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31/03/2010

nous ne pouvions pas nous rater, Tatiana!

nihilisme

celine.jpg« L'après midi à l'Institut Allemand, rue Saint Dominique. Là, entre autres personnes, Merline [Céline], grand, osseux, robuste, un peu lourdaud, mais alerte dans la discussion ou plutôt dans le monologue ; Il y a, chez lui, ce regard des maniaques, tourné en dedans qui brille comme au fond d'un trou. Pour ce regard, aussi, plus rien n'existe ni à droite ni à gauche ; on a l'impression que l'homme fonce vers un but inconnu.  « J'ai constamment la mort à mes côtés »- et, disant cela, il semble montrer du doigt, à côté de son fauteuil, un petit chien qui serait couché là.

Il dit combien il est surpris, stupéfait, que nous, soldats, nous ne fusillions pas, ne pendions pas, n'exterminions pas les Juifs- il est stupéfait que quelqu'un disposant d'une baïonnette n'en fasse pas un usage illimité ; « Si les bolcheviques étaient à Paris, ils vous feraient voir comment on s'y prend ; ils vous montreraient comment on épure la population, quartier par quartier, maison par maison. Si je portais la baïonnette, je saurais ce que j'ai à faire. »

J'ai appris quelque chose, à l'écouter parler ainsi deux heures durant, car il exprimait de toutes évidences la monstrueuse puissance du nihilisme. Ces hommes là n'entendent qu'une mélodie, mais singulièrement insistante ; Ils sont comme des machines de fer qui continuent leur chemin jusqu'à ce qu'on les brise.

Il est curieux d'entendre de tels esprits parler de la science, par exemple de la biologie. Ils utilisent tout cela comme auraient fait les hommes de l'âge de pierre ; c'est pour eux uniquement un moyen de tuer les autres.

La joie de ces gens-là, aujourd'hui ne tient pas au fait qu'ils ont une idée. Des idées ils en avaient déjà beaucoup ; ce qu'ils désirent ardemment, c'est occuper des bastions d'où pouvoir ouvrir le feu sur de grandes masses d'hommes, et répandre la terreur. Qu'ils y parviennent et ils suspendent tout travail cérébral, qu'elles qu'aient été leurs théories au cours de leur ascension. Ils s'abandonnent alors au plaisir de tuer ; et c'était cela, cet instinct du massacre en masse qui, dés le début, les poussait en avant, de façon ténébreuse et confuse.

Aux époques ou l'on pouvait encore mettre la croyance à l'épreuve, de telles natures étaient plus vite identifiées. De nos jours, elles vont de l'avant sous le capuchon des idées. Quant à celles-ci, elles sont ce qu'on voudra ; il suffit, pour s'en rendre compte, de voir comme on rejette ces guenilles, une fois le but atteint.

On a annoncé aujourd'hui l'entrée en guerre du Japon. Peut-être l'année 1942 verra-t-elle un nombre d'hommes plus élevé que jamais passer ensemble les portes de l'Hadès. »

Ernst Jünger, Premier journal parisien.

29/03/2010

des Goths et de la volaille hallal

« Au IVème siècle, les violences, les pillages, les agressions se multiplient. Les grands propriétaires latifundiaires s'entourent de milices privées. Mais lorsque le commandant romain de la cité de Tomi en Scythie, Gérontius, attaque et disperse un contingent de Goths qui mettaient la région à feu et à sang, il est destitué et soumis à une procédure d'enquète, « fait révélateur de l'impasse dans laquelle se trouvait désormais le gouvernement impérial, trop dépendant de l'épée des Goths pour pouvoir s'en passer » (Barbero). Jadis, les bandes fournies par les Goths pour lutter contre la Perse, une fois accomplie leur mission, étaient reparties dans leur patrie, les bras chargés de présents. Désormais, les « mercenaires ernrôlés à une échelle sans précédent » s'installent avec femmes et enfants. L'église chrétienne naissante favorisa ce tropisme ; assoiffée de conversions nouvelles, elle trouvait chez les Goths des ressources inépuisables. Jusqu'au bout, les classes dirigeantes de l'Empire, anciennes et nouvelles continuèrent d'encourager l'immigration pour des raisons humanitaires et religieuses.

(...) Frits Bolkenstein, ancien commissaire devenu célèbre pendant la campagne du référendum européen grâce à la fameuse polémique sur la libre circulation du plombier polonais », le confiait à Sébastien Fumaroli :

« Les rapports entre Etats-nations européens, leurs immigrés musulmans et le monde islamique est en fait aujourd'hui le problème n° 1 de l'Europe. Or, à la commission européenne, il n'en a jamais été question. J'ai eu beau, à deux reprises, tenter de le remettre sur le tapis, j'ai été chaque fois au bord de me faire accuser de racisme. Vous avez sous les yeux cette ancienne ville, Amsterdam, capitale des Pays-Bas. Dans quinze ans, la communauté islamique y sera majoritaire. Dans quinze ans, Amsterdam aura un maire musulman. Quelles en seront les conséquences ? Comment peut-on gouverner l'Union européenne et fermer les yeux sur cette formidable révolution démographique et politique qui nous pend au nez ?» » (Eric Zemmour, Mélancolie Française)

 

Oui, comment ?

J'ai trouvé ! Comme Cécile Duflot, prototype de l'autruche verte moderne et pionnière de l'Ahl adh-dhima, cette communauté des dhimmis progressistes aux yeux clôts, si prometteuse...

contre la volaille folle, un seul remède:

Baikal.jpg

28/03/2010

now, we're fucked!

27/03/2010

the Germans were grey, you were blue...

