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26/06/2012

LED

ferfal

















"Un jour on m’a demandé comment se portaient ceux qui vivent à la campagne. S’ils allaient mieux que les citadins. Comme toujours il n’y a pas de réponse toute faite. Je souhaiterais pouvoir dire campagne bon, ville mauvais, mais je ne le puis, car pour être honnête, et j’ai l’intention de l’être, certaines solutions doivent être analysées, spécialement la sécurité. Bien sûr que ceux vivant à la campagne et possédant terre et animaux étaient mieux préparés d’un point de vue alimentaire. Nul besoin d’avoir plusieurs acres couverts de cultures. Quelques arbres fruitiers, des animaux comme des poulets, des vaches et des lapins, et un petit vergersont suffisants pour être facilement avantagé par rapport à ceux des villes. Les poulets, les oeux et les lapins fournissent les protéines, une ou é vaches le lait et le fromage, des légumes et des fruits garantissent l’apport en végétaux, et des œufs ou un lapin peuvent être troqués contre de la farine pour faire du pain et des pâtes ou du sucre et du sel.

Bien sûr il y a des exceptions, par exemple, certaines provinces du nord ayant un climat désertique et où il ne pleut pratiquement jamais. Il y est alors quasiment impossible d’y vivre de la terre, et les animaux nécessitent de la nourriture et de l’eau que vous devez acheter. Ces gens l’ont eu mauvaise : pas étonnant que les provinces du nord aient le plus souffert dans mon pays. Ceux qui vivent dans les villes ont dû s’y faire du mieux qu’ils ont pu. Depuis que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 200-300%, les gens ont dû faire des coupes sombres dans leurs dépenses afin de pouvoir acheter de quoi manger. Certains ont mangé ce qu’ils ont pu : ils ont chassé des oiseaux ou mangé des chiens et des chats errants, d’autres ont souffert de la faim. Quand on en vient à l’alimentaire, les villes craignent en temps de crise. C’est couramment le manque de nourriture ou l’impossibilité d’en acquérir qui génère les émeutes et le pillage.


Quand on en vient aux aspects sécuritaires c’est encore plus compliqué. Oubliez l’idée d’abattre celui qui vole votre jambon à plus de 100m avec votre fusil. Oubliez cette notion des commandos de fauteuil et des enfants de 12 ans qui prétendent avoir grandi avec internet.

Quelques faits :

  • Ceux qui veulent vous agresser / voler ne viennent pas avec le drapeau de pirate flottant sur la tête.
  • Ils ne commencent pas non plus à vous tirer dessus à 200m.
  • Ils ne viendront pas avec leurs grosses motos ou encore vêtus de leur tenue orange de prisonnier tout juste évadé de la prison, afin que vous puissiez les identifier plus facilement. Ils ne portent pas non plus de chaînes autour du coup ou des blousons en cuir. Si je recevais un dollar chaque fois qu’une victime de vol me dit « ils avaient l’air de gens normaux, mieux habillés que nous le sommes », honnêtement, j’aurai suffisamment d’argent pour un joli pistolet. Il y a des exceptions, mais ne vous attendez pas à ce qu’ils s’habillent comme dans les films.
  • Un homme avec une femme et 2 ou 3 enfants ne peut installer une surveillance. Je n’ai que faire que vous soyez un SEAL, un SWAT ou John Rambo, aucun 6e sens ne vous dira qu’il y a un gars pointant son arme sur vous alors que vous essayer de réparer la pompe à eau qui vient juste de casser, ou alors que vous portez un lourd sac de haricots secs achetés le matin même.

La meilleure alarme que vous puissiez avoir dans une ferme sont les chiens. Mais des chiens peuvent être tués ou empoisonnés. Un ami à moi a perdu ses 4 chiens, empoisonnés dans sa ferme une nuit. Ils sont tous morts. Après toutes ces années j’ai appris que bien qu’une personne vivant à la campagne soit plus en sécurité face aux menus larcins, cette même personne est plus exposée aux cambriolages extrêmement violents. Les criminels savent que leurs victimes sont isolées et leur sentiment d’invulnérabilité est accru. Quand ils assaillent une maison de campagne ou une ferme, ils restent en général plusieurs heures ou jours sur place à torturer les propriétaires. J’ai tout entendu : femmes et enfants violés, gens attachés sur leur lit et torturés à l’électricité, passages à tabac, brûlures au fer à souder. Les grandes villes ne sont pas plus sûres pour le survivaliste ayant décidé de rester en ville. Il devra faire face aux kidnappings express, aux vols, et risquer de ce faire abattre pour le contenu de ses poches ou ses vêtements.

Alors où aller ? La jungle est dangereuse et la vie s’y fait loin de tout en ne comptant que sur soi-même. La solution est de rester éloigné des villes et d’appartenir à un groupe, soit en vivant dans une petite agglomération, ou, si vous avez des amis ou une famille pensant comme vous, dans votre propre petite communauté. Certains penseront qu’avoir des voisins à portée de tir signifie forcément perte de sa vie privée et de sa liberté, mais c’est le prix à payer si vous voulez de l’aide en cas de besoin. Quant à ceux qui pensent qu’ils n’auront jamais besoin d’aide de qui que ce soit parce qu’ils ont toujours leur fusil à portée de main ainsi qu’un kit de premiers secours et qu’ils surveillent l’horizon toutes les 5 minutes avec leurs jumelles, qu’ils grandissent…

Quel que soit le scénario auquel vous êtes confrontés, les services publics sont plus que susceptibles de souffrir en qualité ou de disparaître. Sachez anticiper : analysez les possibles scénarios SHTF et leur impact sur les services. Réfléchissez aux scénarios les plus probables, mais aussi aux plus invraisemblables. Quel est le plus probable ? Une tornade ? Mais une attaque terroriste n’est pas aussi fou que vous ne le pensiez il y a quelques années, n’est ce pas ? Analysez également les conséquences de ces services en train de péricliter. S’il n’y a plus d’énergie alors vous devez faire quelque chose de toute cette viande que vous avez dans le congélateur : vous pouvez la sécher ou en faire des conserves. Pensez aux ustensiles dont vous aurez besoin pour ces tâches avant que vous n’en ayez effectivement besoin. Vous avez un guide complet sur la préparation de la viande sur votre ordinateur… comment le consulterez-vous s’il n’y a plus d’énergie ? Imprimer tout ce que vous considérez comme important. Nul ne peut vivre bien longtemps sans eau. Le survivaliste urbain pourrait trouver que l’eau est de piètre qualité, auquel cas il peut faire bon usage d’eau filtre à eau, ou alors il n’y a plus d’eau disponible du tout. Si cela arrive, une grosse cité peuplée de millions d’habitants arrive à court de bouteilles d’eau en quelques minutes. Dans mon cas, l’eau du robinet n’est pas de bonne qualité. Je peux y voir de petites particules ainsi que des restes de ce qui me semble être des algues mortes. Le goût n’est pas si mauvais. Pas bon, mais je sais qu’il y a des endroits dans le pays où c’est pire. Pour être honnête, une grosse part du pays n’a pas d’eau potable du tout.

