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22/03/2009

Une journée de Machiavel

dyn006_original_250_321_xpng_2500099_0daf29d8c4721bde4cb5c0998edda503.png« Je me lève le matin avec le soleil, et je m’en vais dans un de mes bois que je me fais couper, où je reste deux heures à revoir le travail fait la veille et passer le temps avec les bûcherons qui ont toujours quelque dispute en cours, entre eux ou avec les voisins (…). Quittant le bois, je m’en vais à une fontaine, et de là à un de mes affûts d’oiseleur. J’ai sur moi le livre, ou Dante ou Pétrarque, ou un de ces poètes mineurs, comme Tibulle, Ovide et autres. Je lis les récits de leurs passions amoureuses et de leurs amours ; je me rappelle les miennes ; je me complais un bout de temps à y penser. Puis je me transporte sur la route, à l’auberge : je parle avec ceux qui passent, je leur demande des nouvelles de leur pays, j’entends diverses choses, note la variété des goûts et la diversité des humeurs des hommes. Arrive sur ces entrefaites l’heure du déjeuner, où, avec mes proches, je mange de ces nourritures que me permettent mon pauvre domaine et mon maigre patrimoine. Après le repas, je retourne à l’auberge ; il y a là l’aubergiste et, d’ordinaire, un boucher, un meunier et deux chaufourniers. Avec eux je m’encanaille tout le restant de la journée à jouer aux cartes, au trictrac, et de ces jeux naissent mille contestations et d’innombrables disputes ponctuées de paroles injurieuses ; la plupart du temps, on se bat pour un sou, et pourtant, on nous entend crier jusqu’à San Casciano. C’est ainsi, vautré dans cette pouillerie, que je me dérouille la cervelle et que je laisse s’épancher la malignité de mon sort, acceptant qu’il me piétine de la sorte pour voir s’il ne finira pas par rougir.

Le soir venu, je m’en retourne chez moi et je pénètre dans mon cabinet de travail ; et sur le seuil, je me dépouille de mes vêtements de la journée, couverts de fange et de crasse, et je passe des habits dignes de cours royales et pontificales ; et ainsi décemment vêtu, je pénètre dans les cours antiques des hommes de l’Antiquité. Là, affectueusement accueilli par eux, je me repais de la nourriture qui solum est mienne et pour laquelle je suis né. Je n’éprouve nulle honte à parler avec eux et les interroger sur les raisons de leurs actions, et eux, avec l’humanité qui leur est propre, ils me répondent. Et pendant quatre heures de temps, je n’éprouve pas le moindre ennui, j’oublie tous mes tracas, je ne crains pas la pauvreté, la mort ne m’effraie point : je me transporte tout entier en eux. »

Machiavel, 1513.

Une journée ordinaire de ce phénomène politique, théoricien de la virtù et de la fortuna, alors en disgrâce en raison du retour au pouvoir des Médicis à Florence. Ce grand historien, admirateur de Tite Live, qui écrivit sans doute à cette époque Le Prince, contribuât à forger l’idée essentielle qu’une république ne peut survivre que si elle possède une armée composée de ses propres citoyens et non de mercenaires.

Ici

21/03/2009

Kin'hoplite: for old time sake

what else winston?

« Télé 2 semaines confirme que la dernière élection de Miss France (organisée par Geneviève de Fontenay) était bien truquée. Selon les relevés des résultats chez l’huissier de justice, la gagnante, la métisse Cholé Mortaud, est arrivée en 3ème position seulement (et en 9ème position sur 12 lors du premier vote du public), derrière miss pays de Loire et miss Lorraine. Le vote du jury composé de seulement 6 personnalités, qui compte pour 50% des voix, l’a donc emporté sur les 520418 téléspectateurs qui ont appelé un numéro surtaxé pour voter. Pour justification, l’organisatrice a déclaré sans rire au Monde : « C’est trop complexe, trop compliqué. J’ai moi aussi du mal à comprendre l’élection. » »

Moi j’ai bien compris, par contre : arnaque et propagande. Pas compliqué. Ca veut dire que:

-520.418 connards ont pensé une seconde que leur avis avait la moindre importance,

-que le critère ultime pour être sacrée miss France n'est pas d'être la plus belle, mais de coller à l'idéologiquement correct, id est être métissée,

-que même une manifestation aussi dérisoire -mais emblèmatique- que l'élection de miss France n'échappe pas à la propagande métissolâtre.