Cette phrase de Rick, dont Victor Laszlo et le colonel Renault ne saisissent sans doute pas la profondeur, montre à quel point cet homme n'a jamais cessé d'aimer Ilsa, admirablement jouée par la trés belle Ingrid Bergman, tiraillée entre cet amour inassouvi et son devoir de femme mariée à un héros de la Résistance contre la peste brune (et les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire, HLPSDNH)...La Belle Aurore.

25/03/2010

before we leave

NB: Zemmour est au bar, à gauche. Christopher Walken est beau comme un diable. John Savage, ivre-mort. De Niro superbe et inquiétant. Comme d'habitude. On ne voit pas Méryl Streep dans cette scène immortelle et c'est bien dommage.

23/03/2010

Angsoc

Bon, qu'a dit Zemmour ?

-que «la plupart des délinquants sont Arabes et noirs » et, qu'incidement, il est logique que les flics les contrôlent plus souvent que les petits feujs à kippa ou que les catho tradis à la sortie de la messe. Juste une vérité, donc.

-regardez cet extrait d'émission chez Guillaume Durand où Zemmour est littéralement agressé par deux petits kapos misérables du politiquement correct. Ce petit Zemmour est impeccable de rigueur et de courage (il est seul, Durand est un lâche façon JF Kahn qui reconnait off des vérités qu'il niera farouchement devant les caméras, le public -comme toutes les assemblées de lemmings- est consternant de soumission à la doxa pseudo-antiraciste et festive, Bonnot et Miller transpirent la haine et l'envie de meurtre). Courage, oui. Ce mec est un des rares dans le Spectacle contemporain (et en fait partie à ce titre) à sortir quelques bonnes grosses vérités aujourd'hui indicibles tant le terrorisme intellectuel, que font régner ces minables petits zeks promus kapos, est puissant et tant toute liberté à son encontre se paye cher (Renaud Camus, Finkielkraut, etc.)

-Zemmour énonce depuis des années avec érudition et passion des faits et des concepts qui auraient valu à d'autres journalistes, écrivains, la mort sociale. J'ai la faiblesse de penser que le fait d'être d'origine juive lui confère une sorte d'immunité médiatique (chacun sait en effet, ou tout au moins a intériorisé, qu'un juif ne peut être raciste ou anti-sémite...là réside sans doute le fait que ce gars ait pu s'exprimer avec autant de liberté depuis quelques années. Un peu de la même façon qu'une Malika Sorel ou qu'un Dominique Sopo : i e seuls des français d'origine non -européenne sont autorisés à s'exprimer sur ces questions identitaires et pèse sur tout européen « de souche » (horresco referens), tout occidental en général, une espèce de présomption de culpabilité qui lui interdit -a priori- de porter un jugement négatif sur la figure de l'Autre, de l'étranger, de l'européen d'origine étrangère.

-Je crois qu'il y a deux choses dans cette pathologie du regard : la première est un fond d'ethno-masochisme (la haine de tout ce qui peut apparaître comme « français » ou « occidental » ) alimentée en permanence par le Spectacle médiatique (films Indigènes, La rafle, Welcome célébrant la nouvelle figure du dominé dans le spectacle de la critique de la domination chére à Finkie) et ses chiens de garde (BHL, Bonnot,Lindenberg , acteurs, talk-shows Canal plus, etc..) par des rappels incessants des « heures les plus sombres de notre histoire » comme Vichy, la geste coloniale française ou l'anti-dreyfusisme; la seconde, à la lumière de Freund, le refus de penser le monde en termes de conflictualité et de ne voir dans l'Autre qu'une chance de rédemption pour tout européen.

« Tuer un européen c'est faire d'une pierre deux coups, dit Sartre dans sa célèbre préface à Franz Fanon, abattre un oppresseur et libérer un opprimé! »

« Que les étrangers nous apprennent au moins à devenir étranger à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s'achève, et dont nous n'avons plus rien à attendre que la stérilité et la guerre. Contre cette attente catastrophique, sécuritaire et nihiliste, saluons l'étrangeté du matin.(...) » (Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ? Lignes, 2007)

-Zemmour, à la fin de son dernier opus (Mélancolie Française), développe une vision pessimiste de l'avenir de nos contrées tempérées axée sur la sécession et la guerre civile (qui ne heurtera pas les lecteurs de ce blog..) arguant que la déconstruction moderne et « anti-raciste » du peuple français à coups de communautarisme militant, de « respect des différences », de « discrimination positive -ou négative selon où l'on se place», d'immigration de masse et de substitution démographique en sont les prémisses, des communautés ethniquement et culturellement trop dissemblables ne pouvant pas vivre sur le même territoire sans chercher à imposer leurs vues et à en prendre le contrôle.

eisenstaedt_alfred_joseph_goebbels_geneva_1933_11x14_L.jpg-Zemmour a -gravement -contrevenu à l'idéal multi-culturel et vivrensemblesque de nos modernes. Qu'il ait raison importe peu pour nos modernes apôtres du grand soir métissé et festif et grands admirateurs de Torquemada. Zemmour fait tomber le décor et montre que toute cette espèce d'ingénierie sociale destinée à fabriquer en série des Homo Festivus Metissus n'est qu'une gigantesque fraude utopique et dangereuse.

