25/12/2013
Pussypride
"Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova ont été libérées lundi 23 décembre de leurs centres de détention respectifs après avoir été amnistiées. Elles purgeaient une peine de deux ans pour « hooliganisme », pour avoir chanté en février 2012 une « prière punk » contre le président Vladimir Poutine." source/ Le Monde
Si le cœur vous en dit, ne manquez pas ce morceau de bravoure des Pussy riot/Voïna, l'orgie dans le musée moscovite...ça complète bien le tableau après la scène du chicken run (cf. infra). Rien de novateur ni de particulièrement subversif évidemment dans cette pregnant'partouze sous une planche anatomique de tube digestif et sous l'oeil de quelques photographes impavides.
Le plus intéressant est évidemment la façon dont les media occidentaux se sont saisis de ce cirque minable et nihiliste pour construire une machine de guerre pseudo-subversive, censément moderne et progressiste, initialement dirigée contre le pouvoir russe et l'église orthodoxe mais finalement également contre toutes les structures de sens de l'ancien monde occidental et ses archétypes, notamment la religion chrétienne. Sous couvert de lutte "pour le féminisme", "pour le mouvement gay", "pour la démocratie", "contre la tyrannie" ou contre le retour de Buzz l'éclair, etc., slogans habituels permettant à l'empire anglo-saxon d'avancer masqué et de dissimuler des intérêts bien plus prosaïques parfaitement incarnés par georges Soros, Goldman Sachs, Blackwater ou Halliburton....Comique et tragique à la fois de voir le BAO (Bloac américano-occidental pour parler comme DE DEFENSA ou LIESI) se ranger sous la bannière de demi-putes ukrainiennes pissant dans une église, tronçonnant des croix orthodoxes ou de pseudo-oligarques apatrides ayant profité de l'effondrement de l'URSS pour piller leur patrie (?) au détriment du plus grand nombre et justement mis à l'ombre pendant quelques années...Mais assez révélateur sur la nature profonde du même système oligarchique occidental..
Dans un monde occidental moderne caractérisé par l'oubli de Dieu et dans lequel la haine du catholicisme (et non du monothéisme en soi ou du protestantisme, sans doute pour de bonnes raisons) tient lieu de colonne vertébrale à tout discours politiquement correct, l'argument de la subversivité ne tient évidemment pas une seconde: j'avais intitulé il y a quelques mois un post "Shoah pic-nic" à propos de je-ne-sais plus quel spectacle anti-catholique pour illustrer la même tartuferie visant à qualifier le mainstream idéologique de "subversif" alors que la véritable subversion reste l'atteinte aux religions du moment, id est "la shoah", "les droits de l'homme" ou la comique "lutte contre touts les formes de discrimination"...
En ce sens, un spectacle réellement subversif en Occident en 2013 prendrait pour cible les véritables totems de notre époque -et non ses têtes de turcs- le portail d'Auschwitz, le repas du CRIF, la plage de Gorée (dont Lugan rappelle assez combien ce ne fut jamais la plaque tournante de la traite triangulaire mais juste un parc d'endoctrinement à l'usage des goyims, sorte de "Coke-land"), le repas mensuel du Siècle ou le siège du Grand Orient, le siège d'Act-Up, Wall Street (OWS), que sais-je... Aucune chance évidemment que cela puisse arriver: un exemple parmi d'autres de ce qui vous arrive réellement quand on touche -un tant soi peu- au coeur nucléaire de l'empire...Voilà, quand on touche au dur, on dérouille ipso-facto! Sans parler des cas Dieudonné ou Soral, également trés explicite de crime d'hérésie (ou crim'pensée dans la novlangue orwellienne).
Non, vous ne verrez jamais une pussy-machin pisser dans une synagogue...ou se branler avec une menorah. Et pas bien longtemps non plus quelque manifestants devant un des centres de la finance globalisée (OWS), le ménage est vite fait quand ça dérange vraiment..
On se s'étonnera donc pas outre-mesure de voir ce ramassis de crétins nihilistes et zoophiles et hautement manipulés estampillés meilleurs espoirs pour la figure du protestataire de l'année 2012 de "Time":
« Les Pussy Riot en lice pour incarner la Personnalité de l'année du “Time”. Pendant une année où tant de voix représentant la liberté et tant de dissidents ont souffert de châtiments sévères, le groupe de rock féministe Pussy Riot a payé très cher pour avoir exprimé un point de vue politique provocateur », explique le Time dans la fiche descriptive consacrée. Télérama 2012.
L'avantage de ce genre de grosse manip planétaire est bien sûr de pouvoir identifier à coup sûr ceux qui se soumettent à ce genre de spectacle (la liste des soutiens aux Pussy riots est assez éloquente à cet égard), tous les zeks ou idiots utiles du nouvel ordre en quelque sorte: du département d’État américain qui s'est dit « préoccupé » pour la liberté d'expression en Russie aux "capitales européennes" fustigeant une sentence « particulièrement disproportionnée ». à Angela Merkel, critiquant une peine de prison « démesurée » qui « n'est pas en harmonie avec les valeurs européennes d'État de droit et de démocratie pour lesquelles la Russie s'est prononcée en tant que membre du Conseil de l'Europe. » (ouf!) en passant par la binationale Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement français (« l’impertinence ne devrait jamais amener en prison »), le parti communiste français faisant part de sa « consternation face à une peine aussi lourde dont la vocation manifeste est de chercher à freiner un mouvement de protestation populaire et d’aspirations démocratiques qui grandit en Russie », des musiciens internationaux principalement anglo-saxons, tels que Serj Tankian, Kate Nash, Red Hot Chili Peppers, Sting, Peter Gabriel, Cornershop, Faith No More, Alex Kapranos du groupe Franz Ferdinand, Neil Tennant du groupe Pet Shop Boys, Patti Smith, The Beastie Boys, Refused, Zola Jesus, Die Antwoord, Jarvis Cocker, Pete Townshend, The Joy Formidable, Peaches, Madonna, Genesis, Tegan and Sara, Courtney Love, Iiro Rantala, Propagandhi, Björk, Paul McCartney, Yoko Ono, on n'a pas trop de mal à dessiner le Camp des Saints...et les autres.
Photo: le 18 août 2012 à Kiev, des féministes ukrainiens du FEMEN menés par Inna Chevtchenko, ont scié à la tronçonneuse une croix catholique érigée en mémoire des victimes du stalinisme jusqu'à la faire tomber. Le 26 juillet, une militante de ce mouvement, seins nus et avec les mots « Kill Kirill » (Tuez Kirill) écrits en lettres noires sur son dos, s'était jetée sur le patriarche orthodoxe en visite en Ukraine.
18:27 | Lien permanent | Commentaires (58) | Tags : femen, pussy riot, jesus quintana, soros, big lebowski, orgie, orthodoxe
22/12/2013
Joyeux Noël à tous:)
rrrohh encore kate Upton! ce côté rafraichissant peut-être? bon noël à toutes et à tous, merci à tous les commentateurs (même hostiles mais c'est rare :D) qui me donnent envie de continuer à alimenter ce blog depuis novembre 2006, je vous souhaite force morale et apaisement...le dernier mot à Ernst Junger, figure tutélaire du site:
"Toute reddition des armes implique un acte irrévocable qui atteint le combattant à la source même de sa force. Je suis convaincu que la langue elle-même en est atteinte. On s'en rend surtout compte dans la guerre civile, ou la prose du parti battu perd aussitôt de sa vigueur. Je m'en tiens là-dessus au "Qu'on se fasse tuer" de Napoléon. Cela ne vaut naturellement que pour des hommes qui savent quel est notre enjeu sur cette terre. " Ernst Jünger, Jardins et routes, 1942.
"La domination du tiers-état n’a jamais pu toucher en Allemagne à ce noyau le plus intime qui détermine la richesse, la puissance et la plénitude d’une vie. Jetant un regard rétrospectif sur plus d’un siècle d’histoire Allemande, nous pouvons avouer avec fierté que nous avons été de mauvais bourgeois." Ernst Jünger, Le travailleur, 1931.
Upton+ Jünger+ Brassens, what else?!
22:45 | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : junger, brassens, upton
21/12/2013
anatomie du chaos (n+1)
Pierre Yves Rougeyron Qui veut la peau de l... par webtele-libre
"Dans la mesure où ses interventions visent à compenser les effets destructeurs du marché, l'Etat-Providence joue d'une certaine manière un rôle de « démarchandisation » de la vie sociale. Cependant, il ne peut pas se substituer intégralement aux formes de protection communautaire qui se sont effondrées sous l'effet du développement industriel, de la montée de l'individualisme et de l'expansion du marché. Par rapport à ces anciennes formes de protection sociale, il présente en effet des caractéristiques qui sont autant de limitations des bénéfices qu'il peut apporter. Alors que les anciennes solidarités reposaient sur un échange de prestations mutuelles qui impliquait la responsabilité de tous, il pousse à la déresponsabilisation et transforme les sociétaires en assistés. Alors que les anciennes solidarités s'inscrivaient dans un réseau de relations concrètes, il se présente comme une machinerie abstraite, anonyme et lointaine, dont on attend tout en pensant ne rien lui devoir. La substitution aux anciennes solidarités, immédiates, d'une solidarité impersonnelle, extérieure et opaque, est donc loin d'être satisfaisante. Elle est au contraire à la source même de la crise actuelle de l'Etat-Providence qui, de par sa nature même, semble voué à ne pouvoir metttre en oeuvre qu'une solidarité économiquement inefficace parce que sociologiquement inadaptée. Comme l'écrit Bernard Enjolras, « dépasser la crise interne de l'Etat- Providence suppose, en conséquence, de retrouver les conditions de production d'une solidarité de proximité », qui sont aussi « les conditions d'une refondation du lien économique, afin de restaurer le synchronisme entre production de richesses et production du social ».
« Tout l'avilissement du monde moderne, écrivait Péguy, c'est-à-dire toute la mise à bas prix du monde moderne, tout l'abaissement du prix vient de ce que le monde moderne a considéré comme négociables des valeurs que le monde antique et le monde chrétien considéraient comme non négociables »29. Dans cet « avilissement », l'idéologie libérale porte une responsabilité majeure, dans la mesure où elle se fonde sur une anthropologie irréaliste et en déduit une série de conséquences erronées." Alain de Benoist, Critique du libéralisme.
17:25 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : rougeyron, alain de benoist
épuration-pride et beauté du diable
"CENTRAFRIQUE - Après le scandale du légionnaire à la tête de mort au Mali, l'armée française doit se pencher sur un nouveau dérapage d'un soldat en mission. BFMTV s'est procurée ce vendredi 20 décembre une photographie représentant un soldat de l'armée française en mission en Centrafrique et arborant sur son uniforme un patch aux références nazies explicites. Une "idéologie que nous condamnons sans équivoque", a confirmé au HuffPost le porte-parole des Armées qui indique que le soldat sera suspendu dès qu'il aura été identifié. Plus embarrassant encore, cette image faisait partie d'une série de neuf photos publiées sur la page Facebook officielle des opérations extérieures de l'armée. Elle a depuis été retirée, mais des internautes l'ont conservée. La photographie montre un jeune homme en gros plan, l'arme à la main, et arborant un macaron scratché sur la manche. Dessus, la devise SS "Meine Ehre heißt Treue" (Mon honneur s'appelle fidélité), visiblement cousue sur un écusson tenu par un velcro. Le terme RCA désigne la République Centrafricaine et le drapeau français y est frappé d'un énigmatique "32", a priori là encore cousu. BFMTV avance une hypothèse en faisant référence à la 32e division SS sans pour autant y apporter beaucoup de crédit. Il se pourrait aussi que 32 fasse référence à l'année 1932, date à laquelle la devise "Meine Ehre heißt Treue" fut systématiquement gravée sur les ceinturons des SS. Joint par Le HuffPost, le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'Etat-major des armées, confirme l'existence de cette photographie. "La photo a été postée l 19 décembre sur Facebook. Il est apparu ensuite que le soldat arborait un insigne d'épaule qui n'appartient pas à l'uniforme de l'armée française et véhiculant une idéologie que nous condamnons sans équivoque". Une enquête de commandement a été ordonnée par le Chef d'Etat major et elle sera diligentée en Centrafrique par le général de commandement de la force Sangaris. "Dès que ce soldat aura été identifié, il sera immédiatement suspendu", nous a précisé le colonel Jaron sans vouloir évoquer les éventuelles sanctions qu'encourt le militaire pris en faute." Le HuffPost- 20 12 13.
