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31/01/2010

limite psychotiques

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" (...) Une observation intéressante est qu'une fois que l'effondrement se produit il devient possible de louer un policier, soit pour une occasion spéciale, ou généralement juste pour suivre quelqu'un. Il est même possible d'embaucher un soldat ou deux, armés de Kalashnikov, pour vous aider à faire diverses courses. Non seulement il est possible de faire de telles choses, mais c'est même souvent une très bonne idée, particulièrement si vous vous trouvez avoir quelque chose de précieux dont vous ne voulez pas vous séparer. Si vous ne pouvez vous offrir leurs services, alors vous devriez essayer d'être ami avec eux, et de les aider de diverses façons. Bien que leurs demandent puissent sembler exorbitantes parfois, c'est quand même une bonne idée de faire tout ce que vous pouvez pour les garder de votre côté. Par exemple, ils pourraient à un certain point insister pour que vous et votre famille déménagent dans le garage afin qu'ils puissent vivre dans votre maison. Cela peut-être agaçant au début, mais est-ce vraiment une si bonne idée pour vous de vivre dans une grande maison tous seuls, avec tant d'hommes armés partout ? Cela peut avoir un sens de stationner certains d'entre eux dans votre maison même, afin qu'ils aient une base d'opération à partir de laquelle maintenir une surveillance et patrouiller dans le voisinage.

Si nous regardons les changements qui sont déjà en train de se produire, le simple et prévisible manque de fonds, comme l'État et le gouvernement tombent tous deux à sec, va transformer la société américaine de façons plutôt prévisibles. Comme les municipalités tombent à cours d'argent, la protection de la police va s'évaporer. Mais la police a quand même besoin de manger, et trouvera des manières de mettre ses compétences à l'ouvrage sur une base indépendante. Similairement, à mesure que les bases militaires autour du monde seront fermées, les soldats vont rentrer dans un pays qui sera incapable de les réintégrer à la vie civile. Les prisonniers libérés sur parole se retrouveront presque dans les mêmes difficultés.

Et donc nous aurons d'anciens soldats, d'anciens policiers, et d'anciens prisonniers : une grande famille heureuse, avec quelques brebis galeuses et des tendances violentes. Le résultat final sera un pays noyé sous diverses catégories d'hommes armés, la plupart d'entre eux inemployés, et beaucoup d'entre eux limite psychotiques. La police aux États-Unis est un groupe tourmenté. Nombre d'entre eux perdent tout contact avec les gens qui ne sont pas dans leur métier et la plupart d'entre eux développent une mentalité eux-contre-nous. Les soldats rentrant de leur période de service souffrent souvent de troubles de stress post-traumatique. Les prisonniers libérés sur parole souffrent également de diverses maladies psychologiques. Tous réaliseront tôt ou tard que leurs problèmes ne sont pas médicaux mais plutôt politiques. Cela rendra impossible pour la société de continuer d'exercer un contrôle sur eux. Tous feront bon usage de leur entraînement aux armes et autres compétences professionnelles pour acquérir quoi que ce soit dont ils auront besoin pour survivre. Et le point vraiment important à se rappeler est qu'ils feront ces choses indépendamment de ce que quiconque trouve légal ce qu'ils font.

Je l'ai déjà dit et je le répéterai : très peu de choses sont bonnes ou mauvaises en soi ; tout doit être considéré dans un contexte. Et, dans le contexte post-effondrement, ne pas avoir à s'inquiéter de ce qu'une chose est légale peut être une très bonne chose. En plein effondrement, nous n'aurons pas le temps de délibérer, de légiférer, d'interpréter, d'établir des précédents et ainsi de suite. Devoir s'inquiéter de plaire à un système juridique complexe et coûteux est la dernière chose dont nous devrions nous inquiéter.

Nourriture. Logement. Transport. Sécurité. La sécurité est très importante. Maintenir l'ordre et la sécurité publique requiert de la discipline, et maintenir la discipline, pour beaucoup de gens, requiert la menace de la force. Cela signifie que les gens doivent être prêts à venir à la défense des autres, à prendre la responsabilité des autres, et à faire ce qui est juste. Pour l'instant, la sécurité est fournie par un certain nombre d'institutions bouffies, bureaucratiques et inefficaces, qui inspirent davantage de colère et d'accablement que de discipline, et ne dispensent pas tant de violence que de mauvais traitements. C'est pourquoi nous avons la plus grande population carcérale du monde. Elles sont censées être là pour protéger les gens les uns des autres, mais en réalité leur mission n'est même pas de fournir de la sécurité ; elle est de sauvegarder la propriété, et ceux qui la possède. Une fois que ces institutions seront tombées à cours de ressources, il y aura une période d'agitation, mais à la fin les gens seront forcés d'apprendre à traiter les uns avec les autres face à face, et la justice redeviendra une fois de plus une vertu personnelle plutôt qu'une administration fédérale. (...) " (Dmitry Orlov, 2008)

source

 

Te laisse pô faire!

sinon y a l'original et ça vaut le coup d'oeil.

"(...) Même si elle n’est pas prosélyte dans ce disque qui ne s’embarrasse pas d’interdits, Diam’s prend aussi position - ce qu’elle n’avait pas fait jusque-là - contre la loi qui interdit le port de signes religieux ostentatoires dans une école publique, en mettant en scène le mal-être d’une lycéenne, Lili :«Elle n’est pas laïque, cette nation/ Elle craint juste la contagion.» C’est là où ce disque ne se contente plus de répondre à des interrogations, mais en soulève beaucoup, notamment sur sa conception personnelle et traditionnelle des rapports homme-femme : «Parce qu’on ne changera jamais les rôles/ Si mon homme est une Kalachnikov, je suis son épaule !» (Rose de bitume) ou encore «Et si j’ai un mari qui tue, ben j’m’en fous de ta parité»(Peuple d’honneur)." Libé 14/11/09

Yo, sister!

chat nauséabond

kitler4335.jpgsieg!

