25/02/2011
sonderweg
Bon, je vous laisse quelques jours.
Vais revoir mes vallées alpines, masures et miroirs, bêtes à cornes et peoples roulant cayenne, chignin et crozets, clochers et séracs.
Vais essayer d'être exemplaire quelques jours, comme dit Jünger:
« Lorsque nous vivons en saints, l'infini nous tient compagnie.»
Mais le diable Orwell me susurre à l'oreille de me garder de la perfection:
« Etre humain consiste essentiellement à ne pas rechercher la perfection, à être parfois prêt à commettre des péchés par loyauté, à ne pas pousser l’ascétisme jusqu’au point où il rendrait les relations amicales impossibles, et à accepter finalement d’être vaincu et brisé par la vie, ce qui est le prix inévitable de l’amour que l’on porte à d’autres individus. Sans doute l’alcool, le tabac et le reste, sont-ils des choses dont un saint doit se garder, mais la sainteté est elle-même quelque chose dont les êtres humains doivent se garder. » George Orwell, 1949
rrrahhh, bordel! gibt es keinen sonderweg?
16:15 | Lien permanent | Commentaires (4)
24/02/2011
Tanqueray et ascétisme
Amy Winehouse aprés Jünger, c'est bien, tout est en ordre.
« Les compartiments non fumeurs sont toujours moins garnis que les autres : un ascétisme même inférieur procure de l'espace aux hommes. Lorsque nous vivons en saints, l'infini nous tient compagnie. » (Ernst Jünger, Jardins et routes, 1942)...
Ils ne pouvaient se rencontrer que chez Hoplite, ces deux-là.
20:04 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : amy winehouse, junger
23/02/2011
Qu'on se fasse tuer!
« Je remarquais un peu plus tard que la présence des sept cent Français [prisonniers de la compagnie de Jünger après la campagne éclair de mai 1940] ne m'avait pas inquiété le moins du monde, quoique je ne fusse accompagné que d'une seule sentinelle, plutôt symbolique. Combien plus terrible avait été cet unique Français, au bois Le Prêtre, en 1917, dans le brouillard matinal, qui lançait sur moi sa grenade à main. Cette réflexion me fut un enseignement et me confirma dans ma résolution de ne jamais me rendre, résolution à laquelle j'étais demeuré fidèle pendant l'autre guerre. Toute reddition des armes implique un acte irrévocable qui atteint le combattant à la source même de sa force. Je suis convaincu que la langue elle-même en est atteinte. On s'en rend surtout compte dans la guerre civile, ou la prose du parti battu perd aussitôt de sa vigueur. Je m'en tiens là-dessus au "Qu'on se fasse tuer" de Napoléon. Cela ne vaut naturellement que pour des hommes qui savent quel est notre enjeu sur cette terre. »
E Jünger, Jardins et routes, 1942.
23:15 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : ernst junger
21/02/2011
?
"Votre blog [Hoplite] a fait l'objet d'une plainte de l'AFP concernant des articles que vous avez publié sans en avoir l'autorisation et listés ci-dessous. Ces articles ont été retirés de la publication et sont à présent en mode brouillon. Vous ne devez pas remettre en ligne ces contenus faute de quoi nous serons amenés à fermer l'accès à votre blog, conformément aux CGU. Articles retirés : http://hoplite.hautetfort.com/archive/2008/11/16/ground-control.html, http://hoplite.hautetfort.com/archive/2009/01/30/laicite-ottomane.html, http://hoplite.hautetfort.com/archive/2009/06/23/coward.html, http://hoplite.hautetfort.com/archive/2009/09/18/e029b4f7620958b69a27435f7decb4b8.html"
Hautetfort.
Cool.
18:59 | Lien permanent | Commentaires (28)
20/02/2011
ça va encore
23:03 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bella da semana
Camden toujours
suite de cette intéressante discussion à propos de Camden...
Les libéraux, classiques ou pas, s’accordent tous sur la relégation de l’Etat au minimum (police, justice, armée, par exemple), protecteur de leurs droits naturels ou positifs supposés inaliénables et sur un marché auto-régulé censé créer un lien social, les vices privés étant à l’origine des vertus publiques. La distinction économique/politique rapportée au libéralisme me parait peu opérante. A l’origine se trouve une seule et même chose qui est une doctrine moderne individualiste d’émancipation, d’autonomie, en rupture avec toute hétéronomie (qu’elle soit religieuse, morale, philosophique, politique, etc) et avec la conception holiste qui prévalait partout dans les cultures traditionnelles. En ce sens, pour un vrai libéral, l’intérêt général n’a pas de sens car seuls comptent sa liberté, la protection de droits innés, indépendants de tout contexte social historique et de tout environnement communautaire.
