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19/06/2012

Wanderer

merci johnny

20:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cash

17/06/2012

nos amis du Progrès

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ha ha ha.le blanc c'est joli aussi.

(photo choppée chez LIESI, où l'on explique fort bien comment billets et petits napoléons sont désormais marqués et repérables -pour quand nos amis du Progrès siffleront la fin de la récré- et comment y pallier. pour paranos seulement bien sûr)

meurtre


CATASTROIKA - Multilingual par infowar

12/06/2012

rappel

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Post de décembre 2004 – Compte-rendu de situation sur la faillite de l’Argentine

OK, c’est parti, j’espère que cela aidera. Nous désignons souvent les gens non préparés - la masse – sous le terme de moutons. Mouton les décrit particulièrement bien. Ils font ce que les autres font, ne se battent pas pour leurs droits, acceptent presque tout et ainsi de suite. Mais que ce passe-t-il quand les moutons sont désespérés ? Eh bien, ce qui s’est passé ici.

Après des années de fermetures d’usines et de destruction de notre industrie nationale, de salaires extrêmement bas, les gens en ont eu assez. Cette économie destructive menée par Menem, notre ancien président, un des présidents les plus corrompus de l’histoire (il était impliqué dans l’attentat de l’ambassade israélienne et gérait le marché de la drogue dans le pays, juste pour cité quelques exemples) associée à la stupidité du président suivant, De La Rúa, était la formule du désastre.

Un jour le Ministre de l’Economie a déclaré que personne ne pourrait obtenir plus de 100 dollars par jour de l’ATM (NDT : Automatic Teller Machine = Distributeur de billets) ni clôturer des comptes bancaires. Vous pouviez juste retirer 100 dollars par jour à la banque. C’était tout. Alors vint la dévaluation. Avant qu’elle n’arrive, un dollar US valait un peso argentin. Soudainement le ratio est passé à un dollar US pour 2 pesos, puis 2,5 et même 4. Aujourd’hui un dollar US vaut 3 pesos. Les banques conservent l’argent du peuple, leurs dépôts en dollars US inclus. Si vous aviez 1000 dollars US à la banque de Boston par exemple, elles les ont remplacés par 1000 pesos, équivalents à 333 dollars US. Elles vont ont donc volé 666 dollars US ! Les prix ont augmenté de 200 à 300%, parfois plus. Imaginez un instant à quoi ressemblerait votre vie si demain vous vous rendez au supermarché et constatez que tout à augmenté de 200%. Comment survivriez-vous avec votre chèque de paie ?

Les moutons sont devenus désespérés. Tout d’abord parce qu’ils avaient été spoliés par les banques et ne reverraient jamais leur argent. Ensuite parce que les classes sociales bénéficiant des revenus les plus bas ont découvert que leur salaire ne suffirait jamais à s’acheter le minimum vital. Le pays a alors protesté en demandant la démission du président. Lequel a dû quitter le palais présidentiel en hélicoptère… Les banques ont été saccagées par le peuple voulant récupérer son argent durement gagné. Les supermarchés et magasins ont été pillés, ainsi que les maisons. Cela a duré environ un mois, le chaos, concentré dans les grandes villes, s’étendant à tout le pays.

Je me souviens m’être retrouvé dans un supermarché en train de négocier avec le manager, alors que les émeutiers se trouvaient dehors. Parfois, ils ne détruisaient pas l’endroit si le supermarché leur laissait les biens pacifiquement. La nourriture est devenue rare. Je veux dire par là que vous ne pouviez acheter qu’une certaine quantité de lait ou d’eau, 4 bouteilles par exemple. Et la plupart des produits d’importation ont disparu. Les produits électroniques comme les TV, les lecteurs vidéos et les réfrigérateurs ont conservé leur prix en dollars, devenant inaccessibles pour beaucoup de gens. La même chose s’est produite avec l’immobilier, les voitures et les produits de luxe. Aujourd’hui tout cela semble bien lointain. Non parce que la situation s’est améliorée, mais simplement parce que nous humains avons cette damnées capacité à nous adapter. Combien nos vies ont-elles changé ? Je ne suis même pas capable de l’expliquer… Tout a changé ! Les rues sont plus dangereuses que jamais, grâce à la pauvreté généralisée.

En raison de cela l’éducation a également souffert, les enfants devant travailler ou voler au lieu d’aller à l’école. Comment pourrais-je vous l’expliquer ? Par exemple les outils sont devenus vraiment chers, vu que la majorité est importée. N’oubliez pas que notre industrie a été vendue ou détruite. Des trucs comme les MRE (NDT : Meal Ready to Eat) ou les barres énergétiques de survie sont impossibles à se procurer. Plus personne ne les importe (j’ai payé 10 dollars pour une MRE qu’un gars avait). Les armes et les munitions sont vraiment chères et sont vendues en petites quantités. Oubliez l’idée d’acheter une caisse de munitions ! Oubliez cela ! Je sais que c’est difficile pour certains d’entre vous d’imaginer cela, mais vous ne pouvez plus acheter une caisse de quoi que ce soit. Un grand magasin pourra avoir 10 ou 15 boîtes de chacune 20 balles de 308. Les petits magasins en auront 10 ou moins. Seules les munitions courantes sont disponibles, comme les calibres .22, .38, .357, 9mm, quelques 40 S&W, 12, 308 et un peu de .223. C’est à peu près tout. Les munitions pour mon 357 SIG sont difficiles à obtenir. J’achète une boîte de munitions chaque fois que je le peux… et c’est extrêmement cher.

PASSAGE CENSURE - NON CONFORME A LA CHARTE OLDUVAI SUR LES ARMES

Les chaussures et les vêtements sont également chers, même en dollars US. La main d’œuvre est bon marché : vous pouvez avoir un domestique et un jardinier pour 300 dollars. Il n’y a pas d’emploi sûr. Avec 20% de chômage, ils vous paient ce qu’ils veulent et si vous ne voulez pas du travail il y a 100 personnes prêtes à le faire. Posséder un magasin est difficile. Vous devez prendre en compte les attaques à main armée (certains sont attaqués 10 fois par mois) et vous devez également payer la police pour votre protection (contre eux-mêmes). J’espère que cela aidera, au moins vous aurez une idée de ce que sera votre monde si cela arrive à votre pays, en espérant que vous n’aurez jamais à expérimenter cela… Si vous avez une question n’hésitez pas à demander. J’espère vous être utile.

