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26/02/2015

Essayons d'être de mauvais bourgeois (rediff)

ernst junger

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Les défenseurs d’abris aménagés en terrain creux sortirent et s’enfuirent. J’en abattis un au moment où il bondissait hors du dernier abri. (…) Mon anglais était étendu devant –un jeune garçon à qui ma balle avait traversé le crâne de part en part. Il gisait là, le visage détendu. Je me contraignis à le regarder dans les yeux. Je suis souvent revenu en pensée à ce mort. Il existe une responsabilité dont l’Etat ne peut nous décharger ; c’est un compte à régler avec nous-mêmes. Elle pénètre jusque dans les profondeurs de nos rêves. » Ernst Jünger, Orages d’aciers, 1920.

Ceux qui lisent Hoplite savent l’importance que j’attache à Jünger. Probablement un des rares fils rouges de ce blog (avec adriana Lima et kate Upton :-)). La lecture de cet homme, notamment ses carnets de guerre, m’a toujours été un baume, en particulier dans les moments difficiles. Tout récemment, une lectrice d’Hoplite m’a dit sa reconnaissance de lui avoir fait découvrir cet homme hors du commun, ce qui m’a conduit à m’interroger sur la raison de cette admiration. Sans doute le figure du guerrier et du philosophe (ou du poète) y est-elle pour quelque chose et explique aussi l’admiration que je porte à un Marc-Aurèle, un Malaparte (ou un Achille…). Sans doute aussi la constance et  la noblesse de cet homme dans son engagement et sa résilience à une vie largement chaotique (deux guerres perdues et l’effondrement de son pays, un fils mort à la guerre, la disparition de mondes –politiques, littéraires, philosophiques, entomologiques, humains- qu’il devait aimer au plus haut point). Sorte d’archétype européen aujourd’hui bien largement disparu (quoique), de figure anthropologique archaïque…

Du jeune Jünger quittant sa famille pour s’engager dans la Légion à 17 ans au vieillard contemplatif et lucide (notamment sur ses vertes années), du théoricien de la révolution conservatrice et contempteur d’une république de Weimar mal née ( et sauvée in extremis de la révolution spartakiste par l’alliance entre le socialiste Noske et les Frei Korps, ces corps francs auxquels Jünger n’appartiendra pas) à l’entomologiste et botaniste de renom qui donnera son nom à un papillon (Trachydora Juengeri) ou à une Cicindèle, la vie de Jünger est éminemment singulière et probablement exemplaire. Je ne sais plus qui (peut-être Hervier ?) l’a qualifié de « sismographe », voulant par là signifier la façon dont Jünger fut le témoin fidèle, le courrier et l’acteur privilégié d’un siècle chaotique.

Ses premiers carnets de guerre (qui donneront Orages d’aciers et d’autres essais) sont stupéfiants de maturité et de profondeur pour un gamin d’une vingtaine d’années noyé dans la boue, le froid, la mort et le chaos d’un conflit qu’il va vivre pendant quatre ans en étant blessé x fois et décoré d’à peu près tout ce qui existe…On songe à Thibaudet et sa « Campagne avec Thucydide » mais Thibaudet avait alors quarante ans…et la maturité qui va avec. On songe aussi au Kaputt de Malaparte ou à l’Iliade... Plus étonnant encore est sa réaction à deux conflits perdus (le premier qu’il vit intensément, le second, contraint : contrairement à un Céline ou un Drieu, Jünger ne cède pas à l’accablement ou au suicide mais transforme ces expériences effroyables en force, en expérience intérieure, et devient un autre…On songe aussi à Mussolini et Hitler ou D’Annunzio qui connurent le même enfer des tranchées et la même expérience fondatrice de fraternité d’armes…avec le destin qu’on leur connaît.

« Je remarquais un peu plus tard que la présence des sept cent Français [prisonniers de la compagnie de Jünger après la campagne éclair de mai 1940] ne m'avait pas inquiété le moins du monde, quoique je ne fusse accompagné que d'une seule sentinelle, plutôt symbolique. Combien plus terrible avait été cet unique Français, au bois Le Prêtre, en 1917, dans le brouillard matinal, qui lançait sur moi sa grenade à main. Cette réflexion me fut un enseignement et me confirma dans ma résolution de ne jamais me rendre, résolution à laquelle j'étais demeuré fidèle pendant l'autre guerre. Toute reddition des armes implique un acte irrévocable qui atteint le combattant à la source même de sa force. Je suis convaincu que la langue elle-même en est atteinte. On s'en rend surtout compte dans la guerre civile, ou la prose du parti battu perd aussitôt de sa vigueur. Je m'en tiens là-dessus au "Qu'on se fasse tuer" de Napoléon. Cela ne vaut naturellement que pour des hommes qui savent quel est notre enjeu sur cette terre. (…) Les compartiments non fumeurs sont toujours moins garnis que les autres : un ascétisme même inférieur procure de l'espace aux hommes. Lorsque nous vivons en saints, l'infini nous tient compagnie. » Ernst Jünger, Jardins et routes, 1942.

Après la guerre, Jünger, avec « Le travailleur » rejoint alors dans cette époque troublée la bien-nommée « Konservative Révolution », ce courant philosophique nationaliste et militariste hostile aussi bien au libéralisme des Lumières qu’au marxisme et largement imprégné de romantisme Allemand et de pensée Nietzschéenne et y croise des hommes comme Schmitt, Mann, Spengler, Sombart ou Von Salomon. Sorte de réaction à la fois à la situation dramatique de son pays et au chaos moderne mais dans une optique révolutionnaire, non réactionnaire. Il est alors clairement nationaliste et pas des plus modérés…

« Nous revendiquons le nom de nationalistes –un nom qui est le fruit de la haine que nous vouent la populace grossière et raffinée, la canaille cultivée, le grouillement des attentistes et des profiteurs.(…) Nous ne revendiquons pas l’universalité. Nous la rejetons, depuis les droits de l’homme et le suffrage universel jusqu’à la culture et aux vérités générales ; nous ne voulons pas l’utile, le pratique ou l’agréable, nous voulons le nécessaire- ce que veut le Destin » Ernst Junger, La guerre comme expérience intérieure, 1934.

On croirait lire Ernst Von Salomon…sorte de manifeste de prussianisme et de haine de l’esprit bourgeois.

« La domination du tiers-état n’a jamais pu toucher en Allemagne à ce noyau le plus intime qui détermine la richesse, la puissance et la plénitude d’une vie. Jetant un regard rétrospectif sur plus d’un siècle d’histoire Allemande, nous pouvons avouer avec fierté que nous avons été de mauvais bourgeois. » Jünger, Le travailleur, 1931

Le « travailleur », ce personnage qui incarne la domination technique et guerrière de l’époque, sorte de Titan, comme dira Jünger lui-même par la suite; comme un symbole du nihilisme et du matérialisme triomphant du monde moderne et de cette première guerre mondiale industrielle. Difficile, bien sûr, de ne pas voir dans cette dénonciation de la démocratie libérale et des valeurs frelatées de la bourgeoisie de Weimar une sorte de proto-fascisme –au sens historique, non polémique du terme. Mais ce Jünger-là va choisir le tournant des années 30 et l’ascension irrésistible du parti nazi et de son chef charismatique, lui aussi héros de la première guerre mondiale, pour prendre ses distances avec l’engagement politique et la radicalité et s’engager dans une voie littéraire singulière marquée par la publication en 1939 de « Sur les falaises de marbres », hymne à l’« élémentaire », ces forces instinctives de la vie étouffées par le rationalisme et l’ordre bourgeois mais aussi fresque au vitriol de l’hubris national-socialiste et de son conducator à moustache, le « grand Forestier »…Prussianisme vs racialisme hitlérien, en un sens. La rupture avec les nationaux-socialistes est alors consommée et seule l’admiration (du combattant pour le combattant) que lui portât toujours Hitler (« On ne touche pas à Junger ! » AHitler cité par D Venner, E Junger, Un autre destin européen)) –et d’autres, notamment dans la Reichswehr- lui permit d’échapper « aux balles dans la nuque ». Un tournant radical, mieux, un exil intérieur.

Plus tard, en septembre 1939, le héros couturé de la première guerre mondiale, l’écrivain reconnu, l’entomologiste et botaniste en herbe, le père de famille remet l’uniforme et reprend le sentier de la guerre; après une drôle de guerre sur la ligne Sigfried où il se signale à nouveau par son courage devant les lignes ennemies, il fait la campagne de France, derrière les blindés de Guderian et les Stuka de Goering et note, jours après jours, ses rencontres entomologiques, minérales, humaines ou littéraires, les heurs et malheurs de ses hommes en guerre mais aussi tout un univers de songes, sensations, vibrations « spectrales », invisibles au plus grand nombre…

C’est le regard décalé de cet homme qui est singulier car, comme celui de l’anarque dont il détaillera plus tard la figure dans Eumeswil, il ne s’attache pas aux apparences ou à l’écume mais à l’essence du monde…Jünger est les trois à la fois : le philosophe, l’artiste et le croyant.

