Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/05/2009

old time sake

en passant

« C’est Véronique qui m’a prêté ces Lettres à Casanova, et c’est également elle qui m’a apporté hier, à la piscine, le fragment d’un livre sur le maréchal de Richelieu paru en 1791, Véritable vie privée du maréchal de Richelieu, une plaquette parue au Mercure de France en 2004 et que j’ai commencé à lire ce matin.

L’auteur, anonyme, écrit à propos d’une maîtresse du duc de Richelieu : « Son amant alors était tout pour elle ; le mari qu’elle avait tant aimé avait perdu les charmes qui l’embellissaient, le temps de la séduction était passé, et l’on sait qu’il ne peut revenir. » Cette observation sur la manière dont, chez une femme, s’évanouit le désir est très fine, très juste. J’ai dès ma jeunesse été frappé par ce refroidissement sans remède qui fait qu’une femme qui, quelques semaines auparavant, se livrait dans mes bras aux plus voluptueuses folies refuse après la rupture de m’accorder ne fut-ce qu’un baiser. J’ai décrit cela dans Ivre du vin perdu, et je l’ai expérimenté des dizaines de fois. C’est une disposition spécifiquement féminine. Un homme, lui, n’agit pas de la sorte : revoyant une ex-maîtresse, même s’il ne l’aime plus, même s’il l’a oubliée, il peut, si cette femme est encore belle, éprouver pour elle une bouffée de désir, avoir envie de recoucher, ne serait-ce qu’une foi, avec elle.

Nous sommes faibles et tendres, prompts à nous enflammer, nous les hommes.

Les femmes, ce sexe dur et froid. »

Carnets noirs, Gabriel Matzneff.

07/05/2009

pourquoi, bordel?

70189.jpgEtonnant les détours des commentaires...j'ai revu récemment la 317ème section qui relate l'histoire de quelques guerriers français perdus en Indochine, une époque que j'aurais aimé vivre assurément. Comme photon, j'aime particulièrement Schoendoerffer qui réussit à montrer la réalité de la guerre comme peu. et en cherchant à illustrer ce film je suis tombé sur ce rush de la 317ème section ou l'on peut voir bruno Kremer, acteur admirable et sobre, bien loin d'hollywood et très prés effectivement du Pierre Fresnay de la Grande illusion ou du Kirk Douglas des Sentiers de la gloire. une autre époque.

Concernant les liens d'Hoplite, il ne faut pas y attacher trop d'importance. Ceux qui y figurent comptent ou ont compté assurément dans mon parcours, comme Revel, celui du plaidoyer Pour l'Italie ou de Pourquoi des philosophes?, l'homme érudit et cultivé que j'ai lu passionnément avant de m'éloigner un peu de sa ligne politique. Comme le dis bien photon, certains blogs que je visite quotidiennement ne figurent pas dans cette liste. pourquoi? par paresse, mais aussi certainement plus ou moins consciemment par volonté de garder une ligne politique ou idéologique spécifique dont la cohérence saute aux yeux!!! de libération (ab inimico disce) à revel en passant par l'ami Ivane, renaud camus, maître de Plieux, le site de la "nouvelle droite" ou dernier motel sur la gauche, on voit bien qu'il s'agit plus d'une églogue (eklege, recueil, florilège) que d'une liste engagée et construite.

Cela reflète bien sûr un peu l'évolution de ma pensée politique (ho, ho), éminemment fluctuante au fil des mois et des lectures...une chose est sure, une conversation rugueuse avec un authentique fasciste comme Ivane (comme ceux de Malaparte qui se font fusiller en criant "vive Mussolini" sur les marches d'une église Florentine par des partisans communistes avant d'être balayés par le maître des lieux) ou avec une communiste engagée de mes amies ou encore un curé apôtre de vatican II que j'aime qualifier de "soldat de Dieu" à son corps défendant, m'apporte mille fois plus que n'importe quel échange avec un sarkosyste ou bayrouiste, thuriféraires d'une pensée tiède qui me hérisse. Mon côté exalté sans doute, qui aurait pu faire de moi, en d'autre temps un Malaparte (je parle de l'engagement politique, pas du talent littéraire...), un Jünger ou un Venner...sans finir par léguer mes biens à la République Populaire de Chine pour autant!

