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03/04/2009

l'islam ou la mort programmée de l'Europe

On remarquera la veulerie du maire -socialiste- de Mollenbeck: mon biquet, déjà bien rodé à la dhimmitude, tu l'auras la guerre civile! elle est déjà là!
Sur le fond, je crois que l'immigration musulmane de masse (ou de peuplement) c'est à la fois la mort de la civilisation européenne (déjà bien entamée par la mondialisation libérale et capitaliste) et une promesse de guerre "civile" à l'échelle européenne. carton

27/03/2009

La Cour pénale internationale doit-elle accuser Benoit XVI?

ah, ah! pas de panique, il s'agit du titre volontairement provocateur d'un débat du politiclub. Et l'objet de quelques réflexions en passant.

b16 et la religion catholique me semblent anachroniques dans ce monde occidental pour plusieurs raisons:

-la religion comme toute hétéronomie est devenue incompréhensible voire haïssable pour l'essentiel de nos contemporains acquis au culte de l'autonomie et de l'individualisme libéral.
-cette tradition d'hétéronomie est obsolète en occident, contrairement à la plupart des sociétés traditionnelles qui survivent hors l'occident moderne avec un besoin de transcendance que les occidentaux ont perdu de vue dans leur monde consumériste horizontal.
-ce qui ne signifie nullement que nous autres occidentaux ne ressentions point le besoin d'un au-delà pour vivre, quel qu'il soit.
-la relation des occidentaux déchristianisés avec la religion catholique est étrange: chacun proclame son indifférence à l'égard de cette religion, désormais moribonde en Europe de l'ouest, mais le moindre propos du pape est épié et discuté voire condamné avec sévérité, comme si l'église catholique représentait encore un danger dans nos contrées sécularisées. Comme si l'église catholique tenait encore la société...Par ailleurs personne ne s'enquiert jamais de la position de la deuxième religion de France, l'islam, sur ces questions d'actualité; de même concernant le culte protestant ou juif. Comme si l'église catholique cristallisait l'ensemble du ressentiment anti religieux.
-s'il est une religion universaliste, prosélyte et en plein essor en Europe en ce début de XXIème siècle, c'est l'islam, du fait notamment d'une immigration massivement musulmane, africaine ou ottomane. Or les mêmes contempteurs haineux de la religion catholique mourante en France semble sans voix ou pour le moins extrêmement timorés devant les atteintes régulières de l'islam à l'égard du contrat social laïque républicain. Pourquoi? Ceci me parait aller à l'encontre de ceux qui considère l'animosité à l'égard de l'église catholique comme une lutte contre le recours à une hétéronomie, qu'elle qu'elle soit.
-la religion dans nos contrées laïques s'est vue confinée à la sphère privée, au for intérieur (à la "vie simple" comme disaient les Grecs, contrairement à la "vie bonne" qui désigne la vie publique, la politique, la gestion de la cité), contrairement aux sociétés antiques, donc, ou les Dieux étaient omniprésents, et aux sociétés contemporaines traditionnelles dans les quelles la religion reste déterminante dans la structure de la société. Dés lors qu'il s'agit d'une question personnelle (le sida, le sexe, la fidélité, etc), où est la pertinence de porter dans le débat public une question, des prises de position, qui ne relèvent que de l'intime?
-clercs laïques et catholiques ne vivent pas dans le même monde: les premiers en bons zeks de ce monde post moderne soumis à la tyrannie du présent sont incapables de saisir le message pré moderne de cette croyance religieuse impliquant une autorité venant du passé. Dés lors que les sociétés post modernes ont évacué cette tradition, il n'est pas étonnant que l'irruption de règles de vie traditionnelles choquent.
-ainsi la croyance religieuse est devenue dans nos sociétés une opinion parmi d'autres; et je crois que c'est le fait que cette opinion soit politiquement incorrecte qui crée le buzz. L'intolérance absolue de nos modernes apôtres du bien trouve ici de quoi s'exercer sans retenue. Refuser d'adouber les totems du jour (sexualité débridée, homosexualité, homoparentalité, métissage, diversité, etc) c'est une garantie d'opprobre généralisée. Le décalage entre l'évolution sociétale inouïe de nos sociétés et le discours religieux -quel qu'il soi- condamne les églises à paraître toujours plus "réactionnaire"...
lors même que l'église catholique a fait -depuis longtemps- le deuil de son ancienne hégémonie normative.

étrange, étrange.

30/01/2009

Panzer cardinal

eglise-ecole.jpgEtonnant ces réactions outragées et en boucle de petits clercs, journalistes, éditorialistes et autres cloportes du politiquement correct, au sujet de cette affaire de levée d’excommunication de la fraternité saint Pie X par le pape Benoît XVI.

L’europe occidentale est aujourd’hui massivement sécularisée, les catholiques pratiquants sont devenus une minorité, je ne parle même pas des fidèles de la FSSPX qui doivent être aussi nombreux que les premiers chrétiens…

Et pourtant cette affaire, somme toute intérieure à l’église catholique, déchaîne les passions et la haine de la part de personnages habituellement au moins indifférents sinon hostiles au christianisme, plus particulièrement au catholicisme.

La personnalité du pape est en cause, bien sûr. Et toute les abjections amalgameuses sont permises au clercs du camp du Bien : embrigadement dans les jeunesses Hitlériennes (obligatoire à l’époque en 1938), simple origine germanique (c’est vrai on aurait du avoir un pape métissé, que s’est-il passé ?), théologien émérite et critique à l’égard de la théologie de la libération (horresco referens), etc…

Le catholicisme lui-même est en cause. Au moment même ou celui-ci est moribond en Europe, il est encore de bon ton de tirer sur l’ambulance, dirait-on. Sorte de réflexe anti-clérical encore largement prégnant dans l’intelligentsia grégaire de nos mutins de Panurge…

La cerise sur le gâteau, c’est bien sûr les récents propos « négationnistes » de l’évêque Anglais Williamson, sur une chaîne suédoise : « Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz », a-t-il dit.

Je ne sais pas l’usage en vigueur aux Moluques ou au Yémen du Nord mais en 2009 en Europe, on peut nier sans coup férir les cent millions de morts du totalitarisme communiste au nom de la lutte des classes, on peut nier le massacre de quarante millions d’amérindiens durant la colonisation des Amériques par l’Occident, on peut rire du massacre de Katyn ou furent massacrés plusieurs miliers de soldats Polonais en 1940 par les Soviétiques (et heureusement qu’il reste quelques historiens révisionnistes –c’est-à-dire des historiens tout court- sinon ce crime de guerre serait encore mis au passif des Allemands), on peut sourire de l’holodomor, le génocide de 7 millions d’Ukrainiens au début des années 30 au nom de l’extermination des ennemis de classe : ici le révisionnisme, voire le négationnisme, sont naturels, ne choquent personne, et paraissent naturel à tous.

Mais curieusement on ne peut qu’acquiescer au dogme de la Shoah, gravé dans le marbre. Une fois pour toute. Pas de discussion concernant le génocide Juif, pas de révision, pas d’interprétation. Faut montrer patte blanche. Un permis de recherche ou de discussion. Toute interprétation est suspecte. Curieux, non ? Pourquoi ? « Hier ist kein warum », répond un gardien du camp à Primo Levi…Kein Warum ! c’est précisément ce qui m’emmerde. Cette asymétrie : il y a des millions de morts qui sont contestables et d’autres non. (et non, Hoplite n’est pas "négationniste" ni "clérical"…juste critique et rebelle au mainstream, biquet !)

Le plus drôle ou le plus tragique la dedans, c’est que les mêmes talibans anti papistes, pourfendeurs de la réaction cléricale toujours renaissante, sont les mêmes qui se prostituent chaque jour devant les injonctions sucrées –ou violentes- de l’islam (dans lequel prés de 100% des imams et oulémas de tous poils doivent être viscéralement négationnistes...), autre monothéisme -par essence dangereux donc-en grand développement en europe aujourd’hui. Sorte de regard hémiplégique. L’ethno masochisme de nos élites et d’une partie des peuples embrigadée par la propagande progressiste métissophile et ouverturalotrophile est un ressort supplémentaire de la détestation du catholicisme, même moribond, au travers de sa survivance sécularisée dans la culture européenne.

Confusion, tartuferie, mauvaise foi, ignorance crasse, haine de soi…que du bon chez nos modernes !

10/01/2009

Harem

harem.jpg« Un juge écossais a récemment interprété la loi au bénéfice d'un foyer polygame. L'affaire impliquait un homme musulman qui conduisait à 110 kilomètre heures dans une zone où la vitesse était limitée à 50. Ce qui conduit en général à la perte automatique de son permis de conduire. L'avocat a expliqué pourquoi son client devait aller vite : « Il a une femme à Motherwell et une autre à Glasgow. Il dort avec l'une une nuit et reste avec l'autre la nuit suivante, en alternance. Sans son permis de conduire, il ne pourrait plus faire cela sur une base régulière ». Par sympathie envers le sort de l'accusé, le juge lui a permis de conserver son permis de conduire.

Ce jugement laisse penser que la monogamie, si longtemps l'un des fondements de la civilisation occidentale, subit une érosion graduelle et cède sous le poids du défi que constitue la loi islamique. Si les tendances actuelles persistent, la polygamie pourrait bientôt devenir une réalité banale.

Depuis les années 1950, les populations musulmanes ont, par le biais de l'immigration et de la conversion, connu une croissance nette en Europe occidentale et en Amérique du Nord. La forme musulmane de polygamie (un homme marié à plus d'une femme) a connu une croissance parallèle. On estime qu'il y a au minimum 2000 hommes polygames en Grande-Bretagne, de 14 000-15 000 à 20 000 harems en Italie, 30 000 harems en France, et 50 à 100 000 polygames aux Etats-Unis.

Certains imams reconnaissent ouvertement célébrer des cérémonies de mariage polygame. Khalil Chami déclare qu'il se voit demander presque chaque semaine de célébrer ce type de cérémonies à Sydney. Aly Hindy rapporte qu'il a accordé sa bénédiction a plus de 30 cérémonies nuptiales de ce genre à Toronto.

L'acceptation sociale est, elle aussi, allée croissant. Des universitaires justifient la polygamie, des politiques rencontrent des polygames sans se cacher ou déclarent que les Occidentaux devraient trouver un moyen de « vivre avec cette réalité », et des journalistes décrivent la polygamie avec empathie, sympathie, et compassion. Des islamistes affirment les vertus de la polygamie et appellent à sa reconnaissance officielle.

La polygamie a connu des avancées décisives en 2008. Au moins six juridictions occidentales autorisent aujourd'hui les harems, à condition que ceux-ci soient constitués dans les pays où la polygamie est légale. Ainsi l'Inde, et des pays à majorité musulmane, qui vont de l'Indonésie à l'Arabie Saoudite et au Maroc.

· Royaume-Uni. La polygamie est punissable de sept ans de prison, mais la loi reconnaît les harems déjà formés dans les pays qui tolèrent la polygamie. Le Ministère du travail et des pensions paie aux coupes jusqu'à 92.80 £ par semaine en allocations sociales, et chaque « épouse supplémentaire », selon l'appellation multiculturelle en vigueur, reçoit 33.65£ supplémentaires. Le Ministère des finances déclare : « Lorsqu'un homme et une femme sont mariés selon des lois qui reconnaissent la polygamie, et que l'un d'eux est marié à une personne supplémentaire, les Réglementations fiscales (sur les mariages polygames) de 2003 leur permettent de demander des crédits d'impôts au titre d'unité polygame ». En supplément, les harems peuvent demander des aides au logement supplémentaires correspondant à leurs besoins de logements plus grands.

· Pays-Bas. Le Ministre nééerlandais de la justice, Ernst Hirsch Ballin, a annoncé que les mariages musulmans polygames devaient être pris en compte non par le système juridique, mais par le dialogue.

· Belgique. La Cour constitutionnelle a pris des mesures pour faciliter la réunification des harems formés à l'extérieur du pays.

· Italie. Un tribunal de Bologne a permis à un homme musulman de faire venir dans le pays les mères de ses deux enfants, sous le motif que les mariages polygames ont été contractés légalement.

· Australie. Le journal l'Australian rapporte : « il est illégal de contracter un mariage polygame, mais le gouvernement fédéral australien, comme la Grande Bretagne, reconnaît les relations qui sont légalement reconnues outre mer, y compris les mariages polygames. Cela permet à des secondes épouses et à leurs enfants de demander des avantages et allocations sociales ».

· Ontario, Canada. La loi canadienne stipule que la polygamie est punie d'une peine de prison, mais la Loi sur la famille d'Ontario accepte un « mariage qui est effectivement ou potentiellement polygame s'il a été célébré dans une juridiction dont le système juridique reconnaît ce type de mariage comme valide ».

Ainsi, pour le prix de deux billets d'avion, les Musulmans peuvent potentiellement échapper aux lois occidentales (On se demande quand les Mormons vont eux-mêmes utiliser ce genre de tactique). De rares pays (dont l'Irlande) rejettent encore les harems, David Rusin d'Islamist Watch note « les gouvernements tendent à détourner le regard quand les mœurs conjugales de l'Arabie du septième siècle… prennent racine dans notre arrière-cour ».