Quand je parle d’anomie concernant le libéralisme, je fais référence au fait que les sociétés libérales ont, par principe, privatisé toute référence morale, philosophique ou religieuse au nom de la liberté de chaque individu d’e pourvoir suivre ses propres croyances dans les limites (fort théoriques) des mêmes libertés d’autrui. Hormis le Marché (ce « doux commerce ») censé apaiser les mœurs et faire société et le Droit que rien ne borne hormis les intérêts divergents de tous ces individus contractants que tout oppose et que rien ne réunit hormis la volonté de vivre à l’abri de la violence. Aristote il y a bien longtemps a écrit avec justesse combien le fait de partager des valeurs civilisationnelles communes était une des conditions nécessaires à la paix civile. Ce que ne sont ni le commerce ni un droit fluctuant au gré des lobbys et de majorités « démocratiques » (qu’un libéral ne reconnaît d’ailleurs pas, ses droits naturels étant –par nature- inaliénables).
Quand je dis que pour les libéraux classiques, l’homme n’est pas un être fondamentalement social c’est parce que la notion d’intérêt général n’a pas de sens dans cette anthropologie individualiste qui fait de l’individu censément libre et responsable son principe de base. La vieille discussion entre libéraux et communautariens…Le lien contractuel révocable à tout moment qui relie des individus « libres » mais dont les intérêts sont souvent parfaitement contradictoires me parait relever de la fiction, de l’utopie. Même si l’idée parait séduisante.
De cette même logique individualiste et contractuelle découle cet idéal d’individu nomade, ce citoyen du monde, bardé de droits inaliénables, parcourant le monde à la recherche de son meilleur intérêt, ne connaissant que des attachements (des communautés) ponctuels et consentis, révocables à loisirs, ayant congédié depuis longtemps toute appartenance « naturelle » culturelle, sociale, communautaire ou géographique. Sorte de monade hors-sol dont le mode de vie sans entraves se trouve promu par la quasi-totalité de l’hyperclasse occidentale, quelle que soit sa couleur politique…Pourquoi des frontières ? (ie les Attali et Minc d’aujourd’hui sont bien les héritiers –illégitimes ? mais les héritiers quand même- de Smith et Hume)
Cette tentation des libéraux d’absolutiser la figure de l’individu, de prendre la partie pour le tout, ce primat des droits de la personne suppose un cadre collectif qu’il ne fournit pas. Les partisans de la liberté individuelle tendent à ignorer l’existence de la communauté dont ils ont besoin, et que leur ignorance menace : « La liberté dissocie, divise, sépare, oppose. Elle délie et disperse les individus ; elle démultiplie les travaux et les rend étrangers les uns aux autres. Pis, elle désolidarise les classes et les jette les unes contre les autres. » (Marcel Gauchet, La crise du libéralisme)
Dire cela ne revient pas à nier la valeur des libertés individuelles mais à souligner qu’on ne saurait les défendre sans conserver à l’esprit les exigences propres de la vie collective.
Mais revenons à la ville de Camden, dont la situation chaotique me parait avoir bien plus à voir avec la logique de ce capitalisme industriel et prédateur –désormais planétaire- que ne renieraient pas les Pères Fondateurs de la Cité sur la colline et ceux du dogme de l’auto-régulation des marchés que de syndicats archaïsants ou d’un interventionnisme étatique US.
Il est comique de voir ceux qui n’ont cessé de gloser sur les mérites de la « main invisible » et les vertus du marché « autorégulé » (« c’est le marché qui doit s’occuper du marché », lit-on régulièrement dans le Financial Times) se précipiter vers les pouvoirs publics pour demander leur recapitalisation ou leur nationalisation de fait. C’est le vieux principe de l’hypocrisie libérale : privatisation des bénéfices et socialisation des pertes. On savait déjà que les Etats-Unis, grands défenseurs du libre-échange, ne se privent jamais de recourir au protectionnisme chaque fois que celui-ci sert leurs intérêts. On voit maintenant comment les adversaires du « big governement » se tournent vers l’Etat quand ils sont au bord de la faillite. La nationalisation de fait de Fannie Mae et Freddie Mac, les deux géants du prêt hypothécaire américains, représente à cet égard un fait sans précédent. On peut y voir un brutal retour du principe de réalité. Mais c’est aussi, pour l’idéologie libérale, un effondrement de l’un de ses principes de légitimation (la sphère publique ne doit jamais interférer avec les mécanismes du marché, sous peine d’en diminuer l’efficacité). Industrialisation et désindustrialisation, immigration sauvage et délocalisations sont les avatars de cette même logique individualiste et utilitariste de marchand maximisant ses bénéfices pour son seul meilleur intérêt et au détriment des autres.
On ne saurait réduire la geste libérale à l’hubris mercantile de nos Bill Gates et autre Tapie mais force est de constater que ces hommes sont quelque part les héritiers de cet idéal absolu d’émancipation de tout et de tous.
Non?
18:52 | Lien permanent | Commentaires (25)
19/02/2011
Tintin chez les Picaros
(...) « Mon nom est Cristina Rios Valladares. J’ai été victime d’une prise d’otage, aux côtés de mon époux Raul et de mon fils Christian qui avait 11 ans (…) Nous avons appris la nouvelle de la peine de prison que Florence Cassez méritait, cette femme dont j’avais écouté la voix à maintes reprises pendant ma captivité. Une voix d’origine française qui bourdonne encore aujourd’hui dans mes oreilles. Une voix que mon fils reconnaît comme celle de la femme qui lui a pris du sang pour l’envoyer à mon époux, avec une oreille qui lui ferait penser qu’elle appartenait à mon fils (…) Maintenant j’apprends que cette Florence réclame justice et clame son innocence. Et moi j’entends dans ces cris la voix de la femme qui, jalouse et furieuse, hurlait sur Israel Vallarta, son petit ami et chef de la bande, que s’il recommençait à s’approcher de moi, elle se vengerait sur ma personne ».