-que ce pays ressemble de plus en plus à Océania.

« Afin d’« endiguer le négationnisme qui prospère dans le monde musulman », la Fondation pour la mémoire de la Shoah lance le « projet Aladin » : traduire en arabe et en persan les « textes de référence » de la « solution finale » et les diffuser via internet. Parrain de l’opération, Jacques Chirac, qui espère s’adjoindre l’ex-chancelier Allemand Gerhard Schroder. »

Ah, Ah, bon courage, jacquot !

Source : Faits et documents 15-31/03/09

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Une analyse de Xavier Raufer sur la criminalité organisée en europe centrale et orientale et sur la propagande ONUsienne ordinaire.

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Habemus papam, chez Didier Goux, et selon P Murray.

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Chroniques de la RATP (Religion d'Amour de Tolérance et de Paix).

19/03/2009

pourquoi pas?

17/03/2009

Tangerine

yyyaaa nee nee nee fii fii fii khyyaaaa indians

15/03/2009

apartheid

Repas avec quelques commensaux habituels, des amis sincères que j’aime retrouver et qui, en même temps, me condamnent à cet apartheid intérieur qu’évoque Millet.

arton83.gifDiscussion brève avec une jeune graphiste Parisienne pratiquant le noble art dans la même salle qu’ Alain Soral, ancien marxiste et éphémère théoricien du front national…

En général, le simple fait de prononcer en société ces mots – front national- suffit à éteindre brièvement toute discussion autour de soi comme, en d’autre temps, cela fût lorsque l’on évoquait l’existence du Malin.

Faisant l’éloge- au travers du pitre Soral- de la pensée radicale politique (qui n'a rien à voir avec la pensée réactionnaire de ce parti petit bourgeois) et de la salubrité de toute pensée déviante en ces temps de grégarisme intellectuel bien pensant, je comprenais à quel point il est difficile d’exister en dehors du troupeau. Mes amis me connaissent et ont intériorisé ma posture d’anarque, de « rebelle des premiers jours » comme on dit au politiclub, mais il règne autour de moi et de mes discours hérétiques et violents -au regard de cette pensée tiède qu’illustre si parfaitement le bourgeois progressiste Bayrou et sa pintade de Sarnez- une atmosphère étrange faite à la fois de considération et de haine : considération envers celui qui pense en dehors des clous et à rebours du politiquement correct, haine à l’égard de celui qui à le « courage » d’exprimer sa pensée, lorsque celle-ci est étrangère au mainstream culturel, mettant en relief sa propre soumission à ce dernier.

Rien de neuf sous le soleil, pensera-t-on. A raison.

J'évoquais récemment cet hygiénisme totalitaire qui déferle en Occident et qui fabrique à jet continu des journées du légume et autres festivités citoyennes abjectes. Or, de la même façon que cet hygiénisme physique interdit désormais de boire ou de fumer, il est un hygiénisme de la pensée qui discrédite automatiquement toute pensée non consensuelle, condamnant les presque zeks que nous sommes devenus à l'exil intérieur, à la double pensée, à la dissidence.

Et, comme d'habitude en me relisant, je mesure les limites -et la vanité- de l'exercice...mais ne peut résister au commandement des stoïciens, d'Epictète en particulier: méditer et écrire chaque jour sur la distinction entre ce qui est mien et ce qui n'est pas mien, entre ce qui m'est possible et ce qui ne m'est pas possible.

Ici

14/03/2009

opprobre

Pas grand chose à dire today...so, je vous fais partager ma lecture du jour.