En un temps où les normes du mariage occidental sont déjà contestées, les Musulmans utilisent les failles qu'ils trouvent, et cherchent même le soutien des contribuables pour de multiples épouses. Ce processus a une signification profonde : tout comme le concept du mariage entre un homme et une femme a donné forme au développement économique, politique et culturel de l'Occident, l'avancée de la loi islamique (charia) changera profondément la vie telle que nous la connaissons. »

Source

 

 

30/12/2008

Bonne année

(…) « Voila pourquoi je pense que l’islamisation, totale ou partielle, est la réponse la plus probable à la question : « Que va-t-il se passer ? ». Il va se passer que des pans entiers et sans cesse s’élargissant de la France et de l’Europe vont ressembler de moins en moins à la France et à l’Europe que nous avons connues (mais que de moins en moins d’individus auront connues, et que la déculturation générale leur permettra d’oublier, de méconnaître et de calomnier). En revanche des pans entiers et sans cesse s’élargissant de la France et de l’Europe ressembleront de plus en plus et ressemblent déjà à ce qui s’observe dans les contrées où l’Islam est traditionnellement implanté ; et tout particulièrement bien sûr, s’agissant de la France, dans celles de ces contrées, à prédominance arabe ou berbère, d’où sont originaires la plupart des populations transplantées. On peut le conclure très clairement de l’observation des zones où l’influence ou la présence « arabo-musulmane » (pour le dire très vite et bien sûr imparfaitement) sont déjà majoritaires : ce n’est pas le sol ni le « droit du sol » qui détermineront le type de société qui aura cours : c’est le type de population. »

(…) Des villes comme Alger ou Gaza, des pays comme l’Algérie, la Tunisie, la Palestine, des scènes de rues comme celles qui s’observent à Ramallah ou La Mecque, des systèmes économiques et d’économie parallèle, des taux de chômage, , des répartitions de l’aide publique tels qu’en connaissent le Maroc ou la Jordanie, des modes de gouvernement comme ceux de la Syrie, de l’Egypte ou encore une fois de l’Algérie, peuvent sans doute nous donner une idée beaucoup plus juste de ce qui va advenir en France que l’étude attentive et docte du « modèle Danois » ou du « paradigme Blairien. »

(…) Toutefois, au moins dans un premier temps, c’est sans doute au Liban que la situation ressemblera le plus, les politiques menées en France depuis trente ans et davantage paraissant avoir tendu scrupuleusement à la reconstitution assez scrupuleuse du type libanais de société (avec quelques éléments empruntés aussi à l’Irlande du nord et à l’ex Yougoslavie, ou évoquant l’Irak le plus contemporain).

(…) Y aura-t-il ou non une guerre civile ? S’il faut absolument répondre à la question, je dirais que je pencherais plutôt, très légèrement, pour la négative. L’effondrement moral, culturel, intellectuel, grammatical, spirituel, « religieux », que dis-je « hormonal », d’une des parties au conflit éventuel l’empêchera sans doute de se lancer dans une résolution aussi extrême que le conflit armé ; et l’engagera très fort à le fuir, même, quel que soit le prix à payer pour ce désistement. La déculturation systématique dont a fait l’objet cette partie là de la population (la plus anciennement sur place) lui enlèvera toute conscience d’avoir quelque chose à défendre. Et de fait il ne lui restera pour ainsi dire rien, sinon une liberté dont elle se dégoûtera volontiers, sachant trop bien lui devoir ce qu’elle est devenue et que non sans raison elle déteste, même si ses raisons de se détester elle-même ne sont pas les bonnes. Le mépris de soi nous sauvera pas du bain de sang. L’habitude de la capitulation fera le reste. »

Renaud Camus, Le communisme du XXIième siècle.

28/12/2008

Best of de la phalange: Al Andalus

tours.jpgAl Andalus désigne l’ensemble des territoires Ibériques soumis à la domination musulmane; correspondant à la majeure partie de la péninsule au lendemain de la conquête arabo-musulmane, il se réduit régulièrement au point de se limiter, à partir de la seconde moitié du XIII éme siècle, au seul royaume nasride de Grenade.

Selon le credo progressiste, qui fait le politiquement -et l’historiquement- correct, Al Andalus symbolise une Espagne musulmane raffinée (le véritable Islam), dynamique et tolérante, que l’on oppose à des états chrétiens fauteurs de croisades, d’inquisition, d’obscurantisme et d’intolérance.

Cette vision sommaire et engagée n’a malheureusement rien à voir avec ce que fut réellement la lutte qui opposa pendant neuf siècles (si l’on admet qu’elle se termina avec l’expulsion de 300 000 morisques (musulmans convertis au christianisme en apparence) vers le Maghreb en 1614) deux sociétés résolument antagonistes.

Deux mondes se sont affrontés de manière permanente, des siècles durant, nonobstant des périodes de trêve fragiles, des alliances ponctuelles et tactiques entre princes chrétiens et musulmans et des conflits entre chrétiens.

Mais la donnée fondamentale demeure la guerre entre deux civilisations incompatibles.

Conquista, Reconquista

Cette lutte va connaître trois phases successives.

1- Du VIII éme au XI éme siècle, la supériorité musulmane apparaît écrasante et les chrétiens ,repliés sur les réduits montagnards du pays Basque et des régions Cantabriques et Asturiennes négligées par l'envahisseur en raison de leur accés difficile et de faibles espérances de butin, sont condamnés à la défensive. En 711 donc, les musulmans (pour l’essentiel des berbères arabisés) débarquent d’Afrique du Nord. Les Wisigoths, dont le royaume semble connaitre une crise profonde, battus, la péninsule est occupée dans sa presque totalité. C'est l'âge d'or du califat Ommeyade.

Les envahisseurs franchissent les Pyrénées mais sont arrêtés en 732 sur la route de Poitiers; refluant vers le Sud, ils se fixent en Espagne. Un peu plus de vingt ans suffiront aux Carolingiens pour refouler les arabo-musulmans au dela des Pyrénnées et, dés le début du IX éme siècle, l'établissement de la Marche d'Espagne, future Catalogne, permet d'installer l'une des bases de départ de la future Reconquista.

2- La décomposition du califat ommeyade de Cordoue ouvre des perspectives nouvelles notamment à la Castille, dont le roi Alphonse VI réussit à s’emparer de Tolède en 1085 ; Au Nord, les royaumes chrétiens s’organisent contre une vingtaine de principautés ("reinos de taifas", de l'arabe tawa'if/ factions) érigées sur les ruines du califat.

A ce moment, l’irruption de nouveaux envahisseurs, des Almoravides, suivie un demi siècle plus tard, par celle des Almohades, issus, les uns de Mauritanie, les autres de l’Atlas, rétablissent pendant un temps, au profit du camp musulman, un équilibre qui paraissait menacé.

3- Mais les empires berbères ne durent pas et l’Islam ibérique ne peut arrêter au XIII éme siècle , la grande reconquête chrétienne qui scelle le sort de Cordoue, Séville et Valence.

Dernier témoin d’Al Andalus, le petit royaume de Grenade profite des divisions et des crises du camp chrétien au XIV éme et XV éme siècles pour survivre jusqu’en 1492, ou la capitulation du roi Boabdil devant Ferdinand le catholique signe la restauration de l’unité territoriale Ibérique.

Quelques réflexions.

- Le statut des non musulmans en terre d'Islam.

Jusqu'au X éme siècle, les chrétiens "mozarabes" (qui parlent vivent et s'habillent à la manière des musulmans) demeurent majoritaires dans l'ensemble d'Al Andalus et la minorité dominante issue des conquérants leur accorde une certaine "tolérance" soumise à toute une série de discriminations et à des charges fiscales particulières.

Il est de bon ton d’ évoquer une société ouverte et tolérante lorsque l’on parle d’Al Andalus. Or si les chrétiens et les juifs, considérés comme des « protégés » ou « dhimmis », en territoire musulman conservaient effectivement un certain nombre de droits (autonomie civile et religieuse, organisation du culte, liberté de circulation), ils restent soumis à l’autorité musulmane : impôt (capitation dont le défaut de paiement est puni d’esclavage ou de mort), distinctions vestimentaires, interdiction de frôler un musulman, interdiction de port d’une arme, obligation d’accorder l’hospitalité à tout voyageur musulman, interdiction de monter à cheval, obligation de se lever, s’ils sont assis, au passage de musulmans, interdiction de construire une maison plus haute que celle d’un voisin musulman, humiliations fréquentes à la remise de la capitation, interdiction de construire de nouvelles églises, son des cloches toléré mais le plus discret possible…, processions interdites, cimetières séparés, peines différentes pour un crime identique, etc.

Pour Philippe Conrad (1), « la situation qui est faite aux chrétiens a pour but d’affaiblir leur communauté et d’encourager les conversions ».

Cette situation persistant pendant plusieurs siècles sera à l’origine de nombreuses insurrections et révoltes auxquelles répondront exécutions et déportations. La fuite, l’émigration est aussi un recours : de nombreux chrétiens fuient vers les royaumes chrétiens du nord soutenus par les Carolingiens, contribuant à développer l’idéal d’une reconquête conte l’Islam.

En fait la trés relative "tolérance" dont avaient bénéficié les chrétiens mozarabes et les juifs à l'époque Ommeyade ne dure guère au dela du XI éme siècle car c'est un Islam de combat, étranger aux raffinements de la civilisation andalouse, qu'imposent à partir de cette époque les nouveaux envahisseurs Almoravides et Almohades surgis du désert Mauritanien et des montagnes de l'Atlas.

Neuf siècles ont été nécessaires pour effacer la présence musulmane en Espagne. Neuf siècles d’affrontements quasi permanents, qui s’ils ne peuvent faire oublier les contacts fructueux entre les deux civilisations, n’en dominent pas moins l’histoire médiévale de ce pays.

Cette coexistence tumultueuse n’avait pas grand chose à voir avec « l’harmonie pluri culturelle » rêvée, au moins promue, par certains de nos contemporains. L’Espagne d’Al Andalus a été fortement islamisée et arabisée et fait pleinement partie pendant huit siècles du monde de l’Islam. Quand elle se retrouve sur la défensive face à la montée en puissance des royaumes chrétiens, elle fait régulièrement appel aux musulmans d’Afrique du Nord et, au fur et à mesure que la reconquête s’effectue, c’est par milliers que les mahométans choisissent l’exil vers le royaume de Grenade ou vers l’Afrique du Nord. Malgré tous les efforts des souverains chrétiens qui espèrent les assimiler, les morisques maintiendront envers et contre tout, dans une semi clandestinité, leur foi religieuse et leur identité culturelle.

- Le statut des musulmans en terre chrétienne.

De même que les communautés chrétiennes mozarabes avaient survécu pendant plusieurs siécles sous la domination musulmane, de nombreux musulmans étaient demeurés dans des régions reconquises et avaient continué à pratiquer leur religion. Vainqueurs du royaume de Grenade, Ferdinand et Isabelle se sont engagés à respecter les croyances et les coutumes de leur nouveaux sujets. Dans un premier temps les rois catholiques et l'Eglise pensent possible l'assimilation, c'est à dire la conversion, de cette minorité musulmane; il est même réalisé une grammaire et un dictionnaire du dialecte Grenadin pour faciliter la tâche des prédicteurs auprés d'une population qui ignore le castillan.

Secondairement, devant le peu d'empressement des arabo-musulmans à la conversion et à l'adoption des us et coutumes des chrétiens, mais aussi sous l'influence grandissante de l'inquisiteur général Thomas de Torquemada et encouragée par le pape Clément VII, la politique de conversion va se radicaliser dans l'objectif de l'unification religieuse-catholique- du royaume Ibérique. Nombre de mosquées sont transformées en églises. Cependant un délai de quarante ans est accordé à la population musulmane pour s'assimiler complètement aux populations chrétiennes. Mais, dans une Espagne qui compte environ huit millions d'habitants, les trois cent mille morisques forment une communauté hérmétique, hostile pour l'essentiel à toute assimilation. Et ce à un moment ou la menace Ottomane et barbaresque ne fait qu'accroitre la méfiance et la haine des chrétiens contre ceux qu'ils percoivent comme des "ennemis de l'intérieur".

Toute conversion sincère s' avérant impossible et l'unité du royaume se trouvant mise en question, l'expulsion des morisques est décidée par Philippe III en aout 1609 et durera jusqu'en 1614.

- Tolérance?

Al Andalus est une période clef dans l'histoire médiévale de l'Espagne. L'apport culturel, artistique, architectural des civilisations arabo-musulmanes surtout Ommeyade mais aussi Almoravides et Almohades est indéniable.

A certaines périodes dans cette Espagne supposée pacifique, sous les Almoravides puis sous les Almohades, le fanatisme a été extremement violent contre les non-musulmans. A d'autres périodes, des gouvernements islamiques plus prudents, ne voulant pas pousser à la révolte leur nombreux sujets non-musulmans, et à l'intervention les royaumes du Nord, ont appliqué de manière laxiste les lois de la charia, notamment celles qui concernent les non-musulmans.

Il ne s'agit pas d'une tolérance foncière de l'Islam, mais d'une tactique prudente, employée à certaines époques, et non à d'autres. L'Andalousie Maure n'a pas été un royaume de paix et de tolérance, comme une certaine légende tend à le faire croire, mais a alterné entre des périodes fanatiques et d'autres plus calmes.

Aussi, faire de cette longue confrontation un modéle de multiculturalité et de tolérance me parait être une imposture. Ce mot n'avait pas de sens pour le guerrier Almoravide ou le chrétien Arragonnais, tout au moins pas celui que nous lui donnons aujourd'hui, convaincus qu'ils étaient de la supériorité de leur propre religion ou de leur culture.

« Il faut renoncer à une idée reçue, celle d’une Espagne dans laquelle les trois religions du Livre –chrétiens, musulmans et juifs- auraient vécu en bonne intelligence pendant les premiers siècles de la domination musulmane, puis dans l’Espagne chrétienne des XII éme et XIII éme sièclesLa tolérance suppose l’absence de discrimination à l’égard des minorités. Ce n’est pas le cas dans l’Espagne musulmane, ni plus tard de l’Espagne reconquérante. Les maîtres du pays ont toujours été convaincus de la supériorité de leur foi. Juifs et mozarabes n’ont jamais été que des sujets de seconde catégorie.» (2)

(1) Philippe Conrad, Histoire de la reconquista, Que sais-je . PUF, p25.

(2) Joseph Perez, Histoire de l'Espagne, 1996, p 46.