Si vous pouvez construire un puits, faites-le, et mettez-le au sommet de votre liste des priorités de survivaliste. L’eau vient avant les armes, les médicaments et même la nourriture. Stocker autant d’eau que vous pouvez. Utilisez des bouteilles en plastique, remplissez des bouteilles de soda et placez-les dans un endroit frais, de préférence dans un sac poubelle de couleur sombre pour les protéger de la lumière du soleil. L’eau prendra le goût du plastique après quelques mois, mais de l’eau au goût de plastique est de loin préférable à pas d’eau du tout. Quel que soit le scénario SHTF auquel vous êtes confronté, l’eau en souffrira. Dans mon cas la crise économique crée des problèmes avec la compagnie de l’eau, qui réduit la maintenance et la qualité afin de réduire les coûts et de conserver leurs revenus en dépit des prix hauts qu’ils doivent payer pour les approvisionnements et l’équipement, qui viennent en grosse partie de l’étranger et qui, après le crash de 2001, coûtent « fois plus cher. Comme toujours, le citoyen lambda paie le prix fort pour cela. Cela irait de même en cas d’inondation ou d’attaques chimique ou biologique. L’eau nécessite des précautions particulières et elle pâtira quand TSHTF d’une façon ou d’une autre. Dans ce cas, si vous avez encore l’eau courante, un filtre de qualité est approprié, ainsi qu’une pompe si vous pouvez en avoir une. Une pompe manuelle serait idéale autant que possible. Estimez vos besoins en considérant approximativement un gallon par personne et par jour. Essayer d’avoir au minimum 3 à 4 semaines de réserve d’eau. Plus serait préférable.

J’ai passé beaucoup trop de temps à mon goût sans énergie. L’énergie a toujours été un problème dans mon pays, bien avant la crise de 2001. Les vrais problèmes commencent quand vous passez plus que quelques heures sans lumière. Juste après le SHTF de 2001 la moitié du pays s’est retrouvée sans électricité pendant 3 jours. Buenos Aires était devenue une gigantesque tombe obscure. Des personnes ont été prisonnières d’ascenseurs, les denrées périssables ont pourri, les hôpitaux, qui n’avaient que de quoi assurer le fonctionnement de leurs générateurs pendant quelques heures sont arrivés à court de carburant et donc d’énergie. Sans énergie, les jours ont tendance à devenir beaucoup plus courts. Une fois le soleil couché il n’y a plus grand-chose que vous pouvez faire. J’ai lu à la lumière de la bougie et de la torche électrique, et après un certain temps le mal de tête apparaît. Vous pouvez travailler un peu autour de la maison, mais seulement si vous n’avez pas besoin d’outils électriques. La criminalité augmente également une fois les lumières éteintes, aussi si vous devez aller quelque part durant un blackout, portez votre lampe torche dans une main et votre arme de poing dans l’autre.

Pour résumer, vivre dans une ville sans lumière devient déprimant au bout d’un certain temps. J’ai passé une partie de mes nuits seul, écoutant la radio, mangeant des conserves et nettoyant mes armes à la lumière de ma lampe frontale LED. Ensuite je me suis marié, ai eu un fils, et ai découvert que lorsque vous avez des êtres aimés autour de vous les blackouts ne sont pas si mal. Le fait est qu’une famille remonte le moral en pareilles situations."

Ferfal.

NB: SHTF= when Shit Hit The Fan...

saloperie

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"Un collégien écroué pour meurtre après une bagarre à Rennes

LE MONDE | 25 juin 2012 | Serge Le Luyer | 589 mots

L'autopsie du corps de Kylian, 13 ans, a montré que son décès résultait d'une strangulation. Kylian avait 13 ans. Vladimir (le prénom a été changé), 16 ans. Le premier était scolarisé en classe de 5e C, section football, au collège de Cleunay à Rennes."

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« Kylian avait 13 ans. Vladimir (le prénom a été changé), 16 ans. »

Pourquoi diable changer le prénom de Souleymane ? Sinon pour cacher qu’il est musulman et tchétchène?

Sinon pour tenter de camoufler que ce qu’on appelle la violence scolaire, en tout cas l’ultra-violence scolaire, est liée aux quartiers de l’immigration ?

Pourquoi choisir Vladimir comme prénom de substitution ? Sinon pour donner à ce beau prénom russe une image négative et noircir au passage celui du président Poutine ?

Ainsi en trois lignes Le Monde (26/06/2012) fait d’une pierre deux coups et satisfait ses deux principaux propriétaires : le mondialiste Matthieu Pigasse, de la banque Lazard, et Pierre Bergé, co-fondateur de SOS-Racisme.

Au passage on découvre que beaucoup de « Russes » qui figurent dans les statistiques de l’immigration et de l’administration pénitentiaire viennent en fait des républiques caucasiennes.

Le Monde nous dit, parlant de la victime et de son meurtrier, que « leurs regards se sont croisés ». Bel exercice de Novlangue !

C’est parce que le Breton Kylian (13 ans) n’a pas baissé le regard devant le Tchétchène Souleymane (16 ans) que ce dernier l’a assassiné.

Il ne s’agit pas de violences scolaires : Kilian est mort en Résistant.

Polémia /25/06/2012

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vladimir...

oui, pourquoi mentir? pourquoi travestir la réalité? pourquoi fermer les yeux?

ou comment nos modernes adeptes de la transparence tous azimuts ne refusent pas, souvent, de travestir le réel, mais pour la bonne cause...ou comment nos donneurs de leçons se comportent en petits fonctionnaire Orwelliens sans envergure remaniant le réel pour le faire correspondre à la ligne officielle du Parti...pour éviter de voir tous leurs ballons arc-en-ciel de l'utopie babélienne éclater misérablement.

Mais les faits dont têtus...

vladmir...ou la botte souveraine de la réalité chère à Trotski:

 «  La botte souveraine de la réalité, disait le vieux Léon. Les censeurs, les idéologues, les inquisiteurs de la pensée libre travestissent la réalité, la badigeonnent de leurs mensonges, traînent en justice ceux qui osent égratigner les façades peinturlurées. Et puis un jour, on entend un bruit de plus en plus proche, un fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer, géante, irrésistible, « la botte souveraine de la réalité » vient, s'impose. Le contreplaqué de mensonges s'écroule, le glapissement des folliculaires stipendiés s'étrangle, les mots prostitués retrouvent leur sens. La réalité se dresse devant nous, irréfutable. Bien vu, camarade Trotski ! » (Andrei Makine 2008, Cette France qu'on oublie d'aimer)

Et c'est presque beau cette tentative désespérée de corrompre le réel du conflit civilisationnel sinon ethnique ou racial archaïque, de badigeonner les murs de leurs mensonges métissés et vivre-ensembloïdes foireux, d'étouffer le fracas du réel avec leurs petits mensonges minables et leur rhéthorique à deux balles de folliculaires progressistes! On s'emmerderait sans ce cirque tragique. Saloperie que tout ça, pire, un aveu!

24/06/2012

irish tour 74


pécho!

 

« La décomposition des solidarités locales traditionnelles ne menace pas seulement les bases anthropologiques de la résistance morale et culturelle au capitalisme. En sapant également les fondements relationnels de la confiance (tels qu’ils prennent habituellement leur source dans la triple obligation de donner, recevoir et rendre) la logique libérale contribue tout autant à détruire ses propres murs porteurs, c’est-à-dire l’échange marchand et le contrat juridique. Dés que l’on se place sur le plan du simple calcul (et l’égoïste –ou l’économiste- n’en connaît pas d’autre) rien ne m’oblige plus, en effet, à tenir ma parole ou à respecter mes engagements (par exemple sur la qualité de la marchandise promise ou sur le fait que je ne me doperai pas), si j’ai acquis la certitude que nul ne s’en apercevra. A partir d’un certain seuil de désarticulation historique de l’ « esprit du don » (matrice anthropologique de toute confiance réelle) c’est donc la défiance et le soupçon qui doivent logiquement prendre le relais.