« J’ai quitté l’enseignement public non seulement parce que je m’y ennuyais à mourir, mais parce que je n’y supportais plus d’y voir la langue française piétinée au point de n’être plus qu’un instrument de propagande de la pensée dominante. J’ai vu mourir une culture. J’ai dis, et je le maintiens, quoique cette affirmation m’ait naguère valu le pilori, que l’évacuation de la dimension littéraire de la langue au profit de sa démocratisation utilitaire a eu lieu en grande partie pour ne pas désespérer les enfants d’immigrés. Une langue sacrifiée à la paix civile, c’est la mort d’une culture millénaire. Je n’en rends nullement les immigrés responsables ; les semeurs de vent, ce sont les idéalistes post chrétiens et les marchands d’esclaves au pouvoir. Le reliquats hystériques du gauchisme ont fait le reste : évacuer la dimension spirituelle de la culture. On comprend dés lors que nous soyons méprisés par ces mêmes immigrés : comment l’Islam, quand bien même il n’en serait pas l’allié objectif, ne trouverait-il pas à se renforcer au contact du nihilisme à l’œuvre en Occident ? »

(…) « Là ou l’islam est soluble, c’est dans l’innombrable multiculturel des USA. Plaçons le dans une petite société fragile telle le Québec, il devient le vecteur même de sa destruction, révélant par là sa vérité : 300 000 musulmans sur quelques millions de Québécois déchristianisés et nous avons une problématique Libanaise. Si l’on excepte le moment dialectique de l’Empire ottoman, où, après son établissement, les autres religions ont été tolérées, force est de constater que depuis le VIIème siècle, l’islam ne fait que détruire les sociétés où il s’implante, et aujourd’hui plus que jamais, parce que, ayant digéré Mac Donald’s, Disney et Microsoft, il rencontre un vide spirituel sidéral. Il ne nous est acceptable que par ses femmes et ses mystiques - transactions qui ont lieu dans le secret des chambres ou de l’esprit, et qui m’empêchent de voir cet autre comme l’ennemi absolu. »

(…) « Quelle insanité ais-je proférée en constatant que ce pays n’est pas encore le Brésil ou Cuba mais une nation de race blanche avec des minorités étrangères ! Que l’émigration africaine soit, par exemple, un drame pour les immigrés comme pour les français de souche, qu’une immigration chrétienne soit préférable à une immigration musulmane, voilà qui ma parait relever du bon sens, tout comme le fait que la France ne doive pas se renier elle-même pour maintenir la paix civile menacée par ces minorités. Je me rappelle que le moment où j’ai compris que la France était morte (ou appelée à devenir tout autre chose que ce qu’on m’avait appris qu’elle était depuis des siècles) eut lieu lorsque, enseignant et évoquant tel épisode de l’histoire de France, j’ai cessé de pouvoir dire « nous », sans rien trouver qui remplaçât ce signe d’appartenance heureuse et, dès lors, entrant dans une sorte de déréliction que nul discours politique ne pouvait apaiser. La France que vous me proposez d’aimer, celle que vous me désignez comme la France de demain en me montrant ce groupe de jolies maghrébines et de jeunes noires habillées de manière provocante, cette France là m’est étrangère : pour reprendre votre langage pour le retourner contre vous qui me pensez « raciste », , je dirais que j’y vis dans un apartheid mental, moi que le destin muséal et multiculturel de ce pays horrifie, qui ne crois nullement au repli sur soi, qui ait été élevé dans le cosmopolitisme Beyrouthin. Mais je suis bien obligé de reconnaître que tout ce que j’aime est piétiné quotidiennement au nom du consensus antiraciste et par peur de déplaire à l’islam. C’est vous qui avez fait mourir ce pays en moi, bâtisseurs d’empires boursiers, gauchistes apostats et technocrates si inconséquents que vous avez laissé ce déliter cette langue qui, à elle seule, disait Joseph de Maistre, , définit une nation. George Orwell, lui, pour me référer à un auteur moins compromettant, disait que la dégradation d’une langue va de pair avec la décomposition politique. Qu’est-ce qui agitait donc l’angélique prêcheur qui me vantait la créolisation de la France ? Moins la haine de la France que son désir de voir disparaître des types tels que moi qui errent comme un loup sur les terres du passé, prétendait-il, alors que j’ai toujours été à la lisière, à l’orée, prêt à bondir dans le futur. »