Ce monde de marchands combinards et vulgaires aux regards nuls et aux sourires atrophiés, comme dit Cioran, n'ayant que bizness à la bouche m'insupporte, m'ennuie simplement. Et voila je digresse, je digresse, bordel! et tout le monde s'en fout assurément. Je repense au Crabe tambour, à l'Indochine, à ces histoires d'hommes, de guerre, d'honneur, à ces destins tragiques...tout ça parait tellement loin. Mais quelques pages de l'Iliade ou d'Orages d'acier me suffisent à oublier cette réalité tiède et trompeuse. La vie ce n'est pas ça.

Il n'y a pas un jour ou je ne me dise qu'il est temps d'arrêter ce blog insignifiant perdu dans la blogosphère réactionnaire dans laquelle je ne me reconnais pas la plupart du temps. Et puis une lecture, une réflexion, un film et j'ai envie de faire partager, comme un gamin, le bonheur -ou la haine- que je ressens à ce moment là.

Allez, force et honneur!

06/05/2009

libération

berlin529ga.jpg«Berlin m'a donné le blues. Nous avons détruit ce qui aurait pu être une bonne race, et nous sommes en train de les remplacer par des sauvages mongols. Et toute l'Europe sera communiste. On dit que la première semaine après qu'ils l'aient prise [la ville de Berlin], toutes les femmes qui couraient étaient tuées et celles qui ne couraient pas étaient violées. J'aurais pu la prendre si on m'avait laissé faire».

Général George S Patton, après une visite dans Berlin en ruines, dans une lettre à sa femme le 21 juillet 1945, cinq mois avant de disparaitre dans un accident de voiture plus que suspect.

04/05/2009

317

on ne sert pas deux maîtres

ConstantineVision.jpg« Le triomphe du christianisme fut l’anéantissement de la vie civile pour mille ans. L’islamisme ne fit qu’appliquer le même principe. La mosquée, comme la synagogue et l’église, est le centre de toute vie. Le Moyen Age, règne du christianisme, de l’islamisme et du bouddhisme, est bien l’ère de la théocratie. Le coup de génie de la Renaissance a été de revenir au droit romain, qui est essentiellement le droit laïc, de revenir à la philosophie, à la science, à l’art vrai, à la raison, en dehors de toute révélation.

Ainsi, à mesure que l’Empire baisse, le christianisme s’élève. Durant le IIIème siècle, le christianisme suce comme un vampire la société antique, soutire toutes ses forces et amène cet énervement général contre lequel luttent vainement les empereurs patriotes. Le christianisme n’a pas besoin d’attaquer de vive force, il n’a qu’à se refermer dans ses églises. Il se venge en ne servant pas l’Etat, car il détient presque à lui seul, des principes sans lesquels l’Etat ne saurait prospérer. La cité et l’Etat ne s’accommoderont plus tard avec le christianisme qu’en faisant subir à celui-ci les plus profondes modifications.

Le chrétien des origines est embarrassé, incapable quant aux affaires du monde ; l’Evangile forme des fidèles, non des citoyens. Il en fut de même pour l’islamisme et le bouddhisme. L’avènement de ces grandes religions universelles mit fin à la vieille idée de patrie ; on ne fut plus Romain, Athénien ; on fut chrétien, musulman, bouddhiste ; Les hommes, désormais, vont être rangés d’après leur culte, non d’après leur patrie, ils se diviseront sur des hérésies, non sur des questions de nationalité.

Voila ce que vit parfaitement Marc Aurèle, et ce qui le rendit si peu favorable au christianisme. L’Eglise lui parut un état dans l’état. « Le camp de la piété », ce nouveau « système de patrie fondée sur le Logos divin », n’a rien à voir avec le camp romain, lequel ne prétend nullement former des sujets pour le ciel. L’Eglise, en effet, s’avoue une société complète, bien supérieure à la société civile ; le pasteur vaut mieux que le magistrat. L’Eglise est la patrie du chrétien, comme la synagogue est la patrie du juif ; le chrétien et le juif vivent dans le pays où ils se trouvent comme des étrangers. A peine, même, le chrétien a-t-il un père et une mère. Il ne doit rien à l’empire et l’empire lui doit tout.

