02/09/2009
vu de droite
« J’appelle ici de droite, par pure convention, l’attitude consistant à considérer la diversité du monde et, par suite, les inégalités relatives qui en sont nécessairement le produit, comme un bien, et l’homogénéisation progressive du monde, prônée et réalisée par le discours bimillénaire de l’idéologie égalitaire, comme un mal. J’appelle de droite, les doctrines qui considèrent que les inégalités relatives de l’existence induisent des rapports de force dont le devenir historique est le produit –et qui estiment que l’histoire doit continuer- bref, que « la vie est la vie, c’est-à-dire un combat, pour une nation comme pour un homme » (Charles de Gaulle). C’est-à-dire qu’à mes yeux, l’ennemi n’est pas « la gauche » ou « le communisme » ou bien encore « la subversion », mais bel et bien cette idéologie égalitaire dont les formulations, religieuses ou laïques, métaphysiques ou prétendument « scientifiques », n’ont cessé de fleurir depuis deux mille ans, dont « les idées de 1789 » n’ont été qu’une étape, dont la subversion actuelle et le communisme sont le véritable aboutissement. On peut, bien entendu, discuter sur le détail. Je pense néanmoins qu’il n’y a pas de critère plus fondamental. Soit l’on se situe dans une perspective anti égalitaire, qui implique de juger des hommes, non sur le simple fait de leur présence au monde (politique ontologique), mais sur leur valeur, appréciée en fonction des critères propres à leur activité personnelle et des caractères spécifiques des communautés dans lesquelles ils s’inscrivent. Soit l’on se situe dans une perspective égalitaire, qui voit dans toute inégalité une manière d’injustice, qui prétend que la morale est l’essence de la politique, et qui implique le cosmopolitisme politique et l’universalisme philosophique.
Cela ne signifie pas, bien entendu, que toute inégalité soit, à mes yeux, nécessairement juste. Il y a, au contraire, de nombreuses inégalités parfaitement injustes ; ce sont souvent celles –généralement économiques- que notre société égalitaire laisse subsister. Je ne suis pas de ceux qui confortent le désordre établi. Je n’approuve aucun privilège de caste. Je fais de l’égalité des chances un réquisit de toute politique sociale. Aussi bien, professer une conception anti égalitaire de la vie, ce n’est pas vouloir accentuer les inégalités souvent détestables que nous voyons s’instituer autour de nous. Mais c’est estimer que la diversité est le fait-du-monde par excellence ; que cette diversité induit inéluctablement des inégalités de fait relatives ; que la société doit prendre en compte ces inégalités et admettre que la valeur des personnes diffère selon les multiples critères auxquels nous nous référons dans la vie quotidienne. C’est estimer que dans les rapports sociaux, cette valeur est essentiellement mesurée par les responsabilités que chacun assume, rapportées à ses aptitudes concrètes ; que la liberté réside dans la possibilité effective d’exercer ces responsabilités ; qu’à ces responsabilités correspondent des droits proportionnées, et qu’il en résulte une hiérarchie, basée sur le principe unicuique suum.[à chacun son dû]»
Alain de Benoit, Droite, l’ancienne et la nouvelle, 1979.
19:31 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : alain de benoist
01/09/2009
agora mon cul
MONTPELLIER : Aménagement d’une "agora". La Serm a imaginé la réalisation d'une sorte de forum rond entre la partie ludique et la commerciale. Les premiers travaux ont été lancés il y a quelques jours. Au courant de l'automne, sera érigée une agora, qui prendra toute sa dimension sur la place du XXI e siècle. Il s'agit d'une sorte de forum arrondi, qui n'est pas sans rappeler une arène, qui sera construit devant le mur d'escalade et le karting, à l'intersection entre la partie ludique d'Odysseum et sa partie commerciale. C'est la Serm (société d'équipement de la région montpelliéraine), en charge des parties communes, qui est à l'origine de ce nouvel aménagement structurant de la zone.
Hier en lisant distraitement ce court article dans le Midi Libre, phare de la pensée Occitane, je pensais, au delà du ridicule des noms choisis ("agora", "odysséum", "mare nostrum") pour quelques enceintes bétonnées qu’il faudra dynamiter dans trente ans, qu’il y avait contradiction entre les nouvelles tendances architecturales et la réalité urbaine contemporaine. Je m’explique.
Je constate autour de moi, en ville mais pas seulement, une transformation rapide et profonde des paysages urbains et péri urbains très souvent animée par le souci de créer du lien social et une vie urbaine agréable, apaisée. Cette "agora" Montpélliéraine grotesque qui servira sans doute essentiellement de piste d’entraînement à quelques mini motos, de scène de crime ou de QG à quelques dealers multirécidivistes en témoigne. Nombre de paysages urbains récents, par exemple à l’occasion de la construction d’un tram ou lors d’un projet architectural d’envergure, sont réellement beaux, arborés, équipés d’accessoires (bancs, bibliothèque, médiathèque, ludothèque, aire de jeux, malls commerciaux etc) que nos pères n'auraient pas seulement imaginé et sans doute pensés pour civiliser les comportements citoyens. Par ailleurs, il ne se passe pas un jour sans que quelque manifestation festive ou citoyenne ne soit célébrée à grands renforts de publicité locale ou régionale (fête du Travail, des associations, de la terre, de la montagne, de l'eau, du sport, des anciens, "la région travaille pour vous", "le conseil général avance", ad lib.)
Or il suffit d’ouvrir les yeux pour comprendre qu’à rebours des espérances de nos élites auto proclamées, la vie moderne est de plus en plus violente, marquée par l’irrespect, l’incivisme, l’intolérance, l'individualisme, bref par la disparition de toute common decency, celle là même qui garantissait, au moins dans les classes laborieuses mais pas seulement, une vie en communauté relativement apaisée.
Il y a même quelque chose de pathétique et de dérisoire à constater l’inanité des efforts titanesques de nos modernes cultureux au regard de l’ensauvagement croissant de nos sociétés. Comme si à ce dernier, et constatant la disparition progressive de toute civilité ordinaire dans la Cité, ne répondait désormais que cette célébration continue et vaine de vivre ensemble et de lien social.