« Le libéral est mécontent de tout régime; l'anarque en traverse la série, si possible sans jamais se cogner, comme il ferait d'une colonnade. C'est la  bonne recette pour qui s'intéresse à l'essence du monde plutôt qu'à ses apparences - le philosophe, l'artiste, le croyant. » Eumeswil, 1977.

Ainsi, dans Jardins et routes (ou même dans Orages d’aciers), peut-il étudier le vol d’un papillon ou la course d'un nuage au bord d’une route encombrée de chars détruits et de cadavres de soldats ou bien revivre ses rêves d’une nuit avant de monter au front. On pense là au rêve de la jument de Malaparte dans la nuit ukrainienne, à ce cadavre qui vient le hanter et lui parler…

« Le soir du 22 avril, nous quittâmes Prény et fîmes une marche de plus de trente kilomètres jusqu'au village d'Hattonchâtel, sans avoir un seul éclopé, malgré le poids du barda ; nous campâmes à droite de la fameuse « grande tranchée »*, en plein cœur de la forêt. Tout indiquait que nous allions être mis en ligne le lendemain. On nous distribua des paquets de pansements, une seconde ration de « singe » et des fanions de signalisations, pour l'artillerie. Je restais longtemps assis, ce soir-là, dans cet état de songerie prémonitoire dont se souviennent les guerriers de tous les temps, sur une souche autour de laquelle foisonnaient des anémones bleuâtres, avant de regagner ma place sous la tente, en rampant par-dessus mes camarades, et j'eus dans la nuit des rêves confus, où une tête de mort jouait le rôle principal. Priepke, à qui j'en parlais le lendemain matin, émit l'espoir qu'il se soit agi d'un crâne Français. » Ernst Jünger, Orages d'acier, 12 avril 1915.

Ou encore :

« Les cathédrales considérées comme des fossiles endormis dans nos villes comme sous des sédiments tardifs. Mais nous sommes fort loin de déduire de ces proportions la vitalité qui se conjuguait avec elles et qui les a formées. Ce qui a vécu sous des apparences multicolores et ce qui les a crées, est plus loin de nous que les ammonites de la période crétacée ; et nous avons moins de peine à nous représenter un saurien d’après un os trouvé dans une carrière schisteuse. On pourrait également dire que les hommes d’aujourd’hui regardent ces œuvres comme un sourd voit les formes de violons ou de trompettes. » Ernst Jünger, Jardins et routes, 1940.

Fin 1944, Junger perd son fils ainé bien aimé, Ernstel. Celui-ci avait du s'engager in extremis dans l'armée alors que, jeune cadet de la marine, il avait critiqué vertement le Fuhrer...Il avait fallu son père en grand uniforme pour le tirer de ce trés mauvais pas mais il avait du s'enrôler dans l'armée sans délai...et y perd la vie en Italie, près de Carrare. Junger franchit un degré supplémentaire, intègre une autre communauté (en pleine expansion..), celle de ceux qui ont perdu des êtres aimés:

"Cher petit, depuis l'enfance il s'appliquait à suivre son père et rêvait de marcher sur ses traces. Et voici que, du premier coup, il fait mieux que lui et le dépasse infiniment." EJ, 13-01-1945.

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C'est à Jünger que je pensais tantôt en lisant les délires du fils Hollande dans le dernier numéro de Faits et Docs:

"Dans la parfaie lignée du think tank socialiste Terra Nova, qui a fait d'un côté du bobo et de l'autre l'immigré ou de l'homosexuel les deux facettes de "l'idéal-type" de l'électeur socialiste (avec abandon des ouvriers et employés, trop "français de souche" et trop réactionnaires), Thomas Hollande, Pierre Lenel et Virginie Martin se sont donc réunis pour pondre une note aussi prétentieuse qu'incompréhensible, avec la même propension à l'ethno-masochisme: "La théorie Queer se situe donc au-delà des oppositions entre cultures centrales colonisatrices dominantes et des cultures colonisées dépendantes et marginales. L'approche Queer permet de penser les hybridations culturelles, les appartenances multiples et les loyautés diverses. Dans ces moments d'échanges transnationaux intenses et de mixité des cultures et des altérités, penser l'hybridation -le tranversal dans l'identité- est incontournable." Faits et Documents, 1-15/05/2013.

ou bien cette mise au point d'E Ratier sur le "pauvre" Harlem Désir...

"Le premier secrétaire du parti socialiste n'est qu'un exemple parmi bien d'autres de ces dirigeants socialistes qui prétendent ne disposer que d'un trés modeste patrimoine. Pour l'ancien patron de SOS racisme, c'est "environ 20 000 euros", constitué par un livret d'épargne et une voiture. De quoi s'interroger sur cet étrange député européen depuis 14 ans, qui gagne chaque mois 8000 euros bruts (échappant largement à l'impôt) plus 4300 eurs de frais généraux qui ne sont pas à justifier, sans parler des voitures de fnction, des voyages gratuits, etc. La quasi-totalité des déclarations de patrimoine paraissent suspectes en rasion des oublis délibérés (patrimoine des conjoints notamment) et surtout des avantages en nature et cotisations retraites ultra-favorables." ibid.


podcast

essayons d'être de mauvais bourgeois :-)

photo: Junger à Majorque en 1931 avec son fils ainé, Ernstel, mort au combat en 44.

24/02/2015

anatomie du chaos, n+1

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"Le docteur Paul Craig Roberts est extrêmement méticuleux quant à l’examen des problèmes auxquels font face l’Amérique et les économies développées aujourd’hui. Vous pourrez être en désaccord avec ce qu’il dit mais en tant qu’ancien sous-secrétaire au trésor, professeur académique et éditeur au Wall Street Journal, il sait de quoi il parle…

La répression financière: elle est menée sur plusieurs fronts et conduite par différentes personnes qui suivent leurs propres agendas bien qu’elles semblent toutes s’entraider.

1 La financiarisation de l’économie par les grandes banques :

« Cela signifie concrètement qu’elles convertissent tous les surplus économiques dans le paiement des intérêts de la dette. Elles siphonnent toute la vitalité de l’économie. Il ne reste plus rien pour alimenter la demande des consommateurs, l’investissement, et les systèmes de retraite. La financiarisation exproprie le surplus économique, qui est créé à travers le maintien du niveau de vie actuel, au profit des intérêts de la dette. »

2 La délocalisation des emplois de la classe moyenne par les multinationales et Wall Street.

« C’est ce que les multinationales et Wall Street ont réussi à accomplir en délocalisant le travail manufacturier et les compétences professionnelles, comme dans le secteur de la programmation informatique et des technologies de l’information. En délocalisant ces emplois, elles ont recréé les conditions du marché du travail et de l’exploitation qui avaient cours au 19ème siècle. »

3 La manipulation des marchés de l’or par les banques sur les marchés à terme.

« Il n’y a plus de mécanismes de libre-marché sur les marchés à terme, ils sont entièrement manipulés. »

La collusion entre les participants

« Je pense que la collusion est gigantesque. Par exemple, le gouvernement a collaboré avec les grandes banques au niveau de la dérégulation du système financier. Ils ont révoqué le Glass-Steagel Act. Ils ont affirmé cette idée absurde que les marchés financiers étaient auto-régulés. Ils ont transformé le système financier en un gigantesque casino où les paris sont couverts par les contribuables et les banques centrales. »

Le cancer qui a pris naissance dans le système financier US a contaminé l’ensemble des économies. Les métastases de ce cancer ont été les grandes banques internationales.

La réponse de Washington à Wall Street

La répression financière passe également par la collusion du gouvernement qui sert les intérêts financiers. Wall Street est en effet un important bailleur de fonds électoral qui place les politiciens dans une situation de dépendance pour être réélus. Ils répondent donc de préférence aux intérêts de leurs donateurs par rapport à l’intérêt public qui lui ne rapporte rien. Ils répondent principalement aux intérêts :

- de Wall Street

- du complexe militaro-industriel

- de l’agro-business, comme Monsanto

- des industries extractives

Ce sont les groupes d’intérêt les plus puissants qui utilisent le gouvernement à leur profit.

Il n’y a plus de contre-pouvoirs à Washington

Avec la destruction des emplois manufacturiers aux USA du fait des délocalisations, le pouvoir des syndicats est devenu très réduit, ainsi que les sources de financement indépendantes du parti Démocrate. « Vous avez maintenant deux parties avec la même tête et qui répondent aux mêmes maîtres. Il n’y a plus de contre-pouvoir. »

L’opposition traditionnelle entre les démocrates soutenant les travailleurs contre les républicains pro-business n’existe plus. Les deux parties représentent les intérêts financiers. C’est la raison pour laquelle vous ne pouvez rien faire contre la répression financière !

Le contrôle néo-conservateur de la politique étrangère

6 billions de dollars de dette de guerre. Cela fait 14 ans que nous sommes en guerre et nous avons ajouté 6 billions de nouvelles dettes à la dette nationale afin de financer ces guerres « sans dépenser 5 cents d’investissements pour le pays.

« Les néo-conservateurs sont à l’origine de la confrontation avec la Russie (qui est insensée ), avec la Chine (ce qui est également insensé). Les états-unis n’ont pas la puissance nécessaire pour dominer la Russie et la Chine. Particulièrement depuis que les deux pays ont noué une alliance stratégique.