Le plus important des devoirs civiques, le service militaire, les chrétiens ne pouvaient le remplir. Ce service impliquait, outre la nécessité de verser le sang, qui paraissait criminelle aux exaltés, des actes que les consciences timorées trouvaient idolâtriques. Il y eut sans doute plusieurs soldats chrétiens au IIème siècle ; mais bien vite l’incompatibilité des deux professions se révélait, et le soldat quittait le ceinturon ou devenait martyr. L’antipathie était absolue ; en se faisant chrétien, on quittait l’armée. « On ne sert pas deux maîtres », était le principe sans cesse répété. La représentation d’une épée ou d’un arc sur une bague était défendue. «C’est assez combattre pour l’empereur que de prier pour lui. » Le grand affaiblissement qui se remarque dans l’armée romaine à la fin du IIème siècle, et qui éclate surtout au IIIème siècle, a sa cause dans le christianisme. Celse aperçut ici le vrai avec une merveilleuse sagacité. Le courage militaire qui, selon le Germain, ouvre seul le Walhalla, n’est point par lui-même une vertu aux yeux du chrétien. S’il est employé pour une bonne cause, à la bonne heure ; sinon, il n’est que barbarie. Certes, un homme très brave à la guerre peut être un homme de médiocre moralité ; mais une société de parfaits serait si faible !

Pour avoir été trop conséquent, l’Orient chrétien a perdu toute valeur militaire. L’islam en a profité, et a donné au monde le triste spectacle de cet éternel chrétien d’Orient, partout le même malgré la différence des races, toujours battu, toujours massacré, incapable de regarder en face un homme de guerre, offrant perpétuellement son cou au sabre, victime peu intéressante car elle ne se révolte pas et ne sait pas tenir une arme, même quand on la lui met dans les mains. »

 

Ernest Renan, Histoire des origines du christianisme.

03/05/2009

welsh's lounge

02/05/2009

bantoustans

langemigrantmotherun0.jpg«Les Français de souche européenne qui naissent aujourd’hui mourront dans une France au profil majoritairement africain et asiatique. La perspective pour l’Europe apparaît désormais de manière claire : à la fin du siècle [XXIème], les européens seront devenus minoritaires sur la partie européenne du continent eurasiatique. Comme ils ne sont pas les Etats-Unis, une nation fondée sur une idéologie puissante capable de fabriquer des américains à partir d’origines ethniques différentes, ils seront incapables d’assimiler les populations extra-européennes à leur civilisation.

Les Européens n’ont donc qu’un seul choix pour éviter à leurs enfants un avenir de minorité, semblable à celui des blancs d’Afrique du Sud, repliés sur leurs bantoustans blancs : repasser le film de l’immigration à l’envers et relancer la natalité européenne. Cela implique un changement profond des politiques menées jusqu’à présent en Europe par des générations politiques fatiguées de porter le lourd fardeau de l’Homme blanc. »

Aymeric Chauprade, NRH janvier février 2006.

Complément d'analyse ici (merci daredevil)

30/04/2009

vivre ensemble avec les barbares

3112L.jpg

Dans le procès-verbal du 18 février 2006 de son interrogatoire par la Brigade criminelle de Paris, Samir Aït Abdelmalek, déclare: "j’ai sorti la lame du cutter et après qu’il a mangé et bu, j’ai cherché un endroit où lui mettre un coup de cutter pour que ça saigne sans lui faire trop mal. Je ne voulais pas toucher à l’adhésif qui l’empêchait de hurler. Sans prévenir Ilan pour qu’il ne stresse pas, je lui ai mis un coup de cutter sur cinq ou six centimètres sur la joue gauche. Malgré le sparadrap cela a saigné vite dans sa barbe qui n’avait pas été rasée.” Le policier qui interroge le jeune homme poursuit : "a ce moment, m’a-t-il expliqué, Ilan avait réussi à relever son bandage sur les yeux. Il l’avait donc vu le regarder droit dans les yeux. Du coup, Youssouf [Fofana] avec un couteau lui a mis un coup dans la gorge vers la carotide puis un coup de l’autre côté de la gorge. Ensuite il a essayé de lui couper le bas de la nuque. Puis il lui a mis un coup de couteau dans le flanc. Il avait sûrement dû revenir avec un bidon d’essence car il m’a dit qu’il avait utilisé un bidon pour asperger Ilan avec ce combustible et l’a incendié sur place. À ce moment il m’a dit "cela a fait une grande flamme et je suis parti".

"La victime a sans doute fait du bruit ou gémi, et comme je fumais un joint, j'ai appuyé un court instant ma cigarette au milieu de son front. J'ai ensuite écrasé mon mégot au sol."

