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31/03/2011

Jardins et routes

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« Hutte de l’Auwald, 7 avril 1940.

Le poêle en tôle qui me chauffait dans la hutte aux roseaux était un métal très ordinaire. Mais l’ardeur du feu faisait virer sa couleur à un  rouge transparent et fort beau. De même, la vie et les choses recèlent des vertus que le cours ordinaire ne nous dévoile pas, mais qui se révèlent à l’instant où nous élevons d’un degré ou accédons à un temps nouveau. (…)

Idem, 14 avril 1940.

(…) Ensuite les mitrailleuses martelèrent et les gerbes rougeoyantes se rejoignirent au fond de la meurtrière. Parfois les balles montaient trop haut et coupaient les branches des peupliers qui poussaient dans la cour intérieure du blockhaus ; ou bien elles tapaient à côté et les impacts soulevaient des jets de poussière sur le béton du mur ou faisaient gicler l’eau du Rhin. D’autres taquinaient le drapeau tricolore qui flotte à côté de la tour. Je vis l’arme en face aussitôt riposter au feu, mais après un court moment,, les reculs du canon, qu’enveloppait une légère buée, cessèrent. J’avais prévu cela car un feu prolongé immobilise l’arme ennemie comme entre des tenailles, les servants n’osant plus la retirer aussi longtemps que dure le tir. On peut alors la détruire sans peine.

Après cet intermède, j’allais prendre mon petit déjeuner, puis, comme tous les dimanches, je fus à Iffezheim l’hôte du docteur Eiermann, chez qui je mangeais un brochet en buvant du vin de Moselle. La matinée était pure et claire, les couleurs vives ; de plus, sous le feu, la conscience, au lieu de s’éparpiller comme d’habitude à l’extérieur, réinvestit le corps en observateur attentif. (…) »

Ernst Jünger, Journaux de guerre, 1939-1948.

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Quand j’étais plus jeune et que mon humeur s’assombrissait, je relisais une des aventures du commissaire San-Antonio. Et il n’est pas une fois où cette lecture ne m’ait été un réconfort. Marie-Marie, le Vieux, Béru, Pinuche, les malfrats qu’on repasse ou qu’on fait s’allonger à coups d’annuaire dans la gueule (au lieu de leur dépêcher, comme aujourdhui, un prolétaire de l’AJ), le petit monde bien rassurant d’une France d’après-guerre qui, bien que tourmentée, pauvre et souvent tragique, m’était un pansement à l’âme. J’ai grandi (43 ans) et c’est aujourd’hui dans la prose de Jünger que je trouve le même apaisement. Les deux petits extraits ci-dessus illustrent ce mélange de récit factuel et terrifiant –pour nous modernes festifs- et de merveilleux. Lire Jardins et routes, ce récit de la campagne de France de Jünger, c’est relire Homère, sentir à chaque ligne combien il est possible à certains esprits de saisir l’essence des choses au travers du vulgaire ou du banal. C’est être un passe-muraille, voir l’Invisible et le Beau.

Il y a quelques jours, en fin de journée, j’ai vu, à la clinique de la Forêt Noire, un vieux type plutôt hermétique mais qui m’a raconté un épisode de sa vie qu’il n’avait même pas raconté à ses petits-enfants : il était pilote de chasse dans l’armée française durant la guerre d’Indochine et avait accompli prés de 200 missions, dans des conditions le plus souvent dramatique, notamment vers la fin de la guerre et la chute de Dien Bien Phu, sur son BearCat. Un jour il avait reçu l’ordre de bombarder un village ennemi prés d’un camp de prisonniers français et avait fait deux passages sur le bord d’une rivière en larguant ses bombes et mitraillant les fourmis qui courraient dans tous les sens : lors de son second passage, prés du sol, il avait VU le sang et les corps d’enfants et de femmes déchiquetés par ses tirs, et le sang partout. Un vrai massacre. Ce mec, ce héros qui s’ignorait, qui partait à chaque mission la peur au ventre n’a pas pu dormir pendant des jours à cause de ça. Et prés de soixante ans plus tard, il revivait la scène comme si c’était hier. Et se révélait par là un autre que le vieillard que j’interrogeais plus tôt.

Mystérieux tout ça, bordel.


podcast

27/03/2011

Brixton girl

26/03/2011

barbarossa

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Hier soir, en rentrant de la clinique de la Forêt Noire, je tombe là-dessus :

Le FN suspend un candidat pour avoir fait le salut nazi

Un peu plus tard, en sirotant mon verre de Saint-Aubin, j’entends ça sur  Radio-Paris :

C'était le 11 décembre dernier. Plusieurs milliers de supporters de foot et de militants d’extrême droite vociférant des slogans racistes et xénophobes sur la Place du Manège aux portes du Kremlin. Ce jour là, pendant des heures, les jeunes ultras-nationalistes ont scandé « La Russie aux russes », ils ont appelé à niker le Caucase, à casser du juif et à lyncher les faciès non-slaves, certains ont même fait le salut nazi. Ils venaient demander justice pour l'un des leurs tués par un caucasien au cours d'une bagarre.

Comment un tel rassemblement a-t-il pu avoir lieu aux portes du Kremlin? Comment se fait-il que la police anti-émeute ait mis tant de temps à intervenir? Après la manifestation, des pogroms ont eu lieu dans le métro, des personnes à l'apparence non-slave se sont fait tabassées, sans que la police n'intervienne. Comment l'expliquer? De nombreux analystes y ont vu une forme de collusion entre la police et les manifestants.

Depuis la chute de l’Union Soviétique, le nombre de crimes à caractère raciste a considérablement augmenté, et les premières victimes de ces violences sont justement les ressortissants des anciennes républiques soviétiques. Selon le centre d'études "SOVA", spécialisé dans l'étude du nationalisme et la xénophobie, il y a eu en 2010 37 assassinats à caractère raciste et 368 blessés. Les violences contre les personnes à l'apparence « non-slave » sont devenues une banalité en Russie, mais depuis le 11 décembre, quelque chose a changé, une digue a sauté. La haine de l’autre s’exprime sans tabou.

Depuis le 11 décembre le climat est devenu délétère pour les 400 000 étrangers qui vivent à Moscou. Etranger ou pas d'ailleurs. Abdulla et Israpil sont caucasiens, ils sont tchétchènes, donc citoyens russes, et pourtant ils sont eux aussi l’objet de cette violence et de cette haine raciste. "Culs noirs", "terroristes", ils subissent au quotidien les insultes, les menaces et depuis le 11 décembre, leur vie s'est encore un peu plus rétrécie, ils sortent le moins possible, ils évitent de prendre le métro, ils vivent dans l'angoisse.

Jusqu'à 21h, un reportage sur la montée de la xénophobie en Russie, avec Aude Merlin spécialiste de la Russie et du Caucase.

Ce soir en rentrant du judo, je zappe sur Arte :

Qui a peur du muezzin ?

À Cologne, on prévoit la construction de l'une des mosquées les plus grandes et les plus modernes d'Europe..

 

Pas de doute, c’est Oradour-saison II !

 

24/03/2011

cheval de bois

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"Dès Mai 2008, dans un article intitulé Nicolas Sarkozy : vers la trahison des intérêts de la France et de l'Europe, Franck Biancheri, président de Newropeans, anticipait le comportement de Nicolas Sarkozy, dont on voit aujourd'hui l'expression parfaite avec cette opération militaire en Libye où il fait jouer à la France le rôle de simple masque d'une opération conçue et dirigée par Washington, trahissant ainsi les intérêts stratégiques de la France et de l'Europe. Tandis que le président français continue à être la dernière marionnette européenne créée dans les usines Bush/Cheney des années 2000, servant uniquement les intérêts de ses maîtres américanistes, des groupes pétroliers et de défense, contribuant à une évidente tentative de faire échouer les révolutions arabes en réintroduisant l'Occident et ses interventions militaires au milieu de ce qui est avant tout un processus populaire spontané, l'Allemagne, en s'abstenant au Conseil de Sécurité de l'ONU,  a au contraire indiqué le chemin de la diplomatie à venir de l'Euroland, qui doit au plus vite entreprendre de débattre de l'avenir du monde avec les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) au lieu d'être le docile roquet de Washington. (suite)"

21/03/2011

deer hunter

j'adore la superbe chorégraphie des ghinzettes!! ha ha! cool le cow-boy.

Un âge d'or?