Welcome to Brainerd!

30/01/2010

le don des larmes

Voila. Tout à l'heure en montant quelques chaises IKEA de merde, made in China comme il se doit (c'est la mondialisation heureuse, biquet, c'est plus de social et moins de chômage ! ah !ah ! bande de clowns invertébrés), Jo, mon comparse et ami me parla de ce don des larmes qu'évoque Alain Finkielkraut dans son Nous autres modernes, un de mes livres de chevet depuis longtemps, un peu comme les Confessions de Saint Augustin le furent pour l'Occident. Saint Louis suppliait le seigneur de lui donner le don des larmes mais il ne fut pas exaucé...il voulait, en pleurant, gonfler son cœur sec, se remplir de compassion, découvrir en soi une sensibilité hors du commun. Au delà de cette capacité à s'émouvoir, il y a aussi, et je l'avais bien oublié, cette capacité de clairvoyance : « Qui ne pleure pas ne voit pas », dit Victor Hugo (dixit AF). Nos modernes, convaincus qu'Histoire et Raison puissent aller de pair et que la première ait un sens, derrière le spectacle des tragédies humaines bien incompréhensibles au regard superficiel du naïf, n'ont pas le sens de l'irréparable, celui de la mort ou du caractère tragique de l'existence.

Comprendre que l'Histoire n'a pas de sens, que chaque homme, dans son existence unique et sa trajectoire tragique, torpille le projet désastreux Prométhéen de nos modernes vers l'établissement du Bien...

« Là où se lève l'aube du Bien, des enfants et des vieillards périssent, le sang coule. » fait dire à Ikonnikov, Vassili Grossman dans Vie et destin. A la nécessité de la Raison et à son avenir radieux, il est permis de préférer la contingence et la conscience de l'irréparable.

Les hommes ci-dessous ont ce don des larmes, perdus qu'ils sont dans une conflagration dramatique qui aurait du, en elle-même ruiner l'idée même d'un sens de l'Histoire... Ils savent qu'ils sont condamnés, qu'ils vont mourir dans quelques heures ou dans quelques jours, mais vont être émus jusqu'au sang par la comptine de cette fille. Et pleurer.

(le colonel Dax un peu moins mais un officier ça ne pleure pas, bordel! au moins devant les hommes..)

Au creux de ton bras

comme dit l'autre, il avait pas une gueule trés catholique, l'enfoiré!

mais cette chanson m'a fait chialer dans mes vertes années (un coeur de midinette, le Hoplite, bordel!)

je l'écoutais en boucle, la nuit, en roulant vers une greluse qui me tordait bien...ach nostalgie!

bonne nuit les gars (et les rares poulettes qui me font l'honneur de passer)!

29/01/2010

fichage citoyen et CHAOS festif

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Zont peur de quoi, les poulets?

Qu'est-ce qui leur file la diarrhée verte à ce point?

L'"antiracisme" dogmatique est partout, nowadays, et toute opinion déviante est ipso facto criminalisée, via une bonne vieille reductio ad hitlérum...

Ils maitrisent la quasi totalité de la presse écrite, télévisuelle et radio!

So what?

Précisément, le web reste libre, ie le roi est nu.

Pour combien de temps?

Tout ça est dérisoire: le Spectacle "anti-raciste" dans toute sa cuistrerie.

NB: votre serviteur n'est fiché qu'en tant qu'"identitaire", au milieu de cohortes de sites "racistes", "xénophobes", etc...la relégation, au plus (faut que je relise Chalamov).

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Sinon, des nouvelles du CHAOS, Paul Jorion speaking...

28/01/2010

un homme en train de perdre son pantalon n'est pas un « fasciste »

« Nous étions dans un fossé, mais derrière nous s'étendaient cent cinquante mètres de terrain plat, si dénudé qu'un lapin aurait eu du mal à s'y cacher (...). Un homme sauta hors de la tranchée [ennemie] et courut le long du parapet, complètement à découvert. Il était à moitié vêtu et soutenait son pantalon à deux mains tout en courant. Je me retins de lui tirer dessus, en partie à cause de ce détail de pantalon. J'étais venu ici pour tirer sur des « fascistes »,mais un homme qui est en train de perdre son pantalon n'est pas un « fasciste », c'est manifestement une créature comme vous et moi, appartenant à la même espèce - et on ne se sent plus la moindre envie de l'abattre. » (G Orwell, Looking back on the spanish war, Œuvres complètes II, p. 254)

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Cliché célèbre et emblématique de la guerre d'Espagne (Robert Capa, 1936): mort d'un jeune milicien. Publiée dans le monde entier et reproduite sur des milliers de posters avec la légende "Why?" Ce jeune homme immortalisé par Capa se nommait Federico Borrell Garcia, Fondateur des jeunesses libertaires de la ville d'Alcoy et fut fauché par une mitrailleuse à l'âge de 24 ans, le 5 septembre 1936 sur le front de Cerrio Muriano.