Ferfal, 2004.

11/06/2012

fracasser le patriarcat

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« Contrairement aux idées développées par une Wendy Brown (qui croit encore, en bonne disciple américaine de Foucault, que les valeurs « néoconservatrices » sont le complément spirituel logique d’une société capitaliste moderne), il apparaît en effet évident que l’accumulation du Capital (ou « croissance ») ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure pour constater, au contraire,  que la « croissance » ne peut trouver ses bases psycho-idéologiques réelles que dans une culture de la consommation généralisée, c’est-à-dire dans cet imaginaire « permissif », « fashion » et « rebelle » dont l’apologie permanente est devenue la principale raison d’être de la nouvelle gauche (et qui constitue parallèlement le principe même de l’industrie du divertissement, , de la publicité et du mensonge médiatique). Comme le souligne ainsi Thomas Franck (Pourquoi les pauvres votent à droite, Agone 2008), " c’est le monde des affaires qui, depuis les plateaux de télévision, et toujours sur le ton hystérique de l’insurrection culturelle, s’adresse à nous, choquant les gens simples, humiliant les croyants, corrompant les traditions et fracassant le patriarcat. C’est à cause de la nouvelle économie et de son culte pour la nouveauté et la créativité que nos banquiers se gargarisent d’être des « révolutionnaires » et que nos courtiers en bourse prétendent que la détention d’actions est une arme anti-conformiste qui nous fait entrer dans le millénaire rock’n’ roll."  C’est donc parce qu’ « une économie de droite » ne peut fonctionner durablement qu’avec une « culture de gauche », que les dictatures libérales ne sauraient jamais avoir qu’une fonction historique limitée et provisoire : celle, en somme, de remettre l’économie sur ses rails, en noyant éventuellement dans le sang (sur le modèle Indonésien ou Chilien) les différents obstacles politiques et syndicaux à l’accumulation du Capital. A terme, c’est cependant le régime représentatif (dont l’ingénieux système électoral fondé sur le principe de l’alternance unique, constitue l’un des verrous les plus efficaces contre la participation autonome des classes populaires au jeu politique) qui apparaît comme le cadre juridique et politique le plus approprié au développement intégral d’une société spectaculaire et marchande ; autrement dit d’une société en mouvement perpétuel dans laquelle, comme l’écrivait Marx, « tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée et tout ce qui était sacré est profané . »

Jean-claude Michéa, La double pensée.

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Illustration quotidienne et réjouissante de cette analyse dans la lecture du journal Libération, forme la plus accomplie de cette synthèse réussie entre économie de marché et libéralisme culturel. Torchon dont le principal actionnaire, le baron Edouard de Rothschild, ex-maoïste (dont la fortune personnelle est estimée à plus de 300 millions d'euros) a récemment fait son alyah, acquérant ainsi la double nationalité franco-israëlienne.

De quoi relativiser beaucoup de choses, me semble-t-il.

(photo: André Marie Paul Mouchard dit "Laurent Joffrin" relisant son édito, 2012)^^ un rien m'amuse

podcast

10/06/2012

what else?

08/06/2012

beach

alexandre,marc aurèle,europe,usa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


podcast


07/06/2012

république

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« Manuel Valls, ministre de l’intérieur. Fils d’un artiste peintre catalan exposé dans de multiples musées internationaux. L’absence de taxation des œuvres d’arts lui évite sans doute de régler un ISF élevé. Français de fraîche date (naturalisé en 1982). A peut-être appartenu brièvement à l’Organisation communiste internationale (« lambertiste »), si l’on en croit A gauche de la gauche (Seuil, 2002) de Denis Pingaud, lui-même ancien militant d’extrême gauche. Membre du Siècle et du groupe Bilderberg. Franc-maçon, il appartient à la même loge que son ami Alain Bauer (parrain d’un de ses fils), la loge l’Infini maçonnique (Grand Orient de France). A été un des rares députés socialistes à se prononcer en faveur de l’envoi de soldats français en Afghanistan et pour le contrôle par la commission européenne des budgets nationaux. Participant régulier des dîners du CRIF, orateur au congrès des Amis d’Israël en France, opposé à l’entrée de la Palestine à l’ONU. Il s’est déclaré le 17 juin 2011, sur Radio Judaica (Strasbourg) "lié de manière éternelle avec la communauté juive et Israel" par sa seconde épouse, la violoniste Anne Gravoin, qui est juive (cf. Actualité juive, 24 mai 2012). Il a obtenu 5.63% des voix aux primaires socialistes pour l’élection présidentielle, avant de diriger le pôle communication de la campagne de François Hollande. » Faits et Documents, 1-15/06/2012

« A peine nommé place Beauvau, Manuel Valls a réservé sa première sortie en province, le 21 mai, au dîner annuel à Marseille de la section PACA du CRIF. Le nouveau ministre de l’Intérieur en a profité pour déclarer qu’il n’accepterait pas la présence sur le territoire de « soi-disant théologiens (prônant) la haine du Juif ». Comme ses prédécesseurs, il a assuré que « quand un juif de France est attaqué, c’est la république elle-même qui est a attaquée. » Ibid

06/06/2012

big one

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RdL : Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui est en train d’arriver sous nos yeux, depuis au moins une trentaine d’années, depuis 2008, depuis quelques mois, ces dernières semaines ?


Frédéric Lordon : C’est une leçon de choses historiques. Ouvrons bien les yeux, on n’a pas souvent l’occasion d’en voir de pareilles. Nous assistons à l’écroulement d’un monde et ça va faire du gravât. L’histoire économique, en tout cas celle qui a fait le choix de ne pas être totalement bornée – je veux parler d’auteurs comme Kindleberger, Minsky ou Galbraith – a depuis longtemps médité l’effrayant pouvoir de destruction de la finance libéralisée. Il fallait de puissants intérêts – très évidemment constitués – à la cécité historique pour remettre sur les rails ce train de la finance qui a déjà causé tant de désastres ; en France, comme on sait, c’est la gauche de gouvernement qui s’en est chargée.


