20/03/2010
Dekkers vs Pralomran
s'il y a un boxeur qui m'a toujours donné envie de me battre et de remettre mes gants, c'est lui. Merci ramon...
22:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ramon dekkers
17/03/2010
rebel attitude
« Ce n'est que de nos jours, qu'il est possible de commencer à mesurer exactement les effets politiquement catastrophiques de la croyance au caractère conservateur de l'ordre économique et libéral. C'est ce postulat insensé qui, depuis trente ans n'a cessé de conduire mécaniquement la plupart des militants de gauche à tenir l'adoption a priori de n'importe quelle posture modernisatrice ou provocatrice -que ce soit sur un plan technologique, moral ou autre- pour un geste qui serait toujours et par définition , « révolutionnaire », et « anti-capitaliste » ; terrible confusion qui, il est vrai, a toujours eu l'incomparable avantage psychologique d'autoriser ceux qui s'y soumettaient, à vivre leur propre obéissance à l'ordre industriel et marchand comme une modalité exemplaire de la « rebel attitude ».
(JC Michéa, Préface à La culture du narcissisme de Christopher Lasch)
22:41 | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : michéa, lasch
16/03/2010
Geheime Staatspolizei et brebis
« C'est le rôle de l'anarque que de rester libre de tout engagement, mais capable de se tourner de n'importe quel côté. »
« Le trait propre qui fait de moi un anarque, c'est que je vis dans un monde que, "en dernière analyse", je ne prends pas au sérieux. »
« Le libéral est mécontent de tout régime; l'anarque en traverse la série, si possible sans jamais se cogner, comme il ferait d'une colonnade. C'est la bonne recette pour qui s'intéresse à l'essence du monde plutôt qu'à ses apparences - le philosophe, l'artiste, le croyant. »
« L'anarque pense de manière plus primitive; il ne se laisse rien prendre de son bonheur. "Rends-toi toi-même heureux", c'est son principe fondamental, et sa réplique au "Connais-toi toi-même" du temple d'Apollon, à Delphes. Les deux maximes se complètent; il nous faut connaître, et notre bonheur, et notre mesure. »
« Qu'on lui impose le port d'une arme, il n'en sera pas plus digne de confiance, mais, tout au contraire, plus dangereux. La collectivité ne peut tirer que dans une direction, l'anarque dans tous les azimuts. »
« Etant anarque, ne respectant, par conséquent, ni loi ni moeurs, je suis obligé envers moi-même de prendre les choses par leur racine. J'ai alors coutume de les scruter dans leurs contradictions, comme l'image et son reflet. L'un et l'autre sont imparfaits -en tentant de les faire coïncider, comme je m'y exerce chaque matin, j'attrape au vol un coin de réalité. »
Ernst JÜNGER, Eumeswill (1977)
relire Jünger...encore et toujours.
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Rencontré tantôt un jardinier stalinien, adepte de Badiou, chez des amis. Ai d'emblée traité Badiou d'ordure Stalinienne et ethnomasochiste après deux verres de rouge, histoire de briser la glace. Comment mieux cerner cet esprit dérangé ? Me suis donc aliéné dans la seconde mon interlocuteur, juste revenu d'une manif de défense de clandestins promis à quelque rafle organisée par la Geheime Staatspolizei locale et prompt à casser -dans son jardin- du faf.
Lui faire entrevoir la contradiction radicale entre la défense de cette nouvelle armée du capitalisme et sa posture anti-capitaliste a pris un peu de temps, grâce à mes amis Michéa et Castoriadis, qu'il n'avait pas lu, le biquet. Le mieux, dans ce genre de situation, est de flinguer de l'intérieur ! C'est redoutable et dévastateur. La preuve, on s'est quittés potes.
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Lu une petite leçon de Finkielkraut aux polytechniciens (les chanceux), à propos de philosophie et de modernité. Dans un chapitre éclairant, Fink explore la pensée de Carl Schmitt au travers de l'œuvre de Freund et montre de façon convaincante (à mon avis) combien cette distinction fondamentale ami-ennemi échappe à nos modernes convaincus, notamment depuis la fin de la seconde guerre mondiale et l'extermination des Juifs d'Europe, que les européens ne sauraient plus avoir d'ennemis : la figure de l'Autre, de l'étranger, ne pouvant plus être considérée - a priori- comme inamicale ou hostile. Nos modernes (partisans de l'humanité en marche), pacifistes par nature, étant convaincus que l'on ne saurait avoir des ennemis en étant accueillant et amical. Julien Freund, confronté au scepticisme de son maître de thèse, Jean Hyppolite, qui lui reprochait cette posture pessimiste et pensait qu' « alors, il n'y a plus qu'à aller bêcher son jardin », lui rétorqua que c'est toujours l'ennemi qui vous désigne et que s'il lui en prend l'envie, il viendra jusque chez vous vous empêcher de travailler votre jardin...hmmm, qu'il est doux de voir éclater les ballons roses du vivre ensemble !
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Sinon, voter ! Il faut voter ! et mal si possible, jouer les "trouble-fête", comme disent nos lemmings favoris...ne serait-ce que parce que le rêve sucré de nos élites moderneuses reste bien de substituer au débat démocratique un Spectacle impolitique indigne, caricature de démocratie à laquelle ne participent plus une grande majorité de français éveillés...Charge à quelques figures tutélaires -donc haïssables- de cette modernité plurielleTM, progressisteTM et anti fascisteTM, tels l'ignoble Dray, le bandit Cohn, la guenon Mandroux ou l'immonde Xavier Bertrand de jouer la pièce pour les brebis.
Ne pas abdiquer.
"Nous sommes nés à ce temps et devons poursuivre avec vaillance, jusqu'au terme fatal, le chemin qui nous est tracé. Il n'y a pas d'alternative. Notre devoir est de nous incruster dans cette position intenable, sans espoir, sans possibilité de renfort. Tenir, tenir à l'exemple de ce soldat romain dont le squelette a été retrouvé devant une porte de Pompéi et qui, durant l'éruption du Vésuve, mourut à son poste parce qu'on avait omis de venir le relever. Voilà qui est noble. Voilà qui est grand. Une fin honorable est la seule chose dont on ne puisse PAS frustrer un homme."
(Dernier paragraphe de l'essai L'homme et la technique. Oswald Spengler. Munich, 1931)
cool!
23:17 | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : junger, badiou, finkielkraut, eumeswill, gestapo
12/03/2010
Don't turn around
21:00 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : once upon a time in america
11/03/2010
claudia
Ahhh, Claudia, ces yeux quand tu regardes Bronson....inoubliable, ce regard de salope énamourée.
"J'espère que vous reviendrez par ici", dit-elle la voix brisée par le dépit! Gosh!
"Tiens, au fond t'es assez beau gars!"
"Mais je ne suis pas un gars pour toi..."
"Lui non plus d'ailleurs!"