27/01/2010

"entrée des femmes"

elle pourra dire ce qu'elle veut, belphégor, l'inscription sur le mur derrière elle ruine ipso facto son beau discours. (notez, au passage, la complaisance veule de la journaliste, zélote efficace parce que stipendiée, du Spectacle médiatique...).

la nostalgie camarade

"Lionel Jospin: la nostalgie camarade

En attendant de revenir un jour au pouvoir, les socialistes ont célébré l'action de leur dernier Premier ministre, Lionel Jospin. Mardi 5 janvier, l'ancien locataire de Matignon a donc invité ses amis dans un cinéma parisien pour assister à l'avant-première du documentaire que lui consacre Patrick Rotman. Parmi les présents: Martine Aubry, François Hollande, Pierre Mauroy, Bertrand Delanoë et Jean-Pierre Jouyet (passé du cabinet de Jospin au gouvernement de Sarkozy) apprend-on dans  Le Monde, qui raconte cette petite réunion de famille.

Au rang des éloges de l'action du grand homme, celle d'Olivier Ferrand, président de la fondation Terra Nova, pourrait presque faire rougir l'intéressé: «Le jugement de l'histoire sur la législature Jospin sera extrêmement positif, en termes de résultats comme d'éthique». «Lionel Jospin a été, peut-être, le meilleur Premier ministre de la Ve République», a estimé mercredi matin, sur BFM TV, Vincent Peillon. (source)"

lionel, je t'aime!

4m2

"Ils sont 12 millions dans le salariat français. Et on fait tout pour qu'ils disparaissent. On n'en parle plus ! la gauche "bobo" dit même qu'ils n'existent plus. La discrimination, eux , ils la subissent : leurs luttes, les "Conti" les Caterpillar etc. qui se battent contre les délocalisations et les "plans " dits sociaux ( le chômage ) ils les mènent souvent seuls. Ce sont eux qui habitent dans ces cités HLM qui subissent la loi des intégristes et des mafieux.

Beaucoup ont quitté ces banlieues devenues invivables. sauf ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter ou de louer ailleurs. Les vieux retraités qui n'ont pas pu partir subissent injures : " sales français, vieilles putes, et 4 m2 " Vous ne savez pas ce que signifie ce 4m2 ? C'est la tombe, ils réduisent ces vieux travailleurs à la tombe ! Avec les crachats ciblés, près de leurs chaussures, avec les places, dans le bus, que l'on offre ostensiblement à une musulmane voilée plus jeune qu'eux. Au marché, c'est la musulmane que l'on sert d'abord, ostensiblement et l'on fait attendre les "francés", les marchands sont "arabes". Les boucheries sont presque toutes halal et les retraités doivent prendre un bus ou le métro pour s'approvisionner en viande non halal. Je les connais, je les écoute dans leur club de retraités).

L'école ? Les islamistes sont à la porte et font pression sur les pauvres enseignants... pas de piscine pour les filles, pas d'éducation "sexuelle " ( Nous, on a la religion on n'a pas besoin de ça , on ne parle pas de ça ) . Biologie , histoire , les enseignants craquent souvent, partagés entre la peur et le désir de "tirer" ces gosses vers l'émancipation, vers le savoir . Je le sais bien, ça se passe dans ma famille, et ça se termine par dépression et infarctus .

Alors, j'en ai assez de lire partout ( sur Marianne aussi ) la grande peur des musulmans discriminés. Alors qu'intégristes et mafieux font régner "leur" loi dans les "territoires perdus de la République)."

Mireille Popelin

 

courage, mireille, c'est que le début..

 

26/01/2010

bureaucratie écossaise et geste citoyen

« La corruption généralisée que l'on observe dans le système politico-économique contemporain n'est pas périphérique ou anecdotique, elle est devenue un trait structurel, systémique de la société où nous vivons. En vérité, nous touchons là un facteur fondamental, que les grands penseurs politiques du passé connaissaient et que les prétendus « philosophes politiques » d'aujourd'hui, mauvais sociologues et piètres théoriciens, ignorent splendidement : l'intime solidarité entre un régime social et le type anthropologique (ou l'éventail de tels types) nécessaire pour le faire fonctionner. Ces types anthropologiques, pour la plupart, le capitalisme les a hérités des périodes historiques antérieures : le juge incorruptible, le fonctionnaire wébérien, l'enseignant dévoué à sa tâche, l'ouvrier pour qui son travail, malgré tout, était une source de fierté. De tels personnages deviennent inconcevables dans la période contemporaine : on ne voit pas pourquoi ils seraient reproduits, qui les reproduirait, au nom de quoi ils fonctionneraient. Même le type anthropologique qui est une création propre du capitalisme, l'entrepreneur schumpétérien, combinant une inventivité technique, la capacité de réunir des capitaux, d'organiser une entreprise, d'explorer, de pénétrer, de créer des marchés, est en train de disparaître. Il est remplacé par des bureaucraties managériales et par des spéculateurs. Ici encore, tous les facteurs conspirent. Pourquoi s'escrimer pour faire produire et vendre, au moment où un coup réussi sur les taux de change à la bourse de New York ou d'ailleurs, peut vous rapporter en quelques minutes 500 millions de dollar ? Les sommes en jeu dans la spéculation de chaque semaine sont de l'ordre du PNB des Etats-Unis en un an. Il en résulte un « drainage » des éléments les plus entreprenants vers ce type d'activités qui sont tout à fait parasitaires du point de vue du système capitaliste lui-même. » (Cornélius Castoriadis, La montée de l'insignifiance, 1993)

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« Un marchand, comme on l'a très bien dit, n'est nécessairement citoyen d'aucun pays en particulier ; il lui est, en grande partie, indifférent en quel lieu il tient commerce, et il ne faut que le plus léger dégoût pour qu'il se décide à emporter son capital d'un pays dans un autre, et, avec lui, toute l'industrie que ce capital mettait en activité. »

« Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité mais à leur égoïsme. » (Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776)

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« Quand la classe dominante prend la peine d'inventer un mot (« citoyen » employé comme adjectif), et d'imposer son usage, alors même qu'il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (« civique ») et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement  que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l'exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu'ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l'exclusion et l'injustice sociale, et constitue, à ce titre, l'amorce d'un geste citoyen. » (JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance, 1999)

verrouillage pelvien?

