Comme le révèle l’Équipe du 17 novembre [1], « pour la première fois dans l’histoire de la Coupe Davis, une finale opposera des joueurs qui résident tous dans le même pays », qui se trouve être l’un des principaux paradis fiscaux de la planète. Si les cinq joueurs français sont des exilés fiscaux, ils ne sont pas seuls. Roger Federer s’est lui-même exilé en 2008 à l’intérieur de la Suisse : il a déménagé du canton de Bâle-Campagne vers celui de Wollerau, à la fiscalité encore plus réduite que dans le reste du pays.
Quant au principal sponsor de l’événement, BNP Paribas, qui détient actuellement le fameux saladier dans son agence centrale de Lille, elle est aussi la championne de France de l’évasion fiscale. D’après ses propres chiffres, qu’on ne peut soupçonner de surestimer le phénomène, la plus grande banque européenne réalise pas moins de 21 % de son activité dans des paradis fiscaux grâce à 170 filiales [2]." source
photo: le basket c'est bien aussi
30/11/2014
Horror... Horror has a face... and you must make a friend of horror
Kurtz: I've seen horrors... horrors that you've seen. But you have no right to call me a murderer. You have a right to kill me. You have a right to do that... but you have no right to judge me. It's impossible for words to describe what is necessary to those who do not know what horror means. Horror... Horror has a face... and you must make a friend of horror. Horror and moral terror are your friends. If they are not, then they are enemies to be feared. They are truly enemies! I remember when I was with Special Forces... seems a thousand centuries ago. We went into a camp to inoculate some children. We left the camp after we had inoculated the children for polio, and this old man came running after us and he was crying. He couldn't see. We went back there, and they had come and hacked off every inoculated arm. There they were in a pile. A pile of little arms. And I remember... I... I... I cried, I wept like some grandmother. I wanted to tear my teeth out; I didn't know what I wanted to do! And I want to remember it. I never want to forget it... I never want to forget. And then I realized... like I was shot... like I was shot with a diamond... a diamond bullet right through my forehead. And I thought, my God... the genius of that! The genius! The will to do that! Perfect, genuine, complete, crystalline, pure. And then I realized they were stronger than we, because they could stand that these were not monsters, these were men... trained cadres. These men who fought with their hearts, who had families, who had children, who were filled with love... but they had the strength... the strength... to do that. If I had ten divisions of those men, our troubles here would be over very quickly. You have to have men who are moral... and at the same time who are able to utilize their primordial instincts to kill without feeling... without passion... without judgment... without judgment! Because it's judgment that defeats us.
21:28 | Lien permanent | Commentaires (13)
28/11/2014
hoplites
Relu récemment l’histoire de la guerre du Péloponnèse par Thucydide, puis la même revisitée par Victor Davis Hanson, célèbre historien Américain de l’antiquité (Carnage et culture, Le modèle occidental de la guerre). Il est banal de dire que cette guerre civile de presque trente ans a détruit le monde Grec. Le récit factuel et terrifiant fait de cette guerre fratricide par Thucydide dont la rigueur tranche avec la merveilleuse épopée Homérique et le lyrisme dont fait preuve Hérodote dans sa recension des guerres médiques permet de comprendre le caractère résolument révolutionnaire de ce conflit interminable.
Jusqu’alors, la guerre obéissait à des règles précises, instituant des limites à ne pas franchir entre peuples de même sang. Longtemps provoquée par des conflits de frontières entre cités voisines, la guerre était un jeu sanglant, un combat se déroulant dans un espace clos, préalablement défini, dans lequel les hoplites, les citoyens capables de payer leur équipement, étaient disposés en rangs serrés, bouclier à main gauche, le flanc droit protégé par le combattant voisin, les derniers rangs tenus par quelques vétérans à même de contenir les mouvements de terreur des plus jeunes obligés d’avancer sur le corps de leurs amis, frères ou pères…La victoire, contrairement à nos guerres modernes et démocratiques ne revenait pas à la phalange qui avait détruit le plus grand nombre d’ennemis, mais à celle qui avait exercé la poussée la plus forte et n’avait pas perdu de terrain, conservant ainsi une maîtrise toute symbolique du territoire. Il s’agissait donc d’une guerre, certes meurtrière, mais contrôlée, dans laquelle on prenait garde à ne jamais mettre en péril l’équilibre social et démographique des cités, l’ennemi d’un jour pouvant être l’allié de demain.
Ce modèle traditionnel de la guerre entre cités grecques allait être remis profondément en cause durant cette guerre du Péloponnèse par la durée des affrontements, qui deviennent permanent pendant prés de trente ans (431-404), par la multiplication des théâtres d’opération, par le petit nombre d’affrontement de type hoplitique, par l’apparition d’une guerre mobile de pillages, d’escarmouches, par l’apparition d’armes de jets (archers) jusqu’alors méprisées par les combattants, par l’importance des batailles navales donnant un rôle important aux équipages des trières composés de citoyens de second rang, peu considérés, par l’importance croissante de l’argent, nerf de la guerre. La guerre ritualisée menée par l’élite des cités se transforme en guerre totale recourrant largement à des mercenaires, voire des esclaves, et à l’argent des Perses. Plus important est l’évolution de l’esprit de la guerre qui voit l’abandon de ces lois immémoriales communes à tous les grecs. Massacres de populations civiles, profanation de temples, morts gardés en otages pour empêcher toute sépulture décente, autant de sacrilèges, d’horreurs, jusque là réservés aux étrangers à l’oekuméné, aux barbares, ignorants des lois grecques de la guerre. Thucydide décrit ainsi une scène terrible au décours de la bataille livrée dans le port de Syracuse, où les Athéniens furent défaits. Les morts et les blessés furent abandonnés sur le champ de bataille, livrés aux pires souffrances et à une sépulture indigne…
Dans La campagne avec Thucydide (1922), Albert Thibaudet, combattant de la première guerre mondiale, consigne dans sa tranchée, jours après jours (à la manière de Jünger), toutes les similitudes que cette guerre fratricide présente avec la guerre du Péloponnèse, montrant bien le caractère novateur et suicidaire de ces guerres totales.
