’une majorité d’élèves ? Parce que ces élèves sont de futurs consommateurs et qu’ils est vital pour l’économie qu’ils soient le moins cultivés et le plus aliénés possibles afin d’offrir le doisneau.jpgmoins de résistance possible aux campagnes publicitaires, l’enracinement culturel et l’érudition étant des obstacles évidents à l’efficacité de la propagande consumériste…

Pourquoi persiste-t-il quelques filières sélectives formant encore une élite de jeunes gens convenablement instruits et autonomes intellectuellement ? Parce que le marché a besoin de personnel compétent pour diriger ses bras armés que sont les grandes firmes internationales.

Pourquoi dans les centres de formation de jeunes footballeurs utilisent-on encore des méthodes efficaces et traditionnelles éprouvées depuis l’antiquité (effort, sélection d’une élite, travail acharné, compétition impitoyable, autorité et discipline) ? Parce que le marché a besoin de jeunes footballeurs efficaces et brillants pour rapporter un maximum d’argent dans un secteur d’activité particulièrement lucratif. Ici, point n’est question de "sciences de l'éducation", de respect de la personnalité de l’élève ou d’éducation au " vivre ensemble"…

Nul doute donc que s’il était vital pour le marché que les jeunes lycéens soient compétents et instruits, ils le seraient..

Mais peut-être Michéa voit-il -à tort- la main invisible du marché partout ?

 

« L’éducation de masse, qui se promettait de démocratiser la culture, jadis réservée aux classes privilégiées, a fini par abrutir les privilégiés eux-mêmes. La société moderne, qui a réussi à créer un niveau sans précédent d’éducation formelle, a également produit de nouvelles formes d’ignorance. Il devient de plus en plus difficile aux gens de manier leur langue avec aisance et précision, de se rappeler les faits fondamentaux de l’histoire de leur pays, de faire de s déductions logiques, de comprendre des textes écrits autres que rudimentaires. »

Christopher Lasch. La culture du narcissisme, Climats 2000, P. 169.

 
« Quand la classe dominante prend la peine d’inventer un mot (« citoyen ») employé comme adjectif), et d’imposer son usage, alors même qu’il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l’exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu’ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l’exclusion et l’injustice sociale, et constitue, à ce titre, l’amorce d’un geste citoyen. » 

JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, Climats 2000, p.49.

 
« Pour ne prendre qu’un seul exemple, il y a bien peu de chances que le mot d’ordre « Volem viure al païs », qui fut, comme on l’a peut-être oublié, l’étendard des paysans du Larzac, soit désormais perçu par un jeune téléspectateur autrement que comme un appel Poujadiste à rejoindre la bête immonde. Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il est donc nécessaire de rappeler quelques faits.  C’est en 1983-1984 –comme on le sait- que la Gauche française dut officiellement renoncer  (car, dans la pratique, ce renoncement lui était, depuis longtemps, consubstantiel) à présenter la rupture avec le capitalisme comme l’axe fondamental de son programme politique. C’est donc à la même époque qu’elle se retrouva dans la difficile obligation intellectuelle d’inventer, à l’usage des électeurs, et tout particulièrement de la jeunesse, un idéal de substitution à la fois plausible et compatible avec la mondialisation, maintenant célébrée, du libre-échange. Ce sera, on le sait, la célèbre lutte « contre le racisme, l’intolérance et toutes les formes d’exclusion », lutte nécéssitant, bien sûr, parallèlement à la création sur ordre de diverses organisations antiracistes, la construction méthodique des conditions politiques (par exemple, l’institution, le temps d’un scrutin, du système proportionnel) destinées à permettre l’indispensable installation  d’un « Front National » dans le nouveau paysage politique. C’est donc précisément dans cette période très trouble et très curieuse –pour tout dire très Mitterrandienne- que les médias officiels furent amenés progressivement à donner au mot de populisme- qui appartenait jusque là à une tradition révolutionnaire estimable- le sens qui est désormais le sien sous le règne de la pensée unique. »

Michéa, Ibid, p.97.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur Michéa, c'est ici. (Désolé, c'est le site d'ATTAC..)