De sorte que, à la lumière de ces leçons de l’histoire, on pouvait dès le premier moment de la dérégulation financière annoncer la perspective d’une immense catastrophe, et ce sans pourtant savoir ni où, ni quand, ni comment exactement elle allait se produire. La catastrophe en question aura pris vingt ans pour survenir, mais voilà, nous y sommes. Notons tout de même qu’un scénario que certains avaient envisagé d’assez longue date considérait l’hypothèse de la succession de crises financières sérieuses, rattrapées mais, aucune des contradictions fondamentales de la finance de marché n’étant résolues, enchaînées selon un ordre de gravité croissante, jusqu’à la big one. Sous ce rapport, la première crise de la série n’aura pas pris un an pour se manifester puisque le grand krach boursier se produit en 1987… après le big bang de 1986. Puis elles se sont succédé à intervalle moyen de trois ans. Et nous voilà en 2007. 2007, n’est-ce pas, et pas 2010. Car le discours libéral n’a rien de plus pressé que de nous faire avaler l’idée d’une crise des dettes publiques tout à fait autonome, européenne dans son principe, et imputable à une fatalité d’essence de l’État impécunieux. Or le fait générateur est bien la crise de la finance privée, déclenchée aux États-Unis, expression d’ailleurs typique des contradictions de ce qu’on pourrait appeler, pour faire simple, le capitalisme de basse pression salariale, dans lequel la double contrainte de la rentabilité actionnariale et de la concurrence libre-échangiste voue la rémunération du travail à une compression continue et ne laisse d’autre solution à la solvabilisation de la demande finale que le surendettement des ménages. C’est cette configuration qui explose dans le segment particulier des crédits hypothécaires [plus connus sous le nom de subprimes] et qui va, en un an, déstabiliser tout le système financier étasunien, puis, interconnexions bancaires obligent, européen, jusqu’au moment Lehman. Là, on est au bord de l’effondrement total et il faut sauver les banques. Je dis « il faut sauver les banques », car la ruine complète du système bancaire nous ramène en cinq jours à l’équivalent économique de l’état de nature. Mais il ne s’agit pas de le sauver et puis rien ! Or c’est ce que font tous les gouvernements, en se contentant à partir de 2009 d’annoncer des projets de re-régulation où le ton martial le dispute à l’innocuité. Trois ans plus tard, la re-régulation financière n’a pas quitté le stade velléitaire – ce qui est tout à fait regrettable car le système bancaire est encore plus vulnérable qu’en 2007, alors que point une crise d’un format très supérieur… Entre-temps, les banquiers remis à flot jurent ne plus rien devoir à la société sous prétexte que la plupart d’entre eux ont remboursé les aides d’urgence reçues à l’automne 2008.


Évidemment, pour rétablir leur bonne conscience en même temps que leurs bilans financiers, il leur faut feindre d’ignorer l’ampleur de la récession que le choc financier a laissée derrière lui. C’est de ce choc même que viennent dans un premier temps l’effondrement des recettes fiscales, l’envol mécanique des dépenses sociales, le creusement des déficits, l’explosion des dettes puis, dans un deuxième temps, les plans d’austérité… réclamés par la même finance qui vient d’être sauvée aux frais de l’État ! Donc, depuis 2010 et l’éclatement de la crise grecque, la finance rescapée massacre les titres souverains sur les marchés obligataires alors qu’elle aurait trépassé si les États ne s’étaient pas saignés pour la rattraper du néant. C’est tellement énorme que c’en est presque beau… Pour couronner le tout, les marchés exigent – et bien sûr obtiennent – des États des politiques de restriction coordonnées qui ont le bon goût de conduire au résultat exactement inverse de celui supposément recherché : la restriction généralisée est telle que les recettes fiscales s’effondrent aussi vite que les dépenses sont coupées, si bien qu’in fine les dettes croissent. Mais l’austérité n’est pas perdue pour tout le monde : son parfait prétexte, « le problème des dettes publiques », aura permis à l’agenda néolibéral d’engranger de spectaculaires progrès, inenvisageables en toute autre circonstance. On l’a déjà compris, la leçon de choses est bien moins économique que politique. Elle est d’ailleurs tellement riche qu’on ne sait plus par quel bout l’attraper. Il y a, d’un côté, l’extraordinaire position de pouvoir conquise par l’industrie financière qui peut forcer les puissances publiques à son secours, puis aussitôt se retourner contre elles dans la spéculation sur les dettes souveraines, et pour finir refuser toute re-régulation sérieuse. Il y a, d’un autre, la force de l’agenda néolibéral qui, inflexible, poursuit sa route au milieu des ruines qu’il a luimême créées : jamais le néolibéralisme n’a connu si prodigieuse avancée qu’à la faveur de… sa crise historique, l’explosion des endettements publics ayant créé une formidable opportunité pour une entreprise de démantèlement de l’État social sans précédent, par plans d’austérité et « pacte pour l’euro » interposés.


Où que le regard se tourne, il ne trouve que régressions phénoménales. Il y a enfin, et peut-être surtout, la crise historique de l’idée de souveraineté, attaquée de deux côtés. Du côté des marchés financiers, puisqu’il est maintenant évident que les politiques publiques ne sont pas conduites d’après les intérêts (seuls) légitimes du corps social, mais selon les injonctions des créanciers internationaux, devenus « corps social concurrent », tiers intrus au contrat social, ayant spectaculairement évincé l’une de ses parties.