Ou quand les sentinelles de l'anti-fascisme se transforment en émules de Goebbels.(photo)

«  (...) Ceux qui sont visés, ce sont évidemment les gens d'extrême droite dans la mesure où ils entendent s'affirmer comme des compétiteurs dans le jeu démocratique... mais il se pourrait qu'à l'avenir des strates entières du petit peuple autochtone soient pour ainsi dire la proie de cette exclusion rageuse. En attribuant le racisme aux seuls Européens, l'antiracisme donne de plus en plus l'impression de protéger unilatéralement une partie de la population contre l'autre. Or, en abdiquant le révolutionnarisme lyrique au profit du capitalisme libéral, Mitterrand sacrifie cette clientèle de petites gens bercée jusqu'ici par le discours égalitariste. Vous comprenez, ils ont été habitués à une vision irénique de l'avenir. Et justement, ce sont eux les plus concernés dans leur vie quotidienne, les plus exposés à la présence étrangère. On sait, depuis Aristote, que l'étranger a toujours été un élément conflictuel dans toutes les sociétés. L'harmonie dans une société... disons " multiraciale " est, plus que dans toute autre, une vue de l'esprit. Or, ces gens dont nous parlons, ceux du bistrot, ici, ceux que je rencontre tous les jours à Villé, ils ne participent pas de la civilité bourgeoise. Ils ne subliment pas leurs affects. Leurs réactions sont plus spontanées, leur jactance moins étudiée. Affranchis des règles de la bienséance hypocrite, ils seront les premières victimes des censeurs de cet antiracisme frelaté qui rêve de placer la société sous surveillance. Traquenards, chausse-trapes, procédés de basse police, délations... ce sont ces malheureux qui seront bientôt les victimes de ce climat d'intolérance. L'empire du Bien est un empire policier ou l'on traque le faux-pas, le lapsus, le non-dit et même l'humour...

P.B. - Ils apprendront à se taire, à dissimuler...

J.F. - Ah, mon cher, je suis fils d'ouvrier et je vis dans un village... Ils ne se tairont pas. Il se peut qu'à force on fasse de ces braves gens des bêtes fauves... C'est ma crainte, je l'avoue... D'autant que les soi-disantes autorités morales cherchent à expier notre passé colonial en accoutrant l'immigré africain de probité candide et de lin blanc...

P.B. - C'est la version post-moderne du bon sauvage... que la méchanceté de notre passé doterait d'une créance inépuisable.

J.F. - Ah oui, cette histoire de la dette... c'est un thème sartrien. Mais c'est d'abord une victime qui doit pouvoir bénéficier de certaines immunités. En effet. De pareils privilèges, même symboliques - mais dans une société matérialiste les privilèges ne se contentent pas de demeurer symboliques - ne peuvent que renforcer les antagonismes et puis, surtout, comprenez bien ça, cela heurte l'évangile égalitaire dont les Français ont la tête farcie. En jouant simultanément l'antiracisme et Le Pen contre la droite, Mitterrand va provoquer la sécession de la plèbe. Cela paraît habile... Mitterrand le Florentin et que sais-je encore... mais c'est impolitique. Car, le politique doit toujours envisager le pire pour tenter de le prévenir. J'insiste : si l'étranger est reconnu comme un élément de désorganisation du consensus, il éveille un sentiment d'hostilité et de rejet. Un brassage de population qui juxtapose des origines aussi hétérogènes ne peut que susciter des turbulences qu'il sera difficile de maîtriser.

P.B. - Les rédempteurs de l'humanité sont indécrottables ?

J.F. - Les sentinelles de l'antifascisme sont la maladie de l'Europe décadente. Ils me font penser à cette phrase de Rousseau persiflant les cosmopolites, ces amoureux du genre humain qui ignorent ou détestent leurs voisins de palier. La passion trépidante de l'humanité et le mépris des gens sont le terreau des persécutions à venir. Votre ami Alain de Benoist a commencé d'écrire de bonnes choses là-dessus. Dites-le-lui, il faut aller dans ce sens : la contrition pathologique de nos élites brouille ce qui fut la clé du génie européen ; cette capacité à se mettre toujours en question, à décentrer le jugement. Ceux qui nous fabriquent une mémoire d'oppresseurs sont en fait des narcissiques. Ils n'ont qu'un souci : fortifier leur image de pénitents sublimes et de justiciers infaillibles en badigeonnant l'histoire de l'Europe aux couleurs de l'abjection. Regardez ce qu'écrit Bernard-Henri Lévy sur Emmanuel Mounier... C'est un analphabète malfaisant. En 1942, j'étais avec Mounier à Lyon... en prison ! En épousant l'universel, ils s'exhaussent du lot commun ; ils se constituent en aristocratie du Bien... L'universel devient la nouvelle légitimité de l'oligarchie ! »

Julien Freund, Conversation avec Pierre Bérard.

Addendum: Un magistrat confirme les propos controversés de Zemmour.

22/03/2010

Dans l'fond, vous méritez pas d'boire!

à didier G., prince de la cuite...

OUI, didier, tout plutôt que ça!!!

la reprise, enfin!

1-1-1-obamaville.jpgLa Grèce sauvée ? Nada... Pire même: les Allemands ont finalement déclaré qu'après tout, la Grèce pouvait tout aussi bien téléphoner au FMI pour la sortir de cette mauvaise passe, ce qui, vendredi dernier, s'est traduit sur les marchés financiers par un taux de 6,36% pour les bons du trésor grecs (assurance et frais de dossiers compris). Traduction: la Grèce ne peut plus emprunter sous peine de se suicider. Papandreou va devoir attendre jusqu'au 25 mars pour savoir à quelle sauce son pays va être mangé. Et là, on a pu voir (et entendre) tous les dirigeants politiques européens mentir avec aplomb en disant que la Grèce a été sauvée. Que veut dire cette situation ? Que tous les pays européens sont au bord de la banqueroute et aussi que personne ne peut aider la Grèce sous peine de s'étouffer soi-même... Et si le FMI prend la Grèce, c'en est fini de l'Union Européenne, lire tous les épisodes d'Ambrose Evans Pritchard ici, ici et ici. Du coup, Sarkozy s'y oppose pour sauver l'unité européenne, et aussi, selon certains, parce que cela donnerait à Dominique Strauss-Kahn une stature "colossale" aux prochaines élections... Très intéressant à observer, sauf si on est Grec. Les maux de crâne sont donc toujours de rigueur au sommet de l'Europe et personne ne sait comment Athéna va en sortir: "Nicolas Sarkozy opposes Germany's push for an International Monetary Fund loan to Greece, pitting the euro area's biggest members against one another over a rescue plan" nous dit par exemple ce papier de Bloomberg.