Richard Millet, L’opprobre, 2008

12/03/2009

police silencieuse

y1pBSA8KWGTUi1s3OoFiBaa0PT_JezFiqAYZpy4HRM0KeXf_F3q8rXDMoN90_G89w8_HHYmbpHyyUg.jpg« A ce moment, en un point où la forêt était plus dense et plus profonde et où unepiste traversait notre route, je vis brusquement surgir du brouillard, là-bas devant nous, au carrefour des deux pistes, un soldat enfoncé dans la neige jusqu’au ventre. Il était là, debout, immobile, le bras droit tendu pour indiquer le chemin. Quand nous passâmes devant lui, Schulz porta la main à son képi, comme pour le saluer et le remercier, puis dit :

-En voila un autre qui voudrait aller dans le Caucase ! et se mit à rire en se renversant sur le dossier de son siège. Au bout d’un autre segment de route, à un autre croisement de piste, voici qu’à grande distance, un autre soldat apparu, également enfoncé dans la neige, le bras droit tendu pour nous montrer le chemin.

-Ils vont mourir de froid, ces pauvres diables dis-je.

Schulz se retourna pour me regarder :

-Il n’y a pas de danger qu’ils meurent de froid ! dit-il.

Et il riait. Je lui demandais pourquoi il pensait que ces pauvres bougres n’étaient pas en danger de mourir gelés.

-Parce que désormais, ils sont habitués au froid ! me répondit Schulz et il riait en me tapant sur l’épaule. Il arrêta la voiture et se tourna vers moi en souriant :

-Vous voulez le voir de prés ? Vous pourrez lui demander s’il a froid.

Nous descendîmes de voiture et nous approchâmes du soldat qui était là, debout, immobile, le bras droit tendu pour nous montrer la route. Il était mort. Il avait les yeux hagards, la bouche entrouverte. C’était un soldat Russe mort.

C’est notre police des voies et communication s, dit Schulz. Nous l’appelons la « police silencieuse ».

-Etes vous bien sûr qu’il ne parle pas ?

-Qu’il ne parle pas ? Ach so ! Essayez de l’interroger.

-Il vaudrait mieux que je n’essaie pas. Je suis sût qu’il me répondrait, dis-je.

-Ach sehr amusant, s’écria Schulz en riant.

-Ja, sehr amusant, nicht wahr ?

Puis j’ajoutais d’un air indifférent:

-Quand vous les amenez là sur place, ils sont vivants ou morts ?

-Vivants, naturellement, répondit Schulz.

-ensuite, ils meurent de froid naturellement ? dis-je alors.

-Nein, nein, ils ne meurent pas de froid : regardez là. Et Schulz me montra un caillot de sang, un grumeau de glace rougie, sur la tempe du mort.

-Ach so !sehr amusant.

-Sehr amusant, nicht wahr ? dit Schulz ; Puis il ajouta en riant : « il faut tout de même bien que les prisonniers Russes servent à quelque chose ! » »

 

Kaputt, Curzio Malaparte, 1944.

 

11/03/2009

creep

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Capitalisme mon amour

epidauros.jpgTotal supprime 500 emplois. Supprimer ne veut nullement dire licencier mais changement d'affectation, retraite, préretraite, etc.

Total il y a peu a annoncé un bénéfice record pour la dernière année d'exercice.

Réactions outragées des vigies citoyennes, en l'occurrence Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, mais aussi notre amie Ségolène R, pintade du Poitou label rouge, marie georges Buffet thuriféraire du totalitarisme rouge et révisionniste pro communiste curieusement encore en liberté, etc., sur le thème éternel du capitalisme amoral...

«Qu'un groupe comme Total (…) ne soit pas capable dans cette période d'avoir un comportement exemplaire en termes d'emploi me reste en travers de la gorge», a lancé le secrétaire d'Etat.

Bon.

1- Je vais me faire l'avocat du diable: de quoi se mêle l'Etat?

Total supprime-t-il des emplois? Non.

Total perd-il de l'argent et demande-t-il à être renfloué comme d'autres en ce moment? Non

Total est-elle une entreprise nationalisée devant rendre des comptes au secrétaire d'Etat machin? Non.

Un état en faillite chronique depuis plus de trente ans et qui fait porter sur chaque nouveau né une dette supérieure à 20000 euros peut-il se permettre de donner des leçons de management à une entreprise bénéficiaire qui paie à l'Etat Français des millions d'euros en impôts et charges sociales chaque année? Non.