"Tu te rends pas compte..ce qu'un homme peut avoir de plaisir à regarder une fille comme toi! Rien que la regarder."
"Fais comme si c'était pas..tellement grave!"
Ohh putain, une apologie de la modernité! Fink, reviens!
21:59 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : il était une fois dans l'ouest
shadow plays
Rooooooooooohhhhhhhhhhhhhhhh, Seigneur, peux-tu nous ramener Rory et prendre Biollay s'il te plait? Thanks God!
A genoux, TOUS!
20:44 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rory gallagher
10/03/2010
Il faut détruire la HALDE
Pétition pour demander la suppression de la HALDE
Cette pétition sera transmise à Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
Connaissez-vous la HALDE1 ? La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Égalité a pour mission de lutter contre les discriminations. Qu'est-ce qu'une discrimination ? La HALDE donne cette définition :
Une discrimination est une inégalité de traitement fondée sur un critère prohibé par la loi, comme l'origine, le sexe, le handicap etc., dans un domaine visé par la loi, comme l'emploi, le logement, l'éducation, etc.
Cette définition oublie volontairement le premier sens du mot « discriminer » en français - non péjoratif - (acte de l'intelligence qui sépare les choses différentes), et renvoie à une vision égalitariste de la société.
Discriminer, c'est choisir. Choisir, c'est être libre.
Il n'y a qu'un seul domaine où la discrimination n'est pas acceptable, c'est celui de l'égalité des individus devant la Loi. Chacun, quel que soit sa couleur, son sexe, sa religion, sa profession, etc. doit être traité de la même manière par la Loi. Sur ce point, et seulement sur ce point, combattre la discrimination est indispensable. Mais il n'y a pas besoin d'un organisme dédié pour cela !
Depuis sa création, la HALDE n'a cessé de montrer son inadéquation avec la réalité (par exemple en suspectant des textes de Ronsard de faire de la discrimination anti-seniors). Vous pourrez trouver une liste assez complète des affabulations de la HALDE sur le site de Riposte Laïque2.
Au-delà du ridicule, au-delà de l'inutilité, la HALDE présente des dangers pour la liberté, et elle vient récemment de le confirmer3. Elle vient de se faire l'alliée d'une islamiste militante, dans son combat pour imposer son voile islamique dans la crèche où elle travaille, au mépris du règlement intérieur de la crèche, laïque bien entendu.
« En 1992, une femme se fait embaucher, sans voile, bien sûr. Petit à petit, elle vient avec un bandana, puis le bandana progresse, insidieusement, et devient un voile à l'iranienne. Cette femme commence à tenir des discours militants, contre l'homosexualité, contre les mécréants, contre les juifs, et sème le trouble dans l'institution. Elle réussit à imposer des repas hallal, le midi, quand elle a la responsabilité de passer les commandes. [...] Elle entame un rapport de forces avec sa hiérarchie, ne veut pas le retirer, refuse de quitter les lieux, et, en toute logique, se fait licencier pour un ensemble de fautes lourdes. Affaire classée ? Que nenni ! [...] La brave dame demande donc à l'association 80 000 euros de dommages et intérêts pour licenciement abusif. Après tout, une policière qui refuse de retirer son voile est payée depuis six ans, pourquoi ne pas essayer ? Et naturellement, elle est appuyée dans sa démarche par... la Halde ! »
Laissons le mot de la fin à Malika Sorel :
« Est-il un tant soit peu responsable d'avoir créé une structure telle que la HALDE, financée par le contribuable, qui s'ingénie à diviser le corps social de notre pays en dressant des catégories de personnes les unes contre les autres et en injectant, chemin faisant, haine et ressentiment des uns envers les autres ? [...] Quand donc un député aura-t-il le courage, lors des questions au gouvernement, d'interpeller nos ministres sur ce scandale, et de demander la dissolution du machin présidé par Schweitzer, qui est devenu une machine de guerre contre la laïcité, et le bras armé de la discrimination positive contre l'égalité républicaine ? »
c'est ici!
On apprend aujourdhui qu'une polémique concernant le futur président de ce machin ridicule qu'est la HALDE a éclaté aprés les déclarations de Longuet appellant à choisir un candidat plus blancos que Malek Boutih pressenti depuis quelque temps pour prendre la relève du sinistre personnage ci-dessus.
Tout cela est dérisoire. Pourquoi pas l'enflure Bouteflika? Au moins les choses seraient plus claires et l'ethno-masochisme assumé.
Dérisoire car depuis quelques décades, l'Europe ne fabrique plus d'européens, ou à la marge.
Parce qu'il n'y a dès lors que deux perspectives pour ces communautés extra-euroépennes (maghrébines, sub-sahariennes, Turques, etc.) en Europe: faire sécéssion ou rentrer dans le rang au sein d'une structure impériale englobante forte (coercitive, la loi de Rome). Le moins qu'on puisse dire est que not'président, le bon Van Rompuy, aimablement qualifié de "serpilliere mouillée" et de "petit guichetier de banque" par l'excellent Farage, n'a pas la gueule -ni les desseins- de Marc-Aurèle...
HALDE ou pas, l'avenir c'est la sécession.
A moins que..Bayrou?
Petit rappel utile à l'égard des innocent(e)s sur la génèse de cette geste "anti-raciste"...
« Pour ne prendre qu'un seul exemple, il y a bien peu de chances que le mot d'ordre « Volem viure al païs », qui fut, comme on l'a peut-être oublié, l'étendard des paysans du Larzac, soit désormais perçu par un jeune téléspectateur autrement que comme un appel Poujadiste à rejoindre la bête immonde. Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il est donc nécessaire de rappeler quelques faits. C'est en 1983-1984 -comme on le sait- que la Gauche française dut officiellement renoncer (car, dans la pratique, ce renoncement lui était, depuis longtemps, consubstantiel) à présenter la rupture avec le capitalisme comme l'axe fondamental de son programme politique. C'est donc à la même époque qu'elle se retrouva dans la difficile obligation intellectuelle d'inventer, à l'usage des électeurs, et tout particulièrement de la jeunesse, un idéal de substitution à la fois plausible et compatible avec la mondialisation, maintenant célébrée, du libre-échange. Ce sera, on le sait, la célèbre lutte « contre le racisme, l'intolérance et toutes les formes d'exclusion », lutte nécéssitant, bien sûr, parallèlement à la création sur ordre de diverses organisations antiracistes, la construction méthodique des conditions politiques (par exemple, l'institution, le temps d'un scrutin, du système proportionnel) destinées à permettre l'indispensable installation d'un « Front National » dans le nouveau paysage politique. C'est donc précisément dans cette période très trouble et très curieuse -pour tout dire très Mitterrandienne- que les médias officiels furent amenés progressivement à donner au mot de populisme- qui appartenait jusque là à une tradition révolutionnaire estimable- le sens qui est désormais le sien sous le règne de la pensée unique. » (Michéa, L'enseignement de l'ignorance)
(photo: projet de signalisation urbaine)
21:32 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : halde
09/03/2010
cool
Le plan Chatel contre l'absentéisme des profs (Le Figaro - 09.03.10)
Le ministre de l'Education nationale entend demander aux recteurs de se mobiliser pour améliorer les remplacements. Quitte à faire appel à des étudiants ou des retraités. (...)