Revue de Presse par Pierre Jovanovic

21/03/2010

ennemi

"(...) L'explication de la notion d'ennemi politique comme une collectivité qui met en question l'existence politique d'une autre collectivité nous a permis de mettre en évidence un élément essentiel : dès que la morale ou l'idéologie prennent le pas sur la puissance, le diplomate ou le guerrier disparaissent derrière le justicier. Cela signifie, comme nous l'avons vu, que la tentation de faire de l'autre un ennemi absolu est la conséquence de l'intervention de la morale, de la religion ou de l'idéologie dans l'activité politique, car du point de vue strictement politique il n'y a point d'ennemi absolu ou total. Il ne saurait pas y en avoir, puisqu'il n'y a pas non plus d'amitié politique ou d'alliance absolue."

Julien Freund, L'essence du politique (1965)

20/03/2010

Dekkers vs Pralomran

s'il y a un boxeur qui m'a toujours donné envie de me battre et de remettre mes gants, c'est lui. Merci ramon...

17/03/2010

rebel attitude

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« Ce n'est que de nos jours, qu'il est possible de commencer à mesurer exactement les effets politiquement catastrophiques de la croyance au caractère conservateur de l'ordre économique et libéral. C'est ce postulat insensé qui, depuis trente ans n'a cessé de conduire mécaniquement la plupart des militants de gauche à tenir l'adoption a priori de n'importe quelle posture modernisatrice ou provocatrice -que ce soit sur un plan technologique, moral ou autre- pour un geste qui serait toujours et par définition , « révolutionnaire », et « anti-capitaliste » ; terrible confusion qui, il est vrai, a toujours eu l'incomparable avantage psychologique d'autoriser ceux qui s'y soumettaient, à vivre leur propre obéissance à l'ordre industriel et marchand comme une modalité exemplaire de la « rebel attitude ».

(JC Michéa, Préface à La culture du narcissisme de Christopher Lasch)

16/03/2010

Geheime Staatspolizei et brebis

« C'est le rôle de l'anarque que de rester libre de tout engagement, mais capable de se tourner de n'importe quel côté. »

« Le trait propre qui fait de moi un anarque, c'est que je vis dans un monde que, "en dernière analyse", je ne prends pas au sérieux. »

« Le libéral est mécontent de tout régime; l'anarque en traverse la série, si possible sans jamais se cogner, comme il ferait d'une colonnade. C'est la  bonne recette pour qui s'intéresse à l'essence du monde plutôt qu'à ses apparences - le philosophe, l'artiste, le croyant. »

« L'anarque pense de manière plus primitive; il ne se laisse rien prendre de son bonheur. "Rends-toi toi-même heureux", c'est son principe fondamental, et sa réplique au "Connais-toi toi-même" du temple d'Apollon, à Delphes. Les deux maximes se complètent; il nous faut connaître, et notre bonheur, et notre mesure. »

« Qu'on lui impose le port d'une arme, il n'en sera pas plus digne de confiance, mais, tout au contraire, plus dangereux. La collectivité ne peut tirer que dans une direction, l'anarque dans tous les azimuts. »

« Etant anarque, ne respectant, par conséquent, ni loi ni moeurs, je suis obligé envers moi-même de prendre les choses par leur racine. J'ai alors coutume de les scruter dans leurs contradictions, comme l'image et son reflet. L'un et l'autre sont imparfaits -en tentant de les faire coïncider, comme je m'y exerce chaque matin, j'attrape au vol un coin de réalité. »

Ernst JÜNGER, Eumeswill (1977)

relire Jünger...encore et toujours.

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Rencontré tantôt un jardinier stalinien, adepte de Badiou, chez des amis. Ai d'emblée traité Badiou d'ordure Stalinienne et ethnomasochiste après deux verres de rouge, histoire de briser la glace. Comment mieux cerner cet esprit dérangé ? Me suis donc aliéné dans la seconde mon interlocuteur, juste revenu d'une manif de défense de clandestins promis à quelque rafle organisée par la Geheime Staatspolizei locale et prompt à casser -dans son jardin- du faf.

Lui faire entrevoir la contradiction radicale entre la défense de cette nouvelle armée du capitalisme et sa posture anti-capitaliste a pris un peu de temps, grâce à mes amis Michéa et Castoriadis, qu'il n'avait pas lu, le biquet. Le mieux, dans ce genre de situation, est de flinguer de l'intérieur ! C'est redoutable et dévastateur. La preuve, on s'est quittés potes.