Bon, que dire de plus ? Ah oui, Monsieur Fofana a récusé trente sept (37) avocats fournis par l’aide juridictionnelle…et a contesté ses « conditions de détention » au palais de justice de Paris. Ite missa est.

J’eus préféré qu’on réservat à ce barbare le châtiment que Laurent de Médicis, dans la lutte de clans pour la conquête du pouvoir dans l’Italie de la fin du XVème siècle, réservait à ses ennemis : les pendre aux fenêtres du Palazzo Vecchio, son palais Florentin.

On me dira, c’est horrible ! Oui, c'est l’intérêt de la chose.

Ou bien crucifié sur la place de l'hotel de ville, avec ses comparses, pour l'édification des plus jeunes et jusqu'à ce que mort s'ensuive, comme la vision de Malaparte de cette allée de juifs crucifiés par les nazis en Ukraine. hmm, un peu excessif sans doute. quoique.

27/04/2009

UE: il existe des priorités

phoque_noyes1_grande_detail_popup.jpgAvortement en Europe : la principale cause de mortalité

Sur le continent européen, l’avortement est devenu la principale cause de mortalité, avant le cancer : un avortement a lieu toutes les 27 secondes.

Un enfant sur cinq (20%) « ne verra jamais la lumière et le sourire de sa mère », s’alarme Droit
de naître
. En 2006, sur 6 390 014 grossesses en Europe, 1 167 683 ont été interrompues. Soit, chaque année, l’élimination des populations de Malte, la Slovénie, Chypre et du Luxembourg. (…)

http://www.lepost.fr/article/2009/04/22/1506145_avortement-en-europe-la-principale-cause-de-mortalite.html


Les 27 pays de l'UE d'accord pour interdire la vente de produits du phoque

BRUXELLES (AFP) — Les vingt-sept pays
de l'Union européenne ont donné vendredi leur accord de principe pour interdire dans l'UE la vente de produits issus de la chasse commerciale au phoque, afin de protester contre les méthodes d'abattage, a indiqué une source diplomatique.

Un texte de compromis, conclu cette semaine avec le Parlement européen et la Commission européenne, a été avalisé vendredi après-midi par les ambassadeurs européens auprès de l'UE lors d'une
réunion à Bruxelles. Il devra encore être approuvé définitivement par les eurodéputés lors de leur séance plénière début mai à Strasbourg, soit au même moment qu'un sommet UE-Canada programmé à Prague le 6
mai. (…)
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i-z4yw...


Cherchez l’erreur…

26/04/2009

des sucettes et des hommes (hommage à san A)

hajab-propaganda-1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

les femmes sont des sucettes et les hommes sont des mouches.

Pour comprendre la politique du système islamiste qui essaie de s’étendre à l’Europe, la question du voile est essentielle. Pourquoi ce système défend-il, répand-il, promeut-il le voile ?Le voile est l’emblème du système islamiste, et c’est autour du voile qu’une société islamiste peut se créer. Autrement dit, l’islam peut exister sans le voile des femmes, mais le système islamiste ne peut exister sans le voile des femmes.” (Chahdortt Djavann)

25/04/2009

that includes blasphemy as well!

En passant

Revolution-Delacroix.gif

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici ou là, il devient commun de lire que nous connaîtrions une « situation prérévolutionnaire »…

Wilfredo Pareto, cet Italien génial, théoricien du Politique, avait expliqué que derrière tout pouvoir, quelles que soient les justifications qu’il se donne, il y a une minorité qui en tient les rênes, une minorité dominante, une oligarchie. Tant que cette oligarchie donne une image du monde compatible à la réalité visible et tant que cette élite est prête à la défendre, le pouvoir connaît une période de stabilité.

Dés l’instant où ces conditions font défaut, on est en situation prérévolutionnaire.

A chacun d’apprécier le moment présent…

la nuit européenne

europe_nuit.jpgL'Europe que je vois s'édifier depuis un demi siècle est un cauchemar bureaucratique, une entité (un "objet non identifié", disait Delors) fondée sur l'économie et la finance, de la quelle est exclue toute dimension politique et identitaire, sans légitimité démocratique, malgré les apparences, et aux frontières sans cesse mouvantes. Résultat, les européens s'en défient car ils ont compris que ce projet se construit sans eux, voire contre eux (refus des verdicts populaires au nom d'une pseudo rationalité qui exclue l'"irrationalité populiste"), et ne votent pas ou plus ou aux extrêmes pour montrer leur manque de confiance. Résultat aussi, des élites politiques qui ne se donnent même plus la peine de faire campagne, ayant intégré le désintérèt des peuples et leur désaffection.