25/01/2010

tom joad

langemigrantmotherun0.jpgEn regardant ces fameux « Camps Obama », ces camps de tentes misérables peuplés d'américains chassés de chez eux, survivant dans le froid, la pluie, la boue, avec leurs enfants et leurs vieux, mangeant grâce à quelques bons d'alimentation (ils seraient plus de six millions actuellement), j'ai pensé au livre de Steinbeck, « Les raisins de la colère », superbement illustré par John Ford et Henri Fonda en 1940. Steinbeck peint la fresque de ces fermiers misérables de l'Oklahoma chassés de leurs terres par quelques banquiers (sans doute déjà Goldman et Sachs), et quittant tout avec animaux et vieux pour la Californie, l'Eldorado...Steinbeck illustre la misère de ces hommes et de ces femmes courageux plongés dans la grande dépression des années 30 et l'exil comme Chaplin, dans les Temps modernes, illustrera celle des citadins confrontés à la modernité et à ses lois d'airain.

Difficile de ne pas reconnaître le visage des fermiers de Steinbeck pleurant leurs terres et leurs maisons dévastées par les caterpillars, les Joad, dans celui de ces millions d'américains misérables de 2009 dont les maisons, désormais invendables, sont détruites par quartiers entiers depuis des mois. L'ironie abjecte est que les mêmes qui ont TOUT perdu en quelques mois pour vivre dans leur voiture avec leurs gamins, comme aux pires moments de la grande dépression, votèrent sans doute largement pour le candidat démocrate, saint métis Obama, pantin dérisoire pour qui veut bien ouvrir les yeux, entre les mains d'une ploutocratie de politiciens corrompus et de banquiers sans scrupules, qui tiennent les rênes de cette nation depuis des décades.

Il y a dans cette dénonciation de la misère et de la fin d'un monde fait de famille unies (la famille Joad va progressivement se désagréger au cours du voyage...) et de traditions séculaires quelque chose de profondément touchant et douloureux. Une Amérique que l'on aime, celle de Steinbeck et de John Ford, donc, mais aussi celle d'Henry Miller, d'Edgar Poe, de Faulkner, de Lasch, de Kerouac ou d'Hemingway, la peinture de cette humanité souffrante de ces hommes libres, de ces communautés broyées par la marche irréductible du Progrès ripoliné et de l'argent-roi...

Il faut souhaiter que survive cette Amérique peuplée d'hommes aux sourires innocents et aux regards purs, à l'instar de Tom Joad, alias Henry Fonda, dans le chef-d'œuvre de Ford, ou de femmes comme Florence Thompson, jeune veuve au visage émacié et entourée de ses deux petits, qui incarnera pour des millions d'américains en 1936 le visage dramatique de la Grande Dépression...

Et que crève l'Amérique d'Obama, de Bush, de Clinton, de Bernanke, de Goldman et Sachs ou de Geithner...

23/01/2010

montée de l'insignifiance et camelote germanopratine

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"(...) On est capable en Occident, du moins certains d'entre nous, de dénoncer le totalitarisme, le colonialisme, la traite des Noirs ou l'extermination des Indiens d'Amérique. Mais je n'ai pas vu les descendants des Aztèques, les Hindous ou les Chinois, faire une autocritique analogue, et je vois encore aujourd'hui les Japonais nier les atrocités qu'ils ont commises pendant la Seconde guerre mondiale. La colonisation de certains pays arabes par les Européens a duré, dans le pire des cas, 130 ans: c'est le cas de l'Algérie, de 1830 à 1962. Mais ces mêmes Arabes ont été réduits à l'esclavage et colonisés par les Turcs pendant cinq siècles. La domination turque sur le Proche et le Moyen-Orient commence au XVe siècle et se termine en 1918. Il se trouve que les Turcs étaient musulmans - donc les Arabes n'en parlent pas. L'épanouissement de la culture arabe s'est arrêté vers le XIe, au plus le XIIe siècle, huit siècles avant qu'il soit question d'une conquête par l'Occident. Et cette même culture arabe s'était bâtie sur la conquête, l'extermination et/ou la conversion plus ou moins forcée des populations conquises. En Egypte, en 550 de notre ère, il n'y avait pas d'Arabes - pas plus qu'en Libye, en Algérie, au Maroc ou en Irak. Ils sont là comme des descendants des conquérants venus coloniser ces pays et convertir, de gré ou de force, les populations locales. Mais je ne vois aucune critique de ces faits dans le cercle civilisationnel arabe. De même, on parle de la traite des Noirs par les Européens à partir du XVIe siècle, mais on ne dit jamais que la traite et la réduction systématique des Noirs en esclavage a été introduite en Afrique par les marchands arabes à partir des XI-XIIe siècles (avec, comme toujours, la participation complice des rois et chefs de tribus noirs), que l'esclavage n'a jamais été aboli spontanément en pays islamique et qu'il subsiste toujours dans certains d'entre eux." (1)

"(...) Je ne dis pas que tout cela efface les crimes commis par les Occidentaux, je dis seulement ceci: que la spécificité de la civilisation occidentale est cette capacité de se mettre en question et de s'autocritiquer. Il y a dans l'histoire occidentale, comme dans toutes les autres, des atrocités et des horreurs, mais il n'y a que l'Occident qui a créé cette capacité de contestation interne, de mise en cause de ses propres institutions et de ses propres idées, au nom d'une discussion raisonnable entre êtres humains qui reste indéfiniment ouverte et ne connaît pas de dogme ultime."