La majeure partie du monde se détourne des états-unis à cause des abus de Washington :

abus dans la gestion du dollar comme monnaie de réserve mondiale

abus dans la gestion du système de paiement en dollars

l’utilisation de sanctions unilatérales comme moyen de guerre économique

l’instrumentalisation du mécanisme d’apurement des dettes comme moyen de pression

les BRICS mettent ainsi en place leur propre substitut au FMI

le scandale du système de surveillance massif de la NSA qui conduit certains à vouloir construire leur propre réseau Internet

Tout ceci n’affectera pas seulement le business mais le pouvoir mondial américain. Ce dernier va commencer à péricliter. Si vous mettez en parallèle la volonté des néo-conservateurs de dominer le monde avec le déclin de la puissance américaine, vous ne savez pas où cela peut conduire ! C’est une situation très dangereuse. Je suis surpris que les autres nations aient mis si longtemps à réaliser à quel point les états-unis étaient une menace pour le reste du monde. Le système de paiement international basé sur le dollar est destiné au pillage des autres économies. Le dollar, la globalisation et le néo-libéralisme, sont les outils de l’impérialisme économique américain. Certains pays ont commencé à en prendre conscience. Le pillage des nations par l’impérialisme économique américain à atteint un point où ce dernier devient contre-productif et se retourne contre lui-même – la Grèce en est un bon exemple. »"

Traduction Guillaume Borel/ Source : Zero Hedge

22/02/2015

Watsap?

Je viens de lire le dernier billet de Maurice Gendre sur Scriptoblog du 15/01/15 et je ne vois pas comment on peut être en desaccord avec lui.

Que pèsent les faits et les quelques sites de reinformation et de vision critique du monde tel qu'il ne va pas face à la tres grande efficacité du barnum systémique qui a réussi a faire descendre dans la rue des millions de mes compatriotes derrière Hollande, Netanyahou et Sarkosy?

Ben rien.

De quoi être pessimiste donc. Le chaos s'installe partout mais rien ou presque ne bouge et des millions de cretins decendent dans la rue a l'appel de malfaisants diplômes et reconnus comme tels et, pire encore, pour défendre une liberté d'expression qui n'existe pas et quelques cretins de dessinateurs qui crachaient a la gueule des gens ordinaires depuis des décennies...pas rancuniers les cefrans...

De quoi être optimiste aussi. Plus le chaos s'installe, plus nombreux sont ceux qui ouvrent les yeux sur les ravages du capitalisme globalise et la malfaisance absolue d'une petite oligarchie arrogante ubiquitaire. Tous les jours je croise le chemin a la fois des insiders qui votent UMPSMODEM, écoutent elie Cohen et lisent le Monde et pour qui tout va encore bien hormis la célèbre menace fasciste/populiste qu'il faut combattre, et le chemin d'une foule de gens ordinaires (par mon job) dont j'observe la radicalisation depuis quelques années sous le poids de la bien connue désormais "botte souveraine de la realite" et qui, chômage aidant, anomie aidante, déclassement et misere sociale aidant, violence et criminalité aidant, mise à nu du spectacle pseudodemocratique et médiatique aidant, ouvrent les yeux sur l'horizon chaotique qui leur est promis.

Je pèse mes mots. Nombreux sont ceux qui comprennent que les classes moyennes et populaires occidentales sont appelées a rejoindre une sorte de sous prolétariat européen, jusqu'alors largement allogene et dont l'utilité en terme de deflation salariale, de deconstruction ethno culturelle des nations européennes et de faisant fonction de kapo vis a vis des gens ordinaires n'est plus à demontrer. Il suffit pour s'en convaincre d'observer l'ascension reguliere du vote FN dans ce pays et ce malgré les errements idéologiques et l'amateurisme de ses cadres. Il représente quoiqu'on en pense la fraction croissante de gens ordinaires éveillés et hostiles au monde tel qu'il ne va plus, ie hostiles à la dépossession croissante de toute possibilité de maitriser le moins du monde leur destin, destin désormais entre les mains criminelles de cette oligarchie financière, médiatique et politique nationale et transnationale globalisée. Une guerre a mort entre les loosers des villages de là France périphérique de Guilluy et les winners insiders hors sols des métropoles eclairees, "entre les partisans et les victimes de la mondialisation, les profiteurs et les sinistrés du progrès, le peuple et les élites, les classes populaires et la Nouvelle Classe, les gens ordinaires et les nomades de la jet set, les périphériques et les urbains, les connectés et les non connectés, bref les gagnants et les perdants de la modernité" (1)...

La dissidence est une minorité. Nombreux sont donc les gens ordinaires capables d'ouvrir les yeux, notamment parmi ceux confrontés au reel contrairement aux insiders hypocrites, mais peu nombreux seront ceux capables de franchir le pas et d'adhérer a un projet global de contre modèle, de contre société dont Drac a theorise le modèle. 

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J'ai bien aimé le pauvre Hollande en visite de propagande au salon de l'agriculture mais faisant ejecter Manu militari le porte parole de la confédération paysanne, quel symbole! Mais combien de ruraux vont-ils continuer à voter PS? Ben oui, beaucoup. J'ai adoré le come-back mediatique des ordures Juppé et Sarkosy co responsables du chaos libyen qui s'étend désormais a tous le Maghreb et tout le Machrek et la menace de l'EIIL d'envoyer 500 000 africains en Europe...ah ah, bravo. Ils ont parfaitement compris les enjeux. Mais combien d'insiders vont ils encore voter et suivre deux encules pareils? Ben oui, beaucoup.

Bon dimanche a tous.

(1) éléments n 154.

13/02/2015

Chaospride

 

Excellent reportage car il illustre parfaitement plusieurs choses:

- le credo multiculturaliste de nos modernes selon lequel une société multiculturelle et multiethnique est l'horizon indépassable de nos démocraties, hôtel Babel...

- la tolérance et la mansuétude sans bornes des Suèdois qui donnent TOUT à des étrangers sans contrepartie évidente autre que de devenir des Suédois, ce qui n'a rien d'évident manifestement,

-toujours la même rationalité economique (l'"armée de réserve industrielle du capital" selon Marx, à même d'induire partout la meme déflation salariale) assumee par le PDG de Scania pour légitimer çette immigration allogene de masse, a l'encontre des intérêts légitimes des peuples autochtones, 

- l'attitude non équivoque de ces nouveaux Suèdois qui restent des musulmans en terre Nordique (dar al harb, le territoire de la guerre, faut-il le rappeller), avec leurs langues (arabe, turc), leur religion, leurs codes culturels et qui n'entendent nullement devenir autre chose (par exemple des occidentaux adoubant les totems modernes comme -précisément- le multiculturalisme, les gays prides, la laïcité, l'égalité des sexes, tout le barnum festif et vivrensembloïde, etc.),

-le parti-pris idéologique du journaliste progressiste: l'intolérance n'est le fait que de méchants vikings à petite moustache et bras levé versus la tolérance progressiste de jeunes femmes voilées et de jeunes hommes stigmatisant les suèdois car n'ayant jamais été en contact avec des musulmans (c'est-à-dire à même d'aprécier cette religion d'amour de tolérance et de paix qu'est l'Islam depuis 14 siècles),

-l'aveuglement sans borne de ces modernes qui, construisant jour aprés jour cette société arc-en-ciel censée être apaisée (nouvelle parousie), ne voient pas la sécession ethnique, religieuse, culturelle à l'oeuvre et l'avenir en forme de guerre civile qui leur est promis, illustrant parfaitement le fait que nous sommes face à des croyants, c'est-à-dire des personnes sur qui la praxis, la botte souveraine de la réalité (je l'aime bien celle-là, ha ha!), bref toute rationalité n'ont aucune prise. Un peu comme les pacifistes avant-guerre et les staliniens qui jusqu-au dernier moment (et même parfois bien aprés, genre Badiou) nient l'évidence -en l'occurence de la sécession à l'oeuvre et de la menace réelle de balkanisation de tous les pays européens accueillant de forte populations musulmanes- au nom de leur croyance.

-ce qui signifie aussi que nos modernes, étrangers à toute dimension politique (éthique de responsabilité) car saturés de moralisme et d'économisme (éthique de VRP en boulons et de croyants) iront jusqu'au bout de leur logique droitdelhomiste, jusqu'à l'absurde, pénétrés de l'idée que dés lors qu'ils ne se désignent pas d'ennemis, nos sociétés n'en ont pas, ce qui est évidement une absurdité. Comme ceux qui gardent les yeux ouverts s'en apercoivent tous les jours.

-la balkanisation de nos nations européennes est déjà une realite, ces sociétés multi-culturelles ou multi ethniques  sont des poudrieres. Tout le monde le sait. Aucune chance que les tendances lourdes qui ont présidé a l'établissement de ces enclaves allogènes changent à court terme pour les raisons que j'avance dans ce post. Il faut donc se préparer au pire, ie l'effondrement economique et social double d'une guerre inter-ethnique partout ou ces populations allogènes sont implantées en nombre.