Si ça n'était pas tragique pour le jeune soldat qui va en faire les frais (et sans doute devoir quitter l'armée), ce fait divers inepte serait drôle et en tous cas ô combien symptomatique du délire contemporain consistant à traquer tous les symboles -réels ou fantasmés- fascistes* au nom d'une dénazification jamais accomplie totalement dans une Europe qui vit mourir ce mouvement historique en 1945 et à jouer les FFI en bois alors que tout feldgrau a disparu de nos contrées depuis belle lurette.
J'entends d'ici tous les Camus, les Boltanski et les BHL glapir l'urgence d'une nouvelle épuration générale, de l'armée à la maternelle, avec voyages obligatoires à Tréblinka pour nos forces armées (ou ce qu'il en reste) et lecture systématique de Wiesel ou Primo Lévi dés la petite section...
Il suffit pourtant de relire le très progressiste et indiscutable Hubert Beuve-Méry ou l'excellent Jean Cau (qui n'étaient pas des nazis, je précise à l'égard des jeunes lecteurs d'Hoplite) pour saisir la fascination sauvage que pouvaient produire ces uniformes et ces mouvements révolutionnaires dans une Europe infectée par le parlementarisme pseudo-démocratique et le pil-poul libéral...
« Il y a dans l'élite nazie de la jeunesse un dynamisme, un héroïsme et une largeur d'horizon qui ne peuvent être perdus sans appauvrissement pour l'Europe. » (Hubert Beuve-Méry, journaliste, fondateur du Monde et du Monde diplomatique et directeur des études à l'école des cadres d'Uriage, 1945) NRH 04/10.
« Je n'oublierai jamais le jeune tankiste SS qui beurrait calmement son pain du plat de la lame de son poignard. Il ne nous regardait même pas. Il flottait autour de lui une odeur de guerre. De drap en sueur, de cuir, d'huile et de graisse tiède. Et s'il nous avait offert des poignards, des uniformes à notre taille et s'il nous avait assis aux commandes de l'énorme jouet, qu'eussions-nous fait de nos cahiers et de nos livres ? Un feu de joie, peut-être. Mais il était allemand comme est français, vingt ans plus tard, le parachutiste qui ne prête aucune attention aux enfants de ce village kabyle. Une fille s'est arrêtée pour regarder le SS à tête de mort. Il a levé les yeux, elle a baissé les siens et est partie toute droite et toute patriote. Il a souri en la suivant du regard. Est-ce que la fille ose penser qu'il est bien dommage et bien étrange que le mal soit si beau ? » (Jean Cau, Le meurtre d'un enfant, 1965) NRH 04/10.
« C'est alors qu'ils étaient arrivés, précédés de leurs motocyclistes qui roulaient lentement, les bras écartés, le buste droit. C'était au moment du déjeuner ; de toutes les maisons, on jaillissait pour les voir. Ils chantaient une mélodie rauque, coupée de longues interruptions, où l'on entendait plus que le craquement rythmé de leurs bottes, et qui n'évoquait nulle joie, nul triomphe, mais seulement cette volonté d'avancer, de poursuivre, de pousser toujours plus loin, broyant les obstacles, vers une terre inconnue et promise -cette même volonté qu'exprimaient le mouvement de leurs bottes (comme s'ils écrasaient à chaque pas quelque chose), leurs regards raidis vers l'horizon, leurs fronts de rêveurs butés. Ils passaient, ils passaient, sans s'arrêter, verts et noirs, et s'effaçaient dans le poudroiement de la route sans qu'un seul d'entre eux eut jeté un regard à la foule subjuguée qui tapissait les murs comme une haie d'honneur. "maman, je voudrais être allemand. » « Tais-toi, tu dis des bêtises ! » « Je voudrais tant être allemand, maman ! »
(Jean-rené Huguenin, La côte sauvage, 1965) NRH 04/10
* je reprends ici le terme générique de "fascisme" et la distinction que fait Ernst Nolte entre fascisme "normal" (Italien) et fascisme "radical" (national-socialiste) dans son ouvrage La guerre civile européenne 1917-1945.
(le nouveau générique de BFM)
11:53 | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : ww2, jean cau, hubert beuve méry, huguenin
20/12/2013
L’œil du cyclone
"Mes chères contrariennes, mes chers contrariens ! L’œil du cyclone, c’est cet endroit bien connu dans la tourmente, un endroit de calme plat, un endroit où tout semble aller pour le mieux et en réalité… ce n’est qu’un moment, qu’une pause dans le passage du cyclone. La situation économique que nous vivons correspond en tout point à la définition de l’œil du cyclone. Encore une fois, rien n’a changé depuis 2007, début de la crise dite des subprimes. Beaucoup d’agitation, beaucoup de plans de relance, beaucoup d’argent dépensé, un nombre incalculable de sommets et de réunions de la dernière chance, des moyens colossaux mis en œuvre mais au bout du compte, rien ou presque n’a changé. Alors ce soir, en ce jour de baisse de l’or relativement importante, je tenais à partager avec vous ma conviction la plus profonde sur la situation économique. Vous dire que vraisemblablement ce mouvement baissier va nous conduire sur le seuil des 1 000 dollars l’once, et que nous allons pouvoir nous renforcer à bon compte sur le métal jaune, car encore une fois, rien n’a changé. Avant de vous faire un petit exercice de prospective, je voulais partager avec vous une information chiffrée vraiment importante car tout le reste en découle logiquement.
Un accord merveilleux sur l’union bancaire
Avant de vous donner cette information chiffrée, petit retour sur l’événement insignifiant d’hier concernant l’accord sur l’union bancaire en Europe, obtenu de longue lutte et d’arrachée ! Un accord qui nous est vendu avec moult tambours et trompettes ! Un véritable concert de louanges où des mamamouchis incompétents et corrompus s’autocongratulent sous le regard bienveillant d’une presse complice relayant le message divin d’espoir sur la solidité des banques. Alors retenez ceci. D’ici 10 ans (n’oubliez pas que le temps en Europe est une notion très spécifique permettant de bien saisir le principe de relativité cher à Einstein), nous aurons un fonds de garanti doté de 55 milliards d’euros… dans 10 ans ! 55 milliards seulement et pour l’Europe entière. Autant dire rien ! Maintenant, je reviens sur cet article du Monde dont je voulais vous parler avec les chiffres qu’il dévoile et qui sont parfaitement vrais. Ils sont vrais et terrifiants. Jugez plutôt.
Les produits dérivés dépassent leur niveau d’avant-crise
« L’étude publiée mardi 17 décembre par le cabinet d’analyse financière indépendante AlphaValue, intitulée « Quelles banques sont des Fukushima en puissance ? », montre que ce n’est pas près de changer. Celle-ci révèle en effet que la valeur notionnelle des dérivés (c’est-à-dire la valeur faciale qui apparaît sur les contrats de ces produits) dépasse désormais son niveau d’avant la crise des subprimes. Au premier semestre 2013, elle s’élevait en effet à 693 000 milliards de dollars, contre 684 000 milliards au premier semestre 2008, selon les chiffres que le cabinet a tirés des rapports de la Banque des règlements internationaux (BRI). L’équivalent de dix fois le PIB mondial, contre trois fois le PIB mondial il y a quinze ans. » « AlphaValue a également épluché les documents officiels des grandes banques européennes afin de déterminer quelles sont celles qui détiennent les montants notionnels de produits dérivés les plus élevés. » Et voici le classement que je vous conseille d’imprimer et de mettre sur votre table de chevet. Ainsi, lorsque vous douterez de votre stratégie patrimoniale, et certains parmi vous risquent de connaître de fortes périodes de doutes dans les prochaines semaines, regardez quelques minutes seulement cette petite feuille de papier. Regardez-là et rappelez-vous que c’est précisément pour cette raison, et quoi que l’on vous dise, quoi que vous entendiez, quelles que soient les analyses fumantes et fumeuses que l’on vous livre.
1/ Deutsche Bank : 55 600 milliards
2/ BNP Paribas : 48 300 milliards
3/ Barclays : 47 900 milliards
8/ La Société générale : 19 200 milliards
9/ Le Crédit agricole : 16 800 milliards
Maintenant, effectuez par vous-même l’addition pour ces 3 banques françaises, puis comparez la somme totale… au PIB de la France qui est globalement de 2 000 milliards d’euros. Si une seule banque française explose, c’est toute la finance mondiale qui explose, et notre PIB de 2 000 milliards n’est que roupie de sansonnet ! Dès lors ce sera game over. La fin. The End. Terminé. Fini. Envolé, tout ! Plus d’épargne, plus de monnaie, plus d’échange, rien… Une véritable fin du monde économique. Le journal Le Monde fait remarquer très justement dans cet excellent article que « les régulateurs sont conscients du problème, et exigent notamment que les échanges de produits dérivés passent à l’avenir par des chambres de compensation – structures qui assurent le règlement-livraison des transactions et garantissent le respect des règles de transparence et de sécurité ». Sauf que là encore, la puissance du lobby bancaire, l’imbrication et la force des banques rendent tous les États dépendants des banquiers. « La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. » Et c’est une évidence. Là encore, il faudra au moins 10 ans avant de faire des avancées d’escargot et encore… D’ici là, le monde financier aura déjà explosé plusieurs fois. Rien que pour BNP Paribas, plus de 48 000 milliards de produits dérivés. Nous ne sommes pas dans la finance. Nous ne sommes pas dans les concepts économiques. Nous sommes dans de la pure folie humaine, et cette folie nous emportera tous, en annihilant au passage nos épargnes, nos patrimoines, nos fortunes.
(...) Profitez de ce moment dans l’œil du cyclone pour affiner vos préparatifs
Après tout, lorsque l’on voit cet article sur les pires prévisions économiques, (ici), on peut se poser quelques questions sur la capacité prédictives des « zexperts » et autres « zéconomistes », dont le rôle est plus de rassurer tout le monde en permanence que de cerner véritablement les risques. (À propos de prédictions économiques je vous réserve une petite surprise pour l’édition du 24 décembre qui, j’espère, vous plaira autant qu’elle vous amusera.)
Bref, préparez-vous ! Encore et toujours. Inlassablement.
1/ Une maison de campagne.
2/ Un PEBC (plan épargne boîtes de conserve) avec tout plein de toutes les choses qui vous seront utiles en cas de problème. Le concept de PEBC est évidemment une métaphore pour désigner tout ce dont vous auriez besoin en cas d’arrêt des flux. C’est donc beaucoup plus large que de simple totem de boîtes de raviolis mais je pense que vous l’aviez tous compris !
3/ De l’or pour stocker de la valeur. De l’argent comme monnaie d’échange. D’ailleurs, vous avez encore la possibilité de commander votre kit de survie en argent métal en allant sur le site d’auCOFFRE.
4/ Pour ceux qui en ont les moyens, terres agricoles ou forêts.
De façon générale, débancarisez au maximum, achetez le maximum d’actifs tangibles, pensez pour ceux qui ont beaucoup d’épargne ou des schémas complexes type crédits in fine avec contrat d’assurance vie nanti à sortir très vite des montages car vous allez boire le bouillon en perdant votre épargne d’un côté et en devant votre crédit de l’autre !