Je me demandais ainsi, dans ma grande inculture, si le mal ne réside pas simplement dans cette modernité qui organise toute vie communautaire, non plus autour de références morales ou philosophiques plus ou moins communes, mais autour de l’échange marchand et du droit. A la disparition de toute hétéronomie religieuse ou séculière régissant la vie en communauté, se substituant un "vivre ensemble" qui, contrairement aux espérances de certains, reste avant tout basé sur la lutte de tous contre tous, le calcul glacé de son meilleur intérêt et le recours systématique aux tribunaux lorsque surgit un différent… A cette atomisation, cette fragmentation du corps social, cette anomie sociale, palpables dans les rapports humains violents et la solitude prégnante, ne peuvent sans doute répondre que des campagnes promotionnelles vides de sens aux yeux de l’homo œconomicus contemporain et des aménagements urbains désormais bien incapables de recréer un début de vie communautaire.
Comme si l'agora, autrefois centre de la vie sociale chez les Grecs, était désormais le symbole de cette désintégration sociale moderne.
En passant, sans plus.
22:42 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : agora, montpellier
31/08/2009
Hortefeux appelle jeunes et policiers à faire "un bout de chemin l'un vers l'autre". OK
ah ah
22:20 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : bronson
cosa vuoi
J'avais 17 ans et toutes mes dents! J'allais boxer -clandestinement, famille oblige- au Boxing Club de M*...Une salle de merde, des rebeus et des mecs louches mais la ferveur et quelques copains qui aimaient la boxe, aussi.
A cette époque, Raging bull n'avait aucun secret pour moi. De Niro, alias Jake La Motta, était au sommet de mon panthéon, de même que La nobile arte avec Vittorio Gassman -émouvantissime avec sa voix éteinte et ses eaux minérales sur la plage...- et Ugo Tognazzi gigantesque!...et cette chansonnette des années 60 qui ne me quitte plus et qui fait resurgir devant mes yeux ce vieux boxeur qui va remonter une fois de trop sur le ring au lieu de mater les biquettes à la plage...Achhh nostalgie!
21:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le noble art, raging bull
30/08/2009
teen town, 1977
19:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : weather report, jaco pastorius
29/08/2009
guns of Brixton
17:44 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : the clash
28/08/2009
aveuglement
« Il va sans dire que la vieille droite qui, dans son ensemble n’a lu ni Marx ni Lénine, n’est pas prés de lire Gramsci. On se demande d’ailleurs ce qu’elle peut lire en dehors de journaux satyriques et des magazines littéraires quand on s’aperçoit qu’au cours de ces dernières années, aucuns des ouvrages fondamentaux dont elle aurait pu tirer argument, dans un sens ou dans l’autre, ne semble avoir retenu son attention.
La paresse intellectuelle de la vieille droite ne s’explique pas seulement par sa méfiance instinctive vis-à-vis des idées pures. Pendant longtemps, les Saintes Ecritures lui ont servi de doctrine. Tout étant censé avoir été dit, il apparaissait inutile de vouloir constituer une autre Summa autre que celle de Thomas d’Aquin. Cette conviction prévaut encore aujourd’hui dans un certain nombre de cénacles. Mais pour combien de temps ? Après avoir été, nolens volens, la religion de l’Occident, après avoir été portée par un esprit, une culture, un dynamisme européens, qui l’avaient précédé de quelques millénaires, le christianisme, opérant un retour aux sources, redécouvre aujourd’hui ses origines. Pour assumer sa vocation universaliste et devenir la religion du monde entier, il entend se « désoccidentaliser ».
Dans l’immédiat, il développe une stratégie qui revient à se demander si elle ne revient pas à lâcher la proie pour l’ombre. Le christianisme sociologique est entrain de disparaître, laissant la place au militantisme évangélico-politique. L’impulsion vient de la tête. La hiérarchie accélère le mouvement. Les traditionalistes, attachés dans leur Eglise à tout ce dont celle-ci ne veut plus entendre parler, auront du mal à faire croire que le meilleur moyen d’endiguer la « subversion » est de batailler dans une croyance qui les a déjà abandonnés pour passer à l’ennemi. »
Alain de Benoist, Droite, l’ancienne et la nouvelle, 1979.
21:18 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : droite, christianisme, marx, lénine, église
27/08/2009
collision
J’adore ce genre de collision. Ce matin, perdu dans mes pensées Conradiennes, je rêvassais au sujet de Lord Jim, ce fils de pasteur devenu marin, plein de rêves et cœur vaillant –à l’image de Conrad lui-même- qui pris le large mais qui, un jour, lors du presque naufrage de son navire se comporta comme un couard quittant le navire en abandonnant les passagers à leur sort. Jim en fut marqué à vie, fuyant ceux qui connaissaient cet épisode de sa vie et, au fond, cherchant à se racheter par quelque action héroïque du côté de Bornéo où le Don Quichotte qu’il était trouve une mort enfin à sa mesure.
Dans le RER B où je goûtais les joies de la diversité, je parcours alors par hasard un article du Figaro (organe bien pensant de la bourgeoisie libérale c’est-à-dire anti-conservateur, malgré les apparences, les ors de la Tradition, hé hé) sur Ted Kennedy, ce jeune homme brillant, ambitieux mais dont les rêves d’une carrière politique au plus haut niveau furent brisés une nuit de juin 1969 lors d'un accident de voiture sur l’île de Chappaquiddick dans lequel mourut son assistante (?) du moment, noyée, sous un pont. Kennedy abandonna –semble-t-il- l’infortunée à son sort et ne se manifesta que le lendemain. Nul ne saura jamais exactement ce qui se passa cette nuit-là mais le scandale de Chappaquiddick fut immense et l’homme fut condamné à de la prison avec sursis. Ted Kennedy fit alors une honnête carrière de sénateur mais cet épisode resurgit à chaque velléité de candidature présidentielle : le pays ne lui avait pas pardonné.
Deux frères en turpitude.
21:05 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : joseph conrad, lord jim
26/08/2009
tittytainment
"(…) La distraction, c’est cela. La distraction au sens pascalien : ce qui distrait en détournant du reste. Ce qui fait tout disparaître sous l’agitation des paillettes, du bruit, des lumières multicolores et des clips. Le « diversity management » que seuls de pervers blasphémateurs peuvent vouloir troubler.