Dans ce nouveau cadre psychologique et culturel, le cynisme tend alors à devenir la stratégie humaine la plus rationnelle ; et « pas vu, pas pris », la maxime la plus sûre du libéralisme triomphant (comme le sport en administre la preuve quotidienne à mesure qu’il se professionnalise et qu’il est médiatisé). Comme souvent, c’est le sympathique Yannick Noah qui a su formuler, avec sa rigueur philosophique habituelle, les nouveaux aspects de cette question morale. Son fils, Joakim, ayant récemment commis, selon les mots de Yannick lui-même, « une petite boulette » (alcool et drogue au volant d’un véhicule sans permis avec, en prime, excès de vitesse), notre héros national a aussitôt tenu à lui rappeler publiquement que l’essentiel, en l’occurrence, aurait été « de ne pas se faire pécho » ; ajoutant au passage, que « ça fait vingt ans que je fais le con et je suis encore populaire parce que les gens pensent que je suis un mec bien. Alors Joakim peut faire la même chose. » En hommage à cette belle leçon de pédagogie paternelle, je propose donc d’appeler principe de Noah la loi qui tend à gouverner une partie croissante des échanges économiques contemporains (on sait par exemple que la contrefaçon est effectivement devenue l’une des industries les plus florissantes du capitalisme moderne).

JC Michéa, La double pensée, 2008.

15:13 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : noah

21/06/2012

land of few

pendant ce temps-là,

08:24 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : usa

20/06/2012

shadow play

restore hope

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"L'évolution des événements mondiaux se déroule conformément aux anticipations élaborées par LEAP/E2020 au cours des récents trimestres. L'Euroland est enfin sorti de sa torpeur politique et du court-termisme depuis l'élection de François Hollande (1) à la tête de la France et le peuple grec vient de confirmer sa volonté de résoudre ses problèmes au sein de l'Euroland (2) démentant ainsi tous les « pronostics » des médias anglo-saxons et des eurosceptiques. A partir de maintenant, l'Euroland (en fait l'UE moins le Royaume-Uni) va donc pouvoir aller de l'avant et se doter du véritable projet d'intégration politique, d'efficacité économique et de démocratisation sur la période 2012-2016 comme LEAP/E2020 l'a anticipé en Février dernier (GEAB N°62). C'est une nouvelle positive mais, pour les semestres à venir, cette « seconde Renaissance » du projet européen (3) constituera bien la seule bonne nouvelle au niveau mondial.

Toutes les autres composantes de la situation globale sont en effet orientées dans un sens négatif, voire catastrophique. Là encore, les médias dominants commencent à se faire l'écho d'une situation anticipée de longue date par notre équipe pour l'été 2012. En effet, sous une forme ou une autre, plus souvent en pages intérieures qu'en grands titres (monopolisés depuis des mois par la Grèce et l'Euro (4)), on retrouve désormais les 13 thèmes suivants :

1. Récession globale (plus aucun moteur de croissance nulle part / fin du mythe de la « reprise US ») (5)
2. Insolvabilité croissante et partiellement reconnue comme telle désormais de l'ensemble du système bancaire et financier occidental
3. Fragilité croissante des actifs financiers clés comme les dettes souveraines, l'immobilier et les CDS à la base des bilans des grandes banques mondiales
4. Chute du commerce international (6)
5. Tensions géopolitiques (notamment au Moyen-Orient) approchant du point d'explosion régionale
6. Blocage géopolitique global durable à l'ONU
7. Effondrement rapide de tout le système occidental de retraites par capitalisation (7)
8. Fractures politiques croissantes au sein des puissances « monolithiques » mondiales (USA, Chine, Russie)
9. Absence de solutions « miracles », comme en 2008/2009, du fait de l'impuissance croissante de plusieurs grandes banques centrales occidentales (FED, BoE, BoJ) et de l'endettement des Etats
10. Crédibilité en chute libre pour tous les Etats devant assumer la double charge d'un endettement public et d'un endettement privé excessifs
11. Incapacité à maîtriser/ralentir la progression du chômage de masse et de longue durée
12. Echecs des politiques de stimulus monétaristes et financiers comme des politiques d'austérité « pure »
13. Inefficacité désormais quasi-systématique des enceintes internationales alternatives ou récentes, G20, G8, Rio+20, OMC, ... sur tous les thèmes-clés de ce qui n'est plus en fait un agenda mondial (8) faute de consensus : économie, finance, environnement, résolution de conflits, lutte contre la pauvreté,
 
Selon LEAP/E2020, et en conformité avec ses anticipations déjà anciennes, tout comme avec celles de Franck Biancheri dès 2010 dans son livre « Crise mondiale : En route pour le monde d'après », cette seconde moitié de 2012 va bien marquer un point d'inflexion majeur de la crise systémique globale et des réponses qui lui sont apportées.

Il va être caractérisé par un phénomène en fait très simple à comprendre : si l'Euroland est aujourd'hui en mesure d'aborder cette période de façon prometteuse (9), c'est parce qu'elle a traversé ces dernières années une crise d'une intensité et d'une profondeur inégalée depuis le début du projet de construction européenne après la Seconde Guerre Mondiale (10). A partir de la fin de cet été 2012, ce sont toutes les autres puissances mondiales, Etats-Unis en tête (11), qui vont devoir affronter un processus identique. C'est à ce prix, et à ce prix seulement, qu'elles seront ensuite, dans quelques années, en mesure d'entamer une lente remontée vers la lumière.

Mais aujourd'hui, après avoir tenté par tous les moyens de retarder l'échéance, l'heure de la facture arrive. Et comme en toute chose, la capacité à retarder l'inévitable se paye au prix fort, à savoir l'accroissement du choc d'ajustement à la nouvelle réalité. Il s'agit en fait de la fin de partie pour le monde d'avant la crise. Les 7 sonneries de trompettes de Jéricho qui marqueront la période Septembre/Octobre 2012 vont faire s'écrouler les derniers pans du « Mur Dollar » et des murailles qui ont protégé le monde tel qu'on le connaît depuis 1945.

Le choc de l'automne 2008 ressemblera à un petit orage estival en comparaison de ce qui va affecter la planète dans quelques mois.

LEAP/E2020 n'a en effet jamais constaté la convergence temporelle d'une telle série de facteurs explosifs, et de facteurs aussi fondamentaux (économie, finance, géopolitique, ...), depuis 2006, date du début de ses travaux sur la crise systémique globale. En toute logique, dans notre modeste tentative de publier régulièrement une « météo de la crise », nous nous devons donc d'adresser à nos lecteurs une « alerte rouge » car c'est bien à cette catégorie qu'appartient le phénomène qui se prépare à impacter le système mondial en Septembre/octobre prochain.
 