Convergence des Internationalismes

Il faut lire ce post de l'ami Ivane, toujours perspicace...

Il est étonnant, en apparence, de constater l'alliance tactique de communistes et de chrétiens. 

Logiquement, ces deux doctrines sont antithétiques: autant le christianisme déteste le matérialisme athée et la lutte des classes, autant le marxisme abhorre la doctrine chrétienne et l’espérance du salut.

Or, sur quoi se retrouvent ces hommes ? Sur la lutte contre le projet de durcissement des conditions de rétention et d’expulsion des clandestins en Europe.

_050409_10_18_23_39_050409_10_18_23_39_384x288.jpg Sur le fond, quelles sont leurs motivations ?

Concernant les communistes, et au delà du discours compassionnel habituel, la ligne politique internationaliste : destruction du capitalisme bourgeois par l’intégration d’un nouveau prolétariat issu de l’immigration (légale ou non). Le fer de lance de cette stratégie subversive est constituée par une série d’organisations qui exploitent la misère de clandestins pour infléchir les politiques publiques, civiques (et non « citoyennes »), notamment migratoires.

La lutte contre l’expulsion des clandestins, le combat pour la régularisation inconditionnelle des clandestins, pour la poursuite du regroupement familial, pour le vote des étrangers aux élections, pour la priorité donnée aux étrangers en situation légale ou non en sont de bons exemples. Ces organisations, ultra minoritaires, ont développé depuis longtemps des méthodes très efficaces d’entrisme dans tous les milieux sensibles, c'est-à-dire pouvant être utilisés pour faire avancer leur programme politique, sous une apparence compassionnelle et humaniste propre à convaincre relais d’opinions et crédules.

 La justification de la posture chrétienne est dans l’amour inconditionnel de l’Autre prôné par les Evangiles, même si l’Autre n’est pas chrétien, comme c’est le cas pour l’essentiel des clandestins en Europe.

Le christianisme présente également une particularité, en l’occurrence décisive, qui est l’amour de la Victime : j’entends par la qu’il me semble qu’il fut la première religion à ne pas prôner la haine de la victime, du bouc émissaire, qui jusqu’alors représentait la victime expiatoire de tous les cultes antérieurs. René Girard nous explique, qu’avec la figure de Jésus, victime innocente par excellence, le christianisme a essayé pour la première fois de résoudre le problème de la violence interne à chaque société (les pulsions de violence mimétique répondant aux pulsions de violence issue de la vie en communauté) sans recourir au supplice expiatoire de la victime. Or le clandestin résume cette double identité : il est à la fois l’Autre et la Victime de ce monde. Double justification donc à mériter l’élan compassionnel du chrétien.

 
On peut donc considérer qu’Internationalisme athée et Internationalisme chrétien convergent ainsi dans la défense de cette nouvelle figure christique qu’est le « sans papiers », superbe invention sémantique de la novlangue ambiante, dont on a vu qu’elle n’est pas innocente, qui implicitement suggère l’anormalité, l’injustice de la non possession de titre de séjour pour un immigrant clandestin qui, partout ailleurs dans la monde est simplement considéré comme ce qu’il est c'est-à-dire un homme ayant transgressé la Loi.

Le christianisme en Europe est confonté à une situation totalement inédite au regard de l'histoire de ce continent avec une immigration esssentiellement musulmane qui s'implante durablement, sans espoir de retour. Le chrétien est piégé par cette doctrine d'accueil inconditionnel de l'Autre.

Je n’ai pas une approche compassionnelle de la question. L’immigration de masse que subit l’Europe depuis plus de trente ans, inédite dans l’histoire de ce continent, pose des questions tout à fait cruciales quand au devenir de notre civilisation. Je pense, comme Bernard Lewis que nous sous-estimons la transformation rapide du visage démographique de l’Europe occidentale et qu’il n’est pas certain que nous ayons les ressources pour résister, c'est-à-dire exister, face à ce nouvel assaut de l’Islam.

D'autres croient voir dans ces postures convergentes du PCF et de l'Eglise, la volonté de survivre, d'exister encore dans un monde globalisé soumis au marché, en entonnant leur refrain habituel, mais conscient de n'être que les supplétifs ou les fourriers du nouvel ordre mondial. 