En septembre 1995, 500 hommes politiques et dirigeants économiques de premier plan s’étaient réunis à San Francisco sous l’égide de la Fondation Gorbatchev pour confronter leurs vues sur le monde futur. La plupart tombèrent d’accord pour affirmer que les sociétés occidentales étaient en passe de devenir ingérables et qu’il fallait trouver un moyen de maintenir par des procédés nouveaux leur sujétion à la domination du Capital. La solution retenue fut celle proposée par Zbigniew Brzezinski sous le nom de tittytainment. Par ce terme plaisant, il fallait entendre un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète. "
21:32 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : adriana lima, tittytainment
25/08/2009
kurtz
Dans cet «opéra filmique» qu’est Apocalypse now (selon Coppola lui-même) le capitaine Willard (Martin Sheen, autrement crédible que son crétin de fils et qui remplaça Harvey Keitel après quelques jours de tournage) remonte le fleuve à la recherche du colonel Kurtz. Pour le tuer. Pour ses méthodes malsaines… Le personnage de Kurtz, directement inspiré du Cœur des ténèbres, de Joseph Conrad (il porte du reste le nom même que le romancier avait donné à son héros), échappe d’emblée à la dimension historique du récit et se revêt d’une grandeur surnaturelle, nietzschéenne.
Sa démence n’a rien à voir avec les misérables obsessions, l’hubris purple haze des autres militaires du film. Elle est chargée d’un sens positif : c’est celle d’un inspiré, d’un initié. Celle de l’ange exterminateur, du prophète. Kurtz a vu l’horreur –les petits bras coupés, les civils assassinés, abandonnés, le meurtre gratuit, la barbarie, plus encore l’horreur de l’engagement total, du don de soi qui lui fait dire que quelques centaines de ses hommes suffiraient à changer le sort du conflit- l’horreur qui est peut-être la vérité de notre époque, comme le langage de la folie est peut-être le langage même de cette vérité.
L’itinéraire du capitaine Willard est typiquement conradien, marqué d’un pessimisme qui appartient bien en propre à l’auteur de Lord Jim (et jusque dans la métaphore existentielle du bateau), et évoque cette impossibilité du retour à la pureté originelle, au travers de la remontée du fleuve, thème qui est aussi celui de Délivrance, de John Boorman, dont le scénario n’est pas sans analogie avec celui d’Apocalypse Now.
Comme chez Boorman, la remontée du fleuve est une remontée dans le temps, et l’état sauvage, l’état de nature font progressivement retour à mesure que le bateau approche du terme de sa course (flèches, javelots, peintures du visage, puis du corps entier). Mais, toujours comme dans Délivrance, c’est le visage de l’horreur qui se découvre derrière celui de la nature originelle. Et le meurtre du père dans celui de Kurtz au cours d’une scène dont la signification de mise à mort rituelle est suffisamment soulignée par le montage (sacrifice d’un buffle).
Kurtz a revêtu le costume des bonzes, il a le crâne rasé, il est devenu partie intégrante de cette réalité ancestrale, qui nous ramène à l’aube de l’humanité. Un Père pour lequel l’amour, après l’admiration, n’a cessé, à mesure qu’il le connaissait mieux, de grandir chez Willard. Celui-ci avait le devoir de tuer. Devoir d’autant plus impérieux que le Père appelait, désirait la mort de cette main filiale.
20:53 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : apocalypse now
24/08/2009
hyperclasse et subtilité dialectique: fini le tiercé!!!
« On connaît la description par Jacques Attali de cette magnifique hyperclasse promise à la domination du nouveau monde sans frontières : « Ils ne posséderont ni entreprises ni terres, ni charges. Riches d’un actif nomade, ils l’utiliseront de façon nomade, pour eux-mêmes, mobilisant promptement du capital et des compétences en des ensembles changeants, pour des finalités éphémères dans lesquelles l’Etat n’aura pas de rôle. Ils n’aspireront pas à diriger les affaires publiques (la célébrité politique sera pour eux une malédiction). Ils aimeront créer, jouir, bouger. Connectés, informés, en réseau, ils ne se préoccuperont pas de léguer fortune ou pouvoir à leurs rares enfants : seulement une éducation. Riches de surcroît, ils vivront luxueusement en nomades de luxe, souvent sans payer ce qu’ils consomment. Ils porteront le meilleur et le pire d’une société volatile, insouciante égoïste et hédoniste, partagés entre le rêve et la violence. L’hyperclasse regroupera plusieurs dizaines de millions d’individus. Ils seront attachés à la liberté, aux droits des citoyens, à l’économie de marché, au libéralisme, à l’esprit démocratique. Ils voteront, créeront des associations de consommateurs, cultiveront et développeront une conscience aiguë des enjeux planétaires ; à terme ils s’intéresseront plus à la condition humaine qu’à l’avenir de leur propre progéniture. » (…)
« Il serait donc bienvenu de reprendre sous une forme adaptée à notre époque, la vieille maxime d’August Bebel : « Quand l’ennemi de classe accepte de me médiatiser, je me demande toujours quelle bourde j’ai encore bien pu commettre. » Si TF1 ou Canal Plus décident de vous envoyer trois journalistes chaque fois que votre association réunit 300 personnes, il est effectivement temps de vous interroger sur ce que vous êtes réellement en train de dire ou de faire –surtout si quelques unes des stars les plus glauques du show-biz ont jugé excellent pour leur image de parader à vos cotés. Ou quand, par exemple, Jean-pierre Foucault accepte de poser l’une de ses inimitables questions (en l’occurrence « Quel est le mot interdit au Scrabble : Zee, Zoé, Zou ou Zic ?) afin que TF1 puisse contribuer à hauteur de 72 000 euros au financement du Réseau éducation sans frontières (Qui veut gagner des millions, jeudi 3 juillet 2008). Il est sûr qu’il va falloir maintenant beaucoup de subtilité dialectique aux têtes pensantes du Réseau pour expliquer à leurs ouailles le sens d’un si beau geste, de la part de la principale chaîne de propagande d’un Etat qu’elles jugent officiellement raciste et policier. » JC Michéa, La double pensée. 2008.