"(...) L'écrasante majorité de la planète ne vit pas l'"égalisation des conditions", mais la misère et la tyrannie. Et, contrairement à ce que croyaient aussi bien les libéraux que les marxistes, elle n'est nullement en train de se préparer pour accueillir le modèle occidental de la république capitaliste libérale. Tout ce qu'elle cherche dans le modèle occidental, ce sont des armes et des objets de consommation - ni le habeas corpus, ni la séparation des pouvoirs. C'est éclatant pour les pays musulmans - un milliard d'habitants -, pour l'Inde - presque un autre milliard -, dans la plupart des pays du Sud-Est asiatique et d'Amérique latine. La situation mondiale, extrêmement grave, rend ridicules aussi bien l'idée d'une "fin de l'histoire" que d'un triomphe universel du "modèle démocratique" à l'occidentale. Et ce "modèle" se vide de sa substance-même dans ses pays d'origine."(2)

(1)  Cornélius Castoriadis, http://www.republique-des-lettres.fr/232-cornelius-castoriadis.php

(2)  C Castoriadis,  La montée de l'insignifiance, (Les carrefours du labyrinthe IV), Seuil.

Rappel : au premier trimestre 1979, une violente dispute médiatique opposa Cornelius Castoriadis ainsi que l'historien Pierre Vidal-Naquet à l'écrivain Bernard-Henri Lévy au sujet de nombreuses erreurs factuelles dans le livre de ce dernier, Le Testament de Dieu. Dans un article du Nouvel Observateur en date du 9 juillet 1979, Cornelius Castoriadis admettant sa perplexité devant le « phénomène BHL », écrivait : « Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un "auteur" peut-il se permettre d'écrire n'importe quoi, la "critique" le porter aux nues, le public le suivre docilement - et ceux qui dévoilent l'imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n'avoir aucun écho effectif ? » Optimiste, Castoriadis ajoutait néanmoins : « Que cette camelote doive passer de mode, c'est certain : elle est vouée, comme tous les produits contemporains, à obsolescence incorporée. »

21/01/2010

caillera à capuche

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"La distinction entre une société - qui, quelle que soit la variété de ses formes, ne peut abolir le moment du don - et un système capitaliste - hypothèse métaphysique devenue la base d'un projet politique partiellement réalisable - permet de déplacer la position habituelle de nombreux problèmes dits « de société ».

Soit à déterminer, par exemple, la signification politique réelle des comportements de la Caillera . Doit-on y voir, conformément aux présentations médiatiques et sociologiques habituelles, un signe normal des difficultés liées au « problème de l'intégration » ? Formulée en ces termes, la question est, de toute évidence, mal posée, c'est-à-dire posée de façon ambiguë. Si l'on parle en, effet, de l'intégration à une société, c'est-à-dire de la capacité pour un sujet de s'inscrire aux différentes places que prescrit l'échange symbolique, il est clair que cette fraction modernisée du Lumpen n'est pas, « intégrée », quelles que soient, par ailleurs, les raisons concrètes (familiales et autres) qui expliquent ce défaut d'intégration.

S'il s'agit, en revanche, de l'intégration au système capitaliste, il est évident que la Caillera est infiniment mieux intégrée à celui-ci (elle a parfaitement assimilé les éloges que le Spectacle en propose quotidiennement) que ne le sont les populations, indigènes et immigrées, dont elle assure le contrôle et l'exploitation à l'intérieur de ces quartiers expérimentaux que l'État lui a laissés en gérance.

En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet de recycler, à l'usage des périphéries du système, la pratique et l'imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L'ambition de ses membres n'a, certes, jamais été d'être la négation en acte de l'Économie régnante. Ils n'aspirent, tout au contraire, qu'à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. Comme l'observe J. de Maillard, « sous nos yeux, l'économie du crime est en train d'accomplir la dernière étape du processus : rendre enfin rentable la délinquance des pauvres et des laissés pour compte, qui jadis était la part d'ombre des sociétés modernes, qu'elles conservaient à leurs marges. La délinquance des pauvres, qu'on croyait improductive, est désormais reliée aux réseaux qui produisent le profit. Du dealer de banlieue jusqu'aux banques de Luxembourg, la boucle est bouclée. L'économie criminelle est devenue un sous-produit de l'économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale. »

À la question posée, il convient donc de répondre clairement que si la Caillera est, visiblement, très peu disposée à s'intégrer à la société, c'est dans la mesure exacte où elle est déjà parfaitement intégrée au système qui détruit cette société. C'est évidemment à ce titre qu'elle ne manque pas de fasciner les intellectuels et les cinéastes de la classe dominante, dont la mauvaise conscience constitutive les dispose toujours à espérer qu'il existe une façon romantique d'extorquer la plus-value. Une telle fascination intellectuelle pour la « fièvre généreuse du délinquant » (Foucault) serait, cependant, difficile à légitimer sans le concours bienveillant de la sociologie d'Etat. Cette étrange sociologie, en effet, afin de conférer aux pratiques, légales et illégales, du système qui l'emploie cette couleur « rebelle » qui les rend à la fois politiquement correctes et économiquement rentables, recourt à deux procédés principaux qui, quand on y réfléchit, sont assez peu compatibles.