(...) Voilà le drame de l’époque : c’est qu’au niveau de ces gens qu’on continue à appeler – on se demande pourquoi tant leur bilan historique est accablant – des « élites », il n’y a plus nulle part aucune force de rappel intellectuelle susceptible de monter un contre-discours. Et le désastre est complet quand les médias eux-mêmes ont été, et depuis si longtemps, emportés par le glissement de terrain néolibéral ; le plus extravagant tenant à la reconduction des éditorialistes, chroniqueurs, experts à demi vendus et toute cette clique qui se présente comme les précepteurs éclairés d’un peuple nativement obtus et « éclairable » par vocation.
On aurait pu imaginer que le cataclysme de l’automne 2008 et l’effondrement à grand spectacle de la finance conduirait à une non moins grande lessive de tous ces locuteurs émergeant en guenilles des ruines fumantes, mais rien du tout ! Pas un n’a bougé !
Alain Duhamel continue de pontifier dans Libération ; le même journal, luttant désespérément pour faire oublier ses décennies libérales, n’en continue pas moins de confier l’une de ses plus décisives rubriques, la rubrique européenne, à Jean Quatremer qui a méthodiquement conchié tous ceux qui dénonçaient les tares, maintenant visibles de tous, de la construction néolibérale de l’Europe. Sur France Inter, Bernard Guetta franchit matinée après matinée tous les records de l’incohérence – il faudrait le reconduire à ses dires d’il y a cinq ans à peine, je ne parle même pas de ceux de 2005, fameuse année du traité constitutionnel européen… L’émission hebdomadaire d’économie de France Culture oscille entre l’hilarant et l’affligeant en persistant à tendre le micro à des gens qui ont été les plus fervents soutiens doctrinaux du monde en train de s’écrouler, parmi lesquels Nicolas Baverez par exemple, sans doute le plus drôle de tous, qui s’est empressé de sermonner les gouvernements européens et de les enjoindre à la plus extrême rigueur avant de s’apercevoir que c’était une ânerie de plus. Et tous ces gens plastronnent dans la plus parfaite impunité, sans jamais que leurs employeurs ne leur retirent ni une chronique ni un micro, ni même ne leur demandent de s’expliquer ou de rendre compte de leurs discours passés Voilà le monde dans lequel nous vivons, monde de l’auto-blanchiment collectif des faillis.

Dans ce paysage où tout est verrouillé, où la capture « élitaire » a annihilé toute force de rappel, je finis par me dire qu’il n’y a plus que deux solutions de remise en mouvement : une détérioration continue de la situation sociale, qui conduirait au franchissement des « seuils » pour une partie majoritaire du corps social, c’est-à-dire à une fusion des colères sectorielles et à un mouvement collectif incontrôlable, potentiellement insurrectionnel ; ou bien un effondrement « critique » du système sous le fardeau de ses propres contradictions – évidemment à partir de la question des dettes publiques – et d’un enchaînement menant d’une série de défauts souverains à un collapsus bancaire – mais cette fois autre chose que la bluette « Lehman »… Disons clairement que la deuxième hypothèse est infiniment plus probable que la première… quoiqu’elle aurait peut-être, en retour, la propriété de la déclencher dans la foulée. Dans tous les cas, il faudra sacrément attacher sa ceinture. Et surtout continuer de réfléchir aux formes politiques d’un mouvement social capables de lui éviter toutes les dérives fascistoïdes.
À constater le degré de verrouillage d’institutions politiques devenues absolument autistes et interdisant maintenant tout processus de transformation sociale à froid, je me dis aussi parfois que la question ultra taboue de la violence en politique va peut-être bien devoir de nouveau être pensée, fût-ce pour rappeler aux gouvernants cette évidence connue de tous les stratèges militaires qu’un ennemi n’est jamais si prêt à tout que lorsqu’il a été réduit dans une impasse et privé de toute issue.


Or il apparaît d’une part que les gouvernements, entièrement asservis à la notation financière et dévoués à la satisfaction des investisseurs, sont en train de devenir tendanciellement les ennemis de leurs peuples, et d’autre part que si, à force d’avoir méthodiquement fermé toutes les solutions de délibération démocratique, il ne reste plus que la solution insurrectionnelle, il ne faudra pas s’étonner que la population, un jour portée au-delà de ses points d’exaspération, décide de l’emprunter – précisément parce que ce sera la seule. ■

suite/source

photo: ça monte..

05/06/2012

anatomie du chaos (11): BHV

 

les occasions de rire ne sont pas légion en ce moment, ne nous privons pas des comiques tribulations du grand capital apatride en Cyrènaïque.

jardins et routes

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"C’est à Paranesti, au nord de Drama, sur les contreforts des Rhodopes, la chaîne de montagnes qui longe les deux côtés de la frontière avec la Bulgarie, que commence notre voyage. C’est la municipalité la plus grande et la moins peuplée de la Grèce, riche en immenses étendues de forêt. Nous y sommes allés pour participer à une bourse aux semences et une rencontre internationale de trois jours organisées par Peliti, une association créée il y a dix ans par Panagiotis et Sonia Sainatoudis.

De ce séjour d’à peine deux semaines en Grèce, nous retiendrons à quel point ce pays correspond peu à l’image caricaturale largement projetée par nos médias. Je n’évoquerai pas ici la profonde crise économique, sociale et humaine, les dégâts causés par les diktats européens et par la tristement célèbre troïka [1], les réductions de salaires de 20 %, 30 %, parfois même de 50 % ou 70 %, les retraites sabrées de 20 %, les coupes drastiques dans les budgets de la santé, les chiffres astronomiques du chômage, les 40 000 nouveaux sans-abri, le million de repas distribués gratuitement chaque jour par différents organismes, dont l’Eglise [2]... C’est une autre réalité que j’ai envie d’évoquer, celle que nous avons découverte dans des zones fortement rurales.

Première surprise de taille : à Paranesti, nous nous sommes trouvés au cœur du plus grand événement lié aux semences en Europe, emportés par une énergie et un enthousiasme époustouflants. Environ sept mille personnes étaient venues d’un peu partout en Grèce, de plusieurs régions et îles, apportant (et surtout emportant) des sachets de semences de variétés anciennes ou locales de légumes ou de céréales.

Tout a commencé dans les années 1990 lorsque Panagiotis a décidé de parcourir son pays en stop, sans argent, allant d’une région rurale à l’autre, à la recherche de ces variétés traditionnelles qui étaient déjà en train de se perdre. Il en a réuni environ 1 200, et se trouva vite dépassé par la tâche de sauvegarder et multiplier cette immense richesse. D’où la mise en place d’un réseau, Peliti — du nom d’un chêne —, qui réunit une dizaine de groupes locaux : à Komitini près de la frontière turque, à Ioannina du côté de l’Albanie, sur des îles comme Egine et Lefkada... Elle mène une forte activité dans les écoles de plusieurs régions. Cette année, ce fut le dixième et plus grand rassemblement organisé par l’association.