Des nouvelles de la Diversité et du Korampf

« C’est Direct Matin n° 382 qui le rapporte jeudi 18 décembre. Ce gratuit reproduit un article de Courrier International, autre publication phagocytée par le Monde. Or ce quotidien de référence est peu suspect d’islamophobie. Et pourtant, ceux qui ne le savent pas encore apprendront qu’à Sarajevo, capitale d’une Bosnie pluriculturelle et pluri religieuse, telle que nos élites la rêvent pour la France, la culture chrétienne n’est pas bienvenue. Toute référence à ce qui rappelle de près ou de loin le Père Noël, St Nicolas et sa version «laïque» est bannie de l’espace public et de la télé, sur ordre de Alija Izetbegovic, président musulman «modéré» de la Bosnie multiethnique.

L’enseignement de l’islam est rendu obligatoire dès la maternelle pour tous les enfants de Sarajevo, quelles que soient les convictions philosophiques ou religieuses de leurs parents. Là où l’islam est majoritaire, il y a de moins en moins de place pour les non-musulmans. Laïque au départ en vertu de sa Constitution, la Bosnie, du moins là où les musulmans sont en position de force, se transforme peu à peu, sans bruit, en société théocratique. N’est-ce pas ce qui nous attend dans notre France communautarisée lorsque l’islam y deviendra plus puissant ? Et ne quittons pas l’ex-Yougoslavie sans une pensée pour Stojan et Stanica Bogdanovic. Vous ne les connaissez pas ? C’était un couple de retraités serbes orthodoxes, le seul qui restait d’un nettoyage ethnique du bourg de Kriljevo, au Kosovo oriental. Ce vieux couple, enraciné depuis des siècles au Kosovo, faisait confiance au multiculturalisme. Désormais, Kriljevo est «Serbenrein», nettoyé de toute présence serbe (les nazis disaient «Judenrein» pour toute localité totalement nettoyée de toute présence juive). Félicitations à l’Otan qui a bombardé Belgrade pour «libérer» le Kosovo, Félicitations à Bernard Kouchner, proconsul qui a œuvré pour l’indépendance d’un Kosovo albanais musulman. Félicitations à Bernard Henri-Lévy qui, des trémolos de sa plume, nous a fait vibrer pour Sarajevo. Bon appétit et joyeux Noël à tous les artisans du dépeçage de la Serbie. »

Source

Propagande et censure

09/11/2008

Acculturation, élites et lassitude

Il y a quelques mois, j'écrivais ceci:

Je crois qu'il faut regarder les choses en face. L'acculturation, c'est-à-dire le changement d'identité culturelle ne peut se produire que lorsque la culture d'accueil est suffisamment désirable ou puissante pour s'imposer et que ceux qui arrivent ont le désir de s’approprier cette culture. La plupart des nouveaux européens sont issus de la civilisation musulmane et s'ils adoptent certains traits de la modernité occidentale, ils restent profondément des musulmans. Je ne peux m'empêcher de me mettre à leur place: l'occidental que je suis deviendrait-il un oriental si je devais vivre en terre d'islam? Très probablement non (je ne parle pas de religion ici, mais de façon de vivre, de culture). 
Or il me semble que de nombreux décideurs nationaux et européens -ces élites mondialisées et anomiques, pétries de tiers-mondisme et de culpabilité- sous-estiment l'importance de l'enracinement culturel, civilisationnel et continuent à considérer les hommes comme des variables d'ajustement démographique ou économique sans histoire ni attachement, des citoyens du monde. Pour notre malheur et pour le leur. D'autres décideurs, savent qu'un homme ne change pas ainsi d'identité (surtout lorsque celle-ci est l'islam) et envisagent donc plus ou moins paisiblement la perspective d'un séparatisme européen à grande échelle, sachant qu'immanquablement ces nouveaux européens resteront fidèles à leur culture première (leur statue intérieure comme disait François Jacob) et ferons donc sécession à un moment ou à un autre. Sécession ethnique, sociale, culturelle, territoriale, religieuse.
La diatribe récente d'Erdogan (totalement politiquement incorrecte au regard de la propagande irénique de l'intégration sans douleur de Bruxelles) est intéressante dans ce contexte car elle montre sans fard l'attachement viscéral d'un homme à sa culture, et sa crainte de voir des Turcs devenir des européens, c'est-à-dire perdre leur identité Ottomane. Tout homme raisonnable devrait être d'accord avec la vision réaliste - la weltanschauung- d'Erdogan.

Mais l'identité européenne, qui devrait être défendue avec la même ardeur, la même foi, par nos "élites", et qui devrait se projeter dans un corpus de valeurs non négociables par les nouveaux migrants désireux de s'établir en Europe, semble ne plus exister. La dimension culturelle, historique, civilisationnelle de notre identité est constamment niée ou dépréciée par ceux-là mêmes qui devraient la promouvoir; pour de multiples raisons. N'importe quelle culture primitive ou seconde à droit de cité, notamment en France, mais curieusement notre culture occidentale, européenne, est seule méprisable et indigne d'être portée et enseignée avec fierté.
On me rétorquera que cet état de fait est conjoncturel, que notre histoire récente, à nous européens, est trop dramatique (guerres civiles européennes, décolonisation, totalitarismes, etc.) pour que nos petits clercs pétris d'ethno masochisme puissent apprécier son génie propre killinsultsislam.jpgsur la longue durée. Certes. On me dira encore que l'histoire récente des pays de l'est européen recouvrant leur culture après un demi-siècle de colonialisme soviétique montre assez à quel point une civilisation ne se perd point facilement. D'autres encore évoquerons l'héroïque reconquista chrétienne de la péninsule Ibérique après sept siècles de colonisation arabo-musulmane...et nous sommes d'accord la dessus: notre identité européenne n'est sans doute pas prés de se perdre, même si elle n'est pas reconnue, même si elle est méprisée, par nos dirigeants.


Pour revenir aux mots du leader turc Erdogan, et considérant que cette acculturation n'est pas possible au plus grand nombre, la question clef, dans nos pays démocratiques soumis à la loi de la majorité, devient l'importance des populations non européennes au sein de notre continent, le nombre. S'il est difficile aujourd’hui de considérer comme le faisait le Général De Gaulle que les Européens sont un peuple de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne, c'est en raison de la rapidité et de l'importance des transformations démographiques et culturelles à l'échelle continentale... Sept siècles, c'est un peu long.

« « Le plus grand péril qui menace l’Europe, disait encore Husserl, c’est la lassitude. » La perte d’énergie, la fatigue d’être soi. Le désir d’oubli de soi, non pour retrouver une innocence perdue qui pourrait être la condition d’un nouveau départ, mais pour s’endormir plus aisément dans le nihilisme bruyant, le repli sur la sphère privée et le confort narcissique de la consommation. Pour Carl Schmidt, la figure de Hamlet représentait l’extrême difficulté qu’il y a à trancher, alors même que des questions existentielles sont en jeu. L’indécision résulte d’une inadéquation de la volonté à la réalité : lorsque la volonté est indécise, il n’y a plus avec le réel que la possibilité d’une rencontre. L’histoire, elle, continue à se déployer à l’échelle planétaire, de par son propre jeu ou sous l’effet de la volonté des autres. La politique, c’est l’histoire en action. Mais où est le grand dessein politique, qui pourrait réunir et donner des raisons d’espérer. Etre ou ne pas être ? L’Europe, aujourd’hui, c’est Hamlet. » (Alain de Benoist, Editorial Eléments été 2007)

La lassitude, la fatigue, le désir d’oubli de soi. Puis le nihilisme bruyant, le confort narcissique de la consommation…tellement vrai.

En relisant ces quelques lignes, je me trouve un peu naïf au sujet de nos élites Européennes. Au fond j’imaginais des individus soit ignorants des réalités soit très au courant des réalités mais bien disposés à ne pas sortir du mainstream politiquement correct pour ne pas nuire à leur carrière. Ce qui reste sans doute valide pour un certain nombre. Mais je sous estimai complètement l’absence totale de sentiment d’identité, d’attachement, d’enracinement à une culture, une terre ou ne serait-ce que des traditions. Et plus encore la détestation et la diabolisation absolue de toute pensée ou sentiment de ce genre au regard de cette idéologie du Même qui leur tient lieu de corpus doctrinal.

En ce sens, le divorce définitif entre, d’un côté, ces élites anomiques acquises à la mondialisation et toutes puissantes entourées de leurs cours d’experts et, de l’autre, les peuples européens encore enracinés dans une culture et des traditions populaires, est à la fois éclairant et terrible car il me parait clair, au regard des campagnes successives de diabolisation de tout sentiment populaire et identitaire, que les peuples (pas seulement européens) ont perdu, peut-être définitivement, la possibilité de prendre en main leur destin.

Récemment, en lisant La condition de l’homme moderne d’Hannah Arendt, j’ai compris à quel point je me trompais, sans doute, dans le sentiment d’une filiation directe entre la civilisation occidentale européenne et la Grèce. Je m’explique. Il est une banalité aujourd’hui de considérer que l’héritage antique Grec et Romain labouré par 1500 ans de christianisme sont à l’origine de notre civilisation occidentale. D’un simple point de vue linguistique, politique, littéraire, artistique, etc.

Mais Arendt montre de façon extrêmement convaincante à quel point cette anthropologie utilitariste et ce culte de l’avoir qui sont l’alpha et l’oméga de nos élites contemporaines se situent aux antipodes de la pensée Grecque. A quel point cette « humanité bourgeoise » (Arendt était fondamentalement anti totalitaire et n’était pas socialiste), ce culte de l’argent, fondateur de la modernité représentent un renversement anthropologique complet par rapport à l’être du citoyen Grec.

J’entends par là que l’homo économicus (ou l’homme psychologique pour Lasch) d’aujourd’hui aurait bien du mal à se reconnaître dans le citoyen grec pour qui le travail-en tant que nécessité- était une valeur éminemment servile donc méprisable, à l’opposé de la vie contemplative ou des activités artistiques. Le travail, caractéristique de la sphère privée, au même titre que l’activité économique renvoyant au niveau de l’« homo laborans » c’est-à-dire au niveau strictement vital et animal de l’utilité. Les activités contemplatives, politiques ou artistiques se confondant au contraire avec le domaine public.

Arendt écrit ainsi que la modernité a progressivement consacré la prévalence du travail et favorisé l’extension de la sphère privée au détriment de la sphère publique ou s’exerce la qualité de citoyen.

« Dans cette société, qui est égalitaire, car c’est ainsi que la travail fait vivre ensemble les hommes, il ne reste plus de classe, plus d’aristocratie politique ou spirituelle, qui puissent provoquer une restauration des autres facultés de l’hommes [non utilitaires]. Même les présidents, les rois, les premiers

ministres voient dans leurs fonctions des emplois nécessaires à la vie de la société, et parmi les intellectuels il ne reste que quelques solitaires pour considérer ce qu’ils font comme des œuvres et non comme des moyens de gagner leur vie. »


02/10/2008

Misère

Mr B. est mort. Brutalement. J’aimais bien Mr B. Je le suivais depuis des années pour une cardiopathie sévère. Mr B, qui n’avait pas d’enfants avait une hantise : mourir avant sa femme. La femme de Mr B., nonagénaire également, est atteinte d’une forme de démence et était progressivement devenue dépendante de son mari et des différentes aides que nous avions pu mettre en place (aide ménagère, kiné, infirmière, etc..). Mais Mr B. anticipait et redoutait par-dessus tout que sa femme se retrouve seule, sans lui, après sa mort. C’est fait, Mr B. est mort le premier, son épouse a du être placée en urgence dans un foyer adapté, c’est-à-dire couches, déambulateur, bouffe communautaire, après-midi festif avec quelques intermittents déguisés en clowns. Dépendance absolue. Misère.

Un dimanche matin, jeune externe au CHU, petit-déj croissants, ragots, outrance habituelle et heureuse avec des gens avec lesquels j’aimais travailler. Bruits de freinage en urgence puis de tôle froissée, appels au secours devant l’entrée des urgences : une 330 break pliée, un homme en sang et en pleurs qui s’extirpe de l’habitacle puis ouvre la portière arrière. Sur le plancher, un jeune garçon dans une mare de sang, inerte. Accident de chasse à quelques kilomètres de l’hôpital, coup de fusil dans le creux axillaire. Le gamin était mort pendant les quelques minutes du parcours, saigné à blanc. Deux heures de réanimation, de massage cardiaque, de défibrillation, de voies centrales, de transfusions, de solutés de remplissages, puis stop. J’ai toujours l’image de ce gamin, nu, étendu, exsangue. Une mort violente, indue, de plus. Le pire n’est pas là. Le pire c’est le visage du père et du petit frère dans la salle d’attente. Ils savent déjà.

Une de mes premières gardes de réanimation dans un petit hôpital périphérique. Un vieil homme en œdème pulmonaire sévère, sorti quelques jours plutôt de réanimation ou il avait été intubé et ventilé pour la même raison. Faut-il refaire tout ça. Pour moi, non. J’appelle son fils, anesthésiste, qui me rejoint prés de son père encore conscient. Il n'a rien dit, a gardé la main de son père dans la sienne, les larmes aux yeux. On peut apprendre beaucoup en une nuit.

Mme S. a trente cinq ans, deux petites filles de cinq et trois ans, un mari officier dans la marine et un cancer du sein métastasé avec une extension au péricarde, d’où sa présence dans le service de cardiologie ou je travaillais à l’hôpital des armées à Toulon. Mme S est condamnée à court terme, elle le sait. Son mari aussi. Tous les matins, visite avec le chef de service, infirmières, etc...Paroles rassurantes, apaisantes, protocole d’examens complémentaires fondamentalement inutiles, demi mensonges, demi vérités. Représentation ordinaire. On s’y fait assez bien, c’est le boulot. Par contre, le regard du mari et des deux petites filles dans le couloir, on ne s’y fait jamais. Il sait que sa femme va mourir, il fait front pour ne pas pleurer devant ses filles et sa femme peut-être. Nous aussi.

Il y a des matins comme ça.