L'Europe est pourtant une très ancienne réalité spirituelle et civilisationnelle provisoirement masquée et défigurée par un projet mercantile, certes utile mais insuffisant et inopérant, piloté par des bureaucrates et des politiciens  frileux écrasés par le poids de ce projet formidable et par celui de leur propre médiocrité.

Mais l'histoire n'est pas écrite et faire l'économie de cette dimension civilisationnelle au profit d'une vision étriquée marchande et morale (culte dérisoire des droits de l'homme et de l'antiracisme réflexe sorte de soupe universaliste et de religion humanitaire), faire allégeance à l'impérialisme Américain (celui qui bombarde un pays européen -la Serbie- en 1999) et à son bras armé l'OTAN (qui aurait du disparaitre en 1991 à l'effondrement de l'URSS) en oubliant cette réalité historique et géopolitique (qui s'identifie pour l'essentiel à l'ancien espace carolingien), c'est se préparer un réveil brutal dans un monde désormais multipolaire, dangereux, qui reste régi par des rapports de force, par un antagonisme identitaire séculaire.

Le parrallèle avec la Russie, certes autocratique, est édifiant en ce sens que malgré des années d'oppression totalitaire, ce pays a su garder une identité, orthodoxe et Slave, et une capacité à penser le monde dans sa globalité qui fait gravement défaut à nos commissaires politiques européens, dévoués, corps et âmes au culte de la croissance et à celui du "plus d'Europe". Aprés un siècle de guerres meurtrières, de désastres démographiques et totalitaires, l'Europe est entrée en dormition et semble ne plus pouvoir -ne plus vouloir?- se projeter en tant que puissance géopolitique portée par un dessein civilisationnel.

Quoi d'étonnant, finalement, à voir des bourgeois et des marchands ayant fait le choix d'une Europe-espace au détriment d'une Europe-puissance mener une politique continentale de marchands et dont le seul horizon est un vaste marché climatisé, ce cauchemar climatisé dont parlait H Miller (pour l'Amérique certes, mais le concept me parait adapté ici)?

"Tous ces hommes profonds et d'esprit large qu'a vu ce siècle ont tendu vers ce but le travail secret de leur pensée. Tous ont en commun la même aspiration, à savoir l'âme de l'Europe unie qui, sous la prodigieuse diversité des formules, fait effort vers autre chose, vers une chose d'avenir et plus élevée." Frederic Nietzsche.

"Nous avons besoin de vous, vous avez besoin de nous pour la grandeur de notre esprit et de nos races. Nous sommes les deux ailes de l'Occcident. Qui brise l'une, le vol de l'autre est brisé." Romain Rolland, écrivant aux Européens d'outre Rhin.

Du même homme de gauche: "Je trouve criminel de faire appel, pour cette guerre, à tous les Barbares de l'univers, Soudanais, Sénégalais, Marocains, Japonais, Cosaques, Indous, Sikhs, Cipayes...L'aspect d'un grand peuple d'Europe acculé, faisant tête à ces hordes sauvages, me serait impossible à supporter sans révolte. Tous les peuples d'Europe appartiennent à la même famille." Journal de Genève.

"Toute race et toute terre qui a été successivement romanisée, christianisée et soumise, quant à l'esprit, à la discipline des Grecs est absolument européenne." Paul Valéry.

"Pauvre Europe, déchirée, perdue? Tu as appelé les Américains d'un côté, les Russes de l'autre. Et maintenant tu es foulée, vouée aux pires destructions, aux pires arrachements irrémédiables. Europe= Grèce." Pierre Drieu la Rochelle, janvier 1945.

"Chaque geste que vous ferez vers une Europe unifiée protègera un peu plus le trésor du monde. Le trésor du monde, c'est une infante de Velasquez, un opéra de Wagner ou une cathédrale gothique. C'est le sang de Budapest ou le quadrige orgueilleux de la porte de Brandebourg, devenu le poste frontière de l'Europe mutilée." Jean de Brem, 1964.