Soyez dans le réel. Pas dans le virtuel.
Lorsqu’une banque, fut-elle française et fut-elle la BNP, est engagée à hauteur de 48 000 milliards de produits dérivés (montant notionnel), la messe est dite. En face, la BNP dispose de moins de 100 milliards d’euros de fonds propres. C’est l’ensemble du système financier mondial qui est en faillite virtuelle. N’imaginez pas que l’on puisse trouver 700 000 milliards de dollars. N’imaginez pas que les banques centrales puissent imprimer de tels montants sans déclencher une hyperinflation d’ampleur biblique. N’imaginez pas qu’à la fin du film le super-héros d’Hollywood sauvera le monde de la destruction. (...) Lorsqu’une seule banque française détient pour plus de 48 000 milliards de produits dérivés, vous devez avoir la certitude que vous n’êtes pas à la fin de la crise… mais dans l’œil du cyclone, et ce calme peut être trompeur. Ne vous méprenez pas."
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19/12/2013
kouchnergate
[Emmanuel Ratier - Faits et Documents n°303 - Janvier 2011]
Particulièrement fouillé et s’appuyant sur de multiples témoignages, le rapport présenté devant le Conseil de l’Europe, le 16 décembre, par le député suisse Dick M arty, est une véritable bombe. On y trouve la confirmation de ce que les autorités serbes assuraient depuis plusieurs années : les milices de l’UCK (aujourd’hui au pouvoir) ont assassiné au Kosovo, mais aussi en Albanie, plusieurs centaines de soldats serbes afin de fournir des organes humains à de riches clients étrangers, en particulier israéliens. Aussi bien les dirigeants kosovars qu’albanais, ainsi que la CIA et les services diplomatiques américains ont tenté de saper la crédibilité de son auteur, alors que même Carla Del Ponte évoque, dès 2008, ce trafic d’organes dans ses mémoires. Elle a également évoqué à plusieurs reprises le refus de Bernard Kouchner, chef de la mission de l’ONU (et étroitement lié aux terroristes islamiques de l’UCK), de toute enquête sur cette question dans les années 2000. Interrogé le 27 février 2010 alors qu’il se trouvait en voyage officiel au Kosovo, celui qui était alors ministre français des Affaires étrangères avait conseillé, avec un grand rire, à un journaliste qui avait osé l’interroger sur ce trafic d’aller « se faire soigner ».
[Faits et Documents n° 251 - Février 2008]
Le général italien Fabio Mini, qui a dirigé les forces de l’OTAN au Kosovo en 2002-2003, a déclaré au Corriere della Serra que l’indépendance « conviendra à ceux qui commandent : Thaçi (NDA : le Premier ministre) qui fait des affaires avec le pétrole, Ramush Haradinaj (NDA : ancien Premier ministre) qui est jugé devant le Tribunal pénal international de La Haye, Agim Ceku (ancien Premier ministre) qui veut devenir généralissime, Behgjet Pacolli (NDA : homme d’affaires milliardaire) qui a besoin d’un endroit pour mettre l’argent de son empire. » Il a ajouté : « Ce qui intéresse les clans, c’est un endroit en Europe où vont s’ouvrir de nouvelles banques. Un port franc pour l’argent qui arrivera de l’Est. Monte-Carlo, Chypre, Madère ne sont plus sûres. Je comprends la hâte des Kosovars. Je ne comprends pas celle de la communauté internationale. » D’ores et déjà, l’Union européenne a annoncé qu’elle allait verser un milliard d’euros au nouvel Etat.
http://www.faits-et-documents.com
Le gouvernement kosovar et le crime organisé
[ Jürgen Roth - Voltaire - 08/04/2008]Pour organiser des troubles au Kosovo et susciter un usage disproportionné de la force par Belgrade, l’OTAN avait fait appel à des délinquants locaux qui constituèrent le « Front de libération du Kosovo » (UÇK). Ils n’en continuèrent pas moins leurs activités criminelles. Par la suite, l’OTAN s’accommoda d’autant plus facilement de cette organisation mafieuse qu’elle ne pouvait espérer recruter des gens honnêtes pour servir des intérêts étrangers. L’élévation unilatérale du Kosovo occupé au rang d’État indépendant, en 2008, a donné l’immunité d’un gouvernement au commandement d’une organisation criminelle bien connue des services de police occidentaux ainsi que l’atteste un article de la « Weltwoche », paru en 2005, que nous reproduisons dans nos colonnes.
23:17 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : kouchner, kosovo, uck
18/12/2013
Traite arabe
NB: ré-édition d'un post de 2010, toujours d'actualité en ces temps de merde.
"Il est toujours utile de rappeler qu'en matière d'esclavage, la seule chose que l'Occident ait inventé, c'est l'abolition." Marcel Meyer (gentil lecteur du blog)
Concernant la traite esclavagiste occidentale- le commerce triangulaire- l’essentiel a été dit. Il s’agit d’un élément à charge constant dans le procès fait à l’occident. Je n’y reviendrai pas. L’historiquement correct ne prend pas, ou rarement, en compte le fait que deux types de traites ont existé, se superposant parfois : l’européenne venue de l’océan et la musulmane venue du nord et du nord-est du continent. La traite européenne, la plus connue donc, débute au XVIème siècle pour s’achever au début du XIXème siècle. La seconde, arabo-musulmane, commence au IXème siècle, 700 ans plus tôt, et se termine, pour l’essentiel, à la fin du XIX ème siècle, avec la colonisation de l’Afrique. Une colonisation qui va permettre de rendre effective l’abolition de l’esclavage en contrôlant les territoires auparavant livrés aux esclavagistes musulmans. La traite musulmane a concerné trois vastes régions de l’Afrique noire, qui étaient autant de pôles d’expansion commerciale.
1-la traite saharienne.
Elle touchait l’Afrique de l’ouest sahélienne et le commerce des esclaves n’était qu’une composante des échanges transsahariens qui mettaient en relation les deux rives de « la mer de sable ». Cette traite, la plus ancienne, débute à l’ouverture des pistes transsahariennes par les musulmans et les sources arabes mentionnent dés le IXème siècle ce mode de commerce. Cette pratique va durer jusqu’au XXème siècle, voire jusqu'à nos jours. (1) Du nord les Arabes acheminent des marchandises cumulant 3 avantages : elles sont non périssables, de faible encombrement et de forte valeur marchande (bijoux, étoffes, armes, plaques de sel). Au retour, les marchands rapportent du sud de l’ivoire, de l’or, des peaux de félins, des plumes et des esclaves qui suivent à pied la caravane et portent des marchandises. Très souvent des tribus locales, voire des états organisés (royaume de Ghana, empire du Mali, empire Sanghaï) capturent les esclaves au cours de razzias pour les Arabes. Le XIXème siècle a laissé de très nombreux témoignages européens se rapportant à cette traite (les écossais Mungo Park ou Clapperton, l’allemand Nachtigal) ; tous décrivent les dévastations commises par les esclavagistes : les hommes décapités laissés sur place, les femmes et les enfants traînés le long des pistes sahariennes dans des conditions effroyables. Cette traite saharienne aura donc duré plus de mille ans mais il est difficile d’en évaluer l’importance car les marchands musulmans, à l’inverse des ports négriers ou des compagnies coloniales occidentales, n’ont pas laissé d’archives.
2- la traite Egyptienne, mer rouge.
C’est aussi une traite arabe. Elle s’exerce dans le quart nord-est de l’Afrique et est plus récente que la traite Saharienne (attestée dès le XIIème siècle). Elle concerne principalement les peuplades nilotiques du sud soudan en raison de la réputation de beauté de leurs femmes. Ecoutons le célèbre géographe al Idrisi (1100-1166) parlant des femmes Nuba, une des principales ethnies de cette région : « Elles sont d’une très grande beauté. Elles sont excisées. Elles sont d’une origine noble qui n’a rien à voir avec l’origine des sudans [terme générique pour désigner les noirs] : lèvres fines, petite bouche, dents blanches, cheveux lisses. (…) Un esclave coûte à peu prés 300 dinars. Aussi, comme pour toutes ces qualités elles sont recherchées par les rois d’Egypte, ils surenchérissent sur les prix de vente. » (5) Les témoignages laissés par les voyageurs européens du XIXème siècle sont effrayants. Georg Schweinfurth (1836-1925), un Allemand qui parcourt ces régions de 1868 à 1871, décrit les villages incendiés, les cadavres d’hommes en décomposition. Seules les femmes et les enfants ont été capturés. Simultanément, en mer Rouge, le commerce des esclaves alimentant la péninsule arabique est également florissant. Ce n’est que l’installation de la Grande Bretagne à Aden en 1839, puis celle de la France à Obock en 1862 et à Djibouti en 1884 qui vont contribuer à freiner ce trafic.
3- la traite orientale, Zanzibar.
Plus récente que la traite saharienne c’est sans doute la plus connue et la plus importante- la plus dévastatrice- des traites musulmanes. Au début du XIXème siècle, le sultan de Mascate (sultanat d’Oman), fit introduire la culture du giroflier à Zanzibar et dans ses autres possessions insulaires en Afrique de l’est. Or cette culture nécessitait une importante main d’œuvre. Zanzibar, qui devient la capitale du sultanat, va devenir en quelques années la plaque tournante d’un trafic esclavagiste à grande échelle.
Depuis des siècles, les Arabes possèdent des comptoirs sur le littoral et dans les îles de l’océan Indien. Ils s’y cantonnent, attendant que leurs courtiers noirs leur livrent ivoire et esclaves, n’ayant donc pas le contrôle des voies de communications de l’intérieur, qui restent le monopole de tribus noires spécialisées dans la vente d’esclaves noirs (Yao du Mozambique, Kamba de l’actuel Kenya, Nyamwezi au sud du lac Victoria) ; Cela change au milieu du XIX ème siècle quand les arabes remontent les pistes conduisant vers l’intérieur du pays, désirant contrôler eux-mêmes la « production » d’esclaves et d’ivoire. Ces pistes seront les pénétrantes de leur impérialisme, ravageant toute une partie de cette Afrique orientale, depuis le sud soudan au nord jusqu’au Mozambique au sud, et de l’océan Indien à l’est au fleuve Congo à l’ouest. Une fois de plus cette traite est connue grâce aux nombreux témoignages laissés par des voyageurs européens (Richard Burton, David Livingstone, Verney Cameron, entre autres). Si les Arabes continuaient à acheter des esclaves noirs à certains de leurs « frères » noirs, le moyen le plus efficace de se procurer ces esclaves était les razzias de villages entiers. Une fois capturés, la majorité des esclaves prenaient le chemin de l’océan Indien, encordés ou enchaînés par groupes de 10 ou 20. Tous ceux qui ne pouvaient pas suivre étaient abattus : « Notre chef de caravane reste en arrière, parce qu’une jeune fille, l’un de ses derniers achats, ne peut continuer la route en raison d’une plais à la jambe. Voyant que le mal est sans remède, il coupe la tête à la pauvre enfant. » (2) Ceux qui parviennent sur le littoral sont regroupés à Zanzibar dont le marché aux esclaves est quotidien et renommé : en 1866, Livingstone le décrit ainsi : « Trois cent individus, à peu prés, se trouvaient en vente. Excepté les enfants, tous semblaient honteux de leur position. Les dents sont regardées, les jupes relevées pour examiner les jambes, puis on jette un bâton pour que, en le rapportant, l’esclave montre ses allures. Quelques uns sont traînés au milieu de la foule, et leurs prix criés sans cesse. La plupart des acheteurs étaient des Arabes du nord et des Persans. » (2) Les chiffres des recettes des douanes de Zanzibar indiquent que de 1830 à 1875, 743000 esclaves furent vendus sur ce seul marché. Ces chiffres ne valent que pour le commerce officiel de Zanzibar et ne tiennent pas compte de la contrebande. Par ailleurs, de nombreux ports du littoral commerçaient directement avec le monde musulman, sans tenir de registre. Il faut enfin savoir que pour un esclave vendu sur le marché de Zanzibar, 4 ou 5 ont péri en route ou lors de leur capture.(4) Ajoutons que la dernière caravane d’esclave est signalée en Libye en 1929, qu’en 1960, les ventes d’esclaves étaient toujours courantes à la Mecque, qu’en 1964, on vendait encore des noirs au Yémen, que l’esclavage ne fut aboli en Arabie Saoudite qu’en 1962, et qu’il semble qu’il existe encore des populations noires serviles en Mauritanie.(1)
Trois traites donc, en plus de la traite occidentale, ravagèrent l’Afrique Sahélienne et l’Afrique orientale.
