18/01/2010
Faut-il brûler Aubry?
J'emprunte ce titre à l'article qui avait paru il y a des années dans l'Immonde (intitulé "Faut-il brûler Roland Barthes") et qui avait déclenché une polémique sévère (du temps ou il existait encore des écrivains, critiques et philosophes dignes de ce nom, contrairement à la clique BHL-Onfray-Sollers-Gluckman qui nous afflige sans répit) pour revenir deux secondes sur le projet de vote des étrangers (non-résidents de l'UE) aux élections locales, relancé par l'effroyable Aubry.
Cette question est intéressante car elle pose le problème de la dissociation entre citoyenneté et nationalité. Il existe aujourd'hui une citoyenneté européenne alors qu'il n'existe pas de nationalité européenne. Ainsi, les ressortissants de l'Union Européenne sont aptes à participer aux élections locales dans les pays membres où ils résident. De même pour les ressortissants du common wealth au Royaume Uni.
Sous-jacente à cette interrogation est la nature de notre modèle d' « intégration » des étrangers (non-européens) : la France, on le sait, affecte de s'accrocher à un modèle assimilationniste qui fit ses preuves et fabriqua, nolens volens, des générations de français patriotes essentiellement à partir d'immigrants européens. Ce modèle est aujourd'hui obsolète essentiellement en raison de l'abandon par nos élites (politiques, culturelles, économiques, etc.) de ce paradigme assimilationniste, par la destruction méthodique de TOUS les outils d'intégration (qu'étaient la langue, la famille, l'école, l'armée, la religion, le travail, les corporations, syndicats, etc.) et par la nature extra-européenne de la grande majorité des étrangers venant vivre en Europe et du gap culturel abyssal qui s'en suit.
Le nouveau modèle d'intégration promu, sans l'afficher, par nos élites est un modèle communautarien à l'anglo-saxonne qui permet aux communautés étrangères de faire l'objet d'une reconnaissance (ethno-culturelle) dans la sphère publique. Et cette politique communautarienne non assumée pourrait à terme se traduire par une dissociation de la citoyenneté et de la nationalité. Et pourquoi pas ? On pourrait très bien imaginer un véritable débat national, avec référendum à la clef, sur la volonté en la matière des français...Si les français sont d'accord...encore faut-il les consulter, ce qui n'est évidement pas le cas.
Bon, il ne fait aucun doute que ce genre de réflexion basique n'est évidemment pas venue à l'esprit d'Aubry, archétype de l'ogresse progressiste, leader d'un parti socialiste qui n'a plus de socialiste que le nom depuis qu'il s'est fait l'ambulance de la mondialisation capitaliste sous les habits neufs de la doxa libérale-libertaire et de l'(im)posture transgressive et nomade propre à nos modernes.
Aubry a fini par comprendre que les classes populaires (ouvriers, artisans) comme les classes moyennes (enseignants) ne votaient plus socialistes. Que la seule façon de survivre était de reconstituer un électorat de substitution, que la meilleure façon d'y parvenir, les français de souche étant perdus, était sans doute de gagner les suffrages de ces millions d'étrangers qui sont rentrés (légalement ou pas) dans ce pays depuis plusieurs décennies. Sorte d'armée de réserve du « socialisme »...Après la substitution ethnique des peuples européens, il parait naturel d'organiser la substitution de l'électorat traditionnel des partis de « gauche ». Sans, bien sûr, s'interroger sérieusement sur les raisons de la disparition de cet électorat populaire... (Réflexion sans doute trop inconfortable pour nos caciques socialistes).
Le peuple ne vote plus socialiste? Changeons-le !
Quitte à s'asseoir sur quelques principes de bases républicains tels que l'égalité devant la loi (discrimination positive) ou la non reconnaissance du fait communautaire (clientélisme outrancier).
Aubry et ses clones appuient souvent leur requête sur le fait que nombre d'étrangers travaillent (régulièrement ou non) et paient des impôts, conférant à ces derniers une sorte de « citoyenneté économique » et légitimant leur participation au vote local, accréditant une confusion essentielle entre deux champs distincts (politique et économique). Il est vrai que les mêmes qui évoquent cette citoyenneté économique sont les mêmes qui parlent de « citoyen du monde », abstraction évidente pour qui veut bien réfléchir deux secondes, le monde n'étant pas une entité politique à la quelle pourrait se référer la nature politique du concept de citoyenneté. Ie il n'existe pas plus de « citoyen économique » que de « citoyen du monde », la confusion étant bien sûr voulue. Freund aurait parlé d' « impolitique » pour ce genre de barbarisme syntaxique et idéologique.
Pour bien enfoncer le clou, Hollande, ce concentré de cuistrerie dérisoire et bien-pensante, affirmait tantôt lors de l'émission Mots croisés que ce type de réforme pourrait aboutir de façon référendaire ou parlementaire, suivant les variations de l'opinion, manière de confirmer sa volonté de passer outre la volonté populaire. Mais c'est une habitude chez nos modernes.
En résumé :
1-les socialistes n'en sont plus,
2-pour cette unique raison, ils ont perdu leur électorat naturel, passé à "droite", à "l'ultra-gauche" ou dans l'abstention ou le vote protestataire,
3-il est stratégiquement crucial pour ce conglomérat de malfaiteurs encravatés de se trouver un électorat de remplacement dans les rangs serrés des immigrés,
4-démagogie stratosphérique (vote des étrangers, déclaration inepte du genre « la France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n'y a pas de Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage » propre à faire mourir de rire n'importe quel Indien, Africain, Chinois ou Japonais...) et clientélisme effréné (finance islamique, privilèges vestimentaires, alimentaires, etc.) sont les axes principaux de cette stratégie de reconquête électorale.
5-tout cela finira sans doute en apartheid et/ou en guerre « civile ». Mais ils ne seront plus là. Ah ! ah !
22:03 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : freund, aubry, étrangers, citoyenneté, nationalité
relance par le hasch et chèques en bois au pays des bonus
Etats-Unis : la relance par le hasch ?
Un référendum devrait être organisé en novembre pour légaliser le cannabis outre-Atlantique. Déjà autorisé dans plusieurs Etats à des fins thérapeutiques, ce business compenserait la chute des recettes fiscales.
Et si, aux Etats-Unis, 2010 était l'année du cannabis ? De la Californie à la côte Est, plusieurs décisions viennent de réactiver l'idée d'une légalisation dans ce pays où le «canna-business» fleurit malgré la sécheresse financière actuelle. Le New Jersey a ainsi légalisé, lundi, l'usage médical de l'herbe, qui devient, du même coup, une source de revenu fiscal. C'est le 14e Etat (voir carte) où l'on peut se procurer la substance sur prescription médicale. En tête de gondole, l'Etat d'Arnold Schwartzenegger, la Californie, où la culture de la marijuana est, semble-t-il, devenue la première filière agricole. Bien qu'illégale, sa production rapporterait 14 milliards de dollars (près de 10 milliards d'euros) par an.