Tout d'abord, elle s'efforce d'inscrire ce qu'Orwell nommait « le crime moderne » dans la continuité des délits et des crimes d'autrefois. Or ce sont là deux univers très différents. Le bandit d'honneur des sociétés traditionnelles (le cas des pirates est plus complexe) puisait sa force et sa légitimité historique dans son appartenance à une communauté locale déterminée ; et, en général, il s'en prenait d'abord à l'État et aux divers possédants. Le délinquant moderne, au contraire, revendique avec cohérence la froide logique de l'économie pour « dépouiller » et achever de détruire les communautés et les quartiers dont il est issu . Définir sa pratique comme « rebelle », ou encore comme une « révolte morale » (Harlem Désir) voire, pour les plus imaginatifs, comme « un réveil, un appel, une réinvention de l'histoire » (Félix Guattari), revient, par conséquent, à parer du prestige de Robin des Bois les exactions commises par les hommes du Sheriff de Nottingham. Cette activité peu honorable définit, en somme, assez bien le champ d'opérations de la sociologie politiquement correcte.

Quand au second procédé, il consiste à présenter l'apparition du paradigme délinquant moderne - et notamment son rapport très spécifique à la violence et au plaisir qu'elle procure - comme l'effet mécanique de la misère et du chômage et donc, à ce titre, comme une réponse légitime des exclus à leur situation. Or s'il est évident que la misère et le chômage ne peuvent qu'accélérer en retour la généralisation du modèle délinquant moderne, aucun observateur sérieux - ou simplement honnête - ne peut ignorer que ce modèle a d'abord été célébré dans l'ordre culturel, en même temps qu'il trouvait ses bases pratiques dans la prospérité économique des « trente Glorieuses ». En France, par exemple, toutes les statistiques établissent que le décollage des pratiques délinquantes modernes (de même que la constitution des mythologies de la drogue) a lieu vers 1970, tandis qu'en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas il est perceptible dès 1964-1965. Expliquer le développement de la délinquance moderne (développement qui, dans un premier temps - on s'en souvient - avait été tenu par la sociologie officielle pour un pur « fantasme » des classes populaires) comme un effet conjoncturel du chômage est évidemment une procédure gagnante pour le système capitaliste. D'une part, elle conduit à présenter la « reprise économique » - c'est-à-dire l'aide accrue de l'État aux grandes firmes - comme la clé principale du problème ; de l'autre, elle dispense d'interroger ce qui, dans la logique même du capitalisme de consommation, et la culture libérale-libertaire qui lui correspond, détermine les conditions symboliques et imaginaires d'un nouveau rapport des sujets à la Loi."

L'Enseignement de l'ignorance de Jean-Claude Michéa, Éditions Climats

arnaque, crime et titanic: caillera à cols blancs

GOLDMAN_SACHS_SHAKEUP.jpg"Goldman Sachs multiplie son bénéfice par 6 en 2009

La banque va distribuer plus de 16 milliards de dollars de rémunération et avantages.La banque fait état d'un bénéfice net de 13,3 milliards de dollars contre 2,32 milliards en 2008. Le groupe se dit confiant pour la suite.

Goldman Sachs explose tous les compteurs. La banque américaine, qui publie ce jeudi ses très attendus résultats, annonce un bénéfice net annuel en 2009 de 13,385 milliards de dollars contre 2,322 en 2008. Ramené en action, cela équivaut à un bénéfice par action (BPA) de 22,13 dollars contre 4,47 dollars un an auparavant. Sur l'année, le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires), s'établit à 45,17 milliards de dollars contre 22,22 en 2008.

L'activité au quatrième trimestre a été particulièrement soutenue. Sur cette période, le bénéfice net est de 4,78 milliards de dollars (à comparer aux 2,28 milliards de perte en 2008) et le produit net bancaire passe d'une perte de 1,57 milliard de dollars à un bénéfice de 9,61 milliards. Le BPA est donc de 8,20 dollars par action, largement au dessus des prévisions des analystes qui comptaient sur un BPA de 5,20 dollars. C'est toutefois moins bien qu'au troisième trimestre 2009 ou le produit net bancaire était de 12,37 milliards. Goldman Sachs impute cette contre performance au remboursement du programme d'aide gouvernemental TARP."

La première chose qu'il faut que vous sachiez sur Goldman Sachs, c'est qu'elle est partout. La banque d'investissement la plus puissante du monde est une formidable pieuvre vampire enroulée autour de l'humanité, enfonçant implacablement son suçoir partout où il y a de l'argent. En fait, l'histoire de la récente crise financière, qui est aussi l'histoire de la chute de l'Empire américain ruiné par des escrocs, se lit comme le Who's Who des diplômés de Goldman Sachs.

A lire absolument +++ fascinant et obscène à la fois, comprendre comment et par qui vous vous faites tondre...

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contre toute attente

"Remise au Premier ministre du rapport « lutter contre le racisme sur internet"

À l'issue du Comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme du 17 janvier 2009, le Premier ministre, François FILLON, a décidé de confier une mission à Isabelle FALQUE-PIERROTIN, Conseillère d'État - Présidente du Forum des droits sur l'internet, pour apprécier les moyens de lutte contre la propagation des contenus racistes et antisémites sur internet.

Le rapport « lutter contre le racisme sur internet », remis le 21 janvier 2010 au Premier ministre, dresse un constat de la situation de l'expression raciste sur internet et préconise un plan d'action au niveau national et international, mobilisant les pouvoirs publics, les opérateurs de l'internet et les associations. Quatre constatations contrastées ressortent du rapport :

-l'existence de contenus racistes sur internet et une difficulté réelle de les quantifier ;

-l'existence d'un risque de voir se banaliser l'expression d'un racisme ordinaire en ligne ;

-un arsenal répressif français complet mais insuffisamment mobilisé sur l'internet ;

-une vigilance des acteurs et une hétérogénéité de leurs actions.