A la fin des années cinquante, Max Frisch écrivit une pièce de théatre intitulée Biedermann et les incendiaires. Cette fable montrait comment monsieur Biedermann, un homme tout à fait ordinaire issu de la classe moyenne avait fermé les yeux sur la montée en puissance de forces destructrices, totalitaires. Dans tous les pays européens aujourdhui, nos élites progressistes réagissent comme Biedermann devant les incendiaires: aveuglement, conformisme et peur.

bon WE!

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renoncements

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INFO LEPOINT.FR GRENOBLE – Un contrat sur les policiers de la BAC

Denis est policier à la Brigade anticriminalité (BAC). Il fait partie des hommes envoyés en renfort à Grenoble où des policiers sont menacés de mort par des caïds de cité. Il a accepté de témoigner pour Le Point.fr sous couvert d’anonymat. Édifiant.

« ON SE COUCHE DEVANT LES CAÏDS »« Nos collègues de Grenoble ont leur nom et prénom tagués sur les murs du quartier de la Villeneuve. Et la seule réponse du ministère, c’est de les mettre au repos ou de les muter. Je suis dans la BAC depuis 10 ans. Aujourd’hui, je suis écoeuré. Une fois encore, on se couche devant les caïds. On nous a donné l’ordre de ne plus patrouiller en civil, de remettre nos uniformes pour ne pas être identifiés comme un flic de la BAC. C’est désastreux pour l’image. Les petits caïds se disent dans leur tête que les flics ont peur, qu’ils reculent. Parmi les policiers exfiltrés, il y a un major à deux mois de la retraite avec 15 ans de BAC derrière lui. C’est la honte. »

« DE LA CHAIR À CANON »« On se fout de la gueule des flics, on nous prend pour de la chair à canon. Quand on pense que Sarko avait promis de karcheriser les cités ! La hiérarchie fait tout pour minimiser la gravité de la situation. Personne ne sait ce qu’est devenu l’agent de sécurité qui a failli prendre une balle. C’est l’omerta. Heureusement, l’info circule entre nous, via les portables. »

« GILETS PARE-BALLES PÉRIMÉS »« Le 22 juillet, je me suis pointé au travail à midi. J’ai appris qu’à 16 heures je devais être à Grenoble pour une mission de neuf jours. Si tu refuses, t’es muté dans un service de merde. Alors, tu pars risquer ta peau pour 1.800 euros par mois. Mon métier, c’est de protéger les biens et les personnes. Pas de me faire tirer comme un lapin par un crevard de cité. Notre véhicule affiche plus de 100.000 kilomètres au compteur, à l’intérieur, le chauffage est bloqué. Voilà l’état de la police aujourd’hui, en tout cas de la sécurité publique, dont je fais partie. Rien ne fonctionne normalement, ni les voitures, ni les ordinateurs. Certains ont des gilets pare-balles périmés. Même nos brassards de police sont usés jusqu’à la corde, j’ai un collègue qui a été obligé de repasser au marqueur la lettre P du mot police. »

« CE N’EST PAS LES CAÏDS QUI VONT FAIRE LA LOI »« J’entends certains dire il faut envoyer l’armée. Qu’on nous laisse agir, et ça ira très vite. Ce n’est pas une vingtaine de petits caïds qui vont faire la loi. Ces derniers jours, avec les renforts qui ont débarqué, les types se tiennent à carreau. Hormis quelques marioles qu’il faut savoir calmer. Hier, on est tombé sur un crevard de ce genre. Le type était au téléphone quand on s’est approché pour le contrôler. Je m’adresse à lui en le vouvoyant pour lui demander de mettre fin à sa conversation téléphonique, il me répond en me tutoyant : « Tu es qui toi pour me demander de m’arrêter de téléphoner. Personne ne me contrôle ici. » Il a pris direct deux pièces de cinq francs (des gifles). Après, il nous disait : « Bonjour, merci et au revoir. » Bien sûr que je me mets hors clous en agissant ainsi. Mais pourquoi devrait-on baisser la tête ? Si tous les flics agissaient ainsi, les problèmes seraient vite réglés. Pour moi, ça, ce n’est pas une bavure, c’est une démarche citoyenne. Il faut arrêter de verbaliser le citoyen lambda et s’attaquer aux caïds, aux dealers, aux braqueurs. Quand un jeune de 20 ans roule dans une X6 qui coûte 120.000 euros et qu’il ne travaille pas, c’est à lui qu’il faut confisquer la voiture sur le bord de la route. »

« Il faut que la population sache que les policiers n’ont pas peur d’entrer dans les cités. Si nous n’y allons pas, c’est que nous avons ordre de ne pas y aller. Aujourd’hui, la hantise des autorités, c’est la bavure, l’émeute, l’embrasement. Mais à force de reculer, de renoncer, on arrive à des situations comme aujourd’hui. Un jour, on se réveille, c’est trop tard, c’est l’effet boomerang. Je ne crois pas que les conseillers de Sarko lui disent la vérité sur ce qui se passe. Il faudrait que tous ces délégués à la sécurité, préfets ou autres viennent tourner une nuit avec la BAC pour voir l’étendue des dégâts. On dit ici qu’un flic du Raid a eu dans la jumelle de son fusil un voyou perché sur un toit avec un lance-roquettes. Et qu’il n’aurait pas reçu l’ordre de tirer. Si j’avais été à sa place, j’aurais appuyé sur la détente. Et cela ne m’aurait pas empêché d’aller manger une pizza après. Est-ce qu’on attend qu’il pulvérise un fourgon de flics ? »

« LA PAROLE D’UN FLIC NE VAUT RIEN »« Les flics vont se mettre à tirer. S’ils ne l’ont pas encore fait, c’est parce que la peur de perdre leur boulot est plus forte. Mais les flics en ont ras le bol. Après 15 ans de police, sans le moindre problème, je me suis retrouvé du jour au lendemain mis en garde à vue, perquisitionné à mon domicile parce qu’un crevard de cité, multirécidiviste, m’avait accusé de l’avoir agressé. Ce qui était faux. Mon service de nuit à peine terminé, je me suis retrouvé en garde à vue, puis mis en examen par le doyen des juges d’instruction. Pourtant, je suis un des flics les plus décorés de ma génération. Le doyen en question qui n’avait jamais mis les pieds dans un commissariat, ni même dans une voiture de flic m’expliquait comment il fallait que j’intervienne sur la voie publique. J’ai été suspendu durant neuf mois, privé de salaire. Je vivais avec 300 euros par mois. Si je ne suis pas mis une bastos dans la tête, c’est parce que mes proches m’ont soutenu. Au bout du compte, j’ai été relaxé par le tribunal. La parole d’un flic aujourd’hui ne vaut rien. Ni devant un jeune de cité, ni devant un juge, ni devant un élu. Le flic est un sous-citoyen. »

Source : Publié le 28/07/2010 à 14 :17 – Modifié le 28/07/2010 à 21 :42 Le Point.fr 402

Un peu long pour le format blog mais à lire jusqu'au bout car édifiant+++

A l'entraînement* et dans le boulot, je croise souvent des flics de terrain (BAC en particulier, CRS) et TOUS racontent ce genre de choses. La démission, le "pas de vagues", les consignes pour ne pas intervenir dans les « quartiers sensibles », ie les quartiers africains de nos villes, les rapports en 12 ex qu’ils sortent à la moindre embrouille avec une racaille multirécidiviste choppée en flag dans son R8 au milieu d’une meute hurlante de coreligionnaires…

Aujourd’hui, je vois un sous-officier, chef de poste dans un gros village de l’Hérault, à un an de la retraite. Trente ans d’armée puis de gendarmerie, engagé volontaire au Tchad (« on tirait à l’arme lourde sur les rebelles pendant des heures, docteur ! ») puis au Liban au moment de l’attentat du Drakkar (1983) et de l’assassinat de louis Delamarre (1981), ambassadeur de France, par les services secrets Syriens…Puis 15 ans de BAC dans la banlieue Lyonnaise…(« Grenoble à côté, c’est du pipeau ! ») Des choses qu’on oublie pas…et qui permettent de relativiser l’arrogance dérisoire de ce lumpen prolétariat maghrébin et sub-saharien encensé par la clique Woltoneuse. Dégoûté, le gars ! Impuissance totale à tous les niveaux, des supérieurs carriéristes et poltrons, des recrues qui sortent les bouteilles à 14heures pour l’apéro et qui couinent à la discrimination au moindre rappel à l’ordre…Le gars a compris qu’il pouvait causer tranquille : « Docteur, j’ai connu le Liban pendant la guerre et c’était pas beau ! c’est devant nous, à force de renoncements. »

Un peu cassé, l’hoplite, par des nuits sans sommeil mais je le regardais en me disant que je préférais mille fois sa compagnie éclairée et ses souvenirs martiaux de vieux soldat acoolo que la clique d’autruches progressistes et « padamalgamesque » qui m’entoure. C’est comme ça. J’aimerais bien théoriser sur l’abolition de ce principe d’autorité dans nos sociétés modernes –occidentales, sur cette montée de l’insignifiance dont parle Castoriadis, sur cette indifférenciation galopante, ce relativisme total qui fait dire à un cloporte : « Tu es qui toi pour me demander de m’arrêter de téléphoner. Personne ne me contrôle ici. », sur cette anomie marchande et violente qui nous tend les bras…

Il y a quelques siècles, le moindre de ces gueux aurait été pendu à la façade du palais de Laurent de Médicis, à titre d’exemple ou demembre sans procès dans un sentiment d’évidence partage par tous les gens ordniaises...(un peu comme la pub de Ménard sur le fait d'armer sa police municipale contre les malfrats, une évidence sauf pour l'hyperclasse et ses relais mediatiques et sociologiques).