Une enseignante d'Histoire agressée par son élève (Le Figaro - 09.03.10)
Un élève de troisième d'un collège ardéchois a été convoqué devant la justice pour avoir aspergé de gaz lacrymogène vendredi son enseignante d'Histoire qui venait d'expliquer qu'al-Qaïda était une organisation terroriste, a indiqué l'enseignante aujourd'hui.
Le parquet de Privas a confirmé l'agression, sans en préciser les circonstances. "Je venais d'expliquer que les attentats du 11 septembre 2001 étaient dus à l'organisation terroriste al-Qaïda, comme c'est écrit sur leur livre. Il s'est levé, a dit qu'al-Qaïda n'était pas terroriste, que les talibans non plus", a expliqué l'enseignante, également chef de ce petit établissement de Largentière.
Le garçon de 15 ans a ensuite aspergé de gaz lacrymogène l'enseignante puis le conseiller principal d'éducation, qui ont été légèrement incommodés, a-t-elle ajouté, confirmant une information de la radio France Bleue. Ils ont porté plainte. Le garçon, qui va passer en conseil de discipline au sein de l'établissement, a également été convoqué devant le juge des enfants du tribunal de Privas mardi 16 mars. (...)
Des étudiants! sans déconner! comment mieux cracher à la gueule des enseignants qu'en les remplaçant par des étudiants? Pourquoi pas des enfants comme chez les Kmehrs? Avec une Kalash pour les récalcitrants...misère. (mais qu'attendre d'autre d'un ex-VRP de Loréal?)
Quant au collègien Ardéchois, je lui suggère de contacter la section locale du PS, pas trop tard pour être tête de liste dans sa région. ah! ah! (mais qu'attendre d'autre d'un jeune barbare?)
Relu tantôt L'enseignement de l'ignorance de Michéa. Très convaincant, non seulement sur le désastre de l'éducation nationale, mais aussi sur son explication globale de ce chaos éducatif.
Globalement, et indépendamment de causes structurelles et circonstancielles (massification de l'enseignement, dégradation du niveau des enseignants du au recrutement et à une "formation" indigente dans les IUFM, méthodes d'enseignement ineptes, abandon de l'exigence d'excellence chère à Finkielkraut, irruption du chaos sociétal dans l'enceinte scolaire, etc.), Michéa pointe la responsabilité du "marché".
Pourquoi le marché s'accommode-t-il de la destruction de l'instruction -analphabétisme et inculture- d'une majorité d'élèves ? Parce que ces élèves sont de futurs consommateurs et qu'ils est vital pour l'économie qu'ils soient le moins cultivés et le plus aliénés possibles afin d'offrir le moins de résistance possible aux campagnes publicitaires, l'enracinement culturel et l'érudition étant des obstacles évidents à l'efficacité de la propagande consumériste...
Pourquoi persiste-t-il quelques filières sélectives formant encore une élite de jeunes gens convenablement instruits et autonomes intellectuellement ? Parce que le marché a besoin de personnel compétent pour diriger ses bras armés que sont les grandes firmes internationales.
Pourquoi dans les centres de formation de jeunes footballeurs utilisent-on encore des méthodes efficaces et traditionnelles éprouvées depuis l'antiquité (effort, sélection d'une élite, travail acharné, compétition impitoyable, autorité et discipline) ? Parce que le marché a besoin de jeunes footballeurs efficaces et brillants pour rapporter un maximum d'argent dans un secteur d'activité particulièrement lucratif. Ici, point n'est question de "sciences de l'éducation", de respect de la personnalité de l'élève ou d'éducation au " vivre ensemble"...
Nul doute donc que s'il était vital pour le marché que les jeunes lycéens soient compétents et instruits, ils le seraient..
Mais peut-être Michéa voit-il -à tort- la main invisible du marché partout ?
On connaît le postulat de Michéa : les sociétés occidentales ne sont aujourd'hui que des sociétés de marché organisées essentiellement autour de ce dernier et encadrées par un carcan juridique extensif destiné, dans le même mouvement, à favoriser l'extension infinie de nouveaux droits et à garantir le respect de ces derniers...(sorte de quadrature du cercle progressiste).
En 1964, Bourdieu écrit "Les héritiers", critique au vitriol de l'institution éducative et qui depuis est devenue le bréviaire de toute intelligentsia progressiste, notamment au sein de l'EN. Que dit Bourdieu ? L'école se présente comme l'égalité des chances, en fait c'est le lieu de la reproduction sociale. La bourgeoisie se reproduit par l'école. Les élèves issus des autres classes partent désavantagés par rapport au bagage acquis par imprégnation par les petits bourgeois dans leur foyer. Donc l'école c'est une machine terrible : non seulement elle reproduit les classes sociales mais elle légitime l'inégalité. Et cette critique a tellement porté qu'une école non reproductrice des "héritiers" s'est édifiée.
Par ailleurs,au nom de l'égale dignité des individus, on a abouti à l'égale dignité des pratiques culturelles, à leur équivalence et donc à l'impossibilité de distinguer l'essentiel de l'inessentiel.
Et c'est à partir de là que l'élitisme s'est vu affecté d'une valeur péjorative. Ce qui est très étrange puisque la République, ce n'était pas la haine de l'élitisme mais l'effort pour remplacer le critère de la naissance et de la fortune par le critère du travail et du mérite.
L'école est ainsi l'objet d'une double entreprise de destruction :
- interne, propre à l'institution, (les enseignants, les formateurs, inspecteurs, pédagogistes, sociologues de l'éducation, etc.), au nom même de la lutte contre la reproduction des inégalités et pour l'égalité des chances,
- externe, propre à la nature même des sociétés occidentales de marché soumises à l'emprise libérale/capitalistique enjoignant à l'institution scolaire (par nature un sanctuaire) d'obéir à une logique économique (rentabilité, rendement, production, retour sur investissement, etc..) visant à produire non pas des êtres instruits et cultivés, autonomes et libres (pourquoi faire ? Voter NON au TCE ?) , mais de vrais consommateurs festifs et abrutis capables d'utiliser une carte bleue, un crédit revolving, capables de voter -au choix- Bayrou, Sarko ou Ségo et de garder un coin de cerveau disponible pour suivre les épisodes de la ferme des célébrités.
Situation encore dégradée -à dessein ?- par l'arrivée massive de millions d'immigrants extra-européens, essentiellement maghrébins et sub-sahariens cumulant les handicaps (sociaux, linguistiques, culturels, etc.) et souvent hostiles aux cultures autochtones, tirant le niveau général des enseignements vers le bas et participant -de fait- à l'ensauvagement du monde scolaire.