A suivre donc. 

09/06/2008

Nonn!? On nous aurait menti?


08/06/2008

Régénération

Gageons que le Candide de Voltaire ou le Rica de Montesquieu découvrant notre société moderne ne manqueraient pas d’objets d’étonnement.

Un de ceux-ci pourrait être ce culte que semblent vouer nos contemporains, tout au moins ceux qui comptent en nos sociétés, au métissage.

Après avoir voué un culte authentique et naturel au Dieu des chrétiens pendant plus de mille cinq cent ans, puis honoré, de façon sans doute moins spontanée l’Être suprême ou la déesse Raison, puis un étrange objet venu de fort loin dans l’antiquité, la république, après deux empereurs puis deux souverains presque légitimes, voici que les Français décident de vouer un culte au nouvel être suprême, le Métis.

Nos deux visiteurs informés de la nature révolutionnaire et droitdelomesque de tout habitant de ce pays pourraient sans doute entrevoir là quelques contradictions, voire quelques éléments de schizophrénie.

 -en effet que pourrait désigner ce vocable lorsqu’il fait référence à des hommes alors même que chacun sait que, à l’inverse du règne végétal, les races humaines n’existent pas. Serait-il alors fait allusion à la couleur de la peau de nos contemporains ? Sans doute, admettons le.

Il faudrait donc y voir un encouragement au mélange des couleurs de peau, sans doute dans l’intention louable d’abolir toute distinction visible à l’œil, une sorte d’indifférenciation des couleurs, ce qui aboutit naturellement à l’uniformisation des hommes et à la réduction de la diversité des populations de ce beau pays.

Mais peut-être ce vocable fait-il plutôt référence aux différentes traditions, issues d’ethnies différentes, fondues depuis bien longtemps dans la culture française, et pas seulement à la couleur de la peau ?

-alors, se diraient-ils, pourquoi appeler en même temps les habitants de ce pays, et de façon apparemment contradictoire, au respect de la différence, au respect des autres cultures (ce que les indigènes en ces latitudes nomment multiculturalisme) et au métissage ? Pourquoi en même temps déployer tant d’efforts pour promouvoir la diversité alors que les mêmes hommes sont appelés joyeusement par leur prince et ses clercs à l’indifférenciation ? La contradiction saute évidemment aux yeux mais, curieusement, ne semble pas retenir l’attention de nos contemporains. Pourquoi ?

-peut-être en voyageant dans nos provinces, en lisant les quelques dépêches chargées de propager ce nouvel évangile du métissage, ils se diraient que, ces encouragements étant contradictoires, c’est qu’ils ne s’appliquent sans doute pas aux mêmes personnes, aux mêmes populations. Aux uns le respect de la diversité et des cultures d’origine, aux autres le devoir de métissage, de tolérance et d’accueil ? Sans doute. Mais alors, pourquoi établir pareille distinction entre habitants du même royaume, sachant qu’ils sont tous fils de la glorieuse Révolution™ et de l’Egalité entre les hommes™ ? Probablement ces deux voyageurs finiraient par rencontrer une belle âme qui leur expliqueraient que les populations autochtones les plus anciennes, par nature un peu frustes et peu enclines à l’Amour de l’Autre™, ont plus besoin d’être rappelées au devoir de partage et de métissage que les nouveaux venus, par nature chaleureux et généreux. Peut-être leur serait-il rappelé le vieux contentieux qui opposa les ancêtres de ces populations autochtones égoïstes à ceux des nouveaux venus lorsque les premiers tentèrent de s’emparer de leurs richesses et de leurs épouses sous le fallacieux prétexte de les émanciper ! Et par là même la dette imprescriptible des premiers à l’égard des seconds.

 

Nul doute que nos voyageurs ainsi édifiés ne verraient plus de contradictions dans cette situation en apparence irrationnelle et injuste vis-à-vis des plus vieux autochtones qui jusque là ne se doutaient pas qu’il puisse exister pareille culpabilité héréditaire et imprescriptible.