Afin d'éviter de devenir un eldorado pour dealers, le New Jersey s'est attaché à rester strict et à ne pas copier la Californie, où «la situation est hors de contrôle», selon le gouverneur du New Jersey, Chris Christie. Malgré tout, le phénomène s'amplifie et prouve qu'en pleine récession l'idée de la légalisation - soutenue par les économistes les plus libéraux et, paradoxalement, plutôt populaires dans des bastions démocrates - avance plus vite. Avec le Golden State pour locomotive, Etat le plus peuplé et le plus riche, mais à la recherche de la moindre rentrée d'argent pour remédier à la fonte de ses recettes fiscales. Cette année, il pourrait être le premier à légaliser à 100% ce nouvel or vert. (...source)
Le trafic de drogue a sauvé l'économie mondiale, selon l'ONU.
Crise financière : Certaines banques ont été sauvées grâce à l'argent du trafic de drogue, selon l'ONU.. Crise financière banques sauvées argent trafic drogue ONU. Le trafic de drogue a sauvé l'économie mondiale, selon l'ONU - LMOUS
Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), des dizaines de milliards de dollars provenant du trafic de drogue ont permis au système financier mondial de se maintenir à flots au plus fort de la crise financière en 2008, rapporte The Observer.
Antonio Maria Costa, directeur de l'ONUDC, a déclaré le mois dernier que le plus gros des 352 milliards de dollars issus du trafic de drogue a été sciemment blanchi par les institutions financières. Courant 2008, il a ainsi reçu la preuve que les profits de la criminalité organisée ont été "la seule source de liquidités" pour certaines banques au bord de la faillite.
Les barons de la drogue au secours de l'économie mondiale...
S'exprimant depuis son bureau de Vienne en Autriche, Costa a déclaré que cette preuve lui a été fournie par des agences de renseignement et des procureurs 18 mois plus tôt. "Dans de nombreux cas, l'argent de la drogue a été la seule source de liquidités disponibles. Dans la seconde moitié de 2008, le manque de liquidités a été le principal problème du système bancaire" a-t-il dit.
"Les prêts interbancaires ont été financés par l'argent du trafic de drogue et d'autres activités illégales... Il y a des signes qui indiquent que certaines banques ont été sauvées de cette façon". Costa a néanmoins refusé de nommer les pays ou les banques impliquées, affirmant que son activité se limite à répertorier les problèmes, pas de distribuer les blâmes. La preuve avancée par Costa proviendrait d'informations issues de banques et d'officiels britanniques, suisses, italiens et américains. (source)
Il n'y a pas qu'à Dubaï...
Le gouverneur de l'Arizona a été est obligé de vendre le Capitole ainsi que d'autres biens immobiliers de l'Etat!!! sachant que personne ne pourra l'acheter, mais le geste a été fort... Pas de chance, il y a eu un acheteur, lire ici Abc News car je suis sûr que vous ne me croyez pas !!!! Et Nicole Beyer d'ABC News Arizona nous apprend que le Directeur du Trésor a averti qu'il allait faire des chèques sans provision. Rien que ça, dans un pays où les banques se distribuent 20 milliards de dollars en bonus... "The February school payment we can't make, February payroll there's no money there," said State Treasurer, Dean Martin". Bon, du moment que les banquiers sont payés, les écoles, etc., on s'en moque. Pour qui il se prend ce Dean Martin ??? Cela dit, la situation va se transformer comme suit: 45 gamins par classe, puisque les autres seront fermées faute de budget...(source)
16:21 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : haschich, banques, relance, costa
17/01/2010
lâcheté
"Grandes écoles : rêveuse bourgeoisie ! (La chronique d'Alain-Gérard Slama)
C'est, sauf erreur, l'historien Raoul Girardet qui, dans un cours sur le fascisme professé à Sciences Po vers le milieu des années 1950, a le premier évoqué - avant François Furet - la «haine de soi» de la bourgeoisie comme une des sources des totalitarismes du XXe siècle. Cette haine de soi renvoie, depuis la Révolution française, au sentiment de culpabilité éprouvé par les nouvelles classes ascendantes devant le décalage entre les valeurs qu'elles professent et la réalité de leur confort matériel. Drieu la Rochelle a esquissé le thème dès 1937 dans un roman intitulé avec grâce Rêveuse bourgeoisie. (...source)"
Haine de soi, haine de soi...peut-être.
"Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l'ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c'était la révolte des masses. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie. Dans une mesure inquiétante, les classes privilégiées -les 20% les plus riches de la population, pour prendre une définition large- ont su se rendre indépendantes non seulement des grandes villes industrielles en pleine déconfiture mais des services publics en général. Elles envoient leurs enfants dans des écoles privées, elles s'assurent contre les problèmes de santé en adhérant à des plans financés par les entreprises où elles travaillent et elles embauchent des vigiles privés pour se protéger contre la violence croissante qui s'en prend à elles.
Elles se sont effectivement sorties de la vie commune." (Cristopher Lasch, La révolte des élites, 1996)
1-ces élites, si bien décrites par Lasch, imposent la norme, sont le pouvoir, le centre, non la marge.
2-ces élites se figurent en marge de la société, en rebelle à un ordre dominant fantasmé, conservateur voire réactionnaire et moralisateur.
3-la posture libérale-libertaire, pseudo-émancipée, pseudo-rebelle ou transgressive de ces élites cache, en fait, une soumission totale à la mondialisation et l'aliénation marchande, une approbation sans réserves de la vision anthropologique de Lasch : l'homme psychologique, dernier avatar de l'individualisme bourgeois (cyber-citoyen nomade de l'hyperconsommation).
4-l'élitisme républicain, autrefois célébré à juste titre comme une victoire, est aujourd'hui donc attaqué par ceux qui se présentent comme les héritiers du camp républicain (non les « héritiers » au sens Bourdivin...) alors même qu'ils en sont les fossoyeurs.
5-la méritocratie, acquis républicain s'il en est, et assise des classes moyennes occidentales et de leurs élites, est aujourd'hui contestée au nom d'une conception dévoyée de l'égalité et de la sacro-sainte "lutte contre toutes les formes de discrimination" vendue, à chaque instants, par le spectacle moderne de la publicité, du show-biz et l'"information".
6-il y a certainement comme le dit Slama, de la mauvaise conscience de la part de nos amis du désastre : ils savent qu'en 50 ans de réformes scolaires inspirées par Bourdieu ou Meirieu, ils ont détruit l'école et toute possibilité d'ascension sociale, ils savent, comme le dit Slama, que le problème se situe en amont dans le cursus primaire et secondaire mais ils ne feront rien pour y remédier. Pourquoi ? Bonne question...parce que, entre nos libéraux de droite (tendance Valeurs actuelles) obsédés par la logique entrepreneuriale et la formation de consommateurs incultes et aliénés et nos libéraux de gauche (tendance Joffrin ou Eyzines) obsédés par leur désir de liquider la culture bourgeoise et la pseudo-reproduction des élites (Bourdieu), les grandes écoles, dernier bastion de l'élitisme et de l'excellence ont du souci à se faire.