 

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A lire, avant de gémir "on savait pas, gna gna": ici et ici

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podcastDédié à Face International: gustavo

01/07/2008

L'islamisation de l'Europe

Au milieu des années 80, l'ancien guide spirituel du Hezbollah, Hussein Moussaoui, déclarait : " Vous Français, vous ne connaîtrez peut-être pas dans votre génération la République islamique de France. Mais, c'est sûr, vos petits-fils ou encore vos arrière-petits-fils la connaîtront. Inch'Allah ! Car l'Islam, c'est bon pour tout le monde." Tout aussi confiant, l'ex-Président de l'exécutif des Musulmans de Belgique, le converti Yacine Beyens, proche des Frères musulmans, déclarait dans L'Express du 18 février 1999 : "Les Musulmans doivent faire preuve du plus grand pragmatisme (...…). Le Coran dit qu'il faut procéder par étapes et tenir compte du contexte". Plus récemment, le communiqué des Brigades Abou Hafs Al Masri revendiquant au nom d'Al Qaïda les attentats du 11 mars 2004 en Espagne affirmait régler « de vieux comptes » avec l'Espagne « en guerre contre l'Islam », et que la colère des Moudjahiddines serait calmée lorsque l'Espagne redeviendrait musulmane... Il est vrai que depuis la perte de l'Andalousie en 1492, l'Espagne demeure, à l'instar d'Israël ou de la Sicile, une terre « usurpée » qui doit revenir à l'islam de gré ou de force. Selon cette vision: l'Europe n'aura jamais vraiment la paix avec le monde islamique tant qu'elle ne sera pas « revenue à l'Islam ».

On serait en droit de mettre ces déclarations sur le compte de l'exaltation ou du fanatisme. Mais ce serait oublier que les Islamistes comptent d'abord sur le temps. D'après eux, les conversions à l'Islam chaque jour dans le monde, ainsi que la forte natalité musulmane, jouent en faveur de l'islamisation. Se référant au « retour à l'islam » - entre 1948 et 1999 - de pays comme le Pakistan, le Kosovo, l'Albanie, la Bosnie Herzégovine, le Nord de Chypre, sans parler de pays musulmans libérés du joug colonial, les islamistes ne sont pas forcément irréalistes lorsqu'ils envisagent d'autres « retour à l'islam ». Ils se rappellent seulement qu'aucune civilisation n'est immortelle. Loin d'être absurdes, les déclarations des nouveaux totalitaires islamistes envisageant de conquérir l'Occident sont un « carburant idéologico religieux » à prendre d'autant plus au sérieux qu'il est alimenté par un carburant réel, les réserves d'hydrocarbures, que le monde islamique détient à près de 75 %, véritable « Miracle d'Allah ».


Désormais, non contents d'observer la progression de l'Islam dans les démocraties occidentales, les Etats islamistes (Iran, Arabie saoudite, Pakistan) et les Organisations comme la Ligue Arabe, la Ligue Islamique Mondiale ou la Conférence islamique - liées aux pétromonarchies – exercent des pressions de plus en plus fortes sur les chancelleries occidentales, exigeant, sous peine de représailles (attentats annoncés par Al Qaïda d'un côté, boycotts commerciaux ou chantage pétrolier de l'autre) - et sous couvert de « dialogue des civilisations » -, que le « délit de blasphème » et d'autres dispositions liberticides de la Charia (la loi islamique) soient intégrées dans les juridictions nationales et internationales (Cour européenne des droits de l'Homme et Conseil de l'Europe). C'est en tout cas ce qu'a proposé l'actuel dirigeant turc de la Ligue Islamique Mondiale en guise « d'arrangement » au « Monsieur PESC », Javier Solana.
Cette exigence n'a rien d'étonnant, car l'Islam orthodoxe (figé depuis le XIème siècle) est une « religion politique » considérant la société musulmane (la Oumma trans-frontières) comme « La meilleure société suscitée parmi les Hommes » (Coran III, 103) dont le devoir est d'« interdire le Mal et commander le Bien », partout et en tout lieu, de gré ou de force, ou par « étapes », suivant les circonstances et les opportunités.


Dans le cadre de cette impératif de « prosélytisme politico-religieux », les minorités musulmanes installées dans les pays « infidèles » convoités, véritables parcelles extérieures de la Oumma supposées « persécutées », sont des proies toutes choisies pour les nouveaux conquérants d'Allah qui ambitionnent de les instrumentaliser, ce qui rappelle la politique des Sudètes du Troisième Reich : l'expansionnisme au nom de l'irrédentisme.
Aussi, avec l'affaire des « caricatures de Mahomet », survenue en février 2006, une étape supplémentaire a été franchie, depuis la première grande attaque liberticide planétaire dite des Versets Sataniques contre Salman Rushdie et même depuis le 11 septembre 2001 :
Dans ce projet de conquête, les « buts de guerre » des islamo totalitaires consistent à:
1/ empêcher l'intégration des Musulmans et édification de « ghettos volontaires » après avoir obtenu des droits d'exception pour l'Islam.
2/ conquérir l'Occident à partir des minorités embrigadées puis islamiser à terme l'Europe.
D'évidence, les différentes « affaires du voile » ou des « caricatures » ne sont pas nées ex nihilo à partir du mécontentement spontané de travailleurs immigrés musulmans lambda. Elles ont été orchestrées par des organisations islamiques locales liées aux grands pôles mondiaux de l'islamisme au terme d'une véritable campagne de démonstration de force et à partir de chocs spectaculaires provoqués dans l'opinion publique. Les conséquences ont été le boycott du Danemark dans les pays musulmans, les plates « excuses » des dirigeants européens, Silvio Berlusconi compris, la condamnation du blasphème par les Etats-Unis, les leçons de morales du Premier Ministre turc Erdogan conseillant avant même d'intégrer l'UE que celle-ci limite la liberté d'expression en matière de religion, et une crise sans précédents entre l'UE et le monde islamique, avec à la clé des centaines de morts de par le monde, du Pakistan au Nigeria en passant par la Libye.
A la stupéfaction des citoyens du Royaume, les Imams danois proches des Frères musulmans et censés « représenter » l'Islam du pays, n'ont pas hésité à brûler le drapeau à la croix blanche devant les caméras du monde entier et à embraser la planète après avoir porté l'affaire jusqu'en Arabie saoudite, à l'Université Al Azhar en Egypte et auprès de la très puissante Conférence islamique (OCI, véritable « ONU de l'Islam »). Une banale affaire de caricatures qui aurait dû rester insignifiante si l'Islam danois n'avait pas été abandonné aux extrémistes des années durant. Erreur reproduite partout ailleurs en Europe à des degrés divers, y compris en France avec le CFCM, qui a donné la part belle aux islamistes pro saoudiens et pro frères musulmans de l'UOIF ou de la FNMF, lesquels se présentent désormais comme les seuls forces capables de rétablir un ordre dans les Banlieues. En réalité, une Pax islamica qui risque un jour de coûter très cher à la République démissionnaire…
Mais le fait que l'affaire ait été montée en épingle dans les mêmes termes par les entités islamiques « respectables » comme les pétromonarchies du Golfe, la Ligue islamique mondiale, la Ligue arabe ou même l'Egypte, comme par celles, menaçantes ou terroristes, comme Al Qaïda ou l'Iran, montre que le troisième totalitarisme n'est pas une simple dérive ultra minoritaire discréditant « une religion de paix ». A force de fanatisation, d'infiltration et de surenchères démagogiques des pouvoirs en place surfant sur l'anti-occidentalisme, l'islamisme a en réalité un pied dans le maquis salafistes et l'autre dans les Palais de Djeddah et les Chaires d'Al Azhar… Il est hélas de plus en plus populaire, victorieux électoralement et légitimé.


Même s'il est vrai que la plupart des Musulmans du monde aspirent au départ à la paix et sont individuellement aussi «aptes » à la Modernité que d'autres groupes, l'Europe ne leur rend pas service lorsqu'elle se refuse à identifier dans l'islamisme non pas un simple « extrémisme » « hérétique », mais, comme le dit le Recteur de la Mosquée de Marseille, une « tumeur à l'intérieur du corps de l'Islam », puisant de surcroît dans l'orthodoxie musulmane jamais réformée, ou comme le dit Abdelwahhab Medeb, une « maladie de l'Islam » qui est en train de gangrener la rue comme les élites musulmanes : réislamisation des tribunaux et des lois en Egypte ; progression ou victoire électorale des Frères musulmans en Jordanie, en Egypte, en pays palestinien ou au Koweït et au Maroc, consécrations électorale des Islamistes anti-kémalistes turcs ; lois d'amnistie des bourreaux du GIA et respectabilisation des Frères musulmans à Alger sur fond de lutte contre les Kabyles et la francophonie ; progression de l'islamisme anti-noir animiste et anti-chrétien en Afrique centrale, en Indonésie ou en Malaisie, ancienne « périphéries inoffensives de l'Islam » ; rebellions islamo irrédentistes en Thaïlande du Sud, dans les Balkans, en Chine (Xinjang) ou même en Côte d'Ivoire, pays un peu hâtivement lâché par Paris et aux prises avec une rébellion islamique du Nord comme par hasard appuyée par la Libye, l'Arabie saoudite et les Etats Musulmans voisins jaloux de la prospérité chrétienne ivoirienne ; etc.
N'en déplaise aux « experts » pronostiquant l'essoufflement du Jihad et assurant que les Islamistes ne sont qu'une minorité désespérée, révoltée contre le capitalisme, « l'impérialisme américain » ou « l'injustice » en Palestine ; l'Europe prétend ne pas avoir d'ennemis, mais le nouveau nazisme vert projetant d'en finir avec les Juifs, les Croisés, les Infidèles et toute forme d'occidentalisme, lui a déclaré la guerre sur son sol comme partout dans le monde.

Quel avenir pour l'Europe ? Islamisation ou Dhimmitude ?

Au train où vont les choses, à mesure que les mouvances islamistes parviendront à recruter de nouveaux militants radicalisés dans les quartiers sensibles à forte population immigrée, des islamistes refuseront de plus en plus l'enseignement public officiel « impie », puis les lois non chariatiques des Etats d'accueil, sous prétextes d'affaires de « blasphèmes », « d'islamo phobie » ou de « droit à la différence ». Signes avant coureur : plus les voitures brûlent dans les cités, plus les attentats islamistes frappent l'Europe, plus le néo-racisme islamiste menace Juifs et Chrétiens dans les « banlieues de l'Islam » comme en Turquie ou en Irak, et plus d'autres islamistes adhérant à la même doctrine salafiste que les Jihadistes sont courtisés, reconnus, et institutionnalisés, à Londres (avec Tariq Ramadan « conseiller du Gouvernement ») à Paris, avec les Frères musulmans de l'UOIF remerciés pour leur fatwa condamnant le (« désordre ») ou pour leur bons offices auprès des preneurs d'otages irakiens…
A l'intérieur de l'Europe, ce rapport de force risque à terme de se traduire par une « libanisation » croissante des sociétés européennes. Particulièrement dans les grandes villes où les populations en voie de réislamisation, instrumentalisées par les islamistes, reconstituent les modes de vie islamiques à l'intérieur de « ghettos volontaires » où la police et l'Administration nationale sont considérées comme des structures « impies ». Le communautarisme et le « droit à la différence » ont-ils vocation à saper les fondements des Etats-nations, unités de base de la démocratie ? L'Europe a-t-elle vocation à se soumettre à la théocratie islamique et doit elle renoncer à défendre son identité, ses valeurs, ses frontières, en intégrant, parallèlement à cette islamisation masquée derrière la lutte contre « l'islamo phobie », la Turquie dans l'Europe, facilitant ainsi les dessins des Islamistes, jurant qu'elle n'est pas un « club chrétien » ?...


par Alexandre del Valle, géopolitologue et auteur, notamment, du Totalitarisme islamiste à l'assaut des démocraties et du Dilemme turc (Les Syrtes).

Source 

 

 

11/06/2008

Convergence des Internationalismes

Il faut lire ce post de l'ami Ivane, toujours perspicace...

Il est étonnant, en apparence, de constater l'alliance tactique de communistes et de chrétiens. 

Logiquement, ces deux doctrines sont antithétiques: autant le christianisme déteste le matérialisme athée et la lutte des classes, autant le marxisme abhorre la doctrine chrétienne et l’espérance du salut.

Or, sur quoi se retrouvent ces hommes ? Sur la lutte contre le projet de durcissement des conditions de rétention et d’expulsion des clandestins en Europe.

_050409_10_18_23_39_050409_10_18_23_39_384x288.jpg Sur le fond, quelles sont leurs motivations ?

Concernant les communistes, et au delà du discours compassionnel habituel, la ligne politique internationaliste : destruction du capitalisme bourgeois par l’intégration d’un nouveau prolétariat issu de l’immigration (légale ou non). Le fer de lance de cette stratégie subversive est constituée par une série d’organisations qui exploitent la misère de clandestins pour infléchir les politiques publiques, civiques (et non « citoyennes »), notamment migratoires.

La lutte contre l’expulsion des clandestins, le combat pour la régularisation inconditionnelle des clandestins, pour la poursuite du regroupement familial, pour le vote des étrangers aux élections, pour la priorité donnée aux étrangers en situation légale ou non en sont de bons exemples. Ces organisations, ultra minoritaires, ont développé depuis longtemps des méthodes très efficaces d’entrisme dans tous les milieux sensibles, c'est-à-dire pouvant être utilisés pour faire avancer leur programme politique, sous une apparence compassionnelle et humaniste propre à convaincre relais d’opinions et crédules.

 La justification de la posture chrétienne est dans l’amour inconditionnel de l’Autre prôné par les Evangiles, même si l’Autre n’est pas chrétien, comme c’est le cas pour l’essentiel des clandestins en Europe.

Le christianisme présente également une particularité, en l’occurrence décisive, qui est l’amour de la Victime : j’entends par la qu’il me semble qu’il fut la première religion à ne pas prôner la haine de la victime, du bouc émissaire, qui jusqu’alors représentait la victime expiatoire de tous les cultes antérieurs. René Girard nous explique, qu’avec la figure de Jésus, victime innocente par excellence, le christianisme a essayé pour la première fois de résoudre le problème de la violence interne à chaque société (les pulsions de violence mimétique répondant aux pulsions de violence issue de la vie en communauté) sans recourir au supplice expiatoire de la victime. Or le clandestin résume cette double identité : il est à la fois l’Autre et la Victime de ce monde. Double justification donc à mériter l’élan compassionnel du chrétien.