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L’Islam original est arabe car né en Arabie après la révélation faite au prophète Mahomet, simple bédouin chassé de la Mecque par ses pairs pour la ville de Yathrib- qui deviendra Médine. Ce premier islam, arabe par les hommes et la langue, va déferler sur toute la péninsule arabique puis l’ensemble du pourtour méditerranéen -non arabe- en moins d’un siècle, et jusqu’en Asie centrale, sur les bords de l’Indus qu’Alexandre avait atteint également.

Or bon nombre d’auteurs prompts à célébrer le miracle arabe, l’âge d’or islamique font la confusion -volontaire ou non- entre la langue, arabe qui s’est imposée à tous les peuples colonisés, et la civilisation arabo-musulmane : or la très grande majorité des auteurs musulmans qui ont fait cet « age d’or » par leurs écrits, leurs recherches, leurs traductions, n’étaient pas arabes, mais persans ou byzantins, chrétiens ou juifs…

Le mythe de la civilisation arabo-musulmane consiste à croire que ce sont les Arabes qui ont inventé les sciences et que c’est grâce à l’Islam qu’une brillante civilisation a pu voir le jour. Or ce mythe ne résiste pas à la réalité.

Depuis la sortie des Arabes hors de l’Arabie, apparaît en effet une civilisation flamboyante…mais qui flamboie de ses composantes étrangères : byzantine d’abord, puis persane. L’âge d’or de l’islam, c’est Byzance, dans un premier temps, et l’or de la Perse ensuite. L’islam civilisation désigne en réalité l’ensemble des emprunts faits aux convertis étrangers, voire aux dhimmis, c’est-à-dire aux juifs et aux chrétiens refusant la conversion à l’islam et  "protégés"/ rançonnés par les musulmans. La grande habileté des califes, Omeyyades, Abbassides et Sassanides puis enfin des thuriféraires de cet âge d’or de l’Islam –notamment en Occident,  fut d’avoir attribué ces emprunts à l’islam.

Mais si l’on a la curiosité de s’enquérir de l’origine des savants à qui l’on doit cette civilisation, on constate que la plupart d’entre eux ne sont pas arabes ni même musulmans, même s’ils écrivent en arabe…Tous les lettrés de l’empire arabo-musulman écrivent alors en effet en arabe, quelle que soit leur confession et leur origine.

En fait cet humanisme arabe, cet âge d’or arabo-musulman n’a rien à voir avec l’ethnie concentrée dans la péninsule Arabique, pas plus d’ailleurs qu’avec le strict message de l’islam. Le mot arabe se réfère uniquement à la langue. Pour être honnête, il aurait fallu parler d’« humanisme en langue arabe », pour ne pas engendrer d’équivoque.

Durant cette brillante parenthèse, du IVème au Xème siècle, de Bagdad à Cordoue, en passant par Ispahan, Damas, le Caire et Fès, tous les intellectuels, les écrivains, les hommes de science utilisent la langue arabe pour parler de savoirs qui sont considérés comme étrangers, intrus, comme la philosophie Grecque, la médecine. Tout savoir écrit est d’expression arabe, qu’il émane de chrétiens, de juifs ou de musulmans.

Avicenne, effigie, à son corps défendant de cet âge d’or arabe mythique, en arabe Ibn Sinâ, né prés de Boukhara, serait aujourd’hui Ouzbek. Il fut toute sa vie persécuté par le pouvoir Turc sunnite car c’était un chiite, et traité en hérétique dans le monde musulman. C’est parce que ses œuvres furent traduites en latin à Tolède au XIIème siècle que l’Occident chrétien connut celui qui fut appelé Avicenna en français. La traduction latine des œuvres d’Avicenne a exercé une influence sur la pensée médiévale de l’Occident qui découvrait Aristote à travers les commentaires Avicenniens. Mais sans l’Occident, Avicenne serait resté un hérétique musulman sans gloire posthume, car considéré comme un « diable » par les juristes traditionnels de l’islam…

Parmi ces sciences dont la création est attribuée par beaucoup à l’islam, les mathématiques sont emblématiques. Elles furent en fait héritées de traditions antiques, principalement grecques et indiennes. « Au départ la branche des mathématiques, constituée par l’arithmétique, la science du calcul ou ‘ilm al hisab, fut tirée des textes grecs qui avaient été conservés par des chrétiens nestoriens irakiens ; Puis cela fut transformé considérablement par l’adoption de méthode de calcul et de notation numérique indiennes- y compris l’usage du zéro et de la numération décimale de position- qui furent combinées à des habitudes d’origine babyloniennes. » (1) La géométrie, autre branche des mathématiques se fonda sur la traduction, dés le IXème siècle, d’ouvrages grecs parmi  lesquels les Eléments d’Euclide. Le terme arabe al-jabr pour désigner l’algèbre laisse croire que les arabes auraient inventé l’algèbre alors que les procédés algébriques proviennent de sources plus anciennes babyloniennes et d’ouvrages grecs, hébreux et indiens. L’algèbre atteint son apogée grâce aux travaux réalisés en Iran, entre la fin du XIème et le début du XIIème siècle, par le fameux Omar Khayyam.

La médecine est également une science largement héritée de l’antiquité, pratiquée par des savants non musulmans ou récemment convertis, la plupart du temps extérieurs à la société islamique traditionnelle. Sachant que la plupart des écrits de grecs furent traduits en arabe par des  chrétiens orientaux, syriaques en particulier (le syriaque constituant la langue intermédiaire par excellence entre le grec et l’arabe). C’est grâce aux traductions d’Hippocrate et Gallien que les médecins en terre d’islam purent devenir les dignes successeurs des grecs. Et à cet héritage hellénique il faut ajouter l’héritage de l’Inde et de la Perse.

De façon générale, beaucoup d’intellectuels musulmans rédigèrent leurs œuvres en arabe mais ils n’étaient pas arabes, mais perses ou byzantins…Dans leurs écrits, on retrouve les idées de Platon, d’Aristote, de Gallien, de Porphyre, mais aussi la sagesse iranienne ancienne, la sagesse de l’inde, l’éthique arabe d’avant l’islam.

C’est effectivement l’émergence d’une civilisation singulière -par ses avancées propres, son génie propre mais aussi par sa capacité à transmettre une partie de l’héritage culturel antique- mais qui a peu à voir avec les arabes et rien à voir avec l’islam ! Parce qu’elle est le fait, pour l’essentiel, de non arabes, qui étaient devenus la majorité au sein de l'empire arabo-musulman. L’ennui , c’est que cette civilisation brillante, née à l’ombre de l’islam mais d’origine étrangère comme on vient de le voir, fut toujours en concurrence avec l’islam religion, l’islam arabe des origines, car elle n’avait rien de musulman ni d’arabe.

« Par un curieux acharnement à travestir le vrai, nos livres pour l’enseignement, des petites classes au lycées, s’appliquent à faire croire que les auteurs de l’antiquité ont tous sombré dans un noir oubli dés la chute de Rome et ne furent à nouveau connus en Occident que par les Arabes qui, eux, prenaient soin de les traduire. Ce n’est qu’au temps de la Renaissance, au réveil d’un sommeil de plus de mille années, que les humanistes, en Italie puis en France puis en Angleterre auraient pris le relais et étudié les textes grecs et romains. Vérité sans appel que toute sorte de romanciers, de polygraphes et de journalistes pour revues d’histoire ou de culture acceptent encore sans chercher à y voir d’un peu plus prés. Pourtant, tout est à revoir. On nous dit : « Sans les arabes, vous n’auriez pas connu Aristote!» C’est inexact, archi faux. Les leçons et les principaux ouvrages des savants, philosophes, poètes, dramaturges de l’Antiquité ne furent jamais, à aucun moment, ignorés des lettrés en Occident. Parler d’ « arabes » n’est pas seulement une facilité de langage mais une grave impropriété qui cache sans doute une mauvaise action, à savoir la volonté de taire la véritable identité des auteurs musulmans les plus féconds et les mieux connus, ceux qui ont le plus écrit en toutes sortes de domaines. C’étaient pour la plupart des Syriens, des Egyptiens ou des Espagnols qui, soumis par la conquête, avaient adopté la langue et l’écriture des maîtres. Les Perses, eux, avaient gardé leur langue.