7-les Descoings et Cie, savent tout cela mais feront TOUT pour arriver à leurs fins. Il y a beaucoup de veulerie dans cette attitude suicidaire. Ces élites se savent à l'abri du désastre, savent leurs enfants, ceux de leurs amis à l'abri du sort commun, savent que leur génération n'aura pas à en pâtir. Et après ? Ils s'en foutent : l'égoïsme hédoniste le dispute à l'aveuglement car ces enfants de la méritocratie sont en train de détruire sciemment une partie de l'ordre social, un pan de la tradition culturelle occidentale avec la meilleure bonne foi, la caution du Bien.
8-toute remise en cause, tout questionnement de ce processus, au nom du maintien d'une civilité démocratique minimale, est ipso-facto assimilé au "populisme" dont on sait comment, depuis des années, les médias officiels travaillent méthodiquement à en effacer le sens originel à seule fin de pouvoir l'assimiler au fascisme.
9-dernier point et non des moindres, ces 30% de boursiers obligatoires ne seront évidement pas de jeunes caucasiens Aveyronnais ou Savoyards méritants, ce seront de jeunes africains, maghrébins ou noirs, sélectionnés non pas sur leur mérite ou leur travail ou encore leur situation sociale, mais sur leur couleur de peau ou leur patronyme. Ou comment institutionnaliser la discrimination raciale (positive pour les uns, négative pour les autres) au lieu de reconstruire un système éducatif émancipateur et méritocratique.
De l'aveuglement, de la mauvaise conscience, de la bêtise, de la soumission au politiquement correct, sans doute.
Surtout de la lâcheté, finalement : pourquoi ne pas organiser -ou laisser s'organiser- le chaos dés lors que l'on sait pouvoir y échapper ?
17:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élitisme, descoings, grandes écoles
14/01/2010
Y'a un barème!
00:25 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : c'est arrivé prés de chez vous, benoit poolvoerde
13/01/2010
merci qui?
3/01/10 - 19h05
WASHINGTON(NOVOpress) - Le prix Nobel de la paix Barack Obama va demander au Congrès de lui accorder une enveloppe supplémentaire de 33 milliards de dollars pour soutenir l'effort de guerre en Irak et en Afghanistan.
Cette somme s'ajoute aux 708 milliards de dollars que l'exécutif américain devrait consacrer au budget de la Défense l'an prochain selon des sources militaires restées anonymes, le projet de budget 2011 ne devant être soumis aux parlementaires que le 11 février.
Ces 33 milliards de dollars supplémentaires seront consacrés principalement à l'Afghanistan, où, face aux difficultés grandissantes, les Etats-Unis ont l'intention d'augmenter encore leur effort de guerre.
23:24 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : obama, saint métis, pitre planétaire et esclave de la fed
un peuple nauséabond
J'écoutais tantôt Vincent Peillon sur Radio-France, ci-devant leader du groupuscule progressiste et post-socialiste « L'espoir à gauche » faire assaut de langue de bois sous les questions convenues du pitre Demorand, amuseur public stipendié et rodé au Spectacle politique. Je me suis dit à un moment, après mon troisième café, que personne de sensé ne pouvait se reconnaître dans la novlangue impeccable de cet homme, au demeurant agrégé de philosophie et érudit. Qui se gars-là peut-il représenter hormis quelques fidèles du PS ou du Modem ? J'ajoute que le raisonnement me parait valable pour la totalité des hommes politiques contemporains et pose le problème de la représentativité.
Le politiquement correct veut que la démocratie soit par nature représentative ou que la représentation politique du peuple soit l'aboutissement d'un processus historique, sorte de sens de l'histoire, de parousie profane. Or il n'en est bien sûr rien. La représentation est un phénomène récent et qui ne va nullement de soi. Dans l'antiquité, la démocratie directe était la règle et paraissait naturelle à chacun. L'idée même de se faire représenter par un tiers eut parue saugrenue à tous. Ca n'est que tardivement, en Occident, au Moyen-Âge, et plus tard dans le courant du XVIIIème siècle qu'est apparue, notamment sous l'influence de Montesquieu, ce concept étrange : le peuple, peu apte à décider par lui-même est en revanche capable de se choisir des représentants. Thèse révolutionnaire combattue par Rousseau qui arguait que le peuple perd sa souveraineté au moment même où il s'en désaisit au profit de représentants...la démocratie ne pouvant ainsi n'être, par esssence, que directe. Point de vue évidement balayé par nos jacobins et la geste révolutionnaire qui gravèrent dans le marbre la nature ontologiquement représentative de la démocratie, par ailleurs constitutionnelle, parlementaire et libérale. Mais également une défiance certaine à l'égard du Peuple, jugé immature politiquement et incapable de prendre en main son destin. Ainsi peut-on considérer, d'une part, qu'une démocratie est d'autant moins démocratique qu'elle fait une plus grande part à la représentation et, d'autre part, que ce concept de représentation a surtout été un moyen d'empêcher le peuple de s'exprimer librement...donnant mandat politique et pouvoirs à une petite oligarchie, soi-disant représentative, prompte à défendre ces exorbitantes prérogatives et privilèges (lex privata).
Oligarchie dont les membres cooptés se recrutent parmi ceux dont on est sûr qu'ils ne mettront pas en danger l'édifice et défendront, avant tout les intérêts du groupe dominant. Pareto avait théorisé cette forme de confiscation du pouvoir et expliqué que derrière tout pouvoir, quelles que soient les justifications qu'il se donne, il y a une minorité qui en tient les rênes, une minorité dominante, une oligarchie. Tant que cette oligarchie donne une image du monde compatible à la réalité visible et tant que cette élite est prête à la défendre, le pouvoir connaît une période de stabilité. Dés l'instant où ces conditions font défaut, on est en situation prérévolutionnaire. La représentation pourrait ainsi se concevoir comme un système oligarchique aboutissant à la formation d'un groupe dominant et endogamique, hostile, au moins méfiante à l'égard du Peuple, tolérant celui-ci lorsque il reste dans les limites permises (ce « cercle de raison » du servile Minc) mais prompte à l'excommunier lorsqu'il dévie de la pensée unique (cf. la réaction du progressiste Cohn-Bendit après le référendum Suisse).
Ce divorce entre élites et citoyens est de plus en plus criant : abstention massive, vote protestataire, nomadisme électoral, défiance généralisée à l'égard de la classe politique perçue comme déconnectée du réel, en décalage permanent avec les aspirations populaires (vote TCE) et massivement gangrenée par la langue de bois et un discours politiquement correct que tous ou à peu prés sont capables aujourd'hui de décrypter instantanément, tels des soviétiques moyens...Ce fossé béant illustre une crise majeure de la représentation et du discours politique.