 
On peut donc considérer qu’Internationalisme athée et Internationalisme chrétien convergent ainsi dans la défense de cette nouvelle figure christique qu’est le « sans papiers », superbe invention sémantique de la novlangue ambiante, dont on a vu qu’elle n’est pas innocente, qui implicitement suggère l’anormalité, l’injustice de la non possession de titre de séjour pour un immigrant clandestin qui, partout ailleurs dans la monde est simplement considéré comme ce qu’il est c'est-à-dire un homme ayant transgressé la Loi.

Le christianisme en Europe est confonté à une situation totalement inédite au regard de l'histoire de ce continent avec une immigration esssentiellement musulmane qui s'implante durablement, sans espoir de retour. Le chrétien est piégé par cette doctrine d'accueil inconditionnel de l'Autre.

Je n’ai pas une approche compassionnelle de la question. L’immigration de masse que subit l’Europe depuis plus de trente ans, inédite dans l’histoire de ce continent, pose des questions tout à fait cruciales quand au devenir de notre civilisation. Je pense, comme Bernard Lewis que nous sous-estimons la transformation rapide du visage démographique de l’Europe occidentale et qu’il n’est pas certain que nous ayons les ressources pour résister, c'est-à-dire exister, face à ce nouvel assaut de l’Islam.

D'autres croient voir dans ces postures convergentes du PCF et de l'Eglise, la volonté de survivre, d'exister encore dans un monde globalisé soumis au marché, en entonnant leur refrain habituel, mais conscient de n'être que les supplétifs ou les fourriers du nouvel ordre mondial. 

A suivre donc. 

30/05/2008

Europe et Islam

Cette histoire de mariage annulé pour défaut de virginité de l’épouse est assez intéressante et révélatrice.

Il semble que la plupart des mariages annulés par la justice de nos jours (80% ais-je ouï sur radio France ce matin) le soit pour mariage arrangé ou forcé ou pour bigamie (ce qui suffit à nous éclairer sur les populations concernées en principe). Une minorité l’est pour des causes diverses (infertilité, découverte d’une caractéristique de la personnalité du conjoint non connue ou dissimulée lors de la signature du contrat de mariage, comme un passé criminel ou une sexualité déviante).

Le mariage reste un contrat entre deux parties contractantes devant la loi. Pour rester sur le terrain profane...

Ce qui nous choque, au dela de l'aspect simplement juridique, nous occidentaux, est le motif d’annulation de ce contrat –la non virginité de la femme,  mais non la rupture du dit contrat (pour mensonge sur une "qualité essentielle de l'épouse"). Ce motif nous parait scandaleux car il y a bien longtemps que la virginité de la future épouse n’est plus une condition siné qua non d’une union maritale entre deux occidentaux. Mais un Oriental ne raisonne pas comme nous et la virginité de sa future épouse est bien sur déterminante et engage son honneur…pratique d’allure médiévale ou barbare de ce coté de la Méditerranée, mais fondamentale de l’autre coté…

Finalement, ce qui est dérangeant dans cette affaire est l’irruption de la tradition musulmane, du droit musulman dans notre tradition, notre culture laïque occidentale.

L’Europe compte aujourd’hui plus de 50 millions de musulmans installés définitivement en terre chrétienne depuis une voire deux générations maximum, situation totalement inédite au regard de l’histoire de ce continent sur lequel le Sarrasin ou le Turc ont toujours constitués une menace. Il me parait illusoire de considérer que ces femmes et ces hommes, en si peu de temps, vont se transformer en occidentaux par une acculturation miraculeuse et sans douleur… Raisonnablement, ils demeurent des orientaux, vivant en occident, tant bien que mal et essayant de vivre leur culture orientale dans le cadre laïque de nos sociétés sécularisées.

Cette décision de justice apparaît donc fondée en droit –français/occidental, mais scandaleuse, inacceptable au regard de considérations morales/culturelles occidentales qui, à juste titre, considèrent que la sexualité ou la religion relèvent de la liberté de chacun(e).

Or, compte tenu de l’importance des flux migratoires européens en provenance de pays musulmans (qui s’apparentent parfois à une véritable substitution de populations), il faut sans doute s’attendre à une multiplication de ce genre de situations conflictuelles entre des valeurs juridiques et morales de ces deux civilisations antagonistes. Et s’il est probable qu’une partie de ces populations vont progressivement s’occidentaliser à notre contact, il me parait illusoire de penser que l’occident puisse rester lui-même et ne pas s’orientaliser.

Il suffit pour s’en convaincre de considérer le nombre d’endroits en europe ou s’appliquent de fait les lois ou la tradition musulmane (certaines banlieues de Seine saint denis ou de la région lyonnaise en France, le quartier de Mollenbek en Belgique, Hollande, Angleterre, etc).

Dans le même ordre d'idées, les cris éffarouchés des partis politiques de tous bords et des organisations bien-pensantes (Ni putes ni soumises, LDH, etc) me semblent relever d'une tartuferie stratosphérique. Les mêmes qui cautionnent voire encouragent ces flux migratoires -et donc l'implantation en europe de ces populations aux moeurs et coutumes étrangères depuis plus de trente ans- ne peuvent pas sérieusement s'indigner qu'elles puissent réclamer la prise en compte de leur culture d'origine dans notre code civilisationnel.

                                                                      

                                                                 *

 

«Je suis chaque jour plus convaincu qu'en ce moment nous assistons à un changement dans l'histoire dont l'ampleur égale celle de la chute de Rome, l'avènement de l'Islam ou la découverte des Amériques. Quand les peuples d’Asie et d’Afrique envahirent l’Europe, ce n’était pas de l’impérialisme ; lorsque l’Europe attaqua l’Asie et l’Afrique, ce fut de l’impérialisme. Cette notion nouvelle eut un double usage –pour nourrir le ressentiment d’un côté, la culpabilité de l’autre. L’Occident, certainement à cause de son héritage judéo-chrétien, a une longue tradition de culpabilité et d’auto flagellation. Impérialisme, sexisme, racisme sont autant de termes forgés par l’Occident, non pas du fait que l’Occident aurait inventé ce que nous avons en commun d’héritage humain, et peut-être animal, mais parce que, le premier, il les a identifiés, nommés, condamnés et combattus avec un succès relatif. (…)

Une approche frappante de l’approche contemporaine de cette guerre de quatorze siècles a été donnée le 8 octobre 2002, par le premier ministre français de l’époque, Jean-pierre Raffarin, dans son discours sur l’Irak à l’assemblée nationale. Evoquant devant les députés la figure de Saddam Hussein, il releva qu’un des personnages historiques favoris de Saddam Hussein était son compatriote Saladin, lui aussi originaire de la ville de Tikrit. Au cas ou les députés auraient ignoré qui était Saladin, Jean-pierre Raffarin tînt à préciser qu’il fut celui « qui défit les croisés et libéra Jérusalem ». Qu’un premier ministre catholique présente la prise de Jérusalem par Saladin comme une libération de la domination des croisés, français de surcroît pour la plupart, témoigne d’un cas extrême de nouvel alignement, sinon des loyautés, du moins des perceptions des choses. » (Bernard Lewis, L’Europe et l’Islam, Le débat, mai 2008, p.27)

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Je rebondis sur l’article passionnant –et édifiant, de Bernard Lewis, érudit et islamologue renommé, paru dans Le débat de mai 2008. Lewis décrit, avec la hauteur et la profondeur qui lui sont habituels, les rapports complexes et mouvants entre ces deux grandes civilisations. Pour rappeler l’antagonisme constant qui les a concernées et pour évoquer cette troisième vague conquérante de l’Islam en Europe aujourd’hui, après une première vague dans le courant du VII ème siècle, après l’hégire, qui déferla sur tout le pourtour Méditerranéen, puis une deuxième, du XIIIème au XVIIème siècle (conquête de la Russie par les Mongols convertis à l’Islam, impérialisme Ottoman en Asie Mineure, chute de Constantinople en 1453, invasion des Balkans, siège de Vienne, barbaresque en Méditerranée jusqu’à Lépante en 1571).

 

« Où en est l’Europe ? Aura-t-elle de la chance une troisième fois ? Les musulmans ont en apparence des avantages : ferveur, conviction, ce qui, dans la plupart des pays occidentaux, soit manque, soit est de faible intensité. Ils sont assurés de la certitude de leur cause, là ou les Occidentaux, la plupart du temps, se dénigrent ou s’abaissent. Les musulmans déploient loyauté et discipline, mais l’élément qui joue le plus en leur faveur est la démographie. L’accroissement naturel et les mouvements migratoires entraînent de profondes modifications des populations : il se pourrait que dans un avenir envisageable des musulmans soient majoritaires dans quelques villes européennes, du moins sinon dans quelques pays. Sadiq al-Azm, philosophe syrien, fait remarquer que la question pendante est celle de savoir si c’est l’Europe qui sera islamisée ou l’islam qui s’européanisera. La formulation est pertinente, et grandes sont les conséquences de la réponse qui sera apportée. » (Idem, p.29)

28/04/2008

Christianisme

« C’est le christianisme qui a créé la civilisation occidentale. Si ceux qui suivaient Jésus étaient demeurés une obscure secte juive, la plupart d’entre vous n’auriez pas appris à lire et les autres liraient des rouleaux copiés à la main. Sans une théologie engagée en faveur de la raison, du progrès et de l’égalité morale, le monde entier en serait aujourd’hui là ou en étaient les sociétés non occidentales aux environs de 1800 ce serait un monde plein d’astrologues et d’alchimistes mais sans scientifiques. Un monde de despotes manquant d’universités, de banques, d’usines, de paires de lunettes, de cheminées et de pianos. Un monde ou la plupart des bébés n’atteindraient pas l’âge de 5 ans et où de nombreuses femmes mourraient en couches, un monde vivant véritablement à « un âge des ténèbres ».

Le monde moderne a pris son essor seulement dans les sociétés chrétiennes. Pas en terre d’Islam. Pas en Asie. Pas dans une société « sécularisée », il n’y en avait pas. Et toute la modernisation qui a depuis gagné l’extérieur de la chrétienté a été importée d’Occident, souvent amenée par les colonisateurs et les missionnaires. Malgré tout, de nombreux apôtres de la modernisation présument qu’étant donné l’exemple que donne l’Occident, des progrès similaires peuvent aujourd’hui être obtenus non seulement sans christianisme mais même sans liberté ni capitalisme, que la mondialisation va pleinement répandre les connaissances scientifiques, techniques et commerciales sans qu’il y ait le moindre besoin de recréer les conditions sociales ou culturelles qui leur ont donné le jour. (…)

Il parait douteux qu’une économie moderne efficace puisse être crée sans adopter le capitalisme, comme cela a été démontré par l’échec des économies dirigées de l’Union soviétique et de la Chine. Les soviets ont pu placer des fusées sur orbite mais ils ne pouvaient pas assurer de façon fiable l’approvisionnement en oignons de Moscou. Quant à la Chine, il a fallut que meurent des millions de gens pour prouver que l’agriculture collectiviste est improductive.  Aujourd’hui que le capitalisme prospère dans nombre de nations récemment libérées de l’oppression communistes, il reste à voir si ces nations peuvent offrir la liberté sans laquelle un capitalisme efficace est impossible.

A dire vrai, faute à la fois de liberté et de capitalisme, les nations musulmanes restent à l’état de semi féodalité, incapables de produire la plupart des objets qu’elles utilisent dans la vie quotidienne. Leur niveau de vie exige des importations massives réglées avec l’argent du pétrole, exactement comme l’Espagne a joui des fruits de l’industrie d’autres pays tant que l’or et l’argent du Nouveau monde l’ont maintenue à flots. Sans droits de propriété assurés ni liberté individuelle substantielle, il ne peut pas pleinement émerger de sociétés modernes.

Mais si la modernisation a encore besoin du capitalisme et de la liberté, qu’en est-il du christianisme ? D’un côté, on peut solidement arguer que bien que le christianisme ait été nécessaire pour l’émergence de la science, la science est à présent si bien institutionnalisée qu’elle peut se passer du parrainage du christianisme. Il en va de même de la foi dans le progrès. (…) D’un autre côté, si le christianisme n’a désormais plus de rapports avec la modernisation, pourquoi continue-t-il de se répandre si rapidement ? Le fait est que le christianisme est bien plus rapidement en passe de mondialisation que la démocratie, le capitalisme ou la modernité. (…) L’Afrique est en train de devenir chrétienne si rapidement qu’il y a bien plus d’Anglicans au sud du Sahara qu’en Grande-Bretagne ou en Amérique du Nord.

Il existe de nombreuses raisons pour que les gens adoptent le christianisme, y compris sa capacité à nourrir une foi profondément émotionnelle et existentiellement satisfaisante. Mais un autre facteur significatif est le fait qu’il fasse appel à la raison et qu’il soit si indissolublement lié à l’essor de la civilisation occidentale. Pour beaucoup de non européens, devenir chrétien revient intrinsèquement à devenir moderne. Il est ainsi tout à fait plausible que le christianisme reste un élément essentiel dans la mondialisation de la modernité. » (1)

 
                                                          *

 « L’une des choses qu’on nous demandait d’examiner était ce qui expliquait le succès, et à vrai dire la position dominante, de l’Occident dans le monde. Nous avons étudié tout ce que nous avons pu d’un point de vue historique, politique, économique et culturel. Au début nous pensions que c’était parce que vous aviez de meilleurs canons que nous. Puis nous avons pensé que c’était parce que vous aviez le meilleur système politique. Ensuite nous nous sommes focalisés sur votre système économique. Mais au cours des vingt dernières années, nous nous sommes rendu compte que le cœur de votre culture est votre religion : le christianisme. C’est pour cela que l’Occident est si puissant. Le fondement moral chrétien de la vie sociale et culturelle a été ce qui a rendu possibles l’émergence du capitalisme et ensuite la transition réussie vers une vie politique démocratique. Nous n’avons aucun doute la dessus. » (2)

                                                            * 

Contrairement aux idées reçues, l’Europe a dominé le monde dés l’époque dite « obscure » du Moyen âge. Pour expliquer cette domination, nous avons pris l’habitude de souligner ses avantages géographiques et démographiques (cf l'opus de Jared Diamond, De l'inégalité des sociétés). Pourtant, l’explication première pourrait résider dans la foi des Européens en la raison, dans l’engagement manifeste de l’Eglise dans la voie d’une théologie rationnelle qui a rendu possible les progrès.