Plus de 20 000 sachets de semences ont été distribués ou échangés, sur la base du don ; un repas a été proposé aux participants, également gratuitement, grâce à une tonne et demie de légumes fournis par une cinquantaine de paysans locaux. Cette année, Peliti a l’intention de construire un nouveau bâtiment pour sa banque de semences et elle continuera à étendre son activité partout dans le pays.

Au fil des conversations (et des entretiens enregistrés pour Radio Zinzine), nous avons commencé à cerner certains traits essentiels de la société grecque, surtout en ce qui concerne les campagnes.

Ce n’est que relativement récemment que la Grèce existe comme nation. De 1453 à 1828, elle faisait partie de l’Empire Ottoman. En 1828, elle est reconnue pour la première fois, comprenant l’Attique, Athènes, le Péloponnèse et les Cyclades. Entre 1828 et 1948, le pays a doublé de surface environ tous les trente ans [3]. Or, chez les Ottomans, il n’existait pas de propriété privée du foncier. Toutes les terres appartenaient au Sultan, qui accordait l’usufruit de grands domaines à ses fidèles serviteurs. Dans les provinces, les Ottomans ont privilégié les petits paysans, moins susceptibles de menacer leur domination que des grands propriétaires et les notables locaux. Petit à petit, suite au départ des Turcs, les Grecs ont occupé les terres, souvent sans titre officiel ; de son côté l’Etat aussi a récupéré des surfaces, surtout celles qui appartenaient à l’Empire Ottoman. Ce qui explique, par exemple, que 95 % de la forêt en Grèce soit publique." suite/source

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Quoi qu'il puisse arriver et quelle que soit la capacité de nuisance du système, il y aura toujours ce genre de résistance d'abord locale puis générale. je pense à mes orangers qui ont bien dérouillé cet hiver: je les ai cru morts pendant quelques semaines...et failli en couper deux. puis, en attendant, j'ai vu surgir sur le tronc et les grosses branches des dizaines de petites pousses vertes. la main verte, le Hoplite! Monsanto my ass.

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"Anecdote : des prisonniers Russes que, sur l’ordre de Maiweg, on avait trié dans tous les camps pour aider aux travaux de reconstruction –spécialistes du forage, géologues, ouvriers des raffineries du voisinage- furent réquisitionnés dans une gare par une troupe combattante pour servir de porteurs. Sur les cinq cent hommes de ce groupe, trois cent cinquante périrent sur le bord des routes. Et, sur le chemin du retour, cent vingt de ceux qui avaient été épargnés moururent d’épuisement, si bien qu’il ne resta que trente survivants.

Le soir, fête de la Saint-Sylvestre au quartier général. Je constatai une fois de plus qu’une pure joie festive était impossible en cette période. Le général Muller nous fit, par exemple, le récit des monstrueux forfaits auxquels se livra le Service de Sécurité après la prise de Kiev. On évoqua aussi, une fois de plus, les tunnels à gaz empoisonné où pénètrent des trains chargés de juifs. Ce sont là des rumeurs, que je note en tant que telles ; mais il est sûr que se commettent des meurtres sur une grande échelle. Je songeai alors au brave potard de la rue La Pérouse et à sa femme [déportée] pour laquelle il s’était tant inquiété jadis. Quand on a connu des cas individuels et qu’on soupçonne le nombre des crimes qui s’accomplissent dans ces charniers, on découvre un tel excès de souffrance que le découragement vous saisit. Je suis alors pris de dégoût à la vue des uniformes, des épaulettes, des décorations, des armes, choses dont j’ai tant aimé l’éclat. La vieille chevalerie est morte. Les guerres d’aujourd’hui sont menées par des techniciens. L’homme a donc atteint ce stade que Dostoïevski décrit à travers Raskolnikov. Il considère alors ses semblables comme de la vermine. C’est de cela qu’il doit justement se garder s’il ne veut pas tomber dans la sphère des insectes. Pour lui et pour ses victimes, entre en jeu le vieux, le monstrueux : « Voilà ce que tu es ! »

Puis je suis allé dehors ; les étoiles scintillaient dans un ciel éclairé par la lueur des tirs. Eternels et fidèles signes –Grande Ourse, Orion, Véga, Pléiades, ceinture de la Voie Lactée-, nous autres hommes et nos années sur la terre, que sommes nous devant cette splendeur ? Qu’est donc notre éphémère tourment ? A minuit, au bruit des verres entrechoqués, j’ai intensément songé à ceux que j’aime et j’ai senti que leurs souhaits parvenaient aussi jusqu’à moi. " (Ernst Jünger, Notes du Caucase, 31 décembre 1942. Journaux de guerre)

03/06/2012

black flag

 

♩ ♪ ♫ Louie, Louie! We gotta go. I said now Louie, Louie! We gotta go. You know the pain, that's in my heart, it just shows, I'm not very smart. Who needs love, when you've got a gun? Who needs love, to have any fun? I said now Louie, Louie! We gotta go! Said, now screwie Louie! We gotta go. Louie, Louie! We gotta go. I said now Louie, Louie! We gotta go!♪ ♫ ♬

collapse

j'adore la campagne

28/05/2012

n'importe quoi

festival

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PREPAREZ VOS ABRIS...
du 21 au 25 mai 2012 : Cette fois, c'est terminé, le jeux sont faits. Il n'existe plus de solutions pour sauver le système bancaire. Depuis deux semaines, les Espagnols comme les Grecs ont retiré massivement leur argent des banques (700 millions d'euros en moyenne par jour en Grèce). Cela s'appelle un BANK RUN géant. Bien plus grand que celui de 2008 en Angleterre avec la Northern Rock. Cela n'avait concerné qu'une seule banque. L'Espagne ne pourra pas nationaliser toutes ses banques (16 ont été encore dégradées la semaine passée, 8 à venir et leur BdT sur 10 ans est maintenant à 6,27%) qui sont déjà mortes, pardon, en faillite. Ni l'Italie: "Moody's downgrades 26 italian banks". Ni le Portugal. Pire, en Italie les gens attaquent maintenant les centres des impôts... cliquez ici.