En passant. Bon we!
22:40 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : guerre du péloponnèse, thucydide, hérodote, vd hanson, hoplites
tough
00:02 | Lien permanent | Commentaires (2)
27/11/2014
c'est pas gagné
progressisme arc-en-ciel..
"La scène se passe dans un Noctilien parisien en décembre 2008. Un homme de 19 ans est provoqué, volé, violemment frappé par une bande de voyous. L'agressé parvient à se diriger vers le conducteur du bus, avant d'être à nouveau tabassé. Le bus est bondé, personne n'est capable de le protéger des coups. Au passage, d'autres usagers sont frappés. Grâce à des fuites sur internet, de nombreux français prennent conscience de la réalité d'une agression. Et quand le Figaro (10/04/09) retrouve l'agressé, voilà ce qu'il déclare: "La vidéo de mon agression apparait comme trés stéréotypée car, ce soir-là, je suis habillé de façon bourgeoise et je suis face à quatre jeunes qui faisaient beaucoup de bruit. En aucun cas, je ne veux passer pour l'incarnation d'une certaine image sociale qui aurait été prise par des étrangers. Je ne l'ai pas ressenti comme cela (...) Il y a eu un grave amalgame entre la réalité de cette scène et sa représentation. Cette vidéo a circulé sur des sites extrémistes et a été exploitée par des politiques. Or je ne veux pas être instrumentalisé."" Obertone, 2013.**************************************************************
arriération à petite moustache..
Dans la ville de Concepción au Chili, un voleur est entré dans un bus et a essayé de voler le sac à main d'une femme assise. Mais le chauffeur a eu le bon réflexe de fermer la porte coinçant le voleur à l'intérieur. Il a ensuite sorti sa matraque pour lui donner quelques coups. Le voleur va se mettre à pleurer. Le chauffeur va ensuite s'arrêter devant un policier pour lui livrer le voleur.
20:47 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : noctilien, obertone
24/11/2014
l'esprit coubertin..
"Avant même le début du match, la Suisse a déjà gagné. Jo-Wilfried Tsonga, Gael Monfils, Richard Gasquet, Julien Benneteau et Gilles Simon sont en effet tous les cinq des heureux résidents de ce pays. Quant à BNP Paribas, qui sponsorise tapageusement l’événement, elle détient le record absolu de la présence dans les paradis fiscaux, avec 170 filiales.
22:36 | Lien permanent | Commentaires (4)
populisme
"Pour ne prendre qu’un seul exemple, il y a bien peu de chances que le mot d’ordre Volem viure al païs, qui fut, comme on l’a peut-être oublié, l’étendard des paysans du Larzac, soit désormais perçu par un jeune téléspectateur autrement que comme un appel Poujadiste à rejoindre la bête immonde.
Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il est donc nécessaire de rappeler quelques faits. C’est en 1983-1984 –comme on le sait- que la Gauche française dut officiellement renoncer (car, dans la pratique, ce renoncement lui était, depuis longtemps, consubstantiel) à présenter la rupture avec le capitalisme comme l’axe fondamental de son programme politique. C’est donc à la même époque qu’elle se retrouva dans la difficile obligation intellectuelle d’inventer, à l’usage des électeurs, et tout particulièrement de la jeunesse, un idéal de substitution à la fois plausible et compatible avec la mondialisation, maintenant célébrée, du libre-échange.
Ce sera, on le sait, la célèbre lutte contre le racisme, l’intolérance et toutes les formes d’exclusion, lutte nécéssitant, bien sûr, parallèlement à la création sur ordre de diverses organisations antiracistes, la construction méthodique des conditions politiques (par exemple, l’institution, le temps d’un scrutin, du système proportionnel) destinées à permettre l’indispensable installation d’un « Front National » dans le nouveau paysage politique.
C’est donc précisément dans cette période très trouble et très curieuse –pour tout dire très Mitterrandienne- que les médias officiels furent amenés progressivement à donner au mot de populisme- qui appartenait jusque là à une tradition révolutionnaire estimable- le sens qui est désormais le sien sous le règne de la pensée unique."
JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, Climats 2000.
10:28 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : michéa, populisme
22/11/2014
ethnomasochisme ordinaire
"La relève c'est nous", un documentaire produit et réalisé par l’association Studio Pietroprod, La relève c nous est un regard positif sur les jeunes et le quartier du Banlay.
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"L’ethnomasochisme s’apparente à la honte et à la haine de soi. C’est une psychopathologie collective, provoquée par un long travail de propagande en faveur d’une prétendue culpabilité fondamentale des peuples européens face aux autres, dont ils seraient les « oppresseurs ». Il faudrait donc se repentir et « payer la dette ». Ce travail de repentance, véritable imposture historique, est entamé aussi bien par les Eglises que par les Etats européens.
L’ethnomasochisme est aussi à la base des politiques anti-natalistes qui visent subrepticement à limiter la reproduction des populations européennes. Implicitement, il s’assimile donc à un « auto-racisme ». L’homme européen serait frappé par un péché originel, une tare raciale intrinsèque, il serait coupable d’être ce qu’il est.
L’ethnomasochisme provoque l’apologie systématique du métissage et du cosmopolitisme. Curieusement, il dénie aux Européens l’idée d’identité ethnique mais l’accorde aux autres. Les Européens ont le devoir de se diluer, mais pas les autres, pas les Africains, par exemple. L’ethnomasochisme est le pendant de la xénophilie (l’amour et la survalorisation de l’étranger, de « l’autre »). Il s’apparente à un ethno-suicide.