23/04/2009

nouvelle classe et populisme

daily-booty-46546645.jpg« Parallèlement au ralliement d’une grande partie de la gauche à l’économie de marché, sinon au réformisme libéral, la montée d’une culture de gauche d’inspiration hédoniste libertaire (dite bo-bo) est l’un des facteurs qui ont le plus contribué à couper les partis de gauche des couches populaires, lesquelles ont assisté avec stupéfaction à l’émergence puis à l’installation médiatique d’une gauche mondaine et arrogante plus portée à défendre l’  « homoparentalité », les « sans-papiers », l’art contemporain, les « droits des minorités », le discours sur les « genres », le « politiquement correct », les phobies corporelles et la surveillance permanente du comportement d’autrui, qu’à renouveler le langage de la classe ouvrière en se plongeant si nécéssaire les mains dans le cambouis. Ayant laissé aux libéraux le champ libre dans les domaines économique et social, la « gauche caviar », c’est-à-dire la grande bourgeoisie libérale de gauche, d’autant plus permissive en matière de mœurs qu’elle est indifférente en matière sociale, se tient à distance de milieux populaires dans lesquels elle ne se reconnaît plus. « La gauche caviar, géographiquement, vivait éloignée des classes pauvres, écrit Laurent Joffrin. Par un étrange processus, elle décida, de surcroît, de s’en couper politiquement. Et cela à travers une opération culturelle et idéologique d’une tragique frivolité : l’escamotage du peuple. »

Les « people » ont ainsi remplacé le peuple. Elue par la mondialisation, une Nouvelle Classe politique médiatique s’est mise en place, qui associe dans un même élitisme de la richesse et du paraître, dirigeants politiques, hommes d’affaires et représentants des médias, tous intimement liés les uns aux autres (hors caméra, ils se tutoient et s’appellent par leurs prénoms) tous convaincus de la « dangerosité » des aspirations populaires. Alexandre Zinoviev, pour désigner cette Nouvelle Classe parlait de « supra-société ». Confrontée à un peuple qu’elle redoute et qu’elle méprise à la fois, elle constitue une autorité oligarchique qui s’emploie avant tout à préserver ses privilèges et à réserver l’accès du pouvoir à ceux qui émanent de ses rangs.

Ce mépris du peuple s’alimente bien entendu de la critique d’un « populisme » assimilé désormais à n’importe quelle forme de démagogie ou d’  « irrationalisme » de masse. Qui parle aujourd’hui du peuple s’expose par là même au reproche de « populisme ». Devenu une injure politique, le populisme est présenté comme une sorte de perpétuelle « maladie infantile » de la démocratie, dans une perspective à la fois péjorative et disqualifiante. Le recours au « populisme » fournit ainsi à la mise à l’écart du peuple une justification théorique, sinon savante. »

(photo: populisme)

Alain de Benoist, Krisis 2008.

19/04/2009

Christianisme et modernité

Chalinargues_croix_mons.jpg« Le christianisme a engendré tout ce qu’il pouvait engendrer, y compris, au travers du processus de sécularisation, les formes sociales et idéologiques qui ont pu contester son autorité sur les bases de sa propre inspiration. L’erreur serait donc d’interpréter la sécularisation comme une soustraction progressive de la sphère publique à l’emprise de la religion chrétienne. La sécularisation correspond bien à une émancipation vis-à-vis de l’Eglise, mais par le biais d’une transposition dans la sphère profane des thèmes caractéristiques de cette religion : « justice » au sens biblique du terme, pouvoir politique conçu sur le modèle du pouvoir divin, attente « eschatologique d’ « un avenir radieux », etc. René Rémond, dans son dernier livre reconnaît lui-même que « la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 constitue une version sécularisée des principes que le christianisme a contribué à introduire ou à légitimer ». Le fait générateur des sociétés modernes, ce n’est donc pas tant l’abandon de la perspective chrétienne que sa transposition profane –hérétique bien entendu du point de vue chrétien traditionnel- sous forme de toute une série de « grands récits » idéologiques où le « bonheur » a remplacé le salut, et l’avenir s’est substitué à l’au-delà. Pour le dire en d’autres termes, la sécularisation, c’est le passage de la croyance religieuse à la croyance politique, sans quitter le domaine de la croyance. On pourrait dire, de ce point de vue, que l’Eglise n’a plus été en mesure d’imposer ses vues au moment où la modernité s’achevait, non parce qu’elle avait échoué à transmettre ses valeurs , mais, au contraire, parce qu’elle avait réussi à les diffuser partout, dans un monde qui pouvait dès lors s’y référer sans elle, et même contre elle.