Quelques réflexions.
1- importance quantitative.
Question difficile compte tenu de l’absence d’archives africaines et orientales. Seul l’occident dispose de données fiables et exploitables pour quantifier la traite atlantique. Pour autant, nombre d’historiens ont pu approcher une estimation large de la traite arabe. D’après Austen (5), si un peu plus de 11 millions de captifs ont été déportés par l’ensemble des traites Atlantique, c’est prés de 17 millions qui semblent l’avoir été par les différentes traites musulmanes entre le XII ème siècle et les années 1920. Paul Bairoch (6) avance le chiffre de 25 millions de noirs ayant subi la traite arabe, contre 11 millions pour la traite européenne ; une fourchette donc large entre 11 et 25 millions de noirs déportés par les musulmans. La marge d’erreur est importante et Austen l’estime lui-même à 25%.
2-populations réduites en esclavage.
La traite arabe présentait deux différences importantes avec la traite atlantique :
-alors que les européens ne participaient ni aux opérations de chasse, ni à l’acheminement des « prises » vers les points de vente, se contentant de prendre livraison des esclaves dans quelques comptoirs littoraux, les arabo-musulmans sont eux le plus souvent directement impliqués dans les deux actions, contrôlant souvent les routes d’acheminement.
-alors que la traite européenne porte avant tout sur des hommes, en état de travailler dans les plantations, la traite musulmane vise d’abord les jeunes femmes puis les enfants, avant de s’intéresser aux hommes, qui présentaient bien sur un intérêt pour certaines cultures, notamment le giroflier à Zanzibar.
Les femmes et les filles (parfois une mère et sa fille) étaient majoritairement destinées aux harems orientaux. Les jeunes garçons étaient le plus souvent émasculés dans des conditions atroces avec une mortalité majeure compte tenu de complications (hémorragies et infections) constantes. Pétré-Grenouilleau (7) estime aprés revue de la littérature qu'un garçon sur quinze ou vingt survivait à cette amputation. Les survivants devenaient des eunuques destinés à la surveillance des harems (parfois de leur propre mère ou de leur soeur). Les hommes, sauf cas particuliers étaient le plus souvent égorgés lors des razzias, ce qui peut expliquer, avec l'émasculation des jeunes garçons, la faible importance des populations noires dans le mode musulman, contrairement aux pays occidentaux.
3-durée.
Les traites arabes ont duré bien plus longtemps que les traites atlantiques : elles commencent dés le haut moyen âge, avant l’ère islamique et sont bien sûr largement amplifiées par l’expansion musulmane, la colonisation du pourtour Méditerranéen, pour ne prendre fin qu’avec la présence Européenne en Afrique, qui au nom du mouvement abolitioniste-exclusivement occidental- va interrompre les voies de la traite arabe et la traite interne Africaine. Soit plus de mille ans, à comparer aux trois siècles de la traite Occidentale.
4-hypermnésie de la traite Atlantique et amnésie de la traite Arabe.
Il existe une tendance à minimiser voire occulter complètement la traite ayant approvisionné le monde musulman en esclaves. Cette tendance nette est à mettre en parallèle avec la surexposition de la traite Atlantique, le paradigme politiquement-et historiquement- correct étant que seul l’occident et coupable et doit payer.
Par exemple l’écrivain et journaliste Yves Bénot : « A la différence de la traite atlantique, le commerce négrier oriental est un commerce volontaire et non imposé par la force (sic !). En contre partie, l’Afrique reçoit du maghreb ou de l’Egypte des tissus, des barres de fer, des perles de verres. En somme, un commerce équilibré. (sic !) » (8)
Minimiser la traite arabe permet de stigmatiser plus confortablement l’occident. Le statut de victime accordé aux peuples non-occidentaux (Africains, en particulier) par le politiquement correct s'accomodant mal avec l'implication directe de ces derniers dans la traite esclavagiste... Un autre facteur est que l’esclavage n’a jamais préoccupé les penseurs musulmans au même titre qu’il a inquiété les intellectuels européens et nord-américains des XVIIIème et XIX ème siècles.
5-des négriers noirs : la traite noire.
C’est sans doute un des tabous les plus tenaces de l’histoire de la traite esclavagiste, qu’elle soit atlantique ou arabe. La traite ne fut possible que parce que des noirs capturaient d’autres noirs pour venir les vendre aux négriers européens et orientaux. Les européens ne pénétraient jamais à l’intérieur du continent, préférant traiter à partir des comptoirs littoraux. Les orientaux, s’ils ouvrirent les routes trans sahariennes et s’ils prirent le contrôle des routes de l’Afrique orientale, s’approvisionnaient largement également auprès de tribus noires, voire de véritables états négriers africains : la traite des esclaves fut ainsi d’abord le fait d’états esclavagistes africains, qui savaient raréfier ou réguler la "marchandise"en fonction de la demande. Oui, une partie de l’Afrique s’enrichissait en vendant l’autre partie, initialement à d’autres peuplades noires puis aux premiers marchands orientaux, puis enfin aux européens, ceux-ci n’apparaissant que secondairement dans un trafic ancestral et culturel. Les royaumes d’Abomey, du Bénin, d’Ashanti ou d’Oyo, sur la côte des esclaves en Afrique de l’ouest étaient ainsi devenu de véritables états négriers puissants et luttant entre eux pour conserver les routes vers l’océan et donc le monopole du commerce avec les occidentaux.
6-abolition des traites orientales.
Contrairement à l’Occident, il n’y eu pas de mouvement abolitionniste dans le monde musulman, et la disparition de la traite Arabe fut essentiellement du à la geste abolitionniste européenne puis à la colonisation européenne de l’Afrique qui permit de couper les routes de la traite orientale et de mettre en sécurité des populations qui avaient toujours vécues dans la peur de razzias. La persistance tardive de cas d’esclavagisme dans le monde musulman montre assez bien que la traite arabe eut perduré si l’occident n’y avait mit un terme. Par exemple en mer Rouge, c’est l’installation de la Grande Bretagne à Aden, puis celle de la France à Obock en 1862 et à Djibouti en 1884 qui vont contribuer à freiner ce trafic. Et cette abolition fut unilatérale ; on ne demanda pas leur avis aux royaumes Africains qui avaient bâti leur richesse sur le commerce de leurs frères, pas plus qu’on ne prit la peine de consulter les marchands arabes qui continuaient à ponctionner les côtes orientales du continent.(7)
7-et enfin: on estime qu'entre 1750 et 1800, par exemple, le nombre d'Européens razziés et réduits en esclavage dans le monde musulman, dominé alors par les Ottomans, était chaque année supérieur au nombre d'esclaves noirs achetés par les Européens et transporté aux Amériques. Dans une large mesure, c'est pour mettre fin à ces agissements barbaresques qu'a été entreprise la conquête de l'Algérie. On peut aussi rappeler que le sort des nombreuses européennes réduites en esclavage par les musulmans a inspiré toute une littérature et de célèbres œuvres lyriques(L'enlèvement du Sérail de Mozart, l'italienne à Alger de Rossini)
Conclusion.
Dans ce domaine plus qu'ailleurs, tout n'est que manipulation, désinformation et manichéisme au service de la doxa unique: l'occident est coupable et doit expier. L'abolition de cette traite est a mettre au crédit du seul occident. Utiliser ce coté sombre de notre histoire pour culpabiliser et instrumentaliser les occidentaux d'aujourd’hui constitue plus qu'un anachronisme, une injustice. En France, des lois ineptes dites "mémorielles" (Taubira, Gayssot) enferment le débat historique dans un procès à la seule charge de l'Occident et gènent à dessein le travail des historiens. L'objectif étant de nier toute implication de peuples autres qu'occidentaux. Au delà de cette injustice, cette dialectique victimaire enferre également nombre de peuples Africains et Orientaux dans des comportements chroniques d'assistance et de dépendance à l'égard de l'Occident (ce que B Lugan appelle "les mythes incapacitants"). Pour finir et s'il faut établir une comparaison, l'implication du monde musulman (je ne parle pas de culpabilité, qui ne signifie rien, s'agissant d'un jugement moral anachronique) dans la traite esclavagiste est sans doute largement supérieure, en durée et en volume. Plus encore et curieusement l'abolition de l'esclavage par l'Occident-et notamment de l'essentiel de la traite Arabe- n'est que rarement évoquée, alors même que le monde musulman ne connut jamais pareille évolution philanthropique.
Pour finir, la parole à Beketch:
(1) web.amnesty.org : Mauritanie, un avenir exempt d’esclavage, 2002.
(2) Richard Burton, The lake region of central afica, cité par B Lugan, Afrique l’histoire à l’endroit, Perrin 1989.
(3) Le dernier journal de D Livingstone 1866-1873, cité par B Lugan, op cit.
(4) Marissal J, La traite orientale à Zanzibar, CRA Paris-Sorbonne, 1970.
(5) Ralph Austen, African Economic History, cité par O Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières, NRF 2004.
(6) Mythes et paradoxes de l’histoire économique, La découverte 1994.
(7) Les traites négrières, NRF 2004, O Pétré Grenouilleau.
(8) Race et esclavage au proche orient. Bernard Lewis, Gallimard, 1993.
photo: En 1868, le navire hollandais, le Daphne, intercepta dans l’océan indien une boutre (petit navire) arabe en direction du Moyen-Orient, et put sauver sa cargaison d’esclaves. La présence à bord d’un appareil photographique permit de capturer cet événement, et constitue aujourd’hui un précieux témoignage sur la traite arabo-musulmane qui perdura 13 siècles.
19:26 | Lien permanent | Commentaires (24)
17/12/2013
Anatomie du chaos n+1: qui est Ruth Elkrief?
Les chaînes d’information en continu sont le pendant « mainstream » de l’Internet dans le bouleversement du rapport à l’information qui s’est opéré en France ces quinze dernières années. Venu des États-Unis, ce format a vu en France l’émergence d’un visage, celui de Ruth Elkrief. Officiant d’abord sur LCI, puis BFM TV, elle occupe sur la « première chaîne d’info de France » la tranche stratégique, celle de 19h, à l’heure où les Français rentrent du travail. Le Nouvel Observateur (mai 1996) écrivait : « Ruth Elkrief appartient à cette catégorie de journalistes dont Michèle Cotta fut la pionnière. Un subtil dosage de féminité et d’opiniâtreté, un sourire qui, bien mieux que le rictus crispé de ces messieurs les baroudeurs, dissimule le goût de la précision et la passion de l’investigation. À ce profil impeccable correspond un parcours sans fautes. » Retour sur le « profil » d’un « parcours sans fautes ».