Pas le courage ni les épaules ce soir. Tant pis. Libre à vous.

« Dans l’histoire de l’Occident, il y a une accumulation d’horreurs –contre les autres tout autant que contre lui-même. Ce n’est pas là le privilège de l’Occident : qu’il s’agisse de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique avant la colonisation ou des Aztèques, les accumulations d’horreurs sont partout. L’histoire de l’humanité n’est pas l’histoire de la lutte des classes, c’est l’histoire des horreurs bien qu’elle ne soit pas que cela. Il y a , il est vrai, une question à débattre, celle du totalitarisme : est-ce, comme je le pense, l’aboutissement de cette folie de la maîtrise dans une civilisation qui fournissait les moyens d’extermination et d’endoctrinement à une échelle jamais auparavant connue dans l’histoire, est-ce un destin pervers immanent à la modernité comme telle avec toutes les ambiguïtés dont elle est porteuse, est-ce encore autre chose ? (…) Il y a quelque chose qui est la spécificité, la singularité et le lourd privilège de l’Occident : cette séquence social-historique qui commence avec la Grèce et reprend, à partir du XIème siècle, en Europe occidentale, est la seule dans laquelle on voit émerger un projet de liberté, d’autonomie individuelle et collective, de critique et d’autocritique : le discours de dénonciation de l’Occident en est la plus éclatante démonstration. Car on est capable en Occident, du moins certains d’entre nous, de dénoncer le totalitarisme, le colonialisme, la traite des Noirs ou l’extermination des Indiens d’Amérique. Mais je n’ai jamais vu les descendants des Aztèques, les Hindous ou les Chinois faire une autocritique analogue, et je vois encore aujourd’hui les Japonais nier les atrocités qu’ils ont commises pendant la seconde guerre mondiale. Les Arabes dénoncent ans arrêt leur colonisation par les Européens, lui imputant tous les maux dont ils souffrent –la misère, le manque de démocratie, l’arrêt du développement de la culture arable, etc. Mais la colonisation de certains pays arabes a duré, dans le pire des cas, cent trente ans : c’est le cas de l’Algérie de 1830 à 1962. Mais ces mêmes arabes ont été réduits à l’esclavage et colonisés par les Turcs pendant cinq siècles. La domination Turque sur le Proche et le Moyen Orient commence au XVIème siècle et se termine en 1918. Il se trouve que les Turcs étaient musulmans –donc les arabes n’en parlent pas. L’épanouissement de la culture arabe s’est arrêtée vers le XIème, au plus XIIième siècle, huit siècles avant qu’il soit question d’une conquête par l’Occident. Et cette même culture arabe s’était bâtie sur la conquête, l’extermination et/ou la conversion plus ou moins forcée des populations conquises. En Egypte, en 550 de notre ère, il n’y avait pas d’arabes –pas plus qu’el Libye, en Algérie, au Maroc ou en Irak. Ils sont là comme des descendants des conquérants venus coloniser ces pays et convertir, de gré ou de force, les populations locales. Mais je ne vois aucune critique de ces faits dans le cercle civilisationnel arabe. De même, on parle de la traite des Noirs par les Européens à partir du XVIème siècle, mais on ne dit jamais que la traite et la réduction systématique des Noirs en esclavage ont été introduites en Afrique par des marchands arabes à partir du XI-XIIième siècle (avec comme toujours la participation complice des rois et chefs de tribus noirs), que l’esclavage n’a jamais été aboli spontanément en pays islamique et qu’il subsiste toujours dans certains d’entre eux. Je ne dis pas que tout cela efface les crimes commis par les Occidentaux, je dis seulement ceci : que la spécificité de la civilisation Occidentale est cette capacité de se mettre en question et de s’auto-critiquer. Il y a dans l’histoire Occidentale, comme dans toutes les autres, des atrocités et des horreurs, mais il n’y a que l’Occident qui a crée cette capacité de contestation interne, de mise en cause de ses propres institutions et de ses propres idées, au nom d’une discussion raisonnable entre êtres humains qui reste indéfiniment ouverte et ne connaît pas de dogme ultime. »

Cornélius Castoriadis, La montée de l’insignifiance, 1996.


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* Quand je faisais du krav...maintenant a mon fight club c'est beaucoup plus divers...ce post est de 2010.

anatomie du chaos (n+1)

 

Finalement, en matière de laxisme jud...euh de justice, les Belges font encore mieux que les Français, la preuve:

"Le seul suspect de l’agression du métro de la Porte de Namur (un usager jeté sur les rails) est sorti après 84 jours.

BRUXELLES Le seul suspect appréhendé après l’agression de la station Porte de Namur considérée comme la plus violente de l’année sur le réseau bruxellois a été libéré depuis plusieurs mois. Le jeune Bruxellois qui avait été interpellé après que les télés eurent diffusé la vidéo de l’agression, une vidéo qui a fait le tour de la planète, a été libéré après moins de trois mois. La nuit du 31 décembre au 1er janvier, la victime, Lyuben, un étudiant de 22 ans, avait été jetée, du haut de la mezzanine, sur les voies du niveau -2 de la station de métro.

Mais depuis sa sortie de l’IPPJ, le jeune homme, qui est suivi par un assistant de justice, n’a plus fait plus reparler de lui, selon le parquet de Bruxelles qui veut indiquer que le système a quand même des réussites. Interpellé le 12 février, ce garçon de 16 ans a quitté l’IPPJ de Braine-le-Château le 7 mai, après 84 jours. Pour démentir des informations qui avaient circulé, le mineur d’âge n’était pas connu du parquet pour appartenance à une bande urbaine.

Quant à la victime, qui avait assisté le jour des faits au traditionnel feu d’artifice du nouvel an, elle est résolue à oublier comment des jeunes l’ont balancé dans le vide pour le faire tomber sur les rails 10 mètres plus bas. Elle se souvient de ce qui a précédé et de son réveil aux urgences de l’hôpital Érasme, mais n’a aucun souvenir de la chute proprement dite.

La nuit de la Saint-Sylvestre, la Stib avait maintenu le trafic bien après minuit et d’ailleurs augmenté les passages. Deux témoins avaient ramassé la victime inconsciente sur les voies et l’avaient déposée sur le quai. Lyuben leur doit la vie. Selon le substitut Jean-Marc Meilleur, porte-parole, l’enquête n’est pas terminée. Des suspects sont recherchés.

La libération du suspect après moins de trois mois n’implique pas que le jeune homme en est quitte. Un dessaisissement est intervenu. Le suspect est suivi par un juge de la jeunesse. Mais le parquet note que l’absence d’antécédent et le comportement convenable de l’adolescent sont autant d’éléments en sa faveur." Gilbert Dupont

"comportement convenable"...lol!

ah ah ah alors si la victime est résolue à oublier, c'est cool!

Pareto, cet Italien génial, théoricien du Politique dont je parlais tantôt, avait expliqué que derrière tout pouvoir, quelles que soient les justifications qu’il se donne, il y a une minorité qui en tient les rênes, une minorité dominante, une oligarchie. Tant que cette oligarchie donne une image du monde compatible à la réalité visible et tant que cette élite est prête à la défendre, le pouvoir connaît une période de stabilité. Dés l’instant où ces conditions font défaut, on est en situation prérévolutionnaire.

Va y a voir de plus en plus de boulot de la part des sociologues d'etat et autres cloportes journaleux pour expliquer à la cohorte de bulots qui me sert de congénères que ce genre de criminels parés des magnifiques atours de la Diversité sont autre chose que des barbares à empaler d'urgence (mon côté chrétien).

La botte souveraine de la réalité, disait Trotskiste. Ca vient. (hein, TP?)

Sinon, je recommande à tous la lecture de l'essai "De la souveraineté " de Michel Drac qui apres avoir détaille l'effondrement programme des nations europeenes explique bien comment il va falloir reconstruire d'en bas un monde vivable sur les ruines de l'euro mondialisme, le concept de réserve fractionnaire çhaque jour un peu plus légitime par le chaos exponentiel que produisent nos systémiques a jet continu et, pour certains, sans meme en avoir un minimum conscience. Quant aux autres, euhh, le pal ca me paraît bien.