2- Wauquiez est-il un con? Manifestement non. Comment expliquer cette posture et ces contre vérités?

-cet homme sait qu'il ne s'agit pas de licenciements or tout porte à croire dans son discours que c'est le cas. Mensonge.

-cet homme érudit et cultivé (normale sup, agrégation d’histoire, ENA, etc.) sait parfaitement ce qu'il en est du capitalisme globalisé contemporain, ce troisième âge du capitalisme comme dit Alain de Benoist.

Wauquiez sait parfaitement que les grandes firmes globalisées comme Total ont désormais une dimension planétaire. Que, de ce fait, leur activité est pour l'essentiel déterritorialisée et affranchie de toute contrainte étatique nationale en terme de législation sociale ou syndicale ou de droit du travail...Que ces firmes, lorsqu'elles rencontrent des contraintes excessives délocalisent rapidement ou recourent largement à une main d'oeuvre à bas coût (au noir, immigrée, ou d'un autre pays de l'UE, pratiquant le dumping social et fiscal au sein même de l'UE). Que cette forme de capitalisme planétaire n'a plus RIEN à voir avec le capitalisme entrepreneurial national des trente glorieuses qui avait passé compromis avec l'Etat providence –aujourd’hui en faillite- pour garantir des salaires et une situation professionnelle acceptable à des millions de personnes. Qu'il s'agit aujourd’hui, comme autrefois, d'un rapport de force, singulièrement défavorable au salarié du fait de la globalisation des échanges et des hommes et de la dérégulation généralisée du travail.

- Wauquiez devrait dire cela. Il devrait rappeler également qu'il est normal qu'une entreprise adapte son activité en fonction de la conjoncture, même si elle est bénéficiaire (et simplement pour le rester...). Que la gestion d'une entreprise de ce calibre n'a rien à voir avec des considérations morales, pas plus que la politique d'ailleurs.

Que la seule façon de protéger les salariés Français et Européens c'est de comprendre que le marché est incontournable mais que sa toute puissance, cette "démonie de l'économie" que dénonçait Evola, n'est pas une fatalité...Que le rôle du politique est précisément de contrer cette obsession économique (cette religion de la croissance à tous prix) en créant des contre pouvoirs, c'est à dire un protectionnisme européen social et fiscal et un contre pouvoir politique à l'échelon continental (les Etats nations étant obsolètes dans cet affrontement de logiques irréductibles). C'est-à-dire de faire en sorte que le rapport de force soit équilibré entre les stratégies financières globalisées et les exigences sociales locales des peuples qui ne sont pas encore nomades, contrairement à leurs élites frivoles et arrogantes.

-dernier point, comment ce jeune baron de l'UMP, libéral convaincu, peut-il fustiger le comportement non exemplaire d'une multinationale alors même que celle ci obéit aux lois du libre marché et de la libre concurrence constitutives du Traité de Constitution Européenne que Wauquiez a approuvé avec son parti?? N'y aurait-il pas là une certaine incohérence? Comment peut-on à la fois adouber le dumping social et fiscal organisé par l'union européenne elle-même et s'étonner de ses conséquences? Bossuet disait: "Dieu rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes..."

3- Redonner la main au politique, ça n'est nullement venir gémir dans les média et se vautrer dans le compassionnel comme le fit Wauquiez ce matin.

Julien Freund, pour désigner ceux qui veulent faire de la politique, ou prétendent en parler sans savoir ce qu'elle est, avait un terme de prédilection: l'impolitique. Une forme classique d'impolitique consistant à croire que les fins du politique peuvent être déterminés par des catégories qui lui sont étrangères, économiques, esthétiques, morales ou éthiques principalement. Impolitique est ainsi l'idée que la politique a pour objet de réaliser une quelconque fin dernière de l'humanité, comme le bonheur, la liberté en soi, l'égalité absolue ou la paix éternelle. Impolitique également l'idée très actuelle de réduire la politique à la gestion administrative ou à une gouvernance inspirée du management des grandes entreprises. Total par exemple.