La très pieuse communauté juive de Méknés
Ruth Elkrief est née le 1er décembre 1960 à Meknès (Maroc). Dans un entretien méconnu au journal communautaire Alternances (24 juillet 1991), elle avouait son désir lorsqu’elle avait dix ans : « Être espionne. » Elle a finalement choisi le journalisme parce que c’était « une profession assez proche ». Elle est la fille de Marie-Louise (née Rouach) et de Joseph Elkrief (décédé en juillet 2009), directeur d’agence de vente d’automobiles. Elle a un frère (Guy) et une sœur (Danielle). La famille s’est installée en métropole, à Saint-Cloud, lorsque Ruth avait quatorze ans.
« Fière de ses origines, indique Tribune juive (7 janvier 1993), elle est issue de l’importante communauté de Meknès, au Maroc. Elle reste attachée en toutes circonstances à la tradition, et pour cause ! Son grand-oncle n’est autre que le rabbin séfarade de Jérusalem, Chalom Messas. Une bénédiction merveilleuse pour son mariage avec un juif ashkénaze d’origine polonaise, dont elle tait le nom. » Elle a confié à Alternances (24 juillet 1991) ses préférences :
« Je suis juive marocaine, installée en France depuis une vingtaine d’années. Il est évident que j’assume très clairement mon identité. J’appartiens à un groupe, à une communauté, mais aussi à un pays, la France. »
Elle est donc la nièce au second degré de David Messas (né le 15 juillet 1934 et décédé le 20 novembre 2011), ancien Grand Rabbin de Genève, et Grand Rabbin de Paris de juin 1994 jusqu’à son décès. Succédant à Alain Goldman, il était lui aussi né à Meknès, n’étant autre que le propre fils du Rav Rya Chalom Messas (13 février 1909-12 avril 2003), qui fut Grand Rabbin de Jérusalem à partir de 1978.
La famille Messas, précise L’Arche (mai 1995), « a donné au judaïsme tant de rabbins et d’érudits de la Torah, ses ancêtres servirent les communautés d’Espagne et d’Afrique du Nord ». Élève au Maroc, David Messas fut « le disciple de yeshivot (écoles religieuses israélites) installées en France même [NDA : à Aix-les-Bains], où il a recueilli l’enseignement de rabbins ashkénazes » (L’Arche, mai 1995). Il a exercé des fonctions de responsabilité ou dirigé le lycée israélite de Tanger, la yeshiva de Casablanca, puis, appelé à Paris en 1967 par le président du Consistoire Alain de Rothschild, il devient directeur du Centre Edmond Fleg, de l’École Maïmonide et du Toit familial.
Ce n’est que sur le tard qu’il décide de se consacrer entièrement au rabbinat, obtenant son diplôme de séminaire en 1983. Il fut alors le responsable de la synagogue Brith Shalom de la rue Saint-Lazare avant d’être appelé à Genève en 1989. Son élection fut un tournant dans la communauté juive française puisque pour la première fois, avec le maintien comme Grand Rabbin de France de Joseph Sitruk, aucun ashkénaze n’était aux commandes d’un des deux principaux postes du culte israélite en France. Conséquence logique du fort apport des juifs d’Afrique du Nord au début des années soixante et de la radicalisation intégriste de la communauté séfarade.
Avant même son élection, il annonçait sa volonté de « ne pas transiger avec les exigences de la halakha (loi juive) ». Et lors de son installation solennelle, en avril 1995, il dégagea les cinq points de son programme (Actualité juive, 13 avril 1995) :
« Garantir le respect des préceptes de la Torah, renforcer la vie communautaire, réfléchir à l’attitude de la Torah vis-à-vis de la Communauté, soutenir Israël et, enfin, perpétuer la mémoire. »
Pour comprendre très exactement ce qu’il entend, il faut écouter son étonnant avis (L’Humanité, 22 août 1997) sur les Journées mondiales de la jeunesse à Paris en 1997, où la dernière messe fut célébrée par le pape Jean-Paul II, au bois de Boulogne :
« Nous restons, il est vrai, très vigilants. Tout ce qui est populiste peut être quelquefois dangereux… Quand on réunit des milliers de personnes pour faire passer des idées, on oublie ce qui est logique, et on se fonde sur ce qui est affectif. D’où le danger de mobiliser autant de personnes autour de certains thèmes suspects qui ne répondent pas toujours aux exigences de l’éthique et de la morale. Tous les despotes qui veulent faire passer un message ne le font pas à travers la critique et la raison […] D’où la responsabilité formidable dans cette manifestation des leaders religieux. Ils se doivent d’être d’une objectivité exemplaire, face à une multitude mue par l’enthousiasme. »
L’Arche, à son élection, précisait que « la France – et singulièrement la région parisienne – est devenue le creuset où s’élabore le portrait et la physionomie du Juif nouveau, épanoui, conscient de ses traditions ancestrales et enraciné dans un judaïsme authentique et fidèle à ses origines »
- (De g. à d.) David Messas, Nicolas Sarkozy, Bertrand Delanoë et Roger Cukierman au dîner du CRIF en 2003
Une journaliste communautaire…
Un portrait qui correspond parfaitement à Ruth Elkrief, qualifiée de « journaliste impeccable » par le supplément télévision du Nouvel Observateur (mai 1996) et qui a pris pour modèle Anne Sinclair.
Par ses origines et ses études, elle parle couramment l’anglais, l’espagnol, l’arabe, le français et l’hébreu. Proche du Bétar lorsqu’elle était étudiante, elle est titulaire d’un diplôme d’études approfondies de sciences politiques (1983, étude sur l’élection municipale de Sèvres) et est également diplômée du Centre de formation des journalistes de Paris et de l’Institut d’études politiques de Paris (promotion 1984, PES 1981). Plus tard, elle enseignera le journalisme à l’IEP de Paris (2004).
Elle a épousé Claude Czechowski, rencontré en 1991, dont elle a eu deux filles. Ce dernier était jusqu’en février 2013 responsable du conseil et de l’intégration des systèmes pour la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique du Sud) et dirigeant des activités internationales de l’entreprise américaine Computer Sciences Corporation, un des leaders mondiaux des services informatiques. Très liée à la CIA (services secrets américains), cette société est notamment accusée « d’avoir aidé à organiser des vols secrets du gouvernement américain de personnes suspectes de terrorisme » vers des bases secrètes américaines situées principalement en Europe [1]. En juillet 2013, il a crée une nouvelle société CC Consulting, spécialisée dans le conseil en stratégie, l’organisation et le développement d’entreprises. Depuis septembre 2013, il est senior advisor de Bain Consulting et du groupe Steria.
Ruth Elkrief a quant à elle débuté sa carrière (avant même d’être diplômée du CFJ) au mensuel officiel de la communauté juive de France, L’Arche, avant de collaborer étroitement à Radio Chalom (aujourd’hui sur la même fréquence que Radio J, Judaïques FM et RCJ) lancée en juin 1981 par Serge Hajdenberg (aux côtés de Claude Askolovitch, Sylvain Attal, Daniela Lumbroso ou encore Frédéric Haziza, cf. Les Guerriers d’Israël, Emmanuel Ratier, 1995), ce qui suppose un net engagement communautaire.
08:53 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : ruth elkrief, emmanuel ratier, faits et documents
16/12/2013
shoah pride
Shoah police nationale par cdmanon
Il y a des jours, entre la lecture d'E et R et de Jovanovic, où j'ai l'impression de rêver. Plutôt de faire un cauchemar..l'impression de voir se mettre en place en accéléré une formidable machine de propagande et de coercition nationale et supra-nationale. Entre ce minus habens de Valls ("aux ordres du CRIF" dirait Soral) et sa dramaturgie shoateuse (sans doute une réponse aux bras d'honneur qui ont tendance à se multiplier dans les corps constitués) et la venimeuse Belkacem et son "quotient conjugal" (histoire de détricoter un peu plus toute structure familiale hétérosexuelle), il y a de quoi se découvrir une vocation de forconi...
Comme dit Rougeyron, il n'ya pas d'autres contre-pouvoirs en Europe à ces tyranneaux de souks que la révolte populaire et l'émeute bien violente. Souhaitons que tout cela arrive rapidement.
21:31 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : shoah pride, valls
what else?
"Stanley Fisher, l'ancien gouverneur de la Banque Centrale d'Israel, eh oui, et qui a démissionné en juin 2013, est pressenti pour être nommé comme vice-président de la Fed... Certains le voient même comme le "vrai" patron de la Fed en lieu et place de Mme Janet Yellen, lire ici Bloomberg. Une nouvelle fois, vous avez une illustration de 777."
Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2013 (à lire absolument aujourdhui..)
11:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2013
histoire d'une trahison
21:51 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : rougeyron jovanovic
Vers la guerre civile
"Les sondages indiquent un effondrement de la popularité du Président, mais aussi du Premier Ministre et des ministres du gouvernement. Moins d’un an après l’élection présidentielle, et les élections législatives, c’est un phénomène très rare de désaffection massive1, qui conduit certains commentateurs à parler d’« enfer ». François Hollande se retrouve avec seulement 33% de réponses lui accordant leur confiance pour résoudre les problèmes du pays. Il est au plus bas d’un Président dans l’année suivant l’élection2. Jean-Marc Ayrault, avec pou r sa part 30% d’opinions favorables, enregistre un record absolu. De manière significative, la chute des opinions favorables est la plus forte chez les ouvriers et les employés ainsi que chez les jeunes (avec 30%), et la plus faible chez les cadres. Notons enfin le faible nombre de réponses « ne se prononce pas » avec 5% de l’échantillon. Les résultats du sondage sont donc représentatifs de l’opinion des Français. Des résultats à peu près similaires avaient été obtenus dans un sondage IFOP-Paris Match réalisés quelques jours auparavant3. On dira que ce gouvernement et ce Président l’ont bien cherché. Rarement a-t-on vu en aussi peu de temps autant de promesses se transformer en leurs contraires. Rarement aussi aura-t-on vu s’établir, dans le cadre d’une supposée alternance politique, une telle continuité avec la politique du précédent gouvernement, politique qui avait été rejetée tant aux élections présidentielle que législatives du printemps dernier. Ceci explique sans doute la chute de François Hollande dans les sondages, chute à la hauteur des espérances qui s’étaient portées sur sa personne. À cela ajoutons un style de gouvernement quelque peu déroutant. Et l’on sait bien que « le style c’est l’homme » (ou la femme).
L’effondrement de la popularité du pouvoir et ses conséquences
Le problème posé par cet effondrement de la cote de popularité tant du Président que du gouvernement est qu’a priori ceci ne devrait pas avoir de conséquences. Les prochaines échéances électorales sont en 2014. Et c’est l’un des raisons pour lesquelles le pouvoir fait actuellement le dos rond, espérant qu’une amélioration de la situation économique se produira entre la fin de cette année et le début de l’année prochaine. On a déjà, et à plusieurs reprises, expliqué pourquoi une telle hypothèse avait très peu de chance de se réaliser. La France s’enfoncera progressivement dans la récession, à moins qu’un effondrement de la consommation des ménages ne provoque un basculement de la récession vers la dépression, et une accélération brutale de la progression du chômage (Chômage, la marée noire qui nous menace). Les implications politiques de la trajectoire économique doivent donc être étudiées avec attention.