Dans l’histoire, l’ethnomasochisme n’est pas nouveau ; il fut le symptôme des peuples las de vivre et de se perpétuer ; des peuples vieillissants qui passent le relais à d’autres. Les élites européennes sont atteintes de cette maladie collective. Cette dernière explique le laxisme envers la colonisation migratoire et l’idée selon laquelle nous aurions à la fois le devoir et le besoin d’accueillir les nouveaux occupants."
Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons – manifeste de la Résistance européenne
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"L'affiche montre des personnes de couleur noire en disant : la relève c'est nous. C'est une provocation", a réagi l’élu FN. "Si on avait mis que des Blancs sur cette affiche, on aurait dû faire machine arrière", a-t-il-poursuivi. Le maire (sans étiquette), Denis Thuriot, a aussitôt condamné ces propos :"Je ne vois pas le caractère provocateur de cette affiche. Je n'y vois pas des personnes d'une couleur ou d'une autre, simplement les jeunes qui ont fait ce film", a-t-il-rétorqué. source
En fait les deux ont raison: l'élu FN qui garde une conscience identitaire dit vrai quand il pointe le remplacement démographique et l'ethnomasochisme ordinaire -inconscient ou pas- du système. Le maire "sans étiquette" aussi (qui ne voit même plus les couleurs de peau, bel aveu), en bon libéral, qui ne voit que des êtres hors sol, désaffiliés, de bons consommateurs armés de droits mais sans la moindre verticalité ethno-culturelle.
10:39 | Lien permanent | Commentaires (17)
19/11/2014
cohérence ordinaire
"Deux adolescentes qui se rendaient à leur collège depuis la rentrée en portant la coiffe alsacienne sur les cheveux, ont été exclues de leur collège à Metz le 06 novembre 2014. Le conseil de discipline de l'établissement a estimé que le "port de la coiffe constituait un signe d'appartenance identitaire incompatible avec les valeurs de neutralité du service public." Faits et Documents 15-30/11/2014
"Lundi 21 octobre, Najat-Vallaud Belkacem, la ministre de l'Éducation nationale, a souhaité que les mamans accompagnant des sorties scolaires puissent, si elles le souhaitent, porter le voile. " Le plus-nouvelobs
20:54 | Lien permanent | Commentaires (28)
17/11/2014
twenty five years fighting
Dekkers, un boxeur hors du commun. RIP
21:42 | Lien permanent | Commentaires (4)
no miracle at all
(...) Il est amusant de voir qu'en Occident, ce sont les opposants les plus farouches à toutes ces pratiques [PMA, GPA, mariage gay, etc.] qui comptent parmi les partisans les plus acharnés de Poutine et son régime. Ils sont en fait victimes du pan de l'entreprise de subversion globale dirigée vers les milieux chrétiens conservateurs occidentaux. Poutine y est présenté comme le champion des valeurs familiales et chrétiennes, et la Russie comme étant à la tête d'un mouvement de résistance globale contre "le nouveau totalitarisme libéral anti-chrétien du politiquement correct, de l'idéologie du genre, de la censure des mass-média et des dogmes néo-marxistes". J'avais dans un billet précédent parlé de cette entreprise de subversion à l'échelle mondiale, que j'avais qualifiée de Cathomintern. On retrouve d'ailleurs le même mécanisme chez ceux qui croient voir dans la Russie un recours à l'Union Européenne, un modèle économique alternatif, alors qu'y règne en fait le plus brutal des capitalismes, et que, de l'aveu même de Poutine, son Union Eurasiatique est calqué sur le modèle de l'UE..."
21:24 | Lien permanent | Commentaires (37)
16/11/2014
ce petit champ de ton âme
"On se cherche des retraites à la campagne. Et toi-même, tu as coutume de désirer ardemment ces lieux d'isolement. Mais tout cela est de la plus vulgaire opinion puisque tu peux, à l'heure que tu veux, te retirer en toi-même. Nulle part en effet, l'homme ne trouve de plus tranquille et de plus calme retraite que dans son âme, surtout s'il possède, dans son for intérieur, ces notions sur lesquelles il suffit de se pencher pour acquérir aussitôt une quiétude absolue, et par quiétude, je n'entends rien autre qu'un ordre parfait. (...) Il reste donc à te souvenir de la retraite que tu peux trouver dans ce petit champ de ton âme. Et, avant tout, ne te tourmente pas, ne te raidis pas; mais soit libre et regarde les choses en être viril, en homme, en citoyen, en mortel. Au nombre des plus proches maximes sur lesquelles tu te pencheras, compte ces deux: l'une, que les choses n'atteignent point l'âme, mais qu'elles restent confinées au dehors, et que les troubles ne naissent que de la seule opinion qu'elle s'en fait. L'autre, que toutes ces choses que tu vois seront, dans la mesure où elles ne le sont point encore, transformées et ne seront plus. Et de combien de choses les transformations t'ont déjà eu pour témoin! Songes-y constamment: le monde est changement, la vie remplacement."
« Considère, par exemple, les temps de Vespasien, tu y verras tout ceci : des gens qui se marient, élèvent des enfants, deviennent malades, meurent, font la guerre, célèbrent des fêtes, trafiquent, cultivent la terre, flattent se montrent arrogants, soupçonneux, conspirent, souhaitent que certains meurent, murmurent contre le présent, aiment thésaurisent, briguent les consulats, les souverains pouvoirs. Eh bien ! Toute la société de ces gens-là n'est plus ! Passe maintenant aux temps de Trajan : ce sont les mêmes occupations, et disparue aussi est cette société. Passe en outre en revue et semblablement les autres documents des temps et des nations entières, et vois combien d'hommes, après avoir tendu toutes leurs forces, sont tombés bien vite et se sont dissous dans les éléments. Surtout rappelle-toi ceux que tu as connus toi-même et qui, se tiraillant pour rien, négligeaient d'agir conformément à leur propre constitution, de s'y tenir et de s'en contenter. Mais il est nécessaire de se souvenir ici que le soin dont il faut entourer chaque action, doit avoir sa propre estimation et sa proportion. Car de cette façon, tu ne te décourageras point si tu n'as pas consacré aux choses inférieures plus de temps qu'il ne convenait. »
Marc-aurèle (121-180 ap JC), Pensées pour moi-même.