La ruée sur les banques va s'étendre progressivement aux autres pays. Les Espagnols ont même franchi les frontières pour se servir dans les DABs français avec plus ou moins de bonheur. Cette fois, la France sera touchée. Lire ici Romandie pour les retraits actuels. En 2008 les Anglais malins clients de la Northern Rock s'étaient rendus en France pour retirer ce qu'ils pouvaient dans nos distributeurs. Là aussi avec plus ou moins de chance. Mais ce n'était, à l'époque, qu'un épiphénomène.

Vous avez vu comment vous avez été désinformés par la presse aux ordres du système qui la possède. Cela ne peut plus durer. De plus le barrage est en train de craquer de toutes parts un peu plus chaque jour. Ce que les Argentins ont vécu nous allons le vivre, et sans doute avec une guerre à la clé pour brouiller les pistes et sauver la face des politiques, eux aussi, aux ordres indirects des banques. N'oubliez pas: Hollande s'est précipié à Londres pour dire à la City qu'il ne demandera pas plus de régulations bancaires, juste après qu'il ait dit aux Français que "son ennemi était la finance". Vous l'avez vu ça ... Si vous ne vous préparez pas dès maintenant au pire, vous serez comme ces femmes argentines laminées, ruinées, qui n'ont pu que taper, APRES, sur leurs casseroles devant les banques qui leur avaient interdit de retirer leurs avoirs dans l'intégralité.

La ligne Maginot a été contournée par la Krise et maintenant elle va se répandre partout. Lire aussi l'article "Multinationals sweep euros from accounts on daily basis When it comes to contingency planning for a eurozone break-up, it is typically a German company that has been ahead of the game" dans le Telegraph. Observez les événements, surveillez les taux des bons du trésor, l'arrivée de nouvelles planches à billets anglaises et américaines qui, selon Lenglet de France 2 et BFM Eco, N'ONT JAMAIS EXISTE (bravo Mr Lenglet, vous avez bien désinformé les Français avec vos propos mensongers sur les planches à billets). Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©

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Bankia s'écroule en Bourse, les clients retirent en masse leur argent

Madrid (awp/afp) - Bankia, quatrième banque cotée espagnole qui vient d'être nationalisée, s'effondrait jeudi à la Bourse de Madrid, alors que le journal El Mundo affirme que ses clients, inquiets, ont déjà retiré plus d'un milliard d'euros ces derniers jours.

A 10H09 GMT/12h09 HEC, l'action plongeait de 27,49% à 1,2 euro, dans un marché en baisse de 1,61%. Le titre vaut désormais moins du tiers par rapport au prix fixé en juillet dernier (3,75 euros), lors de son introduction en Bourse. La plus grande union de caisses d'épargne espagnole accumule les journées noires à la Bourse de Madrid depuis l'annonce de sa nationalisation partielle, le 9 mai. Le quotidien El Mundo affirmait jeudi matin que ses clients, effrayés par cette annonce, ont déjà retiré plus d'un milliard d'euros de leurs comptes ces derniers jours. Bankia croule sous 31,8 milliards d'euros d'actifs immobiliers risqués. C'est la banque qui devra fournir le plus gros effort de provisions, avec 4,722 milliards d'euros, après la réforme du secteur financier qui force les banques espagnoles à mettre de côté 30 milliards d'euros supplémentaires en 2012, pour se protéger de leur exposition au secteur immobilier sinistré. Le gouvernement a annoncé le 9 mai qu'il prendrait le contrôle de Bankia en transformant en participation la dette de 4,465 milliards d'euros contractée en décembre 2010 envers l'Etat à travers un prêt public. source

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" (...) Dettes : dettes publiques difficilement maîtrisables et dettes privées destructrices… les créanciers s'approchent douloureusement de l'heure des comptes et les peuples d'une explosion de colère

LEAP/E2020 l'a annoncé dès 2008 et répété depuis à de nombreuses reprises. Il y avait environ 30 000 milliards USD d'actifs-fantômes dans le système financier mondial. Il en reste environ 15 000 milliards USD qui vont pour l'essentiel s'envoler d'ici la fin 2012. La bonne nouvelle c'est qu'à partir de ce moment-là, on pourra sérieusement envisager de reconstruire un système financier mondial sain. La mauvaise nouvelle, c'est que c'est au cours des trimestres à venir que ces 15 000 milliards USD vont s'envoler en fumée. Cela implique bien entendu, comme nous l'avons évoqué précédemment, la faillite (et/ou le sauvetage par les Etats) de 10% à 20% des banques occidentales. Et cette fois-ci, à la différence de 2008/2009, les actionnaires en seront les premières victimes (y compris aux Etats-Unis), quelle que soit la séniorité de leurs droits (5). Seuls les actionnaires possédant un poids géopolitique important seront traités avec égard (fonds souverain, Etats amis, …).

En matière de dettes privées, les ménages vont pour l'essentiel, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, devoir faire face seuls aux conséquences des hausses de taux et d'insolvabilité induites qui vont les toucher. Pris dans la nasse de l'austérité et de la récession, les Etats occidentaux n'ont plus les moyens de porter secours aux classes moyennes tant que la croissance n'a pas repris un tant soit peu. Et hélas, cela ne sera pas le cas d'ici la fin 2012. On voit d'ailleurs actuellement aux Etats-Unis la question de la dette étudiante est en train de se transformer en « subprime bis » (6). Hausse de taux du fait de la fin d'une politique de bonification par l'Etat fédéral et paralysie politique à Washington sur fond de tentatives de maîtrise du déficit fédéral sont en train de créer une situation désastreuse pour des millions de jeunes Américains et leurs parents.

En Europe, le Royaume-Uni a déjà décidé de laisser sa classe moyenne faire face seule à son endettement record. Cela revient à la faire chuter dans la classe défavorisée. Les prochains mois vont voir une nouvelle confrontation brutale entre cette classe moyenne britannique et ses dirigeants appartenant presque tous à l'upper-class.