21:11 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jc michéa, j attali, tf1, canal plus
23/08/2009
diversité aquatique
Montbéliard (Doubs) : Piscine fermée trois jours. À la suite de graves incidents qui se sont produits le week-end dernier, la municipalité de Montbéliard a décidé de fermer la piscine d’été pendant trois jours. Dimanche dernier, le harcèlement moral à l’égard des personnels a laissé place à des actes de violence : un maître-nageur-sauveteur avait été bousculé et jeté dans le bassin. Il avait ensuite été frappé de plusieurs coups une fois sorti de l’eau. Le concours de la police avait été demandé et l’établissement avait dû fermer prématurément ses portes à 17 h. Source
Aulnay Sous Bois (Seine St Denis) : Réouverture sous tension de la piscine. Les maîtres nageurs ont refusé d’accueillir les baigneurs hier, après les échauffourées qui ont éclaté autour des bassins et dans les vestiaires jeudi après-midi. Après un ordre d’évacuation, la cohue s’était installée. Rapidement l’ambiance avait dégénéré. Il n’y avait pas eu de blessés mais deux personnes ont déposé plainte pour des vols qui se seraient produits dans les vestiaires pendant ces échauffourées.
« Ce n’est pas la première fois que des incidents comme ceux-là arrivent », se plaint une maman qui était présente la veille. « C’est de pire en pire dans cette piscine », renchérit une autre. « L’an dernier, des jeunes avaient déjà balancé des poubelles dans le grand bassin », raconte Patricia. Plusieurs coups de chaud de ce type ont eu lieu pendant les vacances. « Il y a des problèmes de bagarres mais ce ne sont pas des phénomènes graves », tempère-t-on au cabinet du maire (PS). Source
Cergy Pontoise (Val d’Oise) : alerte maximale. Le niveau d’alerte est maximum sur la base de loisirs de pour ce week-end… qui s’annonce chaud. Les conditions sont propices à certains débordements. Mercredi dernier, de nombreuses incivilités, plusieurs bagarres à la baignade avec dépôt de plainte eurent lieu. Afin d’éviter ou de limiter d’éventuels troubles, le niveau d’alerte a ainsi été relevé au niveau maximal pour ces deux jours. « Toutes les équipes sont renforcées et les postes doublés, indique-t-on à la base. Que ce soit à la surveillance baignade, à la prévention, aux caisses du parking, de la baignade et des points de vente, à l’accueil ou à la surveillance des plans d’eau. » Des maîtres-chiens renforceront ces équipes autour des points sensibles, notamment près des étangs où la baignade est interdite. Source
Lodève (hérault): la piscine fermée à cause de trublions. « Je ne peux pas emmener mes petits-enfants en vacances, alors je leur offre de temps en temps la piscine. Et là, la piscine est fermée. Soi-disant que des jeunes ont menacé le personnel. Alors, on va les laisser faire la loi ? » Pas contente, cette dame ! Et on peut la comprendre. Contactées, ni la gendarmerie ni la police municipale ne semblaient hier être au courant. « Une poignée de personnes vient perturber l'ordre public à la piscine, nous a expliqué Sylvain Zalateu, directeur général des services. Et ce matin, estimant que la sécurité n'était plus assurée, le personnel a fait jouer son droit de retrait. Il est à l'intérieur de l'établissement, mais les portes de la piscine sont fermées au public. » Non contents de semer le désordre à la piscine, certains de ces jeunes auraient même, selon Sylvain Zalateu, menacé des membres du personnel jusque chez eux. « La mairie s'est engagée dans une procédure d'apaisement et de médiation, poursuit le directeur général des services. Mais il faut savoir que des mesures d'éviction définitive ou temporaire de la piscine ont été prises vis-à-vis de certains. Ce lieu doit rester un lieu de plaisir et non devenir un lieu de police. Mais nous sommes en train de reprendre les choses en main et la piscine devrait rouvrir samedi.» Source
L'essentiel piqué sur l'excellent site de réinformation F Desouche. On peut être anarque et attentif.
Malheureusement ces piscines ne sont pas, la plupart du temps, fréquentées par nos élites tolérantes spécialistes de la double pensée (une France métissée et multiculturelle oui mais pas à l'ile de Ré s'il te plait) mais par le petit peuple, celui qui se fait menacer, insulter et bruler sa voiture en toute impunité. (et pour lequel nulle procédure d'apaisement et de médiation ne saurait être envisagée...)
J'attends donc avec impatience le jour ou la Diversité TM s'invitera à Paris-plage, au Racing, à l'université d'été du PS ou de l'UMP, aux JMJ, à la gay pride et dans quelques autres repères de bobos bien-pensants ou d'idéalistes adeptes virtuels de la mixité sociale et du vivre ensemble citoyen TM...J'imagine sans frémir ces brebis festives et tolérantes rackettées, passées à tabac et humiliées par ce lumpen prolétariat* haineux, leurs bibles Téléramesques ou Inrockuptibloïdes profanées, déchirées et jetées à la Seine...
Ah, Ah! le réel, la haine brute et aveugle dans la gueule, rien de mieux, camarade, pour ouvrir les yeux!
Bon dimanche!
* pour Marx, "cette lie d'individus corrompus de toutes les classes, qui a son quartier général dans les grandes villes". On remarquera que ce concept marxiste a mystérieusement disparu du vocabulaire de la sociologie contemporaine. Comme celui de prolétariat a disparu du vocabulaire de la gauche extrême (qui ne se confond pas avec la gauche radicale) qui préfère désormais les exclus et sans papiers nomades aux simples travailleurs...
13:03 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : diversité, vivre ensemble, racailles, bobos, alain delon, la piscine
22/08/2009
phase terminale
Excuses de Hans-Rudolf Merz à la Libye: la presse suisse indignée.
La Suisse à genoux devant Kadhafi; la Suisse capitule; reddition; humiliation: tels sont les commentaires quasi unanimes de la presse romande, au lendemain des excuses présentées par le président de la Confédération, Hans-Rudolf Merz, à la Libye pour l'arrestation d'Hannibal Kadhafi.
"Dans cette crise, la Suisse perd plus que son honneur. Elle est sèchement renvoyée à son spectaculaire isolement. Aucun pays ami n'a volé à son secours", note "Le Temps". Un avis partagé par "Le Matin": "La Suisse semble si faible sur la scène internationale que, même quand il a raison, ce tout petit pays doit courber l'échine".