« L'éducation de masse, qui se promettait de démocratiser la culture, jadis réservée aux classes privilégiées, a fini par abrutir les privilégiés eux-mêmes. La société moderne, qui a réussi à créer un niveau sans précédent d'éducation formelle, a également produit de nouvelles formes d'ignorance. Il devient de plus en plus difficile aux gens de manier leur langue avec aisance et précision, de se rappeler les faits fondamentaux de l'histoire de leur pays, de faire de s déductions logiques, de comprendre des textes écrits autres que rudimentaires. »
(Christopher Lasch. La culture du narcissisme, Climats 2000)
« Quand la classe dominante prend la peine d'inventer un mot (« citoyen ») employé comme adjectif), et d'imposer son usage, alors même qu'il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l'exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu'ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l'exclusion et l'injustice sociale, et constitue, à ce titre, l'amorce d'un geste citoyen. »
(JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance, Climats 2000)
« Sait-on qu'il y a deux querelles scolaires et que la plus célèbre -séparant l'école publique de l'école privée- n'est ni la plus vraie ni la plus acharnée ? Sait-on qu'une autre querelle, traversant l'école publique elle-même, y oppose les amis du savoir à ceux qui, sous couvert de gestion, de pédagogie ou de dévouement, en réalité les haïssent ? Sait-on qu'il n'y a depuis 1945, qu'une seule et même Réforme et que les gouvernements, qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont tous la même politique : mettre en place cette Réforme unique et tentaculaire ? Sait-on que cette dernière est radicalement hostile à toute école et à tout savoir ? » (JC Milner, De l'école, 1984)
« Les dirigeants réunis à San Francisco (Mikaël Gorbatchev, George H W Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc.) sont arrivés à la conclusion que l'arrivée de la dénommée Société 20/80 (basée sur le principe de la Loi de Pareto) est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l'appareil économique de la planète. La population restante (80 %) s'avèrera superflue, et, ne disposant pas de travail ni d'aucune forme d'occupation, nourrira une frustration croissante. Brzeziński proposât alors le tittytainment, un mélange d'aliment physique et psychologique, pour endormir les masses et contrôler leurs frustrations et protestations prévisibles. Brzeziński définit le tittytainment, comme une combinaison des mots anglais "tits" ("seins" en jargon américain) et "entertainment". Ce mot ne doit pas être appréhendé avec sa connotation sexuelle, il fait allusion à l'effet calmant, anesthésiant de l'allaitement maternel sur le bébé. » (source)
« citius, altius, fortius » dit-on...ça vient, ça vient! enjoy!
21:45 | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : michéa, finkielkraut, lasch, tropa de élite, milner
NOT so bad
elle est jolie, Chan
21:17 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cat power
08/03/2010
la paix du Christ
Tocqueville, on le sait eut l'intuition remarquable, lors de son séjour outre-atlantique de l'avènement d'un monde marqué par l'égalisation des conditions et l'irruption de l'opinion publique. Cet aristocrate ne voyait pas advenir ce monde avec angoisse, comme ce fut le cas de Chateaubriand parmi les troupes coalisées et voyant s'écrouler son monde, mais avec la sensation confiante de l'inéluctabilité des choses qu'il voyait s'accomplir. Pas non plus avec l'optimisme d'un Benjamin Constant pour autant.
Deux siècles plus tard, l'égalité des conditions s'accomplit dans la paupérisation des classes moyennes et la lutte de tous contre tous : Dans la dèche à Paris et à Londres, dirait Orwell. L'irruption de l'opinion publique dans le refus du peuple Islandais à payer pour quelques ordures en col blanc.
L'espoir de communautés débarrassées de l'arbitraire de la tyrannie, de l'hétéronomie religieuse ou sociale a sombré dans ces sociétés modernes composés de monades anomiques, en sécession vis-à-vis de l'état et de tout nomos communautaire, élevées dans le culte de la jouissance éffrénée, dans la recherche de leur meilleur intérêt et dans l'ensauvagement festif et « no border ».
L'avenir immédiat c'est la tiers-mondisation de l'Occident, c'est-à-dire l'avènement de sociétés fortement polarisées avec une élite (hyper classe nomade, cultivée, mobile, disposant de moyens considérables) restreinte et des masses appauvries, luttant pour survivre, pour éduquer leurs enfants, pour ne pas sombrer dans la vrais pauvreté (celle que connaissent les millions d'Américains insolvables chassés de leurs maisons par les philanthropes Goldman et Sachs, récemment sauvés de la faillite par Saint Obama et ses copains Bernanke et Geithner), accumulant jobs inutiles et formations bidons, violence, tittytainment. La misère d'une régression sociale lourde.
Evolution largement anticipée par le visionnaire Christopher Lasch qui décrypta, à la fin des années 90, cette trahison des élites et ce nouveau type anthropologique qu'est « l'homme psychologique, dernier avatar de l'individualisme bourgeois ».
Des foules abandonnées en colère, mal soignées, mal nourries, mal éduquées, violentes car réduites au silence (celui des agneaux qu'on égorge les matins d'élections), n'ayant que très peu à perdre.
Un peu comme dans soleil vert mais il faudra beaucoup de bulldozers...
Dans une ou deux générations, sur ce sol, des communautés extra-européennes en sécession vis-à-vis des communautés autochtones trop faibles pour imposer la Loi de Rome, et suffisamment fortes et violentes pour obtenir privilèges (lex privata) et territoires, places fortes ; nul doute alors que trouver des hommes de la trempe de Louis XIII ou Richelieu devant La Rochelle sera difficile. N'est pas Ferdinand le catholique qui veut.
Sorte de Los Angeles continental, avatar violent et inhumain du projet sucré Babel de nos modernes bisounours anti-racistes, gangrené par l'ultra-violence, les mafias, les gangs, l'économie parallèle, les milices communautaires ou confessionnelles, la guerre sans doute, des factions rivales, des zones de non-droit absolu au regard desquelles le 9-3 d'aujourd'hui paraîtra idyllique.
Sinon, on peut voter Bayrou.
22:52 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : bayrou, goldman sachs, louis 13, richelieu, lasch
07/03/2010
Homère
L'Iliade s'ouvre par une invocation du poète à la Muse, c'est-à-dire à la déesse du souvenir poétique et de l'inspiration. Dés ces premiers vers, le sujet de l'Iliade (la colère d'Achille et ses conséquences) est indiqué en quelques traits :
« Chante, déesse, la colère d'Achille, fils de Pélée ; colère funeste qui causa tant de malheurs aux Grecs, précipita chez Pluton les âmes fortes d'une foule de héros, et les livra eux-mêmes en proie aux chiens et aux oiseaux de toutes espèces (ainsi s'accomplissait la volonté de Zeus), depuis le jour où, pour la première fois, une querelle désunit le fils d'Atrée, roi des guerriers, et le divin Achille. »
L'Histoire, celle de l'Occident, s'ouvre donc sur une querelle, une dispute.