Sur la base de ces constats, le rapport préconise la mise en place d'un plan d'action collectif.

Afin d'être en mesure de quantifier le phénomène de l'expression raciste sur internet, le rapport préconise un réajustement à la hausse des moyens d'actions (notamment humains) de l'Office central de lutte contre la criminalité aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), qui assure le recueil des signalements des contenus illicites sur internet, une amélioration des systèmes d'information existants au niveau des pouvoirs publics et une systématisation du partage d'information entre les différents acteurs. (...)

 

"L'Italie censure la diffusion de vidéos sur Internet"

Un décret impose désormais une autorisation pour pouvoir diffuser des vidéos sur le net. L'opposition critique une atteinte à la liberté d'expression.

Google, propriétaire de YouTube, s'est dit "un peu inquiet" par la nouvelle loi italienne (Sipa)

Les vidéos sur Internet connaissent leurs dernières heures en Italie. D'après un décret adopté par le Parlement italien et qui entrera en vigueur le 27 janvier prochain, une autorisation auprès du ministère italien des communications est désormais obligatoire pour "diffuser et distribuer sur Internet des images animées, accompagnées ou non de son".
"La loi assujettie la retransmission d'images sur le web aux mêmes règles caractéristiques que la télévision, qui requièrent une autorisation préalable à toute diffusion par le ministère de la Communication, c'est une limitation incroyable de la façon dont l'Internet fonctionne", a rappelé l'ancien ministre des Communications et membre de l'opposition Paolo Gentiloni sur son blog. "Ce décret est un véritable scandale", a-t-il ajouté.
Des sites de partage de vidéo, comme YouTube, seront ainsi soumis aux mêmes obligations que la RAI. (...)

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Je vois que nos vigies citoyennes ont compris tout le potentiel subversif du web, au travers de son pouvoir de réinformation hors des media officiels bien-pensants, et sont en train de fourbir leurs armes pour y mettre un terme. Sous couvert d'"anti-racisme" bien sûr. Censure, novlangue, terrorisme intellectuel, etc., tout l'attirail des appareils totalitaires se met peu à peu en place. Pas vraiment une surprise, en fait.

Bientôt le choix entre un article de l'Immonde commenté par les seuls abonnés et un article de Libé ou du Figaro fermés aux commentaires...Le futur ne manque pas d'avenir à l'évidence.

"Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l'apparence de la solidité à ce qui n'est que vent." G Orwell.

20/01/2010

géostratégie et hold-up monétaire

Cours de géopolitique de Mickael Ruppert axé sur le livre de Zbiniev Brzezinski (Le grand échiquier, écrit en 1997), auteur du concept de tittytainment en 1995 pendant la conclusion du premier "State Of The World Forum", qui eut lieu à l'Hôtel Fairmont, dans la ville de San Francisco. L'objectif de la rencontre était d'analyser l'état du monde, de fixer des objectifs souhaitables et les moyens de les atteindre, et de définir la politique globale utile à leur mise en œuvre.

Les dirigeants réunis à San Francisco (Mikael Gorbachev, George H W Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc.) sont arrivés à la conclusion que l'arrivée de la dénommée Société 20/80 (basée sur le principe de la Loi de Pareto) est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l'appareil économique de la planète. La population restante (80 %) s'avèrera superflue, et, ne disposant pas de travail ni d'aucune forme d'occupation, nourrira une frustration croissante.

Brzeziński proposât alors le tittytainment, un mélange d'aliment physique et psychologique, pour endormir les masses et contrôler leurs frustrations et protestations prévisibles. Brzeziński définit le tittytainment, comme une combinaison des mots anglais "tits" ("seins" en jargon américain) et "entertainment". Ce mot ne doit pas être appréhendé avec sa connotation sexuelle, il fait allusion à l'effet calmant, anesthésiant de l'allaitement maternel sur le bébé.

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Tout autre chose: petite explication sur la dette publique ou le hold-up monétaire du siècle

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Vivrensemble™ à Nancy:

« Un soir, ça a un peu remué. Les jeunes qui provoquaient ont été sortis du bar. L'un d'eux est revenu, en prévenant le barman : Fais gaffe, ce soir ils ont décidé de casser du Blanc ! » Une phrase qui a glacé le sang de la pétillante trentenaire qui reconnaît « ne plus se sentir en sécurité, même place Stan ».
Pour l'heure, les services de police ont reçu le renfort de plusieurs dizaines d'hommes « hors département » (Lire en Région). Un dispositif policier qui a ainsi été adapté à cette nouvelle forme de délinquance et qui renforce, entre autres, la surveillance des sorties de discothèques et autres bars de nuit. Et en attendant de mettre la main sur les agresseurs, les autorités déconseillent « d'évoluer seul en deuxième partie de nuit. Il vaut mieux être en groupe ». Et de rappeler « qu'il ne faut pas hésiter à appeler le 17 ».

Ah, ah!

19/01/2010

novlangue

rad.jpgDe 1933 à 1947, Victor Klemperer, juif allemand, spécialiste de littérature  française et italienne à l'université de Dresde, tient méthodiquement un journal dans lequel il note les manipulations du Troisième Reich sur la langue allemande, et la façon dont la novlangue nazie (Lingua Tertii Imperii, LTI) va détruire l'esprit et la culture allemande, à l'image de tout phénomène totalitaire. Klemperer échappe de peu à la mort grâce à l'apocalypse des bombardements alliés sur Dresde en février 1945 qui vont empêcher sa déportation programmée.