Mais alors dit l’un deux, ces nouveaux venus, si désireux de faire partager leur culture et leur couleur de peau, auraient aussi cette dette imprescriptible à l’égard de peuples martyrisés par certains de leurs ancêtres lorsqu’ils colonisèrent le tombeau du fils de Dieu, la Barbarie, la belle Sicile, l’Ibérie et la très belle province Lusitanienne ? Ou par d’autres qui vendirent nombre de leurs frères à la peau couleur de charbon et portant coton sur la tête à d’autres royaumes du même continent ou aux premiers qui durent rebrousser chemin après avoir rencontré l’armée des Hommes d’Europe sur la route de Tours ? Peut-être même une âme, particulièrement noire, pourrait-elle glisser à nos voyageurs que les ancêtres des habitants grincheux et crispés débarquèrent-ils précisément sur le continent noir pour mettre fin à ces barbaresques atroces qui mettaient en péril l’ensemble des populations littorales de Notre Mer, et qui permettaient aux fils du prophète et de son gendre d’alimenter en esclaves blanches et en petits garçons castrés les populations de cet Orient magnifique, dont l’éclat reste inégalable au regard de ces âges sombres que connut l’Occident chrétien, par nature intolérant et arriéré. Non leur répondit un gentil clerc de passage, il n’est de dette que pour ces peuples autochtones crispés et rétifs, c’est ainsi.

 

robes01.jpgSoit, dirait l’autre voyageur. Mais alors, cet évangile, si beau, si louable et désirable, pourquoi faut-il sans cesse le rappeler aux habitants de ce royaume, pourquoi est-il nécessaire de le clamer si haut, de l’écrire sur toutes les gazettes, de l’apprendre dés leur plus jeune âge aux petits de ce royaume ? N’est il pas souhaitable, connaissant sa grande vertu, que ce soient les parents eux-mêmes qui l’enseignent à leur progéniture. Bien sûr, lui répondit le gentil clerc, cela est fortement recommandé, mais il est nécessaire que l’Etat s’assure que chacun de ces petits, en plus d’une solide instruction enfin débarrassée de l’influence délétère de la cléricature et de certains milieux prompts à la réaction, ait bien assimilé ce nouveau bréviaire et puisse, au besoin, désigner un petit camarade qui n’aurait pas saisi toute l’ampleur de cet enseignement. Ainsi l’Etat sera-t-il assuré de pouvoir compter sur de jolies cohortes de citoyens, non pas de citoyens soldats comme dans la Sparte de Lycurgue ou l'Athène de Thémistocle, mais de nouveaux citoyens du monde, sorte d’humanité nouvelle, prêts à réciter ce nouveau bréviaire, et à en appliquer ses commandements à toute occasion et en tous lieux.

Bien, dit le premier voyageur, mais que faire alors de ceux qui n’auraient pas bien saisi l’ampleur de cet évangile ou l’impérieuse nécessité de ce projet de régénération sociale joyeuse ? Peut-être même certains, forcément mal intentionnés, serait-ils même prèts à ourdir quelques complots non citoyens visant à faire échouer l’érection de cet Homo métis, à l’encontre de l’Intérêt Général™ ? Oui hélas répondit encore le clerc, certains individus, notamment parmi les plus anciens et les plus crispés, émettent encore des réserves sur le bien fondé de cette entreprise collective et citoyenne de construction d’une société métissée et joyeuse. Et c’est l’Etat, dans sa grande magnanimité, qui encourage alors ces ennemis du Progrés™ à entreprendre librement une cure de réadaptation à la beauté de cette entreprise dans quelques communautés citoyennes pour réfractaires, soigneusement protégées des nuisances de la vie urbaine par quelques hautes murailles transparentes.

Alors, se dirent-ils, tout est bien dans le meilleur des mondes.

 

La vérité sur les JO!


06/06/2008

A l'Ouest, rien de nouveau

« Un premier ministre socialiste a dit, au début des années quatre-vingt, se faisant le porte-voix civilisé de Le Pen : « Les immigrés sont un problème.» Nous devons renverser ce jugement et dire : « Les étrangers sont une chance ! » La masse des ouvriers étrangers et de leurs enfants témoigne, dans nos vieux pays fatigués, de la jeunesse du monde, de son étendue, de son infinie variété. C’est avec eux que s’invente la politique à venir. Sans eux, nous sombrerons dans la consommation nihiliste et l’ordre policier.