Puis vint l'Aurore :
« Lorsque parut l'Aurore matineuse aux doigts roses, alors ils gagnèrent le large, en quête de la vaste armée des Achéens. » (L'Iliade I, 452-497)
« Les chevaux, paissant l'orge blanche et l'avoine, debout prés des chars, attendaient que l'Aurore montât sur son trône superbe. » (L'Iliade, XII, 278-289)
« Mais lorsque enfin, l'Aurore aux belles tresses, eut amené le troisième jour, le vent tomba aussitôt et un calme plat régna sur la mer. » (L'Odyssée, VI, 33-393)
« L'Aurore aux voiles de safran se répandait sur toute la terre, quand Zeus que réjouit la foudre assembla les dieux sur la plus haute cime de l'Olympe aux gorges sans nombre. » (L'Iliade VIII, 1-38)
« L'Aurore sortait de son lit. Quittant la compagnie du glorieux Tithon [frère aîné de Priam, enlevé par l'Aurore qui l'épousât], elle se levait pour apporter la lumière aux Immortels et aux humains. » (L'Iliade, XI, 1-36)
21:28 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : l'iliade
Fin du Règne de l'équivalence
"j"étais dévoré, en effet, je brulais d'un enthousisame qu'aucun autre livre ne m'avait procuré car tout ce que celui-ci disait de l'émotion ethique primordiale évoquait irrésistiblement pour moi la situation amoureuse. C'est ainsi que des phrases comme celles-ci, lue dans Difficile liberté juste après Totalité et Infini: "L'intuition fondamentale de la moralité consiste peut-être à s'apercevoir que je ne suis pas l'égal d'autrui", m'ont fait battre le coeur." C'est "Malgré moi, pour un autre".
Alain Finkielkraut, cible d'internet, souffre de n'être pas lu, lui que la littérature a construit.
Dans un avant-dernier entretient avec Benny Levy, aucours duquel ce dernier ne cesse de l'invectiver en raison de son refus d'entrer dans le limoud -l'étude- de la Torah, il livre un texte epoustoufant, révélant que la pensée de Lévinas, loin de se limiter à un entrisme juif dans la philosophie, provoque un renversement de la philosophie antique: non plus l'amour de la sagesse, mais la sagesse de l'amour.
A ceux qui le taxent injustement,
Cordialement,
Jo
02:10 | Lien permanent | Commentaires (9)
04/03/2010
joy divisions
« Un jour, le service sanitaire de la11ème Armée allemande décida d'ouvrir à Soroca un bordel militaire. Mais, à Soroca, il n'y avait d'autres femmes que les vieilles et les repoussantes. La ville avait en grande partie été détruite par les mines et les bombardements allemands et russes. Presque toute la population s'était enfuie. Le jeunes gens avaient suivis l'armée soviétique vers le Dniepr ; seuls étaient restés debout le quartier du jardin public et celui que les Génois ont construit autour de l'ancien château-fort et qui se dresse sur la rive ouest du Dniestr, au milieu d'un labyrinthe de masures basses de bois et de boue -habitées par une misérable population tartare, roumaine, bulgare et turque. Du haut du talus qui domine le fleuve, on voit la ville enserrée entre le Dniestr et une rive abrupte et boisée ; les maisons, à ce moment-là, étaient ravagées et noircies par les incendies : certaines là-bas, au-delà du jardin public, fumaient encore. Voilà ce qu'était Soroca sur le Dniestr quand fut ouvert le bordel militaire, dans une maison située prés des remparts du château-fort Génois : une ville en ruines avec des routes encombrées de colonnes de soldats, de chevaux et de véhicules automobiles.
Le service sanitaire expédia des patrouilles donner la chasse aux jeunes Juives cachées dans les blés et dans les bois avoisinants la ville. C'est ainsi que, lorsque le bordel fut inauguré par la visite officielle, d'un sévère style militaire, du comandant de la 11ème Armée, ce fut une dizaine de pales jeunes filles aux yeux rouges de larmes, qui accueillirent en tremblant le général Von Schobert et sa suite. Elles paraissaient toutes extrêmement jeunes ; certaines étaient encore des enfants. Elles ne portaient pas de ces longs peignoirs de soie rouge, jaune ou verte à larges manches qui sont l'uniforme traditionnel des bordels d'Orient, mais leur plus belle robe, des robes simples et honnêtes de jeunes filles de la bonne bourgeoisie provinciale, si bien qu'on eut dit des étudiantes (quelques-unes, d'ailleurs, en étaient) réunies chez l'une de leurs amies pour préparer ensemble un examen. Elles avaient un air apeuré, humble et timide. Je les avait vu passer sur la route quelques jours avant l'ouverture du bordel : une dizaine, qui marchaient au milieu de la route en portant, chacune, soit un ballot sous le bras, soit une valise de cuir, soit un petit paquet attaché par une ficelle. Elles étaient suivies de deux SS armés de leur fusil-mitrailleur. Toutes avaient les cheveux gris de poussière, quelques épis de blé accrochés à leur jupe et les bas déchirés. Une d'elles boitait, elle avait un pied nu et tenait son soulier à la main.
Un mois après, certain soir où j'étais de passage à Soroca, le Sonderführer Schenk m'invita à aller avec lui voir les Juives du bordel militaire. Je refusai et Schenk se mit à rire en me regardant d'un air moqueur :
- Ce ne ont pas des prostituées, me dit-il, ce sont des jeunes filles de bonne famille.
- Je le sais, que ce sont d'honnêtes filles, lui répondis-je.
- Ce n'est pas la peine de tant vous apitoyer, dit Schenk. Ces filles sont des Juives.
- Je le sais que ce sont de jeunes Juives, répondis-je.
- Et alors, me demanda Schenk, vous avez peur de les froisser en allant les voir ?
- Il y a des choses que vous ne pouvez pas comprendre, Schenk.
- Qu'y a-t-il à comprendre ?
- Ces pauvres filles de Soroca, répondis-je, ne sont pas des prostituées ; elles ne se vendent pas librement ; elles sont contraintes à se prostituer. Elles ont droit au respect de tous. Ce sont des prisonnières de guerre que vous exploitez d'une manière ignoble. Quel est le pourcentage que l'Etat-Major allemand touche sur le gain de ces malheureuses ?
- L'amour de ces filles ne coûte rien, dit Schenk, c'est un service gratuit. En tout cas, ce n'est pas la peine de les payer.
- Ce n'est pas la peine de les payer. Pourquoi pas ?
Le Sonderführer Schenk me dit alors que, leur service fini, dans une quinzaine de jours, on les renverrai les chez elles.