En tout état de cause, les clercs d’Occident n’ont pas attendu les musulmans. Aristote était connu et étudié à Ravenne au temps du roi des Goths Théodoric et du philosophe Boèce, dans les années 510-520, soit plus d’un siècle avant l’Hégire. Cet enseignement, celui de la logique notamment, n’a jamais cessé dans les écoles cathédrales puis dans les toutes premières universités et l’on se servait alors de traductions latines des textes grecs d’origine que les érudits, les philosophes et les hommes d’Eglise de Constantinople avaient pieusement gardés et largement diffusés. Les traductions du grec en langue arabe et de l’arabe en latin, que l’on attribue généralement à Avicenne, Averroès et à Avicébron, sont apparues relativement tard, pas avant les années 1200, alors que tous les enseignement étaient déjà en place en Occident et que cela faisait plus d’un siècle que la logique, directement inspirée d’Aristote, était reconnue comme l’un des sept arts libéraux du cursus universitaire. (…) Ces traducteurs auxquels nous devrions tant, n’étaient certainement pas des Arabes et, pour la plupart, pas même des musulmans. Les conquérants d’après l’hégire ne portèrent que peu d’intérêt à la philosophie des grecs de l’antiquité dont les populations soumises, en Mésopotamie, en Syrie ou en Chaldée, gardaient pieusement les textes et les enseignements. (…) Pendant plusieurs centaines d’années, les grands centres intellectuels de l’Orient, Ninive, Damas et Edesse, sont restés ceux d’avant la conquête musulmane. La transmission du savoir y était assurée de génération en génération et les nouveaux maîtres n’y pouvaient apporter quoi que ce soit de leur propre. En Espagne, la ville de Tolède et plusieurs autres cités épiscopales ainsi que les grands monastères étaient des centres intellectuels très actifs, tout particulièrement pour les traductions de l’antique, bien avant l’invasion musulmane et la chute des rois Wisigoths. L’école des traducteurs arabes de Tolède est une légende, rien de plus.

En réalité, ces travaux des Chrétiens sous occupation musulmane n’étaient, en aucune façon, l’essentiel. Ils ne présentaient que peu d’intérêt. Les Chrétiens d’Occident allaient aux sources mêmes, là ou ils étaient assurés de trouver des textes authentiques beaucoup plus variés, plus sincères et en bien plus grand nombre. Chacun savait que l’empire Romain vivait toujours, intact, vigoureux sur le plan intellectuel, en Orient. Métropole religieuse, siège du patriarche, Constantinople est demeurée jusqu’à sa chute et sa mort sous les coups des Ottomans de Mehmet II, en 1453, un centre de savoir inégalé partout ailleurs. On n’avait nul besoin d’aller chercher l’héritage grec et latin à Bagdad ou à Cordoue : il survivait, impérieux et impérissable dans cette ville chrétienne, dans ses écoles, ses académies et ses communautés monastiques. Les peintures murales et les sculptures des palais impériaux contaient les exploits d’Achille et d’Alexandre. Les hommes d’église et de pouvoir, les marchands même, fréquentaient régulièrement Constantinople et avaient tout à y apprendre. Nos livres de classe disent qu’ils ont attendu les années 1450 et la chute de Constantinople pour découvrir les savants et les lettrés grecs ! Mais c’est là encore pécher par ignorance ou par volonté de tromper. C’est écrire comme si l’on pouvait tout ignorer des innombrables séjours dans l’Orient, mais dans un Orient chrétien de ces Latins curieux d’un héritage qu’ils ne pouvaient oublier. En comparaison, les pays d’islam n’apportaient rien d’équivalent. » (2)

(1) Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, p. 551.

(2) Jacques Heers, L’histoire assassinée, p. 170, 171. Ed de Paris 2006.

 (Photo: l'âge d'or d'Adriana Lima)


podcast

18/03/2011

reddition?

Le message disait RAPE RAPE RAPE YOUCAN DO IT IN FINLAND.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Le pire ennemi est toujours l'abandon idéologique ou le mépris de soi."

Hervé Juvin, Le renversement du monde, 2010.

"Toute reddition des armes implique un acte irrévocable qui atteint le combattant à la source même de sa force. Je suis convaincu que la langue elle-même en est atteinte. On s'en rend surtout compte dans la guerre civile, ou la prose du parti battu perd aussitôt de sa vigueur. Je m'en tiens là-dessus au "Qu'on se fasse tuer" de Napoléon. Cela ne vaut naturellement que pour des hommes qui savent quel est notre enjeu sur cette terre. "

Ernst Jünger, Jardins et routes, 1942.

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Il y a d'autres façons de rendre les armes que de perdre une guerre.

Les occidentaux, les européens en particulier, liquidés par un pseudo-universalisme mortifère et une indifférenciation délirante qui leur font oublier ce qui leur est propre et singulier, ont perdu de vue ce qui fait sens et légitimité partout ailleurs que chez eux sur la planète: la religion, le fait culturel sinon ethnique, la tradition, la longue durée. Penser que la destinée manifeste d'un Nigérian, d'un Marocain ou d'un Turc est de DEVENIR un européen est une absurdité. L'émanation d'un ethno-centrisme délirant et destructeur.

Ne plus assurer le renouvellement des générations, oublier sa culture, refuser de la transmettre à ses enfants, abattre les frontières et toutes les possibilités de distinguer ce qui nous est propre et ce qui ne l'est pas, ce qui est ennemi de nous-même et ce qui ne l'est pas, reste le meilleur chemin vers la servitude.

Le monde tel que nous le connaissions est en train de s'écrouler. Peut-être est-il temps de se réveiller.

15/03/2011

adolf

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« Pendant plus de vingt ans, on a entendu qu'il fallait “briser les tabous”, rejeter le “politiquement correct”, dénoncer la “pensée unique” s'affranchir de la bien pensance » […] C'est ainsi qu'une petite troupe de publicistes et d'intellectuels, sous couverts d'anticonformisme ont réhabilité les réflexes de la droite la plus identitaire.

Chacun dans son style […] [ils] ont choisi le refus du métissage, la foi sécuritaire et la défense de l'identité nationale pour chevaux de bataille, occupant sans relâche studios de télévision et colonnes des journaux pour clamer qu'on les empêche de parler et jeter à tous vents les clichés les plus éculés de la droite nationaliste et conservatrice.

Débarrassée (officiellement) des vieilleries pétainistes et antisémites de son père, Marine le Pen n'avait plus qu'à tendre son brun tablier. » L Joffrin

Il fut un temps, avant guerre, dans une Europe qui inventa le fascisme (Italien) et la national socialisme (Allemand), ou la lutte anti fasciste fut légitime et représentait un mouvement authentique car anti totalitaire de démocrates versus des régimes révolutionnaires autoritaires.

Le malheur est que ce mouvement fut rapidement et habilement récupéré puis instrumentalisé avec succès par la mouvance communiste, au premier plan de laquelle, le parti communiste Soviétique (PCUS), qui part le biais du Komintern organisa efficacement un combat idéologique contre tout ennemi de la révolution Bolchevique. L’imposture de ce positionnement anti fasciste éclata au grand jour quelques mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale avec la signature des pactes nazi- soviétique (Molotov- Ribbentrop) qui scellaient l’alliance tactique des deux totalitarismes. Cet événement dramatique et totalement stupéfiant au regard de la prétendue « lutte anti fasciste » de l’internationale communiste, permit à quelques «  idiots utiles » d’ouvrir les yeux (tardivement) sur le caractère totalitaire de cette idéologie qui comptait déjà plusieurs millions de morts criminelles à son actif.

Secondairement, après 1945, alors même qu’elle aurait du s‘éteindre avec la mort des fascismes Européens (fascisme « normal » et fascisme « radical » selon la distinction d’Ernst Nolte), cette « lutte anti fasciste » fut constamment réactivée et instrumentalisée par l’Union Soviétique, seule puissance totalitaire parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale. L’imposture réside précisément dans le fait que ce prétendu « front anti fasciste » ne fut qu’ « anti fasciste » mais jamais antitotalitaire.