Au-delà de l'autisme stratosphérique de nos élites politiques, une explication réside certainement dans la disparition quasi-complète de tout clivage politique réel : la modernité se caractérise par le triomphe de la globalisation marchande et le recentrage du discours politique, détruisant tout pouvoir politique réel à l'échelle nationale au profit de structures supra-étatiques (UE) peuplées de technocrates cooptés, sans la moindre légitimité démocratique, et non étatiques (firmes globalisées, lobbys, Bildeberg, Trilatérale, etc.). La critique de ce système planétaire est quasiment inexistante, confinée à quelques idiots utiles, genre NPA, médiatisés par TF1 (sans que cela fasse question..). A une droite libérale hégémonique (pages saumon du Figaro), répondent des partis de gauche ayant rallié économie de marché et réformisme libéral, matinées d'une culture hédoniste libertaire (pages rebonds de Libé) mondaine et transgressive (lutte contre toutes les « discriminations », clandestins, homoparentalité, vote des étrangers,etc..) en rupture avec la common decency d'une large partie de l'électorat de "gauche" (et de "droite"), encore traditionnel et hostile à toutes ces formidables avancées, ces droits nouveaux (des victoires sur l'archaïsme de la réaction patriarcale, cléricale et militaire) que nos modernes produisent à jet continu
Cette rupture avec le peuple s'accompagne d'un mépris sans fond à on égard ou de tout ce qui peut en émaner, ipso facto étiqueté « populisme » (renvoyant bien évidemment à quelques régime autoritaire, voire fasciste, voire Vichyste, voire pro-apartheid, voire les « heures sombres de notre histoire, voire Hitlerien »). Le hold-up est parfait : déjà dépossédé de tout pouvoir réel au profit d'une représentation qui ne l'est nullement, le peuple est, de surcroît, mis à l'écart par principe car ontologiquement irrationnel et dangereux. « Il faut en finir avec cette histoire de majorité ! » dit le cuistre Cohn-Bendit...
On peut donc légitimement se demander si l'abstention croissante des électeurs n'est pas vue avec faveur par nos modernes libéraux-libertaires, pressés d'organiser une gouvernance du peuple sans le peuple.
Charge au Spectacle d'organiser une propagande suffisamment efficace pour convaincre le vulgaire du bonheur qu'il a à vivre en démocratie libérale représentative, le « moins mauvais des régimes », aidée d'un tittytainment prompt à satisfaire les besoins ludiques, festifs et sucrés les plus primaires et d'une police de la pensée omniprésente, prompte à sanctionner tout crim'pensée de mort sociale et médiatique.
Dans notre monde post-moderne et post-démocratique, il est donc permis de considérer que la démocratie véritable, c'est-à-dire directe, puisse être une idée neuve et révolutionnaire.
En passant.
Sans doute Cioran pensait-il aux ancètres et clones de Peillon lorsqu'il écrivait:
"Quelle malédiction a frappé l'Occident pour qu'au terme de son essor il ne produise que ces hommes d'affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l'on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu'en Allemagne ? Est-ce à cette vermine que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l'abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d'hommes. " (Cioran, Histoire et utopie)
bonne nuit
22:56 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : progressisme, élites, peillon, divorce, démocratie
12/01/2010
KGB mon amour
"Hourra, Hourra ! For the Union Sovietic of America !
J'en ai quelquefois, marre d'avoir raison (en toute modestie). Après la nationalisation (honteuse car vérolée) de la totalité du secteur privée, Obama s'attaque à une autre confiscation, celle des 401 K et des comptes individuels de retraite.
Ces fonds seront OBLIGATOIREMENT placés en bons du trésor à taux ridicule.
Une nouvelle sans doute liée à la décision de PIMCO de se débarrasser des bons britanniques et américains.
Pour comprendre le côté savoureux de l'affaire, il faut savoir que les pensions de base, dites de sécurité sociale, sont aussi placés en bons du trésor.
Pour les autres fonds de retraite, les fonds de pensions, ils sont quasiment tous morts en début de décennie 2000.
Là aussi, un fond fédéral de garantie (le PBGC) verse une compensation ridicule pour ceux qui ont tout perdu.
L'autre alternative, c'est que le placement favori des 401 K (les actions) est à la veille de se ramasser une pelle historique et que la fosse des Mariannes à côté, ne paraîtra pas si profonde. La malhonnêteté est la règle chez les puissants. On respecte un gouvernement puissant et juste, on méprise un gouvernement faible et injuste. Et en fin de compte, on se révolte.
Le président de Landsbanki, banque islandaise en faillite, vit tranquillement à Londres avec le fruit de son non-travail (un milliard de £), en laissant une dette de 30 000 $ par habitant aux islandais.
Pourquoi les britanniques ne l'ont ils pas mis au gnouf et dépouillé ?
Pour répondre à un internaute, il dit que je prêche la nationalisation à tout va. La nationalisation, je la constate, et c'est un mouvement analogue qui a suivi l'effondrement économique russe de 1916. Lénine ne savait absolument pas ce qu'il allait faire pendant ses longues années de clandestinité et d'exil. Mais les systèmes se rejoignent finalement, c'est bien sous la présidence Obama qu'on veut foutre tout le monde à poil dans les aéroports et lire dans leurs pensées. KGB un jour, KGB toujours."
00:33 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : patrick reymond
10/01/2010
gomorrhe
« Soudain, une explosion d'une telle violence qu'elle dépassait tout ce que nous venions d'entendre, ébranla la terre sous nos pieds. Une autre suivit immédiatement. Nous bondîmes vers ce qui pouvait être un abri, collant au sol autant que pouvait le faire une épaisseur humaine. Ce n'était plus des bombes à retardement mais une nouvelle attaque qui commençait.
Les bombes incendiaires faisaient jaillir des fontaines de feu à quinze mètres en l'air ; le phosphore ruisselait sur les murs comme la pluie. Cela sifflait et tourbillonnait dans un ouragan de flammes et d'explosions. Une torpille aérienne de gros calibre volatilisa à la lettre la maison et tout son contenu. (...)
La ville était devenue un four incandescent où des torches vivantes courraient en hurlant parmi les ruines, qui s'enflammaient en de bleuissantes fulgurations d'incendie. Ces gens vacillaient, pivotaient et s'abattaient, se relevaient et tournoyaient plus loin, comme des toupies fouettées par des enfants affolés. Ils se débattaient, criaient, hurlaient, comme seuls des hommes et des chevaux peuvent hurler à la mort. En un instant, un profond cratère de torpille fut rempli jusqu'au bord de ces êtres en flammes : femmes, hommes, vieillards dansaient la même dans macabre dans une aurore éblouissante.
Il y a des gens qui brûlent en devenant tout blancs, d'autres rouges, quelques-uns roses, tandis que d'autres se consument en flammes bleu et or. Parfois ils se plient en deux et se carbonisent, d'autres courent en rond puis en arrière, pour finir en culbutes ou se tortiller comme des serpents cloués au sol, avant de se ratatiner en petites momies noires.
Alte, qui voyait ça pour la première fois, devenait fou furieux : lui, toujours si tranquille se mit à vociférer :
-Tirez donc, mais tirez donc, nom de Dieu !
Puis il cacha sa tête dans ses bras repliés. Le lieutenant Halter se mit à sangloter : il arracha son revolver et le jeta à Alte.
-Tue-les toi-même, moi, je ne peux pas !