Il ne faut pas s’attendre aujourd’hui à une disparition du christianisme, mais à son « achèvement ». « Achèvement » signifie à la fois la fin (la phase finale) et le stade le plus achevé (la complétude). C’est en ce sens que l’on peut dire du christianisme qu’il « a fait son temps » au double sens de l’expression. Cela signifie d’une part que la foi chrétienne a aujourd’hui achevé son cycle historique, mais également que si le christianisme est appelé à s’ « achever », c’est d’abord qu’il a réussi. Marcel Gauchet, qui a bien analysé ce phénomène, a très justement décrit le christianisme comme « la religion de la sortie de la religion » -c’est-à-dire comme une religion qui portait en elle les germes de sa propre négativité, et donc de sa propre dissolution. »

Alain de Benoist, Terre et Peuple, septembre 2001.

En passant

"Les professeurs sont les courriers de l'essentiel."

George Steiner.

18/04/2009

sinon il y avait la Souffrière

1b4efdc0-2b77-11de-b79c-86f800246e2d.jpgQuand la mémoire de la France déménage (Figaro 18/04/09)

(…) La salle Napoléon III, à Paris, abrite les archives de la monarchie, celles du Parlement, le trésor des chartes, ainsi que la fameuse armoire de fer. Pour des raisons de sécurité et de prestige, ces pièces uniques resteront à Paris. Crédits photo : AFP

Il n'y a plus assez de place pour les Archives nationales. En 2011, un nouveau site ouvrira en Seine-Saint-Denis. Le changement de site, très sensible, se prépare déjà.

Le futur site de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) fera justement la part belle à la sécurité. Conçu par l'architecte italien Massimiliano Fuksas, il sera un mélange de boîte noire et d'ouvertures. Situé dans une banlieue sensible - c'était un des paris de cette délocalisation décidée en 2004 par Jacques Chirac -, il sera soumis, bien sûr, au plan Vigipirate et sera fermé la nuit. Une caserne de pompiers sera construite à proximité, et un système de brumisation, moins dévastateur que l'eau en cas d'incendie, sera mis en place.

Les Archives ont organisé une série de communications à l'adresse des habitants de Pierrefitte, et tenté de les sensibiliser en recevant des scolaires de La Plaine-Saint-Denis dans les salles historiques de Paris. La RATP s'est par ailleurs engagée à réaménager la sortie de la station de métro, qui dessert pour l'instant le quartier et l'université Paris-VIII. Elle pourrait ouvrir un centre commercial à côté du nouveau bâtiment d'archives, afin de faire de ce quartier un véritable lieu de vie.

«Avec ce déménagement, le sanctuaire de la monarchie va se télescoper avec la France sensible, la France mélangée avec la France de la Basilique», s'est ainsi réjoui l'historien Pierre Nora. Du rôle du vieux papier comme pacificateur du 9-3 !

Source

Bon.

L’actualité est frondeuse : à peine apprenait-on que ce département est un des plus violents et dangereux de l’hexagone que l’on nous annonce que c’est précisément en ce lieu éminemment incertain que nos têtes plates d’idéologues du vivre ensemble vont conserver le journal de Louis XVI ou les archives du Parlement ?

Je passe sur l’aveu idéologique de Pierre Nora et sur la vague de « communication » sensée « sensibiliser » les hordes de barbares qui occupent la Seine saint denis.

Ceux-ci ont du mal à « faire leur » cette culture millénaire ? A s’intégrer ? A s’acculturer ? Qu’à cela ne tienne ! Délocalisons d’urgence universités, opéras, archives, etc., chez eux.

Peu importe que nombre de ces barbares soient déjà de chevronnés incendiaires d’écoles et haïssent ce pays et sa culture…Ce qu’il faut c’est leur montrer qu’on les aime, en étant prêts à leur confier pareil trésor !

Quelle bande de cons ! Non seulement ils finiront par détruire cela comme le reste, mais en plus ils vous mépriseront encore plus pour cela ! Qui, en effet mettrait ce qu’il a de plus cher dans un endroit aussi peu sûr ? Qui confirait des archives millénaires à une population massivement hostile à la culture de ce pays ?