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11/02/2015

blood

2ème partie

3ème partie

4ème partie

Le fait est qu'entre:

-les stratégies globales de nos progressistes de droite (qui font confiance à la main invisible du marché pour apaiser nos sociétés) adeptes du tittytainment:

"En septembre 1995, 500 hommes politiques et dirigeants économiques de premier plan s’étaient réunis à San Francisco sous l’égide de la Fondation Gorbatchev pour confronter leurs vues sur le monde futur. La plupart tombèrent d’accord pour affirmer que les sociétés occidentales étaient en passe de devenir ingérables et qu’il fallait trouver un moyen de maintenir par des procédés nouveaux leur sujétion à la domination du Capital. La solution retenue fut celle proposée par Zbigniew Brezinski sous le nom de tittytainment. Par ce terme plaisant, il fallait entendre un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète. " (Alain de Benoist (6 juillet 2009)

-la connerie utile de nos progressistes de gauche (apôtres d'un multiculturalisme partout défait dans le sang sauf sous quelque empire ou tyrannie), type Andrew Neather (cf infra),

- et ce "conflit de civilisations" voulu par certains pour asseoir leur domination et masquer de vrais enjeux géopolitiques et économiques ( la stratégie méthodique utilisée par l'Empire (l'axe Washington-Tel-Aviv-Ryad) pour remodeler le Proche et le Moyen-Orient suivant les recommandations du PNAC (Project for New American Century) de l'état-profond US), ou bien les stratégies imperiales russes sans doutes moins évidentes), on comprend facilement que ce projet Babel multicolore et métissé célébré désormais urbi et orbi -et que voyait surgir Powell en 1968- parait de mieux en mieux engagé...Ce documentaire relativement neutre en tous cas pas à charge comme il le serait aujourdhui est intéressant aussi et peut être avant tout parcequ'il montre que ce député conservateur va être soutenu par les classes populaires (même issues du camp travailliste) versus le camp liberal/libertaire des classes supérieures en voie de boboïsation, sorte de mouvement populaire transcourant à rebours du discours multiculturel ambiant, façade multicolore d'une immigration de masse servant les seuls intérêts de quelques-uns. Illustration saisissant ede la coupure entre ce peuple anglais qui se sait trahi et abandonné et ses élites acquises aux sirènes du capitalisme globalisé.

En passant, la confidence ahurissante de Neather cloue le bec définitivement à tous les lemmings et autres carpettes médiatiques et cultureuses qui vous traitent de complotistes dés que vous émettez l'idée, pourtant assez cohérente, que l'immigration de masse (le "remplacement démographique" de R Camus) est non seulement organisée et planifiée pour des raisons économiques (déflation salariale, destruction des protections syndicales et légales des européens de souche dont le travail ne peut être délocalisé) mais aussi idéologiques et stratégiques (balkaniser des nations relativement homogènes sur le plan culturel et ethnique afin -non pas comme le croient les crétins droitdelhommistes et autres lecteurs de Télérama pour construire "un monde plus fraternel"- mais simplement d'amoindrir la capacité de résilience de ces nations à la domination planétaire du capitalisme globalisé et d'une hyperclasse de "global leaders" aussi puissants que nuisibles, conglomérat apatride de financiers, de théoriciens, de politiciens, d'industriels, de culturo-mondains, de journalistes, d'églises et de lobbies, (bien-souvent constitutifs de ces "états-profonds" inamovibles dont parle Chauprade) manipulant en sous-main les théâtres politiques nationaux et leur marionnettes (Copé ou Moscovici? Obama ou Romney?)) Et dont le double discours (la double logique) est constant.

Complotisme? Oui. N'est-ce pas évident à la lecture de Brezinski et d'Andrew Neather?

Alors, comment éviter ces "rivières de sang" dont parle Powell?

"Nous sommes arrivés à un tournant. Jusqu’à présent, la situation et les différences sociales ont rendu l’idée même d’intégration inaccessible : cette intégration, la plupart des immigrés ne l’ont jamais ni conçue ni souhaitée. Leur nombre et leur concentration ont fait que la pression vers l’intégration qui s’applique d’habitude aux petites minorités, n’a pas fonctionné. Nous assistons aujourd’hui au développement de forces qui s’opposent directement à l’intégration, à l’apparition de droits acquis qui maintiennent et accentuent les différences raciales et religieuses, dans le but d’exercer une domination, d’abord sur les autres migrants et ensuite sur le reste de la population. Cette ombre, au départ à peine visible, obscurcit le ciel rapidement. Et on la perçoit désormais à Wolverhampton. Elle donne des signes d’expansion rapide. Les mots que je vais citer ne sont pas les miens, je les reprends tels quels de la presse locale du 17 février [1968], ils sont d’un député travailliste, ministre du gouvernement actuel : « Il faut déplorer la campagne menée par la communauté Sikh pour conserver des coutumes inadéquates. Ils travaillent en Grande-Bretagne, dans la fonction publique qui plus est. Ces personnes doivent accepter les conditions liées à leur emploi. Réclamer des droits particuliers pour leur communauté (ou devrait-on parler de rites ?) mène à un dangereux clivage au sein de la société. Ce communautarisme est un chancre : qu’il soit revendiqué par un camp ou par un autre, il faut le condamner sévèrement. » Il faut remercier John Stonehouse pour sa lucidité et pour avoir eu le courage d’évoquer ce sujet.

Le projet de Loi sur les Relations Raciales constitue le terreau idéal pour que ces dangereux éléments de discorde prospèrent. Car voilà bien le moyen de montrer aux communautés d’immigrants comment s’organiser et soutenir leurs membres, comment faire campagne contre leurs concitoyens, comment intimider et dominer les autres grâce aux moyens juridiques que les ignorants et les mal-informés leur ont fournis.

Je contemple l’avenir et je suis rempli d’effroi. Comme les Romains, je vois confusément « le Tibre écumant de sang ». Ce phénomène tragique et insoluble, nous l’observons déjà avec horreur outre-Atlantique, mais alors que là-bas il est intimement lié à l’histoire de l’Amérique, il s’installe chez nous par notre propre volonté, par notre négligence. Il est déjà là. Numériquement parlant, il aura atteint les proportions américaines bien avant la fin du siècle. Seule une action résolue et immédiate peut encore l’empêcher. Je ne sais si la volonté populaire exigera ou obtiendra de telles mesures. Mais ce que je sais, c’est que se taire devant cette situation serait une trahison majeure." Enoch Powell, 1968.

Bonne question...

Les derniers posts et leurs commentaires avisés apportent sans doute quelques réponses possibles: réconciliation, alliances tactiques, remigration, guerre civile inter-ethnique (dont Faye pense, avec d'autres, qu'elle est inéluctable) , réseaux de BAD, stratégies combinées, chacun comprend aisément que les années que nous allons vivre seront sans doute décisives et dangereuses. Et le plus difficile sera sans doute de ne pas se tromper d'ennemi (comme le soulignent assez ici certains commentateurs avisés...)

"Tout peuple qui a horreur du sang au point de ne pas savoir comment se défendre deviendra tôt ou tard la proie d'un peuple belliqueux ou d'un autre. Il n'y a peut-être pas un seul pouce de terre sur ce globe qui n'ait pas été conquis par l'épée à un moment ou à un autre, et où ses occupants ne se sont pas maintenus par la force. Si les Nègres étaient plus forts que les Européens, l'Europe serait partitionnée par les Nègres et non l'Afrique par les Européens. Le «droit» proclamé par des peuples qui s'accordent le titre de «civilisés» à conquérir d'autres peuples, qu'il leur plaît d'appeler «non-civilisés», est complètement ridicule, ou plutôt ce droit n'est rien d'autre que la force. Car tant que les Européens seront plus forts que les Chinois, ils leur imposeront leur volonté; mais si les Chinois devaient devenir plus forts que les Européens, alors les rôles seraient inversés, et il est hautement probable que les sentiments humanitaires n'ont jamais pu être opposés avec une efficacité quelconque à une armée." Pareto, 1908.

régénération

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 "Andrew Neather, qui rédigeait les discours de Tony Blair, Jack Straw et David Blunkett, a fait une révélation de taille, dans l’émission Question Time de la BBC. Il a en effet dévoilé que l’énorme augmentation de l’immigration durant la dernière décennie était une politique délibérée et organisée par les Travaillistes afin de modifier la constitution ethnique de la Grande Bretagne : « Outre les besoins du marché du travail, il y avait également une motivation « politique » derrière la politique d’immigration. [Les ministres entendaient] mettre le nez des conservateurs dans la diversité ». Cet apparatchik de premier rang a précisé que les dirigeants travaillistes avaient opéré secrètement, craignant que cette politique ne perturbe « la classe ouvrière qui est son vivier électoral ». Les vraies raisons, qui figuraient dans les premières versions du rapport Performance and Innovation Unit, rédigé par Downing street, ont été supprimées dans la version finale du document afin de ne pas révéler cette politique délibérée et organisée. Selon lui, « l’immigration de masse était pour le gouvernement le moyen de rendre le Royaume Uni totalement multiculturel. Cette politique délibérée a duré de 2000 au moins jusqu’au mois de mai 2008, date à laquelle on a mis en place le nouveau système de points.» Ce qui a entraîné l’arrivée, selon le think tank Migration Watch, de plus de trois millions de nouveaux immigrés. " (Faits et documents 15-30/11/09)

Etonnant comment cette entreprise, idéologique et coercitive, de régénération de peuples entiers, à leur insu et pour leur « bien », rappelle celle des révolutionnaires Français les plus « intransigeants », comme Fouché (dit le « mitrailleur de Lyon »…):

« Le peuple Français ne veut pas plus d’une demi instruction que d’une demi liberté ; il veut être régénéré tout entier, comme un nouvel être sorti des mains de la nature ». (Nature humaine et Révolution Française, Xavier Martin)

La part la moins lobotomisée du peuple Anglais n’est pas totalement dupe, du reste.