Au mieux, les élections prévues en 2014 se transformeront en un vote sanction qui sera d’autant plus massif que les enjeux électoraux sont limités. Car en matière d’élections, nous serons servis pour 2014. Tout d’abord n ous aurons en mars 2014 des élections municipales, les élections cantonales et régionales devant être repoussées à 2015. Dans des élections municipales, le facteur « local » a traditionnellement une grande importance. C’est ce qui explique qu’à l’heure actuelle on ne prévoit pas de grands déplacements de voix4. Mais, ceci pourrait changer d’ici aux élections. Dans le contexte probable qui dominera en France, il n’est pas impossible qu’elles puissent prendre l’allure d’un test national. Puis, en juin 2014, se tiendront les élections européennes. Ces élections prendront, elles, naturellement la dimension d’un test national. Mais elles auront aussi des enjeux limités, compte tenu des faibles pouvoirs du Parlement européen. Il est donc probable que le message envoyé par les électeurs soit très clair, mais qu’il soit ignoré par le pouvoir et les états-majors politiques. On voit très bien qu’il n’est pas impossible que le Front National, ou l’un de ses avatars, se hisse à plus de 30% des suffrages dans une élection marquée par ailleurs par une faible participation. Ce serait un coup de tonnerre dans la vie politique française, mais un coup de tonnerre que les médias n’auraient de cesse de transformer en coup de cymbales. Tout sera mis en œuvre pour que les leçons d’un tel scrutin ne soient pas entendues, et nous continuerons, en brinquebalant, à aller jusqu’à l’élection présidentielle de 2017. Tel est, fondamentalement, le scénario dans lequel François Hollande met ses espérances, comptant bien être réélu, en dépit de tout ce qu’il a fait et n’a pas fait, s’il devait affronter au deuxième tour Marine Le Pen. Ce pari est risqué ; bien des choses peuvent changer d’ici 2017. Cependant, convenons qu’il est tentable. Il est en tout cas dans la logique « mitterrandienne » qui inspire aujourd’hui François Hollande. Mais une autre hypothèse, tout aussi et même plus probable, est aujourd’hui parfaitement possible. Elle représente le pire, du point de vue du pouvoir actuel, et ne doit pas être écartée à la légère. Si l’économie française connaît une chute brutale d’activité dans le cours de 2013, la perte de crédibilité du gouvernement et du Président se transformera en une perte de légitimité. Cette crise de légitimité pourrait survenir de la conjonction de trois mouvements dont on sent dès aujourd’hui la montée dans la société : une colère politique, une colère sociale, une colère issue d’un sentiment de la perte d’identité. C’est là l’hypothèse la plus sérieuse sur laquelle il convient de réfléchir, car la crise de légitimité implique une crise de régime.
Les trois colères
La colère politique est facile à prévoir. Elle s’enracine sur un mécontentement allant s’approfondissant et sur le fait que ce dernier ne peut, en théorie, trouver de solution d’ici 2017. Ce mécontentement est redoublé du fait qu’une partie des électeurs qui font partie du socle traditionnel de la gauche s’estime flouée par la politique actuelle du Président et du gouvernement. Ceci est visible dans les sondages récents où le recul de François Hollande est le plus important dans les catégories qui l’ont le plus soutenu : les ouvriers, les employés, les professions intermédiaires et les jeunes. Une partie des responsables du Parti Socialiste s’en inquiète d’ailleurs. Cette déception pourrait, si elle s’enracinait d’ici les prochains mois, se transformer en un mouvement d’abstention massif lors des élections de mars 2014, modifiant ainsi brutalement les rapports de force. Mais, il convient immédiatement de dire que la droite traditionnelle n’est pas une alternative, et qu’elle est encore très peu audible sur les préoccupations de cet électorat. Voilà qui incite à penser que cette colère politique pourrait s’exprimer hors du cadre électoral, ou s’incarner dans tout mouvement rejetant d’emblée les partis traditionnels.
La colère sociale est elle aussi facilement prévisible. Elle s’exprime à la fois dans la montée de la violence sur des sites qui sont devenus emblématiques de la crise (PSA-Aulnay, Continental-Amiens) et dans une désespérance très sensible dans des milliers de petits sites où, à une échelle plus réduite, se rejoue le même drame. L’échec relatif de la mobilisation syndicale contre le projet d’accord ANI entre le MEDEF et quelques syndicats minoritaires ne doit pas faire illusion. Il n’y a eu échec que parce que l’on a proposé à des gens en colère et désespérés des formes bien trop traditionnelles d’expression de leur colère et de leur désespérance. Cet échec est avant tout celui des formes classiques de mobilisation syndicale. Notons déjà que la conjonction de la colère politique et de la colère sociale est redoutable. Le potentiel d’une explosion massive ne fait donc que se renforcer, mais cette explosion suivra des voies différentes de celles qui ont été tracées par les syndicats. Seuls ceux qui sauront s’y adapter y survivront. Cette explosion sera, selon toute vraisemblance, violente. Elle confrontera directement les organes du maintien de l’ordre (Police et Gendarmerie) au choc frontal avec cette colère. Comme ces organismes sont eux aussi travaillés, pour des raisons générales mais aussi des raisons particulières, par un fort mécontentement, nul ne peut dire quelle sera l’issue de ce choc. Si le gouvernement met en œuvre une politique directement répressive, il risque d’aggraver dans des proportions considérables la fracture politique qui se dessine. S’il tergiverse, il peut être emporté par une succession de mouvements se renforçant l’un l’autre.
La colère issue du sentiment de perte de l’identité est un phénomène encore plus complexe à décrypter. Elle a, bien entendu, une dimension politique, qui s’enracine dans le déni de démocratie auquel on a assisté en 2005 lors du référendum sur le projet de constitution européenne. Les partisans du « non », largement victorieux, ont été dépossédés de leur victoire, une manœuvre à laquelle François Hollande a été connivent. Les Français ont eu, à ce moment, le sentiment d’être dépossédés de la démocratie, de leur démocratie. Les gouvernants et une partie de l’opposition ont cru que ce sentiment serait passager. C’était oublier le lien très profond, enraciné dans l’histoire, qui unit en France le peuple avec le principe de la démocratie (et non nécessairement ses formes). De là date une fracture symbolique5. Cette fracture s’est transformée en une facture qu’il faudra bien solder. Il n’est pas sans une certaine ironie que cette facture retombe sur François Hollande qui, en tant que dirigeant du Parti Socialiste, a beaucoup fait pour l’existence de cette fracture et de cette facture. Cette colère a aussi une dimension sociale, en ceci que le mouvement de désindustrialisation qui s’accélère aujourd’hui nous confronte à l’image d’une France qui n’est plus celle que nous connaissions, ou que nous pensions connaître : un pays fier de ses réalisations industrielles. Une partie importante de la population, qui excède de loin le nombre des simples ouvriers d’industrie, est très profondément attachée à cette image de la France. C’est ce qui explique le succès initial du Ministère du « Redressement productif ». Mais la maîtrise du verbe ne masque qu’un instant les réalités. L’importance de ce sentiment de perte de l’identité, qui peut s’incarner passagèrement dans un rejet de l’« autre », tient en ce que s’articulant avec la colère politique et la colère sociale, il va provoquer provoquer une délégitimation massive du pouvoir.
Vers la guerre civile ?
La crise qui s’annonce va faire voler en éclats l’idée d’une « démocratie apaisée ». D’une part, cette expression est une contradiction dans les termes. Les intérêts qui divisent une société ne sont pas de ceux qui peuvent se régler dans le calme feutré des cénacles privés. Leur exposition au grand jour, qui est l’une des conditions nécessaires à l’existence d’une véritable démocratie, implique un degré d’affrontement qui rend illusoire toute idée d’apaisement. D’autre part, quand les conditions d’exercice de la démocratie sont à ce point fautives que des colères convergentes ne trouveront pas de formes institutionnelles d’expression, il est illusoire de chercher à s’abriter derrière l’idée d’une « démocratie apaisée ». Il faut d’ailleurs remarquer que, de ce point de vue, la France n’est nullement une exception. C’est à un phénomène du même ordre que l’on a assisté lors des récentes élections italiennes.
Dès lors, le pouvoir actuel a devant lui trois options. Il peut rester « droit dans ses bottes », et supporter la totalité du choc de ces trois colères. Il est possible qu’il y survive, mais au prix d’une répression qui le fera changer de nature et se transformer en Tyrannie. Il est aussi possible, et c’est l’hypothèse la plus probable, qu’il soit brisé par cet affrontement, ouvrant alors une période d’incertitudes politiques et institutionnelles comme la France n’en a pas connues depuis 1958. Il peut chercher à dévier la lame de fond qui monte, en organisant des élections anticipées, donnant ainsi une forme d’expression dans le cadre institutionnel actuel à ces trois colères. Mais, le système électoral français est ici mal adapté. Rien ne serait pire que l’élection d’un nouveau Parlement qui ne soit pas à l’unisson des sentiments de la majorité de la population. Il peut, enfin, chercher à anticiper sur ces événements et changer radicalement de politique, apaisant ainsi la colère sociale et la colère identitaire. C’est la voie de la logique et de la raison, chose dit-on la plus mal partagée au monde…"
Par Jacques Sapir
21:51 | Lien permanent | Commentaires (1)
14/12/2013
friday wear II
23:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
friday wear
himmel!
23:36 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cold love, ghinzu
technique du coup d'Etat
Le manuel des émeutiers égyptiens [Emmanuel Ratier - Faits & Documents n° 310 - Février 2011]
"Nul n’est besoin d’être un expert pour savoir que la diplomatie américaine a largement poussé l’armée tunisienne à lâcher le président Ben Ali et favorisé la supposée « révolution du jasmin », qui rappelle, par nombre d’aspects, les « révolutions oranges » orchestrées par la CIA et des ONG américaines dans les pays de l’ex-bloc soviétique. Il en est de même en Égypte (même si le lobby sioniste aux États-Unis est rapidement intervenu pour freiner un processus qui risquait de déstabiliser, dans un sens plus radical, tous les voisins d’Israël). Barack Obama a détaché un envoyé spécial au Caire, le très influent homme de l’ombre Franck Wisner, fils du fondateur de la CIA et des réseaux Gladio (Fils du cofondateur de la CIA et des réseaux Gladio, il a épousé Christine de Ganay, la seconde épouse de Pal Sarközy. Connaissant parfaitement Nicolas Sarközy, c’est l’un de ses propres fils qui fut le porte-parole du candidat à la présidence ). Google a aussi révélé s’être associé avec Twitter pour mettre au point un système permettant aux Égyptiens d’envoyer des messages sur les blogs par téléphone, en contournant le blocage d’Internet. Cela ne suffisait sans doute pas encore et de véritables « opérations noires », orchestrées par les agents américains, ont été conduites comme la distribution d’un parfait petit manuel de l’émeutier, à la fois en langue arabe et en langue anglaise, intitulé How to Protest Intelligently, rappelant fortement les manuels du même type utilisés par la CIA au Nicaragua ou au Panama.
Manuel complet en Arabe à télécharger ici: http://www.libertes-internets.net/archives/docs/EgyptianR... Traduction approximative ici: http://www.businessinsider.com/egypt-activist-plan-2011-1
En voici quelques pages.
Sur la couverture du manuel , il est conseillé de diffuser ce manuel par courriel ou en photocopies, et d’« éviter qu’il tombe entre les mains de la police ou de la sécurité d’État » (cette dernière expression au demeurant typiquement américaine).
Sont ensuite données des consignes simples, pouvant être comprises par tout manifestant et pouvant être reprises en slogans :
- 1) la chute du régime d’Hosni Moubarak et de ses ministres.
- 2) La fin de l’état d’urgence (Emergency Law).
- 3) la liberté.
- 4) La justice.
- 5) La formation d’un nouveau gouvernement, non-militaire, ayant les intérêts des Égyptiens au coeur.
- 6) L’administration constructrice de toutes les ressources égyptiennes.
Une espèce de programme minimal pouvant être accepté par tous.
Suivent ensuite les grands axes de la « désobéissance civile » :
- 1) La prise des principaux bâtiments des différents ministères.
- 2) L’établissement de liens avec les membres des forces de police et de l’armée et tenter de les faire basculer du côté du peuple.
- 3) La protection de « nos frères » et de « nos soeurs » dans la « révolution ».
Arrivent ensuite les techniques de prise du pouvoir :
- 1) occuper avec ses amis et ses voisins les artères résidentielles le plus loin possible de l’endroit où se trouvent les forces de sécurité.
- 2) crier des slogans au nom de l’Égypte et de la liberté du peuple (il est même précisé de crier des « slogans positifs »).