« Ce progressisme de combat, instrumentalisé par les maîtres de la propagande communiste va se transformer, après la disparition du régime nazi et de ses alliés, en idéologie politique de substitution. » (PA Taguieff, Les contre réactionnaires)

Commence alors l’histoire de l’anti fascisme sans fascisme…, ou l’objet de ce combat va être remplacé par une chasse au Mal politique, incarné par les  « puissants », les « dominants », les  « bourgeois », « capitalistes », « contre révolutionnaires », « conservateurs », etc., globalement tout ce qui n’est pas progressiste… tous réactionnaires ! Ces visages supposés de  « la réaction » sont dénoncés par les milieux « progressistes » comme « fascistes » ou « d’extrême droite », alors même qu’ils ne le sont la plupart du temps nullement. Cette diabolisation extrême de tout ce qui n’appartient pas au camp « progressiste », c’est à dire le camp du Bien, de la Raison, du Progrès et de la Révolution, figurant une « menace fasciste » largement imaginaire va devenir un des moteurs du  « progressisme » dans la période post nazie, fonctionnant comme un moyen de chantage permanent. L’instrumentalisation réussie de cette imposture idéologique par le totalitarisme communiste  constitue ainsi une doctrine de haine doublée d’un permis de haïr avec bonne conscience, bref, une machine à fabriquer des ennemis absolus.

Hormis Sternhell et BH Levy qui considèrent ,de façon rapide, qu’il existe bien une tradition fasciste en France, remontant même avant l’émergence des fascismes Européens (une sorte de  protofascime) , incarnée par les mouvances d’extrême droite avant guerre (ligues diverses, Action Française, Croix de feu, etc), puis la révolution nationale Pétainiste, l’OAS et le Front National, une majorité d’ historiens de premier plan (Rémond, Furet, Besançon, Renzo de Felice, etc.) s’accordent à penser que la France n’a jamais connu de mouvance fasciste organisée et durable. Emilio Gentile, universitaire italien considéré comme un des meilleurs spécialiste du fascisme italien le définissait ainsi :

« Le fascisme est un phénomène politique moderne, nationaliste et révolutionnaire,antilibéral et antimarxiste,organisé en un parti milice, avec une conception totalitaire de la politique et de l’Etat, avec une idéologie à fondement mythique, viril et anti-hédoniste, sacralisée comme religion laïque, qui affirme la primauté absolue de la nation, entendue comme communauté organique, ethniquement homogène, hiérarchiquement organisée dans un état corporatif, avec une vocation belliqueuse, une politique de grandeur, de puissance et de conquête, visant à la création d’un ordre nouveau et d’une nouvelle civilisation. » (E Gentile, Fascisme, histoire et interprétation)

Amalgamer aujourd’hui au fascisme à petite moustache la droite libérale/ Orléaniste (selon René Rémond) du pitre à talonnettes ou le discours Gaullien/souverainiste/Bonapartiste d’un Zemmour est donc évidemment une imposture.

Quand l’ennemi ne peu décemment plus prendre la figure du nazisme, il est alors facile de le réinventer sur la base de quelques caractérisations négatives en puisant dans un stock d’épithètes (« archaïque »,  «rétrograde », « passéiste », «réactionnaire », « de droite », « d’extrême droite », « populiste », « xénophobe », « raciste », « fasciste »,  « libéral », « ultra libéral », « impérialiste »,  « atlantiste », « pro américain », « sioniste », « chafouin », « crispé », « rigide », « nauséabond », ad lib). Bref, si les réactionnaires n’avaient pas existé, les progressistes les auraient inventés…

« L’opium « néo-antifasciste » permet aux « intellectuels de gauche »  les plus invertébrés, désertés par la pensée et le courage, de se supporter eux-mêmes. Leur ressentiment se fixe sur ceux qui sauvent l’honneur de la réflexion libre, dont l’existence même leur porte ombrage. (…) Un utopisme de carte postale tient lieu de pensée prospective. Le culte des bons sentiments et l’épuration magique remplacent les projets ; l’intellectuel délateur reprend du service. » (PA Taguieff, ibid)

La vérité est que l’écrasante majorité de la classe politique contemporaine européenne pense désormais pareil et communie dans les mêmes corpus idéologique moderne, à savoir :

-le marché faisant société au détriment d'autres valeurs civilisationnelles,

-la culture de l'indétermination (du Même), et la haine des frontières, des identités et de soi, l'oubli (la répudiation) du fait ethnique, culturel, national sinon religieux, dans un monde qui reste profondément différencié, tribal, ethnique et violent,

-l’individu nomade/ sans-frontièriste bardé de droits inaliénables, au détriment de la communauté et du Bien commun,

-la quête effrénée de l’autonomie de chacun, de l’émancipation à l’égard de –presque- toute hétéronomie,

-l'arrogant catéchisme occidental des « droits de l’homme » et de la shoah, nouvelle « religion de l’Occident » (Barnavi) et censément universels,

-la pensée magique selon laquelle qui ne se désigne pas d'ennemis n'en a pas! (Julien Freund), etc...

A droite, le parti légitimiste (les vrais réactionnaires) est moribond, le parti souverainiste (Gaullistes) est minoritaire, les libéraux sont partout.

A gauche, nos « forces de progrès » ont abandonné toute critique du capitalisme globalisé pour se faire les ambulances de la globalisation selon Mittal, quitte à se réfugier dans le compassionnel (qui ne mange pas de pain) et la « lutte contre toutes les formes de discrimination » à moustaches…Où comment se rallier à la mondialisation néo-libérale et sa stratégie de libre circulation « sans entraves » des capitaux, hommes et marchandises sous couvert d’humanitarisme compassionnel.

Il n’y a pas plus de fascisme dans la pensée d’un Zemmour que de common decency dans la tête plate d’un Joffrin ou d’un Marcelle. Le carton d’une MLP provient de sa récupération habile sinon sincère ( ?) de tout un corpus de valeurs républicaines (le peuple souverain, l’Etat de droit, la raison d’Etat, le refus du communautarisme, la laïcité, le patriotisme, etc.) bazardé par nos pastèques progressistes, à coup de « parrainage citoyen », de « citoyenneté musulmane » ou d’« accommodements raisonnables » foireux, produits de cette idéologie libérale-libertaire et d’une bonne dose de clientélisme cynique.

Contrairement à cette nouvelle classe politico-médiatique germanopratine et marrakchie puante (genre Bruno Gaccio et BHL), la France-d’en-bas, comme dit le gros con de VRP en boulons du Poitou, SAIT que ces questions d’identité, de souveraineté populaire, de valeurs communes, de flux migratoires, de place de la religion ou de l’Etat dans la société sont essentielles pour vivre ensemble en paix.

Le fameux "front républicain" de nos modernes n'a plus de républicain que le nom. Et ils le savent. Bien fait pour leur gueule. Ce qui est bien, c’est que l’on ne peut pas indéfiniment faire l’économie du réel et que la fameuse botte souveraine de la réalité commence à leur revenir dans la gueule. Et c’est que le début. Hu Hu ! Et, circonstance agravante, ils comprennent que les mensonges, les menaces, tout ce barnum pseudo-anti-raciste bien-pensant ne fonctionne plus, que les français de plus en plus confrontés au chaos moderne ne les suivent plus et se saisissent du gourdin MLP pour leur taper sur la tronche! Ha ha!

«  La botte souveraine de la réalité, disait le vieux Léon. Les censeurs, les idéologues, les inquisiteurs de la pensée libre travestissent la réalité, la badigeonnent de leurs mensonges, traînent en justice ceux qui osent égratigner les façades peinturlurées. Et puis un jour, on entend un bruit de plus en plus proche, un fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer, géante, irrésistible, « la botte souveraine de la réalité » vient, s'impose. Le contreplaqué de mensonges s'écroule, le glapissement des folliculaires stipendiés s'étrangle, les mots prostitués retrouvent leur sens. La réalité se dresse devant nous, irréfutable. Bien vu, camarade Trotski ! » (Andrei Makine, Cette France qu'on oublie d'aimer, 2006)


podcast

(musik: vieiille complainte juive d'origine berbère, fournie par E Zemmour)

13/03/2011

97%

L’ancien dissident soviétique Vladimir Boukowsky n’a pas hésité à comparer l’Union Européenne à l’ancienne URSS : « Comme l’Union soviétique, l’Union européenne porte en elle les germes de sa propre perte, déclarait-il récemment. Quand elle s’écroulera, elle laissera derrière elle une immense destruction ». (Alain de Benoist, Junge Freiheit, juin 2008)

C’est sans doute ce que démontre l’extraordinaire vote, passé inaperçu, qui s’est déroulé au parlement de Strasbourg le 21 février 2008, lorsqu’un amendement présenté par Ricard Corbett et Íñigo Méndez de Vigo, qui se bornait à proposer que l’Union européenne « s’engage à respecter le résultat du référendum irlandais », a été rejeté par 499 eurodéputés contre 129. Un Parlement s’engageant démocratiquement à ne pas respecter un vote démocratique, événement stupéfiant, encore jamais vu, qui pourrait d’ores et déjà constituer un bel objet d’étude pour les spécialistes de science politique!