"Le bilan de l'opération Hannibal est désastreux", complète "24 Heures". De nombreux quotidiens relèvent d'ailleurs que la Suisse n'a même pas la garantie par écrit que ses deux citoyens toujours retenus à Tripoli pourront quitter la Lybie prochainement.
M. Merz a indiqué que les autorités libyennes lui avaient promis que les deux hommes d'affaires suisses retenus sur territoire libyen pourraient rentrer chez eux.
Toutes les activités consulaires et commerciales entre les deux pays vont reprendre, liaisons aériennes comprises, a indiqué le Département fédéral des finances.
Le Département précise encore que Berne et Tripoli ont décidé de mettre en place "un tribunal arbitral indépendant" pour enquêter sur les circonstances de l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève.
Le premier ministre libyen a de son côté affirmé que les excuses "officielles et solennelles" de la Confédération constituaient un "premier pas" pour régler le contentieux entre les deux pays.
Le fils de Mouammar Kadhafi et sa femme Aline, alors enceinte, avaient été arrêtés en juillet 2008 dans l'hôtel où ils logeaient après avoir fait l'objet d'une plainte pour maltraitance de deux de leurs domestiques. (...) (source)
Megrahi sème le trouble entre Londres et Tripoli
(Megrahi, reçu en héros par le colonel Khadafi)
Accueilli en héros en Libye et reçu par Khadafi, Megrahi aurait été libéré en échange de contrats comerciaux avec la Grande-Bretagne, selon le fils du leader lybien, Seif al-Islam. Londres dément.
La libération d'Abdelaset al-Megrahi a-t-elle eu lieu en échange de plusieurs contrats commerciaux entre la Grande-Bretagne et la Lybie ? C'est ce qu'affirme Seïf al-Islam, le fils du colonel Khadafi, dans une interview diffusée vendredi sur sa chaîne Al-Motawassit (»La Méditerranée»).
Selon lui, le seul condamné des attentats de Lockerbie, libéré jeudi officiellement pour raisons de santé, aurait été au coeur des tractations avec Londres. «Dans tous les contrats commerciaux, de pétrole et de gaz avec la Grande-Bretagne, (M. al-Megrahi) était toujours sur la table des négociations», explique le fils du leader lybien. (...) (source)
« Une approche frappante de l’approche contemporaine de cette guerre de quatorze siècles a été donnée le 8 octobre 2002, par le premier ministre français de l’époque, Jean-pierre Raffarin, dans son discours sur l’Irak à l’assemblée nationale. Evoquant devant les députés la figure de Saddam Hussein, il releva qu’un des personnages historiques favoris de Saddam Hussein était son compatriote Saladin, lui aussi originaire de la ville de Tikrit. Au cas ou les députés auraient ignoré qui était Saladin, Jean-pierre Raffarin tînt à préciser qu’il fut celui « qui défit les croisés et libéra Jérusalem ». Qu’un premier ministre catholique présente la prise de Jérusalem par Saladin comme une libération de la domination des croisés, français de surcroît pour la plupart, témoigne d’un cas extrême de nouvel alignement, sinon des loyautés, du moins des perceptions des choses. » (Bernard Lewis, L’Europe et l’Islam, Le débat, mai 2008)
Bon, de bonnes vacances, globalement! De l'air frais (comme dirait Orwell), quelques sommets et névés, mon pélerinage à l'Iseran, quelques beaux visages et belles rencontres. Un berger d'Ecole, dans les Bauges, qui lisait Marc-aurèle au milieu de ses bestiaux! on va encore dire que j'affabule, mais non. Silènes et saponaires...
Finalement, rien d'étonnant à ce que les occidentaux se comportent comme des marchands de bestiaux, c'en sont. Ce ne fut pas toujours le cas. C'est toujours un peu décevant, c'est tout. Le prix de la modernité, sans doute.
"Quelle malédiction a frappé l'Occident pour qu'au terme de son essor il ne produise que ces hommes d'affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l'on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu'en Allemagne ? Est-ce à cette vermine que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l'abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d'hommes. " (Cioran, Histoire et utopie)
Que les Libyens recoivent leur congénère en grande pompe est réconfortant, finalement. Eux savent encore que le concept occidental irénique d'une fraternité universelle n'est qu'une chimère. Qu'un libyen arraché à la justice occidentale, quel qu'en soit le prix, reste une victoire. Sans doute est-ce une survivance, les derniers feux d'une weltanschauung identitaire appellée à disparaître dans un monde globalisé qui ne prône que le Même. Nul doute que dans quelques générations, ces bèrbères islamisés aprés moult autres colonisations, ne succombent aussi aux sirènes du consumérisme festif, version hallal.
Purple haze et Cioran, c'est ça le métissage coco! beware of fuzz face! hu hu!
"Peut-être fallait-il en passer par là, par l'abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d'hommes." dit Cioran...
Surement.
J' imagine bien le désespoir d'hommes -ou de femmes- lettrés de civilisations brillantes et raffinées, Assyriens, Babyloniens, Grecs, Romains ou Vandales devant le ressac de toute déculturation, de toute décivilisation...On ne lutte pas contre ce genre de choses, tout au plus peut-on en avoir vaguement conscience et le déplorer. Depuis ma rencontre avec ce berger stoïcien, je lis aussi Marc-aurèle:
"On se cherche des retraites à la campagne. Et toi-même, tu as coutume de désirer ardemment ces lieux d'isolement. Mais tout cela est de la plus vulgaire opinion puisque tu peux, à l'heure que tu veux, te retirer en toi-même. Nulle part en effet, l'homme ne trouve de plus tranquille et de plus calme retraite que dans son âme, surtout s'il possède, dans son for intérieur, ces notions sur lesquelles il suffit de se pencher pour acquérir aussitôt une quiétude absolue, et par quiétude, je n'entends rien autre qu'un ordre parfait.