Dans ce GEAB N°66, nous développons nos anticipations pour sept facteurs clés dans ce choc de Septembre-Octobre 2012, les sept sonneries des trompettes de Jericho (12) marquant la fin du monde d'avant la crise. Il s'agit de quatre facteurs géopolitiques au Moyen-Orient et de trois composantes économiques et financières au cœur du choc à venir :

1. Iran/Israël/USA : La guerre de trop aura bien lieu
2. La bombe assyrienne : l'allumette israélo-américaine-iranienne dans la poudrière Syrie-Irak
3. Le chaos AfPak : l'armée US et l'OTAN, otages d'une sortie de conflit de plus en plus difficile
4. L'Automne arabe : les pays du Golfe emportés dans la tourmente.
5. Etats-Unis : « Taxmargeddon » commence dès l'été 2012 – L'économie US en chute libre à l'automne
6. La grande insolvabilité bancaire au rendez-vous de Septembre-Octobre 2012 : Bankia version City-Wall Street
7. L'insoutenable légèreté des QE de l'été 2012 – les banques centrales américaine, britannique et japonaise hors-jeu

Par ailleurs, nous développons des recommandations précises sur la manière de minimiser l'impact du choc en préparation sur sa propre situation qu'on soit simple particulier ou décideur au sein d'entreprises ou d'institutions publiques. Nous présentons également le GlobalEurope Dollar Index du mois. "

source/GEAB

(1) Désormais les débats, salutaires surtout s'ils sont francs et larges, se préoccupent de moyen long terme, de l'intégration politique et des nouvelles institutions nécessaires. D'ici la fin de l'été, l'évidence que la dimension Euroland est centrale s'imposera et permettra de contourner la difficulté des institutions à 27 qui sont aujourd'hui dans un tel état de délabrement et d'omniprésence britannique qu'il n'est pas possible à ce stade de leur confier une tâche importante pour mettre en place la gouvernance de l’Euroland. La problématique Hollande-Merkel tient en fait beaucoup plus à cette réalité qu'à une divergence « institutions communes» ou « approche intergouvernementale ». Les institutions de Bruxelles appartiennent elles aussi au monde d'avant la crise et sont inaptes à fonder l'Europe d'après la crise. Sources : Deutsche Welle, 11/06/2012 ; Spiegel, 06/05/2012 ; El Pais, 10/06/2012 ; La Tribune, 10/06/2012

(2) Qui en échange va rendre plus tolérable le difficile ajustement du pays après 30 années perdues au sein de l'UE, perdues car gaspillées sans aucune modernisation de l'Etat grec à la clé. Source : YahooNews, 18/06/2012

(3) MarketWatch du 14/06/2012 en est même à prédire à la Suisse une inévitable intégration dans l'Euroland … comme LEAP l'a fait il y a déjà quelques temps.

(4) Stratégie de diversion oblige !

(5) Sources : Bloomberg, 15/06/2012 ; Albawaba, 12/06/2012 ; ChinaDaily, 05/06/2012 ; CNNMoney, 11/05/2012 ; Telegraph, 04/06/2012 ; MarketWatch, 05/04/2012

(6) Source : IrishTimes, 12/04/2012 ; CNBC, 08/06/2012

(7) Sources : WashingtonPost, 11/06/2012 ; Telegraph, 11/06/2012 ; TheAustralian, 15/06/2012 ; Spiegel, 06/05/2012 ; ChinaDaily, 15/06/2012

(8) En deux ans, il y a bien eu une dislocation de l'agenda diplomatique mondial.

(9) A ce sujet, LEAP/E2020 anticipe l'entrée des questions de défense au cœur du débat sur l'intégration politique. Tout comme l'Euro fut créé au sein d'un accord complexe impliquant un soutien français fort à l'unification allemande contre la mutualisation du Deutsche Mark, l'intégration politique qui se profile va impliquer la mutualisation de la « signature allemande » en échange d'une forme de mutualisation (au moins pour le noyau de l'Euroland) de la dissuasion nucléaire française. Les dirigeants français vont découvrir ainsi 3 choses : que la question de sécurité/défense préoccupe fortement leurs partenaires de l'Euroland contrairement aux apparences (du fait notamment de la perte de crédibilité rapide de la protection US), qu'il n'y a pas de raison qu'un débat complexe et difficile soit suscité par cette nouvelle phase d'intégration uniquement en Allemagne (la France aussi va devoir s'y mettre), et enfin que les opinions publiques ne sont pas contre ce type d'approche très concrète à la différence des traités juridiques incompréhensibles (comme en 2005). En matière de défense, on assiste déjà à une évolution majeure : la France se détourne sans le clamer haut et fort de tout partenariat significatif avec le Royaume-Uni pour se recentrer sur la coopération avec l'Allemagne et les pays du continent. Le fait que le Royaume-Uni promette toujours et ne tienne jamais ses engagements en matière de défense européenne (dernier en date : le développement commun de porte-avions est remis en cause par la décision britannique de ne pas adapter son porte-avion pour accueillir les appareils français) a été enfin analysé pour ce qu'il était, à savoir une tentative ininterrompue d'empêcher l'émergence d'une défense européenne. Et les réductions drastiques des capacités de défense britannique, pour raisons budgétaires, en ont fait un partenaire de moins en moins attractif. Sources : Monde Diplomatique, 15/05/2012 ; Telegraph, 06/06/2012 ; Le Point, 14/06/2012

(10) Choc amplifié dans la psychologie collective européenne et mondiale par l'incapacité des Européens durant cette période d'empêcher d'être instrumentalisés par la City et Wall Street en matière médiatique, afin d'une part de détourner l'attention de leurs propres difficultés, et d'autre part, d'essayer de « casser » cet Euroland en émergence qui bouscule l'ordre établi après 1945.

(11) Pays qui a vu la richesse de ses habitants être réduite de 40% entre 2007 et 2010 selon l'étude récente réalisée par la Réserve fédérale US. Nous nous permettons de rappeler que lorsque nous indiquions en 2006, dès les premiers numéros du GEAB, que cette crise allait provoquer une baisse de 50% de la richesse des ménages américains, la plupart des « experts » estimaient cette anticipation comme totalement aberrante. Et il s'agit de 2010. Comme nous l'avons indiqué, ce sont encore au moins 20% de baisse qui attendent les ménages US. Ce rappel vise à souligner que l'une des plus grandes difficultés du travail d'anticipation, c'est l'immense inertie des opinions et l'absence d'imagination des experts. Chacune renforce l'autre pour laisser croire qu'aucun changement majeur négatif n'est au coin de la rue. Source : WashingtonPost, 11/06/2012 ; US Federal Reserve, 06/2012

(12) Pour en savoir plus sur le mythe des trompettes de Jericho : Wikipedia
 
photo: 1993 © Paul Watson: le 5 juin 1993, des incidents très sérieux éclatent dans un quartier de la capitale somalienne Mogadiscio: des manifestants armés attaquent un groupe de casques bleus pakistanais. 24 soldats pakistanais sont tués. Pour l’ONUSOM, l’autorité internationale en Somalie, c’est le général Aïdid qui est responsable de ce massacre. Les États-Unis décident alors de renforcer leurs forces sur place et créent une unité d’intervention spéciale dans le cadre de l’opération « Restore hope ». Cette force est notamment constituée de Rangers et de commandos Delta.

Le 3 octobre, les Américains tentent de capturer le général Mohammed Aïdid. Mais l’opération, mal coordonnée, se transforme en débâcle : un hélicoptère Black Hawk est abattu par les milices du général Aidid, dix-huit soldats américains, plusieurs dizaines de soldats malaisiens et des centaines de Somaliens sont tués dans les combats. Les corps des soldats américains attachés par des cordes à un véhicule tout-terrain, furent traînés dans la poussière sur des dizaines de mètres sous les caméras des reporters.

La scène avait humilié l'Amérique et préludé au piteux retrait de ses troupes, décidé par Bill Clinton qui venait d'accéder au pouvoir. Un épisode que l'administration Bush n'a cessé de dépeindre comme le scénario honteux d'une Amérique qui avait peur d'elle-même. L'Amérique est de retour, proclamaient les nouveaux dirigeants. Jamais, assuraient ces derniers, les États-Unis ne connaîtraient à nouveau pareille humiliation……

19/06/2012

Wanderer

merci johnny

20:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cash

17/06/2012

nos amis du Progrès

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ha ha ha.le blanc c'est joli aussi.