Porta et Pluto, muets, sortirent leurs Mausers : les coups de feu claquèrent contre les pauvres torches vivantes, objets d'horreurs et de tortures.
Nous vîmes des enfants, touchés par les balles précises, agiter un peu les jambes, gratter la terre avec leurs doigts, puis s'immobiliser et se consumer sur place. C a vous paraît horrible ? C'était horrible, en effet. Mais plutôt la balle rapide d'un gros révolver de l'armée, qu'un lent martyre par le feu. Il n'y en avait pas un seul qui pût être sauvé, même si tous les pompiers du monde eussent été présents. (...)
Des tuiles tourbillonnaient comme des braises, des poutres enflammées volaient comme feuilles à l'automne, à travers les rues ravagées. A plat ventre ou moitié courant, nous nous faufilions dans cette mer de flammes. Fichée dans le sol, une énorme bombe non explosée nous barra la route, mais nous la dépassâmes à croupetons, sans y prêter nulle attention. Il avait existé un temps où on eut tout barré sur un rayon d'un kilomètre autour de l'engin meurtrier !Une tempête de vent, naissant des immenses incendies, nous balayait dans les rues. Elle agissait comme un gigantesque aspirateur ; nous tenions tête en pataugeant parmi les corps déchiquetés, glissant dans des chairs qui ressemblaient à une gelée sanguinolente.
Un homme, en uniforme brun, arriva sur nous en courant. Le brassard rouge et noir à croix gammée, éclatait comme une dérision dans la lueur des flammes. Porta leva le bras.
-Ah non, pas ça, cria le lieutenant Halter !
Sa main tremblante se jeta vers Porta. Avec un juron, le géant lança sa hache dans la poitrine du nazi, tandis qu'au même moment, la pelle de Bauer atteignait celui-ci à la tête, de sorte que son visage tomba sur ses épaules en deux moitiés, bien partagées.
-Ca fait du bien, ricana méchamment Porta. »
Sven Hassel, ancien soldat Danois, enrôlé de force dans le 27ème régiment de Panzers. Hambourg fin juillet 1943, opération Gomorrhe. Les panzers de la mort.
« On avait tué en nous tout sentiment humain. Nous ne savions que nous servir des armes meurtrières qu'on avait mises entre nos mains. Ils sont nombreux ceux que nous avons vus tomber dans les plaines de Russie ou s'enliser dans les marais de Smolensk. C'est peut-être pour cela que nous avons violé toutes les femmes que nous avons trouvé sur notre passage. »
23:01 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : sven hassel
09/01/2010
se résigner à être démodé
J'évoque souvent un projet Babel sans le définir.
Il correspond dans mon esprit à ce terrorisme intellectuel promu par l'essentiel de nos élites, au moins en Occident, qui commande d'adouber de façon inconditionnelle le paradigme multiculturel selon lequel le sens de l'histoire serait la disparition des peuples, des nations, des frontières et des cultures différenciées au profit de la coexistence pacifique d'individus et de cultures différentes, voire antagonistes, sur le même territoire.
Il me semble que cette idéologie post-moderne coïncide avec l'avènement de la mondialisation, phénomène inédit au regard de l'histoire de l'humanité, et qui pourrait se définir par l'explosion des échanges humains, matériels, financiers et culturels au travers de la planète. Que ce processus soit fortuit ou pas, organisé ou pas (Théorie du complot ourdi par ces quelques organisations trans-nationales telles que Trilatérale, Bildeberg, Siècle, etc.), peu importe en fait. Force est de constater qu'il s'impose à tous, occidentaux et non-occidentaux.
C'est ce que je me disais in petto et tantôt en lisant les récentes déclarations de Besson, ci-devant « ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire » de notre conducator à talonnettes... Eric Besson, ministre de l'immigration et de l'identité nationale, hier en visite dans la cité des 4000 à La Courneuve : « la France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n'y a pas de Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage »
Que ce petit monsieur, évidement soucieux de se refaire une virginité politique après avoir « trahi » les siens (comme si quelque chose séparait réellement Sarkozy de Dray ou Strauss-Kahn, ceci illustrant parfaitement l'unité idéologique de notre sinistre classe politique...) ait accepté de jeter je ne sais quel hochet identitaire pré-électoral à un peuple exaspéré est évidement pitoyable. Et cette frénésie de déconstruction Derridienne tactique rappelle celle de l'ineffable ogresse Aubry qui déclarait il y a peu sur RTL : « Nous pensons que l'identité de la France n'est pas ethnique, pas culturelle, pas religieuse. »
Besson, comme Aubry, reprennent évidemment à leur compte la définition élargie de la nation selon Renan ou Fustel de Coulanges, i e la nation, au-delà de ses aspects ethniques, culturels, socio-historiques, religieux, linguistiques, géographique, est avant tout la conscience d'une histoire commune et la volonté de vivre ensemble. Ou l'optique purement contractuelle d'un Rousseau et son contrat social. Et pourquoi pas ? Ce qui me gène au fond est cette volonté farouche de faire l'impasse, tout au moins de minimiser, [sur] l'importance de facteurs hérités définissant l'enracinement de tout individu dans une culture, un groupe humain, une langue, une histoire et structurant son identité. Cette volonté de transcender (pour la déconstruire) cette appartenance héritée socio-historique, voire ethnique (Fichte), au profit d'une appartenance volontaire, civique, hors-sol.
« Je me résume, Messieurs. L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation. Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu'exige l'abdication de l'individu au profit d'une communauté, elle est légitime, elle a le droit d'exister. Si des doutes s'élèvent sur ses frontières, consultez les populations disputées. Elles ont bien le droit d'avoir un avis dans la question. Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. «Consulter les populations, fi donc ! quelle naïveté ! Voilà bien ces chétives idées françaises qui prétendent remplacer la diplomatie et la guerre par des moyens d'une simplicité enfantine». - Attendons, Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. » (Renan Ernest (1823-1892) : Qu'est-ce qu'une nation ?, 1882)
En admettant le bien-fondé de l'acception identitaire volontariste de Renan, il me semble, comme Renan le dit lui-même, que la cohérence de ce bel assemblage idéologique (et le sophisme de nos modernes) réside précisément dans la volonté d'« avoir des gloires communes dans le passé », dans la conscience « d'avoir fait de grandes choses ensemble » et dans la volonté de se projeter ensemble dans l'avenir en tant que peuple. Or ce sont précisément ces conditions qui définissent le projet identitaire national a minima de nos modernes qui me paraissent faire défaut, en ces temps de concurrence mémorielle et victimaire, de communautarisme exacerbé, de discrimination positive (reconnaissance du fait communautaire) et de Balkanisation de notre continent.
Au fond, j'ai l'impression que nos modernes zélotes, dépassés (ou inconscients de) par l'ampleur des transformations culturelles, démographiques, ethniques, induites par ce mouvement de globalisation planétaire et sans prise sur le cours des choses, en sont réduits à vendre à qui veut bien cette vulgate multiculturelle qu'ils savent dangereuse et caduque, faute de meilleur moyen d'exister. Sorte d'emplâtre idéologique dérisoire destiné à apaiser les outrances répétées faites aux peuples impuissants.