Faire de la politique c'est en comprendre les présupposés: la relation du commandement et de l'obéissance, la relation du public et du privé, la relation de l'ami et de l'ennemi. C'est expliquer à des gens simples le fonctionnement du capitalisme, amoral par essence (le seul objectif de chefs d'entreprise -j'en suis un- etant de maximiser les profits en réduisant les coûts de fonctionnement).

C'est aussi prévoir le pire et anticiper pour l'éviter.

4-C'est comprendre que morale et politique sont deux choses différentes, bien difficile à comprendre en ces temps de bons sentiments omniprésents, de délires compassionnels et de rhétorique victimaire automatique.

Ce qui ne veut nullement dire que la politique est toujours amorale. Ce sont juste deux champs différents, qui ne se confondent pas. Relire Freund, Schmitt ou Aristote. Distinguer politique et morale –ce que ne font pas, ou plus, la quasi-totalité de nos élites politiques- c’est comprendre que la première répond à une nécessité de la vie sociale alors que la seconde est de l’ordre du for intérieur privé, c’est comprendre que l’homme moralement bon n’est pas forcément politiquement compétent et que la politique ne se fait pas avec de bonnes intentions morales, l’enfer étant pavé de ces bonnes intentions…

Laurent Wauquiez sait tout cela, certainement.

Or donc, soit on se donne les moyens de peser dans ce rapport de force, c'est-à-dire d'agir en politique, soit on abdique cette responsabilité essentielle et on se réfugie dans cette posture de chaisière moralisatrice qu'adoptent Wauquiez et ses pareils, trés conscients de leur impuissance.

 

10/03/2009

que des cons

Popularité : Jacques Chirac rejoint
Yade et Delanoë au sommet

L'ex-président de la République atteint 71% de bonnes opinions dans le dernier sondage Ifop/Paris Match, égalant le score de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme et du maire PS de Paris. Sarkozy et Royal apparaissent respectivement en 29e et 32e position.

 

Finalement, Frèche a raison: que des cons.

Dude's bowling tape

petits salauds

koons.jpgTrès instructif le détail de la « vente du siècle », la collection d’art Bergé –Yves Saint-Laurent…

Indépendamment de ces deux bronzes chinois volés par les franco-britanniques lors du sac du palais d’été de Pékin en 1860, on aura pu reconnaître des œuvres de Picasso, Matisse, de James Ensor, de Géricault, un Gainsborough, un Franz Hals,etc., pour un total de 400 millions d’euros.

On remarquera que parmi ces 730 œuvres d’art, qui témoignent d’un goût sûr en matière artistique, ne figurent pas le moindre homard ni le moindre chien rose signé Jeff Koons…Qu’est-ce à dire ? Auraient-ils planqué un lapin rose trop précieux pour être vendu à la plèbe ?

Ou est-ce juste le foutage de gueule et la tartuferie habituels de nos élites bien pensantes c’est-à-dire citoyennes, festives et antiracistes.

Genre je prône la « mixité sociale» mais j’habite dans le 7-5 un ghetto sécurisé surveillé 24h/24h par une milice privée, trés loin de la Seine Saint Denis…. Le « vivre ensemble » et le « métissage » me tirent des larmes devant les caméras, mais je mets mes gamins à l’école Alsacienne, avec les fils de mes copains journalistes et politiciens, tous leucodermes et bien loin « des pépites de la nation » vantées par ces jeunes connards invertébrés de l’UMP.

J’encense la culture de masse (qui ne se confond pas avec la culture populaire) et Darrieussecq ou Buren mais je lis Chateaubriand et j’aime le Louvre plus que tout…

Je porte le trader Koons au pinacle mais je collectionne Picasso ou Matisse…etc.

 

Lasch a décrit ça trés bien il y a quelques années dans La révolte des élites. Toujours d'actualité. Les blattes ont la vie dure.

Enfoirés.