(...) Il reste donc à te souvenir de la retraite que tu peux trouver dans ce petit champ de ton âme. Et, avant tout, ne te tourmente pas, ne te raidis pas; mais soit libre et regarde les choses en être viril, en homme, en citoyen, en mortel. Au nombre des plus proches maximes sur lesquelles tu te pencheras, compte ces deux: l'une, que les choses n'atteignent point l'âme, mais qu'elles restent confinées au dehors, et que les troubles ne naissent que de la seule opinion qu'elle s'en fait. L'autre, que toutes ces choses que tu vois seront, dans la mesure où elles ne le sont point encore, transformées et ne seront plus. Et de combien de choses les transformations t'ont déjà eu pour témoin! Songes-y constamment: le monde est changement, la vie remplacement." (Marc-aurèle (121-180 ap JC), Pensées pour moi-même)
Et Jünger depuis bien longtemps maintenant:
"Le libéral est mécontent de tout régime; l'anarque en traverse la série, si possible sans jamais se cogner, comme il ferait d'une colonnade. C'est la bonne recette pour qui s'intéresse à l'essence du monde plutôt qu'à ses apparences - le philosophe, l'artiste, le croyant.
(...) Le trait propre qui fait de moi un anarque, c'est que je vis dans un monde que, "en dernière analyse", je ne prends pas au sérieux."
(Ernst JÜNGER, Eumeswill (1977))
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scorpio
00:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harry callahan
20/08/2009
violence
"L'homme qui n'est pas intérieurement préparé à la violence est toujours plus faible que celui qui lui fait violence." Soljénitsyne, L'archipel du goulag, 1973.
21:06 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : soljénitsyne
16/08/2009
c'était génial!
« Nous autres, enfants du quatorzième arrondissement, on peut dire qu’on a été libéré avant tous les autres de la capitale, cela en raison d’une position géographique privilégiée. On n’a même pas de mérite. Les Ricains sont arrivés par la porte d’Orléans, on est allé au-devant d’eux sur la route de la Croix-de-Berny, à côté de chez nous. On était bien content qu’ils arrivent, oui, oui, mais pas tant, remarquez bien, pour que décanillent les ultimes fridolins, que pour mettre fin à l’enthousiasme des « résistants » qui commençaient à avoir le coup de tondeuse un peu facile, lequel pouvait – à mon avis – préfigurer le coup de flingue.
Cette équipe de coiffeurs exaltés me faisait, en vérité, assez peur. La mode avait démarré d’un coup. Plusieurs dames du quartier avaient été tondues le matin même, des personnes plutôt gentilles qu’on connaissait bien, avec qui on bavardait souvent sur le pas de la porte les soirs d’été, et voilà qu’on apprenait – dites-donc – qu’elles avaient couché avec des soldats allemands ! Rien que ça ! On a peine à croire des choses pareilles ! Des mères de famille, des épouses de prisonnier, qui forniquaient avec des boches pour une tablette de chocolat ou un litre de lait. En somme pour de la nourriture, même pas pour le plaisir. Faut vraiment être salopes !Alors comme ça, pour rire, les patriotes leur peinturlurait des croix gammées sur les seins et leurs rasaient les tifs. Si vous n’étiez pas de leur avis vous aviez intérêt à ne pas trop le faire savoir, sous peine de vous retrouver devant un tribunal populaire comme il en siégeait sous les préaux d’école, qui vous envoyait devant un peloton également populaire. C’est alors qu’il présidait un tribunal de ce genre que l’on a arrêté l’illustre docteur Petiot – en uniforme de capitaine – qui avait, comme l’on sait, passé une soixantaine de personnes à la casserole. Entre parenthèses, puisqu’on parle toubib, je ne connais que deux médecins ayant à proprement parler du génie, mais ni l’un ni l’autre dans la pratique de la médecine : Petiot et Céline. Le premier appartient au panthéon de la criminologie, le second trône sur la plus haute marche de la littérature.
Mais revenons z’au jour de gloire !Je conserve un souvenir assez particulier de la libération de mon quartier, souvenir lié à une image enténébrante : celle d’une fillette martyrisée le jour même de l’entrée de l’armée Patton dans Paris. Depuis l’aube les blindés s’engouffraient dans la ville. Terrorisé par ce serpent d’acier lui passant au ras des pattes, le lion de Denfert-Rochereau tremblait sur son socle. Édentée, disloquée, le corps bleu, éclaté par endroits, le regard vitrifié dans une expression de cheval fou, la fillette avait été abandonnée en travers d’un tas de cailloux au carrefour du boulevard Edgard-Quinet et de la rue de la Gaïté, tout près d’où j’habitais alors. Il n’y avait déjà plus personne autour d’elle, comme sur les places de village quand le cirque est parti. Ce n’est qu’un peu plus tard que nous avons appris, par les commerçants du coin, comment s’était passée la fiesta : un escadron de farouches résistants, frais du jour, à la coque, descendus des maquis de Barbès, avaient surpris un feldwebel caché chez la jeune personne. Ils avaient – naturlicht ! – flingué le chleu. Rien à redire. Après quoi ils avaient férocement tatané la gamine avant de la tirer par les cheveux jusqu’à la petite place où ils l’avaient attachée au tronc d’un acacia. C’est là qu’ils l’avaient tuée. Oh ! Pas méchant. Plutôt voyez-vous à la rigolade, comme on dégringole des boîtes de conserve à la foire, à ceci près : au lieu des boules de son, ils balançaient des pavés. Quand ils l’ont détachée, elle était morte depuis longtemps déjà aux dires des gens. Après l’avoir balancée sur le tas de cailloux, ils avaient pissé dessus puis s’en étaient allés par les rues pavoisées, sous les ampoules multicolores festonnant les terrasses où s’agitaient des petits drapeaux et où les accordéons apprivoisaient les airs nouveaux de Glen Miller. C’était le début de la fête. Je l’avais imaginée un peu autrement.
Après ça je suis rentré chez moi, pour suivre à la T.S.F la suite du feuilleton. Ainsi, devais-je apprendre, entre autres choses gaies, que les forces françaises de l’intérieur avaient à elles seules mis l’armée allemande en déroute. Le Général De Gaulle devait, par la suite, accréditer ce fait d’armes. On ne l’en remerciera jamais assez. La France venait de passer de la défaite à la victoire, sans passer par la guerre. C’était génial. »
Michel Audiard Le Figaro-Magazine, 21 juillet 1984. Rivarol 08/09.
12:55 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : audiard, libération
15/08/2009
Rory my ass
Incroyable partition qui renvoie le reste du monde de la guitare dans les cordes...