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Lu une petite leçon de Finkielkraut aux polytechniciens (les chanceux), à propos de philosophie et de modernité. Dans un chapitre éclairant, Fink explore la pensée de Carl Schmitt au travers de l'œuvre de Freund et montre de façon convaincante (à mon avis) combien cette distinction fondamentale ami-ennemi échappe à nos modernes convaincus, notamment depuis la fin de la seconde guerre mondiale et l'extermination des Juifs d'Europe, que les européens ne sauraient plus avoir d'ennemis : la figure de l'Autre, de l'étranger, ne pouvant plus être considérée - a priori- comme inamicale ou hostile. Nos modernes (partisans de l'humanité en marche), pacifistes par nature, étant convaincus que l'on ne saurait avoir des ennemis en étant accueillant et amical. Julien Freund, confronté au scepticisme de son maître de thèse, Jean Hyppolite, qui lui reprochait cette posture pessimiste et pensait qu' « alors, il n'y a plus qu'à aller bêcher son jardin », lui rétorqua que c'est toujours l'ennemi qui vous désigne et que s'il lui en prend l'envie, il viendra jusque chez vous vous empêcher de travailler votre jardin...hmmm, qu'il est doux de voir éclater les ballons roses du vivre ensemble !

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Sinon, voter ! Il faut voter ! et mal si possible, jouer les "trouble-fête", comme disent nos lemmings favoris...ne serait-ce que parce que le rêve sucré de nos élites moderneuses reste bien de substituer au débat démocratique un Spectacle impolitique indigne, caricature de démocratie à laquelle ne participent plus une grande majorité de français éveillés...Charge à quelques figures tutélaires -donc haïssables- de cette modernité plurielleTM, progressisteTM et anti fascisteTM, tels l'ignoble Dray, le bandit Cohn, la guenon Mandroux ou l'immonde Xavier Bertrand de jouer la pièce pour les brebis.

Ne pas abdiquer.

"Nous sommes nés à ce temps et devons poursuivre avec vaillance, jusqu'au terme fatal, le chemin qui nous est tracé. Il n'y a pas d'alternative. Notre devoir est de nous incruster dans cette position intenable, sans espoir, sans possibilité de renfort. Tenir, tenir à l'exemple de ce soldat romain dont le squelette a été retrouvé devant une porte de Pompéi et qui, durant l'éruption du Vésuve, mourut à son poste parce qu'on avait omis de venir le relever. Voilà qui est noble. Voilà qui est grand. Une fin honorable est la seule chose dont on ne puisse PAS frustrer un homme."


(Dernier paragraphe de l'essai L'homme et la technique. Oswald Spengler. Munich, 1931)

 

cool!

12/03/2010

Don't turn around

11/03/2010

claudia

Ahhh, Claudia, ces yeux quand tu regardes Bronson....inoubliable, ce regard de salope énamourée.

"J'espère que vous reviendrez par ici", dit-elle la voix brisée par le dépit! Gosh!

"Tiens, au fond t'es assez beau gars!"

"Mais je ne suis pas un gars pour toi..."

"Lui non plus d'ailleurs!"

"Tu te rends pas compte..ce qu'un homme peut avoir de plaisir  à regarder une fille comme toi! Rien que la regarder."

"Fais comme si c'était pas..tellement grave!"

Ohh putain, une apologie de la modernité! Fink, reviens!

shadow plays

Rooooooooooohhhhhhhhhhhhhhhh, Seigneur, peux-tu nous ramener Rory et prendre Biollay s'il te plait? Thanks God!

A genoux, TOUS!

10/03/2010

Il faut détruire la HALDE

louis_schweitzer.jpgPétition pour demander la suppression de la HALDE

Cette pétition sera transmise à Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

Connaissez-vous la HALDE1 ? La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Égalité a pour mission de lutter contre les discriminations. Qu'est-ce qu'une discrimination ? La HALDE donne cette définition :

Une discrimination est une inégalité de traitement fondée sur un critère prohibé par la loi, comme l'origine, le sexe, le handicap etc., dans un domaine visé par la loi, comme l'emploi, le logement, l'éducation, etc.

Cette définition oublie volontairement le premier sens du mot « discriminer » en français - non péjoratif - (acte de l'intelligence qui sépare les choses différentes), et renvoie à une vision égalitariste de la société.

Discriminer, c'est choisir. Choisir, c'est être libre.

Il n'y a qu'un seul domaine où la discrimination n'est pas acceptable, c'est celui de l'égalité des individus devant la Loi. Chacun, quel que soit sa couleur, son sexe, sa religion, sa profession, etc. doit être traité de la même manière par la Loi. Sur ce point, et seulement sur ce point, combattre la discrimination est indispensable. Mais il n'y a pas besoin d'un organisme dédié pour cela !

Depuis sa création, la HALDE n'a cessé de montrer son inadéquation avec la réalité (par exemple en suspectant des textes de Ronsard de faire de la discrimination anti-seniors). Vous pourrez trouver une liste assez complète des affabulations de la HALDE sur le site de Riposte Laïque2.

Au-delà du ridicule, au-delà de l'inutilité, la HALDE présente des dangers pour la liberté, et elle vient récemment de le confirmer3. Elle vient de se faire l'alliée d'une islamiste militante, dans son combat pour imposer son voile islamique dans la crèche où elle travaille, au mépris du règlement intérieur de la crèche, laïque bien entendu.