(...) La vérité, c’est que le Mexique, grand pays membre de l’ALENA, et puissance importante de l’Amérique Latine, dispose d’un vrai système judiciaire, et que les faits sont accablants pour Florence Valdez. Les témoignages sont là, et il est difficile par ailleurs (simple remarque de bon sens) de faire croire que Florence Cassez ait pu vivre pendant autant de temps dans un ranch où s’activaient une bande de tueurs, avec des armes et des munitions partout, des otages cachés et souvent torturés, ceci sans n’avoir jamais rien remarqué ! On la sent en tout cas beaucoup moins naïve depuis qu’elle s’occupe de sa défense et que, de derrière les barreaux et depuis son téléphone mobile, elle dicte au Président de la France la politique qu’il faut suivre.
En définitive, le problème fondamental de notre diplomatie en Amérique Latine ne tient-il pas au fait que nos gouvernants n’y aient aucune habitude de vacances ? S’ils avaient des villas en Colombie, ou s’ils se doraient sur les plages du Mexique, plutôt qu’en Tunisie ou en Egypte, peut-être feraient-ils preuve de moins d’arrogance ? Avec beaucoup d’humour, Elisabeth Levy suggérait que Florence Cassez avait la chance que le Mexique ne s’intéresse pas à l’avion Rafale, sinon elle serait oubliée depuis longtemps, par le pouvoir… et aussi par les médias !
Ces opérations médiatiques à usage intérieur, qui visent ici, notamment pour la Ministre des affaires étrangères, à se refaire à bon compte une image émotionnelle positive après l’affaire de Tunisie, ne sont pas dignes du gouvernement de la France. Cette politique émotionnelle, « du coup médiatique », qui contamine jusqu’à notre politique étrangère, est devenue absolument insupportable ; elle finira d’ailleurs pas se montrer contre-productive pour ceux qui en usent. Car si les Français ont des émotions et peuvent tomber dans ce genre de piège, ils comprennent par ailleurs de plus en plus que le pays est gouverné dans l’instant, sans vision stratégique, et que sa tête se pose de moins en moins la question du Bien commun.
17:19 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : cassez
16/02/2011
cynisme progressiste
Nicolas Sarkozy : « C’était une bonne idée de parler du multiculturalisme. Il faut que l’UMP lance un débat sur l’islam. Moi, je veux aller plus loin : je ne veux pas de minarets, pas d’appels à la prière dans l’espace public, pas de prières dans la rue»
Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, a lui aussi concentré quelques flèches sur l'ancien ministre de l'Economie. Dimanche, sur Radio J, il a estimé que DSK n'incarnait "pas l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle qu'on aime bien, celle à laquelle je suis attaché". Une phrase qui a depuis fait naître la polémique.
Laurent Wauquiez, ministre UMP en charge des affaires européennes : «Que l’Europe ait des racines chrétiennes, que le mouvement de christianisation ait joué un rôle majeur dans la construction européenne, qui peut contester ça ?», a interrogé le ministre. «Au nom de quoi aurais-je des complexes à assumer ce fait historique ?»
Ha ! Ha ! sans déconner, ils vont nous refaire le coup de 2007, le retour de l’ordre moral…prennent vraiment les français pour des cons, ces enculés.
Sarkosy, Jacob, Wauquiez, revétus de leur habit de politicien professionnel sont des êtres strictement sans foi ni lois, ces gars-là sont des mercenaires, aucune morale, aucune pudeur non plus. Et je n’évoque pas le reste du "cercle de raison" (PS, MODEM, PC) par un reste de charité chrétienne…
Sans foi ni lois… Ces mecs ont une vision strictement économique et clientéliste de la société et toute référence à des valeurs morales, philosophiques ou religieuses, dans leur bouche, est une saloperie.
« Si le libéralisme doit être compris comme la forme la plus radicale du projet politique moderne, écrit Michéa, c’est donc d’abord parce qu’il ne propose rien moins que de privatiser intégralement ces sources perpétuelles de discorde que représenteraient nécessairement la morale, la religion et la philosophie. Cela signifie, écrit encore Jean-Claude Michéa, que si l’Etat libéral entend énoncer par principe à définir ce qu’est la “vie bonne”, c’est le marché (et à travers lui l’imaginaire de la croissance et de la consommation) qui se chargera de facto de définir la manière concrète dont les hommes devront vivre ». Michéa, L'empire du moindre mal.
La doctrine libérale qui anime nos modernes zélotes progressistes (de « gauche » comme de « droite »), repose sur trois fondements : d’abord l’idée que l’individu est la seule source de valeur morale, ce qui exclut toute conception accordant à une collectivité quelconque des aspirations qui ne se réduiraient pas à celles de ses membres. Ensuite l’idée que l’Etat doit être neutre. Enfin l’idée que le jugement politique doit être exclusivement fondé sur des normes formelles et procédurales.