Bon. On pouvait avoir de sérieux doute sur la légitimité démocratique de cette technocratie Bruxelloise, véritable Nouvelle classe politico médiatique, arrogante et toute puissante, mais le scénario Irlandais est définitivement éclairant sur le mépris total de nos élites à l’égard de toute manifestation populaire, fut-ce un vote démocratique, et sur le caractère despotique de cette Union Européenne.

L’Irlande est le seul pays de l’UE que sa constitution oblige à soumettre à référendum la ratification du traité de Lisbonne, adopté partout ailleurs en Europe à la seule initiative des gouvernements ou des parlements –souvent à rebours du verdict des peuples européens, théoriquement souverains. Les Irlandais ont voté NON le 12 juin 2008. Dans toute structure véritablement démocratique, ce seul vote aurait du bloquer le processus de ratification du traité de Lisbonne et entraîner une crise politique débouchant sur la réécriture d’un Traité de Constitution Européenne conforme aux attentes des peuples concernés.

Il n’en est rien.

Non content de mépriser le vote d’un peuple (et d’autres) européen, nos élites organisèrent dans un silence médiatique et politique ahurissant un second vote pour le peuple Irlandais, sommé de dire OUI, cette fois-ci. Finalement, il est assez extraordinaire que pareille forfaiture, illustrant parfaitement le caractère essentiellement anti-démocratique de cette entité supra nationale, ne fasse pas plus de bruit. Pour une raison simple : politiciens, journalistes, faiseurs et relais d’opinions, lobbys, partis politiques et parlementaires sont en grande majorité d’accord là-dessus : les peuples européens sont incapables de penser par eux-mêmes et la priorité des priorités reste d’éviter absolument –sauf, malheureusement en cas d’impératif constitutionnel- de lui donner la parole.

Durant l’année 2008, une étude de l’Observatoire de l’Europe a fait apparaître que le groupe PPE-DE, majoritaire, qui rassemble les partis de centre-droit en Europe (dont l’UMP pour la France) et le groupe PSE (socialistes) ont voté dans le même sens sur 97% des votes finaux par appel nominal (rapports, résolutions) examinés par le Parlement européen. La convergence des votes du PPE et du PSE exprimées en pourcentages était de 97%. Constatant déjà la convergence de leurs politiques au plan national, l’historien progressiste Max Gallo avait un jour résumé ceci en disant qu’ « ils se chamaillent sur le perron pour faire oublier qu’ils se partagent la maison ».

Pour qui veut bien ouvrir les yeux, l’Europe que l’on nous vend aujourd’hui se construit contre les peuples européens, pour le bénéfice d'une minorité et ne dispose d’aucune légitimité démocratique réelle. Une hyperclasse politico médiatique nomade et arrogante a pris le pouvoir et entend, avec la complicité de l’essentiel des relais d’opinions nationaux, le garder, par tous les moyens.

L'histoire n'est pas écrite. Les peuples européens, les européens conscients d'être les héritiers et les courriers d'une civilisation millénaire singulière et précieuse savent bien que celle-ci n'est en rien réductible à ce mall festif continental, ce barnum consumériste et multiculturel, cette Babel totalitaire qui se construit sous nos yeux.

« Et puis, c'est une Europe de la sempiternelle discussion ... et toujours sur des bases économiques et juridiques, comme si l'économie et le droit pouvaient être fondateurs. Vous savez l'importance que j'accorde à la décision, or l'Europe est dirigée par une classe discutante qui sacrifie le destin à la procédure dans un interminable bavardage qui ne parvient guère à surmonter de légitimes différents. Ce refus de la décision est lié au mal qui frappe nos élites ; elles ne croient plus à la grandeur de notre continent ; elles sont gâtées jusqu'à la moelle par la culpabilité dont elles transmettent l'agent létal à l'ensemble des Européens. D'où cette dérive moralisatrice qui transforme l'Europe en tribunal, mais en tribunal impuissant.( …)... Impuissant, car nous prétendons régir la marche du monde vers l'équité, mais nous refusons d'armer le bras de cette prétendue justice. La culpabilité névrotique inhibe l'action. Le problème, c'est que l'Europe est construite par des libéraux et par des socio-démocrates, c'est à dire par des gens qui croient dans l'économie comme instance déterminante. C'est pourquoi la neutralisation du politique est pour ainsi dire inscrite dans son code génétique. » (Julien Freund)

listen to Nigel Farage!

12/03/2011

terra nova: pour une secession progressiste

 

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Débat sur l'islam : pour une citoyenneté musulmane

Note Par Marc Cheb Sun, Ousmane Ndiaye.

Le 09/03/2011

La communauté musulmane française n'en finit pas d'être renvoyée, par les médias et la classe politique, à un dualisme simpliste : d'un côté la figure du "musulman modéré", de l'autre "l'islamiste", prétexte à toutes les peurs et replis identitaires. Marc Cheb Sun et Ousmane Ndiaye, auteurs de l'appel "L'islam bafoué par les terroristes", lancé par Respect Magazine et relayé par Terra Nova en janvier dernier, plaident dans cette note en faveur d'une citoyenneté musulmane. Une parole citoyenne portée par les Français d'origine musulmane peut combattre efficacement la vision du monde binaire opposant Occident contre islam ; elle peut accompagner les mutations de notre identité nationale, qui n'est pas figée mais en mouvement, et qui s'enrichit de leurs apports. (source)


Les citoyens, ces quirites, ces porteurs de lances de l'antiquité Romaine (c'était un privilège, un devoir et une responsabilité), appartenaient à une communauté politique et, par ce fait, disposaient de droits répondant à un certain nombre de devoirs, d'obligations et de privilèges. Egaux en droits, égaux en devoirs, dans la même entité politique.

Parler de « citoyenneté musulmane » revient à nier l'unicité de la communauté politique (du corps politique) française et à sous-entendre que les français d'origine musulmane ou extra-européenne y sont irréductibles (ce qui est peut-être le cas).

Cela revient ainsi, et les auteurs de cet article le savent, à proposer une sécession de la communauté musulmane française vis-à-vis de la communauté politique formée par les autochtones, non-musulmans.

Eventuellement à dissocier citoyenneté et nationalité...sorte de Cité à deux vitesses : la Cité au sens large, c’est-à-dire l’ensemble des Citoyens, et la Cité au sens strict, la Nation, le Peuple souverain, c’est-à-dire l’ensemble des Citoyens nationaux.

« la communauté nationale, hier blanche et d'origine judéo-chrétienne, s'enrichit aujourd'hui des apports des Français issus de l'immigration d'après-guerre, aux couleurs de la diversité et d'origine musulmane pour l'essentiel. A l'épicentre de cette mutation, il y a la question de l'islam, religion quasi-inexistante en France il y un siècle et référence aujourd'hui pour plus de 10% des Français. »


Le constat est juste et appelle plusieurs remarques:
-les autochtones ont-ils  jamais eu leur mot à dire dans cette évolution récente et lourde de conséquences, par ailleurs longtemps niée ou sous-évaluée? Non. Pourquoi ? Qu’attend-on pour le faire ?
-sur quoi se fondent les auteurs pour parler d'enrichissement?
-les auteurs savent pertinemment que l'islam, en tant que corpus religieux, politique, social, pose un double problème aux peuples européens:

1-l'islam a toujours été considéré comme étranger et hostile aux codes et cultures européens, depuis 14 siècles, non sans raisons,

2- il n'a jamais fait la preuve de sa capacité à faire émerger en son sein une quelconque forme d'autonomie à l'égard du fait religieux; à cet égard le fait que parmi les 57 pays composants l'Organisation du Culte Islamique ne figure aucune démocratie est hautement significatif.

Les deux assertions étant liées.

Faire le pari que l'Islam (en tant que civilisation) possède cette capacité de sortie du religieux, singulière et propre au christianisme (comme le pense Gauchet) est une chose. Jouer les démiurges en escomptant de dizaines de millions de musulmans vivant en Europe cette transformation qui ne s'est jamais produite en 14 siècles d'histoire en est une autre. Pourquoi pas un principe de précaution? Des optimistes me diront que le simple fait que ces musulmans vivent désormais en Europe et non en terre d’islam change la donne et pourrait faciliter cette évolution anthropologique de cette communauté vers une émancipation à l’égard de l’hétéronomie religieuse. Possible. Mais si ça ne fonctionne pas ? Que fait-on ? Si, comme on peut le constater dans tous les pays européens accueillant des populations d’origine musulmane, c’est le communautarisme et la sécession à l’égard des cultures autochtones qui prévaut, que se passe-t-il ?