Sur le continent, via les votes de rejet des dirigeants adeptes de l'austérité comme seule et unique solution à la crise de l'endettement public, les peuples ont ouvert une confrontation démocratique majeure avec les élites en place depuis près d'une vingtaine d'année, et au service des créanciers. La tentative qu'incarne le nouveau président français, François Hollande, d'ouvrir une voie moyenne entre austérité et relance keynésienne qui toutes deux ont échoué ou sont impossibles politiquement ou budgétairement, va aboutir (car elle est la seule politiquement et budgétairement viable désormais (7)) mais pas avant la fin de 2012 (8)." GEAB

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"Egon von Greyerz au cours d’un interview le 10 mai à KWN : 
“L’attention va éventuellement se détourner sur les États-Unis. Nous savons que les bons du trésor Américain ne pourront plus jamais être remboursés avec la monnaie actuelle. Donc, ce que nous avons vu sur le marché obligataire n’a pas été une fuite vers la sécurité parce que les obligations ne peuvent pas être remboursées. Et comme l’attention va se détourner sur les États-Unis, le marché obligataire sera testé. En Europe, nous avons vu la souffrance, mais il n’y a pas encore eu de véritable austérité. L’austérité signifierait un arrêt des avantages sociaux, une coupure radicale des pensions, mais cela ne se passe nulle part comme ça. Les gens ont été mécontents des réductions effectuées jusqu’à présent, mais ce n’est rien comparé aux réductions qu’ils vont devoir subir. Si nous avons un été chaud en Europe, je peux dire que des émeutes vont débuter très rapidement et se diffuser d’un pays à l’autre. C’est inquiétant, mais malheureusement, c’est là que nous en sommes et cela va s’aggraver. Franchement, les investisseurs doivent se positionner pour escompter plus de chaos." LIESI

24/05/2012

europe

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« (...) A Janpol, sur le Dniester, en Ukraine, au mois de juillet 1941, il m'était arrivé de voir dans la poussière de la route, au beau milieu du village, un tapis en peau humaine. C'était un homme écrasé par les chenilles d'un char. Des bandes de juifs en caftan noir, armés de bêches et de pioches ramassaient ça et là les morts abandonnés par les Russes dans le village. [Quelques-uns] arrivèrent et se mirent à décoller de la poussière ce profil d'homme mort. Ils soulevèrent tout doucement avec la pointe de leur bêche les bords de ce dessin, comme on soulève les bords d'un tapis. (...) La scène était atroce, légère, délicate, lointaine. Les juifs parlaient entre eux et leurs voix me parvenaient douces et éteintes. Quand le tapis de peau humaine fut complètement détaché de la poussière, un de ces juifs piqua la pointe de sa bêche, du côté de la tête, et se mit en route avec ce  drapeau. Il marchait la tête haute (...) [avec] cette peau humaine qui pendait et se balançait dans le vent comme un véritable étendard. Et je dis à Lino Pellegrini qui était assis près de moi : ''Voilà le drapeau de l'Europe, voilà notre drapeau. (...) Un drapeau de peau humaine. Notre véritable patrie est notre peau.'' »

Malaparte, La Peau, 1949.

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« (...) Des femmes livides, défaites, aux lèvres peintes, aux joues décharnées, couvertes d'une croûte de fard, horribles et pitoyables, se tenaient au coin des rues, offrant aux passants leur misérable marchandise : des garçons et des petites filles de huit ou dix ans, que les soldats marocains, hindous, malgaches, palpaient en relevant les robes ou en glissant leur main entre les boutons des culottes. Les femmes criaient : « Two dollars the boys, three dollars the girls ! »

-Tu aimerais, dis, une petite fille à trois dollars, disais-je à Jack.

- Shut up, Malaparte.

- Ce n'est pas cher après tout, une petite fille pour trois dollars. Un kilo de viande d'agneau coûte bien plus cher. Je suis sûr qu'à Londres ou à New York une petite fille coûte plus cher qu'ici, n'est-ce pas, Jack ?

- Tu me dégoûtes, disait Jack.

- Trois dollars font à peine trois cent lires. Combien peut peser une fillette de huit à dix ans ? Vingt-cinq kilos ? Pense qu'un seul kilo d'agneau, au marché noir, coûte cinq cent lires, c'est-à-dire cinq dollars

- Shut up, criait Jack !

Les prix des fillettes et des petits garçons étaient tombés depuis quelques jours, et continuaient à baisser. Tandis que les prix du sucre, de l'huile, de la farine, de la viande, du pain, étaient montés, et continuaient à augmenter, le prix de la chair humaine baissait de jour en jour. Une fille de vingt à vingt-cinq ans, qui, une semaine avant coûtait jusqu'à dix dollars, ne valait désormais que quatre dollars, os compris. La raison d'une telle baisse de prix de la chair humaine sur le marché Napolitain dépendait peut-être du fait que, de toutes les régions de l'Italie méridionale, les femmes accouraient à Naples. Pendant les dernières semaines, les grossistes avaient jeté sur le marché d'importantes livraisons de femmes Siciliennes. Ce n'était pas que de la viande fraîche, mais les spéculateurs savaient que les soldats nègres ont des goûts raffinés, et préfèrent la viande pas trop fraîche. Toutefois, la viande Sicilienne n'était pas très demandée, et même les nègres finirent par la refuser. Les nègres n'aiment pas les femmes blanches trop noires. »

Malaparte, ibid.

20/05/2012

confession d'un assassin


what's up?

la suite

18/05/2012

in extremis

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"Il y a des projets importants qui doivent être mis en route comme si c'était pour hier, parce qu'ils sont la clef de la survie humaine. Malheureusement, ils ne peuvent être financés par les voies habituelles à cause de la nature tordue de l'économie de marché et de la finance globale, qui dicte que le seul but de l'investissement d'argent est de faire plus d'argent. Le projet d'éviter des conséquences désastreuses n'est pas une affaire lucrative, en soi, et ne se trouve pas financé. Mais importer de Chine des millions de citrouilles d'Halloween en plastique orange chaque année est un pari facile, et donc le marché donne priorité aux citrouilles en plastique orange sur ce qui est essentiel pour nous maintenir en vie. La main invisible du marché, il s'avère, est attachée à un invisible idiot.