On peut logiquement en conclure que les discours de nos modernes progressistes ne sont en fait que des slogans de banquet, de minables postures électoralistes sans aucun fondement idéologique (moral, religieux ou philosophique) véritable, simplement destinés à animer le Spectacle pseudo-démocratique rejoué à chaque veille d’élection.
Sarkosy n’a évidemment strictement rien à foutre du modèle culturel Français, qu’il soit assimilationniste ou multiculturel. Jacob sait pertinemment que son petit maître à penser, en bon libéral-libertaire qu’il est, n’a rien à envier au global leader DSK en termes d’éloignement radical de toutes formes de terroirs, territoires, d’enracinement culturel et patrimonial…et le pauvre Wauquiez n’agite le cadavre d’une Europe chrétienne que pour tromper les derniers lecteurs du Figaro-Madame ou de Témoignange chrétien.
Rien de neuf sous le soleil, vous me direz! et vous aurez raison. Il y a peu, je relisais le manuel de campagne électorale de Quintus Cicéron, moins connu que son aîné Marcus Tullius, mais qui, cynique en diable, développe cet art de la démagogie qui lui permit d’être élu… et réélu. Comme d'autres, donc.
« J’en ai assez dit sur la façon de créer des amitiés. Il me faut maintenant évoquer un autre aspect de la campagne : sa dimension « populaire ». Là, ce qui est indispensable, c’est de connaître le nom des électeurs, de savoir les flatter, d’être assidu auprès d’eux, de se montrer généreux, de soigner sa réputation, et de susciter, pour la manière dont on conduira les affaires de l’Etat, de vifs espoirs.
Fais montre des efforts que tu accomplis, pour bien connaître les hommes. Etends tes compétences dans ce domaine et améliore-les tous les jours. Il n’est rien de plus populaire, je pense, rien qui fasse plus plaisir. Ensuite, mets-toi bien dans l’esprit qu’il va te falloir faire semblant d’accomplir avec naturel des choses qui ne sont pas dans ta nature. Certes, tu n’es pas dépourvu de cette courtoisie qui sied à l’homme de bien, à l’homme sociable, mais il te faudra y ajouter le sens de la flatterie, vice ignoble en toute autre circonstance mais qui, dans une campagne, devient qualité indispensable. D’ailleurs, si elle est blâmable quand, à force d’approbation excessive elle gâte quelqu’un, la flatterie est beaucoup moins critiquable quand elle renforce l’amitié et, de toutes façons, elle est obligatoire pour un candidat dont le front, le visage et les discours doivent changer et s’adapter, selon ses idées et ses sentiments, à l’interlocuteur du moment. » Quintus Cicéron, Manuel de campagne électorale, 64.
11:20 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : sarkosy, jacob, dsk, wauquiez, kills, cicéron
14/02/2011
You're looking at it, sugar!
“ (Reuters) - Not long ago, if you wanted steak for lunch at the Texan Restaurant, less than two minutes drive from the Nexteer Automotive assembly plant, you had to be in the door by 11 o'clock in the morning. If you arrived any later, you joined a long line with other laggards and waited for a table to open up. With noon fast approaching on a recent day, however, only a handful of customers sat in one of the restaurant's two sections and the other was closed.
Asked how the decline in the U.S. auto industry has affected the local economy, Tammy Maynard, a waitress here since 1988, waved a hand around at the empty tables and said: "You're looking at it, sugar.” source
La chute...même Reuters, peu suspect d’anti-américanisme, se pose la bonne question avec un contenu édifiant, la question étant déjà en soi la réponse. Les millions d’américains qui ne mangent plus au resto ont par contre découvert les banques alimentaires, pour la première fois de leur vie :
"Food Emergency: Millions of Americans Are Heading to Foodbanks for the First Time in Their Lives
As middle class family budgets are getting pushed to the breaking point, pressure on food banks is building. The good news is there's no reason anyone should ever starve to death in America. The bad news is more and more working Americans, many earning what were once middle class incomes, are spending their time and scarce money to find their next meal. " source
Mais la Cité sur la colline des Pères Fondateurs illustre parfaitement le chemin de croix –à venir- de l’Occident dans sa globalité : destruction d’emploi, paupérisation générale, déclassement de millions de personnes des classes moyenne et populaire dans une tiers-mondisation rapide et violente avec son cortège inévitable de révoltes, de violence, de grève, de hausse tous azimuts de la criminalité, de guerre de tous contre tous, notamment des jeunes générations (outsiders) versus les baby-boomers (insiders).
A ce chaos social sans précédent depuis 1945 se superpose une instabilité politique inédite, notamment aux USA ou l’administration Obama a fait la preuve de son impuissance à corriger toutes les aberrations qui ont conduit à la crise de 2008, notamment via sa soumission aux financiers de Wall Street, premiers bailleurs de fonds des campagnes électorales des camps républicain et démocrate. Il est possible de voir dans la faillite programmée de l’ISAF en Afghanistan et dans la chute des régimes arabes pro-occidentaux la dislocation du leadership planétaire US.