Rodney Starck avance une idée révolutionnaire lorsqu’il affirme que le christianisme est directement responsable des percées intellectuelles, politiques, scientifiques et économiques les plus significatives du dernier millénaire. Lorsqu’il montre que la théologie chrétienne en est la source même. Les autres grandes religions ont mis l’accent sur le mystère, l’obéissance et l’introspection ; Seul le christianisme s’est ouvert à la logique et à la pensée déductive comme moyens d’accès aux lumières, à la liberté et au progrès. Au Vième siècle déjà, Saint Augustin célébrait le progrès théologique et « l’invention exubérante ».

Sans doute quelques unes des valeurs qui nous sont les plus chères aujourd’hui en Occident -le progrés scientifique, la démocratie, la liberté des échanges et la circulation des hommes et des idées- doivent largement leur universalité au christianisme vu comme tradition dont nous sommes tous les héritiers.

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(1) Rodney Starck, Le triomphe de la raison, p326, presses de la Renaissance 2007

 (2) Aikman david, Jesus in Beijing, how Christianity is transforming China and changing the global balance of power, Washington 2003, cité par R. Starck/ op cité.

 

 

 

Le retour à la raison, Man Ray. 

19/04/2008

symptômes d'une modernité

-que signifie ce mépris croissant à l'égard des lois et des institutions communes ?

-que signifie la baisse constante de la natalité des populations européennes ?

-que signifie l’explosion de la dette de la nation, partout en Europe et l’endettement de générations à venir ?

-que signifie la diminution constante du temps de travail et ce culte des loisirs et de la fête ?

-que signifie l’avortement de masse (un avortement pour trois naissances en France) ? Comment parler sans rire de"principe de précaution" pour du soja ou du maïs et légitimer l'assassinat de plus de deux cent mille enfants chaque année dans notre pays? Pourquoi aller kidnaper des gamins au Soudan alors que la vie de tant de petits n'a pas d'importance dans notre pays? (et ce n'est pas un plaidoyer contre le principe de l'avortement mais contre le principe de l'acceptation irréfléchie de l'avortement de masse)

-que signifie le remplacement du ministère de la guerre par un ministère de la défense ? Pourquoi célébrer une défaite de l'Empire (Waterloo) avec un porte-avions et refuser de célébrer Austerlitz?

-que signifie la prolifération du secteur public au détriment du secteur libéral (un quart des emplois salariés en France) ?

-que signifie la construction d’une entité européenne supranationale à rebours de la volonté des peuples -donc illégitime-, sans projet politique défini, sans limites géographiques définies, sans répartitions claire des pouvoirs ? Comment peut-on parler de projet politique ou culturel européen sans exclure immédiatement l'intégration de 75 millions de musulmans asiatiques?

-que signifie un enseignement de l'histoire ou ce pays nait en 1789, aprés des siècles d'obscurantisme? quel enfant a entendu parler de Lépante? Pourquoi célébrer l'hérésie Cathare et pas la révolte Vendéenne? 

-quelle cohérence y a t il dans le culte simultané du "métissage" de la "négritude" et de l'"anti racisme" ?

-que signifie cette volonté de nier l’importance du christianisme dans l’histoire de la civilisation européenne ?

-que signifie la persistance dans le champ politique européen d’une idéologie totalitaire comme le communisme ? Que signifie la persistance d'une "lutte antifasciste" 60 ans aprés l'extinction des fascismes en Europe et, parallèlement, la complaisance de l'arc républicain à l'égard des théses communisantes? Pourquoi légiférer sur le génocide Arménien alors que l'on refuse de reconnaitre les crimes communistes en Europe et la nature totalitaire même du communisme? Pourquoi ne voir dans l'histoire de la traite esclavagiste que la culpabilité de l'Occident et pas celle de royaumes négriers Africains et celle, immémorielle, des musulmans ou des Orientaux au sens lage (l'Islam ayant repris une tradition esclavagiste pré-islamique)? Pourquoi ne pas dire que c'est la colonisation Européenne qui a mis fin à la traite esclavagiste à la fin du XIX ème siècle? Pourquoi ne pas dire que l'Afrique était auto-suffisante alimentaire au sortir de la décolonisation, au début des années 60? (et ce n'est bien sur pas un plaidoyer pour la colonisation)

-comment un chef d'état, donc une certaine autorité morale, peut-il affirmer sans être ridicule que "les raçines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes"? Que signifie le fait que peu d'érudits aient pu lui rappeller que l'identité de l'homme européen se soit précisement construite -au moins en partie- contre le danger qu'a toujours représenté l'islam?

-que signifie cette complaisance irrationnelle de nos "élites" à l’égard de la religion musulmane -cette islamophilie- et des musulmans alors que le christianisme et les chrétiens restent haïs et objets d’une méfiance constante et d’une malveillance sans limites ?

-pourquoi ce trafic d’organes prélevés sur des prisonniers Serbes par des Albanais du Kosovo, révélé par Carla Del Ponte, procureur général du TPIY (Tribunal Pénal International pour l’ex Yougoslavie) n’est-il pas l’objet d’une réprobation générale et ne fait-il pas les gros titres de la presse ? Pourquoi l’ONU aurait-il fait pression pour étouffer les investigations et l’inculpation de dirigeants Albanais de haut rang -don Hashim Thaci, actuel premier ministre du Kosovo Albanais ? Pourquoi une affaire –bidon celle-là- du même genre en Amérique du Sud il y a quelques années impliquant la CIA a-t-elle été surmédiatisée durant des mois ?

-que signifie cette volonté de masquer aux européens cette substitution à grande échelle de populations européennes par des populations extra-européennes, majoritairement originaire du monde, de la civilisation musulmane ? Comment ne pas voir que l’histoire du Kosovo, des Balkans en général, du Liban ou du Pakistan préfigure l’évolution probable -la guerre civile- sur notre sol sous le nombre de ces "barbares" (au sens Héllénique du terme) ?

-que signifie le fait qu'un homme condamné par la justice pour viol sur mineur en 1967 (Fourniret) ait pu sortir de prison pour violer et tuer à nouveau des enfants à de nombreuses reprises et grâce à des remises de peine successives? Cela signifie-t-il que la réinsertion d'un criminel dangereux-dont personne ne peut garantir l'inocuité- serait plus importante que la vie de petits garçons ou de petites filles?

1349082716.jpg-que signifie la détestation des cultures européennes et de la civilisation occidentale européenne versus l’ouverture inconditionnelle à l’autre ? Pourquoi refuser aux indigènes européens ce que l’on accorde aux autres ? Que signifie le fait de dénoncer l'extinction de la culture Tibétaine sous la violence de la colonisation Chinoise et de refuser, chez nous, d'associer immigration et identité nationale?

-que signifie le fait de donner le nom de Maurice Thorez ou Robespierre à un lycée ou un collège? Imaginerait-on un Lycée D'Annunzio, un  collège Maurras ou un internat Nicolas II?

-pourquoi ce refus de transmettre notre culture ? Pourquoi cette progression exponentielle de l’analphabétisme et de l’illettrisme au pays de Jules Ferry, des Lumières et de la lyrique courtoise? Pourquoi cet ensauvagement de l’école et de la société ?

-pourquoi pareille dépolitisation de notre civilisation au profit d'un "humanisme" compassionnel et droitdelhommiste indigent et inopérant? Pourquoi l'Europe est-elle sortie de l'histoire?

-pourquoi cette lâcheté devant la violence de l'Islam, pourquoi ce refus de défendre les valeurs consubstantielles à l'Occident? De quoi ont peur nos dirigeants et nos intellectuels?

-finalement, pourquoi cette fascination pour la violence, le mensonge, la radicalité et le grand soir? Pourquoi cette haine de la vérité, de toute transcendance, de toute verticalité, de tout héritage humain?

 

26/03/2008

Un âge d'or en islam?

Il y a quelques jours j’écrivais un court post, à chaud, sur les rapports entre Islam et Raison. A la relecture je m’aperçois que cette notion d’âge d’or de l’Islam est sans doute trompeuse et qu’il est sans doute utile de revenir sur cette brillante civilisation arabe.

L’Islam original est arabe car né en Arabie après la révélation faite au prophète Mahomet, simple bédouin chassé de la Mecque par ses pairs pour la ville de Yathrib- qui deviendra Médine. Ce premier islam, arabe par les hommes et la langue, va déferler sur toute la péninsule arabique puis l’ensemble du pourtour méditerranéen -non arabe- en moins d’un siècle, et jusqu’en Asie centrale, sur les bords de l’Indus qu’Alexandre avait atteint également.

Or bon nombre d’auteurs prompts à célébrer le miracle arabe, l’âge d’or islamique font la confusion -volontaire ou non- entre la langue, arabe qui s’est imposée à tous les peuples colonisés, et la civilisation arabo-musulmane : or la très grande majorité des auteurs musulmans qui ont fait cet « age d’or » par leurs écrits, leurs recherches, leurs traductions, n’étaient pas arabes, mais persans ou byzantins, chrétiens ou juifs…

Le mythe de la civilisation arabo-musulmane consiste à croire que ce sont les Arabes qui ont inventé les sciences et que c’est grâce à l’Islam qu’une brillante civilisation a pu voir le jour. Or ce mythe ne résiste pas à la réalité.

Depuis la sortie des Arabes hors de l’Arabie, apparaît en effet une civilisation flamboyante…mais qui flamboie de ses composantes étrangères : byzantine d’abord, puis persane. L’âge d’or de l’islam, c’est Byzance, dans un premier temps, et l’or de la Perse ensuite. L’islam civilisation désigne en réalité l’ensemble des emprunts faits aux convertis étrangers, voire aux dhimmis, c’est-à-dire aux juifs et aux chrétiens refusant la conversion à l’islam et  "protégés"/ rançonnés par les musulmans. La grande habileté des califes, Omeyyades, Abbassides et Sassanides puis enfin des thuriféraires de cet âge d’or de l’Islam –notamment en Occident,  fut d’avoir attribué ces emprunts à l’islam.

Mais si l’on a la curiosité de s’enquérir de l’origine des savants à qui l’on doit cette civilisation, on constate que la plupart d’entre eux ne sont pas arabes ni mêmemusulmans, même s’ils écrivent en arabe…Tous les lettrés de l’empire arabo-musulman écrivent alors en effet en arabe, quelle que soit leur confession et leur origine.

En fait cet humanisme arabe, cet âge d’or arabo-musulman n’a rien à voir avec l’ethnie concentrée dans la péninsule Arabique, pas plus d’ailleurs qu’avec le strict message de l’islam. Le mot arabe se réfère uniquement à la langue. Pour être honnête, il aurait fallu parler d’« humanisme en langue arabe », pour ne pas engendrer d’équivoque.

Durant cette brillante parenthèse, du IVème au Xème siècle, de Bagdad à Cordoue, en passant par Ispahan, Damas, le Caire et Fès, tous les intellectuels, les écrivains, les hommes de science utilisent la langue arabe pour parler de savoirs qui sont considérés comme étrangers, intrus, comme la philosophie Grecque, la médecine. Tout savoir écrit est d’expression arabe, qu’il émane de chrétiens, de juifs ou de musulmans.

Avicenne, effigie, à son corps défendant de cet âge d’or arabe mythique, en arabe Ibn Sinâ, né prés de Boukhara, serait aujourd’hui Ouzbek. Il fut toute sa vie persécuté par le pouvoir Turc sunnite car c’était un chiite, et traité en hérétique dans le monde musulman. C’est parce que ses œuvres furent traduites en latin à Tolède au XIIème siècle que l’Occident chrétien connut celui qui fut appelé Avicenna en français. La traduction latine des œuvres d’Avicenne a exercé une influence sur la pensée médiévale de l’Occident qui découvrait Aristote à travers les commentaires Avicenniens. Mais sans l’Occident, Avicenne serait resté un hérétique musulman sans gloire posthume, car considéré comme un « diable » par les juristes traditionnels de l’islam…

Parmi ces sciences dont la création est attribuée par beaucoup à l’islam, les mathématiques sont emblématiques. Elles furent en fait héritées de traditions antiques, principalement grecques et indiennes. « Au départ la branche des mathématiques, constituée par l’arithmétique, la science du calcul ou ‘ilm al hisab, fut tirée des textes grecs qui avaient été conservés par des chrétiens nestoriens irakiens ; Puis cela fut transformé considérablement par l’adoption de méthode de calcul et de notation numérique indiennes- y compris l’usage du zéro et de la numération décimale de position- qui furent combinées à des habitudes d’origine babyloniennes. » (1) La géométrie, autre branche des mathématiques se fonda sur la traduction, dés le IXème siècle, d’ouvrages grecs parmi  lesquels les Eléments d’Euclide. Le terme arabe al-jabr pour désigner l’algèbre laisse croire que les arabes auraient inventé l’algèbre alors que les procédés algébriques proviennent de sources plus anciennes babyloniennes et d’ouvrages grecs, hébreux et indiens. L’algèbre atteint son apogée grâce aux travaux réalisés en Iran, entre la fin du XIème et le début du XIIème siècle, par le fameux Omar Khayyam.

La médecine est également une science largement héritée de l’antiquité, pratiquée par des savants non musulmans ou récemment convertis, la plupart du temps extérieurs à la société islamique traditionnelle. Sachant que la plupart des écrits de grecs furent traduits en arabe par des  chrétiens orientaux, syriaques en particulier (le syriaque constituant la langue intermédiaire par excellence entre le grec et l’arabe). C’est grâce aux traductions d’Hippocrate et Gallien que les médecins en terre d’islam purent devenir les dignes successeurs des grecs. Et à cet héritage hellénique il faut ajouter l’héritage de l’Inde et de la Perse.