(photo choppée chez LIESI, où l'on explique fort bien comment billets et petits napoléons sont désormais marqués et repérables -pour quand nos amis du Progrès siffleront la fin de la récré- et comment y pallier. pour paranos seulement bien sûr)

meurtre


CATASTROIKA - Multilingual par infowar

12/06/2012

rappel

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Post de décembre 2004 – Compte-rendu de situation sur la faillite de l’Argentine

OK, c’est parti, j’espère que cela aidera. Nous désignons souvent les gens non préparés - la masse – sous le terme de moutons. Mouton les décrit particulièrement bien. Ils font ce que les autres font, ne se battent pas pour leurs droits, acceptent presque tout et ainsi de suite. Mais que ce passe-t-il quand les moutons sont désespérés ? Eh bien, ce qui s’est passé ici.

Après des années de fermetures d’usines et de destruction de notre industrie nationale, de salaires extrêmement bas, les gens en ont eu assez. Cette économie destructive menée par Menem, notre ancien président, un des présidents les plus corrompus de l’histoire (il était impliqué dans l’attentat de l’ambassade israélienne et gérait le marché de la drogue dans le pays, juste pour cité quelques exemples) associée à la stupidité du président suivant, De La Rúa, était la formule du désastre.

Un jour le Ministre de l’Economie a déclaré que personne ne pourrait obtenir plus de 100 dollars par jour de l’ATM (NDT : Automatic Teller Machine = Distributeur de billets) ni clôturer des comptes bancaires. Vous pouviez juste retirer 100 dollars par jour à la banque. C’était tout. Alors vint la dévaluation. Avant qu’elle n’arrive, un dollar US valait un peso argentin. Soudainement le ratio est passé à un dollar US pour 2 pesos, puis 2,5 et même 4. Aujourd’hui un dollar US vaut 3 pesos. Les banques conservent l’argent du peuple, leurs dépôts en dollars US inclus. Si vous aviez 1000 dollars US à la banque de Boston par exemple, elles les ont remplacés par 1000 pesos, équivalents à 333 dollars US. Elles vont ont donc volé 666 dollars US ! Les prix ont augmenté de 200 à 300%, parfois plus. Imaginez un instant à quoi ressemblerait votre vie si demain vous vous rendez au supermarché et constatez que tout à augmenté de 200%. Comment survivriez-vous avec votre chèque de paie ?

Les moutons sont devenus désespérés. Tout d’abord parce qu’ils avaient été spoliés par les banques et ne reverraient jamais leur argent. Ensuite parce que les classes sociales bénéficiant des revenus les plus bas ont découvert que leur salaire ne suffirait jamais à s’acheter le minimum vital. Le pays a alors protesté en demandant la démission du président. Lequel a dû quitter le palais présidentiel en hélicoptère… Les banques ont été saccagées par le peuple voulant récupérer son argent durement gagné. Les supermarchés et magasins ont été pillés, ainsi que les maisons. Cela a duré environ un mois, le chaos, concentré dans les grandes villes, s’étendant à tout le pays.

Je me souviens m’être retrouvé dans un supermarché en train de négocier avec le manager, alors que les émeutiers se trouvaient dehors. Parfois, ils ne détruisaient pas l’endroit si le supermarché leur laissait les biens pacifiquement. La nourriture est devenue rare. Je veux dire par là que vous ne pouviez acheter qu’une certaine quantité de lait ou d’eau, 4 bouteilles par exemple. Et la plupart des produits d’importation ont disparu. Les produits électroniques comme les TV, les lecteurs vidéos et les réfrigérateurs ont conservé leur prix en dollars, devenant inaccessibles pour beaucoup de gens. La même chose s’est produite avec l’immobilier, les voitures et les produits de luxe. Aujourd’hui tout cela semble bien lointain. Non parce que la situation s’est améliorée, mais simplement parce que nous humains avons cette damnées capacité à nous adapter. Combien nos vies ont-elles changé ? Je ne suis même pas capable de l’expliquer… Tout a changé ! Les rues sont plus dangereuses que jamais, grâce à la pauvreté généralisée.

En raison de cela l’éducation a également souffert, les enfants devant travailler ou voler au lieu d’aller à l’école. Comment pourrais-je vous l’expliquer ? Par exemple les outils sont devenus vraiment chers, vu que la majorité est importée. N’oubliez pas que notre industrie a été vendue ou détruite. Des trucs comme les MRE (NDT : Meal Ready to Eat) ou les barres énergétiques de survie sont impossibles à se procurer. Plus personne ne les importe (j’ai payé 10 dollars pour une MRE qu’un gars avait). Les armes et les munitions sont vraiment chères et sont vendues en petites quantités. Oubliez l’idée d’acheter une caisse de munitions ! Oubliez cela ! Je sais que c’est difficile pour certains d’entre vous d’imaginer cela, mais vous ne pouvez plus acheter une caisse de quoi que ce soit. Un grand magasin pourra avoir 10 ou 15 boîtes de chacune 20 balles de 308. Les petits magasins en auront 10 ou moins. Seules les munitions courantes sont disponibles, comme les calibres .22, .38, .357, 9mm, quelques 40 S&W, 12, 308 et un peu de .223. C’est à peu près tout. Les munitions pour mon 357 SIG sont difficiles à obtenir. J’achète une boîte de munitions chaque fois que je le peux… et c’est extrêmement cher.

PASSAGE CENSURE - NON CONFORME A LA CHARTE OLDUVAI SUR LES ARMES

Les chaussures et les vêtements sont également chers, même en dollars US. La main d’œuvre est bon marché : vous pouvez avoir un domestique et un jardinier pour 300 dollars. Il n’y a pas d’emploi sûr. Avec 20% de chômage, ils vous paient ce qu’ils veulent et si vous ne voulez pas du travail il y a 100 personnes prêtes à le faire. Posséder un magasin est difficile. Vous devez prendre en compte les attaques à main armée (certains sont attaqués 10 fois par mois) et vous devez également payer la police pour votre protection (contre eux-mêmes). J’espère que cela aidera, au moins vous aurez une idée de ce que sera votre monde si cela arrive à votre pays, en espérant que vous n’aurez jamais à expérimenter cela… Si vous avez une question n’hésitez pas à demander. J’espère vous être utile.

Ferfal, 2004.