Mais, comme le dit Renan, « Attendons, Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. »
Exemple:
"Lu sur Respect Magazine : Lilian Thuram, François Durpaire, Rokhaya Diallo, Marc Cheb Sun et Pascal Blanchard vont lancer mercredi 20 janvier L'Appel pour une République multiculturelle et postraciale.
Les 5 auteurs ont réuni 100 personnalités pour 100 propositions «pluricitoyennes» parmi lesquelles Esther Benbassa, Richard Descoings, Valérie Pécresse, Christiane Taubira, Michel Wieviorka, Rama Yade ..."
(pépite trouvé chez Chute finale)
En passant.
18:54 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : renan, identité, besson, aubry, fustel de coulanges
saga africa
J'aime bien ce mot d'Allais : « J'ai souvent remarqué, pour ma part, que les cocus épousaient de préférence des femmes adultères.»
J'y pensais tantôt en lisant dans le JDD, torchon bien-pensant s'il en est (comme l'essentiel de la presse hexagonale), le classement des personnalités préférées des français :
-n°1, l'imputrescible Noah, (père Camerounais, résident américain) intérimaire du tennis, chanteur sinistré et porte-drapeau d'une génération de lemmings cools, festifs, « anti-racistes » et apôtres du nouvel ordre Babélien. Le genre qui collectionne les trophées de la bien-pensance, les postures « citoyennes » avantageuses (WWF, restos du cœur, Téléthon, enfants de la terre, enfoirés, etc) et un engagement politique à haut risque (anti-sarkosysme, ségolène machin, fête de l'huma et cie). Auteur célèbre (malheureusement encore de ce monde), après l'accession au pouvoir du pitre à talonnettes, de la phrase : « « Déçu pour moi, pour tous les travailleurs immigrés et pour tous les gens qui sont obligés au quotidien de prouver qu'ils sont français même pour ceux qui, comme moi, sont nés en France. Je ne pars pas. Il faut résister. J'opte pour la résistance ».
Voilà. Ca situe assez bien le personnage. Flaubert, au travers du personnage misérable de monsieur Homais fit un portrait mémorable de la bonne conscience sotte, bornée, médiocre et arrogante de la petite bourgeoisie du milieu du XIXème siècle. Noah est sans doute, à son corps défendant, l'incarnation de cette classe haïssable de bourgeois bohèmes contemporains, friqués et nomades, multipliant appartenances et allégeances pour finir par n'en avoir aucune. Attali l'a rêvé, Noah et ses clones utiles l'ont fait.
-n°2, Boon (père kabyle, résident américain), « ch'ti », mime millionnaire depuis le chef d'œuvre « Bienvenue chez les ch'tis »,
-n°3, Zidane (père kabyle, résident ibèrique), icône de la France Black-blanc-beur et premier supporter de l'équipe Algérienne.
-chanteurs, peoples, vedettes télé, DSK, Arthur, Elie tout seul, Gad Elmaleh, Sardou, Pernault, Benguigui (alias Bruel), etc...ad lib.
Ne cherchez pas des écrivains, des philosophes, des penseurs, des aventuriers, des chercheurs, des héros, des (vrais) rebelles, etc...Il n'y en a pas. Simplement. Le Spectacle circonscrit et promeut certains et certains seulement. Et légitime, par ce genre de sondage rituel, ses clowns stipendiés, kapos efficaces et intouchables du nouvel ordre.
Quelle différence entre Sarkozy et Noah ? Aucune: culte du fric, de la représentation sociale, instinct de transgression, cosmopolitisme, anti-racisme dogmatique, détestation de tout enracinement, anomie culturelle, intolérance sectaire à toute pensée hétérodoxe, haine de la démocratie, repli communautaire, exonération de toute appartenance populaire et de toute obligation sociale (ghettos leucodermes, écoles privées, protection privée, institutionalisation du copinage), etc. Cohorte vomitive de "bien-pensants", traîtres à la démocratie, traîtres à la société, alors même qu'ils s'en réclament, détournant tous pouvoirs à leur seuls profits, sous couvert d'une posture rebelle factice vs l'hydre réactionnaire et conservatrice agonisante.
Quel point commun à tous ces pitres ? L'exposition médiatique et une pensée unique, libérale-libertaire.
Les français plébiscitent ces quelques zeks en vogue ! Bien. Zemmour se demandait récemment si cet amour était réciproque...si ces Zidane, Noah, Boon avaient quelque sentiment à l'égard de ce peuple, supposé raciste, mais singulièrement ouvert...Rien n'est moins sûr, à mon avis. Rien n'illustre mieux la thèse de Lasch sur la Révolte des élites que cette brochette de parvenus blindés cosmopolites aux postures avantageuses et prompts à stigmatiser le « populisme » de leurs concitoyens. Qui le leur rendent bien mal.
Augustine nous dira que tout cela est évidemment bidonné et participe à la vaste entreprise de rééducation citoyenne (grand bond en avant) du projet Babel et aura sans doute raison...et c'est encore le plus rassurant. Que les français ne se projettent pas dans ce corpus de clowns invertébrés et arrogants.
Noah, Zidane, Boon et cie, ces nouvelles vigies citoyennes hybrides de Tartufe et de Homais, « vivent leur enfermement dans le monde humainement rétréci de l'Economie comme une noble aventure, 'cosmopolite', alors que chaque jour devient plus manifeste leur incapacité dramatique à comprendre ceux qui ne leur ressemblent pas : en premier lieu, les gens ordinaires de leur propre pays ». (Lasch)
D'ailleurs, ils n'ont pas de pays.
Bon maintenant, rions un peu avec notre ami Cuistre Ier:
00:32 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : spectacle, élites, people, noah, boon, zidane
05/01/2010
blood
22:12 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : distillers
04/01/2010
avatar
« De nombreux militants de gauche s'insurgent encore contre la famille autoritaire, le moralisme anti sexuel, la censure littéraire, la morale du travail et autres piliers de l'ordre bourgeois, alors que ceux-ci ont déjà été sapés ou détruits par le capitalisme avancé. Ces radicaux ne voient pas que la personnalité autoritaire n'est plus le prototype de l'homme économique. Ce dernier a lui-même cédé la place à l'homme psychologique de notre temps -dernier avatar de l'individualisme bourgeois. » (C. Lasch, La culture du narcissisme, éd climats, 2000, p 24)
"Je ne sais pas qui va gagner la guerre, mais quelle que soit sa fin, ce sera celle des Rauffenstein et des Boeldieu" (La grande illusion, 1937, Jean Renoir)
"Les mêmes tendances sont à l'oeuvre dans le monde entier. En europe, les référendums qui se sont tenus sur la question de l'unification ont révélé une faille profonde et qui va en s'élargissant entre le monde politique et les membres plus humbles de la société qui redoutent que la CEE ne soit dominée par des bureaucrates et des techniciens dépourvus de tout sentiment d'identité ou d'appartenance nationale. Une Europe gouvernée de Bruxelles sera de leur point de vue de moins en moins sensible au contrôle des peuples. Le langage international de l'argent parlera plus fort que les dialectes locaux. Ce sont ces peurs qui sont sous-jacentes à la résurgence des particularités ethniques en Europe, tandis que le déclin de l'Etat-nation affaiblit la seule autorité capable de maintenir le couvercle sur les rivalités ethniques. Par réaction, la renaissance du tribalisme renforce le cosmopolitisme chez les élites." (Cristopher Lasch, La révolte des élites, 1996)
(photo: adriana, femme psychologique de notre temps et avatar de l'individualisme bourgeois. pas facile de lire jusqu'au bout, je sais)
20:58 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cristopher lasch, boeldieu, raufenstein, adriana lima
Hang 'Em High!