« En 1992, une femme se fait embaucher, sans voile, bien sûr. Petit à petit, elle vient avec un bandana, puis le bandana progresse, insidieusement, et devient un voile à l'iranienne. Cette femme commence à tenir des discours militants, contre l'homosexualité, contre les mécréants, contre les juifs, et sème le trouble dans l'institution. Elle réussit à imposer des repas hallal, le midi, quand elle a la responsabilité de passer les commandes. [...] Elle entame un rapport de forces avec sa hiérarchie, ne veut pas le retirer, refuse de quitter les lieux, et, en toute logique, se fait licencier pour un ensemble de fautes lourdes. Affaire classée ? Que nenni ! [...] La brave dame demande donc à l'association 80 000 euros de dommages et intérêts pour licenciement abusif. Après tout, une policière qui refuse de retirer son voile est payée depuis six ans, pourquoi ne pas essayer ? Et naturellement, elle est appuyée dans sa démarche par... la Halde ! »

Laissons le mot de la fin à Malika Sorel :

« Est-il un tant soit peu responsable d'avoir créé une structure telle que la HALDE, financée par le contribuable, qui s'ingénie à diviser le corps social de notre pays en dressant des catégories de personnes les unes contre les autres et en injectant, chemin faisant, haine et ressentiment des uns envers les autres ? [...] Quand donc un député aura-t-il le courage, lors des questions au gouvernement, d'interpeller nos ministres sur ce scandale, et de demander la dissolution du machin présidé par Schweitzer, qui est devenu une machine de guerre contre la laïcité, et le bras armé de la discrimination positive contre l'égalité républicaine ? »

c'est ici!

 

On apprend aujourdhui qu'une polémique concernant le futur président de ce machin ridicule qu'est la HALDE a éclaté aprés les déclarations de Longuet appellant à choisir un candidat plus blancos que Malek Boutih pressenti depuis quelque temps pour prendre la relève du sinistre personnage ci-dessus.

Tout cela est dérisoire. Pourquoi pas l'enflure Bouteflika? Au moins les choses seraient plus claires et l'ethno-masochisme assumé.

Dérisoire car depuis quelques décades, l'Europe ne fabrique plus d'européens, ou à la marge.

Parce qu'il n'y a dès lors que deux perspectives pour ces communautés extra-euroépennes (maghrébines, sub-sahariennes, Turques, etc.) en Europe: faire sécéssion ou rentrer dans le rang au sein d'une structure impériale englobante forte (coercitive, la loi de Rome). Le moins qu'on puisse dire est que not'président, le bon Van Rompuy, aimablement qualifié de "serpilliere mouillée" et de "petit guichetier de banque" par l'excellent Farage, n'a pas la gueule -ni les desseins- de Marc-Aurèle...

HALDE ou pas, l'avenir c'est la sécession.

A moins que..Bayrou?

Petit rappel utile à l'égard des innocent(e)s sur la génèse de cette geste "anti-raciste"...

482399359.jpg« Pour ne prendre qu'un seul exemple, il y a bien peu de chances que le mot d'ordre « Volem viure al païs », qui fut, comme on l'a peut-être oublié, l'étendard des paysans du Larzac, soit désormais perçu par un jeune téléspectateur autrement que comme un appel Poujadiste à rejoindre la bête immonde. Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il est donc nécessaire de rappeler quelques faits.  C'est en 1983-1984 -comme on le sait- que la Gauche française dut officiellement renoncer  (car, dans la pratique, ce renoncement lui était, depuis longtemps, consubstantiel) à présenter la rupture avec le capitalisme comme l'axe fondamental de son programme politique. C'est donc à la même époque qu'elle se retrouva dans la difficile obligation intellectuelle d'inventer, à l'usage des électeurs, et tout particulièrement de la jeunesse, un idéal de substitution à la fois plausible et compatible avec la mondialisation, maintenant célébrée, du libre-échange. Ce sera, on le sait, la célèbre lutte « contre le racisme, l'intolérance et toutes les formes d'exclusion », lutte nécéssitant, bien sûr, parallèlement à la création sur ordre de diverses organisations antiracistes, la construction méthodique des conditions politiques (par exemple, l'institution, le temps d'un scrutin, du système proportionnel) destinées à permettre l'indispensable installation  d'un « Front National » dans le nouveau paysage politique. C'est donc précisément dans cette période très trouble et très curieuse -pour tout dire très Mitterrandienne- que les médias officiels furent amenés progressivement à donner au mot de populisme- qui appartenait jusque là à une tradition révolutionnaire estimable- le sens qui est désormais le sien sous le règne de la pensée unique. » (Michéa, L'enseignement de l'ignorance)

(photo: projet de signalisation urbaine)

09/03/2010

cool

Le plan Chatel contre l'absentéisme des profs (Le Figaro - 09.03.10)

Le ministre de l'Education nationale entend demander aux recteurs de se mobiliser pour améliorer les remplacements. Quitte à faire appel à des étudiants ou des retraités. (...)

Une enseignante d'Histoire agressée par son élève (Le Figaro - 09.03.10)

Un élève de troisième d'un collège ardéchois a été convoqué devant la justice pour avoir aspergé de gaz lacrymogène vendredi son enseignante d'Histoire qui venait d'expliquer qu'al-Qaïda était une organisation terroriste, a indiqué l'enseignante aujourd'hui.

Le parquet de Privas a confirmé l'agression, sans en préciser les circonstances. "Je venais d'expliquer que les attentats du 11 septembre 2001 étaient dus à l'organisation terroriste al-Qaïda, comme c'est écrit sur leur livre. Il s'est levé, a dit qu'al-Qaïda n'était pas terroriste, que les talibans non plus", a expliqué l'enseignante, également chef de ce petit établissement de Largentière.

Le garçon de 15 ans a ensuite aspergé de gaz lacrymogène l'enseignante puis le conseiller principal d'éducation, qui ont été légèrement incommodés, a-t-elle ajouté, confirmant une information de la radio France Bleue. Ils ont porté plainte. Le garçon, qui va passer en conseil de discipline au sein de l'établissement, a également été convoqué devant le juge des enfants du tribunal de Privas mardi 16 mars. (...)