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"Quand j’étais gamin, petit Parisien élevé au gaz d’éclairage et au temps des restrictions, mon père m’avait envoyé prendre l’air à la campagne, aux soins d’un vieux couple. Lui était jardinier, il bricolait çà et là, entre les plants de carottes et les rangs de bégonias. Le bonhomme était doux et tendre, même avec ses ennemies les limaces. Devant sa femme, jamais il n’ouvrait la bouche, à croire qu’elle lui avait coupé la langue et peut-être autre chose. Il n’avait même pas droit aux copains c’est-à-dire au bistrot. J’étais son confident, le seul, je crois, qui eut jamais ouvert le cœur à sa chanson. Il me racontait le temps lointain quand il avait été un homme. Cela avait duré quatre années terribles et prodigieuses, de 1914 à 1918. Il était peut-être un peu simple d’esprit mais son œil était affûté et son bras ne tremblait pas. Un officier avait repéré les aptitudes du bougre et fait de lui un tireur d’élite, un privilégié. Armé de son Lebel, li cartonnait ceux d’en face avec ardeur et précision, sans haine ni remords. Libre de sa cible et de son temps, exempté de la plupart des corvées, il était devenu un personnage. Il tirait les porteurs d’épaulettes et de galons en feldgrau. Il me cita des chiffres incroyables qui avaient sans doute gonflé dans sa petite tête radoteuse en trente ans de remachouillis solitaires. Avec lui j’ai découvert cette vérité énorme que la vie d’un homme, ce ne sont pas les années misérables qui se traînent du berceau à la tombe, mais quelques rares éclairs fulgurants ; Les seuls qui méritent le nom de vie. Ceux que l’on doit à la guerre, l’amour, l’aventure, l’extase mystique ou la création. A lui, la guerre, généreusement, avait accordé quatre ans de vie. Privilège exorbitant au regard de tous les bipèdes mis au tombeau sans jamais avoir vécu. "
Dominique Venner, Le cœur rebelle. 1994.
18:36 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : marc-aurèle
14/11/2014
friday wear
23:40 | Lien permanent | Commentaires (11)
12/11/2014
Anatomie du chaos (n+1) : la tradition congédiée ou l’homme sans racines
« Dans le système libéral, seule compte la dimension individuelle –assortie de son antithèse, l’« humanité » : toutes les dimensions intermédiaires, nations, peuples, cultures, ethnies, etc. tendent à être niées, disqualifiées (en tant que « produits » de l’action politique et historique et en tant qu’ « obstacles » à la liberté du commerce) ou considérées comme insignifiantes. L’intérêt individuel prime l’intérêt communautaire. Les « droits de l’homme » concernent exclusivement l’individu isolé ou « l’humanité ». Les individus réels sont perçus comme des reflets, des incarnations d’un concept abstrait d’Individu universel. La société, que la Tradition européenne regardait comme intégrant l’individu, (au sens où l’organisme intègre les organes qui le composent dans un ordre supérieur), se voit dépouillée de ses propriétés spécifiques : elle n’est plus qu’une somme de propriétés individuelles. La nation n’est plus rien d’autre que l’addition de ses habitants à un moment donné. (…)
A la conception organique de la société, dérivée de l’observation du monde vivant, se substitue une conception mécanique, inspirée d’une physique sociale. On nie que l’Etat puisse s’assimiler à la famille (Locke), on nie que la société soit un corps, etc. De fait, l’une des caractéristiques majeures de l’économie libérale est son indifférence et son irresponsabilité vis-à-vis des héritages culturels, des identités collectives, des patrimoines et des intérêts nationaux. La vente à l’étranger des richesses artistiques nationales, l’interprétation de l’ « utilité » en termes de rentabilité commerciale à court terme, la dispersion des populations et l’organisation systématique des migrations, la cession à des sociétés multinationales de la propriété ou de la gestion de secteurs entiers des économies ou des technologies nationales, la libre diffusion des modes culturelles exotiques, l’assujettissement des media à des façons de concevoir et de parler liées au développement des superpuissances politiques ou idéologiques du moment, etc. –toutes ces caractéristiques des sociétés occidentales actuelles dérivent logiquement de la mise en œuvre des principaux postulats de la doctrine libérale. L’enracinement, qui exige une certaine continuité culturelle et une relative stabilité des conditions de vie, ne peut que se heurter au leitmotiv du nomadisme permissif que résume le principe libéral : « Laisser faire, laisser passer ».
« (…) La tradition, ça n’est pas le passé : voilà ce qu’il ne faut pas cesser de dire et de redire. La tradition n’a ni plus ni moins à voir avec le passé qu’avec le présent et l’avenir. Elle est au-delà du temps. Elle ne se rapporte pas à ce qui est ancien, ce qui est derrière nous, mais à ce qui est permanent, à ce qui est au-dedans de nous. Elle n’est pas le contraire de la novation mais le cadre dans lequel doivent s’effectuer les novations pour être significatives et durables. Il faut d’ailleurs en finir avec cette conception linéaire de l’histoire où le passé, le présent et le futur, correspondent à trois moments séparés.