09/03/2009

there's a place

élite mon amour

georges_freche_cr_languedoc-4ed68.jpg« On s’en fout des agriculteurs, on s’en fout (…) Quand je fais une campagne je ne la fais jamais pour des gens intelligents (…) Je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse. Dans deux ans, pour être de nouveau élu, je ferai campagne sur des conneries populaires, pas sur des trucs intelligents que j’aurai fait (…) Si je distribue des boites de chocolats à Noël à tous les petits vieux de Montpellier, je ramasse un gros paquet de voix (…) Les cons sont majoritaires et moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue parce que je sais comment les engrener, j’engrène les cons avec ma bonne tête, avec des histoires de cul, etc. Ca a un succès fou ! Les cons sont de plus en plus cons et en plus, ils sont bien dans leur connerie (…) Là, les Catalans me font chier, mais je leur tape dessus parce qu’ils m’emmerdent, mais, dans deux ans, je vais me mettre à les aimer, je vais y revenir, je vais leur dire « mon dieu, je me suis trompé, je vous demande pardon ! », et ils me diront : « Qu’il est intelligent ! », ils me pardonneront et ils en reprendront pour six ans. »

Georges Frêche, président du Conseil Régional du Languedoc Roussillon, lors d’un cours aux étudiants en droit de Perpignan. Faits et seguela_president_jury.jpgdocuments 1-15/03/09.

 

« Si à cinquante ans, on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a quand même raté sa vie

Jacques Séguéla, 2009, fils de pub.

 

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« Je peux faire avocat, je peux gagner de l'argent. (...) d'abord je fais président, puis je fais avocat. Alors moi en 2012, j'aurai 57 ans, je me représente pas. Et quand je vois les milliards que gagne Clinton, moi, j'm'en mets plein les poches! Je fais ça pendant cinq ans et ensuite je pars faire du fric comme Clinton. Cent cinquante mille euros la conférence! »

"sarko off" Le Point, paris, 03/07/08

08/03/2009

Deux minutes de l'endive: le jour du Zek

Endive_JDL_7mars07.jpgEn référence à ces deux minutes de la haine, moment rituel de la journée des habitants d'Océania.

L'obsession hygiéniste de nos modernes est en passe d'atteindre des sommets. De ridicule.

Habilement récupérée par monsieur Bonduelle, gentil marchand préoccupé par ma santé.

J'aime ce monde pré totalitaire qui s'ignore et ses gentils citoyens modèles, ilotes et fiers de l'être.


kids aren't allright..

 



Bourgeoisie mon amour

« La bourgeoisie…partout ou elle a conquis le pouvoir, a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissaient l’homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures exigences du paiement au comptant. Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité naïve dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange ; elle a substituée aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l’unique et impitoyable liberté du commerce. La bourgeoisie a dépouillée de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque là pour vénérables et qu’on considérait avec un sain respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré un voile de sentimentalité qui recouvrait les situations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports d’argent…

[…] La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c’est-à-dire tous les rapports sociaux ; Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d’idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d’avoir pu s’ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés, enfin, d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ; Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale, Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore tous les jours.

Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production : elle les force à introduire chez elles ce qu’elle appelle civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image. La bourgeoisie supprime de plus en plus l’émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé la production, et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence fatale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout justes fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier… »

(Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du parti communiste, 1848.)

 

En fait, Marx n’explicite pas vraiment ce qu’il appelle « la classe bourgeoise », sinon pour dire qu’elle est la classe détentrice du capital. Sur ses origines historiques et sociologique, il est pratiquement muet. C’est qu’il ne voit pas que le bourgeois est d’abord l’homme économique. Or dans la mesure ou il accorde lui-même à l’économie une importance déterminante, il ne peut critiquer la bourgeoisie que sous un horizon qui ne cesse jamais d’être le sien. Son économisme, en d’autres termes, l’empêche de faire une critique radicale des valeurs bourgeoises. On voit bien, d’ailleurs, que celles-ci le fascinent. La bourgeoisie après tout n’a-t-elle pas été la première à vouloir changer le monde, au lieu de se borner à le comprendre ? Tout en appellant à mettre fin à l’exploitation dont la bourgeoisie est responsable, il reste donc très en retrait par rapport aux valeurs bourgeoises : la société sans classes, à bien des égards, c’est la bourgeoisie pour tout le monde.

Alain de Benoist, Critiques théoriques.

 

Exemple d'humour bourgeois: « Si à cinquante ans, on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a quand même raté sa vie !» Jacques Séguéla, 2009.

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