- 3) Encourager les autres résidents des immeubles à se joindre aux manifestations (avec toujours un « langage positif »).
- 4) Aller dans les rues principales en groupes le plus important possible pour constituer des rassemblements impressionnants.
- 5) Bloquer les principaux immeubles gouvernementaux, en hurlant des slogans « positifs », dans le but de s’en emparer.
Suit ensuite des schémas de base comme celui-ci :
Voici aussi la panoplie du parfait manifestant : rien ne manque en c o n s e i l s simples : port d’un sweat-shirt à capuche pour cacher sa tête et se protéger des gaz, un couvercle pour se protéger des coups de la police, des gants en plastique pour protéger la peau des gaz, un chèche et des lunettes contre les gaz et pour dissimuler son visage, une bombe de peinture pour les slogans ou à utiliser contre la police, une rose comme symbole de paix, des chaussures de sport pour courir plus vite et ne pas déraper, etc.
Arrivent ensuite les véritables techniques de guérilla, comme ici les points faibles des véhicules blindés de sécurité : peindre les caméras de sécurité ou les pare-brise des véhicules, jeter des sacs remplis de savon liquide pour faire déraper les camions, etc.
21:31 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ratier
quenelle story
16:16 | Lien permanent | Commentaires (4)
12/12/2013
marche sur Rome
"De Palerme à Turin, de Rome à Gènes, de Savone à Milan, un vent de protestation sans précédent balaie l'Italie. Interruption du métro dans la capitale, fermeture des magasins dans les centres-villes, occupation des gares et des marchés, regroupements devant les palais institutionnels, opérations escargot aux frontières : depuis dimanche dernier, les manifestations contre "la caste politique" se multiplient dans la péninsule. Un mouvement spontané et anarchique qui échappe à toute logique, car les protestataires - qui se sont baptisés "les Forconi" ("ceux qui brandissent des fourches" en italien) - proviennent de tous les horizons politiques. Les premiers furent les agriculteurs et les camionneurs, animés de revendications catégorielles, notamment sur le prix du gasoil, rapidement rejoints par les groupuscules d'extrême droite Casa Pound et Forza Nuova. En Sicile, la police soupçonne la mafia d'avoir noyauté la révolte. Mais la mobilisation s'est désormais étendue aux victimes de la crise - selon les statistiques, un cinquième des familles italiennes a un niveau de vie extrêmement bas - : petits entrepreneurs, commerçants, fonctionnaires, chômeurs, travailleurs précaires et retraités. À Turin, où ont eu lieu les actions les plus violentes, des altermondialistes, des militants d'extrême gauche qui occupent des squats, et des hooligans de la Juventus ont rejoint la jacquerie des Forconi. Là-bas, même les policiers qui faisaient face aux manifestants ont retiré leur casque dans un geste de soutien.
Sans véritable leader, le mouvement a dressé sur Facebook une liste de revendications : refus de la globalisation et de l'abandon de la souveraineté monétaire, rejet des syndicats, des partis traditionnels et d'un gouvernement "qui ne correspond pas au suffrage populaire", et enfin abandon de la politique d'austérité. Mais dans les rangs des Forconi, rassemblés mercredi devant le Parlement italien, un cri unanime retentissant à chaque apparition de député résumait la principale exigence des manifestants : "Dégage, pourri !" "Ces corrompus qui gagnent 10 000 euros par mois ont augmenté les retraites de 5 euros, s'indigne Anna, une retraitée romaine de 70 ans qui arbore fièrement le drapeau tricolore transalpin autour du cou. Ils se foutent de nous. Du balai !" Francesco a fait le voyage depuis les Pouilles : "J'ai une entreprise de construction qui emploie 22 personnes. L'État ne nous paie pas ce qu'il nous doit et nous matraque avec les impôts. Seule la violence forcera la caste politique pourrie à dégager." Pour Daniele, agent de sécurité dans le métro de Rome, "quand on sera un million, on prendra le Parlement de force. Il faut faire comme pendant la Révolution française : couper des têtes". Forts de cette mobilisation, les Forconi annoncent pour les prochains jours une nouvelle "marche sur Rome", qui évoque le souvenir des chemises noires. Malgré la violence de ces propos, les populismes de tous bords tentent de récupérer la révolte. Beppe Grillo, le leader du mouvement 5 étoiles dont beaucoup de Forconi se sentent proches, a invité tous les policiers à cesser de protéger les personnalités politiques et à fraterniser, comme leurs collègues de Turin, avec les manifestants. Un appel à l'insubordination. Silvio Berlusconi, qui appelle le gouvernement à entendre les Forconi, n'a renoncé qu'au dernier moment à rencontrer une délégation des camionneurs de la révolte de crainte de choquer son électorat modéré. Mais il compte sur l'improbable alliance entre Forconi, Forza Italia et mouvement 5 étoiles pour donner le coup de grâce au gouvernement d'Enrico Letta.
22:20 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : forconi, 5 étoiles, marche sur rome
11/12/2013
comme quoi..
"Les policiers anti-émeute rejoignent les manifestants !
Le mouvement qui prend une ampleur importante actuellement en Italie est baptisé « le peuple des fourches », ce qui fait directement référence aux jacqueries paysannes françaises dont le dernier avatar est incarné par les bonnets rouges bretons. Ce qu’il y a d’extraordinaire c’est que pour la première fois, dans un grand pays d’Europe, la police anti-émeute s’est jointe aux manifestants spontanément partout à travers la péninsule italienne. Les policiers, en signe de non-violence, ont retiré leur casque. Certains ont défilé et accompagné les cortèges qu’officiellement ils « encadraient » ! Nous ne parlons pas des forces de l’ordre du Zimbabwe mais de fonctionnaires d’un grand pays, de forces de l’ordre qui, dans leur immense majorité, sont rentrées dans la police pour attraper les méchants… pas pour taper sur les gentils.
Or, ces dernières années, en Europe, les hommes politiques, quelle que soit leur couleur, ont vendu des pays entiers aux intérêts particuliers de grands financiers. D’États démocratiques nous sommes lentement devenus des dictatures douces où tout est fait pour faire payer aux peuples des additions qui ne sont pas forcément les leurs. Certes nous sommes collectivement responsables de nos niveaux d’endettement et personne ne nous a forcés à emprunter sur les marchés aux « méchants banquiers ». Mais ce qui a fait exploser les déficits ces dernière années et qui expliquent la gravité de la crise actuelle, ce sont bien les aides qu’il a fallu partout à travers le monde apporter à des banques moribondes qui ne doivent leur survie qu’à leur capacité de rapacité sur le dos des peuples. Le système financier planétaire est devenu une sangsue qui se nourrit sur le corps de la bête « peuple ». Les policiers ne sont pas rentrés dans les forces de l’ordre pour permettre à une oligarchie de dépouiller leur propre peuple, dont il font partie, ayant eux aussi des familles, des femmes, des enfants.
Plusieurs appels aux policiers pour rejoindre les manifestants
Sur les réseaux sociaux, plusieurs appels circulent depuis quelques jours afin d’appeler les forces de l’ordre à rejoindre le mouvement avant qu’il ne soit trop tard pour l’Italie. En Italie, comme en Espagne ou en Grèce, l’austérité est de plus en plus forte, la répression fiscale de plus en plus importante… Évidemment, cela devrait vous rappeler la situation française, où les impôts augmentent sans cesse comme seule et unique réponse à la crise et où pour les moins défavorisés (c’est-à-dire les classes moyennes) les prestations sociales elles… baissent considérablement. Partout en Europe s’instaure un espèce de ras-le-bol généralisé. En Italie, la crise économique ravage les hommes. Ils se suicident, comme ces chefs de PME qui, par dizaines, se pendent. Comme en Espagne où plus de 3 500 suicides sont imputables aux expulsions immobilières. Comme en Grèce dont on ne parlera pas. Comme en France où les immolations sont de plus en plus courantes mais passées sous silence selon la sainte loi consistant à dire qu’un événement dont on ne parle pas… n’existe pas. Mais ces appels, relayés par Beppe Grillo sur son blog qui a publié une lettre ouverte demandant aux forces de l’ordre et à l’armée de « rejoindre le peuple ».
Toutes les dictatures tombent faute de combattants !
Il est facile de diriger un pays d’une main de fer tant que vos fers de lance se chargent d’embastiller, de frapper, de matraquer, de gazer votre peuple. Il est facile de maintenir l’ordre établi lorsque les zélateurs zélés du système font leur office. Il est facile de taxer, ruiner, imposer, voler les peuples à partir du moment où la force, dans le sens premier du terme, est utilisée par les dirigeants à l’égard des peuples qui ne consentent plus à l’impôt. Mais lorsque la force brute ne peut plus être utilisée, lorsque les forces de l’ordre et l’armée refusent de tirer sur les peuples, alors les dictatures s’effondrent comme des châteaux de cartes… et c’est ce qui se passe sous vos yeux en Italie. Le gouvernement italien pourra-t-il reprendre la main ? Peut-être. Peut-être pas. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes le peuple et que « les peuples ne doivent pas craindre leurs dirigeants. Les dirigeants doivent craindre le peuple ». Je voulais juste, pour terminer, vous citer deux textes. Le premier est dans les premières lignes de notre Constitution. Le second est dans la Déclaration des droits de l’homme annexée à notre Constitution.
« Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
Sans policiers pour nous en empêcher, il sera nettement plus facile de résister à l’oppression des eurocrates collabos zélés du système financier global… Et là, il y en a qui vont commencer à sacrément trembler." Charles SANNAT
17:33 | Lien permanent | Commentaires (17)
10/12/2013
réussir son effondrement
(...) L'état des infrastructures de communication aux États-Unis est un cas particulièrement intéressant. Les États-Unis sont maintenant derrière la plupart des pays développés pour l'accès à l'internet. Beaucoup de gens dans les régions rurales des États-Unis doivent dépendre de leur téléphone mobile pour l'accès à l'internet, mettant les États-Unis à égalité avec des pays tels que le Cambodge, le Vietnam, l'Indonésie et les Philippines. Cependant, les services de téléphonie mobile sont bien plus chers aux États-Unis que dans n'importe lequel de ces pays. Étant donné que la plupart des produits et des services sont maintenant disponibles principalement par l'internet, et que l'internet nécessite une alimentation continuelle en électricité, l'état du réseau électrique aux États-Unis offre un cas encore plus intéressant. C'est un réseau sévèrement surchargé, fait de lignes électriques et de postes de transformateurs vieillissants, certains datant des années 1950.
Il y a plus de cent réacteurs nucléaires, qui deviennent vieux et dangereux, mais leur vie opérationnelle est en train d'être artificiellement étendue par certification. Il n'y a pas de plans, et pas d'argent, pour les démanteler et pour séquestrer les déchets à haut niveau radioactif dans un lieu souterrain géologiquement stable. Si elles étaient privées à la fois de l'électricité du réseau et de carburant diesel pendant un long intervalle de temps, ces centrales fondraient, à la Fukushima Daiichi25. Il vaut d'être mentionné qu'un désastre nucléaire, tel que Tchernobyl26, est un ingrédient particulièrement capable de précipiter un effondrement politique. Puisque ce qui empêche une série de tels désastres de se produire est le réseau électrique, suivi du diesel, examinons chacun tour à tour.