« Les sociétés de traditions musulmanes sont, elles-mêmes, en mutations, portées par une forte aspiration démocratique. »

c’est vite dit ! Que ces sociétés souhaitent s’affranchir des tyrannies qui les oppriment est un chose, que cela débouche sur une structuration démocratique de ces sociétés en est une autre. Rien ne le dit, ou plutôt, TOUT dans l’histoire d’islam plaide contre.

Et puis, revendiquer une « citoyenneté musulmane «  correspondant à cette communauté musulmane, c’est oublier un peu vite que l’Etat français ne reconnaît –jusqu’à ce jour et malgré le travail de sape de nos amis américains (cf Wikileaks et les câbles de Rivkin sur la nécessité de « faire monter des leaders issus des minorités maghrébines et sub-sahariennes) que des hommes libres, non des communautés. Pour paraphraser Stanislas de Clermont-Tonnerre en 1791 on pourrait dire : « tout donner au musulman comme individu, tout refuser au musulman comme nation » Il est assez stupéfiant qu’à revers de la philosophie émancipatrice de 1789, ces auteurs excipent de l’idée de communauté musulmane…comme moyen de faire émerger une « citoyenneté «  communautaire.

Bref, tout ça ne tient pas debout.

« Pourquoi ? Parce que la représentation dans les médias souffre d’une pratique courante des amalgames et de l’usage des stéréotypes, notamment celui de l’islamiste et du modéré. « L’islam positif » n’y est quasiment jamais représenté. Trois exemples parmi de nombreux autres :

- Les voyages des musulmans à Auschwitz, en mémoire aux victimes de la Shoah, rassemblent depuis des années des groupes importants et ne sont pas médiatisés.

- L’initiative lancée par Respect Magazine, et largement suivie, « L’islam bafoué par les terroristes » a, certes, été très relayée par la presse écrite et les radios, mais très peu par les télévisions.

- Enfin, le tour de France citoyen des Scouts musulmans pour encourager le vote des jeunes des quartiers souffre d’un déficit d’information. »

ha ! ha ! les scouts musulmans et l’adoubement de la Shoah comme témoins d’un « islam positif » ! Pitoyable.

Donc, pas dix mille solutions:

- l'assimilation des étrangers avec une seule communauté de citoyens et de nationaux avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, au risque d'élargir inconsidérément la nation en permettant à des forces antinationales, donc illégitimes, non seulement de s’exprimer mais encore de paralyser la souveraineté nationale,

- l'adoption d'une vision multiculturaliste de la société avec plusieurs communautés distinctes de nationaux/citoyens cohabitant sur le même territoire, au risque de créer les conditions de la guerre civile pour le contrôle du territoire,

-soit la dissociation de l'idée de nation et de citoyenneté.

NB: Terra Nova est un think tank libéral-progressiste dirigé par Olivier Ferrand, énarque Strauss-Kahnien brillant, disposant d'appuis financiers et logistiques majeurs, engagé politiquement dans la mouvance de la "deuxième gauche Rocardienne", proche de Rocard, donc, de Jospin et de DSK. Européiste convaincu et mondialiste, membre et young leader 2005 du trés puissant lobby US French Américan Foundation.

Une France indivisible?

pour mémoire, Rokhaya Diallo est un des clones féminins de Ferrand, outil de la propagande multiculturelle US pour l'émergence de young leaders issus des communautés extra-européennes dans les cercles de pouvoir européens, futurs relais des politiques US en Europe (les américains regardent simplement les études prospectives démographiques sans regard idéologique...)

10/03/2011

peak oil?


2/2 Lindsey Williams: les réserves de pétrole US

peak oil? manip des majors? conspiration planétaire? pipeau?

difficile de se faire une idée..

point de vue hérétique toujours intéressant.

09/03/2011

Welsh's lounge


Avant de partir - The Deer Hunter 

LOL

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" (...) Nul n’ignore les risques de guerre civile, larvée ou déclarée, quand les “minorités visibles” – ou moins visibles – auront pour elles la force du nombre. Nul n’ignore que cette force, maintes études démographiques la présument à échéance d’une génération. Nul n’ignore qu’elle anéantira les velléités d’“intégration” serinées sans conviction par les autorités publiques et les militants du “multiculturalisme”. Nul n’ignore que déjà des zones urbaines et suburbaines sont à feu et à sang, comme si l’on s’y préparait d’avance à des flambées de violence moins ponctuelles et moins sectorisées. Nul n’ignore que tôt ou tard la peur des autochtones les incitera à organiser des milices privées.

Pour l’heure, ils décampent des quartiers “multiculturels”, non sans une sourde rancœur. Peu et mal contrôlées, les vagues d’immigrants sont le souci majeur des sociétés européennes, et la crise économique surajoute aux tensions des fantasmes tout aussi incontrôlables. Mais pas inexplicables. En privé, les élus, les magistrats, les policiers, les experts concernés évoquent le sujet à longueur de temps avec une dose variable d’angoisse et de résignation. En privé, les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur chargés des dossiers relatifs à l’immigration – légale ou clandestine – affirment tous que la conjonction du “droit du sol” en l’état et de la culpabilité de nos compatriotes de souche aboutira à une catastrophe par une pente fatale. Tous, qu’ils soient de gauche, de droite ou d’ailleurs. Bref, en privé, les plus enclins à l’ouverture des vannes admettent que ça finira très mal. (...)"

Denis Tillinac, 2011.

(...) La vi­sion développée dans le roman [Le camp des saints] sera sans doute une réalité au­tour de 2050. La plupart des démographes sont d’accord sur le caractère inéluctable du phénomène, qui touche d’autres pays d’Europe. Les minorités dites visibles seront alors des majorités et ce sont les Français dits de souche qui seront minoritaires. Des pans entiers de ce pays seront peuplés de Français d’origine extra-européenne.

On me dira que la France a été constituée par des vagues d’immigration successives. Certes, mais l’immigration des siècles précédents était composée d’immigrés d’origine européenne, qui, en deux ou trois générations, se sont intégrés dans le modèle français. Or, le modèle d’intégration républicain se révèle inopérant depuis au moins une décennie. On assiste à la prolifération du communautarisme, à la juxtapo-sition de groupes revendiquant leurs différences ethniques, religieuses, culturelles, qui ne se reconnaissent pas dans le “vouloir vivre ensemble” qui fait le ciment d’une nation, comme le soulignait Renan.

Je défie nos gouvernants de prétendre qu’il s’agit là d’un progrès. Nous sommes ou serons confrontés à un retour à la tribalisation, qui m’apparaît comme le contraire de la civilisation. On a beaucoup parlé, récemment, de la nature de l’identité française, des limites de notre capacité assimilatrice, et puis on a enterré le débat dès que Big Other a froncé le sourcil. Qu’est-ce que Big Other ? C’est le produit de la mauvaise conscience occidentale soi­gneusement entretenue, avec piqûres de rappel à la repentance pour nos fautes et nos crimes supposés –  et de l’humanisme de l’altérité, cette sacra-lisation de l’Autre, particulièrement quand il s’oppose à notre culture et à nos traditions. Perversion de la charité chrétienne, Big Other a le monopole du Vrai et du Bien et ne tolère pas de voix discordante.

Je n’ai jamais été un écrivain engagé, mais je n’ai jamais, non plus, dissimulé mes convictions, et j’aimerais que le Camp des saints ouvre les yeux des lecteurs sur les mensonges et les illusions qui pervertissent notre vie publique. Depuis sa parution, j’ai reçu énormément de courrier, et j’ai discuté avec nombre d’hommes po­litiques, de droite et de gau­che. Ce qui m’a frappé, c’est le contraste entre les opinions exprimées à titre privé et celles tenues publiquement. Double langage et dou­ble conscience… À mes yeux, il n’y a pire lâcheté que celle devant la faibles­se, que la peur d’opposer la légi-timité de la force à l’illégitimité de la violen­ce.