Des étudiants! sans déconner! comment mieux cracher à la gueule des enseignants qu'en les remplaçant par des étudiants? Pourquoi pas des enfants comme chez les Kmehrs? Avec une Kalash pour les récalcitrants...misère. (mais qu'attendre d'autre d'un ex-VRP de Loréal?)

Quant au collègien Ardéchois, je lui suggère de contacter la section locale du PS, pas trop tard pour être tête de liste dans sa région. ah! ah! (mais qu'attendre d'autre d'un jeune barbare?)

Relu tantôt L'enseignement de l'ignorance de Michéa. Très convaincant, non seulement sur le désastre de l'éducation nationale, mais aussi sur son explication globale de ce chaos éducatif.

Globalement, et indépendamment de causes structurelles et circonstancielles (massification de l'enseignement, dégradation du niveau des enseignants du au recrutement et à une "formation" indigente dans les IUFM, méthodes d'enseignement ineptes, abandon de l'exigence d'excellence chère à Finkielkraut, irruption du chaos sociétal dans l'enceinte scolaire, etc.), Michéa pointe la responsabilité du "marché".

Pourquoi le marché s'accommode-t-il de la destruction de l'instruction -analphabétisme et inculture- d'une majorité d'élèves ? Parce que ces élèves sont de futurs consommateurs et qu'ils est vital pour l'économie qu'ils soient le moins cultivés et le plus aliénés possibles afin d'offrir le moins de résistance possible aux campagnes publicitaires, l'enracinement culturel et l'érudition étant des obstacles évidents à l'efficacité de la propagande consumériste...

Pourquoi persiste-t-il quelques filières sélectives formant encore une élite de jeunes gens convenablement instruits et autonomes intellectuellement ? Parce que le marché a besoin de personnel compétent pour diriger ses bras armés que sont les grandes firmes internationales.

Pourquoi dans les centres de formation de jeunes footballeurs utilisent-on encore des méthodes efficaces et traditionnelles éprouvées depuis l'antiquité (effort, sélection d'une élite, travail acharné, compétition impitoyable, autorité et discipline) ? Parce que le marché a besoin de jeunes footballeurs efficaces et brillants pour rapporter un maximum d'argent dans un secteur d'activité particulièrement lucratif. Ici, point n'est question de "sciences de l'éducation", de respect de la personnalité de l'élève ou d'éducation au " vivre ensemble"...

Nul doute donc que s'il était vital pour le marché que les jeunes lycéens soient compétents et instruits, ils le seraient..

Mais peut-être Michéa voit-il -à tort- la main invisible du marché partout ?

On connaît le postulat de Michéa : les sociétés occidentales ne sont aujourd'hui que des sociétés de marché organisées essentiellement autour de ce dernier et encadrées par un carcan juridique extensif destiné, dans le même mouvement, à favoriser l'extension infinie de nouveaux droits et à garantir le respect de ces derniers...(sorte de quadrature du cercle progressiste).

En 1964, Bourdieu écrit "Les héritiers", critique au vitriol de l'institution éducative et qui depuis est devenue le bréviaire de toute intelligentsia progressiste, notamment au sein de l'EN. Que dit Bourdieu ? L'école se présente comme l'égalité des chances, en fait c'est le lieu de la reproduction sociale. La bourgeoisie se reproduit par l'école. Les élèves issus des autres classes partent désavantagés par rapport au bagage acquis par imprégnation par les petits bourgeois dans leur foyer. Donc l'école c'est une machine terrible : non seulement elle reproduit les classes sociales mais elle légitime l'inégalité. Et cette critique a tellement porté qu'une école non reproductrice des "héritiers" s'est édifiée.

Par ailleurs,au nom de l'égale dignité des individus, on a abouti à l'égale dignité des pratiques culturelles, à leur équivalence et donc à l'impossibilité de distinguer l'essentiel de l'inessentiel.

Et c'est à partir de là que l'élitisme s'est vu affecté d'une valeur péjorative. Ce qui est très étrange puisque la République, ce n'était pas la haine de l'élitisme mais l'effort pour remplacer le critère de la naissance et de la fortune par le critère du travail et du mérite.

L'école est ainsi l'objet d'une double entreprise de destruction :

- interne, propre à l'institution, (les enseignants, les formateurs, inspecteurs, pédagogistes, sociologues de l'éducation, etc.), au nom même de la lutte contre la reproduction des inégalités et pour l'égalité des chances,

- externe, propre à la nature même des sociétés occidentales de marché soumises à l'emprise libérale/capitalistique enjoignant à l'institution scolaire (par nature un sanctuaire) d'obéir à une logique économique (rentabilité, rendement, production, retour sur investissement, etc..) visant à produire non pas des êtres instruits et cultivés, autonomes et libres (pourquoi faire ? Voter NON au TCE ?) , mais de vrais consommateurs festifs et abrutis capables d'utiliser une carte bleue, un crédit revolving, capables de voter -au choix- Bayrou, Sarko ou Ségo et de garder un coin de cerveau disponible pour suivre les épisodes de la ferme des célébrités.

Situation encore dégradée -à dessein ?- par l'arrivée massive de millions d'immigrants extra-européens, essentiellement maghrébins et sub-sahariens cumulant les handicaps (sociaux, linguistiques, culturels, etc.) et souvent hostiles aux cultures autochtones, tirant le niveau général des enseignements vers le bas et participant -de fait- à l'ensauvagement du monde scolaire.