Depuis bientôt deux ans que vous suivez ce blog, vous avez vu que les banquiers de la Goldman sont vraiment les banquiers aux ordres de Lucifer, exactement comme dans le film L'Associé du Diable avec Al Pacino. Il se trouve que le film est en dessous de la vérité, mais le journal Le Monde vient seulement de le découvrir!!! que les gens de la Goldman ont mis tous leurs emprunts pourris dans des CDO (collaterized debt obligations), CDO qu'ils ont ensuite vendu à leurs clients en qualité AAA, !!!, tout en pariant en bourse sur l'effondrement de leurs propres produits toxiques. C'est beau, c'est classe, c'est du Goldman Sachs. On est pas le banquier de Lucifer pour rien...
Et voyez, Le Monde, un journal sourd, aveugle et paralytique (je parle de leur rubrique éco qui n'a jamais vu la crise arriver), a envoyé à New York un "envoyé spécial" qui ose à peine dire ce que vous avez lu sur ce blog avec un an et demi d'avance, à savoir que les banquiers ont parié sur la ruine du marché immobilier, entre autres, pour récupérer un maximum de parcs immobiliers. Lisez ce qu'écrit avec des pincettes l'envoyé non pas du Monde mais du Voisin de Palier fin décembre 2009: "En 2005, deux traders stars de Goldman mettent au point un produit financier basé sur un portefeuille de titres de créances comprenant essentiellement des subprimes, des crédits hypothécaires à risque. Ces CDO, baptisés Abacus, sont vendus à des investisseurs institutionnels, fonds de pension et compagnies d'assurance à la recherche d'un placement jugé sûr en raison de l'expansion, à l'époque, du marché immobilier. Mais, en 2006, les analystes de Goldman concluent à la fin prochaine de la bulle immobilière. Dans la plus grande discrétion, la banque se débarrasse progressivement de son portefeuille de crédits à risque - tout en continuant à les vendre à ses clients. Lorsque la bulle éclate, Goldman peut se targuer de bénéfices substantiels. Mais les acheteurs de ses CDO y laissent leur chemise". Le journaliste n'ose pas poser un point sur les i plus haut que les autres... Ils ont été ruinés, oui, les clients de Goldman Sachs !! Il n'y pas que leur chemise qu'ils ont perdu... "L'affaire est suffisamment sérieuse pour que la commission américaine des opérations de Bourse (SEC) et le Congrès se soient emparés du dossier. La mission des enquêteurs est de déterminer si Goldman, mais aussi Morgan Stanley, Deutsche Bank et des hedge funds ont délibérément violé la réglementation sur le négoce des titres en alimentant par leurs opérations la baisse de leurs CDO". Appréciez le "délibérément violé"... Vous avez déjà violé quelqu'un, vous, sans le faire exprès? Lacan, reviens. Et le Monde cite le New York Times sans même préciser que l'article était signé par "la" Gretchen, Gretchen Morgenson ce qui veut dire que les coups contre Goldman Sachs vont commencer à tomber de plus en plus souvent. Vous comprenez aussi pourquoi Le Monde n'intéresse plus grand monde. Rendez visite à ce site, www.goldmansachs666.com vous en apprendrez plus sur Goldman Sachs en 5 minutes que l'envoyé spécial du Monde en un mois et bien sûr l'article du New York Times du 23 décembre qui a officialisé ce que Matt Taibi avait largement dénoncé dans Rolling Stone en juillet 2009.
Mais voici le résumé de la situation par le New York Times traduit par ContreInfo et signalé par Mr Arfeuille, un résumé bien mieux écrit que celui du Monde: "Comment une banque d’affaires peut-elle s’enrichir facilement ? Voici la recette:
- Créer un produit financier aussi risqué que fragile, mais suffisamment sophistiqué pour qu’il en devienne incompréhensible.
- Le vendre à des clients en affirmant que la note AAA (achetée auprès des agences de notation) est solide comme un roc.
- Prendre une assurance contre la faillite des clients et/ou de ces titres. (La magie financière de Wall Street permet d’assurer la valeur d’un bien que l’on ne possède pas).
- Attendre quelques mois, le temps que la déconfiture des titres entraîne celle des acheteurs crédules.
- Encaisser les bénéfices". source
17:27 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : goldman sachs, cdo, arnaque
03/01/2010
Spectacle
« Le spectacle ne peut être compris comme l'abus d'un mode de la vision, le produit des techniques de diffusion massive des images. Il est bien plutôt une Weltanschauung devenue effective, matériellement traduite. C'est une vision du monde qui s'est objectivée. » (Guy Debord, La société du spectacle)
Application
-Washington veut "anéantir" al-Qaida au Yémen,
-Grippe A (H1N1) : la France peine à écouler ses vaccins,
-À Wall Street, des bonus sous condition,
-Yannick Noah, le préféré des Français ,
-Sarkosy : "Je ne suis pas un homme qui renonce à la première difficulté",
-Les colonnes de Buren rénovées,
-Government renames Islamic terrorism as "anti-Islamic activity" to woo Muslims,
-ad lib.
21:22 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : spectacle, guy debord
reprise ou tea party?
La ministre de l'économie Christine Lagarde a affirmé, jeudi 31 décembre, qu'elle s'attendait à une croissance "un petit peu meilleure" au quatrième trimestre, après une progression de 0,3 % au troisième trimestre, au micro de RTL. "Je pense que le quatrième trimestre va être du même ordre, peut-être un petit peu meilleur", a-t-elle indiqué. "On est en reprise légère", a-t-elle ajouté.
(Gerald Celente, né le 29 novembre 1947, est un futurologue et auteur américain, fondateur et directeur du Trends Research Institute, créé en 1980. il a prédit le krach boursier de 1987 et la chute de l'union soviétique. Il a également prédit la crise financière de 2008. Celente affirme que l'économie américaine devrait totalement s'écrouler d'ici 2014 dû aux impacts de la crise bancaire de 2008. Il prévoit que le taux chomâge de la ville de New-York devrait être semblable à celui de la ville de Mexico. Il affirme que les États-unis sont à la veille d'une nouvelle révolution.) (wikip)
Bon. A prendre avec du recul...les temps de crise font facilement surgir ce genre de personnage pittoresque, comme parfois des hommes d'exceptions...Ce qui m'amuse (et m'inquiète aussi) c'est la discordance , le gap phénoménal, entre les discours lénifiants de nos élites et les nouvelles catastrophiques du front économique. Comme si nos décideurs pleinement conscients de la gravité de la situation voulaient nous épargner...c'est touchant. Et trés révélateur.