Je crains, hélas ! que l’épilogue de la pièce ne soit déjà écrit, mais j’aurai au moins joué mon rôle d’estafette et essayé de libérer le pouvoir de la parole. À l’âge que j’ai, du reste, je n’ai plus rien à perdre : cette réédition est ma dernière “sortie”. L’occasion de rappeler, sans mépris et sans haine, que l’Autre, contrairement à ce qu’assurait François Mitterrand, n’est pas totalement chez lui chez moi ! (...)"

Jean Raspail, 2011.

(illustration: merci au regretté blog PDMP/ Police Du Monde Parodique)

NB: Pour illustrer cette déconnection et cette lâcheté stratosphériques, propres à nos décideurs, jetez un coup d'oeil aux voeux délirants du pitre Morin dans sa cuisine (add: ho putain que je me marre en regardant cette mise en scène culinaire ridicule, j'ai cru un moment qu'il allait sortir une kro du frigo! sans dec, quelle nullité ce mec!!ha ha!) et ré-ecoutez JF Kahn off sur le remplacement démographique à l'oeuvre.

07/03/2011

anarchist tory

george orwell

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« C’est cette nécessité de protéger la civilité et le langage traditionnels contre les effets de la domination de classe, qui est, vraisemblablement, à l’origine du besoin si souvent ressenti par Orwell de réhabiliter une certaine quantité de conservatisme. Aucune société décente, en effet, ne peut advenir ni même être imaginée, si nous persistons, dans la tradition apocalyptique ouverte par Saint Jean et Saint Augustin, à célébrer l’avènement de l’homme nouveau et à prêcher la nécessité permanente de faire du passé table rase. En réalité, on ne peut espérer changer la vie si nous n’acceptons pas de prendre les appuis appropriés sur un vaste héritage anthropologique, moral et linguistique, dont l’oubli et le refus ont toujours conduit les intellectuels révolutionnaires à édifier les systèmes politiques les plus pervers et les plus étouffants qui soient. C’est une autre manière de dire qu’aucune société digne des possibilités modernes de l’espèce humaine n’a la moindre chance de voir le jour si le mouvement radical demeure incapable d’assumer clairement un certain nombre d’exigences conservatrices. Telle est, de ce point de vue, la dernière et la plus fondamentale leçon de 1984 : le sens du passé, qui inclut forcément une certaine aptitude à la nostalgie, est une condition absolument décisive de toute entreprise révolutionnaire qui se propose d’être autre chose qu’une variante supplémentaire des erreurs et des crimes déjà commis.

« - A quoi devons nous boire cette fois [demanda O’Brien] ? A la confusion de la police de la pensée ? A la mort de Big Brother ? A l’humanité ? A l’avenir ?

- Au passé, répondit Winston.

- Le passé est plus important, consentit O’Brien gravement. » »

(Orwell anarchist tory, JC Michéa)

06/03/2011

maffieux

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« Après les trafics d’organes, nouvelles révélations sur le Kosovo. Le député européen Pino Arlacchi,, par ailleurs directeur exécutif de l’office de l’ONU pour le contrôle des drogues et de la prévention du crime (OCDPC), vient de mettre les pieds dans le plat : « J’ai étudié la maffia au Kosovo, ce qui veut dire, au fond, le gouvernement Kosovar. A mon sens, l’attitude des pays européens est ambiguë. D’un côté, ils déclarent soutenir le gouvernement kosovar, de l’autre ils tournent la tête pour ne pas voir qu’une élite maffieuse est arrivée au pouvoir au Kosovo. » Selon lui, le Kosovo est devenu « le centre de la criminalité en Europe (et la ) plaque tournante du trafic d’héroïne Afghane. »

Faits et Documents, 15-28/02/2011.

(photo: le pitre Kouchner en compagnie du Premier ministre de la République du Kosovo et fondateur de l'UCK, Hashim Thaçi) 

05/03/2011

parlure vulgaire

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Zemmour et Finkielkraut sont dans une felouque (par Pierre Marcelle)

"Essayez d’écrire ça : Eric Zemmour est un étron. Considérez sa parlure vulgaire, ses références approximatives, ses esclaffements retenus et son propos chafouin, également propres à toutes les esquives, et constatez comme tout en lui révulse. (...)"

 Une mienne amie progressiste m’ayant acheté ce matin le Libé du jour, j’ai du me fader ce petit billet haineux du pitre Marcelle, conchiant allégrement les personnages de Zemmour et Finkielkraut en gros accusés d’être les méchants thuriféraires d’un « brumaire de droite », d’une révolution conservatrice qui devrait faire rire même les lecteurs de Valeurs Actuelles… « Chafoin », « xénophobie », « racisme d’Etat », etc., etc., rien n’est épargné au lecteur du pénible délire du pauvre Marcelle en proie au fantasme (il est vrai alimenté –de façon tout aussi fantasmatique- par le petit nain à talonnettes qui dort à l’Elysée) du terrible retour d’un ordre moral, sécuritaire, clérical et militaire dans notre vieux pays saturé par les oukases de firmes globalisées sous couvert de rebellitude progressiste et dont la liquidation de tous les repères symboliques, moraux, religieux ou philosophiques est depuis 40 ans le seul et unique objectif, pour le meilleur intérêt de Bouygues et Nokia.

Je passe sur la référence à Talleyrand (Finkielkraut, un « Zemmour dans un bas de soie ») qui permet d’habiller d’érudition la haine recuite de ce clown invertébré à l’égard de tous ceux qui n’ont pas adopté le catéchisme bien-pensant du torchon des Rothschild. Zemmour et Finkielkraut sont évidemment mieux armés que moi pour se défendre, et tel n’est donc pas mon propos.

Marcelle est archétypal de cette génération néfaste de pseudo-Intellectuels, journalistes,  écrivains, etc, qui, au nom du Progrés™, de l’émancipation™ ou de Droits de l’Homme™ et de cette fameuse lutte contre l’Ordre moral™ ou le retour de la bête immonde™ ou des Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire™ auront mis à bas quelques-uns des remparts les plus nécessaires à la survie d’une nation, d’une civilisation. Marcelle est l’héritier de ces pacifistes d’avant-guerre (dont parle Freund définitivement, je n’y reviendrai pas) qui finirent misérablement sur les routes en mai 40 (et que Dutourd a magistralement décrit dans ses Taxis de la Marne) ou à Vichy…Il est l’archétype de cette classe d’idéologues intransigeants, d’Hébertistes fous, de bolcheviks qui, à force de nier le réel, c’est-à-dire le fait ethnique et civilisationnel au nom d’une fraternité universelle,de Droits de l’homme censément universels qui n’existent que dans leurs cuisines (et encore) et d’une xénophilie pathologique, se préparent un monumental retour de bâton en forme de guerre civile.

« C’est sans doute que Zemmour, vicieuse incarnation de la liberté d’expression en général et de la liberté de la presse en particulier, sera plus utile qu’Hortefeux dans le débat sur la place de l’islam en France, nouvel avatar d’un racisme d’  Etat s’avançant hier derrière un prétexte d’ »identité nationale » et aujourd’hui sous celui de « laïcité »…couine-t-il encore.

Il n’y a probablement que ce genre de pitre progressiste jactant avec ses copains multiculturels à la mosquée de Paris ou sur les toits de l’Institut du monde Arabe pour ne pas voir l’énorme problème que pose aux nations européennes la venue en masse sur ce continent de migrants extra-européens, pour la plupart musulmans, au moment même ou, dogme multiculturaliste aidant, toutes politique d’assimilation, d’acculturation, voire simplement d’intégration ou de respect de la culture d’accueil ont disparues. Deux symboles édifiants : ces ELCO (unités d’enseignement de la langue et de la culture d’origine que promeut une Education « Nationale » en ruine) et le dernier discours du musulman Erdogan aux Turcs d’Allemagne leur enjoignant de transmettre –avant tout- leur culture et leur langue Ottomane, l’assimilation –germanique, en l’occurrence- étant un crime !

Ce « brumaire idéologique » en forme de xénophobie fantasmée dans une Europe qui se couvre –non pas de blanches églises, comme le disait le moine Glaber au mitan du Moyen-Âge- mais de verts minarets est, au contraire de la pauvre rhétorique pseudo-antiraciste de ce guignol, le symptôme d’une révolte profonde et d’ampleur de peuples contre l’irénisme coupable de leurs « élites » et dont ils sont les premiers à subir les conséquences, contrairement aux clones de Marcelle, du haut de leur citadelles leucodermes sécurisées 24/7 (pour combien de temps ?)».

Bref, la rage de Marcelle voyant s'écrouler ses villages Potemkine arc-en-ciel est un vrai bonheur. Ha!Ha!