La tradition renvoie à ce qui vient d’au-delà de toutes les évidences et de tous les objets qui se définissent dans celles-ci. Elle renvoie à la continuité qui permet à la discontinuité des événements de notre passé de ne pas apparaître comme des « actes gratuits », des créations ex nihilo ou des positions dépourvues de sens. C’est grâce à elle que les événements dont se constitue notre histoire peuvent renvoyer à un même souci, s’inscrire dans une même structure, se laisser interpréter à la lumière d’un même attachement séculaire pour ce qui, parmi tous les actes de notre passé, nous parait digne d’être sauvé et, par suite, tiré vers le présent afin d’y être (ré)actualisé.
Ce lien obscur auquel renvoie la notion de tradition et par lequel se transmet l’héritage au présent, a toujours monopolisé la haine des adversaires de la tradition. Historiquement parlant, l’assaut contre les traditions remonte au XVIIIème siècle. C’est avec la philosophie des Lumières que le terme acquiert pour la première fois une résonance péjorative. Pour l’Aufklärung, la tradition n’est rien d’autre que la somme des préjugés particuliers et des comportements sociaux « irrationnels » auxquels s’oppose la prétendue « universalité de la raison ». Mais ce que dénoncent les philosophes des Lumières, ce n’est pas le simple rappel du passé ni l’évocation plus ou moins littérale de textes et d’évènements ayant déjà eu lieu, mais bien l’évocation, l’actualisation des pratiques sociales et des comportements collectifs inéluctablement liés à ces textes et à ces évènements dés lors que ceux-ci ne sont pas considérés comme des objets extérieurs ou indifférents, mais comme autant de témoignages sur l’héritage qui nous est propre. Bref, ce qui fait horreur aux tenants de l’Aufklärung, c’est la claire conscience de cette tradition par laquelle le regard posé sur le passé favorise l’enracinement et le sentiment d’appartenance à ce qui nous a précédés. »
« (…) Lorsque les traditions se perdent, on ne les fait pas renaître par un acte d’autorité. Ni par des lamentations. On ne peut qu’en créer de nouvelles ou faire revenir, sous d’autres formes, celles qui existaient à l’origine et qui ont disparu : le très ancien revient alors avec la force du très neuf. Mais, répétons-le, toute véritable tradition est un cadre dans lequel on doit innover constamment. Une tradition qui n’est pas sans cesse (ré)actualisée est une tradition morte et qui a mérité de mourir.. Il ne s’agit donc pas de restaurer ce qui est d’hier mais de donner une forme nouvelle à ce qui est de toujours. Il ne s’agit pas de retourner au passé, mais de se rattacher à lui. Imiter ceux qui ont fondé et transmis une tradition, ce n’est pas seulement retransmettre, c’est fonder à son tour.
Alain de Benoist, Les idées à l’endroit, mars 1979.
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"Tout ce qui peut interrompre une tradition oblige à repartir de l'origine. Et toute origine est sanglante." - Nicolás Gómez Dávila
22:44 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : alain de benoist, tradition
shit
13:03 | Lien permanent | Commentaires (10)
11/11/2014
paths of glory
« Un cercle d’allemands et d’anglais nous entourait, nous invitant à jeter nos armes. Il régnait la même confusion que sur un navire qui sombre. J’exhortais d’une voix faible mes voisins à poursuivre leur résistance. Ils tiraient sur nos adversaires et sur les notres. Un guirlande de figures hurlantes ou muettes se refermait autour de notre petite troupe ; A gauche deux colosses anglais fourrageaient à coups de baïonnettes dans un bout de tranchée d’ou s ‘élevaient des mains implorantes. Parmi nous, on entendait aussi des voix stridentes : « cela n’a plus de sens ! Jetez vos fusils ! Ne tirez pas camarades ! » Je lançais un coup d’œil aux deux officiers, debout à coté de moi dans la tranchée. Ils me répondirent d’un sourire, d’un haussement d’épaules, et laissèrent glisser à terre leur ceinturons. Il ne me restai plus que le choix entre la captivité ou une balle ; (…) Deux anglais qui ramenaient un groupe de prisonniers du 99éme vers leurs lignes, me barrèrent la route. Je plaquai mon pistolet sur le corps de l’un deux et appuyai sur la détente; l’autre déchargea son fusil sur moi sans m’atteindre ; Ces efforts violents chassaient le sang de mes poumons en spasmes clairs. Je pus respirer plus librement et continuai à courir le long du bout de tranchée. Derrière une traverse, le lieutenant Schläger était accroupi au milieu d’un groupe de tireurs. Ils se joignirent à moi. Quelques anglais, qui traversaient le terrain, s’arrêtèrent, mirent un fusil-mitrailleur en batterie et tirèrent sur nous. Sauf moi-même, Schläger et deux de nos compagnons, tous tombèrent; (…) rien ne m’inquiétait, que la perspective de m’écrouler trop tôt… »
Ernst Junger, Orages d'acier.