(...) Enfin, nous avons les super-riches : ceux qui ont tout simplement trop d'argent. Des gens comme George Soros ou Bill Gates font grand cas de leur philanthropie, en promouvant la démocratie ou en combattant la malaria ; ne pourraient-ils pas aider ? Théoriquement ils pourraient (ils ont certainement l'argent pour) mais nous devons comprendre ce qu'ils sont. Ce sont des vampires. Ils ne sucent pas notre sang, littéralement, mais notre temps et notre labeur. Nous gagnons notre vie et une promesse de retraite de plus en plus vide (une fois que nous sommes trop vieux pour leur être utiles) sur une planète de plus en plus dévastée ; ils gagnent tous le reste. La façon dont ils confisquent notre richesse varie — Soros a volé les économies des gens en spéculant sur les marchés monétaires ; Gates a prélevé une taxe Microsoft en imposant au monde un système d'exploitation bogué, bouffi et branlant avec la complicité du gouvernement américain ; les Walton, qui possèdent Wal-Mart, l'ont fait en expédiant les emplois américains en Chine tout en mettant sur la paille les petits commerces aux États-Unis. Mais la façon dont ils distribuent leurs largesses ne varie pas : son but est de leur donner l'apparence d'hommes bons. Pour se donner un peu de perspective sur ce que cela signifie, voici un poème de Bertolt Brecht, traduit par Slavoj Žižek :

L'interrogatoire du Bon

Avancez : nous entendons
Que vous êtes un homme bon
Vous ne pouvez être acheté, mais la foudre
Qui frappe la maison, aussi
Ne peut être achetée.
Vous êtes fidèle à ce que vous dites.
Mais qu'avez-vous dit ?
Vous êtes honnête, vous dites votre opinion.
Quelle opinion ?
Vous êtes courageux.
Contre qui ?
Vous êtes sage.
Pour qui ?
Vous ne tenez pas compte de vos intérêts personnels.
De qui sont les intérêts dont vous tenez compte alors ?
Vous êtes un bon ami.
Êtes-vous aussi un bon ami des gens bien ?
Entendez-nous à présent : nous savons
Vous êtes notre ennemi.
C'est pourquoi nous allons
Maintenant vous mettre devant un mur.
Mais en considération de vos mérites et de vos bonnes qualités
Nous allons vous mettre devant un bon mur et vous abattre
Avec de bonnes balles d'un bon fusil et vous enterrer
Avec une bonne pelle dans la bonne terre.

Les super-riches ont donc deux fonctions dans la société. La principale fonction est d'aspirer la richesse de la Terre et de l'Humanité aussi efficacement que possible. La fonction ancillaire est d'en recracher un peu d'une façon qui les fasse passer pour les bienfaiteurs de la Terre et de l'Humanité. Mais il y a un problème avec cette balance des paiements : afin que la Terre et l'humanité puissent tirer un bénéfice net de leurs activités, il faudrait qu'ils en recrache autant, sinon plus, qu'ils en aspirent. Dans le processus, ils cesseraient d'être super-riches ; ils cesseraient effectivement d'exister.

Et nous voilà au point crucial de la discussion. La seule source de fonds possible pour notre projet de rendre la planète survivable pour les générations futures est les super-riches, mais dans le processus ils doivent cesser d'exister. L'approche de Brecht est à la fois simple et spectaculaire mais une option plus humaine peut être imaginée. Il y a un certain moment où les gens sont particulièrement malléables, lorsqu'il s'agit de se débarrasser de leur argent : sur leur lit de mort. À l'article de la mort, on médite inévitablement sur le fait que on ne peut l'emporter avec soi, la pensée d'un monde potentiellement déplaisant après la mort commence à tourmenter l'esprit... Avec la bonne sorte de persuasion, des résultat spectaculaires sont souvent obtenus par des prêtres, des dirigeants d'organisation non-lucratives et d'autres mendiants. C'est à ce moment qu'un boniment pour sauver ce qui reste de la planète peut réussir.

Imaginons notre super-patriarche à l'agonie. Rangées devant lui se trouvent ses diverses (ex-)épouses (dans un harem occidental les épouses sont espacées dans le temps aussi bien que dans l'espace, pour respecter les lois locales sur la bigamie) et leurs divers enfants, tous attendant leur bout de l'héritage. Il y a la vieille harpie tannée qui est passée la première, la femme trophée à présent fanée qui tentait de se maintenir avec des liftings, des implants et du Botox, mais ressemble maintenant à un animal baudruche partiellement dégonflé, et la jeune nymphomane, jolie mais sociopathe, qui sur le tard lui tient compagnie (ainsi qu'à ses gardes du corps). Ils sont tous hideux dans leur préoccupation hypocrite pour son bien être, souhaitant sa mort rapide. Les enfants sont hideux à leur propre manière : tous rompus à la saine rivalité fraternelle sur qui fera l'absolu minimum pour apaiser le monstre-papa et éviter d'être déshérité. Que quelqu'un se mette à soupçonner que le vieil ogre laissera tout le butin à son favori, et le favori est retrouvé dans la cave à vin, étranglé avec une écharpe de soie. Il y a une raison pour que les auteurs anglophones huppés écrivent tant de polars meurtriers, et c'est pour la même que les peintres paysagistes peignent tant d'arbres : c'est ce qui pousse là.

Mais alors un groupe de gentlemen dignes et austères arrive et demande une audience. Ce sont tous les membres authentiques d'une société secrète que notre patriarche souffrant connaît bien, et ils exposent un plan : son héritage doit être ajouté à leur trésor de guerre, qui sera utilisé à mener une guerre totale pour gagner un avenir survivable. Il mourra pour que la Terre puisse vivre. Le notaire est convoqué, les Dernières volontés et le Testament sont hâtivement amendées et signées, et le patriarche expire dans la béatitude.

Et si ça ne marche pas, alors il y a ce que Brecht suggère."

Dmitry Orlov, 2012.