Quant aux nécessaires "réformes" (étrangement convergentes vers toujours moins de protection sociale  et toujours plus de misère planifiée et estampillée "flexi-sécurité" par nos bureaucrates et experts continentaux, genre The road to Wigan pier), va falloir beaucoup de "pédagogie" aux think tanks de l'establishment libéral-libertaire pour arriver à ses fins.

Difficile de voir mourir son monde!

Braudel n'était pas d'accord avec Valéry affirmant que les civilisations sont mortelles. Ce sont des courants sous-marins trés puissants, la plupart du temps inaparents aux regard des hommes mais constituants une trame quasi indestructible structurant de façon consciente ou pas tous les faits d'armes du monde moderne et leur donnant un sens bien différent suivant la civilisation à laquelle on appartient.

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06/02/2015

sapiens sapiens

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Il y a prés d’un million d’années, dans le sud de la France où je vis, les pierres éclataient sous l’action du gel et les hommes vivaient, au milieu des rennes et des mammouths, une période glaciaire plurimillénaire, parmi d’autres avant et après. Ils vivaient misérablement dans quelque abri sous roche, pratiquaient l’anthropophagie et ne donnaient pas de sépulture à leurs morts.

Il y a 35000 ans environ, l’homo sapiens, ou homme de Neandertal –cet homme achevé selon Chaunu car enfouissant ses morts- disparu de façon extrêmement brutale au regard de l’histoire de l’humanité, c'est-à-dire en quelques milliers d’années seulement et fut remplacé, partout en Europe et en Asie par nous, c’est-à-dire l’homo sapiens sapiens. Aucun archéologue, ethnologue ou anthropologue, n’a pu, à ce jour, expliquer ce mystère saisissant autrement que par l’apparition de conditions de vie beaucoup plus favorables à ces derniers, explication peu convaincante au regard de la rapidité du phénomène.

Ces terres fertiles du bassin Parisien ou de la vallée du Rhône sont issues du loess, ce dépôt limoneux venant de gigantesques moraines, séquelles de glaciers colossaux qui descendaient très très loin dans l’hexagone…Et ces vignobles Bordelais ou Burgondes qui produisent ces bouteilles admirables de Pomerol ou de Puligny-Montrachet, sont le cimetière de millions d’hommes qui naquirent, grandirent, vécurent, travaillèrent, moururent de façon calme ou violente dans une nature sans cesse changeante au fil des millénaires.

Etc.

Ce genre de mise en perspective m’est toujours un baume au cœur lorsque la vie contemporaine me déprime. Le mieux est alors d’ouvrir la Grammaire des civilisations de Braudel ou De l’inégalité des sociétés de Jared Diamond pour s’envoler très loin et prendre du champ avec des situations qui nous paraissent inextricables…

Je pars quelques jours dans ma vallée glaciaire de Tarentaise, province de Savoie, avec une bonne cargaison de lectures propices à l’éloignement. Probable que le rythme des posts chez Hoplite (ce taulier..) s’en ressente. Bonnes vacances à tous, anyway.

01/02/2015

hier ist das volk

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"Nous parlions l'autre jour du temps démographique, dit l'Ethnologue. Le temps démographique est celui des tendances lourdes, des évolutions à moyen ou long terme, s'étendant sur plusieurs générations. L'avenir se lit d'ores et déjà dans le présent, un avenir, donc, pré-formaté. Il n'y a qu'à prolonger les lignes. Il en va différemment du temps de la guerre. "La guerre, dit Clausewitz, est le domaine de l'incertitude"*. Autant dire que dans une guerre, les lignes sont cassées. N'importe quoi peut arriver n'importe quand. On vient d'en voir un exemple. En plus, les retournements de situation sont fréquents. L'observateur est souvent pris à contre-pied. Etc. Bref, quand une guerre éclate, tous les compteurs sont remis à zéro. Qu'importent ici les tendances à moyen ou long terme. Chacun a sa chance, à lui de savoir la saisir. Une simple chance, on est bien d'accord. Qui se concrétise ou ne se concrétise pas. Mais une chance quand même. Jusqu'ici, il ne semblait pas qu'il pût y avoir d'alternative à la soumission. La soumission était notre destin, nous n'y échapperions pas. C'est ce que nous susurraient les dirigeants. Il en va différemment maintenant. Nous savons aujourd'hui qu'il existe une alternative au moins à la soumission: la guerre. Il n'y a plus ici de destin: le destin s'interrompt. C'est la guerre elle-même, en l'espèce, qui nous l'enseigne." Eric Werner, 2015.

* De la Guerre, 1, 3.

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"C'est toujours une erreur que de vouloir brûler les étapes, dit l'Ethnologue. S'ils étaient raisonnables, ils laisseraient les choses se faire, elles se font très bien toutes seules. Ils n'ont qu'à attendre: attendre que la caille leur tombe toute rôtie dans le bec. Car le temps travaille pour eux: le temps démographique en particulier. En plus, les dirigeants les chouchoutent, tout ce qu'ils exigent d'eux ils l'obtiennent sans peine. Oui, mais voilà, il y a la haine. Et cette haine est sans limite. Ils s'impatientent donc, résistent mal à la tentation d'accélérer encore le rythme. Ce faisant, ils se compliquent à eux-mêmes la tâche. Pour Carl Schmitt, le critère du politique est la distinction de l'ami et de l'ennemi*. On pourrait dire, en ce sens, que les populations européennes redécouvrent aujourd'hui la politique. Une prise de conscience s'est opérée, elle ne devrait pas rester sans suite. C'est bien ce qui inquiète les dirigeants. Ils essayent maintenant de rattraper ça (à coup, notamment, de nouvelles lois liberticides), mais ils auront du mal. Une prise de conscience, c'est irrattrapable. On ne revient jamais en arrière. Les pauvres." Eric Werner, 2015.

* Carl Schmitt, La notion de politique, Calmann-Lévy, 1972.

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"(...) La guerre ethnique est commencée. En sourdine. Et, année après année, elle prend de l'ampleur. Pour l'instant, elle prend la forme d'une guérilla urbaine larvée : incendies de voitures ou de commerces, agressions &répétées d'Européens, caillassages, attaques des transports en commun, guet-apens tendus aux policiers ou aux pompiers, razzias dans les centre-ville etc. Comme une étude sociologique attentive du phénomène le démontre, la délinquance des jeunes Afro-maghrébins est aussi un moyen de conquête de territoires et d'expulsion des Européens à l'intérieur de l'espace étatique français . Elle n'est pas uniquement motivée par des raisons de simple criminalité économique. A partir des cités, se créent des enclaves ou “zones de non-droit”, qui s'étendent en tache d'huile à l'extérieur. Dès que la population allogène atteint une certaine proportion, la délinquance fait déménager les “petits Blancs”, harcelés par les bandes ethniques. La police - que la justice ne soutient pas - répugne à intervenir dans ces zones conquises, qui échappent alors à l'État de droit. On en dénombre déjà près de1 000 en France. Ce phénomène de parcellarisation du territoire peut suggérer que nous entrons dans un nouveau Moyen-Age. Mais il recouvre aussi un processus de colonisation territoriale qui met en pièces l'utopie de gauche de la “mixité ethnique”. Les élites intellectuelles françaises - qui ont toujours vécu depuis deux cents ans dans les beaux quartiers bourgeois et blancs - ont toujours prôné la mixité sociale dans les zones urbaines. Elle fonctionnait très bien (comme par exemple dans le XV e  arrondissement de Paris) tant que les différentes classes sociales étaient d'origine européenne. Mais les élites intellectuelles, qui nient les différences ethniques, n'ont aucune explication pour rendre compte du départ des Européens des zones à majorité immigrée. Ils parlent de “fracture sociale”, alors qu'il s'agit d'une fracture raciale et ethno-culturelle. Les politiciens invoquent de vagues causes économiques, alors qu'il s'agit de causes ethniques très transparentes. Pire : élites intellectuelles et politiciens culpabilisent les “petits Blancs” des classes populaires, qui partiraient des zones à forte proportion immigrée par “peur exagérée”, par “fantasme”, donc par racisme, évidemment. Ce seraient eux (ainsi que le “chômage”, la “misère” et l’“exclusion”) les responsables de la formation des “ghettos”. Trois remarques à ce propos :

1) Il ne s'agit pas de ghettos mais de territoires conquis et colonisés. Un ghetto est une zone où l'on relègue une population, qui subit un ostracisme, comme les juifs au Moyen-Age. Aujourd'hui en France, ce sont les populations allogènes qui se taillent, par la force, des espaces territoriaux. Parler de ghetto, c'est présenter les immigrés comme des victimes, alors qu'ils sont au contraire les acteurs volontaires de la création de leurs espaces autonomes.