12:25 | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : paths of glory
10/11/2014
inside job
21:54 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/11/2014
c'est moche
"Je suis de Bosnie, et comme vous le savez, c'était l'enfer la bas de 1992 a 1995. Pendant 1 an, j'ai vécu et survécu dans une ville de 60 000 habitants sans électricité, sans pétrole, sans eau courante, sans services traditionnels de distribution de nourriture et de consommables, et sans aucune organisation gouvernementale.Notre ville était encerclée par des forces armées pendant 1 an, et dans cette ville, c'était la merde. Nous n'avions pas de police ou d'armée organisée…il y avait des groupes armés, et ceux qui étaient armés défendaient leurs maisons et leurs familles.Quand tout a commencé, certains d'entre nous étaient mieux préparés que d'autres, mais la plupart des familles voisines n'avaient de la nourriture que pour quelques jours. Certains d'entre nous avaient des pistolets, et très peu étaient ceux qui avaient des AK47 et des fusils. Apres 1 ou 2 mois, les gangs ont commencés leur destruction: les hôpitaux par exemple, se sont rapidement transformés en abattoirs. Les forces de police n'étaient plus présentent, et l'absentéisme du personnel hospitalier était de plus de 80%.J'ai eu de la chance, ma famille était large a cette époque (15 membres dans une grande maison, 6 pistolets, 3 AK47), et donc nous avons survécu…tout du moins la plupart d'entre nous. Les Américains balançaient des MRE (Meals Ready to Eat - Rations de combat) tous les 10 jours pour aider les villes encerclées comme la notre, mais ce n'était jamais assez. Quelques maisons avaient des petits jardins potager, mais la plupart n'en avaient pas.Apres 3 mois, les premières rumeurs de décès par famine commençaient…mais aussi les décès par exposition au froid. Nous avons démonté toutes nos portes, l'encadrement des fenêtres des maisons abandonnées, notre parquet...et j'ai aussi brûlé la totalité de nos meubles pour nous tenir chaud.Beaucoup sont mort de maladies, surtout a cause de l'eau (2 membres de ma famille), nous buvions principalement l'eau de pluie, nous mangions du pigeon et même du rat. La monnaie est vite devenue de la merde…Nous faisions du troc: pour une boite de boeuf tu pouvais avoir une fille pour quelques heures (c'est dur, mais c'était la réalité), je me rappel que la plupart des femmes qui vendaient leurs corps étaient des mères désespérées.Armes a feu, munitions, bougies, briquets, antibiotiques, pétrole, piles et nourriture…on se bâtaient comme des animaux pour ça. Dans une situation comme celle-la, tout change, et la plupart des gens deviennent des monstres…c'était moche. La force était dans le nombre. Si vous étiez tout seul a vivre dans une maison, ce n'était qu'une question de temps avant d'être pillé et tué…peu importe si vous étiez armé. (...)"musik: Goran Bregovic, KalashnikovBon dimanche!:)
21:10 | Lien permanent | Commentaires (45) | Tags : le survivaliste
06/11/2014
hegemon
"Sait-on que les Etats-Unis représentent 83 % de la capitalisation boursière des entreprises du numérique, contre 2 % en Europe ? Sait-on que les efforts de recherche et développement de Microsoft et d’Intel dépassent le budget de la France pour financer l’ensemble de sa recherche civile, tous secteurs confondus ? Sait-on que 9 des 10 sites les plus visités au monde, par exemple le jour du 1er janvier 2013, étaient rattachés à des acteurs américains, alors que 80 % des utilisateurs n’étaient pas localisés aux Etats-Unis ? Sait-on que les Américains représentent 72 % du Top 50 des sites mondiaux contre 22 % pour la Chine, 6 % pour la Russie et 0 % pour l’Europe ? Sait-on que, selon les calculs de la CIA, les Etats-Unis possèdent 439.000 serveurs sur leur sol (les ordinateurs où sont traitées et stockées toutes les données), soit deux fois plus que l’ensemble des 9 Etats qui les suivent ?" source via Yoananda
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05/11/2014
"Il n'y a pas un mot prononcé par un ouvrier intervenant dans une assemblée qui ne soit voulu d'en haut."
« Le centralisme fasciste n’a jamais réussi à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation », écrit Pasolini en 1973. « Le fascisme proposait un modèle, réactionnaire et monumental, qui est toutefois resté lettre morte. Les différentes cultures particulières (paysanne, prolétaire, ouvrière) ont continué à se conformer à leurs propres modèles antiques : la répression se limitait à obtenir des paysans, des prolétaires ou des ouvriers leur adhésion verbale. Aujourd’hui, en revanche, l’adhésion aux modèles imposés par le Centre est totale et sans conditions. Les modèles culturels réels sont reniés. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que la « tolérance » de l’idéologie hédoniste, défendue par le nouveau pouvoir, est la plus terrible des répressions de l’histoire humaine. Comment a-t-on pu exercer pareille répression ? A partir de deux révolutions, à l’intérieur de l’organisation bourgeoise : la révolution des infrastructures et la révolution du système des informations. Les routes, la motorisation, etc. ont désormais uni étroitement la périphérie au Centre en abolissant toute distance matérielle. Mais la révolution du système des informations a été plus radicale encore et décisive. Via la télévision, le Centre a assimilé, sur son modèle, le pays entier, ce pays qui était si contrasté et riche de cultures originales. Une œuvre d’homologation, destructrice de toute authenticité, a commencé. Le Centre a imposé - comme je disais - ses modèles : ces modèles sont ceux voulus par la nouvelle industrialisation, qui ne se contente plus de « l’homme-consommateur », mais qui prétend que les idéologies différentes de l’idéologie hédoniste de la consommation ne sont plus concevables. Un hédonisme néo-laïc, aveugle et oublieux de toutes les valeurs humanistes, aveugle et étranger aux sciences humaines. » PP Pasolini, écrits corsaires, 1973.
Pasolini dans ses écrits corsaires disait aussi que la publicité avait remplacé la transcendance.
Et le mall climatisé l'église.
Le capitalisme, ce fait social total (Castoriadis (1)), est en passe de devenir l'alpha et l’oméga de toutes choses; tous les champs de l'activité humaine sont progressivement gangrénés par la raison marchande.
Tous les gisements anthropologiques pré-capitalistiques, toutes les structures de sens qui échappaient jusqu'alors à la logique de l'accumulation du Capital sont soumises à une dissolution progressive dans la bonne humeur.
Sous les vivas de masses anomiques réjouies et participant activement à leur propre chaos.