Que les étrangers nous apprennent au moins à devenir étranger à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève, et dont nous n’avons plus rien à attendre que la stérilité et la guerre. Contre cette attente catastrophique, sécuritaire et nihiliste, saluons l’étrangeté du matin.(…)

 

Le monde du capitalisme déchaîné et des démocraties riches est un faux monde. Ne reconnaissant l’unité que des produits et des signes monétaires, il rejette la majorité de l’humanité dans un autre monde dévalué, dont il se sépare par des murailles et par la guerre. En ce sens aujourd’hui, il n’y a pas de monde. (…)

 

En ce qui concerne l’existence dans notre pays de milliers d’étrangers, il y a trois objectifs : s’opposer à l’intégration persécutoire, limiter la fermeture communautaire et les tendances nihilistes qu’elle véhicule, développer les virtualités universelles des identités. (…)

 

Il y a une tradition nationale du pétainisme qui est bien antérieure à Pétain. Le pétainisme commence en réalité en France avec la Restauration de 1815. Un gouvernement post-révolutionnaire se réinstalle dans les fourgons de l’étranger, avec l’appui vigoureux des émigrés, des classes renversées, des traîtres et opportunistes de tout acabit, et le consentement d’un peuple fatigué. Il déclare qu’il restaure l’ordre et la moralité publics, contre l’anarchie sanglante des révolutions. Cette matrice, typiquement française, insiste dans notre histoire. En 1940, on retrouve la figure catastrophique de la défaite militaire, comme prétexte pour une désorientation majeure : comme, par exemple, un gouvernement qui n’a à la bouche que la nation, mais qui est installé par l’étranger ; des oligarques corrompus jusqu’à l’os qui se présentent comme ceux qui vont sortir le pays d’une grande crise morale ; un aventurier, roi cacochyme, vieux militaire ou politicien retors, toujours homme de main des grandes fortunes, qui se présente comme le vrai détenteur de l’énergie nationale.

N’avons-nous pas aujourd’hui, comme une répétition misérable de ces graves dépressions historique que la France s’inflige à elle-même, de nombreux traits de ce genre ? (…)

 

Depuis la révolution Française et son écho progressivement universel, depuis les développements les plus radicalement égalitaires de cette révolution, nous savons que le communisme est la bonne hypothèse. En vérité il n’y en a pas d’autres, en tous cas, je n’en connais pas d’autres. Quiconque abandonne cette hypothèse se résigne à la minute même à l’économie de marché, à la démocratie parlementaire (qui est la forme d’Etat appropriée au capitalisme), et au caractère inévitable, « naturel » des inégalités les plus monstrueuses. (…)

S’il est toujours vrai, comme l’a dit Sartre, que « tout anticommuniste est un chien », c’est que toute séquence politique qui, dans ses principes ou son absence de tout principe, apparaît formellement contradictoire avec l’hypothèse communiste en son sens générique, doit être jugée comme s’opposant à l’émancipation de l’humanité toute entière, et donc au destin proprement humain de l’humanité.(...)

L'hypothèse communiste est qu'une autre organisation collective est praticable, qui éliminera l'inégalité des richesses et même la division du travail: tout un chacun sera un travailleur polyvalent, et, en particulier, les gens circuleront entre le travail manuel et le travail intellectuel, comme du reste netre la ville et la campagne. L'apropriation privée de richesses monstrueuses et leur transmission familiale par héritage disparaitra. L'existence d'un appareil d'Etat coercitif, militaire et policier, séparé de la société civile, n'apparaitra plus comme une nécessité évidente. Il y aura, nous dit Marx, tenant ce point pour son apport majeur, après une brève séquence de dictature du prolétariat chargée de détruire les restes du vieux monde, une longue séquence de réorganisation, sur la base d'une libre association des productuers et créateurs, laquelle supportera un dépérissement de l'Etat." 

 

Alain Badiou, De quoi Sarkosy est-il le nom ? Lignes, 2007.

6 juin

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