De façon générale, beaucoup d’intellectuels musulmans rédigèrent leurs œuvres en arabe mais ils n’étaient pas arabes, mais perses ou byzantins…Dans leurs écrits, on retrouve les idées de Platon, d’Aristote, de Gallien, de Porphyre, mais aussi la sagesse iranienne ancienne, la sagesse de l’inde, l’éthique arabe d’avant l’islam.

C’est effectivement l’émergence d’une civilisation prestigieuse -par ses avancées propres, son génie propre mais aussi par sa capacité à transmettre une partie de l’héritage culturel antique- mais qui a peu à voir avec les arabes et rien à voir avec l’islam ! Parce qu’elle est le fait, pour l’essentiel, de non arabes, qui étaient devenus la majorité au sein de l'empire arabo-musulman. L’ennui , c’est que cette civilisation brillante, née à l’ombre de l’islam mais d’origine étrangère comme on vient de le voir, fut toujours en concurrence avec l’islam religion, l’islam arabe des origines, car elle n’avait rien de musulman ni d’arabe.

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« Par un curieux acharnement à travestir le vrai, nos livres pour l’enseignement, des petites classes au lycées, s’appliquent à faire croire que les auteurs de l’antiquité ont tous sombré dans un noir oubli dés la chute de Rome et ne furent à nouveau connus en Occident que par les Arabes qui, eux, prenaient soin de les traduire. Ce n’est qu’au temps de la Renaissance, au réveil d’un sommeil de plus de mille années, que les humanistes, en Italie puis en France puis en Angleterre auraient pris le relais et étudié les textes grecs et romains. Vérité sans appel que toute sorte de romanciers, de polygraphes et de journalistes pour revues d’histoire ou de culture acceptent encore sans chercher à y voir d’un peu p^lus prés. Pourtant, tout est à revoir. On nous dit : « Sans les arabes, vous n’auriez pas connu Aristote!» C’est inexact, archi faux. Les leçons et les principaux ouvrages des savants, philosophes, poètes, dramaturges de l’Antiquité ne furent jamais, à aucun moment, ignorés des lettrés en Occident. Parler d’ « arabes » n’est pas seulement une facilité de langage mais une grave impropriété qui cache sans doute une mauvaise action, à savoir la volonté de taire la véritable identité des auteurs musulmans les plus féconds et les mieux connus, ceux qui ont le plus écrit en toutes sortes de domaines. C’étaient pour la plupart des Syriens, des Egyptiens ou des Espagnols qui, soumis par la conquête, avaient adopté la langue et l’écriture des maîtres. Les Perses, eux, avaient gardé leur langue.

En tout état de cause, les clercs d’Occident n’ont pas attendu les musulmans. Aristote était connu et étudié à Ravenne au temps du roi des Goths Théodoric et du philosophe Boèce, dans les années 510-520, soit plus d’un siècle avant l’Hégire. Cet enseignement, celui de la logique notamment, n’a jamais cessé dans les écoles cathédrales puis dans les toutes premières universités et l’on se servait alors de traductions latines des textes grecs d’origine que les érudits, les philosophes et les hommes d’Eglise de Constantinople avaient pieusement gardés et largement diffusés. Les traductions du grec en langue arabe et de l’arabe en latin, que l’on attribue généralement à Avicenne, Averroès et à Avicébron, sont apparues relativement tard, pas avant les années 1200, alors que tous les enseignement étaient déjà en place en Occident et que cela faisait plus d’un siècle que la logique, directement inspirée d’Aristote, était reconnue comme l’un des sept arts libéraux du cursus universitaire. (…) Ces traducteurs auxquels nous devrions tant, n’étaient certainement pas des Arabes et, pour la plupart, pas même des musulmans. Les conquérants d’après l’hégire ne portèrent que peu d’intérêt à la philosophie des grecs de l’antiquité dont les populations soumises, en Mésopotamie, en Syrie ou en Chaldée, gardaient pieusement les textes et les enseignements. (…) Pendant plusieurs centaines d’années, les grands centres intellectuels de l’Orient, Ninive, Damas et Edesse, sont restés ceux d’avant la conquête musulmane. La transmission du savoir y était assurée de génération en génération et les nouveaux maîtres n’y pouvaient apporter quoi que ce soit de leur propre. En Espagne, la ville de Tolède et plusieurs autres cités épiscopales ainsi que les grands monastères étaient des centres intellectuels très actifs, tout particulièrement pour les traductions de l’antique, bien avant l’invasion musulmane et la chute des rois Wisigoths. L’école des traducteurs arabes de Tolède est une légende, rien de plus.

En réalité, ces travaux des Chrétiens sous occupation musulmane n’étaient, en aucune façon, l’essentiel. Ils ne présentaient que peu d’intérêt. Les Chrétiens d’Occident allaient aux sources mêmes, là ou ils étaient assurés de trouver des textes authentiques beaucoup plus variés, plus sincères et en bien plus grand nombre. Chacun savait que l’empire Romain vivait toujours, intact, vigoureux sur le plan intellectuel, en Orient. Métropole religieuse, siège du patriarche, Constantinople est demeurée jusqu’à sa chute et sa mort sous les coups des Ottomans de Mehmet II, en 1453, un centre de savoir inégalé partout ailleurs. On n’avait nul besoin d’aller chercher l’héritage grec et latin à Bagdad ou à Cordoue : il survivait, impérieux et impérissable dans cette ville chrétienne, dans ses écoles, ses académies et ses communautés monastiques. Les peintures murales et les sculptures des palais impériaux contaient les exploits d’Achille et d’Alexandre. Les hommes d’église et de pouvoir, les marchands même, fréquentaient régulièrement Constantinople et avaient tout à y apprendre. Nos livres de classe disent qu’ils ont attendu les années 1450 et la chute de Constantinople pour découvrir les savants et les lettrés grecs ! Mais c’est là encore pécher par ignorance ou par volonté de tromper. C’est écrire comme si l’on pouvait tout ignorer des innombrables séjours dans l’Orient, mais dans un Orient chrétien de ces Latins curieux d’un héritage qu’ils ne pouvaient oublier. En comparaison, les pays d’islam n’apportaient rien d’équivalent. » (2)

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(1)Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, p. 551.

(2)Jacques Heers, L’histoire assassinée, p. 170, 171. Ed de Paris 2006.

Et aussi, pour ceux que cela intéresse, deux livres passionnants : Islam de Bernard Lewis et La schizophrénie de l’Islam de Delcambre.

 

Illustrations: en haut, Avicenne; en bas, siège de Constantinople.

19/03/2008

Islam et Raison

« Si garder notre liberté d'expression c'est blesser des gens qui n'ont pas eu vent des progrès du a la renaissance occidentale qu'il soient litteraire ou techniques alors nous les blessons. Mais dans ce cas brûlons les livres de Darwin et Nietzsche il pourrait les lire et la ça serait la catastrophe!! »  m’écrit Sydus en réponse à un dernier post évoquant, entre autres, l’intolérance des musulmans à l’égard des chrétiens en terre d’Islam.

La liberté de penser, de parole (ce qu'il en reste aprés quelques lois mémorielles ineptes et indignes) et de culte font partie de notre culture, de notre civilisation européenne occidentale. Pas question donc d'y renoncer; mais il y a une bataille actuellement, menée par cet islam fondamentaliste et révolutionnaire, largement implanté en Europe, pour abolir ces libertés. Et le front du refus de cet obscurantisme traverse tous les partis politiques...même si la plupart des idiots utiles reste à gauche, ce qui peut sembler paradoxal.

La gauche laïcarde, anti cléricale, logiquement héritière des lumières, tarde à défendre ces principes fondamentaux car sa grille de lecture du monde en 2008 est archaïque: dominants/ dominés...les musulmans sont le nouveau prolétariat, les nouveaux opprimés et l'occident au sens large, y compris Israël, l'empire de l'oppression.

Comment dés lors stigmatiser les pogroms anti républicain (comme dit Finkielkraut) de ces jeunes issus de l’immigration extra-européenne et le totalitarisme rampant de ceux qui par définition sont des victimes? De la l'incroyable indulgence des milieux bien pensants à l'égard de ces nouveaux barbares, savamment endoctrinés par cet islam révolutionnaire.

Donc ne rien céder sur des principes qui nous paraissent intangibles.

La solution n'est pas dans une "ouverture" de l'occident à cet islam fondamentaliste de combat, pas dans un irénique "dialogue des civilisations" ou dans l'appel à une société "métissée" ou "plurielle" qui font rire. Elle est dans la possibilité d'une réforme de l'islam, d'un aggiornamento comme cette religion n'en a pas connu depuis des siècles (pour B Lewis, depuis la fermeture des portes de l'Ijtihad, au XIème siècle) qui seuls pourraient permettre aux musulmans de repousser cette tentation fondamentaliste révolutionnaire, par la libre critique des textes sacrés, par l'acceptation d'une part de rationalisme et d'humanisme, comme l'Europe a pu le permettre. L’Islam n'étant pas incompatible avec une pensée rationaliste, comme le prouve cet âge d'or de l'islam –bien réel, ou des lettrés musulmans (Al Kindi, Al Farabi, Avicenne, Averroès) étudiaient et traduisaient, entre autres, Aristote...

Mais il suffit de considérer le temps qu'il a fallu à l'occident chrétien pour y arriver pour comprendre que pareille évolution au sein de l'islam sera longue.

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09/03/2008

Le totalitarisme du XXIème siècle.

Geert Wilders : «L'idéologie islamique est fasciste»

Menacé d'assassinat depuis 2004, Geert Wilders, le chef de file du Parti de la liberté vit reclus, protégé par des gardes du corps, changeant d'adresse chaque nuit. La lutte contre l'immigration musulmane et l'islamisme est son obsession.

LE FIGARO. Avez-vous mesuré les conséquences de votre film, pour vous et pour votre pays ?
Geert WILDERS. Personne n'est autant que moi conscient de la menace. Mais si j'avais dû m'arrêter, je l'aurais fait il y a trois ans. J'ai vécu dans des prisons, dans des baraquements militaires, et la pression a encore grandi ces derniers mois. Mais je suis un élu et je mène mon combat sous la bannière de la loi. Si je devais renoncer à dire ce que je pense, les adversaires de la démocratie auraient alors gagné.

Votre pays est inquiet des retombées diplomatiques et économiques que pourrait causer votre film.
GW: Mon film n'est pas encore sorti, personne ne l'a vu, mais déjà des muftis l'ont condamné, prédit que le sang sera versé, des pays arabes menacent les Pays-Bas d'embargo ! Et mon pays, plutôt que de demander à quelques imams de se taire, plutôt que de rappeler nos principes démocratiques et celui de la liberté d'expression, par un ridicule et indigne aveu de faiblesse, cède à la menace et prépare nos ambassades au pire !

Selon vous les valeurs islamiques et les valeurs démocratiques sont inconciliables, irrémédiablement. Comment les Pays-Bas peuvent-ils intégrer leur population d'origine musulmane ?
GW: Je ne veux plus de nouveaux immigrés. Je n'ai rien contre les individus, mais nous avons un problème avec l'idéologie islamique. Je ne veux pas renvoyer ceux qui sont ici et veulent s'assimiler, mais je leur dis de se débarrasser de cette idéologie, que je qualifie de fasciste.

Quel est le choix que vous offrez à un musulman hollandais ?
GW: C'est vrai que selon le Coran, ce livre terrible, vous ne pouvez pas renoncer à être musulman. À moins de risquer la mort. S'ils veulent s'appeler musulmans, nouveaux musulmans ou comme ils veulent, cela ne me dérange pas. Ce qui m'importe c'est qu'ils se séparent de cette part de violence et d'intolérance qui est dans le Coran.

Pensez-vous que la provocation et les slogans à l'emporte-pièce font avancer les choses ?
GW: À la différence des autres, nous, au Parti de la liberté, nous ne mâchons pas nos mots. Un million de musulmans pour 16 millions de Hollandais, c'est trop. Nous sommes les seuls à nous élever contre l'immigration musulmane, les projets de mosquées, d'écoles coraniques. Certains disent également vouloir refuser le relativisme culturel. Mais moi je le dis de manière plus claire : ma culture est meilleure que la culture islamique. Nous ne traitons pas les femmes, les homosexuels, les relations politiques au sein de la société, comme cette culture retardée. Les individus sont égaux. Mais toutes les cultures ne se valent pas.

Avez-vous vraiment peur pour votre identité et l'identité des Pays-Bas ?
GW: Je crois vraiment que notre liberté est menacée par ce que j'appelle le tsunami islamique. Si dans le futur, les musulmans approchent ou arrivent à la majorité aux Pays-Bas, nous perdrons tout ce pourquoi nous nous sommes battus : notre démocratie, notre liberté, nos lois. Le chauvinisme n'est pas un vilain mot.

Source : http://www.lefigaro.fr/international/2008/03/07/01003-200...

Cet homme courageux a raison sur plusieurs points et tort sur d'autres...réflexion un peu rapide, adaptée au format journalistique, mais bon point de départ pour une discussion..

1- L'islam est travaillé aujourd’hui par un fondamentalisme révolutionnaire qui est un totalitarisme. La différence entre le fondamentalisme Wahhabite et ce nouveau totalitarisme est la violence, plus exactement la disponibilité à user de la violence. Ce qui les sépare n’est pas la doctrine ni l’objectif final (une oumma planétaire), mais la méthode. Le fondamentalisme révolutionnaire, en l’occurrence musulman, est un système ou la religion investit l’ensemble du champ politique. A l’instar du communisme ou du fascisme naguère, il fonctionne comme une idéologie totalitaire.

2- Il existe donc une internationale fondamentaliste révolutionnaire qui a déclaré la guerre à l’occident, athée ou non, mais également à tous les états musulmans alliés à l’occident et jugés impies ou étrangers aux "vraies valeurs" de l’islam.