En France, la faillite de l’administration Sarkozy et sa défaite prévisible en 2012 (fuite de l’électorat populaire, fuite de l’électorat centriste, fuite de l’électorat souverainiste/Gaulliste) ouvrant la voie à un affrontement MLP/DSK au second tour, illustre à perfection le fait que le débat oppose désormais –pas seulement en France mais partout en Europe- d’une part, un camp protectionniste, hostile à la mondialisation néo-libérale et d’autre part, l’establishment mondialiste auquel appartient la quasi-totalité des « élites » politiques, médiatiques, culturelles, nationales et européenne. Rendant de plus en plus évident le côté « village Potemkine » du Spectacle politique d’une soi-disant opposition droite/gauche : quelle différence programmatique réelle entre Sarkozy ou DSK ? Entre Coppé ou Moscovici ? Entre Hollande ou Fillon ? Etc. Aucune évidement.
La fin d’un monde, celui du dollar-roi, celui du leadership planétaire US, la fin du cycle de domination (politique, géo-stratégique, économique, culturelle) de l’Occident (de quoi réjouir Badiou…), sans doute le début d’autre chose, peut-être de ce plurivers dont parlait Schmitt dans son Nomos de la terre. Mais d’abord le chaos propre à tous les changements de grande ampleur ou à toutes les chutes d’empires…
De la mort de cette Amérique-monde il est permis d’espérer la mort de ses avatars les plus toxiques. J’y reviendrai.
« Le Sud est un vaste domaine dont on pourrait parler indéfiniment. Je n’en ai pas dit grand-chose et pourtant le Sud –et le Sud-ouest qui est un monde totalement différent- sont deux régions de l’Amérique qui me touchent profondément. Le vieux Sud est plein de champ de batailles, c’est une des premières choses qui vous y frappent. Le Sud ne s’est jamais remis de sa défaite. C’était une défaite purement militaire, les plus dures à supporter. L’homme du Sud a un rythme à lui, une attitude à lui devant la vie. Rien ne le convaincra qu’il avait tort ; au fond, il a un souverain mépris pour l’homme du Nord. Il a son propre panthéon d’idoles, guerriers, hommes d’Etat, écrivains, dont nulle défaite n’a affaiblit la gloire ni la renommée. Sur tous les plans, le Sud demeure solidement hostile au Nord. Il mène un combat sans espoir, très semblable à celui que l’Irlandais mène contre l’Angleterre.
Si vous êtes du Nord, cette atmosphère vous affecte étrangement. Vous ne pourrez vivre longtemps dans le Sud sans finir par être miné. Le climat, les paysages, les mœurs, les coutumes, le doux parler dégagent un charme auquel il est difficile de résister. Ce monde du Sud est plus proche que tout le reste des Etats-Unis de la vie de rêve dont parlent les poètes. Peu à peu ce monde de rêve est envahi et contaminé par l’esprit du Nord. Le Sud croule sous les pas du conquérant. De Rome à Savannah, au long des vieilles pistes, on peut retracer la marche de Sherman vers la mer. C’est la route du vandale, la route du soldat qui a dit que la guerre était un enfer et qui l’a démontré par le fer et par le feu. Le Sud ne pardonnera jamais à Sherman, jamais.
Henry Miller, Le cauchemar climatisé, 1945.
NB : petite précision utile, je connais un peu le continent nord-américain pour y avoir séjourné et voyagé souvent (pas aussi bien que Miller, mais souvent) ; c’est un continent extraordinaire, des peuples attachants, de jolies barmaids et de bonnes bières : pas d’anti-américanisme chez Hoplite.
08:55 | Lien permanent | Commentaires (2)
09/02/2011
échauffourées
La Bastille, on en fait après l’événement le symbole du despotisme, l’abominable donjon où agonisaient des malheureux, coupables seulement d’avoir déplu au tyran ou à ses maîtresses. En vérité, l’ancien château de Charles V, avec ses huit tours grises couronnées de canons rouillés, n’est plus qu’une prison de luxe où le roi fait enfermer pour quelques semaines, bien nourris, bien logés, recevant des visites et parfois même pourvus de permissions de sortie, des fils de famille extravagants ou des libellistes sans mesure. Elle est commandée par un galant homme, Jourdan de Launay, qui dispose seulement de trente-deux Suisses et de quatre-vingt-deux invalides.
Le marquis de Launay, qui va être assassiné, sa tête fichée sur une fourche, n’est pourtant pas bien coupable ni belliqueux et va même jusqu’à faire retirer les canons des embrasures, manière de ne pas exciter inutilement la foule en colère... C’est beaucoup moins une victoire du peuple qu’une victoire de la canaille…mais peu importe finalement. Launay n’aura rien vu venir.
Rien à voir, en termes de culpabilité, avec un Greenspan, un Bernanke ou une Blythe Masters ! Eux aussi, pourtant, bien que prévenus par supermétis BHO, n’auront rien vu venir !