Klemperer dissèque la novlangue nazie (mots, tournures, syntaxe, références littéraires, etc.) au travers de sources multiples (discours d'Adolf Hitler et de Joseph Goebbels, journaux, brochures, discussions, livres, etc.) et développe une réflexion inégalée sur le langage totalitaire et la façon dont il peut s'emparer de toute une communauté, de tout un peuple, de façon virale. Klemperer use de la métaphore du mal de mer sur un bateau qui s'empare de tout l'équipage et le conduit à se pencher au bastingage...Après guerre, Klemperer refusa l'exil et choisit de rester en RDA pour y mourir en 1960 ; son journal qui relate douze années d'Hitlérisme, ne fut publié qu'en 1995, signe s'il en était besoin que le régime totalitaire communiste est-allemand ne souhaitait nullement être confrontée à cette grille de lecture du monde totalitaire et de langues perverties par l'idéologie...

 

(photo: années 30, Hitler jugend, "We build body and soul")

« Quel fut le moyen de propagande le plus puissant de l'hitlérisme ? Etaient-ce les discours isolés de Hitler et de Goebbels, leurs déclarations à tel ou tel sujet, leurs propos haineux sur le judaïsme, sur le bolchevisme? Non, incontestablement, car beaucoup de choses demeuraient incomprises par la masse ou l'ennuyaient, du fait de leur éternelle répétition.[...] Non, l'effet le plus puissant ne fut pas produit par des discours isolés, ni par des articles ou des tracts, ni par des affiches ou des drapeaux, il ne fut obtenu par rien de ce qu'on était forcé d'enregistrer par la pensée ou la perception. Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente. » (Victor Klemperer, LTI, la langue du IIIe Reich)

A la même époque, en 1949, George Orwell publie en Angleterre 1984, une réflexion symétrique sur un monde totalitaire et la novlangue qui le structure et limite le champ de la pensée et qui ne visait pas seulement l'URSS, comme la vulgate le laisse croire, mais aussi les sociétés occidentales qui ne lui paraissaient nullement à l'abri de ce cancer.

« Ne voyez-vous pas que le véritable but du Novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. (...) Le processus continuera encore longtemps après que vous et moi nous serons morts. Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. Il n'y a plus, dès maintenant, c'est certain, d'excuse ou de raison au crime par la pensée. C'est simplement une question de discipline personnelle, de maîtrise de soi-même. Mais même cette discipline sera inutile en fin de compte. La Révolution sera complète quand le langage sera parfait. (...) Vous est-il jamais arrivé de penser, Winston, qu'en l'année 2050, au plus tard, il n'y aura pas un seul être humain vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ? » (George Orwell, 1984)

Le but de toute novlangue est de

-graver irréductiblement dans l'esprit de chacun la doxa totalitaire,

-d'empêcher toute possibilité de pensée hétérodoxe et toute possibilité même d'expression d'une telle pensée en usant de mots, d'expressions, d'artifices syntaxiques, de concepts, de références précises et répétitives mais également en proscrivant l'usage de certains mots ou concepts assimilés à des crimes de la pensée (crim'pensée). La réduction syntaxique et lexicale du newspeak (ou novlangue) par rapport aux langages traditionnels (oldpeak) sont un but en soi destiné à réduire le champ de la pensée, de même que la suppression de toute nuance et l'usage systématique d'une pensée dichotomique (bon/mauvais ou inbon) ; autre outil fondamental du newspeak, la double pensée ou capacité à accepter simultanément deux points de vue opposés afin mettre en veilleuse tout esprit critique.

Exemples :

-apologie inconditionnelle du métissage :

« Dès les premiers contacts entre l'Homo sapiens et l'homme de Neandertal, des matériaux, des formes, des croyances ou des idées se sont mélangés. Ils ont ainsi donné naissance aux premiers objets métis (...) Toujours en mouvement, le métissage voyage d'un continent à l'autre, se modifie et s'enrichit. » (source)

Festival "Cité Métisse" à Cholet : « Cité Métisse, festival de la solidarité et de la tolérance (...). Au programme, des musiques variées, des danses métissées, mais aussi un grand forum anti-discriminations, des animations citoyennes, des rencontres associatives. Intergénérationnel et multiracial, le festival est une grande fête de famille » (source)

300px-DanielCohnBendit2005.jpg-perversion du sens :

ex : transformation du terrorisme islamique en « activités anti-islamiques » (source)

ex : remplacer la recherche de voleurs par une « lutte contre les délits d'appropriation" (source)

ex : remplacer « paupérisation » par « flexibilité » ou « Zone d'éducation prioritaire » par "collège ambition réussite"...

ex : remplacer « clandestin » par « sans-papiers » ou « privé de papiers »

-double pensée : « je suis démocrate mais certaines opinions n'ont pas lieu d'être » ou le mot célèbre du pitre Cohn bandit : « Il faut en finir avec cette histoire de majorité ! »

ad lib.

 

 

 

Ainsi la novlangue de nos progressistes libéraux-libertaires, si bien incarnée dans le venimeux Cohn-Bendit, repose-t-elle sur les mêmes principes que la LTI ou que la newspeak d'Oceania...Les mêmes ressorts totalitaires, résidant dans la perversion du Trivium (grammaire, réthorique, logique), premier niveau -littéraire- des arts libéraux, sont à l'oeuvre. Pour le pire.

Autant le savoir.

(photo: années 2010, Grünen Jugend Führer)