Des cons. Et des lâches.

bouc

le-coin-des-anes.jpgDialogue, rapporté par les vigilantes d’ILYS, entre deux animateurs, l’autre jour, sur France-Musique, au sujet d’une oeuvre de Prokofiev :

– C’est un thème un peu soviétique…

–  C’est quoi, ça, un thème “soviétique” ?

– C’est un thème à la limite du patriotisme…

– Vous m’inquiétez, là… C’est quoi, un thème “à la limite du patriotisme” ?

– C’est un thème populaire.

M’a rappelé le fameux adage du bouc, rapporté par Erasme :

"Lucien, dans la Vie de Démonax, parmi les propos plaisants de ce dernier, rapporte aussi celui-ci :

Comme il apercevait deux philosophes, tous deux également ignares, en train de débattre, l’un mettant sur le tapis quelques idées ridicules, tandis que l’autre donnait des réponses impropres et sans rapport avec le sujet, il dit : « Eh bien les amis ? L’un de vous ne semble-t-il pas traire un bouc tandis que l’autre tient le tamis ? »

Cela est commenté par Diogénien en ces termes :

« Lequel est le plus stupide des deux, celui qui trait le bouc ou celui qui tient le tamis ? »

Car l’un et l’autre agissent également de façon absurde.

De ce proverbe, ceux que voici ne diffèrent absolument pas : Les deux font la paire ou A chaque pot son couvercle."

Erasme, Adages, 1516.

 

PS: j'ai préféré une photo d'ânes, c'est plus joli.

Badiou

14b-2.jpg" (…) Badiou se rend-il compte à quel point le pathos de la rébellion à laquelle il s’abandonne est daté ? Aujourd’hui le monde de l’art est plein de « professionnels du subversif et du dérangeant ». La rébellion est devenue un positionnement rentable, comme l’a fait remarquer Guillaume Allary à propos d’un fait divers : « Brian Molko, chanteur rock, vient de porter plainte contre un hebdomadaire pour avoir publié une photo de lui en train de promener son bébé en poussette ; Motif. Atteinte de son image de marginal… » Il demande réparation parce qu’on a pas dit du mal de lui. Un artiste présenté comme sulfureux, androgyne et provocateur, bref comme un rebelle, reconnaît que ce portrait n’est qu’une construction médiatique et, qu’en plus, c’est son fond de commerce. »

Badiou affirme, non sans quelque naïveté, combattre pour un « universalisme politique, une politique faite par les gens qui sont ici, sans égard à leur provenance ». En réalité, dans leurs engagements, « les gens qui sont ici » tiennent le plus grand compte de leur provenance. Badiou ferait bien d’interroger sur ce point les Pakistanais, les Kurdes, les Turcs. Il s’apercevra que leurs intérêts et leurs passions politiques sont très différents de ceux qui motivent les Chinois ou les Portugais, pour ne rien dire des Français, auxquels Badiou s’intéresse peu.

Supposons que toutes les communautés religieuses, nations et groupes divers s’appliquent vertueusement à développer le même (ce qu’ils ont en commun). Le résultat sera un métissage généralisé estompant ou même abolissant toutes les identités. C’est le paradis de l’indifférenciation prêché par la propagande libérale. Même les musulmans « modérés » n’en veulent pas. Il faut dire que leur « modération » religieuse a pour contre partie le nationalisme le plus chauvin, comme chez le premier ministre turc Erdogan qui déclarait fin 2008, en s’adressant à ses compatriotes installés en Allemagne, que « l’assimilation est un crime contre l’humanité » ! Il voudrait qu’une frontière étanche sépare les populations d’origine turque des autochtones allemands.

Son amour éperdu pour tout ce qui n’est pas français conduit Badiou à des accents d’un lyrisme quasi raciste : « la masse des ouvriers étrangers et de leurs enfants témoignent, dans nos vieux pays fatigués, de la jeunesse du monde ; qu’ils nous apprennent au moins à devenir étrangers à nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève et dont nous n’avons plus rien à attendre que la stérilité et la guerre. »

Cela se passe de commentaires, mais j’en ferai quand même deux. Il y a moins de guerres et plus de créativité intellectuelle en Europe qu’en Afrique. Les immigrés savent ce qu’ils font quand ils affluent depuis un demi siècle, parfois au péril de leur vie, dans « de vieux pays fatigués » au lieu de rester dans de jeunes pays dynamiques »."

Kostas Mavrakis, De quoi Alain Badiou est-il le nom ? Eléments avril juin 2009.