- Oui me répondit Schenk d'un air embarrassé : chez elles ou à l'hôpital, je ne sais pas. Dans un camp de concentration peut-être ?
(...)
- Vous n'avez plus rien su de ces pauvres filles, demanda Louise [une des jeunes Juives que rencontre Malaparte plus tard] après un long silence ?
- Je sais que deux jours plus tard, on les a amenées, répondit Suzanne. Tous les vingt jours les allemands venaient changer les filles. Celles qui sortaient du bordel, on les faisait monter dans un car et on les descendait vers le fleuve. Schenk m'a dit, par la suite, que ce n'était pas la peine de tant les plaindre. Elles ne servaient plus à rien. Elles étaient réduites à l'état de loques. Et puis c'étaient des Juives.
- Elles savaient qu'on allait les fusiller ? demanda Ilse ?
- Elles le savaient, elles tremblaient de peur d'être fusillées. Oh, elles le savaient, tout le monde le savait à Soroca.
Kaputt, Malaparte, 1946.
21:45 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : joy division
03/03/2010
ciel et cul
"Le ciel et le cul, les deux grands leviers." (Emile Zola)
Amanda, habille-toi s'il te plait.
J'oubliais! le fric...
"On entend beaucoup dire ces jours-ci, à propos de la Grèce et des contournements du « pacte de stabilité et de croissance » de la zone euro que Goldman Sachs lui a permis d'opérer : « Comment est-ce possible qu'un établissement financier vende un produit et parie ensuite sur sa mauvaise performance ? » Et il faudrait ajouter : « Au risque de couler la Grèce - et dans son sillage, par un effet de dominos : le Portugal, l'Espagne... et l'ensemble de la zone euro ».
Mon premier début de réponse, je le propose sous forme d'une autre question : « Comment est-ce possible que Mr. Alan Greenspan, président de la Federal Reserve de 1987 à 2006, gardienne des taux d'intérêt américains, puisse être dans un premier temps l'ange gardien du crédit immobilier américain, et devenir ensuite dans un second temps - quand il a échoué dans sa tâche - le conseiller d'un hedge fund, Paulson & Co, qui a gagné 23,5 milliards de dollars en pariant sur l'effondrement de la valeur des titres de ce même crédit immobilier ? »
Et la réponse intégrale est celle-ci : parce qu'on peut gagner beaucoup d'argent en vendant cher de la camelote, et qu'on peut aussi gagner beaucoup d'argent en s'assurant ensuite contre les dégâts provoqués par cette camelote. Beaucoup d'argent dans un sens, beaucoup d'argent dans l'autre sens.
« Ces gens n'ont vraiment aucune dignité ? », direz-vous. Non : ni dignité, ni honneur, ni morale. Ils sont les homo oeconomicus, que la « science » économique n'a pas arrêté de nous vendre comme le nec plus ultra depuis cent cinquante ans : ils sont « rationnels » et dans une seule dimension : celle du profit. Avez-vous jamais entendu dire que l'homo oeconomicus ait une dignité, un honneur, une morale ? Soyons sérieux : si c'était le cas, comment voudriez-vous décrire son comportement à l'aide d'équations et de courbes ?
Pourquoi en reparler aujourd'hui ? Parce que l'on commence à comprendre ce qui s'est passé en Grèce. Parce qu' un article paru sur le site de l'agence Bloomberg ce matin nous fait comprendre pourquoi la Société Générale a été la principale bénéficiaire du sauvetage de l'assureur américain AIG à l'automne 2008 : parce que Goldman Sachs lui avait vendu les CDO (Collateralized-Debt Obligations - voir le glossaire) les plus vérolés qui soient : Davis Square Funding Ltd.'s DVSQ 2006-6A capital ayant perdu 77,7 % de sa valeur. Si la France s'est fâchée à cette occasion, on ne peut que l'en féliciter, mais comme on ne l'a pas su, c'est qu'on n'a pas voulu nous le dire : on a une fois de plus lavé le linge sale en famille.
Notre espèce a inventé la démocratie pour que nous apprivoisions notre comportement politique mais nous avons pendant ce temps-là laissé la loi de la jungle présider à nos comportements économiques. J'écrivais le 28 août dernier que « L'extraterritorialité morale de la finance n'a que trop duré ! », je n' arrête pas de le répéter depuis." (Paul Jorion)
21:26 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : bella da semana, amanda alves, paul jorion
02/03/2010
un siècle juif?
« Le Siècle juif », par Yuri Slezkine
"Il s'agit là d'un livre extraordinaire et je pèse mes mots. La thèse en est la suivante : « l'âge moderne est l'âge des juifs, et le XXème siècle est le siècle des juifs. La modernité signifie que chacun d'entre nous devient urbain, mobile, éduqué, professionnellement flexible (...) en d'autres termes, la modernité, c'est le fait que nous sommes tous devenus juifs. »
L'auteur de ce livre est professeur d'histoire à l'université de Californie à Berkeley.
Apolliniens et Mercuriens
Il explique que les Juifs ont eu trois terres promises au XXème siècle : l'Amérique capitaliste et libérale, Israël nationaliste et l'Union soviétique socialiste. A travers les pérégrinations d'une famille, il étudie ces trois formes de sociétés. Il oppose le « monde apollinien » qui est celui des paysans et des guerriers, fondé sur l'éthique de l'honneur et l'enracinement et le monde « mercurien », monde de commerçants et d'intermédiaires de tous ordres, fondé sur la recherche du pouvoir (dont celui donné par le profit) et du savoir, assumant un déracinement essentiel, monde qui est celui des juifs mais aussi de toutes les minorités commerçantes allogènes (Libanais en Afrique, diaspora chinoise en Asie du sud-est).
Israël serait une tentative de rendre le peuple juif apollinien ou au minimum de faire la synthèse entre Apolliniens et Mercuriens ! L'Amérique serait la forme la plus réussie, selon l'auteur, de la modernité juive totalement mercurienne.
L'URSS Etat juif malgré Staline ?
Mais l'Union soviétique fut un temps la création juive la plus impressionnante. L'auteur accumule les chiffres et les études pour montrer que l'URSS était un Etat juif, même si Staline a essayé de retourner la tendance. Il cite Lénine (on apprend dans le livre qu'il fut quart juif, ce que Staline tenta de censurer !) qui dit que sans les juifs la révolution bolchevique aurait échoué car ils ont fourni la majorité des cadres supérieurs les plus doués de la Révolution. Les juifs ont été à l'URSS débutante ce que furent les Allemands sous les tsars : la minorité étrangère instruite et indispensable ! L'auteur qui est à la fois un spécialiste du monde slave et des juifs et qui aime la racine dont il est issu (juive russe) n'est pourtant pas tendre dans ses analyses. Les réflexions intimes de bolcheviques juifs qu'il publie donnent froid dans le dos par leur haine meurtrière et leur volonté de vengeance contre l'ordre tsariste (et aussi la vieille culture juive religieuse, qui aurait bridé la volonté de puissance des juifs et les auraient conduit à la résignation !). On a vraiment affaire aux « possédés » de Dostoïevski ! L'auteur parle même de viol de la Russie par les révolutionnaires !