“My administration,” the president added, “is the only thing between you and the pitchforks.”
On ne saurait être plus clair…
(gravure: la tête de Launay hissée au bout d'une fourche - d'après le croquis au crayon de Girodet)
21:56 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : launay, révolution française, bernanke
krisis
« (…) Il importe donc, quand on parle de la « crise de la représentation », de bien saisir qu’au départ la représentation a surtout été un moyen d’empêcher le peuple de s’exprimer directement, et que la « crise » en question résulte apparemment de ce que le peuple commence à s’en apercevoir. C’est ce que constate Jacques Rancière quand il écrit : « La représentation n’a jamais été un système inventé pour pallier l’accroissement des populations. Elle n’est pas une forme d’adaptation de la démocratie aux temps modernes et aux vastes espaces. Elle est, de plein droit, une forme oligarchique, une représentation des minorités qui ont titre à s’occuper des affaires communes […] L’évidence qui assimile la démocratie à la forme du gouvernement représentatif, issu de l’élection, est toute récente dans l’histoire. La représentation est dans son origine l’exact opposé de la démocratie. Nul ne l’ignore au temps des révolutions américaine et française. Les Pères fondateurs et nombre de leurs émules français y voient justement le moyen pour l’élite d’exercer en fait, au nom du peuple, le pouvoir qu’elle est obligée de lui reconnaître, mais qu’il ne saurait exercer sans ruiner le principe même du gouvernement […] La “démocratie représentative” peut sembler aujourd’hui un pléonasme. Mais cela a d’abord été un oxymore ».
Parallèlement au ralliement d’une grande partie de la gauche à l’économie de marché, sinon au réformisme libéral, la montée d’une culture de gauche d’inspiration hédoniste-libertaire (dite « bo-bo ») est l’un des facteurs qui ont le plus contribué à couper les partis de gauche des couches populaires, lesquelles ont assisté avec stupéfaction à l’émergence, puis à l’installation médiatique d’une gauche mondaine et arrogante plus portée à défendre l’« homoparentalité », les sans-papiers, l’« art contemporain », les droits des minorités, le discours sur les « genres », le « politiquement correct », les phobies corporelles et la surveillance permanente du comportement d’autrui, qu’à renouveler le langage de la classe ouvrière en se plongeant si nécessaire les mains dans le cambouis28. Ayant laissé aux libéraux le champ libre dans l’ordre économique et social, la « gauche caviar », c’est-à-dire la grande bourgeoisie libérale de gauche, d’autant plus permissive en matière de moeurs qu’elle est indifférente en matière sociale, se tient à distance de milieux populaires dans lesquels elle ne se reconnaît plus. « La gauche caviar, géographiquement, vivait éloignée des classes pauvres, écrit Laurent Joffrin. Par un étrange processus, elle décida, de surcroît, de s’en couper politiquement. Et cela à travers une opération culturelle et idéologique d’une tragique frivolité : l’escamotage du peuple ».
Les « people » ont ainsi remplacé le peuple. Elue par la mondialisation, une Nouvelle Classe politique-médiatique s’est mise en place, qui associe dans un même élitisme de la richesse et du paraître dirigeants politiques, hommes d’affaires et représentant des médias, tous intimement liés les uns aux autres (hors caméra, ils se tutoient et s’appellent par leurs prénoms), tous convaincus de la « dangerosité » des aspirations populaires. Alexandre Zinoviev, pour désigner cette Nouvelle Classe, parlait de « supra société ». Confrontée à un peuple qu’elle redoute et qu’elle méprise à la fois, elle constitue une autorité oligarchique qui s’emploie avant tout à préserver ses privilèges et à réserver l’accès du pouvoir à ceux qui émanent de ses rangs.
Ce mépris du peuple s’alimente bien entendu de la critique d’un « populisme » assimilé désormais à n’importe quelle forme de démagogie ou d’« irrationalisme » de masse. Qui parle aujourd’hui du peuple s’expose par là même au reproche de « populisme ». Devenu une injure politique, le populisme est présenté comme une sorte de perpétuelle « maladie infantile » de la démocratie, dans une perspective à la fois péjorative et disqualifiante. Le recours au « populisme » fournit ainsi à la mise à l’écart du peuple une justification théorique, sinon savante.
Le ralliement au Front national d’une large partie de l’ancienne classe ouvrière a joué à cet égard un rôle décisif. Il a en effet permis à une large partie de la gauche de répudier le peuple au prétexte qu’il « pensait mal », tandis qu’un antiracisme convenu, mais affiché hautement, lui permettait de masquer ses propres dérives idéologiques. L’antilepénisme s’est ainsi substitué à l’anticapitalisme, précieux alibi qui justifiait qu’on relègue à l’arrière-plan la question sociale au moment même où celle-ci resurgissait avec une force perdue depuis l’époque des « Trente glorieuses ». (…) »
Alain de Benoist, Krisis, 2008.
Alain Soral dans ce soir ou jamais 17 janvier 2011
envoyé par ERTV. - L'info internationale vidéo.
18:58 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : alain de benoist
07/02/2011
que faire?