« L'éducation de masse, qui se promettait de démocratiser la culture, jadis réservée aux classes privilégiées, a fini par abrutir les privilégiés eux-mêmes. La société moderne, qui a réussi à créer un niveau sans précédent d'éducation formelle, a également produit de nouvelles formes d'ignorance. Il devient de plus en plus difficile aux gens de manier leur langue avec aisance et précision, de se rappeler les faits fondamentaux de l'histoire de leur pays, de faire de s déductions logiques, de comprendre des textes écrits autres que rudimentaires. »

(Christopher Lasch. La culture du narcissisme, Climats 2000)

« Quand la classe dominante prend la peine d'inventer un mot (« citoyen ») employé comme adjectif), et d'imposer son usage, alors même qu'il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l'exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu'ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l'exclusion et l'injustice sociale, et constitue, à ce titre, l'amorce d'un geste citoyen. »

(JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance, Climats 2000)

« Sait-on qu'il y a deux querelles scolaires et que la plus célèbre -séparant l'école publique de l'école privée- n'est ni la plus vraie ni la plus acharnée ? Sait-on qu'une autre querelle, traversant l'école publique elle-même, y oppose les amis du savoir à ceux qui, sous couvert de gestion, de pédagogie ou de dévouement, en réalité les haïssent ? Sait-on qu'il n'y a depuis 1945, qu'une seule et même Réforme et que les gouvernements, qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont tous la même politique : mettre en place cette Réforme unique et tentaculaire ? Sait-on que cette dernière est radicalement hostile à toute école et à tout savoir ? » (JC Milner, De l'école, 1984)

« Les dirigeants réunis à San Francisco (Mikaël Gorbatchev, George H W Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc.) sont arrivés à la conclusion que l'arrivée de la dénommée Société 20/80 (basée sur le principe de la Loi de Pareto) est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l'appareil économique de la planète. La population restante (80 %) s'avèrera superflue, et, ne disposant pas de travail ni d'aucune forme d'occupation, nourrira une frustration croissante. Brzeziński proposât alors le tittytainment, un mélange d'aliment physique et psychologique, pour endormir les masses et contrôler leurs frustrations et protestations prévisibles. Brzeziński définit le tittytainment, comme une combinaison des mots anglais "tits" ("seins" en jargon américain) et "entertainment". Ce mot ne doit pas être appréhendé avec sa connotation sexuelle, il fait allusion à l'effet calmant, anesthésiant de l'allaitement maternel sur le bébé. » (source)

« citius, altius, fortius » dit-on...ça vient, ça vient! enjoy!

NOT so bad

elle est jolie, Chan

08/03/2010

la paix du Christ

soleil-vert.jpgTocqueville, on le sait eut l'intuition remarquable, lors de son séjour outre-atlantique de l'avènement d'un monde marqué par l'égalisation des conditions et l'irruption de l'opinion publique. Cet aristocrate ne voyait pas advenir ce monde avec angoisse, comme ce fut le cas de Chateaubriand parmi les troupes coalisées et voyant s'écrouler son monde, mais avec la sensation confiante de l'inéluctabilité des choses qu'il voyait s'accomplir. Pas non plus avec l'optimisme d'un Benjamin Constant pour autant.

Deux siècles plus tard, l'égalité des conditions s'accomplit dans la paupérisation des classes moyennes et la lutte de tous contre tous : Dans la dèche à Paris et à Londres, dirait Orwell. L'irruption de l'opinion publique dans le refus du peuple Islandais à payer pour quelques ordures en col blanc.

L'espoir de communautés débarrassées de l'arbitraire de la tyrannie, de l'hétéronomie religieuse ou sociale a sombré dans ces sociétés modernes composés de monades anomiques, en sécession vis-à-vis de l'état et de tout nomos communautaire, élevées dans le culte de la jouissance éffrénée, dans la recherche de leur meilleur intérêt et dans l'ensauvagement festif et « no border ».

L'avenir immédiat c'est la tiers-mondisation de l'Occident, c'est-à-dire l'avènement de sociétés fortement polarisées avec une élite (hyper classe nomade, cultivée, mobile, disposant de moyens considérables) restreinte et des masses appauvries, luttant pour survivre, pour éduquer leurs enfants, pour ne pas sombrer dans la vrais pauvreté (celle que connaissent les millions d'Américains insolvables chassés de leurs maisons par les philanthropes Goldman et Sachs, récemment sauvés de la faillite par Saint Obama et ses copains Bernanke et Geithner), accumulant jobs inutiles et formations bidons, violence, tittytainment. La misère d'une régression sociale lourde.

Evolution largement anticipée par le visionnaire Christopher Lasch qui décrypta, à la fin des années 90, cette trahison des élites et ce nouveau type anthropologique qu'est « l'homme psychologique, dernier avatar de l'individualisme bourgeois ».

Des foules abandonnées en colère, mal soignées, mal nourries, mal éduquées, violentes car réduites au silence (celui des agneaux qu'on égorge les matins d'élections), n'ayant que très peu à perdre.

Un peu comme dans soleil vert mais il faudra beaucoup de bulldozers...

Dans une ou deux générations, sur ce sol, des communautés extra-européennes en sécession vis-à-vis des communautés autochtones trop faibles pour imposer la Loi de Rome, et suffisamment fortes et violentes pour obtenir  privilèges (lex privata) et territoires, places fortes ; nul doute alors que trouver des hommes de la trempe de Louis XIII ou Richelieu devant La Rochelle sera difficile. N'est pas Ferdinand le catholique qui veut.

Sorte de Los Angeles continental, avatar violent et inhumain du projet sucré Babel de nos modernes bisounours anti-racistes, gangrené par l'ultra-violence, les mafias, les gangs, l'économie parallèle, les milices communautaires ou confessionnelles, la guerre sans doute, des factions rivales, des zones de non-droit absolu au regard desquelles le 9-3 d'aujourd'hui paraîtra idyllique.

Sinon, on peut voter Bayrou.