2) On laisse entendre que ce serait la misère, le paupérisme qui expliquerait la ghettoisation de zones de non-droit de plus en plus nombreuses. Au contraire, l'économie criminelle, centrée sur la drogue et la revente de biens volés, ainsi que le recours légal ou frauduleux aux allocations assure aux populations de ces zones un niveau de vie confortable , bien supérieur à celui des Français de souche au chômage. La situation française n'a rien à voir avec celle des favellas brésiliens ou des bandes d'adolescents miséreux de Casablanca. Les clandestins sont inexpulsables de France, mais les Français de souche (et tous les autres résidents européens) sont expulsés des zones d'implantation afro-maghrébine majoritaires. Personne dans les médias n'a su (ou osé) expliquer la raison des innombrables incendies de voitures. C'est pourtant simple : la quasi-totalité des véhicules incendiés appartiennent à des Européens, selon un rapport confidentiel des Renseignements généraux du 2 juillet 1999 – 91% exactement. C'est une bonne incitation au départ.

3) Une autre technique est l'agression systématique. Un cas parmi des centaines d'autres : dans la ville d'Angoulême, les autorités avaient décidé d'installer un foyer étudiant dans une “cité”. Afin de répondre au dogme angélique du “brassage”. Très vite, ce fut, début 1999, le harcèlement par les bandes afro-maghrébines. La vie devint vite infernale pour les jeunes Européens : agressions, cambriolages, harcèlement des étudiantes, incendie des véhicules, etc. Jusqu'au jour où plusieurs d'entre eux se firent grièvement poignarder. Les autorités universitaires durent les déménager en urgence sous la protection de la police. Force était restée aux Beurs-Blacks - dont aucun ne fut inquiété - et non pas à la loi. Ce qui s'est produit au Kosovo risque fort de se produire à l'échelle de la France. La leçon du destin de ce bout de Serbie progressivement occupé par les Albanais musulmans n'a pas été retenue. On s'imagine que les colonisations sont des invasions armées. C'est faux ; ce sont des invasions lentes et silencieuses, et le colonisé se réveille trop tard, quand sa maison est occupée, plus exactement squattée."

Guillaume Faye

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Das volk se réveillerait-il en Europe? il a au moins identifié un ennemi. sans doute pas le plus dangereux. mais un ennemi quand-même, sans avoir lu Karl Schmitt ou Julien Freund... bon nombre de mes contemporains continuent à croire assez stupidement que notre classe politique veut notre bien ou en tous cas, ne nous veut pas de mal! quand j'y pense..non seulement ils ne nous veulent pas du bien et ne sont pas raisonnables mais ils ne maîtrisent in fine pas grand-chose. et c'est notre chance. Salut à la guerre, alors, comme disait Proudhon.

Projet Balkan

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 "En 2003, Mourad, déjà condamné à de multiples reprises pour des faits de violences aggravées, a été condamné à 7 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. En 2005, soit 2 ans plus tard, alors qu'il est en semi-liberté, il commet à Orly son 3eme viol avec arme et séquestration (Le Parisien, 07/12/09). Ca ne rassurera pas grand monde de savoir qu'à cette occasion, Mourad s'est généreusement livré aux autorités.

En 2010 à Marcq-en-Barœul, Natacha est repérée par un prédateur. Elle est attaquée pendant son jogging, puis violée, étranglée puis frappée à coups de tournevis jusqu'à sa mort. L'assassin avait déjà été condamné en 2006 à dix ans de prison pour viol sous la menace d'une arme. Il avait été placé en liberté conditionnelle après cinq ans d'incarcération. Deux experts psychiatres ont validé cette décision. Comme le précise le magistrat Philippe Bilger, l'un d'entre eux l'a même jugée "excellente". L'individu voyait un psychiatre régulièrement et "remplissait les obligations" de son suivi socio-judicaire. Sa précédente victime (viol sous la menace d'un tournevis) se disait persuadé qu'il recommencerait (Figaro 04/09/2010). Mais les juges n'écoutent que les psychiatres et les psychiatres que les détenus.

En 2011, une fillette de cinq ans est violée à Toulouse. Un homme est rapidement mis en examen et écroué. Il reconnait les faits et raconte d'autres "terrifiants projets" concernant des enfants. Le procureur de Toulouse nous dresse son CV: l'homme a été condamné en 1996 sur viol sur enfant de moins de quinze ans et séquestration. En 2009, il a été condamné pour agression sexuelle sur mineur de moins de quinze ans à une peine de deux ans de prison avec obligation de suivi médical pendant cinq ans. Bien entendu, il suivait régulièrement des consultations psychologiques et psychiatriques dont la dernière remontait...au jour de l'enlèvement de sa dernière victime (La Parisien 18/04/2011).

Dans un communiqué publié en mars 2012, la préfecture de police de Paris nous apprend qu'un cambrioleur a été trahi par son ADN. Cela concerne "une série de cambriolages et tentatives perpétrées entre avril 2008 et aout 2011 dans le Val de Marne et à Paris". Toujours d'après la préfecture, l'homme, âgé de 42 ans, "avait déjà été impliqué dans 55 procédures" et "31 faits pouvaient lui être imputés". Il a été retrouvé à la prison de Fleury-Mérogis ou il purgeait une peine depuis aout 2011 pour de faits similaires. "Entendu le 6 décembre dernier, il reconnaissait avoir commis des vols dans la capitale et dans le Val de Marne et à Paris avec un complice. Les investigations se poursuivaient et grâce à la collaboration de la cellule anti-cambriolage de la sûreté départementale 94, 35 victimes étaient recensées. Le 6 mars, le complice, 45 ans, était arrêté et son comparse, de nouveau extrait de prison. Tous deux ont reconnu 66 cambriolages." Un joli palmarès! On se dit que la justice va cette fois se montrer exemplaire..."Jugé en comparution immédiate, l'homme déjà incarcéré a été condamné à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis et mise à l'épreuve, son complice a été relaxé et remis en liberté." Nous disions donc: 66 cambriolages commis par un multirécidiviste déjà responsable de 55 délites, ne valent qu'un an de prison ferme, c'est-à-dire rien, puisque les peines de moins de deux ans sont rarement exécutées. Quant à se rendre complice de 66 cambriolages? Voilà qui mérite une relaxe."

La France orange mécanique, Obertone, 2013.

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Finalement, même au fond de ma Tarentaise, je ne résiste pas au plaisir de citer ces quelques lignes du livre d'Obertone. Pour aller vite, je pensais avoir une bonne idée (par la lecture des journaux, la fréquentation de beaucoup de gens ordinaires concernés par cette hyperviolence ordinaire) du chaos ambiant dans ce pays, j'étais loin loin du compte! Obertone fait la démonstration avec des chiffres officiels de l'explosion exponentielle de la criminalité tous azimuts depuis les années 60 et du laxisme stratosphérique des autorités (droite-gauche confondues) et, contrairement à la doxa progressiste, du découplement complet des courbes de la criminalité et des peines d'emprisonnement...(illustration ci-dessus). Coincidence qui n'en est pas une, cet ensauvagement sans égal dans l'histoire de ce pays (rien à voir avec les "apaches" ou les "blousons noirs" que nous ressort toute la sociologie institutionnelle, bien en peine de maquiller le réel dés qu'une nème fait divers bien sordide passe le filtre médiatique) est évidemment corrélé avec les premières vagues migratoires africaines et maghrébines (Obertone fait le distingo avec la communauté asiatique, largement pacifique, qui se manifesta il y a peu pour dire sa colère à l'encontre de ce lumpen afro-maghrébin hyperviolent).

Une fois le constat fait (et bien fait), on peut lire ce que dit Eric Werner dans le dernier numéro de la NRH:

"Longtemps professeur de philosophie politique à l’université de Genève, Éric Werner s’est fait connaître du grand public par un essai retentissant, L’Avant-guerre civile, publié en 1998. Il faisait entendre une voix d’une lucidité inhabituelle. Il développait la thèse d’une stratégie délibérée par laquelle la nouvelle classe dirigeante européenne, structurée autour du triptyque : libéralisme, américanisation, mondialisme, a établi son pouvoir en favorisant la dislocation des anciens cadres sociaux et en suscitant des antagonismes internes à la limite de la guerre civile. Antagonismes d’âge de sexe, de statut social, de culture, de religion, d’ethnie… Parmi ces antagonismes, l’immigration de masse extra-européenne jouait un rôle décisif.

Éric Werner posait la question : pourquoi cette immigration de masse a-t-elle été voulue et encouragée par les gouvernements et classes dirigeantes européennes alors que ses conséquences nuisibles sont évidentes ? Réponse : s’ils favorisent cette immigration c’est qu’elle leur profite. En attisant les antagonismes et la défiance mutuelle, elle paralyse les réactions et défenses de la population. Pour une classe dirigeante corrompue, une société balkanisée est plus facile à contrôler qu’une société homogène. L’insécurité née de l’immigration devient même une arme formidable de gouvernement.

« En laissant les délinquants agir à sa place, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. L’ordre se défait, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement dans une relégitimisation du pouvoir, car le pouvoir apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant ». Le pouvoir tire ainsi argument de l’insécurité pour que les citoyens se résignent à l’abandon de leurs droits, comme la légitime défense."

CQFD.

photo: Obertone à droite avec la casquette. Et la corde au cou:)

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