Le propre des commercial societies occidentales est d'être capable, non seulement, de produire à jet continu des générations de zeks soumises dés leur plus jeune âge à cette weltanschauung hédoniste libéral-libertaire mais en plus convaincus de vivre une époque exaltante et de devoir défendre ce nouvel âge sombre (le "Dark ages" de Jacobs(2)) contre la célèbre alliance du trône et de l'autel, ou terrible réaction patriarcale, cléricale et autoritaire à petite moustache pourtant officiellement décédée en 1945.
Contrairement aux zeks des régimes totalitaires qui fonctionnaient avec une contrainte morale et physique constante, Festivus va de l'avant vers le précipice de son plein gré, sans pistolet sur la tempe et fleurant bon le Tahiti-douche.
Dans le cadre de cette offensive générale et sans précédent de la logique marchande globalisée célébrée par le FMI et Alain Badiou (3), toutes les structures de sens anthropologiques, c'est-à-dire morales, philosophiques et/ou religieuses constituent per se des obstacles qui doivent être détruits.
La famille (les formes traditionnelles au sens large), toutes les figures d'autorité -dont celle du père, du militaire, du gendarme, de l'instituteur, du professeur, curé, leader politique, etc., toutes les formes anthropologiques communautaires qui constituent des alternatives à la raison marchande par leur référence à cette socialité primitive universelle -non marchande- du don et du contre don, de façon générale toutes les limites anthropologiques érigées depuis la nuit des temps par les hommes -et pour de bonnes raisons, les communautés, les Lois, les religions, les usages, les interdits, les civilisations, sont appelées à être détruites.
Sur une période historique courte.
Tout le droit moderne ne vise d'une part qu'à déconstruire cette architecture d'interdits et d'usages qui constituent au sein de chaque civilisation les structures de sens qui font qu'un chinois est un chinois et pas un européen et vice versa, d'autre part, à transformer de façon mécanique ces nouveaux droits en désirs bankables universels.
Le travail des libéraux culturels (la gauche du Capital) est de détruire/déconstruire -via un combat culturel et législatif de chaque instant- cette base anthropologique, fil rouge d'une civilisation, et le travail des libéraux économiques (droite du Capital) est de convertir le chaos issu de la disparition de ces formes traditionnelles de vie en parts de marché et en sites d'exploitation rentables (salariat généralisé, tourisme de masse, avortement, PMA+GPA, enfant-roi, endettement généralisé, éducation, protection, etc.).
Sorte de ruban de Moebius, comme dit justement Michéa.
Ceux qui ont des yeux peuvent voir l'incroyable travail de transformation géographique (urbanisation galopante, grandes surfaces extensives, mort programmée des campagnes et des exploitants agricoles), anthropologique (cf infra), écologique (bétonnisation de milliers d'hectares de terres agricoles, écocide quotidien planétaire, ethnique (il suffit d'observer les sorties d'écoles ou de maternité ou bien encore les prénoms les plus fréquemment donnés dans les capitales européennes pour comprendre quoiqu'en disent les kapos du vivre-ensemble), économique (paupérisation générale et enrichissement sans limites d'une petite fraction de happyfews en sécession des gens ordinaires) qui est à l’œuvre depuis environ deux générations.
Nous vivons une révolution anthropologique, économique, écologique, politique, bref civilisationnelle majeure avant tout liée à la globalisation et la dérégulation des échanges (énergies fossiles) et à l'emprise sans limite du capitalisme globalisé désormais émancipé de quasiment toutes les contraintes étatiques, politiques, morales, philosophiques, religieuses qui, jusqu'alors l'avaient bridé et soumis à l'autorité du Politique au sein de communauté politiques définies.
Comment un politicien européen quelconque pourrait-il aujourd’hui dire non à une firme globalisée comme Apple dont la capitalisation boursière représente le quart du PIB national? L'argent commande, le politique s'exécute. Dans les années aprés guerre, les gouvernements, aidés de gentils planificateurs, recevaient les dirigeants de grands groupes nationaux pour leur donner directives et instructions dans une logique nationale cohérente résultante d'un équilibre entre exigences sociales et logique entrepreneuriale...ceci n'est pas un éloge de la planification soviétique mais de ce compromis historique que les régimes occidentaux avaient su trouver pour contraindre la logique du Capital à œuvrer au moins en partie dans le sens de l’intérêt général et national. On en est loin désormais.
C'est l'esprit du temps! Il n'y a pas de complot...certes ces firmes globalisées monstrueuses, ces banques, ont des stratégies planétaires et œuvrent dans le sens de leur meilleur intérêt mais il n'y a pas de cabinet secret, pas de comité X...les bilderbergers, les membres du Siècle et tous ces pauvres rotarymen sont une émanation de ce zeitgeist, pas plus. Et leur importance est directement corrélée à la faiblesse du Politique dans les sociétés occidentales et ailleurs ainsi qu'à l'anomie galopante au sein des gens ordinaires. Les partis politiques ne sont plus que des appareils bureaucratiques corrompus dont les intérêts sont directement contraires aux intérêts des peuples qu'ils ne représentent plus, malgré le spectacle électoral rituel célébré par le barnum médiatique. Des parasites.
La solution est en nous. Ne pas être dupe, se construire en marge du système, résister par la forme même que nous donnons à notre vie et qui donne sens à nos actions et à notre entourage, au monde qui nous entoure. Collectivement nous sommes encore plus fort, nous sommes les peuples, les souverains légitimes. Tout est possible.
« Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Etre et Temps), que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un “autre monde“. C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien. »
« A une terrible crise spirituelle, il faut d’abord apporter des réponses spirituelles. Les hommes n’existent que par ce qui les distingue : clan, lignée, histoire, culture, tradition. Il n’y a pas de réponse universelle aux questions de l’existence et du comportement. […] Chaque civilisation a sa vérité et ses dieux, tous respectables tant qu’ils ne nous menacent pas. Chaque civilisation apporte ses réponses, sans lesquelles les individus, hommes ou femmes, privés d’identité et de modèles, sont précipités dans un trouble sans fond. Comme les plantes, les hommes ne peuvent se passer de racines. Il appartient à chacun de retrouver les siennes. » Dominique Venner, 2009.