« « Il y a deux types de communautés, déclarait Bernard-Henri Lévy au Quotidien de Paris (16 janvier 1981). Les communautés de fait, d'abord. C'est-à-dire de « race », de »terre », de « terroir », de « région », de nation, que sais-je encore, toutes ces communautés incarnées (...) dont l'horizon me parait toujours être l'enfermement, la violence et finalement la barbarie. Et puis il y a les autres. Les communautés de verbe, de loi, de papier, d'idée, d'idéal. Des communautés sans ancrage, des rassemblements sans frontières, des identités cosmopolites et toujours transgressives ». Pour nous qui, contrairement à l'Ezéchiel de drugstore, n'avons pas choisi les « communautés de papier », la France constitue l'une de ces communautés « incarnées » dans lesquelles s'enracine notre vue-du-monde et sans lesquelles les idées que nous nous efforçons de promouvoir ne serait plus que des mots vides de sens. » (Alain de Benoist, Eléments printemps 1981)
« (…) Durant toute cette matinée, il était manifeste que les peuples européens n’intéressaient pas les ministres européens. C’était comme si l’Europe était une terre inhabitée ou qui allait très prochainement le devenir, et qu’il convenait de la peupler. Le seul moment où on put penser que dans leurs esprits des Européens existaient encore, c’est quand il fut fait mention de la nécessité de lutter contre les discriminations dont les migrants seraient victimes… Cette matinée m’a montré, si c’était encore nécessaire, à quel point ces « élites » européennes se préoccupaient parfois bien davantage des intérêts de peuples étrangers que de ceux de leurs propres peuples. Ce sont bien elles qui sont responsables de la situation actuelle, et non pas les immigrés. Désormais, seuls les peuples européens pourront épargner le chaos à leurs pays, et sauver par la même occasion leurs vies et celles de leurs descendants, car il est clair que ce qui nous est préparé par des dirigeants qui ne s’en rendent même pas compte, c’est la prolifération des Balkans à travers l’Union Européenne. Nous sommes là bien loin du rêve des pères fondateurs ! (…) » (Malika Sorel)
« Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, Time Magazine et d'autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions [groupe Bildeberg]et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été assujettis à l'exposition publique durant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés. » (David Rockefeller (Président et fondateur du Groupe de Bilderberg et de la Commission Trilatérale. Président du CFR (, Council on Foreign Relations). Propos tenus à la rénion du Groupe de Bilderberg à Baden Baden en 1991.)
« Andrew Neather, qui rédigeait les discours de Tony Blair, Jack Straw et David Blunkett, a fait une révélation de taille, dans l’émission Question Time de la BBC. Il a en effet dévoilé que l’énorme augmentation de l’immigration durant la dernière décennie était une politique délibérée et organisée par les Travaillistes afin de modifier la constitution ethnique de la Grande Bretagne : « Outre les besoins du marché du travail, il y avait également une motivation « politique » derrière la politique d’immigration. [Les ministres entendaient] mettre le nez des conservateurs dans la diversité ». Cet apparatchik de premier rang a précisé que les dirigeants travaillistes avaient opéré secrètement, craignant que cette politique ne perturbe « la classe ouvrière qui est son vivier électoral ». Les vraies raisons, qui figuraient dans les premières versions du rapport Performance and Innovation Unit, rédigé par Downing street, ont été supprimées dans la version finale du document afin de ne pas révéler cette politique délibérée et organisée. Selon lui, « l’immigration de masse était pour le gouvernement le moyen de rendre le Royaume Uni totalement multiculturel. Cette politique délibérée a duré de 200 au moins jusqu’au mois de mai 2008, date à laquelle on a mis en place le nouveau système de points.» Ce qui a entraîné l’arrivée, selon le think tank Migration Watch, de plus de trois millions de nouveaux immigrés. » (Source : Faits et documents 15-30/11/09)
22:20 | Lien permanent | Commentaires (7)
prédation
COMMENT BLYTHE MASTERS A FERME LA A86 !
du 7 au 10 février 2011 : J'adore ce genre de raccourcis: il y a deux mois, vous avez vu dans cette revue de presse que Icy Queen a fait acheter en douce une très grande partie de la production mondiale de cuivre à Londres, ce qui a fait grimper les cours à de nouveaux sommets. Encouragés par ces prix records, jeudi dernier des Roms ont été "pris en flagrant délit de vol de câbles de cuivre dans le tunnel de l'A86 à Thiais (Val-de-Marne)" Course poursuite avec les policiers de la BAC ce qui a conduit les CRS a fermer la A86 par mesure de sécurité!
CQFD.
Blythe Masters est donc indirectement partout, même sur la A86, trop drôle. L'AFP nous apprend aussi que Bercy a été forcé de baisser le seuil du paiement liquide pour le cuivre de 3000 à 500 euros! "Le cuivre... a atteint jeudi pour la première fois le seuil des 10.000 dollars la tonne, un record historique". A ce prix-là, vous comprenez donc pourquoi certains n'hésitent pas à voler les lignes haute tension de la SNCF, ce qui me permet de dire, aussi, que si votre TGV est en retard pour vol de câbles, eh bien vous saurez quoi lire pour prendre votre mal en patience ! Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2011
Un petit plaisir du lundi matin...la revue de presse de Jovanovic. à ne pas manquer (ça change des "économistes" officiels)
22:18 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : blythe masters, jovanovic
06/02/2011
identity
sehr amusant, nicht wahr?