3- Pourquoi tant de haine ? Il est politiquement correct de répondre « humiliation du monde musulman », « légitime ressentiment de nations qui furent colonisées par l’occident », « conflit israélo-palestinien », etc. Je crois que ce ressentiment à l’égard de l’occident, ce complexe d’infériorité, est bien plus ancien, plus profond. Braudel datait l’âge d’or de l’islam entre le VIIIème et le XIIème siècle après JC. Et de fait, l’Islam fut une civilisation brillante sur le plan intellectuel, scientifique, philosophique, héritière à bien des égards de la civilisation Hellénique, mais aussi recueil de brillantes civilisations colonisées (Perse, Byzantine, Romaine, Maghrébine, Ibérique,etc..). Mais très tôt, durant le moyen âge, cet âge d’or s’éteint, l’islam se fige dans le dogme, pour différentes raisons : absence de curiosité pour le monde non musulman, extinction des courants réformateurs et rationalistes, primauté constante de la doctrine religieuse, empêchant toute émancipation intellectuelle, toute critique rationaliste de la société et du dogme musulman, toute sécularisation des sociétés musulmanes. Pas de Réforme dans l’Islam, ni de Lumières, ni de révolution industrielle

Ce sentiment de déclassement, d’arriération par rapport au monde occidental est forcément douloureux pour les héritiers de cette brillante civilisation, qui par ailleurs méprisent souverainement le matérialisme occidental.

Or l’avant-garde islamiste, connaissant et entretenant l’analphabétisme et l’illettrisme des masses musulmanes, instrumentalise ce ressentiment en rendant l’occident responsable de l’échec du monde musulman, alors que l’explication principale est dans la nature de la civilisation musulmane, dans l’esprit musulman, non pas dans la confrontation avec la modernité occidentale, bien que celle-ci ne soit pas exempte de reproches.

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4- Tous les textes religieux, musulmans, chrétiens, juifs ou autres, sont des auberges espagnoles; on y trouve le meilleur comme le pire, en fait ce que l’on y cherche... Il existe aussi dans le Coran nombre de sourates appellant à la concorde avec les non musulmans... Et le fondamentalisme révolutionnaire n’est pas une spécificité musulmane, même si c’est surtout le cas de nos jours, et a pu se manifester avec plus ou moins de vigueur dans toutes les religions révélées...

 

5- Le problème n'est donc pas seulement dans la nature des textes sacrés, en l'occurence le Coran, ni seulement dans le caractère universaliste de l'Islam.

Il est dans la prise de pouvoir de cet islam fondamentaliste révolutionnaire sur le monde musulman et sur le fait que l'islam n'est pas qu'une religion (comme affectent de le croire nos petits clercs progressistes en Europe), mais une doctrine totale régissant tous les aspects de la vie d'un musulman, sachant qu'il n'y a pas de distinction entre la vie religieuse et la vie civile pour un musulman; le concept de sécularisation –de laïcité, propre à l’occident Judéo-chrétien (distinction Dieu/ César) est totalement étranger à la mentalité musulmane. La plupart des états musulmans, conscient de la puissance de cette propagande révolutionnaire islamiste sur la rue "arabe", sont obligés, pour garder le pouvoir, de composer avec cette composante totalitaire de l’islam, de leur donner des gages, voire de leur laisser le champ libre dans la société civile. "Si le bonheur de l'Occident a été la laïcité, c'est-à-dire la distinction entre le spirituel et le temporel, le malheur de l'Islam en fut leur irrémédiable confusion. Ici,pas de partages entre deux royaumes, entre Dieu et César, entre la cité de Dieu et celle des hommes. D'emblée, Mahomet est prophète et chef de guerre, fondateur de religion et législateur, dirigeant d'une communauté de croyant qui est en même temps le premier état musulman. D'emblée, religion et empire ne font qu'un." (1)

 

6- La grande majorité des musulmans qui viennent vivre en Europe restent donc des musulmans, même s'ils peuvent adopter quelques traits de la modernité occidentale. Une petite minorité, plus libre et éclairée peut sans doute s'occidentaliser, culturellement. Mais cette acculturation est impossible au plus grand nombre, tant la distance civilisationnelle est importante et tant le carcan identitaire musulman est rigide. Ainsi, la plupart des pays européens soumis, souvent malgré eux, à une immigration importante à l'échelle d'une génération et en provenance pour l'essentiel de la sphère islamique (Maghreb, Turquie, pays arabes, pays asiatiques), la question clef devient le nombre. C’est le nombre qui fait l'histoire, a fortiori dans nos pays démocratiques soumis à la loi du plus grand nombre.

Il y a donc bien un problème spécifique d'intégration des musulmans, du au fait que les deux grands modèles d'intégration européens, le modèle républicain Français et le modèle communautaire Anglo-saxon, ne marchent plus et ne fabriquent quasiment plus que des ghettos. Mais peut-être est-ce une vision par trop péssimiste de la réalité..

 

7- Notre culture occidentale n'est pas "meilleure" que la culture islamique (non fondamentaliste), elle est simplement différente, à biens des égards, également respectable, contrairement à ce que dit Wilders. Mais nos dirigeants feraient bien de comprendre que l’occident démocratique est en guerre contre une idéologie globale qui entend user du terrorisme à une échelle inédite afin de le mettre à mort.

Une civilisation qui perd confiance en elle-même jusqu'à perdre le goût de se défendre, entame sa décadence. Le combat doit d'abord être gagné sur le plan moral. Ce n'est pas de "dialogue des civilisations" dont l'Occident a besoin, mais de réafirmer son identité, ses valeurs constitutives intangibles, son histoire unique et singulière qui ne commence pas en 1789. Et sans doute de réapprendre à faire la guerre...

 

 

8- Enfin, la veulerie, le manque de courage de nos dirigeants occidentaux, face à cette menace totalitaire est consternant. Des pans entiers de notre culture, dont l'héritage des Lumieres, tout au moins ce qu'il en reste, est battu en brèche par une propagande irénique multiculturelle incapacitante et couarde. Citons la raison, l'humanisme, l'éloignement de Dieu, la liberté de penser, de culte, de parole, l'habeas corpus, les droit de l'homme et de la femme, le droit de critiquer les religions, etc.; tout cela est l'objet d'une entreprise coordonnée et progressive sans précédent de subversion, avant tout parce que nous ne les défendons plus...au nom de la "tolérance", du "multiculturalisme", du "dialogue des religions", du "vivre ensemble", etc, qui ne sont que les chevaux de Troie de ces nouveaux barbares.

 

(1) Les religions meurtrières; Elie Barnavi. Champs actuel, 2006.

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19/02/2008

acculturation

Je crois qu'il faut regarder les choses en face: l'acculturation, c'est-à-dire le changement d'identité culturelle ne peut se produire que lorsque la culture d'accueil est suffisament désirable ou puissante pour s'imposer. La plupart des nouveaux européens sont issus de la civilisation musulmane et s'ils adoptent certains traits de la modernité occidentale, ils restent profondément des musulmans. Je ne peux m'empecher de me mettre à leur place: l'occidental que je suis deviendrait-il un oriental si je devais vivre en terre d'islam? trés probablement non (je ne parle pas de religion ici, mais de façon de vivre, de culture). 
Je crois que de nombreux décideurs nationaux et européens, pétris de tiers-mondisme et de repentance, sous-estiment l'importance de l'enracinement culturel/ civilisationnel et continuent à considérer les hommes comme des variables d'ajustement démographique ou économique sans histoire ni attachement. Pour notre malheur. D'autres, décideurs, savent qu'un homme ne change pas ainsi d'identité (surtout lorsque celle-ci est l'islam) et envisagent donc plus ou moins paisiblement la perspective d'un séparatisme européen à grande échelle, sachant qu'imanquablement ces nouveaux européens resteront fidèles à leur culture première (leur statue intérieure comme disait François Jacob) et ferons donc sécession à un moment ou à un autre.
La diatribe récente d'Erdogan (totalement politiquement incorrecte au regard de la propagande irénique de l'assimilation sans douleur de Bruxelles) est intéressante dans ce contexte car elle montre sans fard l'attachement viscéral d'un homme à sa culture, et sa crainte de voir des Turcs devenir des européens, c'est-à-dire perdre leur identité Ottomane. Tout homme raisonnable devrait être d'accord avec la vision réaliste - la weltanschaung- d'Erdogan. 

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Or l'identité européenne, qui devrait être défendue avec la même ardeur, la même foi, par nos "élites", et qui devrait se projeter dans un corpus de valeurs non négociables par les nouveaux migrants désireux de s'établir en Europe, semble ne plus exister. La dimension culturelle, historique, civilisationnelle de notre identité est constamment niée ou dépréciée par ceux-là mêmes qui devraient la promouvoir; pour de multiples raisons. N'importe quelle culture primitive ou seconde à droit de cité, notamment en France, mais curieusement notre culture occidentale, européenne, est seule méprisable et indigne d'être portée et enseignée avec fierté.
On me rétorquera que cet état de fait est conjoncturel, que notre histoire récente, à nous européens, est trop dramatique (guerres civiles européennes, décolonistion, génocides divers) pour que nos petits clercs pétris d'ethno-masochisme puissent apprécier son génie propre sur la longue durée. Certes, nous sommes d'accord la dessus. On me dira encore que l'histoire récente des pays de l'est européen recouvrant leur culture aprés un demi-siècle de colonialisme soviétique montre assez à quel point une civilisation ne se perd point facilement. D'autres encore évoquerons l'héroïque reconquista chrétienne de la péninsule Ibérique aprés sept siècles de colonisation arabo-musulmane...et nous sommes d'accord la dessus: notre identité européenne n'est pas prés de se perdre, même si elle n'est pas reconnue, même si elle est méprisée, par nos dirigeants.
Pour revenir aux mots du leader turc Erdogan, et considérant que cette acculturation n'est pas possible au plus grand nombre, la question clef, dans nos pays démocratiques soumis à la loi de la majorité, devient l'importance des populations non européennes au sein de notre continent. S'il est difficile aujourdhui de considérer comme le faisait le Général De Gaulle que les Européens sont un peuple de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne, c'est en raison de la rapidité et de l'importance des transformations démographiques et culturelles à l'échelle continentale... 

Sept siècles, c'est un peu long.

10/02/2008

Ghettos

Une approche réaliste de ce problème de ghettos urbains devrait amener à considérer les raisons de l'échec de l'intégration de ces populations à la communauté nationale (si elle existe encore):

- la distance culturelle considérable à franchir pour des hommes et des femmes venant pour l'essentiel du versant méditerranéen non européen et de l'Afrique subsaharienne, appartenant donc pour l'essentiel à la civilisation musulmane. Cette distance culturelle était bien moindre dans l'après guerre pour les vagues de migrants européens (polonais, espagnols, italiens, portugais,etc.) qui partageaient un fond culturel, linguistique et religieux commun.

- la disparition de structures d'intégration puissantes qu'étaient l'école, l'armée, le travail et la famille.

- trois facteurs aggravants que sont: le regroupement familial, l'islam, religion dominante de ces nouveaux français, et qui est un facteur puissant de sécession culturelle, ethnique et territoriale.

Enfin seuls des peuples fiers de ce qu'ils sont, fiers de leur culture peuvent générer le souhait de s'intégrer à une communauté de valeurs; le souhait d'adhérer à un code de conduite commun. Or l'anomie et l'ethno masochisme qui règnent en maître parmi nos élites nationales et transnationales européennes vont à l'inverse de ce besoin de tout migrant d'estimer son pays et sa culture d'accueil.

Alors que faire ?

Gérer ce désastre et sauver ceux qui peut l’être…

 

1/ à l’extérieur :

-         réduire la distance culturelle des nouveaux  Français, c’est-à-dire favoriser l’immigration de personnes culturellement plus proches de nous (orthodoxes ou sud américains par exemple),

-         favoriser une immigration de travail, facteur puissant d’intégration,

2/ à l’intérieur : imposer un code culturel commun aux nouveaux migrants. Cela passe par :

-         reconstruction des outils d’intégration : refondation de l’école (aucune possibilité d’adaptation...faut tout refaire), éventuellement rétablissement d’un service militaire, ou un équivalent de service civil de longue durée.

-         ne JAMAIS transiger sur les velléités de sécession culturelle, ethnique, religieuse ou territoriale : imposer par la force l’ordre républicain et les valeurs républicaines dans ces ghettos, rétablir partout la présence de l’état.

3/  ces problèmes ne sont pas spécifiques à notre pays et appellent logiquement une politique commune à l’échelle Européenne. Idéalement cela devrait passer par la reconnaissance d’une identité Européenne basée sur des valeurs culturelles communes, un projet commun et des frontières claires…on en est loin, malheureusement.

4/ au fond le plus important est de savoir qui nous sommes et quelles sont les valeurs qui ne sont pas négociables par les nouveaux arrivants.

Un contrat clair : des droits pour celui qui souhaite devenir européen et des DEVOIRS, c’est-à-dire l’acceptation de notre code culturel européen, pourquoi pas un serment d’allégeance à une charte. En faire une condition sine qua non.

5/ ces politiques d'intégration sont extrèmement couteuses (nième plan banlieue...); pourquoi ne pas utiliser une partie de cet argent pour encourager la natalité Européenne de souche?

6/ cesser de considérer que les hommes sont interchageables, sans histoire, sans culture, déplaçables d'un continent à un autre, à volonté. Cesser de considérer que l'économie prime sur tout, notamment la politique et les facteurs culturels. L'obsession à court terme de quelques bureaucrates bruxellois d'assurer la pérenité de quelques régimes de retraite les conduit à initier et pereniser des politiques de transfert massif de population à l'échelle continentale sans considération des aspects culturels et identitaires.

7/ aider au MAXIMUM ceux qui manifestent la volonté de s’intégrer à notre communauté mais COMBATTRE et EXPULSER systématiquement tous ceux qui transgressent nos lois.

Relire Platon.

 

Bon dimanche à tous.