" Vivre selon notre tradition, c’est se conformer à l’idéal qu’elle incarne, cultiver l’excellence par rapport à sa nature, retrouver ses racines, transmettre l’héritage, être solidaire des siens" D Venner, 30 000 ans d'histoire.
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(1) « La corruption généralisée que l'on observe dans le système politico-économique contemporain n'est pas périphérique ou anecdotique, elle est devenue un trait structurel, systémique de la société où nous vivons. En vérité, nous touchons là un facteur fondamental, que les grands penseurs politiques du passé connaissaient et que les prétendus « philosophes politiques » d'aujourd'hui, mauvais sociologues et piètres théoriciens, ignorent splendidement : l'intime solidarité entre un régime social et le type anthropologique (ou l'éventail de tels types) nécessaire pour le faire fonctionner. Ces types anthropologiques, pour la plupart, le capitalisme les a hérités des périodes historiques antérieures : le juge incorruptible, le fonctionnaire wébérien, l'enseignant dévoué à sa tâche, l'ouvrier pour qui son travail, malgré tout, était une source de fierté. De tels personnages deviennent inconcevables dans la période contemporaine : on ne voit pas pourquoi ils seraient reproduits, qui les reproduirait, au nom de quoi ils fonctionneraient. Même le type anthropologique qui est une création propre du capitalisme, l'entrepreneur schumpétérien, combinant une inventivité technique, la capacité de réunir des capitaux, d'organiser une entreprise, d'explorer, de pénétrer, de créer des marchés, est en train de disparaître. Il est remplacé par des bureaucraties managériales et par des spéculateurs. Ici encore, tous les facteurs conspirent. Pourquoi s'escrimer pour faire produire et vendre, au moment où un coup réussi sur les taux de change à la bourse de New York ou d'ailleurs, peut vous rapporter en quelques minutes 500 millions de dollar ? Les sommes en jeu dans la spéculation de chaque semaine sont de l'ordre du PNB des Etats-Unis en un an. Il en résulte un « drainage » des éléments les plus entreprenants vers ce type d'activités qui sont tout à fait parasitaires du point de vue du système capitaliste lui-même. » Cornélius Castoriadis, La montée de l'insignifiance, 1993
(2) « (...) Il n’existe aucune garantie que les protections qui prévalent dans les sociétés occidentales seront préservées dans celles qui deviennent non-occidentales. Aucune raison historique ne force à croire que des gouvernements basés sur les libertés individuelles survivront à la disparition des peuples occidentaux. L’Afrique post-coloniale est révélatrice. Dans sa plus grande partie, le continent Noir retourne à ses mœurs ancestrales, renforcées par une infusion d’armes occidentales modernes, comme cela a été montré par les carnages somalien et rwandais. Ce qui bouleverse notre très profond sens de la compassion est compréhensible. Mais le sentimentalisme ne devrait pas nous aveugler quant aux implications à long terme que cela aura sur notre propre survie. De même que de donner de la nourriture à des populations incapables de se nourrir ne fait que hâter l’inévitable catastrophe démographique, déverser en Occident des populations du Tiers Monde accélère simplement la transformation de l’Occident en une extension du Tiers Monde. » Jane Jacobs, Dark Ages Ahead, 2004.
(3) "Badiou affirme, non sans quelque naïveté, combattre pour un « universalisme politique, une politique faite par les gens qui sont ici, sans égard à leur provenance ». En réalité, dans leurs engagements, « les gens qui sont ici » tiennent le plus grand compte de leur provenance. Badiou ferait bien d’interroger sur ce point les Pakistanais, les Kurdes, les Turcs. Il s’apercevra que leurs intérêts et leurs passions politiques sont très différents de ceux qui motivent les Chinois ou les Portugais, pour ne rien dire des Français, auxquels Badiou s’intéresse peu. Supposons que toutes les communautés religieuses, nations et groupes divers s’appliquent vertueusement à développer le même (ce qu’ils ont en commun). Le résultat sera un métissage généralisé estompant ou même abolissant toutes les identités. C’est le paradis de l’indifférenciation prêché par la propagande libérale. Même les musulmans « modérés » n’en veulent pas. Il faut dire que leur « modération » religieuse a pour contre partie le nationalisme le plus chauvin, comme chez le premier ministre turc Erdogan qui déclarait fin 2008, en s’adressant à ses compatriotes installés en Allemagne, que « l’assimilation est un crime contre l’humanité » ! Il voudrait qu’une frontière étanche sépare les populations d’origine turque des autochtones allemands. Son amour éperdu pour tout ce qui n’est pas français conduit Badiou à des accents d’un lyrisme quasi raciste : « la masse des ouvriers étrangers et de leurs enfants témoignent, dans nos vieux pays fatigués, de la jeunesse du monde ; qu’ils nous apprennent au moins à devenir étrangers à nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève et dont nous n’avons plus rien à attendre que la stérilité et la guerre. » Cela se passe de commentaires, mais j’en ferai quand même deux. Il y a moins de guerres et plus de créativité intellectuelle en Europe qu’en Afrique. Les immigrés savent ce qu’ils font quand ils affluent depuis un demi siècle, parfois au péril de leur vie, dans « de vieux pays fatigués » au lieu de rester dans de jeunes pays dynamiques »." Kostas Mavrakis, De quoi Alain Badiou est-il le nom ? Eléments avril juin 2009.
photo: Pier Paolo Pasolini, Il Decameron, 1970
titre: tiré de cette vidéo de Pasolini
18:24 | Lien permanent | Commentaires (9)
01/11/2014
good time
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