11/06/2012

fracasser le patriarcat

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« Contrairement aux idées développées par une Wendy Brown (qui croit encore, en bonne disciple américaine de Foucault, que les valeurs « néoconservatrices » sont le complément spirituel logique d’une société capitaliste moderne), il apparaît en effet évident que l’accumulation du Capital (ou « croissance ») ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure pour constater, au contraire,  que la « croissance » ne peut trouver ses bases psycho-idéologiques réelles que dans une culture de la consommation généralisée, c’est-à-dire dans cet imaginaire « permissif », « fashion » et « rebelle » dont l’apologie permanente est devenue la principale raison d’être de la nouvelle gauche (et qui constitue parallèlement le principe même de l’industrie du divertissement, , de la publicité et du mensonge médiatique). Comme le souligne ainsi Thomas Franck (Pourquoi les pauvres votent à droite, Agone 2008), " c’est le monde des affaires qui, depuis les plateaux de télévision, et toujours sur le ton hystérique de l’insurrection culturelle, s’adresse à nous, choquant les gens simples, humiliant les croyants, corrompant les traditions et fracassant le patriarcat. C’est à cause de la nouvelle économie et de son culte pour la nouveauté et la créativité que nos banquiers se gargarisent d’être des « révolutionnaires » et que nos courtiers en bourse prétendent que la détention d’actions est une arme anti-conformiste qui nous fait entrer dans le millénaire rock’n’ roll."  C’est donc parce qu’ « une économie de droite » ne peut fonctionner durablement qu’avec une « culture de gauche », que les dictatures libérales ne sauraient jamais avoir qu’une fonction historique limitée et provisoire : celle, en somme, de remettre l’économie sur ses rails, en noyant éventuellement dans le sang (sur le modèle Indonésien ou Chilien) les différents obstacles politiques et syndicaux à l’accumulation du Capital. A terme, c’est cependant le régime représentatif (dont l’ingénieux système électoral fondé sur le principe de l’alternance unique, constitue l’un des verrous les plus efficaces contre la participation autonome des classes populaires au jeu politique) qui apparaît comme le cadre juridique et politique le plus approprié au développement intégral d’une société spectaculaire et marchande ; autrement dit d’une société en mouvement perpétuel dans laquelle, comme l’écrivait Marx, « tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée et tout ce qui était sacré est profané . »

Jean-claude Michéa, La double pensée.

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Illustration quotidienne et réjouissante de cette analyse dans la lecture du journal Libération, forme la plus accomplie de cette synthèse réussie entre économie de marché et libéralisme culturel. Torchon dont le principal actionnaire, le baron Edouard de Rothschild, ex-maoïste (dont la fortune personnelle est estimée à plus de 300 millions d'euros) a récemment fait son alyah, acquérant ainsi la double nationalité franco-israëlienne.

De quoi relativiser beaucoup de choses, me semble-t-il.

(photo: André Marie Paul Mouchard dit "Laurent Joffrin" relisant son édito, 2012)^^ un rien m'amuse

podcast

10/06/2012

what else?

08/06/2012

beach

alexandre,marc aurèle,europe,usa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


podcast


07/06/2012

république

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« Manuel Valls, ministre de l’intérieur. Fils d’un artiste peintre catalan exposé dans de multiples musées internationaux. L’absence de taxation des œuvres d’arts lui évite sans doute de régler un ISF élevé. Français de fraîche date (naturalisé en 1982). A peut-être appartenu brièvement à l’Organisation communiste internationale (« lambertiste »), si l’on en croit A gauche de la gauche (Seuil, 2002) de Denis Pingaud, lui-même ancien militant d’extrême gauche. Membre du Siècle et du groupe Bilderberg. Franc-maçon, il appartient à la même loge que son ami Alain Bauer (parrain d’un de ses fils), la loge l’Infini maçonnique (Grand Orient de France). A été un des rares députés socialistes à se prononcer en faveur de l’envoi de soldats français en Afghanistan et pour le contrôle par la commission européenne des budgets nationaux. Participant régulier des dîners du CRIF, orateur au congrès des Amis d’Israël en France, opposé à l’entrée de la Palestine à l’ONU. Il s’est déclaré le 17 juin 2011, sur Radio Judaica (Strasbourg) "lié de manière éternelle avec la communauté juive et Israel" par sa seconde épouse, la violoniste Anne Gravoin, qui est juive (cf. Actualité juive, 24 mai 2012). Il a obtenu 5.63% des voix aux primaires socialistes pour l’élection présidentielle, avant de diriger le pôle communication de la campagne de François Hollande. » Faits et Documents, 1-15/06/2012

« A peine nommé place Beauvau, Manuel Valls a réservé sa première sortie en province, le 21 mai, au dîner annuel à Marseille de la section PACA du CRIF. Le nouveau ministre de l’Intérieur en a profité pour déclarer qu’il n’accepterait pas la présence sur le territoire de « soi-disant théologiens (prônant) la haine du Juif ». Comme ses prédécesseurs, il a assuré que « quand un juif de France est attaqué, c’est la république elle-même qui est a attaquée. » Ibid

06/06/2012

big one

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RdL : Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui est en train d’arriver sous nos yeux, depuis au moins une trentaine d’années, depuis 2008, depuis quelques mois, ces dernières semaines ?


Frédéric Lordon : C’est une leçon de choses historiques. Ouvrons bien les yeux, on n’a pas souvent l’occasion d’en voir de pareilles. Nous assistons à l’écroulement d’un monde et ça va faire du gravât. L’histoire économique, en tout cas celle qui a fait le choix de ne pas être totalement bornée – je veux parler d’auteurs comme Kindleberger, Minsky ou Galbraith – a depuis longtemps médité l’effrayant pouvoir de destruction de la finance libéralisée. Il fallait de puissants intérêts – très évidemment constitués – à la cécité historique pour remettre sur les rails ce train de la finance qui a déjà causé tant de désastres ; en France, comme on sait, c’est la gauche de gouvernement qui s’en est chargée.


De sorte que, à la lumière de ces leçons de l’histoire, on pouvait dès le premier moment de la dérégulation financière annoncer la perspective d’une immense catastrophe, et ce sans pourtant savoir ni où, ni quand, ni comment exactement elle allait se produire. La catastrophe en question aura pris vingt ans pour survenir, mais voilà, nous y sommes. Notons tout de même qu’un scénario que certains avaient envisagé d’assez longue date considérait l’hypothèse de la succession de crises financières sérieuses, rattrapées mais, aucune des contradictions fondamentales de la finance de marché n’étant résolues, enchaînées selon un ordre de gravité croissante, jusqu’à la big one. Sous ce rapport, la première crise de la série n’aura pas pris un an pour se manifester puisque le grand krach boursier se produit en 1987… après le big bang de 1986. Puis elles se sont succédé à intervalle moyen de trois ans. Et nous voilà en 2007. 2007, n’est-ce pas, et pas 2010. Car le discours libéral n’a rien de plus pressé que de nous faire avaler l’idée d’une crise des dettes publiques tout à fait autonome, européenne dans son principe, et imputable à une fatalité d’essence de l’État impécunieux. Or le fait générateur est bien la crise de la finance privée, déclenchée aux États-Unis, expression d’ailleurs typique des contradictions de ce qu’on pourrait appeler, pour faire simple, le capitalisme de basse pression salariale, dans lequel la double contrainte de la rentabilité actionnariale et de la concurrence libre-échangiste voue la rémunération du travail à une compression continue et ne laisse d’autre solution à la solvabilisation de la demande finale que le surendettement des ménages. C’est cette configuration qui explose dans le segment particulier des crédits hypothécaires [plus connus sous le nom de subprimes] et qui va, en un an, déstabiliser tout le système financier étasunien, puis, interconnexions bancaires obligent, européen, jusqu’au moment Lehman. Là, on est au bord de l’effondrement total et il faut sauver les banques. Je dis « il faut sauver les banques », car la ruine complète du système bancaire nous ramène en cinq jours à l’équivalent économique de l’état de nature. Mais il ne s’agit pas de le sauver et puis rien ! Or c’est ce que font tous les gouvernements, en se contentant à partir de 2009 d’annoncer des projets de re-régulation où le ton martial le dispute à l’innocuité. Trois ans plus tard, la re-régulation financière n’a pas quitté le stade velléitaire – ce qui est tout à fait regrettable car le système bancaire est encore plus vulnérable qu’en 2007, alors que point une crise d’un format très supérieur… Entre-temps, les banquiers remis à flot jurent ne plus rien devoir à la société sous prétexte que la plupart d’entre eux ont remboursé les aides d’urgence reçues à l’automne 2008.