Persécution hitlérienne et position morale dominante
Toujours épris de rigueur historique au-delà des tabous, l'auteur n'hésite pas à dire que c'est la persécution hitlérienne qui a permis aux juifs d'acquérir une position morale et partant politique dominante, voire souveraine, dans le monde actuel : ils sont les victimes par essence et on ne peut plus les critiquer ! Ne croyez pas toutefois que le livre soit antisémite, même s'il insiste lourdement sur la responsabilité des juifs dans l'ampleur des crimes soviétiques : le livre a été couronné par plusieurs prix dont le National Jewish Award et a été salué comme un chef d'œuvre par la critique américaine y compris juive ! Il faut dire qu'il montre aussi la réussite intellectuelle et sociale indéniable des juifs tant aux USA qu'en URSS les deux grandes puissances victorieuses qui se sont partagés le monde de 1945 à 1989.(Yvan Blot 15/12/2009, Polémia)
Complément: interview de l'auteur: passionnant++ (pour les anglophones)
NB: merci jean-pierre pour les liens!
(gravure:Maccabées (2, 31-48) - Mattathias appelle aux armes les Juifs réfugiés dans les montagnes)
20:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yuri slezkine, siècle juif
01/03/2010
contre toute attente...
Le mieux, aujourdhui, est de lire ce billet de Paul Jorion:
"Les choses ne sont pas en train de s'arranger. Et les temps ont changé : on avait pris l'habitude de vivre dans des contextes de bulle financière, et ce n'est plus le cas. Dans un contexte de bulle on peut continuer sans danger de croire que la finance est autorégulée. On peut croire aussi que le risque n'existe plus, qu'il a été réduit en poudre et que de cette manière il a été neutralisé. Quand la bulle éclate, on constate avec consternation que les choses ne s'arrangent pas d'elles-mêmes et que le risque s'est au contraire concentré : parce que son invisibilité momentanée en faisait une excellente affaire. Certains diront : « Si ! on est toujours dans un contexte de bulle : la bulle de la dette publique des États ! ». Mais ce n'est pas de bulles qu'ils parlent : ils veulent simplement dire que la dette des États gonfle. Ce qui est vrai, mais tout ce qui gonfle n'est pas bulle pour autant.
Non, les choses ne sont pas en train de s'arranger. Vous vous souvenez sans doute que la crise est née en 2007 au sein de l'immobilier américain. On ne parle plus beaucoup de l'immobilier résidentiel aux États-Unis, parce qu'il existe une nouvelle menace : celle de l'immobilier commercial qui point à l'horizon. Savez-vous qu'il y a en ce moment aux États-Unis, 35 banques dont plus de 30 % du montant des crédits est en défaut ? Il va sans dire que leurs jours sont comptés ! Il y en a aussi 140 dont plus de 20 % du montant des crédits est en défaut. C'est sûr qu'on reparlera d'elles. Et 683 dont plus de 10 % du montant des crédits est en défaut. Elles attendent toutes que les clients reviennent dans les centres commerciaux. Avec un taux de chômage officiel de près de 10 % et officieux de 20 %, et 8,4 millions d'emplois perdus depuis le début de la crise, il faut leur souhaiter bonne chance.
On ne parle plus beaucoup de l'immobilier résidentiel américain et pourtant on devrait. Parce que tant que cette infection persiste, c'est l'Amérique toute entière qui continuera d'être malade. Quelques chiffres. En janvier de cette année, il y eut chaque jour aux États-Unis, 4.300 saisies de maisons individuelles. C'est un grand pays mais quand même : 4.300 par jour, c'est énorme, et le chiffre est en hausse. En 2009, 75 % des crédits hypothécaires aux États-Unis, ont été accordés par Fannie Mae et Freddie Mac. Étant invendables, ils les ont achetés essentiellement eux-mêmes. Seule à les aider un peu : la Federal Reserve, mais elle s'arrêtera bientôt de le faire. Le 30 juin 2009, la valeur nette de Fannie Mae était de -10,6 milliards de dollars : le 31 décembre de -15,3 milliards. Une aggravation de 44 % en six mois seulement.
Un quart des crédits hypothécaires ont aujourd'hui un montant plus élevé que la valeur du logement et le chiffre est de 40 % pour l'immobilier commercial. Les ventes de logements neufs (un peu moins de 6 % du parc) ont baissé de 11,2 % en janvier et celles de logements anciens, de 7,2 % ; ce sont les pires chiffres depuis 1963. En 2009, il y eut dans le pays 2,82 millions de saisies de logements, et pour cette année-ci, on sait déjà que ce chiffre de 3 millions sera dépassé. On parle, paraît-il, au sein de l'administration Obama, d'un moratoire pur et simple des saisies. On comprend facilement pourquoi.
Non, les choses ne sont pas en train de s'arranger aux États-Unis."
puis celui de Jovanovic:
"Un papier du correspondant de l'Express aux US: "Les armureries prises d'assaut: plus une seule cartouche!", et il me dit "J'avais un peu de mal à le croire, mais oui, il y a bien une pénurie de munitions aux Etats-Unis. Les étalages des armuriers, ceux des supermarchés Walmart, parmi les plus fréquentés, manquent cruellement de balles de calibre 40mm, 9mm et même 357". Eh bien, une fois de plus, cette Revue de Presse avait de l'avance, puisque j'avais expliqué ici il y a quelques mois que les seuls journaux américains qui ne s'étaient pas pris un -30% sur leurs ventes, ce sont justement les magazines consacrés aux armes! Mieux: ils avaient progressé de 10%, en pleine crise (!) un indicateur infaillible que les Américains étaient en train de s'armer comme des fous. Et voici un autre article, anglais pourtant, pays où les ventes d'armes sont donc interdites, qui va dans le même sens, voyez: "We must arm ourselves for a class war. The recession has increased the wealth gap to dangerous". Edmund Conway écrit que l'écart entre les classes supérieures s'accroissant de jour en jour avec la crise et surtout les délocalisations, le système est devenu politiquement instable et dangereux. "When a company shifts factories overseas, the shareholders make more money, but the workers lose their jobs. Optimists claim that this wealth should trickle down to those unemployed workers as the shareholders go out and spend more, but reality has proved otherwise". Lire ici le Telegraph."
puis Orlov, pour vous achever...
Edifiant, non?
"En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi."
(Franklin D. Roosevelt, Président des Etats-Unis (1933-1945))
"Le monde se divise en trois catégories de gens: un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité."