21:14 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jason bourne
03/02/2011
chaos
"Camden, cité américaine en faillite et livrée au crime.
Pour combler son déficit budgétaire, la deuxième ville la plus criminogène des États-Unis vient de licencier 45% de ses forces de police.
Pour faire face à des déficits budgétaires abyssaux, les municipalités américaines prennent des mesures de plus en plus drastiques. Mais aucune n'a autant défié la logique que Camden, considérée comme la deuxième ville la plus dangereuse des États-Unis. La cité de 79.000 habitants, située dans le New Jersey (Est), n'a pas trouvé de meilleure solution pour combler son découvert de 26 millions de dollars que de licencier près de la moitié de ses policiers le 18 janvier dernier: 168 sur 363 en tout, ainsi que 67 pompiers et 100 autres employés administratifs.
Depuis, la police a décidé de ne plus se déplacer pour des accidents de voiture sans blessés, des vols sans violence ou des actes de vandalisme. Dans une ville ravagée par la criminalité, les résidents se demandent si les choses peuvent encore empirer. Carlotta Mendez n'en doute pas. Cela faisait plus d'une décennie que cette femme officier de police patrouillait les rues avant de se retrouver au chômage le 18 janvier. Comme ses camarades, elle a rendu son insigne et son Smith & Wesson calibre 40 le cœur lourd. «C'est la vie de nos résidents que la Mairie a mise en jeu en nous licenciant. Les criminels vont en profiter pour reprendre le contrôle de la rue», lance-t-elle en colère. Carlotta accepte volontiers de montrer au visiteur les quartiers malfamés de Camden pour mieux prendre la mesure de la situation. À ses côtés, on découvre la face cachée de cette ville d'apparence très ordinaire. «Cette maison orange, au numéro 440, est infestée de dealers», dit-elle en fusillant du regard depuis sa voiture trois types postés devant. L'un d'eux la reconnaît et ordonne illico aux autres de déguerpir. (...)" source
Camden, la ville de Walt Whitman, le magnifique poète américain du 19eme siècle, est aujourd'hui un cimetière industriel accroché en face de Philadelphie sur le grand fleuve Delaware.
C’est aussi le laboratoire de l’Amérique du XXIème siècle, celle que célèbrent jours après jours nos modernes ébaubis par son leader métis Obama malgré le désastre politique, financier, social, géostratégique et militaire dont il est directement responsable. Avant tout pour avoir fait montre d’une soumission servile à tous les lobbys qui font et défont les élections dans ce pays –militaro-industriel, juif et financier en particulier. Camden, jadis petite ville tranquille de la banlieue de Philadelphie est aujourd’hui une des –sinon la- ville la plus dangereuse des USA. Désindustrialisation, désinvestissement scolaire et social, criminalité, gangs, trafics divers, etc.
Avant même la crise de 2008, cette ville était archétypale de l’anomie violente produite par l’anthropologie libérale célébrée par nos modernes festivistes, quelle que soit leur couleur politique, qu’ils lisent le Monde ou la Figaro…L’effondrement de l’Empire auquel nous assistons actuellement n’est qu’un accélérateur de cette crise du modèle américain basé sur l’individualisme, la recherche de son meilleur intérêt, la toute puissance du marché et la réduction de l'Etat au rôle de veilleur de nuit, la destruction de toute vision holiste de la nation au profit de ces « commercial society » composées d’individus contractants, communiants dans l’amour de Dieu et de l’argent, censés jouir de droits individuels inaliénables pour le meilleur, en fait, une gigantesque juxtaposition de monades anomiques en lutte contre tous pour leur simple survie…et le pire.
La Cité sur la colline, celle des pères fondateurs, censée montrer le chemin au reste du monde plongé dans la barbarie, l’oppression ou la tyrannie (au choix) est en ruine. La mort programmée du dollar, la faillite des banksters de Wallstreet, la misère de 40 millions d’américains survivant grâce à des bons alimentaires dessinent l’horizon proche et le dilemme posé aux américains conscients du désastre contemporain: guerre civile, chaos ou refondation de ce pays. Nul doute que le chaos soit la solution retenue par les Obama, Bernanke, Geithner ou Biden, ces puissants du moment.
Cet avenir, en forme de dislocation sociale, de déréliction générale, de guerre de tous contre tous, de tribalisme violent, de barbarie ordinaire, c’est celui de nos cités européennes. C’est Paris, Nantes, Montpellier, Barcelone, Florence, Manchester dans quelques générations, quelques années peut-être, l’avatar d’un monde anglo-saxon qui sombre dans la célébration insupportable d’un vivre-ensemble imaginaire.
Frappant de constater à quel point la mécanique implacable à l'oeuvre dans ce monde anglo-saxon se rapproche du scénario d'effondrement décrit par Orlov.
08:56 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : camden, chaos, usa, obama