Mais que va-t-il se passer, me dira-t-on?

De vrais libéraux (Robert, si vous passez par là, éclairez-nous, s’il vous plait !) vous diront que de ce chaos post-républicain post-moderne surgira une véritable société libérale reposant sur un contrat social fédérateur et le doux commerce censé apaiser les mœurs ou un Etat fort type Léviathan (selon Hobbes) à même d’ordonner ce bordel progressiste!

Nos modernes progressistes libéraux libertaires du fameux "cercle de raison" (selon le cuistre Minc) vous diront eux que, foin de contrat social, ce monde arc-en-ciel fait de droits de l’homme, de métissage et de culte de la Shoah devrait advenir pourvu que chacun y mette du sien et que soient bannis tous les chafouins du web !

D’autres encore, pensant mal certainement, verraient bien –non sans effroi- un avenir en forme de rive orientale de la méditerranée, fait de rivalités communautaires, de libanisation violente avec, dans le même mouvement, surenchère de politiques iréniques appellant à un « vivre-ensemble » impossible car s’adressant à des peuples ne partageant pas les mêmes valeurs civilisationnelles.

 D’un point de vue anthropologique, je suis Castoriadis :

« Le capitalisme n’a pu fonctionner que parce qu’il a hérité d'une série de types anthropologiques qu’il n’a pu créer lui-même : des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres et weberiens, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle, etc. Ces types ne surgissent pas et ne peuvent pas surgir d’eux-mêmes, ils ont été crées dans des périodes historiques antérieures, par référence à des valeurs alors consacrées et incontestables : l’honnêteté, le service de l’état, la transmission du savoir, la belle ouvrage, etc. Or nous vivons dans des sociétés où ces valeurs sont, de notoriété publique, devenues dérisoires, où seuls comptent la quantité d’argent que vous avez empoché, peu importe comment,  ou le nombre de fois où vous êtes apparu à la télévision. »

D’un point de vue plus « social-historique » je vois mal ce qui pourrait éviter cet avenir selon notre ami Marcel Meyer :

« Que peut-il se passer après la victoire de la contre-colonisation ? Peut-être bien quelque chose de semblable à ce qui s'est passé dans la partie méridionale du monde méditerranéen après la conquête arabe. Dans un premier temps, les conquérants laissent les chrétiens et accessoirement les Juifs s'occuper des tâches créatives ; il en résulte, à l'époque, une apogée civilisationnelle qui ne doit pas grand-chose à l'islam mais qui n'a été possible que grâce à la paix et à l'unité que les conquérants ont restaurées. Puis le réservoir de ces populations actives et créatrices se tarit progressivement à cause des persécutions occasionnelles et surtout des conversions à l'islam permettant d'échapper à la dhimmitude et à la fiscalité qui l'accompagne. La civilisation islamique se fige assez vite et une lente et inexorable décadence commence. L'histoire s'est répétée à partir du XVe siècle dans l'Empire ottoman. Dans les deux cas, ce sont les populations autochtones conquises qui ont été le plus transformées, et de très loin, et ce malgré leur nombre resté longtemps important : Constantinople-Istamboul était encore majoritairement peuplée de chrétiens en 1914. »

 mais bon, l’histoire c’est l’imprévu…

(photo: jusque-là, ça va encore)

04/03/2011

tirer de l'arc

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Passage éclair dans le petit village de Tarentaise de mes ancêtres. Ou mon nom est gravé sur la moitié des tombes toutes simples, sous la neige et le silence de la montagne. Et sur le monument aux morts. Une nuit dans une vieille masure (peut-être celle de mon arrière-arrière grand père qui quitta sa vallée pour un meilleur destin ?). Quelques générations plus tard, j’observe que le nom opère toujours comme un sésame…C’est étrange et rassurant à la fois.

Quelques belles descentes dans les combes silencieuses et les chemins que je parcours l’été, notamment la route de l’Iseran, si dure et si belle à la montée.

Visite à mon libraire progressiste mais sauvé par deux choses : un autocollant géant « I love Dostoïevski » sur la porte d’entrée et une constance remarquable à disposer du dernier numéro d’Eléments, malgré tout un un barrage presque physiquement insupportable fait des dernières productions littéraires (je ne peux pas dire mieux) d’Hessel, Pancol, Pennac ou Agancynski...De quoi gerber mes crozets !

En sortant de la dite boutique, je tombe sur un mouflet de 5/6 ans en pleurs avec sa petite luge alors que la nuit tombe : bien que j’aie autre chose à branler, je m’agenouille et m’enquiers de la raison de son chagrin : « J’ai perdu ma maman, gnaaaaaaah, sob ! » Va me faire rater l’apéro ce jeune crétin, me dis-je in petto, mais miracle, arrive une espèce de houri fringuée façon prostituée Kosovare (rien à voir avec les jeunes et tragiques prostituées de Soroca dont parle Malaparte) hurlant « Mais bordel, Bilal, je t’ai dit cent fois de rester avec moi ! Terminé la Wii ! ». Sans un regard pour ma pomme qui pensait à ce que disait Hérodote de l’éducation des jeunes Perses, dans son Enquête :

« Ils jugent du mérite d’un homme d’abord à sa valeur guerrière, puis au nombre de ses fils ; l’homme qui peut en montrer le plus reçoit chaque année des présents du roi car le nombre, pour eux, fait la force. Leurs enfants, de cinq ans jusqu’à vingt ans, apprennent trois choses seulement : monter à cheval, tirer de l’arc et dire la vérité. Avant cinq ans, un garçon ne parait jamais devant son père et vit auprès des femmes, ceci pour éviter au père un chagrin au cas ou l’enfant mourrait en bas-âge. » (Livre I, chap 131)

O tempora o mores, comme dit le vieux pirate Triple-patte dans Astérix…


podcast
photo: comme vous pouvez le constater depuis un moment, aucun rapport entre l'illustration et le texte, because un stock à écluser..

03/03/2011

échelon

das leben der anderen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 "2 au 5 mars 2011 : Notre lecteur AA nous dit: "Respirez un grand coup d'abord... Saviez vous que depuis le 25 fevrier dernier, vos comptes Email, Amazon, Facebook, Twitter, Ebay, Google, Agoravox, forums divers et autres sont en "open bar" pour le Ministère de l'Intérieur ?!! Mais ne vous inquiétez pas !!! C'est pour lutter contre le terrorisme !! Il peut donc sans aucune restriction aller voir:

-tout ce que vous avez dit en privé(!!!)
-tout ce que vous avez dit en semi-public
-ce que vous avez acheté
-ce que vous allez acheter (wishlist amazon par exemple)
-ce que vous avez lu (via amazon,fnac,...)
-ce que vous avez vu (via amazon,fnac,...)
-ce que vous avez vendu (via ebay, amazon,...)
-vos marques pages (si ils sont stockés online)
-la liste des sites internet que vous suivez (si vous flux rss sont stockés online)
-vos amis/connaissances via les reseaux sociaux et forums de discussion
-pour les utilisateurs de messagerie instantanée il y a aussi le danger de la sauvegarde des historiques de conversation -vos documents privés stockés online
-et si votre email est lié à google, je suppose qu'ils auront accès à tout votre historique de recherche et à votre historique de surf

Comment l'état français peut il encore se proclamer démocratique après ça??!!!! Comment est ce que des lois pareilles ont pu passer en france?! C'est l'instauration des perquisitions sans juge!
" Numerama écrit: "Faut-il s'inquiéter ou est-ce de la paranoïa inutile ? Parmi les données que doivent conserver les hébergeurs en vertu du décret du 25 février 2011 publié ce mardi, s'est glissée ce qui ressemble à une étrange anomalie. Les hébergeurs, auxquels appartiennent la plupart des éditeurs de services de mise en ligne de contenus fournis par les utilisateurs (voir les décisions de la cour de cassation), auront désormais l'obligation de conserver "le mot de passe ainsi que les données permettant de le vérifier ou de le modifier, dans leur dernière version mise à jour".". Lire
ici cet article intéressant qui permet de surveiller tout le monde d'un simple clic. Et dans un autre genre, l'Union Européenne a autorisé le transfert de nos données personnelles en... Israel, selon le Journal officiel de l’Union européenne, 31 janvier 2011: cliquez ici. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2011"

un avant-goût de Das leben der anderen... m'enfin ce qui compte c'est le vivre ensemble. ha ha!