Évidemment, pour rétablir leur bonne conscience en même temps que leurs bilans financiers, il leur faut feindre d’ignorer l’ampleur de la récession que le choc financier a laissée derrière lui. C’est de ce choc même que viennent dans un premier temps l’effondrement des recettes fiscales, l’envol mécanique des dépenses sociales, le creusement des déficits, l’explosion des dettes puis, dans un deuxième temps, les plans d’austérité… réclamés par la même finance qui vient d’être sauvée aux frais de l’État ! Donc, depuis 2010 et l’éclatement de la crise grecque, la finance rescapée massacre les titres souverains sur les marchés obligataires alors qu’elle aurait trépassé si les États ne s’étaient pas saignés pour la rattraper du néant. C’est tellement énorme que c’en est presque beau… Pour couronner le tout, les marchés exigent – et bien sûr obtiennent – des États des politiques de restriction coordonnées qui ont le bon goût de conduire au résultat exactement inverse de celui supposément recherché : la restriction généralisée est telle que les recettes fiscales s’effondrent aussi vite que les dépenses sont coupées, si bien qu’in fine les dettes croissent. Mais l’austérité n’est pas perdue pour tout le monde : son parfait prétexte, « le problème des dettes publiques », aura permis à l’agenda néolibéral d’engranger de spectaculaires progrès, inenvisageables en toute autre circonstance. On l’a déjà compris, la leçon de choses est bien moins économique que politique. Elle est d’ailleurs tellement riche qu’on ne sait plus par quel bout l’attraper. Il y a, d’un côté, l’extraordinaire position de pouvoir conquise par l’industrie financière qui peut forcer les puissances publiques à son secours, puis aussitôt se retourner contre elles dans la spéculation sur les dettes souveraines, et pour finir refuser toute re-régulation sérieuse. Il y a, d’un autre, la force de l’agenda néolibéral qui, inflexible, poursuit sa route au milieu des ruines qu’il a luimême créées : jamais le néolibéralisme n’a connu si prodigieuse avancée qu’à la faveur de… sa crise historique, l’explosion des endettements publics ayant créé une formidable opportunité pour une entreprise de démantèlement de l’État social sans précédent, par plans d’austérité et « pacte pour l’euro » interposés.


Où que le regard se tourne, il ne trouve que régressions phénoménales. Il y a enfin, et peut-être surtout, la crise historique de l’idée de souveraineté, attaquée de deux côtés. Du côté des marchés financiers, puisqu’il est maintenant évident que les politiques publiques ne sont pas conduites d’après les intérêts (seuls) légitimes du corps social, mais selon les injonctions des créanciers internationaux, devenus « corps social concurrent », tiers intrus au contrat social, ayant spectaculairement évincé l’une de ses parties.

(...) Voilà le drame de l’époque : c’est qu’au niveau de ces gens qu’on continue à appeler – on se demande pourquoi tant leur bilan historique est accablant – des « élites », il n’y a plus nulle part aucune force de rappel intellectuelle susceptible de monter un contre-discours. Et le désastre est complet quand les médias eux-mêmes ont été, et depuis si longtemps, emportés par le glissement de terrain néolibéral ; le plus extravagant tenant à la reconduction des éditorialistes, chroniqueurs, experts à demi vendus et toute cette clique qui se présente comme les précepteurs éclairés d’un peuple nativement obtus et « éclairable » par vocation.
On aurait pu imaginer que le cataclysme de l’automne 2008 et l’effondrement à grand spectacle de la finance conduirait à une non moins grande lessive de tous ces locuteurs émergeant en guenilles des ruines fumantes, mais rien du tout ! Pas un n’a bougé !
Alain Duhamel continue de pontifier dans Libération ; le même journal, luttant désespérément pour faire oublier ses décennies libérales, n’en continue pas moins de confier l’une de ses plus décisives rubriques, la rubrique européenne, à Jean Quatremer qui a méthodiquement conchié tous ceux qui dénonçaient les tares, maintenant visibles de tous, de la construction néolibérale de l’Europe. Sur France Inter, Bernard Guetta franchit matinée après matinée tous les records de l’incohérence – il faudrait le reconduire à ses dires d’il y a cinq ans à peine, je ne parle même pas de ceux de 2005, fameuse année du traité constitutionnel européen… L’émission hebdomadaire d’économie de France Culture oscille entre l’hilarant et l’affligeant en persistant à tendre le micro à des gens qui ont été les plus fervents soutiens doctrinaux du monde en train de s’écrouler, parmi lesquels Nicolas Baverez par exemple, sans doute le plus drôle de tous, qui s’est empressé de sermonner les gouvernements européens et de les enjoindre à la plus extrême rigueur avant de s’apercevoir que c’était une ânerie de plus. Et tous ces gens plastronnent dans la plus parfaite impunité, sans jamais que leurs employeurs ne leur retirent ni une chronique ni un micro, ni même ne leur demandent de s’expliquer ou de rendre compte de leurs discours passés Voilà le monde dans lequel nous vivons, monde de l’auto-blanchiment collectif des faillis.

Dans ce paysage où tout est verrouillé, où la capture « élitaire » a annihilé toute force de rappel, je finis par me dire qu’il n’y a plus que deux solutions de remise en mouvement : une détérioration continue de la situation sociale, qui conduirait au franchissement des « seuils » pour une partie majoritaire du corps social, c’est-à-dire à une fusion des colères sectorielles et à un mouvement collectif incontrôlable, potentiellement insurrectionnel ; ou bien un effondrement « critique » du système sous le fardeau de ses propres contradictions – évidemment à partir de la question des dettes publiques – et d’un enchaînement menant d’une série de défauts souverains à un collapsus bancaire – mais cette fois autre chose que la bluette « Lehman »… Disons clairement que la deuxième hypothèse est infiniment plus probable que la première… quoiqu’elle aurait peut-être, en retour, la propriété de la déclencher dans la foulée. Dans tous les cas, il faudra sacrément attacher sa ceinture. Et surtout continuer de réfléchir aux formes politiques d’un mouvement social capables de lui éviter toutes les dérives fascistoïdes.
À constater le degré de verrouillage d’institutions politiques devenues absolument autistes et interdisant maintenant tout processus de transformation sociale à froid, je me dis aussi parfois que la question ultra taboue de la violence en politique va peut-être bien devoir de nouveau être pensée, fût-ce pour rappeler aux gouvernants cette évidence connue de tous les stratèges militaires qu’un ennemi n’est jamais si prêt à tout que lorsqu’il a été réduit dans une impasse et privé de toute issue.


Or il apparaît d’une part que les gouvernements, entièrement asservis à la notation financière et dévoués à la satisfaction des investisseurs, sont en train de devenir tendanciellement les ennemis de leurs peuples, et d’autre part que si, à force d’avoir méthodiquement fermé toutes les solutions de délibération démocratique, il ne reste plus que la solution insurrectionnelle, il ne faudra pas s’étonner que la population, un jour portée au-delà de ses points d’exaspération, décide de l’emprunter – précisément parce que ce sera la seule. ■

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photo: ça monte..