Mais ce qui me rassure c'est que nous avons des leaders d'exception comme Sarko ou Obama. Ah, ah!
11:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lagarde, gérard celente, tea party, sarkosy, obama
01/01/2010
On a bien esayé d'lplacer mais on y arrive pas!
20:09 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : dikkenek
contre toute attente, la situation s'aggrave
(...) Le krach de 2010 est en cours d’élaboration. La Réserve fédérale ne peut pas baisser ses taux d’intérêt en dessous de zéro et ils sont pratiquement à zéro en ce moment. Elle ne peut pas prêter plus d’argent. Elle n’en a plus. Vous connaissez la FDIC (la Federal Deposit Insurance Corporation), celle qui garantit votre argent, au cas où votre banque fait faillite. Eh bien, devinez quoi ? La FDIC est ruinée ! Elle a un trou de 8 milliards de dollars. Elle a demandé aux banques de payer leurs cotisations avec 3 ans d’avance, afin de disposer d’un peu d’argent pour garantir d’autres banques en difficultés. Le nombre de banques en faillite n’arrête pas d’augmenter, et continuera en 2010.
Si nous nous acheminons vers un second krach en 2010, avec des taux de chômage catastrophiques, que pensez qu’il arrivera à l’américain moyen, qui imagine que 2010 sera une année de reprise économique ?
Il risque d’être déçu ! En Novembre 2007, le président de la Fed, Ben Bernanke, a dit que nous n’allions pas vers une récession. Il l’a répété devant le Congrès, en Janvier et Avril 2009 ! Ce n’est pas de l’histoire ancienne. Ben Bernanke a dit que nous n’allions pas vers une récession, « nous n’en voyons pas venir. »
Comment pourrait-on croire ces gens ? En février 2009, l’administration Obama a déclaré que sans son programme de relance, nous serions confrontés à des taux de chômage de 8% en 2009. Eh bien, devinez quoi ? On a dépassé les 10,2% en 2009 et cela avec les programmes de relance.
Comment pourrait-on croire ces gens ? Ils vont d’un échec à l’autre, depuis toujours. Ainsi, toute personne mettant ses espoirs dans les propos de ces personnes, risque d’être très déçue.
Si vous n’êtes pas en forme physiquement, émotionnellement et spirituellement, alors vous allez avoir du mal à faire face à cet avenir très difficile, car l’une des autres tendances que nous prévoyons est la suivante : survivre. Les gens devront trouver les ressources en eux. Nous prévenons qu’il faut être en forme physique, émotionnelle et spirituelle, avant que cela arrive, si l’on veut que les choses se passent le mieux possible.
Personne ne sait ce qui va advenir ensuite, il faut que les gens soient dans une dynamique de survie. Diminution des moyens, apprendre à faire sans. Réfléchir à tout, être inventif. Soyez prêt au pire. Cela ne veut pas dire qu’il faut aller vivre dans les bois avec un fusil et des provisions. Mais cela pourrait arriver ! Comment allez-vous faire pour survivre aux temps à venir ? Comment allez-vous changer votre style de vie et être suffisamment intelligent pour garder ce que vous avez et essayer de construire là-dessus ? Survivre de toutes les manières possibles, sera une tendance majeure pour 2010. (...) source
Suis perplexe sur ce genre d’analyse. Bien qu’étant un néophyte –aussi- en matière économique, je constate que nombre de commentateurs et analystes économiques hétérodoxes (Jorion, Reymond, etc.) ont une vision très pessimiste des années à venir. Vision que je partage. Et ce pauvre Obama obligé de faire allégeance à quelques grands blancs, interchangeables sous les dernières administrations US, du genre Geithner ou Bernanke, fait plus pitié qu’autre chose malgré sa mesurette bien restrictive sur une couverture santé qui me parait finalement n’être que l’arbuste sanitaire cachant la forêt de ruines de l’économie américaine. Au fond, je pense que nous vivons, consciemment ou pas, et involontairement pour l’écrasante majorité des hommes et des peuples, une catastrophe, un renversement brutal, qui peut éventuellement être du à un enchaînement de causes fortuites (une convergence des catastrophes, dirait Faye…) mais dont il ne faut pas sous-estimer la possibilité qu’il soit organisé et pensé par quelques global leaders (type Bildeberg, trilatérale, genre Attali, Geithner et consorts) disposant de pouvoirs exorbitants, notamment sur les décideurs politiques planétaires de premier plan. Je sais bien que ce type de réflexion fait souvent naître un sourire...théorie du complot, etc. Je trouve au contraire que les arguments allant dans ce sens sont légion. Et qu’une bonne crise planétaire est sans doute un facteur d’accélération puissant de réorganisation planétaire du pouvoir et de prise en main des sociétés humaines.
Dans cette perspective, il faut avoir en tête ce que disait Wilfredo Pareto, cet Italien génial, théoricien du Politique, qui avait expliqué que derrière tout pouvoir, quelles que soient les justifications qu’il se donne, il y a une minorité qui en tient les rênes, une minorité dominante, une oligarchie. Tant que cette oligarchie donne une image du monde compatible à la réalité visible et tant que cette élite est prête à la défendre, le pouvoir connaît une période de stabilité.
Dés l’instant où ces conditions font défaut, on est en situation prérévolutionnaire.
Chacun peut constater que la vision promue par nos élites spectaculaires médiatico-politiques d’une « mondialisation heureuse » ou d’une « Europe garante de prospérité et de lien social » ne correspond plus en rien à la réalité contemporaine faite d’appauvrissement généralisé, de précarité (j’aime bien employer le jargon du NPA, ah, ah !) sociale croissante, d’ensauvagement, de violence, d’explosion du corps social, d’anomie, de repli sur soi, de sentiment d’abandon et d’insécurité.
Et, finalement, peu m’importe que quelques centaines, voire quelques millions de Chinois sortent de la misère absolue pour devenir des esclaves d’un capitalisme globalitaire digne de l’Angleterre du XIXème siècle que décrivait très bien Orwell dans son Quai de Wigan (et qui fut à l’origine de son engagement « socialiste »), si les miens souffrent et ont tout à perdre.
La vision du monde défendue par nos oligarchies, servilement relayée par quelques bancs de harengs journalistiques adeptes de la pensée unique et prompts à crucifier toute pensée hérétique, ne correspond plus en rien au désastre contemporain. Toute la question est de savoir jusqu’à quel point nos oligarques sont prêts à la défendre et à défendre leurs prérogatives.
"Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, Time Magazine et d'autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions [groupe Bildeberg]et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été assujettis à l'exposition publique durant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés." (David Rockefeller (Président et fondateur du Groupe de Bilderberg et de la Commission Trilatérale. Président du CFR (, Council on Foreign Relations). Propos tenus à la rénion du Groupe de Bilderberg à Baden Baden en 1991.))
12:03 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : complot, bideberg, bernanke, pareto, jorion