Dire que portishead dans son -excellent-dernier album donne sa propre version de "Machine Gun" sans qu'aucun critique d'aucune revue que j'ai pu lire ne mentionne qu'Hendrix fut le premeier à porter en musique les bombes et le tak-a-tak des fusils d'assaut.
Dans quel monde vivons-nous, je vous le demande?
Allez, va, Rory, c'est pas grave...
Jo
02:43 | Lien permanent | Commentaires (12)
13/08/2009
vivrensemble à Royan
A Royan, retour de bâton pour les petites frappes de l'Essonne
FAITS DIVERS - Chez eux, dans leur cité d’Epinay-sous-Sénart ce sont «des petits gars bien connus» des services pour des incivilités, selon un policier de l'Essonne mais sûrement pas des «grands délinquants» . En vacances à Royan, ce groupe d'une douzaine de jeunes âgés de 18 à 26 ans a pourri la vie des résidents et des commerçants de cette station balnéaire paisible pendant une quinzaine de jours.
Fraîchement débarqués de région parisienne, ils se sont d’abord installés chez « un de nos délinquants locaux » selon l’expression du commissaire en chef de la circonscription de Royan. Puis ayant repéré une maison vide à proximité, ils y ont élu domicile. C’est là que les riverains ont commencé à se plaindre. Le bruit, les jets d’objets et la fête toute la nuit, ce n’est pas vraiment le style du quartier qui héberge plutôt des retraités. Mais une incivilité n’est pas un délit et une récrimination n’égale pas un dépôt de plainte. Et lorsqu’un habitant du troisième étage d’une résidence toute proche vient se plaindre d’avoir «trouvé un noir de plus de 100 kilos sur son paillasson» (sic), la police ne peut pas faire grand-chose pour lui. Finalement à force d’appels au 17 de la part des voisins, les policiers ont pris les choses en main le week-end du premier août pour faire évacuer le squat. «Une intervention musclée pour faire sortir les jeunes» selon le commissaire avant que les portes de la maison ne soient clouées à la demande du propriétaire.
Les jeunes ont également sévi chez les commerçants. Selon une technique d’extorsion de fonds apparemment bien rôdée. L’un d’entre eux crée un incident et demande réparation pour le préjudice qu’il aurait subi. Ils ont ainsi réussi à se faire remettre 50 euros par un patron de bar pour un t-shirt déchiré. Chez un opticien, ils se sont contentés de dérober trois paires de lunettes mais il a fallu que le maire en personne insiste auprès du propriétaire de la boutique pour que celui-ci accepte de porter plainte. L’affaire a commencé à franchement mal tourner à l'entrée d’une discothèque. Les portiers ayant refusé l'accès au groupe, le ton est monté. Après une bagarre, les jeunes se plaignent de s'être fait casser une paire de lunettes de marque. Le leader exige 200 euros de remboursement, ce qui lui vaudra finalement d’être interpellé pour tentative d’extorsion de fonds. Ce garçon de 21 ans présentant plusieurs condamnations à son casier judiciaire a été condamné mardi, en comparution immédiate à Saintes, à quatre mois de prison ferme.
Dimanche, même scénario, deux jeunes provoquent une rixe dans un café du bord de mer et affirment avoir perdu une liasse de billets. En dédommagement, ils réclament 1000 euros au patron en le menaçant d’un couteau. Celui-ci refuse de payer et se fait tabasser. Cette dernière agression va mettre le feu aux poudres. Les forains qui tiennent les manèges sur le front de mer, victimes eux aussi de la petite bande de racketteurs décident de passer à l’action. «Ils ont fait rappliquer les cousins et les amis et ils se sont rendus à trente au logement des jeunes» révèle un policier. Pour leur descente, les forains se sont équipés d’objets divers. Comme une clé en acier trempé pesant deux kilos et confisquée par la police un peu plus tard. «Ils leur ont fichu une sacrée trouille» assure le patron du commissariat. «Ils ont essayé de défoncer les portes, ont balancé des poubelles dans les fenêtres» et n’ont été arrêtés dans leur élan que par l’arrivée des fourgons de CRS. Des investigations ont été diligentées sur cette expédition punitive mais c'est silence-radio à Royan.« Les jeunes de la maison s’étaient réfugiés dans les toilettes à cinq dans une pièce de trois m2», raconte le commissaire.
Après avoir calmé le jeu, les policiers ont embarqué toute la bande. Jean-Michel Lacourte, le cafetier attaqué a reconnu ses agresseurs. Ils ont été condamnés à deux mois fermes et 40 heures de travail d’intérêt général. Les autres jeunes ont été conduits en fourgon à la gare de Saintes pour y prendre le premier train à destination de Paris. La commissaire Da Silva du commissariat de Brunoy qui a compétence à Epinay-sous-Sénart ne connaît pas les jeunes pour ce genre d’infractions. Ils avaient sûrement besoin, explique-t-elle de «financer leurs vacances». (source)
1-j’ai beau être blasé, la veulerie stratosphérique de nos édiles me surprend toujours :
-« Ces jeunes se sont certes montrés un peu agressifs et menaçants mais ils ne s’en sont jamais pris à une retraitée pour lui voler son sac. Nous avons été confrontés à une bande de jeunes de banlieue qui ont voulu se comporter comme chez eux. Ici, la population sédentaire est un peu âgée et leur sensibilité à l’insécurité est un peu plus exacerbée qu’en région parisienne.» Didier Besson, adjoint au maire de Royan, en charge de la sécurité. (source)
-«des petits gars bien connus» des services pour des incivilités, selon un policier de l'Essonne mais sûrement pas des «grands délinquants».
-la commissaire Da Silva du commissariat de Brunoy qui a compétence à Epinay-sous-Sénart ne connaît pas les jeunes pour ce genre d’infractions. Ils avaient sûrement besoin, explique-t-elle de «financer leurs vacances».
2-Il est vrai qu’il est aisé de se montrer magnanime et de chanter les louanges du vivrensemble black-blanc-beur lorsque l’on est à l’abri de ce genre d’apôtres du multiculturalisme…
3-je n’ose pas imaginer une seconde le quotidien des gens de la cité d’Epinay-sous-Sénart qui se tapent ce lumpen prolétariat 365j/365.
21:43 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : chances pour la france
12/08/2009
viatique
Août 1786, chateau de Combourg.