05/06/2012

anatomie du chaos (11): BHV

 

les occasions de rire ne sont pas légion en ce moment, ne nous privons pas des comiques tribulations du grand capital apatride en Cyrènaïque.

jardins et routes

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"C’est à Paranesti, au nord de Drama, sur les contreforts des Rhodopes, la chaîne de montagnes qui longe les deux côtés de la frontière avec la Bulgarie, que commence notre voyage. C’est la municipalité la plus grande et la moins peuplée de la Grèce, riche en immenses étendues de forêt. Nous y sommes allés pour participer à une bourse aux semences et une rencontre internationale de trois jours organisées par Peliti, une association créée il y a dix ans par Panagiotis et Sonia Sainatoudis.

De ce séjour d’à peine deux semaines en Grèce, nous retiendrons à quel point ce pays correspond peu à l’image caricaturale largement projetée par nos médias. Je n’évoquerai pas ici la profonde crise économique, sociale et humaine, les dégâts causés par les diktats européens et par la tristement célèbre troïka [1], les réductions de salaires de 20 %, 30 %, parfois même de 50 % ou 70 %, les retraites sabrées de 20 %, les coupes drastiques dans les budgets de la santé, les chiffres astronomiques du chômage, les 40 000 nouveaux sans-abri, le million de repas distribués gratuitement chaque jour par différents organismes, dont l’Eglise [2]... C’est une autre réalité que j’ai envie d’évoquer, celle que nous avons découverte dans des zones fortement rurales.

Première surprise de taille : à Paranesti, nous nous sommes trouvés au cœur du plus grand événement lié aux semences en Europe, emportés par une énergie et un enthousiasme époustouflants. Environ sept mille personnes étaient venues d’un peu partout en Grèce, de plusieurs régions et îles, apportant (et surtout emportant) des sachets de semences de variétés anciennes ou locales de légumes ou de céréales.

Tout a commencé dans les années 1990 lorsque Panagiotis a décidé de parcourir son pays en stop, sans argent, allant d’une région rurale à l’autre, à la recherche de ces variétés traditionnelles qui étaient déjà en train de se perdre. Il en a réuni environ 1 200, et se trouva vite dépassé par la tâche de sauvegarder et multiplier cette immense richesse. D’où la mise en place d’un réseau, Peliti — du nom d’un chêne —, qui réunit une dizaine de groupes locaux : à Komitini près de la frontière turque, à Ioannina du côté de l’Albanie, sur des îles comme Egine et Lefkada... Elle mène une forte activité dans les écoles de plusieurs régions. Cette année, ce fut le dixième et plus grand rassemblement organisé par l’association.

Plus de 20 000 sachets de semences ont été distribués ou échangés, sur la base du don ; un repas a été proposé aux participants, également gratuitement, grâce à une tonne et demie de légumes fournis par une cinquantaine de paysans locaux. Cette année, Peliti a l’intention de construire un nouveau bâtiment pour sa banque de semences et elle continuera à étendre son activité partout dans le pays.

Au fil des conversations (et des entretiens enregistrés pour Radio Zinzine), nous avons commencé à cerner certains traits essentiels de la société grecque, surtout en ce qui concerne les campagnes.

Ce n’est que relativement récemment que la Grèce existe comme nation. De 1453 à 1828, elle faisait partie de l’Empire Ottoman. En 1828, elle est reconnue pour la première fois, comprenant l’Attique, Athènes, le Péloponnèse et les Cyclades. Entre 1828 et 1948, le pays a doublé de surface environ tous les trente ans [3]. Or, chez les Ottomans, il n’existait pas de propriété privée du foncier. Toutes les terres appartenaient au Sultan, qui accordait l’usufruit de grands domaines à ses fidèles serviteurs. Dans les provinces, les Ottomans ont privilégié les petits paysans, moins susceptibles de menacer leur domination que des grands propriétaires et les notables locaux. Petit à petit, suite au départ des Turcs, les Grecs ont occupé les terres, souvent sans titre officiel ; de son côté l’Etat aussi a récupéré des surfaces, surtout celles qui appartenaient à l’Empire Ottoman. Ce qui explique, par exemple, que 95 % de la forêt en Grèce soit publique." suite/source

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Quoi qu'il puisse arriver et quelle que soit la capacité de nuisance du système, il y aura toujours ce genre de résistance d'abord locale puis générale. je pense à mes orangers qui ont bien dérouillé cet hiver: je les ai cru morts pendant quelques semaines...et failli en couper deux. puis, en attendant, j'ai vu surgir sur le tronc et les grosses branches des dizaines de petites pousses vertes. la main verte, le Hoplite! Monsanto my ass.

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"Anecdote : des prisonniers Russes que, sur l’ordre de Maiweg, on avait trié dans tous les camps pour aider aux travaux de reconstruction –spécialistes du forage, géologues, ouvriers des raffineries du voisinage- furent réquisitionnés dans une gare par une troupe combattante pour servir de porteurs. Sur les cinq cent hommes de ce groupe, trois cent cinquante périrent sur le bord des routes. Et, sur le chemin du retour, cent vingt de ceux qui avaient été épargnés moururent d’épuisement, si bien qu’il ne resta que trente survivants.

Le soir, fête de la Saint-Sylvestre au quartier général. Je constatai une fois de plus qu’une pure joie festive était impossible en cette période. Le général Muller nous fit, par exemple, le récit des monstrueux forfaits auxquels se livra le Service de Sécurité après la prise de Kiev. On évoqua aussi, une fois de plus, les tunnels à gaz empoisonné où pénètrent des trains chargés de juifs. Ce sont là des rumeurs, que je note en tant que telles ; mais il est sûr que se commettent des meurtres sur une grande échelle. Je songeai alors au brave potard de la rue La Pérouse et à sa femme [déportée] pour laquelle il s’était tant inquiété jadis. Quand on a connu des cas individuels et qu’on soupçonne le nombre des crimes qui s’accomplissent dans ces charniers, on découvre un tel excès de souffrance que le découragement vous saisit. Je suis alors pris de dégoût à la vue des uniformes, des épaulettes, des décorations, des armes, choses dont j’ai tant aimé l’éclat. La vieille chevalerie est morte. Les guerres d’aujourd’hui sont menées par des techniciens. L’homme a donc atteint ce stade que Dostoïevski décrit à travers Raskolnikov. Il considère alors ses semblables comme de la vermine. C’est de cela qu’il doit justement se garder s’il ne veut pas tomber dans la sphère des insectes. Pour lui et pour ses victimes, entre en jeu le vieux, le monstrueux : « Voilà ce que tu es ! »

Puis je suis allé dehors ; les étoiles scintillaient dans un ciel éclairé par la lueur des tirs. Eternels et fidèles signes –Grande Ourse, Orion, Véga, Pléiades, ceinture de la Voie Lactée-, nous autres hommes et nos années sur la terre, que sommes nous devant cette splendeur ? Qu’est donc notre éphémère tourment ? A minuit, au bruit des verres entrechoqués, j’ai intensément songé à ceux que j’aime et j’ai senti que leurs souhaits parvenaient aussi jusqu’à moi. " (Ernst Jünger, Notes du Caucase, 31 décembre 1942. Journaux de guerre)

03/06/2012

black flag

 

♩ ♪ ♫ Louie, Louie! We gotta go. I said now Louie, Louie! We gotta go. You know the pain, that's in my heart, it just shows, I'm not very smart. Who needs love, when you've got a gun? Who needs love, to have any fun? I said now Louie, Louie! We gotta go! Said, now screwie Louie! We gotta go. Louie, Louie! We gotta go. I said now Louie, Louie! We gotta go!♪ ♫ ♬

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