En ce qui concerne le réseau électrique, on a récemment constaté que l'incidence des coupures d'électricité majeures doublait chaque année. Oui, nous commettons l'erreur inductive en extrapolant simplement cette tendance dans l'avenir, mais, étant donné ce qui est en jeu, n'oserions-nous pas extrapoler ? Au minimum, nous devrions entendre une très bonne raison de ne pas le faire. L'incidence des coupures d'électricité majeures ne peut doubler qu'un certain nombre de fois avant qu'il soit temps de distribuer les tablettes d'iodure de potassium27 et que le prix des perruques explose.À moins, bien sûr, que les générateurs diesel puissent être maintenus en fonctionnement pendant les quinze ou vingt ans qu'il faudrait pour arrêter, retirer le combustible et décommissioner tous les réacteurs nucléaires et vider les piscines de stockage des déchets. Les pays auxquels manquent un réseau électrique fiable ont tendance à dépendre des générateurs diesel. Il y a actuellement beaucoup de pression sur les réserves de diesel, particulièrement depuis que le Japon à suspendu la totalité de sa capacité de production nucléaire à la suite du désastre de Fukushima Daiichi, avec des prix du diesel élevé et des pénuries ponctuelles dans de nombreux pays. Observant l'incidence croissante des coupures de courant et des flambées des prix, de nombreuses sociétés aux États-Unis ont installé des générateurs diesel d'urgence, et découvrent maintenant qu'elles les font fonctionner même quand le réseau électrique est disponible, à chaque fois que la compagnie d'électricité le leur demande.
Peu de choses continuent de fonctionner aux États-Unis une fois que le réseau électrique est en panne. Plus tôt cette année, un quartier central de Boston où je travaillais alors (Back Bay) a été plongé dans l'obscurité à cause d'une incendie de transformateur. Pendant presque une semaine entière tous les commerces du coin ont été fermées. Sans électricité, il n'y a ni chaleur ni eau chaude ; il n'y a pas d'eau courante ou, plus effrayant, plus d'évacuation des eaux usées ; il n'y a plus d'air conditionné (ce qui est fatal, par coup de chaleur, dans des endroits comme Atlanta, en Géorgie, qui ont souvent cent pour cent d'humidité couplé avec des températures estivales ambiantes au dessus de la température du corps). Les systèmes de sécurité et les systèmes de paiement cessent de fonctionner. Les téléphones mobiles et les ordinateurs portables ne peuvent être rechargés. Les tunnels autoroutiers et le métro son inondés et les ponts ne s'ouvrent pas pour laisser passer le trafic maritime — tel que les barges chargées de diesel. Pouvons-nous être sûr que le diesel continuera d'être fourni à toutes les centrales nucléaires actives alors même que tout le reste s'écroule ?
C'est habituellement le moment de mes conférences où quelqu'un dans le public intervient pour dire :Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir28, n'est-ce pas ?À quoi je réponds :Pour vous peut-être, si vous n'avez pas d'autre plan que d'attendre que tout s'arrange d'une façon ou d'une autre magiquement tout seul.Vous voyez, construire quelque chose qui fonctionne demande beaucoup de temps et d'efforts. Les choses cessent de fonctionner précipitamment, mais fabriquer un remplacement demande du temps, des ressources, et, le plus important, de la stabilité. Cela ne peut être fait que par anticipation, et le faire demande de la pratique (par quoi j'entends : apprendre de ses propres et nombreuses erreurs). Si vous attendez jusqu'à ce dernier moment quand, dans un spasme d'horreur, vous vous direz soudainement :Oh, merde ! Dmitry avait raison !, alors en effetNoiretC'est Noirseront vos charmants nouveaux camarades de chambrée. Mais si vous commencez votre effondrement tôt et que vous vous en débarrassez rapidement, alors vos chances d'y survivre excéderont très probablement zéro.Et donc, veuillez ne pas me demander
Quand ?— faites votre propre réflexion ! Je vous ai donné les outils pour aboutir à vos propres conclusions, sur la base desquelles vous pouvez être capable de commencer votre effondrement tôt et vous en débarrasser rapidement."
25. La centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, sévèrement accidentée au cours d'un séisme en mars 2011.
26. La centrale de Tchernobyl, en Ukraine, fut le siège d'une catastrophe nucléaire majeure en 1986. À l'heure actuelle (en 2012), l'Europe finance la construction d'une nouvelle enceinte de confinement, une arche colossale de près de cent mètres de haut et deux cent cinquante mètres de large, assemblée à proximité du site et devant glisser sur des rails jusqu'à englober la totalité du bâtiment et le sarcophage de béton qui avait été improvisé par dessus le réacteur accidenté dans les mois suivant l'explosion.
27. L'iodure de potassium est (ou devrait être) utilisé en cas d'accident nucléaire afin de prévenir l'absorption d'iode radioactif par la thyroïde.
28. Dans le texte :
This is all doom and gloom, isn’t it?.
19:32 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : effondrement, orlov
09/12/2013
l'Europe qui protège..
"Notre lecteur Julien nous a écrit: "Rapport reçu ce WE sur le secteur de la construction dans une ville connue des Landes. Comparaison de l’activité entre 2013 et la moyenne des 3 années précédentes, comparables entre elles côté résultats. Pour 2013, le bilan est édifiant ! A se demander si les statistiques d’une certaine presse datent de plusieurs mois où si on nous cache volontairement la vérité. Quoi qu’il en soit, voici le bilan:
- Maisons individuelles : baisse de 63% des demandes de PC (Permis de Construire)
- Bâtiments collectifs : baisse de 65% des demandes de PC
- Résidences : baisse de 50% des demandesLe rapport analyse ensuite les causes, rien de bien nouveau si ce n’est la mention de la RT 2012 (Règlementation Thermique) qui a mis une grouille pas possible sur le marché national à plusieurs niveaux et qui est responsable d’une augmentation des prix d’environ 15%. Sur le fond, un lobbying qui ne sert pas à grand-chose alors que la construction BBC existe depuis plus de 15 sans problème. Par contre, il est important de noter que l’analyse met l’accent sur une aberration totale qui TUE ! Les "TRAVAILLEURS DETACHES" (super expression à la c...). Il est maintenant "normal" de voir des camionnettes roumaines, bulgares et autres pays de l’Est stationner devant un chantier ! L’exemple d’un fax reçu la semaine dernière est édifiant! On nous propose un travailleur pour moins de 2000 euros par an, charges incluses. Faut-il sortir de l’ENA pour devenir con à ce point ! Ce n’est plus de l’incompétence, c’est de la haute-trahison passible des tribunaux. On se tire une balle dans la tête. Et comme cette situation est évidente, la seule conclusion valable consiste à constater que tout ceci est voulu avec que demain, la majorité des travailleurs soit ainsi traitée, histoire de gaver un peu plus ceux qui détiennent le capital, lui-même issu de planches à billets qui fait que la monnaie en tant que telle n’a plus de valeur concrète" Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2013
COMMENT LA SNCF DELOCALISE DOUCEMENT SON INFORMATIQUE EN POLOGNE
du 9 au 15 décembre 2013 : Sujet déjà abordé il y a quelque temps sur cette page, mais voici de nouvelles informations de l'un de nos lecteurs sur ce qui se passe à la SNCF: "les embauches d'informaticiens seront bloquées pour 5 ans (on comprime gentiment mais surement le personnel). Je tenais à vous signaler que la supervision du réseau informatique national, qui était géré par des Lyonnais, a été déménagée en une nuit chez IBM en Pologne. Nous l'avons su lors d'une nuit d'astreinte où nous avons dû appeler le (même) numéro de supervision que d'habitude... Sauf que là: impossible de comprendre ce qui se dit.
Même le chemin de fer n'est plus à l'abri. Sachez également qu'officieusement la SNCF prévoit la suppression des RER (en tout cas la ligne C) à partir de 22h. Utile pour les braves gens qui veulent sortir sur Paris, ou en revenir tard... Le déménagement de la supervision réseau date d'il y a un an environ déjà. Cette info n'est pas fraîche mais n'a pas été relayée. Le numéro de tel reste un numero interne SNCF, un truc du genre 32.30.30, le même qu'avant pour avoir nos équipes lyonnaises on l'a vraiment appris un soir de panade, au pied du mur. On ne comprenait pas la langue de notre interlocuteur, il a fallu lui demander de nous faire un mail. Et c'est la signature du mail qui comportait "IBM Polska", nous avons tous été outrés par la signature en question: IBM GSDC Polska Sp., Muchoborska 8, 54-424 Wroclaw. Certaines activités confiées à Big Blue partent en Pologne et en Tchéquie. De son côté, Sopra délocalise en Espagne. " PS: rappel avec 01.net, Ibm et Sopra délocalisent les activités de la SNCF. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2013TEMOIGNAGE D'UN LECTEUR A PROPOS DES CAMBRIOLAGES REPETES
du 9 au 15 décembre 2013 : Julien: "J'ai 33 ans et habite une petite maison dans un village du sud de la France à coté de Aix-en-Provence. Victime d'un 1er cambriolage il y a 1 mois et aujourd'hui de nouveau, heureusement sans violence, ma compagne et moi n'étions pas présent les deux fois. La 1ere fois seulement ma maison a été visitée, ils ont pris du matériel multimédia, des bijoux (dont certains sans aucune valeur) et des vêtements là encore sans valeur (pas de grande marque). Aujourd'hui, ils ont visité ma maison mais aussi celle de deux de mes voisins les plus proches, dont des retraités chez qui ils ont empoisonné le chien (très choqué par cette action) et en plus de piller la maison ont aussi pris leur voiture (une clio). La police, venons-en au meilleur, m'a dit pour les deux fois où ils sont venus constater les faits:
- Cette année ça explose !
- Il n'y a rien à faire ... s'ils veulent entrer ils entrent.
- Une alarme ? Oui si vous voulez, m'enfin le temps qu'on arrive ils seront déjà parti avec le butin et sans se presser.
- On a tellement de plaintes ... ne comptez pas trop à ce qu'on les retrouve.
- Ce soir, on va piéger la maison, dis ma compagne excédée à la policière venus constater les faits
- Ou alors leur tirer dessus avec un gros calibre
Je sais bien que mon histoire n'a rien d'exceptionnel mais les autorités (enfin la police de quartier) ne se cache même pas de leur incapacité à agir. Que doit-on faire pour vivre en paix dans ce pays ? Se mettre du coté des voyous ?"
C'est ainsi que le pays part en vrille... quand la police ne peut plus rien faire. Et pendant ce temps, quand vous travaillez vous vous demandez si vous allez retrouver vos affaires. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2013*************************************************************************
« L’Europe a faim. C’est une enquête réalisée en Grande-Bretagne qui vient rappeler que la crise est toujours bien présente dans de nombreux pays. Une lettre envoyée la semaine dernière au British Medical Journal par une association de médecins fait état de l’accroissement alarmant du nombre de personnes hospitalisées pour malnutrition : elles étaient 5 400 l’an dernier, soit presque deux fois plus qu’en 2008 quand la crise des subprimes a frappé le Royaume-Uni et ses 53 millions de sujets. »
« Pour ces médecins, ces chiffres ne sont qu’indicatifs. La véritable mesure de la pauvreté se fait par le recensement des personnes ayant besoin d’une aide alimentaire. Elles ont été plus de 347 000 en 2012, contre 26 000 en 2008 (les chiffres de l’année actuelle ne sont pas encore connus). La faute en incombe à la crise, certes. Mais la politique de rigueur budgétaire qui l’accompagne est tout autant responsable de la hausse du chômage et de la baisse des revenus. »
Pourtant, pour l’alimentation, ce n’est pas encore comme pour les médicaments. Il n’y a pas de pénurie ou de rupture d’approvisionnement. Les magasins sont pleins… mais les gens ne peuvent pas acheter à manger.
Je me souviens encore des promesses de l’Europe, vous savez, celles où on nous vantait le développement économique, la richesse, la prospérité et la paix, raison pour laquelle il fallait absolument signer le traité de Maastricht sans quoi notre avenir serait noir.
20 ans après (le temps passe vite), cette Europe des peuples affame ses peuples, ses femmes, ses hommes et ses enfants sans que cela ne pose de véritable problème d’ordre démocratique (pour le moment). source/le contrarien
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