« Une lettre me rappelle à Combourg : j’arrive, je soupe avec ma famille ; monsieur mon père ne me dit pas un mot, ma mère soupire, Lucile parait consternée ; à dix heures, on se retire. J’interroge ma soeur, elle ne savait rien. Le lendemain à huit heures du matin, on m’envoie chercher. Je descends, mon père m’attendait dans son cabinet.
« Monsieur le chevalier, me dit-il, il faut renoncer à vos folies. Votre frère a obtenu pour vous un brevet de sous lieutenant au régiment de Navarre. Vous allez partir pour Rennes, et de là pour Cambrai. Voilà cent louis, ménagez-les. Je suis vieux et malade ; je n’ai pas longtemps à vivre. Conduisez vous en homme de bien et ne déshonorez jamais votre nom. » »
Mémoires d’outre tombe, Chateaubriand, 1830.
21:08 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chateaubriand, mémoires d'outre tombe
09/08/2009
inégalité des sociétés
« (…) Pourquoi, en Eurasie, ce sont les sociétés européennes, plutôt que celles du croissant fertile [méditerranée orientale, Mésopotamie], de la Chine ou de l’Inde qui ont colonisé l’Amérique et l’Australie, ont prit la tête sur le plan technologique et sont devenues politiquement et économiquement dominantes dans le monde moderne ? Un historien vivant entre 8500 av JC et l’an 1450 de notre ère aurait certainement jugé la domination finale de l’Europe comme l’évolution la moins probable, parce qu’elle est restée pendant la majeure partie de ces 10 000 ans la plus arriérée de ces trois régions du Vieux Monde. De 8500 jusqu’à l’essor de la Grèce puis de l’Italie après 500 av JC, presque toutes les innovations majeures d’Eurasie occidentale –la domestication des animaux et des plantes, l’écriture, la métallurgie, les roues, les Etats, etc.- sont nées dans le croissant fertile ou tout prés. Jusqu’à la prolifération des moulins à eau après l’an 900 environ, l’Europe à l’Ouest ou au nord des Alpes n’a rien apporté de très significatif à la technologie ou à la civilisation du Vieux Monde ; elle s’est plutôt contentée d’accueillir des innovations venues de la Méditerranée orientale et de la Chine. Même entre l’an 1000 et 1450, le flux de la science et de la technologie est allé surtout des sociétés islamiques –de l’Inde à l’Afrique du Nord- vers l’Europe, plutôt que dans le sens inverse. Au cours de ces mêmes siècles, c’est la Chine qui est demeurée en tête sur le plan de la technologie, après s’être lancée dans la production alimentaire presque aussitôt que le croissant fertile.
Mais alors, pourquoi le croissant fertile et la Chine ont-ils fini par perdre leurs milliers d’années d’avance sur une Europe qui avait pris un départ plus tardif ?
On peut, bien entendu, souligner les facteurs immédiats de l’essor de l’Europe : la formation d’une classe de marchands, le capitalisme, la protection des inventions par des brevets, l’absence du despotisme absolu et d’une fiscalité écrasante, et la tradition gréco judéo-chrétienne de recherche empirique et critique. Reste que, malgré toutes ces causes immédiates, il faut poser la question de la cause lointaine : pourquoi tous ces facteurs immédiats se sont-ils trouvés réunis en Europe, plutôt qu’en Chine ou dans le croissant fertile ? (…)
De l’inégalité parmi les sociétés, Jared Diamond, 1997.
J’avais gardé d’une première lecture de cet ouvrage majeur de Diamond, il y a quelques années, une impression mitigée ; l’impression d’un déterminisme géographique pesant, laissant de côté le génie propre des hommes, sortes de robots, et des cultures et permettant d’expliquer l’évolution différenciée des sociétés humaines au travers des âges et des continents exclusivement par des considérations liées à l’environnement.
Sans comprendre que ces considérations environnementales (géographie, faune et céréales, domestication ou non des plantes et animaux, barrières géographiques, climats, axe continentaux de développement, centralisation étatique ou non, etc.) qui vont dans une très large mesure déterminer le destin des sociétés humaines et leur inégalité manifeste par le biais de cultures humaines singulières, n’excluent nullement la place d’hommes hors du commun et la dynamique propre de toutes les civilisations. Et leur grandeur comme leur disparition. D'Attila à Hitler en passant par Alexandre, Pizarro ou Bonaparte, les hommes, même déterminés par leur culture, gardent cette faculté de bousculer les trends les plus solides et de faire l'histoire.
Un des chapitres les plus intéressant explique comment l’Afrique est devenue noire…alors qu’elle était peuplée aux origines de cinq groupes ethniques distincts : « blancs » sur le pourtour méditerranéen, noirs dans l’Ouest, pygmées et Khoï San dans le centre et l’Afrique australe et Indonésiens à Madagascar et sur la côte Est. Ceci avant la grande migration des noirs bantouphones de l’Ouest Africain vers le centre le sud et l’est, au détriment des peuplades de chasseurs cueilleurs Pygmées ou Khoi San. (mais bon, j’avais lu Lugan avant, j’étais bien dégrossi des élucubrations habituelles des africanistes Français).
A lire absolument. (passionnant, rien à voir avec les mémoires d’outre tombe, qui me tombent un peu des mains en ce moment..hm)
Je pense également à la façon dont Lévi-Strauss, en bon structuraliste, expliquait la place déterminante de considérations génétiques humaines dans l'adaptation, la survie ou la disparition de groupes humains, mais celles-ci étant déterminées essentiellement par des considérations culturelles, si j'ai bien compris: ce sont la culture, les affinités culturelles, c'est-à-dire géographiques, ethniques, familiales, tribales, etc., qui déterminent l'appariement d'individus et le potentiel génétique de leur progéniture. L'appariement culturel précède l'appariement génétique, qui lui-même explique l'homogénéité génétique des sociétés archaïques jusqu'à récemment. Ce discours (Race et histoire) avait fait scandale en 75 à l'ONU car Lévi-Strauss réhabilitait dans une certaine mesure la notion de race et de génétique alors même que tous s'attendaient à ce que ces notions soient bannies...
"La tâche de l'homme d'Etat est d'épier les pas de Dieu qui marche à travers l'histoire et d'essayer de le saisir au passage par sa queue de pie." (Otto von Bismarck)
19:04 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : jared diamond