(Nicholas Murray Butler, Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie, membre du CFR (Council on Foreign Relations))
18:58 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : paul jorion, jovanovic, 357, fannie mae, freddy mac
28/02/2010
CQFD
21:52 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : chauprade, realpolitik
des nouvelles du Limes
Montpellier. Les pompiers agressés au moment du sauvetage
« En vingt-cinq ans, je n'ai jamais vu ça. Je ne comprends pas cette réaction d'abruti », réagit le capitaine Nicolas, qui a coordonné les secours. Quand les pompiers sont arrivés, ils ont reçu des canettes, des insultes. Pire : lorsqu'un soldat du feu s'est retrouvé en difficulté alors qu'il était en train de sauver l'une des victimes, l'un de ses collègues a volé à son secours en allant chercher une échelle. Et quand il est arrivé, l'invraisemblable s'est produit : « J'ai pris deux coups de poing derrière la tête alors que j'avais l'échelle en main, les insultes pleuvaient. Si j'étais tombé au sol, la victime y restait et mon collègue aussi », peste-t-il. Il a néanmoins réussi son opération de sauvetage. Et a déposé plainte, hier.
Dans ce climat tendu, une quinzaine de policiers ont été appelés en renfort. En fait, des individus ont reproché la lenteur des secours : « Ils ont mis trop longtemps à arriver et pendant qu'on essayait de sauver les victimes, ils restaient les bras croisés en attendant l'échelle. C'est normal qu'ils prennent des bouteilles », s'énerve un jeune. « On a eu l'appel à 0 h 18, on y était à 0 h 30. Les gens disent n'importe quoi », corrige le capitaine Nicolas. (source)
21:33 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : barbares
25/02/2010
la vie
romy je...ohhrrrrhhhh my god, ne me regarde pas comme ça, bordel!
21:56 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : les choses de la vie, romy schneider, piccoli
le niveau monte
Xavier, instituteur dans le 9-3 : "On rackette pour un goûter"
"Dans mon école, on rackette pour un goûter, une trousse ou un stylo à plume. J'ai déjà retrouvé un poing américain dans un cartable, un pistolet à plombs dans un pupitre. Nous avons des enfants qui font l'objet de 25 ou 30 fiches de signalement pour violences. Un jour, c'est un élève qui tente d'étrangler son voisin, une autre fois un enfant qui balance son ardoise sur l'institutrice ou lui crache dessus. Il est souvent arrivé, après une bagarre dans la cour, que l'on doive appeler les pompiers en urgence.
Il y a quelques années, il a fallu quatre enseignants pour maîtriser un élève qui était en train de cogner la tête d'un autre contre le sol. Nous savons que certains d'entre eux sont sous calmants. J'ai des enfants de onze ans qui sont plus grands et plus costauds que moi. Nous gérons cette violence tant bien que mal, mais à quel prix ! Certains collègues sont en dépression, d'autres se sont mis en disponibilité. Heureusement, on se serre les coudes. Lorsque l'un de nous rencontre un problème dans sa classe, nous venons tous à la rescousse. Dès que les familles en ont la possibilité, elles déménagent ou mettent leurs enfants dans le privé. Du coup, nous concentrons les cas lourds. Nos écoles sont devenues des ghettos."
Pourquoi?
d'aprés Milner:
« Sait-on qu'il y a deux querelles scolaires et que la plus célèbre -séparant l'école publique de l'école privée- n'est ni la plus vraie ni la plus acharnée ? Sait-on qu'une autre querelle, traversant l'école publique elle-même, y oppose les amis du savoir à ceux qui, sous couvert de gestion, de pédagogie ou de dévouement, en réalité les haïssent ? Sait-on qu'il n'y a depuis 1945, qu'une seule et même Réforme et que les gouvernements, qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont tous la même politique : mettre en place cette Réforme unique et tentaculaire ? Sait-on que cette dernière est radicalement hostile à toute école et à tout savoir ? » (JC Milner, De l'école, 1984)
Une constante quand je discute avec des profs, quel que soit leur âge, c'est leur conscience du désastre scolaire. Je répète, leur conscience du désastre scolaire. Hormis quelques crétins enthousiastes ou incapables de déroger au politiquement correct, l'écrasante majorité des enseignants que je vois (et j'en vois beaucoup, qui se livrent à moi -je ne dois pas être un mauvais recorder) sont effarés par la dégradation de l'institution scolaire, l'ensauvagement des élèves et la déculturation de leurs collègues. Finalement, j'ai l'impression que ce constat est partagé par la quasi-totalité de mes contemporains hormis ques pitres du genre Bégaudeau ou Lang (les premiers à mettre leurs gamins à l'abri à l'école Alsacienne ou ailleurs).
Un exemple qui vaut ce qu'il vaut: le collège ou j'étudiais dans les années 80 et qui était alors relativement sélectif (la quasi-totalité des gars qui étaient avec moi ont fait des grandes écoles) dans un quartier de petite et moyenne bourgeoisie (fils d'enseignants, artisans, etc.) est aujourdhui à 99% marocain et s'est distingué il y a 3 ans en figurant parmi les collèges les plus violents du Languedoc-Roussillon.
Un autre exemple qui nous a bien fait marrer: j'ai fais refaire une plaque professionnelle récemment chez un gars qui a repris récemment l'activité de graveur d'un vieux que je connaissais, extrêmemnt pointilleux, professionnel jusqu'au bout des ongles qui fignolait son travail. La boutique de ce crétin moderne est une merveille décorée de plaques pro, annonces diverses comportant quasiment à chaque ligne au moins une faute d'orthographe; par exemple "aréoport" ou "cardiolodgie" ou "deuvis sans frais", etc...Je me rappelle avoir pensé au roman de SF écrit par Wells (C'était demain) ou un explorateur du temps écrase malencontreusement un papillon dans les temps préhistoriques et découvre à son retour que l'orthographe a changé radicalement; j'avais l'impression de débarquer d'un autre monde. (d'ailleurs c'est un sentiment assez fréquent pour le conservateur que je suis...).
"Les dirigeants réunis à San Francisco (Mikael Gorbachev, George H W Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc.) sont arrivés à la conclusion que l'arrivée de la dénommée Société 20/80 (basée sur le principe de la Loi de Pareto) est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l'appareil économique de la planète. La population restante (80 %) s'avèrera superflue, et, ne disposant pas de travail ni d'aucune forme d'occupation, nourrira une frustration croissante.
Brzeziński proposât alors le tittytainment, un mélange d'aliment physique et psychologique, pour endormir les masses et contrôler leurs frustrations et protestations prévisibles. Brzeziński définit le tittytainment, comme une combinaison des mots anglais "tits" ("seins" en jargon américain) et "entertainment". Ce mot ne doit pas être appréhendé avec sa connotation sexuelle, il fait allusion à l'effet calmant, anesthésiant de l'allaitement maternel sur le bébé." (source)
Alors quoi?
La fin d'un cycle, assurément, le début d'autre chose. Autant le savoir.
21:19 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : en, école, milner, brzezinzki, tittytainment